Neurotoxicité des pesticides : Quel impact sur les maladies neurodégénératives ?
Résumé
De récentes études épidémiologiques suggèrent que les pesticides pourraient contribuer au développement de maladies neurodégénératives, comme les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Au sein de la famille des pesticides, les insecticides sont souvent les plus incriminés pour leur caractère neurotoxique. Néanmoins, leurs mécanismes de neurotoxicité et leur impact en santé publique demeurent largement inexplorés. Parmi les molécules les plus étudiées, la roténone et le paraquat perturbent principalement la fonction bioénergétique mitochondriale, les équilibres redox, le métabolisme des espèces réactives oxygénées, et ils promeuvent l’agrégation de l’α-synucléine. Par ailleurs, de nouvelles études suggèrent un rôle important de la susceptibilité génétique, soit dans le cas de formes héréditaires rares de la maladie de Parkinson, soit de manière plus générale par le biais de polymorphismes des enzymes métabolisant les pesticides, comme cela a été récemment illustré pour les pesticides organophosphorés. Several epidemiological studies suggest that pesticides could lead to neurodegenerative diseases such as Parkinson’s and Alzheimer’s diseases. Among pesticides, insecticides appear more neurotoxic than others but the neurotoxic mechanisms leading to adverse health effects remain unclear. The currently used pesticides such as rotenone and paraquat could disrupt mitochondrial bioenergetic function, reactive oxygen metabolism, redox function and promote α-synuclein aggregation. In addition, recent studies demonstrate that genetic susceptibility to Parkinson’s disease could monitor pesticide susceptibility, as demonstrated for polymorphisms in pesticide metabolizing enzymes that are involved in organophosphorus sensitivity.
Pour citer ce document
Thany, Steeve H. ; Reynier, Pascal ; Lenaers, Guy ; Neurotoxicité des pesticides : Quel impact sur les maladies neurodégénératives ?, Med Sci (Paris), 2013, Vol. 29, N° 3 ; p. 273-278 ; DOI : 10.1051/medsci/2013293013