Pesticides et effets sur la santé
II. Pathologies cancéreuses
2021
| ANALYSE |
10-
Tumeurs du système nerveux central
),
soit un taux d’incidence d’environ 11 cas pour 100 000 habitants par an.
À ce nombre, comme le préconisent les recommandations internationales,
il faut ajouter celui des tumeurs dites bénignes (et en particulier les
méningiomes), qui sont en nombre presque équivalent et dont le pronostic
peut également être défavorable. Le registre des tumeurs du SNC de
Gironde estime que l’incidence des tumeurs bénignes et malignes dépasse
20 pour 100 000 habitants par an. Ce même registre a observé sur la
période 2000 à 2012 une augmentation de l’incidence des tumeurs du SNC
de l’ordre de 2,7 % par an (Pouchieu et coll.,
2018a
).
).
Plusieurs éléments pointent une prédisposition génétique : le fait
d’avoir un membre de famille proche atteint d’une tumeur du SNC augmente
le risque et elles sont associées avec certaines maladies rares (la
neurofibromatose, la sclérose tubéreuse...).Résumé et conclusions de l’expertise collective
Inserm
de 2013
),
le nombre d’études existantes portant sur le lien entre tumeurs
cérébrales et pesticides était relativement limité, environ une
vingtaine si on ne prend pas en compte les cohortes historiques et
les études cas-témoins professionnelles générales qui n’explorent
que très imparfaitement l’exposition aux pesticides ou portent sur
un nombre de cas très faible.
, voir en
fin de ce chapitre).Nouvelles données épidémiologiques
Méta-analyses
; Acquavella et coll., 1998
). Une troisième méta-analyse portant
spécifiquement sur les tumeurs cérébrales en milieu agricole, et
incluant 33 études publiées entre 1981 et 1996, mettait en
évidence une élévation du risque (méta RR = 1,3 ; IC 95 %
[1,09-1,56]) (Khuder et coll.,
1998
). Depuis, une quatrième méta-analyse a été publiée sous le
format d’une lettre (Li et coll.,
2015a
). Alors que les précédentes méta-analyses portaient de
manière large sur les tumeurs cérébrales en milieu agricole,
sans distinction du type de tumeur ou du schéma d’étude et sans
prise en compte de l’exposition aux pesticides, cette nouvelle
méta-analyse était centrée sur 11 études cas-témoins ayant
estimé le risque de gliomes chez les adultes en lien avec
l’exposition aux pesticides. À partir de 6 393 cas et
15 258 témoins inclus dans ces études, elle conclut à une
élévation de risque de 15 % non significative pour l’exposition
aux pesticides, et souligne le faible nombre d’études et
l’hétérogénéité existant entre elles. La brièveté de cet article
ne permet pas une description détaillée de la méthode ni une
discussion précise des limites. Surtout, cette analyse est
restreinte à un sous-ensemble d’études ciblées sur un type de
tumeur et un schéma d’étude.Études de cohortes
; Kross et coll.,
1996
; Navas-Acién et coll., 2002
), d’autres non (Bond et coll.,
1988
; Morrison et coll., 1992
; Burns et coll.,
2011
). Du fait des petits nombres de cas exposés, l’AHS n’avait pu
analyser le lien qu’avec trois pesticides : elle ne trouvait pas
d’association avec l’alachlore et l’atrazine (Lee et coll.,
2004a
) mais observait une élévation du risque de tumeur cérébrale
avec le chlorpyrifos sur la période 1993-2001 (RR = 1,77 ;
IC 95 % [0,70-4,50]). Celle-ci était significative pour les
applicateurs ayant le niveau d’exposition le plus élevé, évalué
par un score cumulé prenant en compte les tâches réalisées
(RR = 4,0 ; IC 95 % [1,2-13,8]) (Lee et coll.,
2004b
).
; Lerro et coll., 2018
). Le suivi de l’incidence des cancers
dans la cohorte jusqu’en 2012-2013 a permis par ailleurs
d’analyser le risque pour les conjointes des applicateurs
(n = 28 909) en lien avec leurs utilisations personnelles
d’organochlorés, estimées par une question portant sur l’usage
professionnel ou domestique de sept pesticides organochlorés,
sur l’ensemble de leur vie. Alors qu’il n’était pas mis en
évidence de lien avec la plupart des cancers, une élévation du
risque de gliomes (n = 44 dont 11 cas exposés) était observée
chez les utilisatrices d’organochlorés (RR = 3,52 ;
IC 95 % [1,72-7,21]), plus marquée chez celles qui déclaraient
avoir appliqué du lindane (RR = 4,45 ; IC 95 % [1,36-14,55]), et
présente également chez les utilisatrices de chlordane bien que
non significative (RR = 1,81 ; IC 95 % [0,64-5,12]) (Louis et
coll., 2017
). Une autre analyse menée chez les
conjointes d’applicateurs en lien avec les usages
d’organophosphorés ne mettait en évidence qu’une légère
augmentation du risque non statistiquement significative en
considérant globalement le groupe des organophosphorés
(RR = 1,29 ; IC 95 % [0,53-3,12]) ou en étudiant séparément le
malathion (RR = 1,57 ; IC 95 % [0,65-3,78] ; n = 38 cas) (Lerro
et coll., 2015
).
). Entre l’inclusion et la fin de l’année 2011, 273 cas de
tumeurs du SNC ont été observés parmi les participants dont
126 gliomes et 87 méningiomes. Les analyses ont porté sur les
expositions à des cultures (prairie, vignes, blé/orge, maïs,
pois, betteraves, tournesol, colza, tabac, pommes de terre,
arbres fruitiers) et à des élevages (bovins, ovins, porcs,
volailles, chevaux), et sur les tâches réalisées – incluant
l’usage de pesticides. Deux populations de référence ont été
prises en compte : celle des personnes n’ayant pas travaillé sur
la culture ou l’élevage considéré – même si elles avaient
travaillé sur une exploitation –, et celle des personnes
affiliées à la MSA n’ayant pas travaillé sur une exploitation
(14 % de la population d’étude travaillant dans des secteurs
connexes : sylviculture, apiculture, espaces verts,
agroalimentaire, distribution, coopératives, caisses de crédit
et d’assurance...). Les analyses ont pris en compte des facteurs
de confusion potentiels (âge, sexe, histoire tabagique). Toutes
tumeurs du SNC confondues, les personnes ayant travaillé dans au
moins une culture ou un élevage avaient un risque élevé et
significatif de tumeur (HR = 1,73 ; IC 95 % [1,01-2,94]). Pour
les gliomes le risque était augmenté (HR = 1,55 ;
IC 95 % [0,79-3,03]) ainsi que pour les méningiomes (HR = 1,54 ;
IC 95 % [0,59-3,97)], mais ces résultats par type de tumeurs
n’étaient pas statistiquement significatifs. Les risques étaient
plus élevés, de manière statistiquement significative, pour les
personnes ayant travaillé dans certaines cultures : le pois
fourrager (HR = 2,48 ; IC 95 % [1,45-4,26]), les betteraves
(HR = 2,07 ; IC 95 % [1,39-3,07]) et les pommes de terre
(HR = 1,64 ; IC 95 % [1,13-2,39]) ainsi que pour les personnes
ayant appliqué des pesticides (HR = 1,96 ;
IC 95 % [1,11-3,47]).
