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Med Sci (Paris). 2007 November; 23(11): 1051–1056.
Published online 2007 November 15. doi: 10.1051/medsci/200723111051.

La préférence masculine
Causes et conséquences démographiques

Simone Gilgenkrantz*

Médecine/Sciences, 9, rue Basse, 54330 Clérey-sur-Brénon, France
Corresponding author.
 

Merci mon Dieu de ne pas m’avoir fait naître fille

Au cours du XXe siècle, les études démographiques avaient noté une mortalité différentielle dans les pays dits alors « sous-développés » : moins bien nourries, moins bien soignées, mariées très jeunes et souvent mères entre 15 et 17 ans (en 1991, 72 % d’entre elles l’étaient encore au Niger), les filles sont souvent aussi moins scolarisées, très tôt dédiées au travail des tâches domestiques. Enfin, elles sont exposées à toutes les formes de violences, particulièrement sexuelles, de l’inceste à la prostitution, sans parler des « meurtres d’honneur », en cas de relations sexuelles hors mariage dans certains pays (Bangladesh, Pakistan, Yémen, entre autres).

Mais alors que l’hygiène, le niveau de vie et la scolarisation progressaient dans la deuxième moitié du XXe siècle et normalisaient cette mortalité différentielle, plusieurs phénomènes sont apparus qui ont provoqués une distorsion considérable du sex ratio juvénile dans le continent asiatique.

On sait depuis le XVIIe siècle qu’à la naissance, il existe un léger excès de garçons [ 1] et des recensements étendus, effectués de 1962 à 1980 dans 24 pays d’Europe avaient permis de situer le sex ratio - désormais appelé plutôt rapport de masculinité : nombre de garçons sur le nombre de filles - entre 105 et 107, avec une médiane à 105,9 [ 2].

En Asie, plusieurs facteurs sont intervenus pour modifier ce rapport. À la préférence masculine ancrée sur les coutumes, les traditions et la religion, est venue s’ajouter, dans plusieurs pays, une législation coercitive de limitation des naissances, notamment avec l’apparition des techniques de dépistage prénatal et, parmi elles, l’échographie permettant de connaître le sexe de l’enfant à naître. L’interruption volontaire de grossesse devenait licite. Les couples ont donc été tentés par la pratique de l’avortement sélectif des filles, et le « désir du garçon à tout prix » [ 3] a conduit à la multiplication des cliniques privées spécialisées en Chine et en Inde. Dès les années 1980, celles-ci apparaissent à New Delhi, au Pendjab. Des unités « médicales » mobiles sillonnent les villages, et on offre le package (échographie suivie d’avortement) pour 5 000 à 10 000 roupies (100 à 200 €).

La préférence masculine conduit aussi aux infanticides. En Chine, quand le diagnostic prénatal n’a pu être fait, les filles sont abandonnées très tôt après la (première) naissance pour conserver la chance d’avoir pour enfant unique un garçon, d’où la multiplication des missions d’adoption au sein des ONG. La surmortalité des filles est observée dans plusieurs pays. Elle doit être sous-évaluées en Inde, car un certain nombre d’accouchements n’est pas déclaré : à Karachi, la fondation Ehdi affirme avoir retrouvé en 20 ans les corps de 30 000 nourrissons dans les fossés de la ville1 [ 4].

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Aussi, dès la fin des années 1980, conscients de la gravité du phénomène, des associations, des démographes et des donneurs d’alerte ont multiplié les appels auprès des gouvernements et des instances internationales. Actuellement, les publications scientifiques sur ce thème se comptent par centaines, tandis que se multiplient des livres aux titres alarmants [ 5, 6], des émissions télévisées [ 7] et des articles dans la grande presse [ 8, 9].

En 2006, une étude démographique sur les données de 2001 répertoriait en millions le nombre de femmes manquantes dans les différents pays d’Asie (Tableau I).

