Pesticides et effets sur la santé
II. Pathologies cancéreuses
2021
| ANALYSE |
14-
Cancers de la vessie et du rein
Cancer de la vessie : incidence, mortalité et
facteurs
de risque
). Il est environ six fois plus fréquent chez l’homme que chez la
femme, avec un taux d’incidence respectivement de 14,3 et 2,4 pour
100 000 personnes en France (Defossez et coll.,
2019
).
D’après le réseau de registres des cancers SEER (Surveillance,
Epidemiology and End Results) aux États-Unis, le taux de
survie à 5 ans pour ce cancer est environ 77 % (Noone et coll.,
2018
).
Les tumeurs superficielles non infiltrantes de la vessie se limitent
à la muqueuse, et représentent 70-80 % des cas de ce cancer au
moment du diagnostic, alors que les tumeurs infiltrantes, qui
atteignent le muscle vésical, sont associées à un risque d’évolution
méta-statique (poumons, foie ou os). Il existe plusieurs types
histologiques : majoritairement les carcinomes urothéliaux (90 %),
et plus rarement les carcinomes épidermoïdes, les adénocarcinomes ou
les carcinomes à petites cellules.
).
En effet, de nombreuses substances chimiques, utilisées dans ces
secteurs professionnels, ont été associées avec un fort niveau de
preuve à ce cancer. Parmi celles-ci figurent les AA (par exemple
4-aminobiphényle, benzidine, 2-naphthylamine, ortho-toluidine) et
les HAP, dont une des sources est le tabagisme.Mécanismes biologiques à l’origine du développement
du cancer de la vessie
). Diverses enzymes de phase I et II présentent des polymorphismes
dont l’association de ces variants avec le risque de cancer du
tractus urinaire est désormais documentée (Stojanovic et coll.,
2018
).
), ces tumeurs évoluant rarement vers le stade métastatique.
Ainsi, les mutations du gène codant le récepteur 3 du FGF ont pour
effet la stimulation de la voie RAS-MAPK (tous comme celle de HRAS)
et participent en conséquence à la carcinogenèse vésicale de faibles
grades (Cappellen et coll., 1999
). En revanche, l’inactivation de gènes
suppresseurs de tumeurs (TP53, RB, impliqués dans la
stabilité du génome et PTEN, gène contrôlant l’activité de la
PI3K, citée plus haut) est retrouvée dans la formation de carcinomes
infiltrants aboutissant à la maladie métastatique (Guo et Czerniak,
2019
).Cancer du rein : incidence, mortalité et facteurs de risque
). Il est plus de deux fois plus fréquent
chez l’homme que chez la femme, avec un taux d’incidence
respectivement de 17,1 et 7,1 pour 100 000 personnes en France
(Defossez et coll., 2019
). Les tumeurs rénales sont rares pendant
l’enfance (7 % des cancers) et l’âge moyen au diagnostic est de
65 ans, avec un patient sur trois présentant des métastases lors du
diagnostic. D’après le réseau de registres des cancers SEER aux
États-Unis, le taux de survie à 5 ans pour ce cancer est environ
75 % (Noone et coll., 2018
). La tumeur rénale la plus fréquente est
celle du parenchyme rénal, ou encore carcinome à cellules rénales
qui représente 85 % des cas (dont la forme à cellules claires, voir
plus loin). Cinq autres types histologiques et de nombreux
sous-types histologiques constituent les 15 % restants. Les
principaux facteurs de risque pour ce cancer sont le sexe, l’obésité
(indice de masse corporelle > 30), l’hypertension artérielle, les
rayonnements ionisants et le tabagisme (Scelo et Larose,
2018
).
Il existe aussi une forte composante génétique, avec plus d’une
douzaine de gènes impliqués dans des formes familiales de carcinome
à cellules rénales (Lui et Shuch,
2019
)
ainsi que dans le développement des tumeurs rénales pédiatriques
(Royer-Pokora, 2013
). En ce qui concerne les agents
chimiques, le Circ a classé le trichloréthylène comme cancérogène
pour l’être humain (groupe 1) en raison de son association avec le
cancer du rein sur la base de preuves épidémiologiques et
mécanistiques (IARC, 2014
).Mécanismes biologiques à l’origine du développement
du cancer du rein
). Les altérations épigénétiques
comprennent des modifications des histones, de la méthylation de
promoteurs et des variations de taux de micro-ARN qui interviennent
dans des voies de signalisation, telles que la voie des
hypoxia-inducible factors HIF (à laquelle appartient le
suppresseur de tumeur von Hippel-Lindau ; VHL), la voie
WNT-β-caténine et les voies impliquées dans la transition
épithélio-mésenchymateuse. En raison de leur implication et de leur
fréquence, ces modifications épigénétiques sont considérées comme
des biomarqueurs potentiels pour la détection précoce de la maladie
et pour la prédiction du pronostic et de la réponse au traitement
(Costa-Pinheiro et coll., 2015
). Par exemple un ensemble de promoteurs
hyperméthylés correspondant aux gènes APC, RASSF1A et
RARβ2 peut détecter un carcinome à cellules rénales avec
94 % de sensibilité et spécificité dans des échantillons urinaires
ou sanguins (Hoque et coll., 2004
).
).
Le deuxième allèle est perdu par délétion du chromosome 3p, observée
dans environ 90 % des cas. La protéine VHL (pVHL) est impliquée dans
un certain nombre de fonctions cellulaires contribuant au processus
de cancérogenèse ; l’assemblage de la matrice extracellulaire, la
ciliogenèse, la stabilisation des microtubules, la sénescence et la
réparation des lésions de l’ADN. La protéine pVHL est aussi
impliquée dans la médiation des réponses adaptatives à l’hypoxie
(via la dégradation par ubiquitination des facteurs HIF-1α et
HIF-2α, une perte de pVHL favorisant ainsi l’expression de ces
facteurs HIF et leur action pro-carcinogénique). À titre d’exemple,
l’accumulation des HIF est responsable de l’augmentation
d’expression du Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF) et
du Platelet-Derived Growth Factor (PDGF) qui sont impliqués
dans l’angiogenèse, l’invasion et le processus métastatique. Des
modifications épigénétiques induites par l’hypoxie ont été mises en
cause dans l’insuffisance rénale et la tumorigenèse, en particulier
pour le carcinome à cellules claires (Guo et coll.,
2011
).
Récemment, sur le plan moléculaire, la preuve d’un lien entre
l’hypoxie et les modifications post-traductionnelles des histones a
été fournie (Johnson et coll., 2008
; Vieira-Coimbra et coll.,
2015
).
). Ainsi, la perte de pVHL seule induit un stress de réplication
et une accumulation de dommages à l’ADN, réponses limitant la
prolifération et la transformation cellulaires, et la perte
concomitante de PBRM1 bloque ce stress réplicatif dépendant de
l’expression de VHL et confère un avantage en matière de survie et
de prolifération, favorisant ainsi la cancérogenèse rénale
(Espana-Agusti et coll., 2017
).