). Le niveau de risque variait avec les molécules et le type
de tumeur. Ainsi le risque de gliome était particulièrement
augmenté chez les personnes exposées au formétanate (HR = 4,60 ;
IC 95 % [1,67-12,7]), au dioxacarbe et/ou au promécarbe
(HR = 3,0 ; IC 95 % [1,46-6,17]), à l’isolane (HR = 2,40 ;
IC 95 % [1,12-5,12]), au fénoxycarb (HR = 2,10 ;
IC 95 % [1,04-4,24), au méthiocarbe et/ou thiodicarbe
(HR = 1,78 ; IC 95 % [1,03-3,08]). Certains insecticides
carbamates étaient par ailleurs associés à des triplements de
risque de méningiome : le thiofanox (HR = 3,67 ;
IC 95 % [1,16-11,56]), l’isolane (HR = 3,59 ;
IC 95 % [1,38-9,34]), le dioxacarbe et/ou le promécarbe
(HR = 3,43 ; IC 95 % [1,44-8,19]).
). Elle montrait une élévation du
risque de tumeurs du SNC chez les personnes exposées à ces
molécules pour les fongicides (HR = 1,88 ; IC 95 % [1,27-2,79])
et pour les herbicides (HR = 1,44 ; IC 95 % [0,94-2,22]). Cette
élévation de risque a été observée pour toutes les substances et
était plus importante pour des expositions plus longues pour les
fongicides (p de tendance < 0,01). Le risque de gliome était
significativement plus élevé chez les personnes exposées aux
herbicides chlorprophame et/ou prophame (HR = 2,28 ;
IC 95 % [1,06-4,91]), surtout utilisés en association pour la
conservation des tubercules de pommes de terre, au fongicide
propamocarbe (HR = 2,94 ; IC 95 % [1,09-7,90]), et des
doublements de risque significatifs étaient observés pour la
plupart des dithiocarbamates : cuprobame, cuprèbe, ferbame,
mancozèbe, manèbe, métirame, propinèbe, thirame, zirame, et
zinèbe. Lorsque des molécules étaient très corrélées entre elles
(r > 0,80), les matières actives n’ont pas été analysées
séparément car on ne pouvait distinguer leurs effets. C’est le
cas par exemple du prophame et du chlorprophame, ou encore de
certains fongicides dithiocarbamates à large spectre (mancozèbe,
manèbe et métirame) ou utilisés pour des traitements en
viticulture ou arboriculture (cuprèbe, ferbame, propinèbe,
zinèbe et/ou zirame). Le risque de méningiome était
significativement augmenté chez les personnes exposées aux
herbicides diallate (HR = 3,65 ; IC 95 % [1,24-10,71]),
chlorprophame et/ou prophame (HR = 2,64 ; IC 95 % [1,02-6,81])
ainsi qu’avec le cuprobame (HR = 3,22 ; IC 95 % [1,42-7,28]).
Les différentes analyses de sensibilité (inclusion de tous les
participants non exposés à la matière active étudiée dans les
groupes de référence, prise en compte des éventuelles
expositions indirectes – tâches de réentrée –, exclusion des
participants aux parcours non agricoles...) n’impactaient que
modérément les résultats des analyses principales.Études cas-témoins
; Musicco et coll., 1988
; Reif et coll.,
1989
; Brownson et coll., 1990
; Demers et coll.,
1991
; Preston-Martin et coll.,
1993
; Rodvall et coll., 1996
; Miranda-Filho et coll.,
2012
), même si certaines autres études n’avaient pas identifié de
lien (Fincham et coll., 1992
; Forastiere et coll.,
1993
).
; Provost et coll.,
2007
; Samanic et coll., 2008
) ainsi que des études de l’Upper
Midwest Health Study. Cette dernière, menée dans l’Iowa,
le Michigan, le Minnesota et le Wisconsin entre 1995 et 1997 ne
mettait globalement pas en évidence d’élévation de risque de
gliome en lien avec les expositions aux pesticides, à partir de
l’analyse de 798 cas et de 1 175 témoins en population générale
(Ruder et coll., 2004
; Ruder et coll.,
2006
). Cependant, pour les herbicides de la famille des
carbamates, il existait une tendance à une augmentation du
risque chez les femmes (OR = 3,0 ; IC 95 % [0,9-9,5]), qui
n’atteignait pas la significativité statistique, en raison du
faible nombre de personnes exposées à cette famille de
pesticides (Carreón et coll.,
2005
). Des analyses complémentaires, prenant en compte le
calendrier des cultures, la résidence dans la ferme pendant
l’enfance, les diverses tâches réalisées sur les cultures et les
pratiques, confirmaient globalement l’absence d’association
(Ruder et coll., 2009
). Une élévation de risque
statistiquement significative était néanmoins mise en évidence
pour les personnes déclarant ne pas se laver après les
traitements (OR = 3,08 ; IC 95 % [1,78-5,34]) ou ne pas changer
de vêtements (OR = 2,84 ; IC 95 % [1,04-7,78]), ainsi que pour
quelques cultures spécifiques. Des analyses complémentaires ont
été menées par la suite afin d’intégrer la durée et l’intensité
de l’exposition aux pesticides, en mettant en œuvre une
expertise de l’exposition (Yiin et coll.,
2012
). Ces analyses sur 645 personnes ayant utilisé des pesticides
agricoles (228 cas et 417 témoins) n’ont pas davantage montré
d’association positive entre les gliomes et l’exposition aux
pesticides. Des tendances à la diminution du risque étaient même
observées en lien avec la durée d’exposition aux
phénoxyherbicides ainsi qu’avec les usages professionnels non
agricoles, les usages domestiques et le jardinage. Cette
diminution de risque n’était observée que lorsque les
questionnaires complétés par les proches étaient pris en compte,
un effet qui pourrait s’expliquer par la difficulté des proches
à rapporter de manière fiable les expositions.
, voir en fin de ce chapitre).
).
