Activité physique et pathologies
2008
| ANALYSE |
20-
Traumatismes et handicaps
).
) :Études en populations
) a permis d’approcher le risque lésionnel en fonction du sexe et de la pratique (sédentaire, marche, course à pieds, pratique d’autres sports). Vingt cinq pour cent des hommes et femmes ont déclaré un accident, dont plus de 80 % des cas en relation avec le sport au cours des 12 derniers mois. Les sujets jeunes, les plus actifs, et ayant déjà été victimes d’un traumatisme sont plus blessés (tableau 20.I
).Tableau 20.I Prévalences des blessures liées aux activités physiques au cours des 12 derniers mois en fonction de l’âge, du sexe et du niveau d’activité
|
Caractéristiques de la population
|
Prévalence de blessures liées aux activités
|
|
|---|---|---|
|
Hommes (%)
|
Femmes (%)
|
|
|
Âge (ans)
| ||
|
20-40
|
25,7*
|
20,1
|
|
40-60
|
22,1
|
22
|
|
60 et +
|
16,4
|
15,4
|
|
Niveau d’activité
| ||
|
Sédentaires
|
14,6*
|
16,8*
|
|
Marcheurs
|
16,5
|
19,9
|
|
Coureurs
|
24,7
|
23,2
|
|
Sportifs
|
27,6
|
26,7
|
|
Déjà blessé avant
| ||
|
Oui
|
25,5*
|
29,5*
|
|
Non
|
14
|
13,2
|
|
Total
|
20,9
|
20,3
|
* Différence significative entre chaque niveau au seuil p≤0,05
) portait sur un échantillon de population générale américaine de 5 000 personnes questionnées par téléphone sur leurs blessures occasionnées par des activités physiques au cours du dernier mois (marche, jardinage, musculation, danse aérobic, vélo d’extérieur). Les prévalences des blessures sont faibles mais mesurées sur un mois seulement (tableau 20.II
). Les jeunes de 18 à 44 ans ont deux fois plus de blessures que les plus de 45 ans pour la marche et le jardinage.Tableau 20.II Prévalence des blessures en fonction du type d’activité pratiquée
|
Activité
|
Prévalence de blessure (%)
|
|---|---|
|
Vélo
|
0,9
|
|
Marche
|
1,4
|
|
Jardinage
|
1,6
|
|
Haltérophilie
|
2,4
|
). Il s’agit dans ce cas d’une enquête par questionnaire. Le niveau d’activité (sportive de loisir) est divisé en 5 catégories : pas d’activité, moins d’une heure par semaine, 1-2 heures par semaine régulièrement, 2-4 heures par semaine régulièrement, plus de 4 heures par semaine régulièrement, ceci au cours des trois derniers mois. Le nombre de blessures liées à l’activité physique, et ayant nécessité une prise en charge médicale, est relevé pour les 12 derniers mois. Parmi ces adultes, 3,1 % signalent une blessure liée au sport au cours de la dernière année. Ceci place les accidents de sport au deuxième rang, en fréquence après les accidents de la vie domestique. Parmi les blessures, 62 % ont conduit à un arrêt de travail. Il s’agit pour 60 % de blessures ligamentaires, 18 % de fractures, 12 % de contusions, 10 % d’autres types de blessures. Les trois quarts des blessures concernent des hommes. L’incidence diminue avec l’âge et est proportionnelle au temps passé à faire des activités physiques (tableau 20.III
). Les auteurs concluent que le groupe le plus à risque de blessure au cours de l’activité physique est représenté par les hommes jeunes.