; Khella et coll.,
2017
;
Petrozza et coll., 2017
; Xiao et coll.,
2017
)
et certains sont des biomarqueurs prometteurs pour discriminer les
cellules rénales tumorales de tissu rénal sain (Silva-Santos et
coll., 2013
).Données épidémiologiques
) et la seconde en 1998 sur 29 études
(Acquavella et coll., 1998
) montraient toutes deux des déficits
significatifs de risque de cancer de la vessie chez les agriculteurs
(pour la première de 15 % et pour la seconde de 21 %). Pour le
cancer du rein, les résultats divergeaient, certaines études
trouvant des élévations de risque et d’autres des diminutions. Ces
études, la plupart de nature rétrospective, ne prenaient le plus
souvent pas en compte le tabagisme et n’étaient pas en mesure
d’affiner les analyses par type d’exposition aux pesticides (tâches
réalisées, nature des pesticides). Aussi, compte tenu de la force du
lien entre tabagisme et cancer de la vessie, l’association négative
observée entre la profession d’agriculteur et le cancer de la vessie
pouvait s’expliquer, au moins pour partie, par le moindre tabagisme
observé de manière récurrente en population agricole, en particulier
chez les chefs d’exploitation. Cependant, comme pour le cancer du
poumon, ces résultats ne permettaient pas d’exclure l’existence de
facteurs de risque de cancer des voies urinaires en agriculture, et
notamment un éventuel rôle des pesticides. Les études
épidémiologiques, cohortes et cas-témoins, en majorité publiées à
partir des années 2000, sont décrites dans cette section
(tableau 14.I
, voir en
fin de ce chapitre).Méta-analyses
Cancer de la vessie et exposition aux pesticides
) et le second, publié en 2018 est
une revue concernant les études portant sur l’interaction
gène environnement dans le cancer de la vessie (Stojanovic
et coll., 2018
).Cancer de la vessie, pesticides et polymorphisme génétique
). Les GST sont des enzymes
assurant des réactions de conjugaison avec le glutathion
limitant la réactivité des intermédiaires et permettant une
élimination des xénobiotiques dans les fluides biologiques
(urines...). Ce large groupe d’iso-enzymes avec
4 sous-classes (α, µ, π et θ) comporte pour chacun de ses
représentants, des polymorphismes génétiques. Outre les
polymorphismes, une double délétion de GSTM1 et
GSTT1 est associée à un risque élevé de
cancérogenèse induite par une exposition aux HAP. Les
résultats de la méta-analyse indiquent une association
positive entre le génotype Arg/Arg de SULT1A1 et le
cancer de la vessie chez des personnes exposées aux HAP et
AA. À l’inverse, chez les personnes avec un génotype
NAT2 correspondant aux « acétyleurs rapides »,
l’effet détoxifiant correspond à un effet protecteur en cas
d’exposition aux HAP et AA.Cancer du rein et exposition aux pesticides
). En date de mars 2015,
11 études épidémiologiques (7 cohortes et 4 études
cas-témoins) ont été retenues par les auteurs. La plus
ancienne de ces études portait sur la période 1950-1995
(Demers et coll., 2006
) et la plus récente sur la
période 1999-2003 (Karami et coll.,
2008
). À partir de ces études, le
risque combiné de cancer du rein en lien avec l’exposition
aux pesticides était de 1,10 ; IC 95 % [1,01-1,19], mais
comme pour le cancer de la vessie, avec une hétérogénéité
importante entre les études. Les auteurs ont de ce fait
restreint l’analyse aux 8 études (4 cohortes et 4 études
cas-témoins) obtenant au moins 7 points sur 10 sur l’échelle
NOS. Le risque relatif (RR) était alors de 1,31 ; IC 95 %
[1,12-1,51], avec une hétérogénéité moindre, et restait
significatif lorsque seules les études ayant pris en compte
l’âge ou au moins deux facteurs de confusion étaient
analysées. Les analyses de sous-groupes montraient que
seules les études cas-témoins mettaient en évidence une
élévation significative du risque, et que celle-ci provenait
principalement des études nord-américaines. Les auteurs
signalent également que les études incluses dans leur
analyse ne prenaient pas toujours en compte des facteurs de
confusion importants comme l’âge, le tabagisme ou les
antécédents familiaux.Cancer du rein, pesticides et polymorphisme génétique
). Ce résultat est concordant avec
d’autres études sur le cancer du poumon (Carlsten et coll.,
2008
), de la prostate (Gong et coll.,
2012
) ou du foie (Song et coll.,
2012
). Toutefois, cet aspect est
controversé car d’autres études sur le cancer du rein
montrent à l’inverse que, de manière générale ou pour
certaines sous-populations, les formes actives de
GSTM1 et GSTT1 sont associées à une
augmentation du risque en cas d’exposition aux pesticides ou
d’autres agents toxiques, par exemple le trichloroéthylène
(Karami et coll., 2008
; Yang et coll.,
2013
; Huang et coll.,
2015
). Il conviendrait probablement de
considérer quels métabolites sont produits en fonction du
type d’exposition pour mieux comprendre ces différences (en
s’intéressant dans un premier temps aux expositions ou
co-expositions connues induisant l’apparition de cancers du
rein). En effet, le métabolisme de composés halogénés tel
que le trichloroéthylène peut suivre deux voies :
i) une oxydation catalysée par des mono-oxygénases
(FMO, CYP) avec la formation de métabolites finaux comme
l’acide di- ou trichloroacétique, l’acide oxaloacétique et
ii) une conjugaison catalysée par les GST
conduisant à la S-(1,2-dichloro-vinyl)-L-cystéine qui est
soit détoxifiée par l’action d’une N-acétyl-transférase,
soit activée par l’action d’une β-lyase qui produit un
chlorothioketene, intermédiaire réactif susceptible de
former des adduits à l’ADN (Dekant et coll.,
1986
).Études de cohorte
Cohortes prospectives
) ; les autres portaient sur deux
herbicides spécifiques à savoir l’atrazine (Rusiecki et
coll., 2004
) et l’imazéthapyr (Koutros et
coll., 2009
). L’analyse portant sur le cancer
de la vessie en lien avec l’ensemble des pesticides étudiés
dans la cohorte a permis d’inclure 321 cas (Koutros et
coll., 2016
). Les femmes ont été exclues de
l’analyse car une seule femme applicatrice était atteinte
d’un cancer de la vessie. Parmi les 50 molécules dont
l’usage a été recueilli par questionnaire à l’inclusion, six
étaient significativement associées au cancer de la vessie
dont cinq herbicides (bentazone, bromoxynil, chlorambène,
diclofop-méthyl, imazaquine) et un insecticide (DDT) alors
que deux molécules étaient à la limite de la
significativité : l’herbicide 2,4-D et l’insecticide
heptachlore. Lorsque le nombre de jours d’exposition cumulés
au cours de la vie était pris en compte, deux molécules
apparaissaient associées au cancer de la vessie parmi les
personnes les plus exposées : l’herbicide 2,4,5-T (RR pour
le tercile le plus élevé = 2,64 ; IC 95 % [1,23-5,68]) et
l’imazéthapyr (RR pour le quartile le plus élevé = 3,03 ;
IC 95 % [1,46-6,29]) et deux autres montraient une
tendance : le 2,4-D (RR pour le quartile le plus
élevé = 1,88 ; IC 95 % [0,94-3,77]) et le glyphosate (RR
pour le quartile le plus élevé = 1,93 ; IC 95 %
[0,95-3,91]). Pour 5 insecticides, une association positive
était mise en évidence avec l’index cumulé d’exposition
intégrant la durée et l’intensité : aldicarbe, carbofuran,
chlordane, toxaphène, fonofos et perméthrine. Les
associations étaient de manière générale plus marquées chez
les non-fumeurs. Les auteurs soulignent la plausibilité
biologique des associations mises en évidence avec
l’imazéthapyr et l’imazaquine, deux herbicides
imidazolinones ayant une structure d’amine aromatique, une
classe chimique dont le lien avec le cancer de la vessie a
été démontré dans d’autres usages que les pesticides. Dans
l’étude portant sur l’atrazine, un triplement de risque non
significatif était mis en évidence dans le dernier quartile
du nombre de jours cumulés au cours de la vie (RR = 3,06 ;
IC 95 % [0,86-10,81]) (Rusiecki et coll.,
2004
).
; Koutros et coll.,
2009
; Jones et coll.,
2015
). Trois analyses, menées à des
temps différents de la cohorte, portaient respectivement sur
l’herbicide trifluraline (à partir de 63 cas incidents),
l’imazéthapyr (86 cas incidents), et l’insecticide diazinon
(94 cas incidents). Des élévations non significatives du
risque de cancer du rein étaient observées pour les
personnes les plus exposées (3e tercile du nombre
de jours au cours de la vie ou de l’index cumulé intégrant
l’intensité). En revanche il n’était pas observé d’élévation
du risque en lien avec l’atrazine (Rusiecki et coll.,
2004
) mais le nombre de cas incidents
inclus dans les analyses ne dépassait pas 40.
). Une association était mise en
évidence chez les cultivateurs (Hazard Ratio ;
HR = 1,89 ; IC 95 % [1,20-2,99]) par comparaison avec les
agriculteurs n’ayant pas eu d’activité en lien avec des
cultures. Un effet de la durée était mis en évidence. Par
ailleurs, ce lien était plus fort chez les femmes
cultivatrices (HR = 3,82 ; IC 95 % [1,58-9,25]) et chez les
cultivateurs non-fumeurs (HR = 2,64 ; IC 95 % [1,39-5,02]).
Une tendance à l’augmentation du risque était également
observée chez les personnes qui cultivaient sous serres et
chez les cultivateurs de pois, en particulier ceux qui
déclaraient utiliser des pesticides sur cette culture, et
chez les personnes travaillant dans les vignes lors de
tâches impliquant une ré-entrée dans la culture. Des
augmentations de risque plus modestes étaient observées chez
les cultivateurs de tournesol et de colza. L’utilisation de
dérivés arsenicaux a été analysée spécifiquement et il n’a
pas été observé d’élévation de risque dans les cultures
concernées. Dans le cadre d’AGRICAN le cancer du rein n’a
pas à ce jour été analysé.Cohortes rétrospectives
). Quarante-trois décès dus au
cancer de la vessie et 143 cas incidents de ce cancer
étaient observés dans cette cohorte. La mortalité par cancer
de la vessie était identique à celle de la population
générale, bien que l’incidence de ce cancer apparaisse
légèrement augmentée (de 16 %), sans qu’il soit mis en
évidence de lien avec l’exposition aux chlorophénols. Pour
le cancer du rein, 30 décès et 79 cas incidents étaient
observés et les mesures d’association avec les
chlorophénols, globalement et pour chaque molécule
montraient des élévations de risque, le plus souvent non
significatives. Cependant, un doublement du risque de décès
par cancer du rein apparaissait statistiquement significatif
pour les personnes exposées au PCP.