). Leur histoire professionnelle a permis de les classer en
agriculteurs et non-agriculteurs. Un doublement du risque a été
observé chez les agriculteurs (OR = 2,2 ; IC 95 % [1,2-4,0]).
Une autre étude cas-témoins a été menée en Italie dans la
province de Vercelli par Salerno et coll. sur la période
2002-2009, consistant à comparer la fréquence d’agriculteurs
chez des patients atteints de cancers incidents (identifiés par
un registre hospitalier et les certificats de décès), à celle de
témoins de même âge en population générale dans la même province
(Salerno et coll., 2016
). La profession agricole, déterminée
par les registres de la sécurité sociale, servait de proxy pour
classer les personnes comme exposées aux pesticides, dans un
contexte où l’activité agricole était presque exclusivement de
la riziculture. Dix-sept cas de tumeurs du SNC ont été pris en
compte dans les analyses, et ont conduit à l’estimation d’un
triplement de risque (OR = 2,93 ; p = 0,06).
). La baisse de l’acétylcholinestérase
sérique a été utilisée comme marqueur d’exposition. Elle est un
proxy des expositions aux organophosphorés et aux carbamates
mais sur le court terme. Une plus grande proportion de cas que
de témoins présentait des valeurs inférieures à la normale (les
témoins étaient moins exposés par des activités agricoles que
les cas). Les auteurs concluent à l’implication probable des
pesticides dans la survenue des tumeurs, dont l’incidence semble
augmenter dans la population de cette région.Autres études
). Dans le prolongement de cette analyse, l’équipe brésilienne
a analysé la mortalité par tumeur cérébrale et son évolution
dans la région fortement agricole de Serrana et l’a comparée à
une zone urbaine (Miranda Filho et coll.,
2014
). La mortalité par tumeur cérébrale était plus élevée en zone
agricole et augmentait sur la période 1996-2010, une tendance
qui était inverse en zone urbaine. Les auteurs ne retiennent pas
l’explication d’un meilleur accès aux moyens diagnostiques dans
la zone urbaine (IRM, scanner), sur l’argument que le taux de
mortalité à Serrana reste inférieur à celui de Rio de Janeiro,
alors que celle-ci dispose de meilleurs équipements. À noter par
ailleurs, la tendance était plus marquée pour les générations
les plus jeunes, suggérant un lien avec des facteurs de risque
apparus récemment.Tumeurs du système nerveux central et pesticides – approches mécanistiques
Lindane
).
).Chlorpyrifos
; Padilla et coll., 2007
; Satpal et coll.,
2010
). Une accumulation d’ACh conduit à des paralysies chez les
insectes et bloquent ainsi la respiration. Compte tenu de la
conservation de ce système dans l’évolution, les inhibiteurs de
l’AChE sont donc aussi susceptibles de cibler les mammifères (ou
des insectes non pathogènes). Chez l’être humain, le CPF est
métabolisé au niveau hépatique en CPF oxon (CPO). Le CPF et le
CPO font tous deux l’objet d’études sur des modèles de
gliomes.
).
). Le traitement avec le CPO, à des concentrations de l’ordre
du mM, conduit à une inhibition de l’activité de ces enzymes
produisant l’adénosine monophosphate cyclique (AMPc), un second
messager. Ce dernier est associé au processus de différenciation
cellulaire suggérant que le CPO soit à l’origine d’un blocage de
celui-ci et au maintien des cellules dans un état prolifératif.
Cet effet sur les adénylate cyclases est aussi observé sur les
cellules C6, différenciées ou non, traitées avec du CPF à 5 mg/l
(soit 14 µM), avec un effet plus prononcé dans les cellules
natives (Garcia et coll., 2001
). Cette hypothèse mécanistique est
vérifiée par Sachana et coll. qui montrent que la
différenciation est bloquée par le CPO à des concentrations
comprises entre 1 et 10 µM (Sachana et coll.,
2008
). Compte tenu de l’implication du cytosquelette dans la
formation des extensions membranaires, les auteurs ont analysé
plusieurs composants de ce dernier : un traitement court au CPF
(4 h) diminue les niveaux protéiques de MAP1B, une protéine du
cytosquelette ; le même phénomène est observé sur l’expression
de la tubuline et de MAP2c après un traitement de 24 h.
). Les ERO sont associées dans d’autres cellules à
l’activation de voies de signalisation de la prolifération et
l’apparition de dommages sur des macromolécules clés (ADN,
protéines, lipides).
). Or, la TG2 est un facteur qui peut favoriser la survie des
gliomes et/ou leur prolifération (phénomènes démontrés par
l’utilisation d’inhibiteurs) (Gundemir et coll.,
2017
).Carbamates
Études présentant des effets mutagènes,
génotoxiques ou cancérogènes
mais à des doses relativement
élevées
; Zilkah et coll.,
1981
) ou inducteur d’aberrations
chromosomiques dans des lymphocytes humains en culture
(Georgian et coll., 1985
).
). En revanche, aux doses les
plus élevées, une étude plus récente a montré une
augmentation de l’incidence totale de malformations
externes, et à la dose la plus élevée, de l’incidence des
portées qui ont un raccourcissement de la queue (Tanaka,
1997
; Tanaka et coll.,
1997
). L’utilisation d’un modèle de
poulet suggère aussi une fœtotoxicité (Caporiccio et coll.,
1981
). D’autres études rapportent des
effets contradictoires suggérant soit une absence d’effet
génotoxique (Dolara et coll.,
1993
), soit une mutagénicité
(Takahashi et coll., 2000
). À des doses élevées, le
chlorprophame semble toutefois conduire à une hématotoxicité
(Fujitani et coll., 1997
; Fujitani et coll.,
2000
; Fujitani et coll.,
2001
; Fujitani et coll.,
2004
). Par ailleurs, plusieurs études
utilisant le chlorprophame en mélange montrent des effets
génotoxiques (Dolara et coll.,
1994
; Lodovici et coll.,
1994
; Lodovici et coll.,
1997
).
; Rasgele et coll.,
2014
; Rasgele,
2014
), mais ces résultats ne sont pas
confirmés par tous les protocoles d’étude (Rolandi et coll.,
1984
; Hakoi et coll.,
1992
).