) porte sur 1 512 personnes pratiquant un sport (football, hockey, netball, basket) en amateur ; ces personnes ont été suivies par enquête téléphonique chaque mois pendant 5 mois de la saison hivernale. L’incidence de blessure est de 16 pour 1 000 heures de sport. Cette incidence est plus élevée dans le sport de contact (football australien avec 20 pour 1 000 heures) que dans le netball (12/1 000 heures). L’incidence est significativement plus élevée chez les hommes et chez les 26-30 ans. Le risque de blessure est diminué de 32 % si les sportifs suivent un entraînement guidé par un professionnel. Une expérience sportive depuis un an réduit le risque de 29 %, ne pas boire d’alcool de 18 %, avoir un haut niveau d’endurance de 10 %, et être physiquement actif en dehors du sport de 8 %. En revanche, avoir un problème de dos augmente le risque de 69 %, le fait d’avoir déjà eu une blessure dans les 12 mois avant l’étude augmente le risque de 45 %. Une variable psychologique (mesurée avec le Personality Inventory Test), le fait d’être extraverti et ouvert, est associée à un risque plus grand de se blesser.Tableau 20.III Incidence de blessures au cours des 12 derniers mois liées au sport en fonction du sexe, de l’âge et du temps passé à faire de l’exercice
|
Caractéristiques de la population
|
Incidence cumulée de blessures (%)
|
|---|---|
|
Hommes/femmes
|
4,8/1,5*
|
|
Âge (ans) :
| |
|
-30
|
6,9*
|
|
30-39
|
3,4
|
|
40-49
|
2,9
|
|
50-59
|
2,7
|
|
60-69
|
0,6
|
|
70-79
|
0,4
|
|
Temps passé à faire de l’exercice :
| |
|
Pas de sport
|
0,5*
|
|
Moins de 1 heure/semaine
|
2,9
|
|
1-2 heures/semaine
|
2,8
|
|
2-4 heures/semaine
|
7,6
|
|
4 heures/semaine
|
13,1
|
* Différence significative entre chaque niveau au seuil p≤0,001
Études selon la lésion
Lésions aiguës
).
).
). Emery et coll. (2005
) ont pu montrer que chez des footballeurs de moins de 18 ans, le risque de blessures était nettement supérieur chez les plus jeunes, garçons ou filles (tableau 20.IV
). Si on affine les résultats et que l’on tient compte des blessures survenant en matchs ou lors de l’entraînement, on peut alors préciser que le pourcentage de blessures survenant à l’entraînement, diminue avec l’âge, mais que le risque de blessures lors des matchs augmente avec l’âge (tableau 20.V
). Ceci amène à souligner l’importance de la prise en compte de la pathologie du cartilage chez l’enfant en croissance (ostéochondrose) retrouvée pour toutes les disciplines sportives et, tout particulièrement, la gymnastique, le base-ball, le badminton et le volley-ball notamment (Caine et coll., 2006
).
Tableau 20.IV Risque relatif de blessure selon le sexe et l’âge chez des footballeurs (d’après Emery et coll., 2005
)
|
Sexe et âge (années)
|
Nombre d’heures de sport
|
Nombre de blessures
|
Taux de blessure
|
Risque relatif [IC 95 %]
|
Significativité statistique (test de Fischer)
|
|---|---|---|---|---|---|
|
Filles
| |||||
|
14
|
2 526
|
20
|
7,92 [4,84-12,2]
|
3,13 [1,14-10,67]
|
p=0,01*
|
|
16
|
2 440
|
14
|
5,74 [3,14-9,61]
|
2,27 [0,77-8,04]
|
p=0,11
|
|
18
|
1 976
|
5
|
2,53 [0,82-5,9]
|
1,0
| |
|
Garçons
| |||||
|
14
|
2 030
|
16
|
7,88 [4,51-12,77]
|
2,45 [0,95-7,05]
|
p=0,04*
|
|
16
|
2 817
|
16
|
5,68 [3,25-9,21]
|
1,77 [0,69-5,08]
|
p=0,21
|
|
18
|
2 177
|
7
|
3,22 [1,29-6,61]
|
1,0
|
* Significativité avec p<0,05
Tableau 20.V Nombre de blessures survenant à l’entraînement ou lors de matchs (d’après Le Gall et coll., 2006
)
|
Blessures
|
||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
|
<14 ans
|
<15 ans
|
<16 ans
|
Tous groupes d’âge
|
|||||||||
|
Compétition
|
n
|
%
|
n/ 1000 h*
|
n
|
%
|
n/ 1000 h*
|
n
|
%
|
n/ 1000 h*
|
n
|
%
|
n/ 1 000 h*
|
|
Entraînement
|
310
|
73,8
|
4,1
|
251
|
69,5
|
3,7
|
235
|
63,3
|
3,8
|
796
|
69,1
|
3,9
|
|
Match
|
110
|
26,2
|
9,5
|
110
|
30,5
|
10,4
|
136
|
36,7
|
14,2
|
356
|
30,9
|
11,2
|
|
Total
|
420
|
100
|
4,9
|
361
|
100,0
|
4,6
|
371
|
100,0
|
5,2
|
1 152
|
100,0
|
4,8
|
* Nombre de blessures pour 1 000 heures de pratique Chapitre 20.fm Page 490 Wednesday, March 19, 2008 11:25 AM
Lésions chroniques de surmenage
), à propos de 80 articles publiés entre 1966 et 2004 (Medline) révèle, chez les cyclistes, un taux de ce type de blessure de 13 pour 100 000 kilomètres parcourus qui concerne avant tout le genou.