).Études cas-témoins
Cancer de la vessie
). Elle ne mettait pas en
évidence de lien globalement avec l’industrie chimique mais
observait un doublement de risque non significatif dans
l’industrie de fabrication des pesticides (OR = 2,3 ;
IC 95 % [0,6-8,2]). En Italie, une étude portant sur 263 cas
hospitaliers recrutés dans la région de Milan et 287 témoins
hospitaliers concluait à une élévation du risque de cancer
de la vessie chez les personnes exposées aux herbicides
pendant plus de 10 ans (OR = 4,4 ; IC 90 % [1,3-14,6]) (La
Vecchia et coll., 1990
). Une autre étude italienne
portant sur différents sites de cancer s’est également
intéressée à l’exposition agricole, avec un recueil
d’informations sur l’utilisation des pesticides, les
équipements de protection, les caractéristiques des
exploitations, les cultures. Elle ne retrouvait globalement
pas d’élévation du risque de cancer de la vessie (Settimi et
coll., 2001
). Une étude au Texas portant sur
604 cas et 604 témoins, et reposant sur le recueil de
l’historique professionnel (incluant les tâches, le matériel
et les produits utilisés) mettait en évidence une élévation
du risque pour les personnes travaillant en agriculture
générale (OR = 1,51 ; IC 95 % [0,79-2,89]), particulièrement
forte chez ceux qui avaient été exposés plus de 10 ans
(OR = 9,58 ; IC 95 % [2,18-42,05]) (Cassidy et coll.,
2009
). L’association était en
particulier retrouvée chez les éleveurs (OR = 1,90 ; IC 95 %
[1,03-3,49]), notamment pour les personnes qui avaient été
exposées plus de 10 ans (OR = 6,18 ; IC 95 % [2,09-18,29]).
Une élévation significative du risque était également
montrée pour les personnes travaillant plus de 10 ans dans
le secteur de l’agro-alimentaire OR = 3,36 ; IC 95 %
[1,10-10,27].
). Une deuxième étude égyptienne
portant sur 953 cas et 881 témoins a observé une élévation
du risque chez les personnes exposées aux pesticides
(OR = 1,68 [1,23-2,29]), plus marquée chez les personnes
ayant été exposées plus de 40 ans (OR = 2,18 [1,62-2,95].
Dans cette même étude, sur un sous-échantillon de 419 cas et
358 témoins, le rôle de polymorphismes génétiques en lien
avec la protection vis-à-vis du stress oxydant (NQO1
et SOD2)1
était mis en évidence, avec une élévation
du risque chez les personnes exposées présentant la forme
NQO1 TT/TC (OR = 1,94 ; IC 95 % [1,20-3,14]) ou
SOD2 CC (OR = 1,74 ; IC 95 % [1,02-2,99]), et
plus encore chez celles combinant ces variantes alléliques
(OR = 2,14 ; IC 95 % [1,19-3,85]) (Amr et coll.,
2015
). La troisième étude égyptienne
portait sur des femmes et analysait leur exposition
para-professionnelle estimée à partir d’un métier en
agriculture chez le conjoint ou le chef de famille. Chez les
femmes mariées dont le chef de famille était agriculteur
(454 cas et 824 témoins), le risque était élevé OR = 1,54
[1,09-2,18], aussi bien pour les carcinomes urothéliaux que
pour les carcinomes épidermoïdes (Jackson et coll.,
2017
). Enfin, une étude en Turquie,
ayant inclus 194 cas de cancers de la vessie et des témoins
hospitaliers, a trouvé un lien avec l’utilisation
professionnelle d’engrais chimique et d’insecticides (Akdaş
et coll., 1990
).
). Une étude plus récente en
Belgique s’est également intéressée à la proximité de zones
agricoles, en construisant des indicateurs géographiques
d’exposition intégrant la distance aux cultures, la quantité
de pesticides rapportée à la surface, des paramètres de
dispersion liés à la météo. Cette étude, qui portait sur
592 sujets, mettait en évidence des élévations de risque
modérées et non significatives, allant de 3 % pour les
herbicides et les régulateurs de croissance à 26 % pour les
fongicides (Cornelis et coll.,
2009
). Une troisième étude a estimé
l’exposition de la population générale aux pesticides
arsenicaux (historiquement utilisés en Nouvelle Angleterre,
dans le Maine, le New Hampshire et le Vermont sur les
myrtilles, les pommes et les pommes de terre) à partir de la
consommation d’eau de puits. Une exposition cumulée en
milligrammes a été calculée en tenant compte de la
concentration d’arsenic dans l’eau de boisson et de
l’origine de l’eau de boisson. À partir de 1 079 cas et
1 287 témoins en population générale, une élévation de
risque de cancer de la vessie modérée a été observée au-delà
de 486 mg d’exposition cumulée au cours de la vie
(OR = 1,60 ; IC 95 % [0,90-2,87]), plus marquée et
significative lorsqu’une latence de 40 ans était prise en
compte (OR = 2,24 ; IC 95 % [1,29-3,89]), avec une relation
dose-effet (Baris et coll.,
2016
).
) et pour la seconde 60 cas et
60 témoins (Verma et coll.,
2018
). L’exposition aux pesticides
était estimée à partir du dosage sanguin d’organochlorés et
de leurs dérivés (congénères d’HCH et de DDT). Dans ces deux
études, les valeurs biologiques de pesticides étaient plus
élevées chez les cas que chez les témoins. Ces études
mettaient en évidence, pour la première une interaction
significative entre une exposition au β-HCH et le génotype
GSTT1 (Sharma et coll.,
2013
), et pour la seconde une
interaction entre les valeurs de pesticides et l’expression
de l’ARNm d’une enzyme de phase I, le CYP1A1 (Verma et
coll., 2018
). De la même manière, une étude
serbe portant sur 143 cas de cancer de la vessie montrait
une élévation de risque de cancer de la vessie en lien avec
l’exposition aux pesticides recueillie par questionnaire
(OR = 3,5 ; IC 95 % [0,9-12,9]), et une interaction avec
GSTT1, à la limite de la significativité
(p = 0,06) (Matic et coll.,
2014
). En Espagne, dans les îles
Canaries, l’inclusion de 140 cas de tumeurs de la vessie et
de 206 témoins n’a pas permis de mettre en évidence
d’élévation de risque en lien avec des dérivés
d’organochlorés dosés dans le sang, ni d’interaction avec
les polymorphismes des GSTM1 et GSTT1 (Boada
et coll., 2016
).Cancer du rein
).
).
).
). Une expertise des expositions
par des hygiénistes industriels a permis de déterminer la
durée, la probabilité, la fréquence et l’intensité des
expositions. Globalement, une élévation du risque de cancer
du rein était observée (OR = 1,6 ; IC 95 % [1,00-2,55]),
plus marquée pour les expositions considérées comme les plus
fiables (fiabilité « probable ou certaine ») (OR = 1,82 ;
IC 95 % [1,10-3,00]), et pour les expositions au-delà de
8 ans (OR = 2,46 ; IC 95 % [1,33-4,58]). De plus, les
auteurs ont montré une élévation de risque de survenue de
cancers rénaux pour les personnes exposées aux pesticides et
portant des allèles fonctionnels de GSTM1 et
GSTT1 par rapport aux personnes non exposées
portant au moins un allèle GSTM1 ou GSTT1
inactif (OR = 6,47 ; IC 95 % [1,82-23,00]).Études écologiques
). Au Costa Rica, un index
d’exposition géographique intégrant la surface agricole traitée
par culture et par région, ainsi que le nombre d’applications et
les modes d’application, a également permis de mettre en
évidence un excès de plusieurs cancers dont ceux de la vessie
(RR = 1,71 ; IC 95 % [1,01-2,90]) (Wesseling et coll.,
1999
). En revanche, il n’était pas observé d’élévation de risque
pour le cancer du rein.
).Données toxicologiques
Arsenic
). L’exposition à l’arsenic peut être environnementale, par la
consommation d’eau potable contaminée (une valeur limite de
10 µg/l est fixée par la directive européenne
no 98/83/CE), d’aliments contaminés (notamment
poissons, mollusques, crustacés, riz), ou professionnelle (par
inhalation lors de la fabrication d’insecticides, de raticides,
d’herbicides, de fongicides...). L’arsenic trivalent et
pentavalent, ainsi que les composés inorganiques sont classés
dans le groupe 1, alors que les organo-métalliques (réactions
biochimiques réalisées par les bactéries, les algues, ou
obtenues par synthèse chimique industrielle) sont classés dans
le groupe 2B (IARC, 2012a
). Un effet génotoxique suite à la
production de ROS représente le mécanisme majeur inducteur de la
cancérogenèse avec cassures simple et double-brins de l’ADN.Amines aromatiques
Organochlorés
). Par ailleurs, d’autres auteurs ont
montré que le taux sanguin du DDT et de ses métabolites n’était
pas associé à ce cancer (Boada et coll.,
2016
). Le PCP, un organochloré dont la production et l’utilisation
sont interdites dans la plupart des pays depuis 2015 en vertu de
la Convention de Stockholm, est suspecté comme cancérogène pour
le rein. Ce composé est associé à un risque accru de lymphome
non hodgkinien et de sarcome des tissus mous en relation avec
l’exposition ce qui a abouti avec les résultats des tests
toxicologiques au classement en groupe 1 (cancérogène avéré chez
l’être humain) par le Circ (IARC,
2019
). Les données de cancérogenèse expérimentale in vivo
chez les rongeurs indiquent un effet cancérogène du PCP qui est
faible et qui ne concerne pas spécifiquement les cancers des
voies urinaires (NTP, 1989
; Chhabra et coll.,
1999
). Les données issues des tests de mutagenèse et génotoxicité
concernant le PCP montrent un effet général positif, et lorsque
les tests sont réalisés avec son métabolite principal, le
tétrachlorohydroquinone (TCHQ), les effets sont positifs quant à
la production d’adduits à l’ADN ou de dommages oxydatifs
(tableau 14.II
).