). Des effets pro-oxydants
potentiellement en lien avec des effets pro-inflammatoires
sont plus précisément observés (Grosicka et coll.,
2005
; Grosicka-Maciag et coll.,
2008
; Kurpios-Piec et coll.,
2015a
; Kurpios-Piec et coll.,
2015b
). Plusieurs études démontrent
aussi un potentiel effet génotoxique du thirame sur
différents modèles in vitro et in vivo
(Mosesso et coll., 1994
; Hemavathi et Rahiman,
1996
; Shukla et coll.,
1996
; Agrawal et coll.,
1997
; Ardito et coll.,
1997
).Études présentant des effets pro-oxydants
; Ozden et Alpertunga,
2009
; Ozden et coll.,
2013
) notamment au niveau membranaire
et nucléaire (et donc à l’origine d’une génotoxicité). Ces
effets de peroxydation sont observés dans divers organes
dont le cerveau (Ozden et Alpertunga,
2010
).
; Franekic et coll.,
1994
; Soloneski et coll.,
2001
), le plus grand nombre d’études
porte sur ses effets pro-oxydants dans plusieurs régions
cérébrales comme la substance noire, le cortex ou
l’hippocampe (Astiz et coll.,
2009
; Astiz et coll.,
2012
). Ces effets sont observés à des
doses relativement élevées ; ils ont été associés à une
activation de la voie NFkB (Nuclear Factor kappa B)
ou de l’apoptose via la stimulation de la caspase 3
(Jia et Misra, 2007b
; Jia et Misra,
2007a
) et ce, dans de nombreux systèmes
cellulaires (Grosicka-Maciag et coll.,
2012
; Grosicka-Maciag et coll.,
2013
; Ali et coll.,
2018
).
) ; elles démontrent une
mutagénicité, une génotoxicité ou une carcinogénicité de ces
carbamates classiquement associés à la maladie de Parkinson
(comme le zirame, diméthyldithiocarbamate-zinc) (National
Toxicology Program, 1983
; Scarabelli et coll.,
1993
; Franekic et coll.,
1994
; Cheng et coll.,
2014
), en lien avec leurs propriétés
pro-oxydantes (voir également plus loin pour la maladie de
Parkinson) (Kurzatkowski et Trombetta,
2013
). Une étude de transcriptomique
assez récente menée sur une lignée de neuroblastome avec le
manèbe et/ou le paraquat, montrent que le manèbe seul
conduit à des changements plus importants que le paraquat ou
le mélange. L’une des voies de signalisation activées par le
manèbe seul était la prolifération cellulaire ce qui est
parfaitement cohérent avec une production accrue des dérivés
réactifs de l’oxygène connus pour activer certaines voies de
signalisation pro-prolifératives comme NFkB (Roede et Jones,
2014
).Études présentant des effets immunomodulateurs
; Whalen et coll.,
2003
; Taylor et coll.,
2005
; Taylor et Whalen,
2009
; Taylor et Whalen,
2011
; Li et coll.,
2012
; Li et coll.,
2014
; Li et coll.,
2015b
; Li et coll.,
2015c
). Toutefois, certains de ces
effets sont obtenus à des faibles doses (< 1 µM) (Wilson
et coll., 2004
). Ces inhibitions de fonction
peuvent potentiellement conduire à une diminution de la
vigilance du système immunitaire vis-à-vis de cellules
cancéreuses naissantes.Études présentant des effets cytotoxiques
). Toutefois, une étude plus
récente réalisée avec des doses légèrement plus élevées
(10-40 mg/kg/j) pendant 30 j ne montre pas d’atteinte des
paramètres hématologiques mais une augmentation stable de
ceux de l’aspartate aminotransférase et de la phosphatase
alcaline. Ces résultats sont cohérents avec une atteinte
tissulaire notamment hépatique (vacuolisation,
microhémorragies) et rénale (glomérulaire et tubulaire). Des
modifications sont aussi observées dans la rate, le thymus
et le testicule. Sur le plan cytologique, une augmentation
des lymphocytes T est observée (Dias et coll.,
2013
).
). La molécule ne présente pas de
propriétés mutagéniques dans le test d’Ames en présence ou
en absence d’activation métabolique (Konuk et coll.,
2008
).
). L’utilisation de cultures
primaires de neurones de rat a permis de montrer une
atteinte des neurofilaments en cas d’exposition au
propamocarbe (Schmuck et Mihail,
2004
). Les auteurs posent l’hypothèse
d’une liaison du pesticide sur des groupements thiols de ces
protéines fibrillaires. Skandrani et coll. démontrent
également que les concentrations de 4 pesticides dont
3 carbamates (formétanate, méthomyl, pyrimicarbe) dans
4 formulations sont beaucoup plus élevées que celles
capables de provoquer une cytotoxicité sur le modèle
pulmonaire A549 avec notamment un stress du réticulum
endoplasmique (et une diminution associée de synthèse
protéique) (Skandrani et coll.,
2006
).
; Marinovich et coll.,
2003
). Il provoque une libération de
l’ACh par les cellules PC12 de phéochromocytome de rat
(Viviani et coll., 2008
). L’effet est dose-dépendant
entre 0,001 et 100 nM mais avec un effet maximal observé aux
doses intermédiaires (0,1-1 nM). À ces mêmes doses, une
dépolymérisation de l’actine est aussi observée. Cet effet
sur le cytosquelette est observé avec d’autres pesticides
comme le disulfirame ou le chlorprophame. Contrairement à
certains composés (comme la colchicine), les effets sur
l’actine de ces deux pesticides nécessitent des cellules
intègres suggérant la modulation de certaines voies de
signalisation et non un effet moléculaire direct sur le
cytosquelette (Michel et coll.,
1980
; Dikshith et coll.,
1989
; Viviani et coll.,
2008
).Études présentant des effets de perturbation
endocrinienne (pro-œstrogéniques, anti-androgéniques et plus
généralement de modulateurs de récepteurs
de
xénobiotiques)
), probablement par une
stimulation de l’activité aromatase (Andersen et coll.,
2002
). À l’inverse, des tests utilisant
des gènes rapporteurs ne montrent pas d’activité
œstrogénique du propamocarbe, du fénoxycarb (carbamate), ou
du chlorprophame (carbamate) (Nakagawa et coll.,
2004a
; Bonefeld-Jorgensen et coll.,
2005
; Orton et coll.,
2009
; Spirhanzlova et coll.,
2017
). Le chlorprophame est toutefois
décrit comme un anti-androgénique (Orton et coll.,
2012
) tout comme un certain nombre de
carbamates (Orton et coll.,
2012
).
). De plus, une augmentation de
l’expression de l’ARNm du ERβ est observée dans la lignée
humaine tumorale mammaire MCF-7 après seulement 3 h
d’exposition au méthiocarbe (Hofmeister et
Bonefeld-Jorgensen, 2004
). Plus récemment, un effet
équivalent a été observé sur le ERα mais au niveau protéique
chez les souris exposées au méthiocarbe à des doses
relativement faibles 0,03-3 µg/kg (Han et coll.,
2009
). Le méthiocarbe présente
également une activité d’agoniste vis-à-vis de deux
récepteurs nucléaires : PXR et PPAR-α (Fujino et coll.,
2016
). Certains carbamates ont aussi
été identifiés comme des modulateurs positifs de la voie de
signalisation AhR, susceptibles de déclencher certains
effets toxiques en plus de leur rôle dans la détoxification
des xénobiotiques (Long et coll.,
2003
).
