La France a été le 8è pays européen à interdire la production, l’importation et l’utilisation de l’amiante. Cette décision s’appuyait, entre autres, sur l’analyse des effets sur la santé de l’amiante, tels qu’ils avaient été appréciés dans l’expertise collective réalisé par l’Inserm. La Direction des relations du Travail et la Direction Générale de la Santé, partenaires de l’Inserm lors de cette première expertise, ont logiquement souhaité questionner l’institut sur les effets sur la santé des fibres, pouvant être utilisées en remplacement de l’amiante (d’autre produits de substitution non fibreux existent, qui ne font pas l’objet de ce rapport).

Les fibres en cause sont les laines de verre, de roche et de laitier, les filaments continus de verre, les microfibres de verre, les fibres céramiques (toutes appartiennent au groupe des fibres minérales artificielles), et les fibres organiques, naturelles comme la cellulose, ou artificielles comme les polyvinylalcools et les para-aramides. Comme l’amiante, on les rencontre dans de nombreuses utilisations (isolations thermiques et phoniques, matériaux composites, produits de friction,…).

Or la structure « fibre » de l’amiante était apparue comme un élément pathogénique important, au même titre que certaines de ses caractéristiques chimiques ; toute nouvelle fibre proposée comme substitut à l’amiante (ou pour tout autre usage), doit donc être soupçonnée, à priori, d’être pathogène en raison de sa structure. Afin d’explorer cette potentialité, l’Inserm à réuni un groupe d’experts comprenant des épidémiologistes, des biologistes, des toxicologues, des métrologistes, des médecins pneumologues et spécialistes des maladies professionnelles.

Le présent ouvrage fait le point sur les données les plus récentes concernant les effets sur la santé humaine de l’exposition à ces fibres (dermatoses, maladies respiratoires non tumorales, cancers) et les données expérimentales mettant en lumière les mécanismes qui peuvent y conduire. A la fin de l’ouvrage, une synthèse résume l’état des connaissances et souligne certaines incertitudes graves qui gagneraient à être rapidement levées.

Dans cette expertise

Groupe d'experts et auteurs

Le groupe d'expertise collective réuni par l'INSERM comportait:
  • Haudrey ASSIER
  • Marie-Annick BILLON-GALLAND
  • Paolo BOFFETIA
  • Paul DE VUYST
  • Pascal DUMORTIER
  • Marcel GOLDBERG
  • Joëlle GUIGNARD
  • Jacques HAKIM
  • Marie-Claude JAURAND
  • Claude LAMBRÉ
  • Claude LESNÉ
  • Danièle LUCE
  • Jean-Claude PAIRON
  • Isabelle STÜCKER
  • Jean-Claude TOURAY
  • E. ORLOWSKI a été sollicitée pour ses connaissances particulières concernant les expositions.
Ont été auditionnés par le groupe d'expertise collective:
  • C. MORSCHEIDT Isover St-Gobain
  • J. ROTHUIZEN Rothuizen Consulting, représentant DuPont de Nemours
  • P. SEBASTIEN et R. BROWN Kerlane St-Gobain / E.C.F.I.A.
  • E. MUFFER Chercheur, INRS
  • P. BROCHARD Professeur, Médecine du travail, Université de Bordeaux
  • M. ROLLER Chercheur, Institut für Umwe1thygiene, Düsseldorf
  • J. SIEMIATYCKI Professeur, IARC
  • G.W. GIBBS Safety Health Environment International Consultants Corp, Adjunct Professor, University of Alberta
Nous remercions B. CARPENTIER (Isover Saint-Gobain), président du FILMM, et C. BRASERO (Rockwool) pour les informations qu'ils nous ont communiquées.
Cette expertise a été réalisée sous la responsabilité du service commun 15 de l'INSERM:
  • PAUL JANIAUD, directeur
  • DOMINIQUE DOUGUET, chef de projet
  • CATHERINE CHENU, assistante
  • HÉLÈNE CARTERON, Annie COURTALON, documentalistes