; Van Mechelen, 1992
). La pathologie est essentiellement représentée par des tendinopathies et des syndromes fémoro-patellaires, sans toutefois négliger les fractures de fatigue qui représentent près de 3 % des accidents déclarés (tableau 20.VII
) (Clément et coll., 1981
).
) ont pu montrer que 67 % des compétiteurs souffraient de l’épaule. Sallis et coll. (2000
) en réalisant une étude rétrospective sur une cohorte d’étudiants, retrouvent un taux de blessures de surmenage élevé chez les nageurs (21 % pour les femmes et 6,5 % pour les hommes), au niveau de l’épaule, comparativement à tous les autres sports (notamment le basket, le water-polo et le tennis).
Tableau 20.VI Taux d’incidence (%) de blessures pour la course à pieds fondés sur des études d’une année (d’après Van Mechelen, 1992
)
|
Références
|
Nombre de sujets, sexe et moyenne d’âge (ans)
|
Entraînement (km/semaine)
|
Taux d’incidence (%)
|
|---|---|---|---|
|
693 H, 33 730 F, 29
|
>10
|
37 38
|
|
|
438 H et F, 44
|
40
|
24
|
|
|
19 sprinters, 21 13 coureurs moyenne distance, 19 28 coureurs longue distance, 35
|
68 77 57
|
||
|
757 H, 15-70 50 F, 15-70
|
70
|
56 38
|
|
|
4 335 H, 17-64
|
24
|
45,8
|
|
|
1 310 H, 34
|
>30
|
31
|
|
|
489 H marathoniens, 33 440 anciens marathoniens, 31
|
1 959 km/année 1 212 km/année
|
41 49
|
|
|
485 H, 42 98 F, 36
|
39 37
|
52 49
|
|
|
985 H, 14-50+ 303 F, 14-50+
|
49 35
|
49 46
|
|
|
256 H, 60 F, 39
|
30
|
27 24
|
H : Hommes ; F : Femmes
Tableau 20.VII Fréquence des 10 blessures traitées médicalement les plus fréquentes chez les coureurs (987 hommes et 663 femmes) (d’après Clément et coll., 1981
)
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
||||
|---|---|---|---|---|---|---|
|
Diagnostic médical
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
|
Syndrome fémoro-patellaire
|
24,3
|
262
|
27,9
|
206
|
25,8
|
468
|
|
Périostite tibiale
|
10,7
|
115
|
16,6
|
124
|
13,2
|
239
|
|
Tendinopathie calcanéenne
|
7,9
|
85
|
3,2
|
24
|
6,0
|
109
|
|
Aponévrosite plantaire
|
5,3
|
57
|
3,9
|
28
|
4,7
|
85
|
|
Tendinopathie patellaire
|
5,6
|
60
|
2,8
|
21
|
4,5
|
81
|
|
Syndrome de la bandelette ilio-tibiale
|
4,6
|
50
|
3,8
|
28
|
4,3
|
78
|
|
Douleurs métatarsiennes
|
3,3
|
36
|
3,0
|
22
|
3,2
|
58
|
|
Fracture de fatigue tibiale
|
2,4
|
26
|
2,8
|
21
|
2,6
|
47
|
|
Tendinopathie du tibial postérieur
|
1,9
|
21
|
3,2
|
14
|
2,5
|
45
|
|
Tendinopathie des fibulaires
|
2,0
|
22
|
1,6
|
12
|
1,9
|
34
|
|
Total
|
68,0
|
735
|
69,0
|
510
|
68,7
|
1 244
|
Localisation anatomique et type de blessures
).