; Chen et coll.,
2017
).Études présentant des effets mitotoxiques et de perturbation métabolique
; Cao et coll.,
2019
). Sur le plan moléculaire, le
manèbe cible le complexe III de la chaîne respiratoire
(Zhang et coll., 2003
). Cette inhibition pourrait
favoriser l’émergence de cellules cancéreuses glycolytiques
(effet Warburg) au niveau des populations gliales. Le
propinèbe et le chlorprophame sont aussi identifiés comme
des inhibiteurs des fonctions mitochondriales (Ekinci et
coll., 2014
; Muranli et coll.,
2015
) ; une étude de Nakagawa et
coll. montre ainsi que le chlorprophame (plutôt que les
métabolites) conduit à une forte déplétion des
concentrations en ATP intracellulaires en lien avec une
mitotoxicité (Nakagawa et coll.,
2004b
). Ce phénomène est aussi observé
en cas d’exposition au propamocarbe ou fénoxycarb selon une
étude réalisée sur des cultures primaires neuronales de
rat ; il s’accompagne néanmoins d’une diminution de la
consommation de glucose (sans modification des niveaux de
glutathion réduit, signe d’un stress oxydant) (Schmuck et
Mihail, 2004
). Les auteurs posent donc
l’hypothèse d’une baisse d’activité de la glycolyse. Or, une
étude récente montre que le propamocarbe à des doses
relativement élevées pendant 7 j d’exposition sur des
adultes mâles de poisson zèbre (100-1 000 µg/l) diminue à la
plus forte dose le contenu en triglycérides hépatiques
(Zhang et coll., 2019
). Le traitement diminue
également l’expression de nombreuses enzymes de la glycolyse
et du métabolisme des lipides ; par exemple, hexokinase-1
(HK1), pyruvate kinase (PK), acyl-CoA oxydase (Aco),
acétyl-CoA carboxylase-1 (Acc1), diacylglycérol
acyltransférase (Dgat), et acide gras synthase (fatty
acid synthase ; Fas), ainsi que d’autres facteurs
(apolipoprotein A-IV-like) ou récepteurs
(peroxisome proliferator activated receptor
alpha ; Ppar-α) des métabolismes précités et de
surcroît, les quantités de métabolites associés à ces voies.
Cet effet est cohérent avec celui identifié dans une étude
précédente qui a rapporté une consommation de glucose
abaissée et une diminution d’expression de la HK1 et de la
PK (Schmuck et Mihail, 2004
). L’effet sur les triglycérides
doit en revanche être considéré avec prudence car celui-ci
dépend probablement du type de carbamate utilisé, de la dose
ou du type cellulaire. En effet, Lim et coll. montrent que
le fénoxycarb favorise, à l’inverse de l’étude de 2019,
l’accumulation de triglycérides dans le modèle adipocytaire
murin 3T3-L1 de manière comparable à celui de la
rosiglitazone (c’est-à-dire par activation spécifique du
récepteur PPAR-γ). Cette activation s’accompagne d’une
augmentation d’expression du transporteur d’acides gras,
FATP1 (fatty acid transporter protein 1) (Lim et
coll., 2016
). Plus récemment, une étude sur
le zirame montre que celui-ci exerce un effet inhibiteur sur
l’expression de plusieurs enzymes impliquées dans la
synthèse de neurostéroïdes (5α-réductase-1,
3α-hydroxystéroïde déshydrogénase) au niveau cérébral (Su et
coll., 2018
).Autres effets sur le système nerveux central
potentiellement en lien
avec des mécanismes de
cancérogenèse
; Tanaka,
1999
).
; Pena-Contreras et coll.,
2016
; Bhaskar et coll.,
2017
; Morales et coll.,
2018
). De surcroît, le mancozèbe
conduit à des dommages à l’ADN (Cheng et coll.,
2014
) et à une sensibilisation de
l’effet d’autres pesticides ou dérivés comme le MPP+,
inducteur de syndrome parkinsonien par activation de NFkB,
effet également retrouvé avec le zinèbe (Jia et Misra,
2007b
; Williams et coll.,
2013
; Cheng et coll.,
2014
). Cette toxicité du mancozèbe
s’exerce spécifiquement sur les neurones GABAergiques et
dopaminergiques (Soleo et coll.,
1996
; Domico et coll.,
2006
; Negga et coll.,
2012
; Harrison Brody et coll.,
2013
). Des expériences menées sur le
nématode C. elegans à l’aide d’antagonistes des
transporteurs de dopamine montrent que ceux-ci jouent un
rôle prépondérant dans la toxicité du mancozèbe (du fait de
l’import du carbamate dans cette cellule). Ces résultats ne
sont pas retrouvés avec les antagonistes du transport du
GABA (Montgomery et coll.,
2018
). Sur le plan mécanistique, la
libération du manganèse par le mancozèbe impacterait la
fonction de diverses cibles membranaires telles que le canal
potassium voltage dépendant KCNQ2, dont le gène est
mis en cause dans les encéphalopathies épileptiques précoces
(un groupe de maladies rares et sévères du développement
cérébral s’accompagnant de crises d’épilepsie récurrentes et
incurables) (Li et coll.,
2013
). Une accumulation
intracellulaire du manganèse peut aussi avoir un effet sur
la respiration mitochondriale (Domico et coll.,
2006
), comme cela a été montré sur des
astrocytes d’hippocampe de rat (Tsang et Trombetta,
2007
). Ces effets de sensibilisation
ou de mitotoxicité identifiés dans un cadre neurologique
sont, comme évoqué précédemment, des modes d’action qui
peuvent contribuer à un processus de cancérogenèse.