Nous limiterons notre étude à trois pays : la Corée du Sud, la Chine et l’Inde, en tentant d’établir des comparaisons entre ceux-ci.

Le déficit de filles en Corée du Sud

En raison d’un développement économique avancé, la Corée du Sud a été le premier pays à pratiquer des avortements sélectifs au cours des années 1980 dans les villes, et vers 1990 dans les campagnes. Mais il fut aussi le premier à prendre conscience du problème et à imposer des mesures sévères qui ont porté leurs fruits.

C’est en raison de la note optimiste qu’il apporte sur ce sujet douloureux, que nous avons choisi de l’étudier en premier.

Dans la Corée traditionnelle, la préférence pour le nouveau-né de sexe masculin était telle qu’une femme n’ayant pas eu de garçon pouvait être abandonnée par son mari et rejetée par sa famille. Cette préférence persistant après le remarquable essor économique de ce pays, certaines études démographiques prévoyaient que ce désir d’enfant mâle risquait de compromettre les efforts destinés à limiter la fécondité [ 12]. Cette crainte ne s’est pas confirmée : l’indicateur conjoncturel de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme) est passé de 6 en 1960 à 2,1 dans les années 1980 et il est actuellement au dessous du seuil de remplacement, soit 1,9. Des études démographiques prévoient une diminution de la population à partir de 2020 [ 13].

Parmi les technologies médicales de diagnostic prénatal de sexe, l’échographie est préférée, car plus simple et moins coûteuse. L’infanticide de filles, s’il existe, n’apparaît pas dans les données démographiques et l’absence de surmortalité des petites filles atteste d’une moindre discrimination que dans d’autres pays.

L’augmentation du rapport de masculinité (mesuré sur des enfants de cinq ans) est apparue dès le milieu des années 1980 et a continué à s’accroître jusque vers 1995. Il est à noter que, du fait de l’absence de mortalités infantile et juvénile de filles, ce rapport de masculinité est uniquement la marque d’un excédent de garçons à la naissance. Les différences régionales sont frappantes (Figure 1), les distorsions étant beaucoup plus nettes dans le Sud-Est de la péninsule coréenne, notamment dans la région de Taegu (en 1996, on comptait 25 % de plus de garçons !) et dans les provinces de Kyonbuk et de Kongnam. L’évolution du rapport de masculinité à la naissance est encore plus exagérée si on observe la parité (Figure 2) : à Taegu, pour le quatrième enfant, il atteignait le chiffre ahurissant de 351,1, alors que la sélection reste très faible pour le premier enfant. Ces trois régions du Sud-Est ne se différencient des autres ni par la structure familiale, ni par les pratiques de planification ou l’équipement médical ; simplement, elles sont le berceau historique des dirigeants du pays (tous mâles), ce qui pourrait renforcer leur orientation conservatrice, et la population y est moins religieuse (on observe moins d’églises évangéliques et catholiques).

Très tôt, le gouvernement a pris des mesures pour freiner ce processus et empêcher le diagnostic prénatal de sexe. Dès 1990, les avortements sélectifs sont punis d’amende et les médecins privés du droit d’exercer et traduits en justice. En 1991, huit médecins sont condamnés et, la même année, une campagne massive est lancée dans les médias pour changer l’attitude des jeunes couples. Des efforts sont faits pour améliorer le statut des femmes (éducation, emploi) et pour faire évoluer les stéréotypes masculin/féminin encore très figés. Cette politique a réussi, démontrant en particulier que les condamnations de médecins ont été efficaces, car le rapport de masculinité s’est infléchi depuis (Figure 2).

Une des répercussions les plus inquiétantes de ces mesures est qu’il devient difficile pour les hommes à bas revenu et à faible niveau d’instruction de trouver une compagne. On observe déjà une modification des écarts d’âge entre époux, la femme étant du même âge ou même plus vieille que son conjoint. En 2001, 5,6 % des mariages se faisaient entre un homme sans expérience et une femme ayant déjà été mariée.