) (Beynnon et coll., 2006a
). Le niveau de pratique est aussi un facteur à prendre en compte. Inklaar et coll. (1996
) et Peterson et coll. (2000
) ont ainsi montré, chez les footballeurs que l’incidence des lésions était double chez les sportifs pratiquant à un niveau inférieur (local ou départemental) comparativement à ceux pratiquant à un niveau supérieur (régional ou national) et ceci, quel que soit l’âge.
Tableau 20.VIII Taux d’incidence et risque relatif de blessure de la cheville chez les athlètes hommes et femmes (d’après Beynonn et coll., 2006a
)
|
N
|
Blessures (n)
|
Blessures (%)
|
Personnes-jours exposition
|
Taux de blessure pour 1 000 personnes-jours [IC 95 %]
|
Risque relatif [IC 95 %]
|
|
|---|---|---|---|---|---|---|
|
Athlètes hommes
| ||||||
|
Football
|
123
|
8
|
6,5
|
6 983
|
1,15 [0,50-2,26]
|
2,45 [0,74-8,14]
|
|
Basket-ball
|
68
|
2
|
2,9
|
4 704
|
0,42 [0,05-1,54]
|
0,895 [0,16-4,97]
|
|
Lacrosse
|
166
|
4
|
2,4
|
9 060
|
0,44 [0,12-1,13]
|
Groupe de référence
|
|
Athlètes femmes
| ||||||
|
Football
|
131
|
5
|
3,8
|
6 867
|
0,73 [0,24-1,70]
|
1,14 [0,35-3,74]
|
|
Hockey de champ
|
138
|
7
|
5,1
|
7 742
|
0,90 [0,36-1,86]
|
1,36 [0,45-4,08]
|
|
Basket-ball
|
91
|
11
|
12,1
|
5 793
|
1,90 [0,95-3,40]
|
2,81* [1,02-7,76]
|
|
Lacrosse
|
184
|
6
|
3,3
|
9 531
|
0,62 [0,23-1,37]
|
Groupe de référence
|
* Les athlètes femmes pratiquant le basket-ball avaient un risque significativement augmenté de souffrir d’une entorse du ligament de la cheville par comparaison aux athlètes femmes pratiquant le hockey de champ, le football ou le lacrosse.
). Des résultats identiques ont été publiés dans d’autres pays comme les États-Unis, où l’incidence des ruptures du LCA n’a pas diminué, contrairement à d’autres lésions (fracture, entorse de cheville) (Hunter, 1999
). Le hand-ball est beaucoup plus à risque que le football (9,7 ruptures pour 1 000 heures contre 0,1 pour 1 000 heures de pratique) (Paclet, 1998
). Mais tous les sports collectifs sont concernés et notamment le basket-ball (Deitch et coll., 2006
) et le volley-ball (Majewski et coll., 2006
). Certains sports n’ont, en revanche, quasiment pas été étudiés comme le judo par exemple. Toutefois, l’étude prospective sur 6 ans de Busnel et coll. (2006
) réalisée auprès de judokas de 16 à 20 ans du pôle France de Rennes (et donc à haut niveau de pratique) a révélé un taux de ruptures de 13 % chez ces athlètes, équivalent chez les hommes et les femmes. Un certain nombre d’études en cours en Bretagne (Rochcongar données non publiées
), ont permis de constater que le premier sport responsable de rupture du LCA chez la femme reste le ski et, qu’au-delà de 35 ans, il s’agit quasiment de la seule cause de rupture chez les sportives féminines. Il reste qu’il apparaît nécessaire de rechercher au travers d’enquêtes bien conduites, les différents facteurs de risque, notamment endocriniens (Beynnon et coll., 2006b
). D’autres facteurs de risque ont pu être évoqués, mais restent à ce jour très discutés, comme une éventuelle laxité ligamentaire plus importante chez la femme, une plus grande fréquence du morphotype en genuvalgum, une taille plus faible de l’échancrure intercondylienne (Hewett et coll., 1999
). Les progrès de la biologie moléculaire sont dans ce sens essentiels. Ainsi, des travaux très récents ont pu mettre en évidence une relation entre le risque de tendinopathie calcanéenne et une expression du gène COLS 5A1 (Mokone et coll., 2006
).Coût des blessures
) a révélé que les accidents de sport représentent 19 % de l’ensemble des accidents de la vie quotidienne (contre 48 % pour les accidents domestiques) (figure 20.1
). Cette même enquête révèle que les accidents de sport nécessitent souvent un recours à une consultation médicale mais sont les moins concernés par les services d’urgences.