). Son mode d’action est une
liaison aux fonctions thiol des cystéines. Il agit sur des
protéines, comme par exemple certaines enzymes des
champignons, conduisant à leur inactivation et à un effet
fongicide. Des études expérimentales montrent que le zirame
peut atteindre le SNC par exposition de la muqueuse nasale
et son transfert via les nerfs olfactifs (Mack et
coll., 2018
) ; ce mode d’exposition s’il est
continu sur 4 j (1 mg/j) induit des déficits neurologiques
et moteurs persistants pendant 7 j. Des dérégulations des
niveaux de certains neurotransmetteurs dans le bulbe
olfactif sont observées également (sérotonine,
noradrénaline), associées à un stress oxydant (Mack et
coll., 2018
). Les mêmes effets sont aussi
observés dans des astrocytes de l’hippocampe chez le rat
(Matei et Trombetta, 2016
) ou dans des systèmes
cellulaires comme les HEK293 (Dennis et Valentine,
2015
). Le zirame possède un effet
inhibiteur sur le système ubiquitine protéasome favorisant
ainsi l’agrégation des protéines, une des caractéristiques
cytologiques de la maladie de Parkinson (Wang et coll.,
2006
; Chou et coll.,
2008
; Cao et coll.,
2018
). Cet effet est cohérent avec
l’accumulation d’α- et γ-synucléine observée in vivo
par exemple sur le modèle poisson zèbre au niveau du système
dopaminergique (Lulla et coll.,
2016
). Par ailleurs, le zirame
pourrait impacter l’homéostasie calcique (Han et coll.,
2003
) en ciblant par exemple le
transporteur NCX3 (Na+-Ca2+exchanger 3) comme le montrent des études de
protection utilisant des modèles NCX3-/- (Jin et
coll., 2014
).
; Pouchieu et coll.,
2018b
), le manèbe provoque une
alkylation des thiols des protéines et cible le complexe III
de la chaîne respiratoire dans un modèle de neuroblastome
entraînant une diminution de la consommation d’O2
et une baisse de la fonction glycolytique et de la
production d’ATP (Anderson et coll.,
2018
). Une dérégulation de la chaîne
respiratoire (accumulation d’électrons transférés alors sur
l’O2) peut conduire à un stress oxydant.
Celui-ci peut entraîner une agrégation des protéines, deux
phénomènes expliquant la maladie de Parkinson (Thrash et
coll., 2007
) ; l’agrégation protéique
pourrait être liée à une polarisation de la microglie vers
le phénotype inflammatoire M1 (Hou et coll.,
2018
). Ces effets sont fréquemment
analysés en co-exposition avec le paraquat pour le manèbe
(Thiruchelvam et coll.,
2002
; Singhal et coll.,
2013
). Une étude de Roede et coll.
(2011
) suggère toutefois que dans les
mélanges du paraquat et du manèbe, le paraquat serait
responsable de l’effet pro-oxydant et le manèbe des
alkylations. Le zirame et le manèbe pourraient donc agir
comme des molécules pro-alkylantes à l’origine de la
dérégulation de nombreux processus cellulaires notamment en
cas de co-exposition nécessitant des phénomènes d’adaptation
rapide de la cellule (Barlow et coll.,
2005
). Cet effet rejoint celui observé
avec le carbaryl (carbamate), un inhibiteur de l’agrégation
de plaquettes sanguines humaines à des doses élevées (10 µM)
du fait de la formation de liaisons covalentes sur plusieurs
protéines plaquettaires dont la cyclooxygénase (selon un
mécanisme rappelant celui de l’aspirine) (Krug et coll.,
1988
). L’ensemble de ces processus
(stress oxydant, agrégation protéique, phénotype
inflammatoire) peut être observé au cours de la
cancérogenèse.
; Oskarsson et Lind,
1985
). Cet effet serait intéressant à
étudier dans le cadre de molécules co-contaminantes
cancérogènes.Conclusion
Tableau 10.I Caractéristiques et résultats des études publiées depuis l’expertise collective de 2013
|
Référence
Pays |
Population étudiée
|
Définition
de la maladie |
Fréquence d’exposition
|
Méthode d’estimation
de l’exposition |
Facteurs d’ajustement
|
Résultats
Commentaires |
|---|---|---|---|---|---|---|
|
Méta-analyse
|
||||||
|
Études cas-témoins chez l’adulte
publiées avant juin 2014, portant sur le lien
entre gliome et pesticides
11 études retenues comprenant 6 393 cas
et 15 258 témoins
|
Gliomes confirmés
médicalement
|
Exposition aux pesticides, insecticides
ou herbicides
|
Recueil par questionnaire, entretien
présentiel ou téléphonique
|
Études hospitalières et/ou en
population
Mode de recueil des données
Sexe
|
Pesticides : RR = 1,15
[0,96-1,37]
Insecticides : RR = 0,96
[0,76-1,22]
Herbicides : RR = 1,07
[0,87-1,32]
|
|
|
Cohortes
prospectives
|
||||||
|
49 616 applicateurs de
pesticides
Inclusion entre 1993-1997, suivi
jusqu’en 2010/2011
5 701 cas incidents de cancer (dont 31
tumeurs cérébrales chez les personnes exposées au
métolachlore et 38 chez les non
exposées)
|
Tumeurs cérébrales CIM-O-2
|
26 505 applicateurs (53 %) ont utilisé
le métolachlore.
|
Nombre cumulé de jours d’exposition
pondéré par l’intensité (quartiles)
Latence de 5 ans
|
État de résidence, âge, tabagisme,
alcool, histoire familiale de cancer, exposition
aux pesticides corrélés (alachlore, atrazine,
dicamba, imazéthapyr et trifluraline)
|
Métolachlore :
RR = 1,31 ; IC 95 % [0,52-3,29] pour le 4e quartile d’exposition versus aucune exposition, sans tendance positive |
|
|
49 685 applicateurs de
pesticides
Inclusion entre 1993-1997, suivi
jusqu’en 2012/2013
6 671 cas incidents de cancer (dont 41
tumeurs cérébrales chez les personnes exposées à
l’alachlore et 39 chez les non
exposées)
|
Tumeurs cérébrales CIM-O-3
|
25 640 applicateurs (51,6 %) ont
utilisé l’alachlore.
|
Nombre cumulé de jours d’exposition
pondéré par l’intensité (quartiles)
Latence de 10 ans
|
État de résidence, âge, tabagisme,
alcool, histoire familiale de cancer, exposition
aux pesticides corrélés (atrazine, cyanazine,
métolachlore, 2,4-D et terbufos)
|
Alachlore :
RR = 0,83 ; IC 95 % [0,35-1,97] pour le 4e quartile d’exposition versus aucune exposition, sans tendance positive |
|
|
Conjointes (n = 30 003) d’une cohorte
d’applicateurs de pesticides
Inclusion entre 1993-1997, suivi
jusqu’en fin 2010/2011
2 712 cas incidents de cancer (dont 38
tumeurs cérébrales)
|
Tumeurs cérébrales CIM-O-3
|
25,9 % ont utilisé au moins un
organophosphoré (19,5 % malathion, 10,3 %
diazinon).
|
Déclaration sur l’usage des
insecticides OP (chlorpyrifos, coumaphos,
diazinon, dichlorvos, fonofos, malathion,
parathion, phorate, terbufos,
trichlorfon)
|
État de résidence, âge, tabagisme,
ethnie, alcool, niveau d’études, IMC, histoire
familiale de cancer
|
OP : RR = 1,29 ; IC 95 %
[0,53-3,12]
Malathion : RR = 1,57 ; IC 95 %
[0,65-3,78]
|
|
|
Inclusion entre 1993-97
Suivi jusqu’en 2012/2013
Questionnaire auprès des conjoint(e)s
(n = 32 345) sur 50 pesticides dont 7 OC étudiés
dans cette publication
Exclusion des hommes, informations
manquantes : analyse sur 28 909 femmes
44 cas de gliomes, dont 11 chez les
exposées aux OC
|
Croisement avec des registres de
cancer
Gliomes
|
52,3 % des femmes ont utilisé des
pesticides.