D’autres mécanismes potentiellement impliqués dans la
cancérogenèse du PCP incluent i) un faible effet
anti-œstrogénique sur les cellules co-exposées à l’œstradiol
(effet qui devrait être exploré pour préciser son rôle dans la
cancérogenèse),ii) une altération de la prolifération
et des voies apoptotiques, iii) un effet
pro-inflammatoire et immunosuppresseur (IARC,
2019
).Tableau 14.II Tests de toxicité sur le pentachlorophénol et son métabolite, le tétrachlorohydroquinone
|
Tests
|
Références
|
|---|---|
|
Études démontrant l’absence des
effets toxiques du PCP
| |
|
Tests de mutagenèse
bactérienne
|
Czaplicka et Mielżyńska,
2007
|
|
Essai in vitro de mutation du
locus de HPRT
| |
|
Essai d’échange de chromatides
sœurs
|
Ziemsen et coll., 1987
|
|
Micronoyau chez les
amphibiens
|
Venegas et coll., 1993
|
|
Études indiquant des effets toxiques
du PCP
| |
|
Aberrations chromosomiques sur les
cellules V79
| |
|
Conversion génique (levure)
| |
|
Détection de la 8-oxo-dG dans le foie
de rongeurs après exposition per
os
| |
|
Études indiquant des effets toxiques
du TCHQ
| |
|
Adduits
dichlorobenzoquinone-1,N2-etheno-2’-deoxyguanosine
| |
|
Cassure d’ADN et accumulation de
p53 avec systèmes cellulaires in vitro ou
fibroblastes embryonnaires de souris in
vivo
| |
|
Cassures d’ADN (technique élution
alcaline) et induction de 8-oxoG sur cellules
V79
| |
|
Cytotoxicité, cassures d’ADN et
apoptose dans une lignée cellulaire de cancer de
la vessie
|
PCP : pentachlorophénol ; TCHQ : tétrachlorohydroquinone
Organophosphorés
). Une étude de 2012, conduite sur des rats, relève un effet
plus important du malathion sur l’apparition d’anomalies rénales
pré-cancéreuses en cas de co-exposition au 17β-œstradiol
(Alfaro-Lira et coll., 2012
).Dérivés chlorophénoxy
). Ces dérivés sont classés comme
agents « peut-être cancérogènes » (groupe 2B) par le Circ (IARC,
1987
; IARC, 2018
) mais généralement classés groupe D
(Not Classifiable as to Human Carcinogenicity) par
l’Agence américaine de protection de l’environnement ou non
classés par l’Agence européenne des produits chimiques. Ce sont
pour la plupart des composés hautement toxiques pour
l’environnement et pour certains il est avancé un effet
perturbateur endocrinien.Essais de génotoxicité ou mutagenèse in vitro
.Tableau 14.III Tests positifs de génotoxicité ou mutagenèse in vitro pour les chlorophénoxy
|
Tests
|
Références
|
|---|---|
|
Essai des comètes (cassures d’ADN
simple et double-brins)
| |
|
2,4-D
| |
|
MCPA
| |
|
DM
| |
|
Induction de chromatides
sœurs
| |
|
2,4-D
| |
|
DM
| |
|
Aberrations
chromosomiques
| |
|
2,4-D
| |
|
2,4,5-T
| |
|
DM
| |
|
Autres essais
| |
|
Augmentation de l’index réplicatif de
lymphocytes issus de travailleurs exposés au 2,4-D
ou in vitro suite à une exposition à faible
dose
| |
|
Immunotoxicité du 3,4-DCPA chez la
souris avec effet sur la réponse
humorale
| |
|
Impact sur la régulation du récepteur
Ah testé in vitro avec une exposition au
3,4-DCPA
|
2,4-D : Acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (no CAS 94-75-7) ; 2,4,5-T : Acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (no CAS 93-76-5) ; 3,4-DCPA : N-(3,4-dichlorophényl) propanamide (propanil ; no CAS 709-98-8) ; DM : Acide (méthyl)-2-[4-(2,4-dichloro-phénoxy) phénoxy] propionique (diclofop-méthyl ; no CAS 51338-27-3) ; MCPA : Acide 4-chloro-2-méthylphénoxyacétique (no CAS 94-76-4).
Essais de cancérogenèse expérimentale in vivo
.Tableau 14.IV Tests de cancérogenèse expérimentale chez les rongeurs pour les chlorophénoxy
|
Études
|
Références
|
|---|---|
|
Résultats montrant l’absence
d’effets cancérogènes
| |
|
2,4-D
| |
|
2,4-DB
| |
|
Dalapon
| |
|
2,4-DP
| |
|
MCPA
| |
|
MCPP
| |
|
2,4,5-T
| |
|
Résultats ambigus, avec induction
d’autres cancers mais pas le cancer du
rein
| |
|
2,4,5-TP
| |
|
3,4-DCPA
|
2,4-DB : Acide 4-(2,4-dichlorophénoxy) butyrique (no CAS 94-82-6) ; Dalapon : Acide 2,2-dichloropropionique (no CAS 75-99-0) ; 2,4-DP : Acide 2-(2,4-dichlorophénoxy) propanoïque (Dichlorprop ; no CAS 120-36-5) ; MCPP : Acide 2-(4-chloro-2-méthylphénoxy) propionique (mécoprop ; no CAS 93-65-2) ; 2,4,5-TP : Acide 2-(2,4,5-trichloro-phénoxy) proprionique (fénoprop ; no CAS 93-72-1). Les abréviations des autres composées sont indiquées dans le tableau 14.III.
Conclusion
; Koutros et coll.,
2016
)
suggèrent que le mode de calcul de l’exposition (nombre de jours
d’exposition cumulés ou intensité de l’exposition) ainsi que
certains facteurs individuels (tabagisme, polymorphismes génétiques)
influencent les associations avec des molécules spécifiques.
)
ou en agriculture (Akdaş et coll.,
1990
; La
Vecchia et coll., 1990
; Cassidy et coll.,
2009
;
Amr et coll., 2015
) ou l’exposition domestique (Jackson et
coll., 2017
). Par ailleurs, deux études cas-témoins et deux études
écologiques suggèrent une augmentation du risque en population
générale en lien avec la consommation d’une eau de boisson
potentiellement contaminée par des dérivés arsenicaux agricoles
(Baris et coll., 2016
), ou avec la proximité résidentielle par
rapport à des zones agricoles (Viel et Challier,
1995
;
Wesseling et coll., 1999
; Cornelis et coll.,
2009
).
