Requiem pour Henrietta
Résumé
Plus de cinquante ans après la mort d’Henrietta Lacks, emportée en quelques mois par un cancer du col utérin d’une exceptionnelle gravité, la première lignée continue - les cellules HeLa - reste la plus utilisée dans les laboratoires du monde entier. Elle a contribué à l’étude de nombreuses maladies, poliomyélite, leucémies, maladie de Parkinson, et à la mise au point de nombreux médicaments… Mais son pouvoir de multiplication fut tel qu’elle contamina des centaines d’autres lignées cellulaires un peu partout, y compris en Russie ; pendant des décennies, les biologistes ont travaillé sur des cellules à l’origine incertaine et le problème aujourd’hui n’est pas encore résolu. Pourtant, l’histoire des cellules HeLa est d’abord le bouleversant récit des enjeux raciaux et éthiques aux États-Unis durant la seconde moitié du XXe siècle. Fifty years after Henrietta Lacks died of aggressive glandular cervical cancer, the first cell line - HeLa cell line - is the workhorse of laboratories everywhere. It helped to produce drugs for numerous diseases, including poliomyelitis, Parkinson’s, leukemias. But they are so outrageously robust that they contaminated hundred of other cell lines, as far away as Russia. For decades, biologists worked with contaminated cell lines and today, the problem is not yet solved. But the story of HeLa cells is also a moving reflection of racial and ethical issues in medicine in the late halftwentieth century in the USA.
Pour citer ce document
Gilgenkrantz, Simone ; Requiem pour Henrietta, Med Sci (Paris), 2010, Vol. 26, N° 5 ; p. 529-533 ; DOI : 10.1051/medsci/2010265529