7,6 % ont utilisé ≥ 1. OC (chlordane :
4,1 % ; DDT : 3,6 % ; lindane : 1,5 % ; autres
< 1 %).
|
Déclaration (oui/non) des participantes
sur leur usage professionnel ou domestique des OC
au cours de leur vie (aldrine, chlordane,
dieldrine, DDT, heptachlore, lindane et
toxaphène)
Analyse de sensibilité en réunissant
aldrine et dieldrine (métabolite)
Pas de données sur la durée, la
période, et l’intensité de
l’utilisation
|
Âge, niveau d’études, alcool,
tabagisme, État de résidence, IMC, race,
antécédents familiaux de cancer, utilisation de
pesticides, autres facteurs selon les
cancers
|
OC : OR = 3,5 [1,7-7,2]*,
Lindane : OR = 4,5
[1,4-14,6]*
Chlordane : OR = 1,8
[0,6-5,1]
|
|
|
Inclusion à partir de 2005 de
181 842 affiliés ≥ 3 ans à la MSA dans
11 départements français
Suivi au 31 décembre 2011
Hommes et Femmes > 18 ans
Salariés et exploitants
Retraités et actifs
Analyse sur 146 745
personnes
25273 cas de tumeurs du SNC au cours du
suivi : 126 gliomes, 87 méningiomes,
44 autres
|
Croisement avec des registres de
cancer
Tumeurs du SNC malignes et bénignes de
type gliome, méningiome ou
autres1
|
50 % des cultivateurs ont traité au
moins une des 11 cultures.
39 % des éleveurs ont traité des
animaux.
|
Questionnaire postal : calendrier
professionnel et historique des cultures (n = 13)
et des élevages (n = 5). Tâches réalisées dont
l’usage de pesticides (début et fin)
Durée d’exposition
Intoxication par un
pesticide
|
Âge, sexe, niveau d’études, tabagisme,
alcool
|
Exposition à au moins une culture ou
élevage :
Toutes tumeurs du SNC : HR = 1,73
[1,01-2,94]*
Gliomes : HR = 1,55
[0,79-3,03]
Méningiomes : HR = 1,54
[0,59-3,97]
Toutes tumeurs du
SNC :
Application de pesticides : HR = 1,96
[1,11-3,47]*
Pois : HR = 2,48
[1,45-4,26]*
Betteraves : HR = 2,07
[1,39-3,07]*
Pommes de terre : HR = 1,64
[1,13-2,39]*
|
|
|
Inclusion à partir de 2005 : 181 842
affiliés ≥3 ans à la MSA dans 11 départements
français.
Hommes et Femmes > 18 ans
Salariés et exploitants
Retraités et actifs
Suivi au 31 décembre 2013
Analyse sur 170 858
personnes
381 cas incidents de tumeurs du SNC
(164 gliomes, 134 méningiomes,
83 autres)
|
Croisement avec des registres de
cancer
Tumeurs malignes et bénignes de type
gliome, méningiome ou
autres1
|
24 % des participants exposés à ≥ 1
insecticide carbamate au cours de la vie, dont
45 % par le seul traitement des cultures (±
traitement des semences), 33 % par le traitement
de cultures et animaux
|
Application de la matrice PESTIMAT pour
estimer l’exposition (oui/non, durée) à 19
insecticides carbamates en fonction des cultures
et des élevages : aldicarbe, bendiocarbe,
benfuracarbe, carbaryl, carbofuran, carbosulfan,
dimétilan, dioxacarbe, éthiophencarbe, fénoxycarb,
formétanate, furathiocarbe, isolane, méthiocarbe,
méthomyl, pirimicarbe, promécarbe, thiodicarbe,
thiofanox
|
Âge, sexe, niveau d’études, tabagisme,
alcool
|
Toutes tumeurs du
SNC :
Exposition à au moins un insecticide
carbamate : HR = 1,47 [1,03-2,10]*
Élévation de risque pour toutes les
substances : HR entre 1,43 et 2,91
Augmentation du risque avec la
durée :
HR ≥ 30 ans = 1,85
[1,14-3,00]*
Gliomes :
Formétanate : HR = 4,60
[1,67-12,7]*
Dioxacarbe/promécarbe : HR = 3,0
[1,46-6,17]*
Isolane : HR = 2,40
[1,12-5,12]*
Méningiomes :
Thiofanox : HR = 3,67
[1,16-11,56]*
Isolane : HR = 3,59
[1,38-9,34]*
Dioxacarbe/promécarbe : HR = 3,43
[1,44-8,19]*
|
|
|
Inclusion à partir de 2005 : 181 842
affiliés ≥ 3 ans à la MSA dans 11 départements
français
Hommes et Femmes > 18 ans
Salariés et exploitants
Retraités et actifs
Suivi au 31 décembre 2013
95 098 personnes classées par rapport à
leurs expositions et analysées
381 cas incidents de tumeurs du SNC
(164 gliomes, 134 méningiomes,
83 autres)
|
Croisement avec des registres de
cancer
Tumeurs malignes et bénignes de type
gliome, méningiome ou
autres1
|
21 % des participants exposés à ≥1
herbicide ou fongicide carbamate au cours de la
vie, dont 45 % par le seul traitement des cultures
(± traitement des semences), 33 % par le
traitement de cultures et animaux
|
Application de la matrice PESTIMAT pour
estimer l’exposition aux carbamates (oui /non,
durée)
14 herbicides de type carbamate
(asulame, barbane, chlorbufame, chlorprophame,
desmédiphame, phenmédiphame, prophame) ou
thiocarbamate (butilate, cycloate, diallate, EPTC,
prosulfocarbe, triallate, vernolate)
14 fongicides de type carbamate
(diéthofencarbe, iprovalicarbe, propamocarbe) ou
dithiocarbamate (cuprèbe, cuprobame, ferbame,
mancopper, mancozèbe, manèbe, métirame, propinèbe,
thirame, zinèbe, zirame)
|
Âge, sexe, niveau d’études, tabagisme,
alcool
|
Toutes tumeurs du
SNC :
Herbicide carbamate : HR = 1,44
[0,94-2,22]
Fongicide carbamate : HR = 1,88
[1,27-2,79]*
Élévation de risque pour toutes les
substances : HR entre 1,13 et 2,45
Augmentation du risque avec la durée
pour certaines substances herbicides et pour les
fongicides carbamates
Gliomes :
Chlorprophame et/ou prophame :
HR = 2,28 [1,06-4,91]*
