Développement
Srf joue des muscles
La protéine Srf contrôle l’expression de gènes régulant la croissance de nos muscles. Un nouvel espoir donc pour les personnes souffrant d’atrophie musculaire.
Lors d’exercices physiques, nos muscles se développent et augmentent de volume. Ce phénomène, dénommé hypertrophie musculaire, fait notamment appel aux cellules souches musculaires : les cellules satellites. En cas de contraction importante, elles prolifèrent et fusionnent avec les fibres musculaires préexistantes. Les fibres augmentent alors de volume, et les muscles s’hypertrophient. L’équipe d’Athanassia SotiropoulosAthanassia Sotiropoulos
Unité Inserm 1016, UMR CNRS 8124/Paris 5 de l’Institut Cochin vient d’identifier une protéine particulière à l’origine de ce mécanisme : le facteur de transcriptionFacteur de transcription
Protéine nécessaire à l’initiation ou à la régulation de la transcription des gènes en ARN Srf (Serum response factor). « Nous savions déjà que cette protéine régulait l’expression de nombreux gènes et que, parmi eux, beaucoup étaient spécifiques aux muscles, précise Athanasia Sotiropoulos. Lors d’expériences sur des souris génétiquement modifiées, nous avions montré le rôle crucial de Srf dans la croissance post-natale des muscles. Mais que son rôle soit tout aussi important dans l’hypertrophie musculaire due à une surcharge de travail physique c’était inattendu. »
Unité Inserm 1016, UMR CNRS 8124/Paris 5 de l’Institut Cochin vient d’identifier une protéine particulière à l’origine de ce mécanisme : le facteur de transcriptionFacteur de transcription
Protéine nécessaire à l’initiation ou à la régulation de la transcription des gènes en ARN Srf (Serum response factor). « Nous savions déjà que cette protéine régulait l’expression de nombreux gènes et que, parmi eux, beaucoup étaient spécifiques aux muscles, précise Athanasia Sotiropoulos. Lors d’expériences sur des souris génétiquement modifiées, nous avions montré le rôle crucial de Srf dans la croissance post-natale des muscles. Mais que son rôle soit tout aussi important dans l’hypertrophie musculaire due à une surcharge de travail physique c’était inattendu. »
En effet, en bloquant l’expression de Srf dans les fibres musculaires de souris transgéniques, les chercheurs ont constaté que les cellules satellites ne réagissent plus à l’effort physique. « Nous pensons que, dans la fibre, Srf traduit un signal mécanique (l’exercice physique) en signal chimique interprétable par les cellules satellites, analyse la chercheuse. Sans lui, ces dernières ne sont pas sollicitées et les muscles ne s’hypertrophient plus correctement. » Certains des messagers chimiques qui constituent ce signal ont été identifiés : il s’agit d’interleukines (Il4 et Il6) et de prostaglandines. Or, la concentration de ces molécules est régulée par des gènes contrôlés, directement ou indirectement, par Srf. C’est donc en agissant sur l’expression de ces derniers dans les fibres musculaires que Srf contrôle le recrutement des cellules satellites.
Ces résultats permettent, d’une part, de mieux comprendre les mécanismes de croissance musculaire et, d’autre part, d’ouvrir des pistes thérapeutiques pour combattre la fonte des muscles, l’atrophie musculaire, chez les personnes alitées pendant de longues périodes ou les sujets âgés. Le lien avec le vieillissement ? « Chez la souris comme chez l’homme, nous avions déjà constaté que l’expression de Srf diminue dans le muscle avec l’âge, décrit Athanasia Sotiropoulos. Donc, plus on vieillit, plus l’atrophie musculaire est importante. » Cette expression amoindrie de Srf pourrait finalement être une des causes du vieillissement et non une conséquence. Pour enrayer la fonte musculaire, des traitements agissant non pas sur Srf lui-même mais plutôt sur les messagers chimiques qu’il contrôle – les interleukines et les prostaglandines –, plus faciles à cibler, seraient donc envisageables.
Simon Pierrefixe