), concernant les accidents de sports observés aux États-Unis chez les jeunes par les médecins et les services d’urgence a révélé que pour 30 millions d’enfants ayant une pratique sportive encadrée, le coût annuel des blessures pouvait être estimé à 1,8 billions de dollars et qu’elles concernaient avant tout les lésions cartilagineuses, jusqu’à la puberté. Les sports les plus concernés sont aussi les plus pratiqués (football, basket-ball, cyclisme).
) (Castinel et coll., 2003
).
). Près de 30 000 accidents de ski sont déclarés auxquels il faut ajouter 10 000 accidents de snowboard en augmentation constante. Ceci représente un coût en 2003 de plus de 220 millions de Francs Suisses avec une moyenne de 7 000 Francs Suisses par sujet et pour les skieurs et 3 000 Francs Suisses pour les spécialistes de snowboard.Figure 20.2 Coût annuel en milliers de dollars Néo-Zélandais et nombre de dossiers (d’après Castinel et coll., 2003 ) |
). Ceci conduit sans aucun doute à une sous-évaluation du risque de rupture, et du coût réel notamment par les compagnies d’assurance. Une estimation réalisée aux États-Unis en 1999 a, par ailleurs, conduit à estimer le coût global d’une rupture du LCA à 17 000 Dollars par patient (Hewett et coll., 1999
).| Figure 20.3 Nombre d’accidents de sports d’hiver déclarés à l’assurance SUVA entre 1992 et 2003 (Enquête SUVA) |
Prévention
). Le taux de blessures dues au ski alpin, aux États-Unis, est passé, au cours des dernières années de 7 à 2,5 blessures pour 1 000 jours skieurs. Ceci est attribué à l’amélioration des équipements (ski et chaussures) (Pressman et Johson, 2003
). Une revue récente de la littérature apporte les mêmes résultats pour le snowboard et la pratique du patinage de vitesse (protection des genoux, des poignets et des coudes notamment) (Hagel, 2005
). L’auteur insiste toutefois sur le nombre très faible d’études cas-témoins. Les publications se limitent le plus souvent à des publications de cas concernant toutefois un nombre élévé d’observations (plus de 7 000 cas).
) sur la taille du canal cervical et des risques de traumatismes médullaires observés pendant 3 années auprès de pratiquants de football américain) ayant conduit à la suppression des empilements et à la modification des règles d’entrée en mêlée et du plaquage (figure 20.4
) (Bathgate, 2002
). De même, le suivi d’une cohorte de 304 rugbymen au cours d’une saison en Nouvelle-Zélande a permis de montrer que le port de protège-dents et du casque était efficace vis-à-vis des traumatismes faciaux, plaies du cuir chevelu et traumatismes crâniens (Marshall et coll., 2005
).Figure 20.4 Nombre de blessures en fonction des phases de jeu chez les joueurs de rugby (d’après Bathgate, 2002 ) |
). La préparation d’avant saison et le respect des règles d’échauffement et d’étirement notamment, sont particulièrement importants. Une étude prospective de Tyler et coll. (2002
) réalisée auprès de hockeyeurs sur glace de haut niveau, a mis en évidence une diminution du risque de 3,2 à 0,7 blessures pour 1 000 heures de jeu.