Quelques études se sont intéressées au rôle de polymorphismes
génétiques dans l’association entre pesticides et cancer de la
vessie. Elles ont en particulier porté sur des gènes codant des
enzymes impliquées dans le métabolisme des xénobiotiques comme les
glutathion S-transférases, les N-acétyl-transférases ou les
cytochromes P450, et suggéré l’existence de certaines
susceptibilités individuelles pouvant jouer un rôle dans la survenue
de ce cancer en lien avec les expositions aux pesticides.Tableau 14.I Études sur le lien entre exposition aux pesticides et les cancers de la vessie et du rein
|
Référence
Pays |
Type d’étude
|
Population étudiée
|
Définition
de la maladie |
Fréquence d’exposition
|
Méthode d’estimation
de l’exposition |
Facteurs d’ajustement
|
Résultats
Commentaires |
|
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
|
Cohorte prospective
Agricultural Health Study |
Applicateurs de pesticides n = 54 344
recrutés en 1993-97 (femmes exclues car un seul
cas)
|
Cancers de la vessie incidents entre
1993 et 2010/2011
n = 321 cas (dont 307 carcinomes urothéliaux parmi lesquels 272 étaient localisés) |
Variable selon les
molécules
|
Questionnaire sur l’exposition
professionnelle à 50 pesticides, dont les amines
aromatiques imazaquine et imazéthapyr (44 avec
assez d’information pour évaluer l’exposition
cumulée)
Durée et fréquence (nombre de jours par an) : nombre de jours dans la vie Index cumulé prenant en compte l’intensité et la durée d’exposition Prise en compte d’une latence de 15 ans |
Exposition aux émissions diesel,
soudage, peinture, métaux
Âge, sexe, ethnie, tabagisme Autres pesticides |
Association positive
avec
|
||
|
Bentazone
|
1,55 [1,10-2,19]*
|
|||||||
|
Bromoxynil
|
1,51 [1,04-2,20]*
|
|||||||
|
Chlorambène
|
1,56 [1,10-2,22]*
|
|||||||
|
Diclofop-méthyl
|
1,85 [1,01-3,42]*
|
|||||||
|
Imazaquine
|
1,54 [1,05-2,26]*
|
|||||||
|
2,4-D
|
1,46 [0,98-2,18]
|
|||||||
|
Séthoxydime
|
0,65 [0,43-1,00]
|
|||||||
|
DDT
|
1,40 [1,10-1,80]*
|
|||||||
|
Heptachlore
|
1,30 [0,98-1,74]
|
|||||||
|
Relation dose-effet/ nombre de jours
avec
|
||||||||
|
2,4,5-T (T3)
|
2,64 [1,23-5,68]*
|
|||||||
|
2,4-D (Q4)
|
1,88 [0,94-3,77]
|
|||||||
|
Glyphosate (Q4)
|
1,93 [0,95-3,91]
|
|||||||
|
Imazéthapyr (Q4)
|
3,03 [1,46-6,29]*
|
|||||||
|
Relation dose-effet/index cumulé
avec
|
||||||||
|
Aldicarbe (M2)
|
4,04 [1,20-13,57]*
|
|||||||
|
Carbofuran (T2)
|
1,99 [1,06-3,75]*
|
|||||||
|
Chlordane (T3)
|
2,83 [1,16-6,90]*
|
|||||||
|
Toxaphène (M2)
|
3,75 [1,57-8,97]*
|
|||||||
|
Fonofos (T3)
|
2,01 [1,01-4,00]*
|
|||||||
|
Perméthrine (M2)
|
2,28 [1,08-4,82]*
|
|||||||
|
Interaction avec le tabagisme
pour le carbofuran et le chlorpyrifos
|
||||||||
|
Relations plus marquées chez les
non-fumeurs
|
||||||||
|
Cohorte prospective
Agricultural Health Study |
Applicateurs de pesticides n = 53 943
recrutés en 1993-97, et données
renseignées
|
Cancers incidents entre 1993/1997 et
2004 (tous sites)
n = 47 cancers de la vessie et n = 40 cancers du rein |
68 % d’utilisateurs
d’atrazine
|
Exposition à l’atrazine
Index cumulé prenant en compte la durée d’exposition et l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel) |
Âge, sexe, niveau d’études, alcool,
ATCD familiaux de cancer, État de résidence,
tabagisme
|
Index cumulé (durée en jours x
intensité)
|
||
|
Vessie
|
||||||||
|
4equartile
|
RR = 3,06 [0,86-10,81]
|
|||||||
|
Rein
| ||||||||
|
Tendance non significative à une
diminution du risque
|
||||||||
|
Cohorte prospective
Agricultural Health Study |
Applicateurs de pesticides n = 49 398
recrutés en 1993-97, et données
renseignées
|
Cancers incidents entre 1993/1997 et
2004 (tous sites)
n = 122 cancers de la vessie et n = 86 cancers du rein |
42 % des applicateurs rapportaient une
exposition à l’imazéthapyr
En moyenne 8,8 jours par an et 4,2 années |
Exposition à l’imazéthapyr (données
manquantes n = 6 544)
Index cumulé prenant en compte la durée d’exposition et l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel) |
Âge, sexe, État de résidence, année
d’inclusion, niveau d’études, ATCD personnels et
familiaux de cancer, alcool, tabagisme,
IMC...
Autres pesticides |
Index cumulé (durée en jours x
intensité)
|
||
|
Vessie
|
||||||||
|
3etercile (moitié basse)
RR = 1,29 [0,58-2,86]
|
||||||||
|
3etercile (moitié haute)
RR = 2,37 [1,20-4,68]
|
||||||||
|
Rein
|
||||||||
|
3etercile RR = 0,91
[0,46-1,79]
|
||||||||
|
Beane-Freeman,
2011
États-Unis (Caroline du Nord et Iowa) |
Cohorte prospective
Agricultural Health Study |
Applicateurs de pesticides n = 53 662
recrutés en 1993-97, et données
renseignées
|
Cancers incidents entre inclusion et
2007
Chez les exposés : n = 141 cancers de la vessie et n = 99 cancers du rein |
Utilisation d’atrazine par 70 % des
applicateurs privés (et 50 % des applicateurs
commerciaux)
|
Information sur l’atrazine recueillie
par questionnaire (parmi une liste de
50 pesticides)
Durée et fréquence (nombre de jours par an) : nombre de jours dans la vie Index cumulé prenant en compte l’intensité et la durée d’exposition |
Globalement pas de lien entre
l’exposition à l’atrazine et la survenue de
cancer
|
||
|
Cancer de la vessie : pas
d’élévation de risque avec l’index cumulé prenant
en compte l’intensité, ni avec le nombre de jours
d’exposition
|
||||||||
|
Cancer du rein : légère
augmentation non significative dans le
4equartile avec le nombre de jours
d’exposition
RR = 1,21 [0,69-2,13] |
||||||||
|
Cohorte prospective
Agricultural Health Study |
Cohorte prospective, inclusion
1993-97
n = 57 311 dont 22 830 hommes avec données disponibles Suivi jusqu’en 2010 (Caroline du Nord) et 2011 (Iowa) |
Incidence de cancers par croisement
avec les registres de cancer + bases sur les
décès
n = 164 cancers de la vessie et n = 94 cancers du rein |
22 % d’utilisateurs de la molécule dans
la cohorte, en moyenne 14 jours par an chez les
applicateurs commerciaux et 6 jours par an chez
les applicateurs privés
|
Diazinon : nombre d’années et nombre de
jours par an
Nombre de jours au cours de la vie ; Score prenant en compte l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel) |
Âge, niveau d’études, État, ATCD
familiaux de cancer, tabac, alcool
Ajustement sur d’autres pesticides corrélés au diazinon |
Cancer de la vessie : pas
d’association mise en évidence
|
||
|
Cancer du rein :
RR = 1,37 [0,64-2,92] 3e tercile du score d’intensité RR = 1,77 [0,90-3,51] 3e tercile du nombre de jours |
||||||||
|
Cohorte prospective
Agricultural Health Study |
Inclusion 1993-97 et suivi jusqu’en
2002
n = 57 311 dont 22 830 hommes avec données disponibles |
Incidence de cancers par croisement
avec les registres de cancer + bases sur les
décès
n = 63 cancers du rein et n = 86 cas cancers de la vessie |
51 % d’utilisateurs de la trifluraline
dans la cohorte
|
Trifluraline : nombre d’années et
nombre de jours par an
Nombre de jours au cours de la vie ; score prenant en compte l’intensité (à partir des tâches, des EPI, des réparations du matériel) |
Âge, niveau d’études, État, ATCD
familiaux de cancer, tabac, alcool
Ajustement sur dicamba, métolachlore, imazéthapyr, métribuzine, cyanazine |
Cancer de la
vessie :
RR = 2,09 [0,65-6,69] dans le 3e tercile du score d’intensité RR = 1,52 [0,54-4,30] dans le 3e tercile du nombre de jours |
||
|
Cancer du rein :
RR = 1,51 [0,59-3,89] dans le 3e tercile du score d’intensité RR = 1,52 [0,54-4,30] dans le 3e tercile du nombre de jours |
||||||||
|
Cohorte
Prospective
AGRICAN |
Affiliés MSA inclus en 2005-07 dans 11
départements
Suivi jusqu’en décembre 2009 n = 148 051 Exposés à une culture/élevage ou à une tâche versus non exposés + période d’utilisation des arsenicaux |
Cancers de la vessie
n = 179
Tumeurs urothéliales (85,5 %) Croisement avec les fichiers de décès et les registres de cancer |
Exposition aux animaux de ferme : de
10 % (chèvres) à 58 % (bovins)
