IntegraGen n’a jamais écrit ni dit vouloir commercialiser son produit sous la forme d’un home test. Au contraire, IntegraGen précise dans tous ses communiqués de presse que les tests mis au point par la société seront mis à la disposition de centres experts avec analyses, expertises et conseils génétiques procurés par des médecins généticiens accrédités. Dans le cas particulier de l’autisme, IntegraGen indique que son test est en cours de validation clinique aux États-Unis et qu’il sera, à l’issue de cette phase, un outil d’évaluation des facteurs de risques mis à la disposition de cliniciens pour les aider dans l’établissement d’un diagnostic clinique, en priorité dans le cas des familles ayant déjà un enfant autiste.
IntegraGen a identifié plusieurs gènes associés à l’autisme : l’un ayant fait l’objet d’une publication, les autres étant en cours de protection. Ces gènes seront progressivement intégrés dans un test permettant (après évaluation) d’affiner les éléments de diagnostic du risque génétique de l’autisme par le clinicien.
Comment expliquer dès lors l’annonce faite par Le Monde du 20 juillet 2005, reprise par certains chercheurs, quelques associations et le comité d’éthique de l’Inserm qui ont critiqué la commercialisation des home test sans encadrement médical ? Elle vient de la confusion entre home test et home brew.
Pour comprendre, il faut se référer aux écrits d’IntegraGen ou à une simple vérification auprès d’IntegraGen. En effet, pour la réalisation de ses tests, la société travaille en collaboration avec des laboratoires spécialisés. Les programmes développés sont spécifiques (in house) à l’entreprise.
Les tests sont réalisés à partir de technologies propriétaires des laboratoires qui engagent leur responsabilité sur les diagnostics dits home brew, c’est-à-dire réalisés en interne. Aux États-Unis, les laboratoires sont, bien entendu, soumis à la réglementation du Clinical Laboratory Improvement Amendments (CLIA) et des autorités compétentes que sont les Centers of Disease Control (CDC). De ce fait, et compte tenu de la responsabilisation des laboratoires qui les commercialisent, les home brew sont généralement acceptés comme valables scientifiquement. Certains d’entre eux sont même entrés dans la routine du système médical de santé. Et ce n’est qu’à l’issue de cette phase d’évaluation et en fonction des résultats qu’IntegraGen décidera si ses diagnostics seront régis par la législation américaine ou seront des home brew.
Cette confusion entre home test et home brew aurait pu être sans conséquence dans d’autres circonstances. Dans le cas présent, force est de constater que la mauvaise interprétation (traduction ?) par un grand média d’une information de cette nature aurait dû, à tout le moins, faire l’objet d’une vérification ou confirmation et, a posteriori, d’un démenti officiel.
Faute de quoi, la distorsion entre la réalité de l’annonce d’IntegraGen et ce que l’on a pu lire reviendrait à utiliser des arguments douteux ou fallacieux pour défendre une position éthique !
En l’occurrence donc, ce n’est donc pas IntegraGen qui peut être accusé d’un glissement de langage dont on a pu mesurer les conséquences… De surcroît, le silence de Genopole® ne peut être assimilé à une « approbation tacite ou à de l’indifférence » puisque l’information sur un diagnostic vendu sous forme de home test est fausse et que le communiqué de presse du 19 juillet 2005 n’a jamais été diffusé par Genopole®…