). Elle met en évidence le rôle des orthèses semi-rigides vis-à-vis de la prévention de l’entorse sans pouvoir déterminer si les sportifs ayant déjà présenté ce type de traumatisme en retirent davantage de bénéfice que les autres athlètes. Les orthèses sont plus efficaces que les contentions adhésives. En revanche, il n’est pas possible à ce jour de faire une relation entre la prévention de l’entorse et le type de chaussure utilisée. Enfin, cette revue souligne le rôle important de la rééducation proprioceptive vis-à-vis de la prévention des rechutes. Un point mérite toutefois d’être souligné. Il concerne le risque mal évalué, à ce jour, de baisse de la performance associée au port de l’orthèse, comme le confirme une revue de la littérature concernant 14 études randomisées et 8 279 sujets (Handoll et coll., 2001
).
). Plus récemment, Mandelbaum et coll. (2005
) ont comparé 2 groupes de jeunes femmes pratiquant le football : un groupe témoin (3 813 sujets) et un groupe expérimental (1 885 sujets) ayant bénéficié d’un programme d’échauffement, étirements, plyométrie (exercices de musculation dynamique) et courses avec déplacements latéraux. Le risque de rupture sur une année est divisé par 5 dans le groupe ayant un programme de prévention, d’autres facteurs sont probablement associés et notamment l’environnement endocrinien, même si, à ce jour, les résultats restent contradictoires (Beynnon et coll., 2006b
).
). L’enquête prospective auprès de footballeurs professionnels français a révélé que le nombre de blessés par équipe au cours d’une année, était directement en relation avec le nombre de récidives (Rochcongar et coll., 2004
).
) (figure 20.5
).Figure 20.5 Interaction entre les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques, et le risque traumatique (d’après Bahr et Krosshaug, 2005 ) |
Maladies dégénératives et handicaps : bénéfices de l’activité physique
), les maladies rhumatismales inflammatoires ou dégénératives, représentent un enjeu majeur pour notre société en terme de déconditionnement et de dépendance. On estime, par exemple, que 80 % de la population âgée de plus de 65 ans est affectée par l’arthrose (Marks et Allegrante, 2005
).
) concernant la lombalgie (61 études randomisées contrôlées) a mis en évidence l’intérêt de la rééducation active et des activités physiques vis-à-vis de la prise en charge de la lombalgie chronique uniquement, tant sur la douleur que la fonction articulaire, et la durée des arrêts de travail. Il n’y a aucun effet sur la lombalgie aiguë. Les auteurs soulignent toutefois la limite méthodologique de la majorité de ces études. Ils relèvent la nécessité des critères d’évaluation objectifs, qui sont le plus souvent actuellement limités à l’évaluation de la douleur (EVA).
; Hides et coll., 2001
; Aure et coll., 2003
; Hagen et coll., 2003
) et une méta-analyse (Kool et coll., 2004
) montrent que les exercices physiques réduisent significativement le nombre de jours d’incapacité et les douleurs.
) ont publié une revue complète des effets positifs de l’activité physique sur un certain nombre de maladies chroniques. Concernant la polyarthrite rhumatoïde, ces auteurs relèvent une évidence de niveau A (niveau de preuve le plus élevé) vis-à-vis de la force, de niveau B vis-à-vis de la qualité de vie. Pour la fibromyalgie, il existe une évidence de niveau A tant sur les symptômes cliniques, que sur la force et la qualité de vie. Les résultats sont moins probants vis-à-vis du syndrome de fatigue chronique (niveau B pour des symptômes cliniques et de la force). Quelle que soit la pathologie prise en charge, le type et l’intensité des exercices restent discutés et nécessiteront d’autres études. La prise en charge des patients associe le plus souvent des exercices de musculation globale, avec charges modérées, parallèlement à l’entretien des capacités aérobies par les exercices de marche.
) fait état de 6 études contrôlées pour 30 publications, avec des critères méthodologiques différents. Les auteurs concluent à l’effet positif de l’activité physique (principalement sur la force), avec toutefois la nécessité de mener des recherches à long terme. Une autre revue systématique Cochrane (Han et coll., 2006) a examiné 4 études randomisées (206 patients) sur les effets du tai chi sur la polyarthrite rhumatoïde. Les résultats suggèrent un bénéfice au niveau de la mobilité des extrémités des membres inférieurs. Par ailleurs, une étude randomisée auprès de 77 patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde et ayant suivi un entraînement musculaire pendant 2 ans, montre une diminution de la douleur de 67 % maintenue 3 ans après l’intervention (Hakkinen et coll., 2004
). Les programmes doivent respecter le rythme de la maladie (poussées douloureuses) et le nycthémère (activités physiques recommandées plutôt en fin de journée pour les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde).