Exposition aux cultures : blé 36 %, vigne/maïs /pommes de terre : 20-30 % 33 % utilisent des pesticides sur culture, 25 % sur animaux |
Auto-questionnaire
postal
Historique de 13 cultures et 5 élevages et de certaines tâches (dont les traitements par pesticides) Analyse en Oui/Non, durée, et surfaces/nombre d’animaux Prise en compte de la période pour les vignes, les pommes de terre et l’arboriculture en lien avec les usages d’arsenicaux |
Tabagisme (y compris le nombre de
paquets-années ; la durée), sexe
|
Cultivateurs :
|
||
|
Tous
|
HR = 1,89 [1,20-2,99]
|
|||||||
|
(tendance significative avec la
durée)
|
||||||||
|
Femmes
|
HR = 3,82 [1,58-9,25]*
|
|||||||
|
Non-fumeurs
|
HR = 2,64 [1,39-5,02]*
|
|||||||
|
Sous serre
|
HR = 1,95 [0,95-4,01]
|
|||||||
|
Culture de pois
|
HR = 1,50 [0,84-2,67]
|
|||||||
|
Usage de pesticides
|
||||||||
|
sur les pois
|
HR = 1,69 [0,74-3,87]
|
|||||||
|
Augmentations plus modestes avec
tournesol et colza
|
||||||||
|
Pas de lien clair dans les cultures
utilisatrices d’arsenicaux mais élévation du
risque pour les personnes lors de la réentrée en
vignes
|
||||||||
|
Cohorte rétrospective
|
Ouvriers de 14 scieries, hommes,
n = 27 464
Inclusion : 1950 Suivi jusqu’en 1995 par croisement avec bases de données nationales Référence externe : population générale de la province |
Mortalité et incidence pour un ensemble
de cancers dont cancer de la vessie (43 décès et
143 cas incidents) et cancer du rein (30 décès et
79 cas incidents)
|
Histoire professionnelle complète de
chaque participant
Historique d’utilisation des chlorophénols dans chaque scierie Historique des process Calcul d’un nombre cumulé d’heures d’exposition cutanée aux chlorophénols Exposition au TCP et PCP Comparaisons internes par rapport aux moins exposés Latence de 10 à 20 ans |
Âge
Sexe Statut de travailleur agricole Valeur de l’activité cholinestérase sérique Pas d’ajustement sur le tabac mais pas de différence du tabagisme observée dans un sous-échantillon |
Cancer de la vessie : pas de
lien
|
|||
|
Cancer du rein :
Chlorophénols
|
||||||||
|
SMR = 1,31 [0,98-1,73]
SIR = 1,10 [0,88-1,38] |
||||||||
|
Analyses internes
(durée)
|
||||||||
|
Mortalité > 5 ans RR = 1,64
[0,80-3,37]
Incidence > 5 ans RR = 1,04 [0,59-1,83] |
||||||||
|
Cancer du rein : PCP
|
||||||||
|
SMR = 2,30 [1,00-5,32] SIR = 1,66
[0,85-3,23]
|
||||||||
|
Analyses internes
(durée)
|
||||||||
|
Mortalité > 5 ans RR = 1,75
[0,89-3,40]
Incidence > 5 ans RR = 1,80 [0,87-3,73] |
||||||||
|
Cancer du rein : TCP
|
||||||||
|
SMR = 1,87 [0,75-4,67]
SIR = 1,80 [0,94-3,43] |
||||||||
|
Analyses internes
(durée)
|
||||||||
|
Mortalité > 5 ans RR = 1,71
[0,75-3,88]
|
||||||||
|
Cohorte rétrospective
|
Inclusion 1962-80
Éleveurs de moutons effectuant le trempage insecticide avec du lindane n = 7 882 hommes et 429 femmes Comparaison à la population générale |
Incidence d’un ensemble de cancers dont
cancer de la vessie (n = 95) et cancer du rein
(n = 80)
Croisement avec le registre islandais des cancers |
Tous dans le groupe étudié
|
Avoir trempé des moutons dans le
lindane
|
Non
|
Cancer du rein :
|
||
|
SIR = 0,69 [0,55-0,86] chez les
hommes
SIR = 1,02 [0,28-2,62] chez les femmes |
||||||||
|
Cancer de la
vessie :
|
||||||||
|
SIR = 0,61 [0,49-0,75] chez les
hommes
SIR = 0,30 [0,00-1,70] chez les femmes |
||||||||
|
Cas-témoins en population
générale
|
Cas : cancer de la vessie à partir de
1977, âgés de 21 à 84 ans
(n = 2 982)
Témoins : 2 par cas, tirés au sort en population générale dans les 10 zones (listes téléphone pour les < 65 ans et assurance maladie pour les 65 à 84 ans) (n = 5 782) |
Sélection des 190 cas de cancer de la
vessie ayant travaillé dans l’industrie chimique
et 369 témoins
|
Entretien en face à face
Histoires professionnelles et résidentielles : sélection des individus ayant travaillé dans le secteur de l’industrie chimique, laboratoire de recherche et développement, industrie du caoutchouc, industrie textile, manufacture de munitions |
Caractéristiques socio-démographiques,
boissons, ATCD médicaux, tabagisme, sucres
artificiels, coloration cheveux
|
Globalement pas d’association entre le
travail dans l’industrie chimique et le cancer
de la vessie
|
|||
|
Chez les hommes, dans l’industrie de
fabrication de pesticides :
OR = 2,3 [0,6-8,2] |
||||||||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Cas : n = 194 (168 hommes et 26 femmes)
dans 2 hôpitaux turcs entre 1980-87
Témoins appariés sur l’hôpital, l’âge et le sexe ; sans ATCD de tumeur ou hématurie (urographie ou cystoscopie) |
Cancer de la vessie primaire ou
récidive
Diagnostic histologique |
Non précisée
|
Questionnaire : utilisation agricole
d’insecticides ou d’engrais chimiques
|
Café, thé, alcool
|
Risque de cancer de la vessie
augmenté chez les utilisateurs d’engrais chimiques
et d’insecticides p < 0,01
(Pas d’autres détails) |
||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Cas hospitaliers, région de Milan
(n = 263)
Témoins hospitaliers non atteints de tumeurs (traumatismes, maladies aiguës), dans les mêmes hôpitaux (n = 287) |
Cancers de la vessie : tumeurs
invasives
|
Exposition aux herbicides > 10 ans :
3 % chez les cas et 0,7 % chez les
témoins
|
Historique professionnel et
résidentiel
Questions sur des secteurs professionnels ciblés (n = 19) et des nuisances (n = 14) |
Caractéristiques socio-démographiques,
tabac, alcool, alimentation, ATCD médicaux et
médicamenteux
|
Risque lié aux
herbicides
Utilisation > 10 ans : OR = 4,4 ; IC 90 % [1,3-14,6] |
||
|
Cas-témoins hospitaliers
multicentrique
|
Hommes 20 à 75 ans
Cas : Diagnostic en 1990-92, ~15 types de cancers dont vessie et rein, dans 5 hôpitaux de district, + Turin, Pise, Sienne n = 1 279 Témoins : autres cancers sauf poumon et vessie (pour rein) ; sauf poumon et rein (pour vessie) |
Cancers de la vessie (n = 170) et
cancers du rein (n = 39)
|
31,2 % d’agriculteurs parmi les cas de
cancers de la vessie
46 % d’agriculteurs parmi les cas de cancers du rein |
Entretien en face à face
Pour les agriculteurs, questions sur les pesticides et équipements de protection, caractéristiques des exploitations Détails sur les cultures (périodes, surfaces, maladies des cultures, tâches) |
Tabac, alcool, ATCD familiaux de
cancer, alimentation
|
Agriculteurs utilisant les
pesticides :
|
||
|
Cancer de la vessie
|
OR = 0,9 [0,4-1,8]
|
|||||||
|
Cancer du rein
|
OR = 1,0 [0,3-3,4]
|
|||||||
|
Élévation non significative du risque
de cancer du rein en
arboriculture
OR = 2,1 [0,8-5,3] |
||||||||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Cas : incidents à partir de 1999 (ni
chimiothérapie ni radiothérapie)
(n = 604)
Témoins : réseau de cliniques et praticiens (bilans annuels), appariés (fréquence) sur âge (± 5 ans), sexe, ethnie (n = 604) |
Cancers de la vessie avec confirmation
histologique
|
Historique professionnel avec les
tâches, le matériel, les produits chimiques
utilisés
|
Caractéristiques socio-démographiques,
habitudes de vie dont le tabagisme, ATCD familiaux
de cancer
|
Métiers en agriculture
générale
|
|||
|
OR = 1,51 [0,79-2,89]
OR = 9,58 [2,18-42,05] > 10 ans |
||||||||
|
Élevage
|
||||||||
|
OR = 1,90 [1,03-3,49]
OR = 6,18 [2,09-18,29] > 10 ans |
||||||||
|
Agroalimentaire
|
||||||||
|
OR = 3,36 [1,10-10,27] > 10
ans
|
||||||||
|
Cas-témoins
National Enhanced Cancer Surveillance System |
Cas incidents entre
1994-97
(n = 1 279) Témoins : bases admin., listes téléphoniques (selon provinces), appariés sur l’âge (±5 ans), sexe et province (n = 5 380) |
Cancers du rein
Données de Cancer du Système National de Surveillance |
Taux d’exposition (cas et témoins)
aux :
Sels d’arsenic : < 1 % Créosote/asphalte : 8 % Herbicides : 9 % Pesticides : 11 % |
Questionnaires professionnels incluant
des nuisances spécifiques dont : sels d’arsenic,
créosote, herbicides, pesticides
Prise en compte des expositions d’un an et plus Durée |
Données socio-économiques, histoire des
emplois et résidentiel
