La conception du cœur dans l’Égypte ancienne
Résumé
La civilisation égyptienne, qui s’est déroulée sur plus de 3000 ans, a été l’un des berceaux de l’humanité dans le domaine social, technique et scientifique, et notamment en médecine. Le cœur était considéré par les Égyptiens à la fois comme un organe anatomique, doté d’une importante fonction vitale, et comme un symbole spirituel et religieux. Il constituait l’un des huit composants de l’être humain. C’est le seul viscère que les embaumeurs devaient impérativement laisser en place après la mort. La conception égyptienne du cœur englobait trois concepts : le cœur-haty, ou muscle cardiaque, le cœur-ib ou intérieur-ib, correspondant au reste de l’organisme, et le cœur spirituel, centre du caractère, de la pensée et de la mémoire. Les Égyptiens ont réalisé dès la première dynastie des représentations du cœur d’une précision anatomique remarquable. Ils ont posé les jalons d’une physiopathologie cardiovasculaire tout à fait novatrice qui a perduré pendant plus de trente siècles. The heart was regarded in Ancient Egypt as the organic motor of the body and also the seat of intelligence, an important religious and spiritual symbol. It was considered as one of the eight parts of human body. Counter to other organs it had to be kept carefully intact in the mummy to ensure its eternal life. In Ancient Egypt, the concept of heart included three constituents : heart-haty, heart-ib, and the spiritual seat of intelligence, emotion and memory. The hieroglyphs representing the heart early in the first dynasty were drawn with eight vessels attached to it. Egyptian doctors have elaborated an original conception of cardiovascular physiology which endured 30 centuries.
Pour citer ce document
Ziskind, Bernard ; Halioua, Bruno ; La conception du cœur dans l’Égypte ancienne, Med Sci (Paris), 2004, Vol. 20, N° 3; p. 367-373 ; DOI : 10.1051/medsci/2004203367