). Enfin, une question majeure reste posée concernant l’effet dose-réponse de l’activité physique vis-à-vis du traitement des maladies dégénératives (Vuori, 2001
). Ce point fondamental n’est à ce jour pas réglé, peu d’études bien conduites ayant été réalisées, et nécessite encore des recherches notamment après arthroplastie totale de hanche ou de genou et en tenant compte des antécédents sportifs des patients (Visuri et Honkanen, 1980
). Une revue systématique récente de la littérature (Vignon et coll., 2006
) ne permet pas de conclure quant aux effets bénéfiques des exercices dynamiques, versus les exercices statiques (niveau d’évidence B).
). Les programmes de musculation et de réentraînement améliorent les capacités de marche et la qualité de vie des patients atteints de sclérose en plaques (Robineau et coll., 2005
; Kerdoncuf et coll., 2006
). Ceci s’explique, en partie, par une typologie musculaire non altérée, comparativement à des sujets témoins (Carroll et coll., 2005
). Chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, l’intérêt de la musculation, notamment en mode excentrique, a récemment été démontré (Dibble et coll., 2006
). De la même manière, l’activité physique améliore les capacités physiologiques, la force musculaire des traumatisés médullaires, mais il n’a pas été démontré à ce jour d’effet direct sur la qualité de vie (Ginis et coll., 2003
; Nash, 2005
).Activités physiques et arthrose
). Les signes radiologiques précèdent les signes cliniques et principalement la douleur, qui entraîne une baisse de l’activité physique et, en conséquence, une perte de force (Petersen et Saltin, 2006
). Les articulations les plus concernées sont le genou et la hanche. Il n’y a pas de risque d’arthrose générée par la pratique modérée du sport, en dehors de tout traumatisme aigu (Vignon et coll., 2006
). En revanche, la surcharge pondérale représente un facteur aggravant majeur. Une simple augmentation modérée de l’IMC (indice de masse corporelle) chez l’homme, sans surcharge pondérale majeure, augmente le risque d’arthrose du genou, comme indiqué lors d’une étude cas-témoins de 1 750 sujets suédois (Holmberg et coll., 2005
).
). Ainsi, le risque arthrogène au niveau du genou augmente considérablement après ménisectomie ou rupture du ligament croisé antérieur (Visuri et Honkanen, 1980
). Ceci étant, le niveau de qualité de vie est important à prendre en compte. Kujala et coll. (2003
) a ainsi montré, chez d’anciens sportifs de haut niveau, qu’ils présentaient plus d’atteintes dégénératives mais conservaient une meilleure fonction articulaire et pouvaient ainsi poursuivre une activité physique après arrêt de la compétition. Enfin, il n’existe pas, à ce jour, de travaux permettant de préciser le niveau et l’intensité de pratique, susceptibles de favoriser le développement de l’arthrose (Vignon et coll., 2006
).
).
). L’activité physique est maintenant reconnue comme un des traitements efficaces de l’arthrose. Petersen et Saltin (2006
) retrouvent une évidence de niveau A (niveau de preuve le plus élevé) quant à l’effet positif du sport sur les symptômes de l’arthrose, la qualité de vie et la force. Roddy et coll. (2005
) ont publié les premières recommandations d’un groupe de travail portant sur les avis d’experts et les publications évaluées en terme d’evidence-based medicine, concernant l’activité physique et la prise en charge de l’arthrose. Tout en précisant que d’autres études s’avèrent nécessaires, en raison de résultats parfois contradictoires, les auteurs concluent aux effets positifs des exercices d’endurance et de renforcement musculaire, à la nécessité d’individualiser les programmes en fonction de la pathologie, de mettre en place des stratégies à moyen et long terme, d’adhésion des patients à ces programmes. Différentes études ont signalé que les exercices aérobie (marche, exercice dans l’eau, jogging dans l’eau, yoga, tai chi) sont efficaces à long terme alors que les exercices d’assouplissement le sont à court terme (Bennell et Hinman, 2005
).Bibliographie
.
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