Taille, poids, tabac, alcool alimentation, activité physique ATCD familiaux |
Hommes :
|
||
|
Arsenicaux
|
OR = 1,5 [0,8-2,8]
|
|||||||
|
Créosote
|
OR = 1,4 [1,1-1,8]*
|
|||||||
|
Herbicides
|
OR = 1,6 [1,3-2,0]*
|
|||||||
|
Pesticides
|
OR = 1,8 [1,4-2,3]*
|
|||||||
|
Femmes :
|
||||||||
|
Créosote
|
OR = 1,3 [0,7-2,3]
|
|||||||
|
Herbicides
|
OR = 0,8 [0,5-1,3]
|
|||||||
|
Pesticides
|
OR = 1,3 [0,9-1,8]
|
|||||||
|
Hommes exposés aux
herbicides :
|
||||||||
|
1-15 ans
|
OR = 1,3 [0,9-1,8]
|
|||||||
|
> 15 ans
|
OR = 2,0 [1,4-2,7]*
|
|||||||
|
Cas-témoins en population
générale
|
Cas incidents
1989-92
(n = 368) Témoins du registre de population général (n = 396) |
Cancers du rein identifiés par le
registre danois des cancers
20 à 79 ans |
6 % exposés professionnellement aux
insecticides ou herbicides
|
Latence de 10 ans
|
Niveau d’études, emplois, expositions à
des facteurs de risque professionnels, traitements
médicamenteux, tabagisme ; ATCD médicaux,
alimentation
|
Hommes :
|
||
|
Herbicides
|
OR = 1,7 [0,7-4,3]
|
|||||||
|
Insecticides
|
OR = 2,2 [0,8-6,3]
|
|||||||
|
Herbicides ou Insecticides > 20
ans :
|
||||||||
|
OR = 3,9 [1,0-15]
|
||||||||
|
Femmes :
|
||||||||
|
Herbicides
|
OR = 5,7 [0,6-58]
|
|||||||
|
Insecticides
|
OR = 5,7 [0,6-58]
|
|||||||
|
Herbicides ou Insecticides > 20
ans :
|
||||||||
|
OR = 2,3
|
||||||||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Cas incidents
1999-2003
(n = 1 097) Témoins hospitaliers, appariement de fréquence ± 3 ans, sexe, lieu (n = 1 476) |
Cancers du rein avec confirmation
histologique
|
Exposition aux pesticides :
4 %
Plus de 8 années : 2,5 % |
Types de pesticides :
organiques/inorganiques
Durée, probabilité, fréquence et intensité de l’exposition Expertise des expositions par des hygiénistes industriels Exposition cumulée/exposition moyenne |
Données socio-démographiques, ATCD
familiaux, tabagisme, alimentation
Histoire professionnelle et questionnaire spécifique sur les pesticides Génotypes |
Exposition aux pesticides :
|
||
|
OR = 1,6 [1,00-2,55]
OR = 1,82 [1,10-3,00] (sous-groupe d’expositions les plus certaines) OR = 2,46 [1,33-4,58] > 8 ans OR = 2,07 [1,11-3,88] > 1 230 h |
||||||||
|
Génotypes GSTM1 et GSTT1
« actifs » :
OR = 6,47 [1,82-23,00] |
||||||||
|
Cas-témoins hospitaliers
multicentrique
|
Cas incidents en 2005, South Egypt
Cancer Institute, (n = 130)
Témoins : visiteurs sains de l’institut, appariés sur âge, sexe, lieu de résidence (n = 260) |
Cancers de la vessie avec confirmation
histologique et opérés
|
Questionnaire sur l’exposition aux
pesticides (pas de détail)
|
Âge, sexe, métier, lieu de résidence,
ATCD de bilharziose, tabagisme, cystite chronique,
calculs rénaux, ATCD familiaux de cancer,
exposition aux produits chimiques, irradiation
pelvienne, cyclophosphamide,
consanguinité
|
Exposition aux
pesticides :
OR = 6,2 [3,5-11,3] |
|||
|
Cas-témoins hospitaliers
multicentrique
|
Cas : femmes de 19 à 80 ans
diagnostiquées dans 3 centres de référence en
Égypte en 2006-14 (n = 454)
Témoins : femmes proches des cas ou patientes de cliniques (mêmes zones). Appariement de fréquence sur âge (± 5 ans), zone de résidence (n = 824) |
Cancers de la vessie Confirmation
histologique : tumeurs urothéliales, carcinomes
épidermoïdes, adénocarcinomes
|
Exposition para-professionnelle des
femmes d’agriculteurs
Exposition environnementale au domicile et au travail Métier du conjoint ou du chef de famille (en grandes catégories) : agriculteur : oui/non |
Statut marital, niveau d’études,
métier, histoire du tabagisme actif et
passif
Vie reproductive ACTD de schistosomiase et d’infections urinaires |
Chez les femmes dont le chef de famille
était agriculteur/non agriculteur
|
|||
|
Cancer de la vessie
OR = 1,26 [0,94-1,68] |
||||||||
|
Tumeurs uroépithéliales
OR = 1,34 [0,91-1,99] |
||||||||
|
Carcinomes épidermoïdes
OR = 1,28 [0,89-1,99] |
||||||||
|
Chez les femmes mariées dont le chef de
famille était agriculteur/non
agriculteur
|
||||||||
|
Cancer de la vessie
OR = 1,54 [1,09-2,18] |
||||||||
|
Tumeurs uroépithéliales
OR = 1,66 [1,03-2,69] |
||||||||
|
Carcinomes épidermoïdes
OR = 1,53 [0,99-2,38] |
||||||||
|
Cas-témoins hospitaliers
multicentrique
|
Cas : recrutés dans 3 centres de
traitement du cancer en 2006-11 (n = 1 525 dont
953 inclus)
Témoins : tirés au sort, appariement de fréquence sur, âge (± 5 ans), sexe, lieu de résidence (n = 2 069 dont 881 inclus) |
Cancers de la vessie
Tumeurs primitives urothéliales ou carcinomes épidermoïdes. Diagnostic histologique. |
Analyses restreintes aux cas
agriculteurs
56,7 % exposés aux pesticides chez les cas et 51,3 % chez les témoins Durée d’exposition : 35,3 ans chez les cas et 29,1 ans chez les témoins |
Entretien en face à face
Histoires professionnelles et résidentielles Exposition aux pesticides : fréquence, durée |
Rôle de polymorphismes génétiques en
lien avec le stress oxydant (pour 419 cas et 358
témoins : NQO1 : rs1800566 (C>T) et
SOD2 : rs4880 (C>T)
Tabagisme (actif et passif), ATCD médicaux y compris infections, niveau d’études |
Globalement
OR = 1,16 [0,95-1,41] Dans échantillon analysé OR = 1,68 [1,23-2,29]* (tendance significative avec la durée et avec la fréquence) OR = 2,18 [1,62-2,95]* > 40 ans Tumeurs urothéliales : OR = 1,26 [1,01-1,58]* NQO1 (TT/TC) : OR = 1,94 [1,20-3,14] SOD2 (CC) : OR = 1,74 [1,02-2,99] NQO1 (TT/TC) et SOD2 (CC/TC) : OR = 2,14 [1,19-3,85] |
||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Hôpital de Belgrade
Cancer de la vessie incident entre 2007-10 (n = 143) Témoins : patients du même centre, même période, hospitalisés pour des lithiases urinaires (n = 114) |
Cancers de la vessie avec confirmation
histologique
|
Exposition aux pesticides : 10 % chez
les cas et 8 % chez les témoins
|
Histoire professionnelle : métier et
secteur, vie entière
Exposition aux pesticides : organophosphorés, carbamates, aminophosphonates, chloroacétanilides, dérivés de l’acide benzoïque |
Histoire du tabagisme (paquets
années)
Exposition aux solvants organiques Polymorphismes des gènes codant pour les isoformes de glutathion S transférase : GSTA1 GSTM1, GSTP1, GSTT1 |
Exposition aux
pesticides :
OR = 3,5 [0,9-12,9] L’allèle GSTM1 amorphe (« nul ») augmente le risque de cancer de la vessie. Interactions polymorphismes de GST et expositions professionnelles GSTT1 « actif » et exposition aux pesticides : OR = 4,5 [0,9-22,5] Effet moins net qu’avec les solvants |
||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Zone couverte par le CHU soit 395 155
personnes
Cas n = 140 inclus entre 2007-09 (prévalents et incidents) Témoins n = 168, sélectionnés dans les services de chirurgie |
Cancers de la vessie avec confirmation
histologique
|
18,6 % d’agriculteurs chez les cas et
13,6 % chez les témoins (p = 0,210)
|
Questionnaire sur les usages de
pesticides
Dosages sanguins des organochlorés et métabolites : p,p’-DDT, p,p’-DDE, p,p’-DDD Hexachlorobenzène, isomères de HCH, aldrine, dieldrine, heptachlore, cis-chlordane, trans- chlordane, endosulfan, méthoxychlore, mirex |
Calendrier professionnel, consommation
de café, tabagisme
Sur 119 patients et 110 témoins : polymorphismes génétiques : GST-M1 et GST-T1 |
Pas de différence de détection des
organochlorés chez les cas et les
témoins
HCH OR = 0,929 [0,865-0,997] HCH chez GST-T1 « nul » OR = 0,930 [0,990-1,055] |
||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Cancer de la vessie dans un hôpital de
Dehli entre janvier 2011 et avril 2012
(n = 50)
Témoins : volontaires en bonne santé vivant dans le même environnement et avec les mêmes habitudes de vie (n = 50) |
Cancers de la vessie avec diagnostic
médical incluant histologie
|
Valeurs de pesticides en ppb dans le
sang Exemples :
β-HCH 3,3 chez les témoins et 9,7 chez les cas p,p’-DDT 1,04 chez les témoins et 1,70 chez les cas |
Mesure sanguine
d’organochlorés
|
Âge, sexe, tabagisme, eau de boisson,
alcool, habitudes de vie, alimentation,...