Propamocarbe : HR = 2,94
[1,09-7,90]*
Cuprobame : HR = 2,40
[1,19-7,28]*
Dithiocarbamates : HR = 2,16
[1,20-3,87]*
Méningiomes :
Chlorprophame et/ou prophame :
HR = 2,64 [1,02-6,81]*
Diallate : HR = 3,65
[1,24-10,71]*
Cuprobame : HR = 3,22
[1,42-7,28]*
|
|
|
Études cas-témoins
|
||||||
|
Cas de ≥ 16 ans inclus entre 2004-06 en
Gironde, Calvados, Manche et Hérault
596 cas
1 192 témoins
1 470 personnes incluses dans les
analyses (dont 273 cas de gliomes et 217 cas de
méningiomes)
|
Gliomes, méningiomes, neurinomes,
lymphomes
CIM-0 3 : C70.0-C70.9 et
C72.0-C72.9
|
CORINE Land cover :
Exposition dans un rayon de 500 m :
38 % grandes cultures, 28 % vignes,
1 % arboriculture
Recensement agricole :
88 % grandes cultures, 61 % vignes,
35 % arboriculture
|
Questionnaire standardisé en face à
face. Historique des résidences et des
professions
Géocodage des adresses
Croisement avec la base CORINE Land
cover (à l’aide d’un système d’information
géographique) : grandes cultures, vignes,
arboriculture
Croisement avec recensements
agricoles
Prise en compte de la durée de
résidence
|
Niveau d’études, tabagisme, alcool,
usage du téléphone portable, usage professionnel
de pesticides, usage domestique de
pesticides
|
Pas d’association entre proximité aux
terrains agricoles et risque de gliome
Des tendances entre exposition définie
avec le recensement agricole et le risque de
méningiome pour les grandes cultures, vignes et
vergers
Recensement agricole
> 75epercentile et risque de méningiome
pour les grandes cultures :
OR = 2,3 [1,04-5,10]
|
|
|
Service de neurochirurgie de l’hôpital
de Pise entre 1990 et 2000
174 cas
522 témoins (pathologie non
tumorale)
|
Méningiomes malins et tumeurs
cérébrales malignes
CIM 10 : C70.0 ;
C71.0-C71.9
Pas d’analyse par type
histologique
|
12 % d’agriculteurs chez les cas et 6 %
chez les témoins
|
Histoire professionnelle : agriculteur
oui/non
Pas de notion sur le secteur agricole
ou sur les tâches réalisées, pas de précision sur
les utilisations de pesticides
|
Race, âge, niveau d’études, lieu de
résidence
|
Agriculteur versus non
agriculteur
OR = 2,2 [1,2-4,0] ;
p = 0,008
|
|
|
Population résidant pendant 1 année
entre 2002-09. Âge 25 à 79 ans
Cas : nouveaux cas de cancers (registre
hospitalier et certificats de décès, rapports
anapath.) (n = 887)
Témoins : résidents de la même zone à
la même période, même âge (n = 11 491)
|
Tumeurs du SNC
|
Zone de riziculture : 26 molécules
citées : herbicides amides
|
Profession d’agriculteur oui/non :
données de la sécurité sociale sur la période
1965-2009
|
Âge, sexe
|
Agriculteur versus non
agriculteur (17 cas de tumeurs du SNC)
OR = 2,93 ; p = 0,06
|
|
|
Service de neurochirurgie de Srinagar,
2005-08
432 cas de tumeur cérébrale
457 témoins hospitaliers (pathologie
non tumorale) + 50 témoins proches (famille) et
50 témoins en population générale dans une région
de production fruitière (pommes)
|
Tumeur cérébrale primitive maligne
prouvée histologiquement
|
Usage rapporté par les auteurs :
dithiocarbamates (mancozèbe), dicarboximides
(captane), OP (diméthoate, chlorpyrifos), OC
(endosulfan)
Travail dans les vergers : 90 % des cas
versus 26 % des témoins
61 % sont exposés
directement (travailleurs) ;
39 % sont exposés indirectement
(enfants jouant sur la ferme, eau de boisson
contaminée, résidence dans la zone des
vergers...)
|
Recueil d’expositions en agriculture :
ouvriers, résidents et enfants
Détails sur les tâches et produits
utilisés, équipements de protection et pratiques
(consommation de fruits non lavés dans les
champs), lieu de résidence, origine de l’eau de
boisson, aire de jeu des enfants
Âge et durée de
l’exposition
Mesure de l’AChE sérique lors de
l’hospitalisation (moyenne de 3
mesures)
|
Âge, sexe, statut de travailleur
agricole, AChE sérique
|
90 % des cas sont des travailleurs de
vergers.
Baisse de l’AChE sérique chez seulement
45 % des cas exposés
Plus faible proportion de personnes
avec une AChE normale parmi les cas exposés aux
pesticides que parmi les témoins
exposés
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AchE : acétylcholinestérase ; CIM 10 : classification internationale des maladies, 10e révision ; CIM-O-3 : Classification Internationale des Maladies pour l’Oncologie, 3e révision ; EPA : Environmental Protection Agency (USA) ; EPTC : S-éthyl-dipropylthiocarbamate ; IMC : indice de masse corporelle ; MSA : Mutualité sociale agricole ; OC : organochlorés ; OP : organophosphorés. 1 codes CIM-O-3 : 9380/3, 9382/3, 9383/1, 9391/3, 9400/3, 9401/3, 9411/3, 9413/0, 9440/3, 9442/3, 9450/3, 9451/3, 9460/3, 9530/0, 9530/1, 9530/3, 9531/0, 9532/0, 9533/0, 9534/0, 9537/0, 9538/1, 9539/1, 9080/0, 9540/0, 9560/0, 9560/3, 9591/3, 9680/3, 8000/0, 8000/1, 8000/3. Les intervalles de confiance donnés entre parenthèses sont les intervalles de 95 %, sauf si indiqué différemment. * résultat significatif au seuil de 5 %
Références
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