ADN pour analyse génomique : GSTM1, GSTT1, CYP1A1 |
Davantage de résidus de HCH et de DDT
chez les patients
Interaction mise en évidence entre β-HCH et le génotype GSTT1 |
||
|
Cas-témoins hospitaliers
|
Cas : service de chirurgie hôpital de
Dehli entre 2012-14 (n = 60)
Témoins appariés sur l’âge, sans cancer de la vessie (cystoscopie négative) (n = 60) Exclusion des patients diabétiques ou ATCD de maladie génétique |
Cancers de la vessie avec diagnostic
médical incluant histologie
|
β-HCH (ng/ml)
Témoins : 3,3 Cas : 8,8 γ-HCH (ng/ml) Témoins : 3,6 Cas : 8,4 p,p’-DDT (ng/ml) Témoins : 1,1 Cas : 1,6 |
Mesure sanguine
d’organochlorés
HCH : différents congénères |
Analyse de l’expression génique de
CYP1A1
|
Valeurs de HCH et p,p’-DDT plus élevées
chez les cas, en particulier pour les tumeurs de
haut grade
Expression de CYP1A1 plus élevée chez les témoins, et plus basse pour les tumeurs de haut grade Interaction mise en évidence entre l’expression de CYP1A1 et les pesticides en lien avec le nombre d’épisodes d’hématurie |
||
|
Cas-témoins en population
générale
|
Cas : cancers de la vessie incidents,
2001-04, 30 à 79 ans (n = 1 079)
Témoins : liste des conducteurs, assurances santé Appariement de fréquence : État, le sexe et l’âge (n = 1 287) |
Cancers de la vessie avec diagnostic
médical incluant histologie. Tous types y compris
carcinomes in situ
|
Médiane de la concentration en arsenic
dans l’eau de boisson : 1 µg/l
Médiane de l’apport cumulé en arsenic par eau de boisson : 34,5 mg |
Exposition aux arsenicaux (utilisés sur
myrtilles, pommes et pommes de terre) en
population générale
Concentration d’arsenic dans l’eau de boisson et dose cumulée en mg |
Origines, tabagisme, profession,
chauffage au bois, alimentation, origine et
quantité eau de boisson (y compris eau du
puits)
|
Augmentation du risque pour les
personnes consommant l’eau du puits, en
particulier dans la période où les dérivés
arsenicaux étaient utilisés en
agriculture.
Risque associé à une dose cumulée (estimée) d’arsenic apportée par les boissons (versus ≤ 15,7 mg) de : > 483,6 mg OR = 1,60 [0,90-2,87] Avec une latence de 40 ans > 124,8 mg OR = 2,24 [1,29-3,89] relation dose-effet significative |
||
|
Cas-témoins en population
générale
|
Diagnostic entre 1983-86
Cancer de la vessie n = 79, Cancer rein n = 42 Témoins tirés au sort (listes téléphonique, assurance maladie, fichier décès). n = 853 pour vessie n = 778 pour rein |
Cancers de la vessie et cancers du
rein
Registre de cancer de l’État du Massachusetts |
Localisation géographique et proximité
par rapport aux champs de canneberges (cartes de
1951, 1971 et 1984 : distance de 780 mètres prise
en compte)
Prise en compte de la latence |
Exposition pesticides résidentiels
(jardin, termites)
Tabagisme actif et passif ATCD d’infections urinaires ou de calcul Histoire de travail dans le caoutchouc, les colorants, le cuir |
Cancer de la vessie :
OR = 0,5 [0,2-1,3] Cancer du rein : OR = 0,7 [0,2-2,3] |
|||
|
Cas-témoins en population
générale
|
Cas de cancers de la vessie survenus à
partir de 1999
(n = 592) Témoins tirés au sort/registres de population de la province (> 50 ans) Stratification sur municipalité et statut socio-économique |
Cancers de la vessie Confirmation
histologique
|
Indicateurs construits avec un système
d’information géographique, en considérant la
dispersion avec une météo « par
défaut »
Habiter près de champs Intégration de la dose de pesticides en kg/km2basée sur des rapports publiés (catégories : fongicides, herbicides, insecticides), en fonction des cultures Sur une période de 10 ans (1984-2004) |
ATCD médicaux, tabagisme vie entière,
ATCD familiaux de cancer de la vessie, histoire
résidentielle, calendrier professionnel,
fréquentiel alimentaire
|
Élévations de risque modérées et non
significatives en lien avec les indicateurs
géographiques (dernier tercile versus
premier)
|
|||
|
Fongicides
|
OR = 1,26 [0,77-2,05]
|
|||||||
|
Herbicides
|
OR = 1,03 [0,63-1,68]
|
|||||||
|
Insecticides
|
OR = 1,18 [0,71-1,95]
|
|||||||
|
Régulateurs de croissance
|
OR = 1,03 [0,62-1,70]
|
|||||||
|
Autres pesticides
|
OR = 1,23 [0,75-2,01]
|
|||||||
|
Étude écologique
|
Mortalité par cancer de la vessie entre
1984-86 dans 89 départements
français
Recensement INSEE 1975-82 pour identifier les agriculteurs de 35 à 74 ans (n = 837 413) |
Cancers de la vessie, code 188 de la
CIM 9
|
Index d’exposition aux pesticides :
basé sur le nombre de personnes années
agriculteurs (ETP) et la proportion de la surface
agricole en viticulture, rapporté à la population
agricole totale de 35 à 74 ans des départements
considérés
Prise en compte d’une latence entre l’exposition et la mortalité |
Niveau socio-économique, ventes de
tabac dans la zone en 1953
|
Agriculteurs versus la
population générale : SMR = 0,96
[0,85-1,08]
Avec l’index d’exposition aux pesticides RR = 1, 14 [1,06-1,23]* |
|||
|
Étude écologique
|
Population générale
Identification des cas par les registres de cancer, et des décès par les statistiques nationales |
Incidence et mortalité par cancers de
la vessie
|
Exposition aux pesticides et à
l’arsenic par l’eau de boisson (eaux de
surface)
|
Absence d’assurance santé, expositions
UV, tabagisme
|
Corrélation significative entre la
mortalité chez les hommes et chez les femmes et la
consommation d’eau de surface
|
|||
|
Étude écologique
|
81 unités géographiques (puis
regroupement en 14 régions)
Tous les cas de cancers enregistrés entre 1981-93 (> 50 000) |
Cancers de la vessie
Comparaison aux cas attendus au niveau national (registre des cancers national) |
92 % d’utilisateurs de pesticides sur
la période 1950-79
Cultures principales : café, canne à sucre, maïs, pois, riz et bananes |
Recensement agricole de 1984 : surface
agricole, nombre d’hectares traités par culture et
par région
Calcul d’un index d’exposition aux pesticides intégrant le nombre d’hectares, nombre d’applications moyen, mode d’application |
Âge
|
Excès de différents cancers dont
vessie
Cancer de la vessie : SIR élevés dans 6 régions (significativement dans 2) Analyse avec l’index d’exposition aux pesticides Hommes dans les zones d’exposition élevée : Cancer de la vessie : RR = 1,71 [1,01-2,90] * (34 cas exposés) Cancer du rein : RR = 0,58 [0,27-1,24] (10 cas exposés) |
||
ATCD : Antécédents ; CIM-O : Classification internationale des maladies pour l’oncologie ; DDD : Dichlorodiphényldichloroéthane (no CAS : 72-54-8) ; DDT : Dichlorodiphényltrichloroéthane (no CAS : 50-29-3) ; EPI : équipement de protection individuelle ; IMC : Indice de masse corporelle ; M2 : exposition médiane ; β- et γ-HCH : isomères β et γ du hexachlorocyclohexane ; MSA : Mutualité sociale agricole ; PCP : pentachlorophénol ; Q4 : 4e quartile ; RR : risque relatif ; SIR : rapport standardisé d’incidence (Standardized Incidence Ratio) ; SMR : rapport standardisé de mortalité (Standardized Mortality Ratio) ; T3 : 3e tercile ; TCP : tétrachlorophénol. Les intervalles de confiance donnés entre parenthèses sont les intervalles de 95 %, sauf si indiqué différemment.
Références
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