Cependant, grâce aux mesures prises et aux résultats obtenus, la Corée reste actuellement un modèle pour les autres pays du continent asiatique.

Chine : les filles sacrifiées

En 2005, la Chine comptait 1,3 milliards d’habitants. C’est le pays le plus peuplé du monde et toute modification démographique a des répercussions considérables à l’échelle de la planète.

Dans son livre « Une Chine sans femmes », Isabelle Attané analyse parfaitement les changements démographiques de ce pays, reflétant son histoire tourmentée dont le développement et l’évolution fulgurante vont peser sur le reste du monde [5, 14]. La Chine doit faire face à trois défis nouveaux : (1) un net ralentissement de la croissance démographique ; (2) un vieillissement de la population (les plus de 65 ans devraient doubler d’ici 25 ans ; (3) un déficit important de filles, donc un manque d’épouses déjà perceptible aujourd’hui.

L’histoire de la Chine est importante pour comprendre la situation actuelle.

  • La culture chinoise comme ses religions (confucianisme, taoïsme) ont peu de considération pour les femmes. Seuls, les fils peuvent accomplir les rites familiaux de « piété filiale » et assurer une descendance pour perpétuer la famille, alors que la fille, une fois mariée, aidera son mari à prendre soin de ses beaux-parents.
  • Après la famine ayant accompagné le grand « bond en avant » et qui a décimé des millions de personnes, une politique de planning familial a été instaurée dans les années 1960, pour encourager les couples à n’avoir que deux enfants : « Un c’est trop peu, deux c’est bien, trois c’est trop pour toi ». Au cours des années 1970, la contraception est devenue largement accessible et des cliniques de contrôle des naissances se sont multipliées, y compris dans les régions rurales [ 15].
    En 1971 fut lancée la politique du wan-xi-shao (mariage tardif - enfants espacés - peu nombreux). Dès 1980, le gouvernement va resserrer son étau avec la politique de l’enfant unique (autorisation écrite avant grossesse, contrôle sévère, et sanctions financières et sociales) : la fertilité chuta de moitié. Mais la politique de l’enfant unique devint rapidement celle du fils unique, comme l’atteste l’évolution du rapport de masculinité aux cours des recensements chinois (Figure 3).
  • Depuis, selon les périodes, la politique gouvernementale a varié, avec tantôt plus de souplesse (dans les régions rurales ou pour les minorités ethniques, et même parfois dans les villes vers 1995), tantôt redevenant durement coercitive. Ainsi, en mai 2007 à Bobaï, dans le sud de la Chine, des échauffourées ont eu lieu, pour protester contre la brutalité de la soudaine campagne de répression (stérilisation, avortements forcés et fouilles de logement accompagnées de violence, amendes exorbitantes aux parents de plus de un enfant) [ 16].

Actuellement, avec dix millions d’avortements par an et une production énorme d’échographes made in China, le fÅ“ticide des filles reste la méthode la plus utilisée. Mais le nombre d’infanticides est un des plus important du monde, avec des naissances non déclarées et un taux de mortalité périnatale anormalement élevé de filles [ 17] (Tableau II).

Par des campagnes médiatiques aidées par des slogans tels que « Chérissons nos filles,… » - et des mesures pour interdire le « sexage », le gouvernement chinois souhaite à présent corriger le déséquilibre du sex ratio.

Mais déjà, la pénurie de jeunes femmes se fait sentir, avec de nombreuses conséquences : elle favorise la prostitution et les revenus de l’industrie du sexe, estimés en 2004 à 30 billions de Yuans (3,6 billions de dollars, soit 1 billion d’euros) [ 18] ; les enlèvements, les viols, et les mariages forcés se multiplient ; des tours operators sillonnent les campagne pour acheter des filles (600 dollars - soit 420 € - dans la province de Hebei [ 19]) ; l’homosexualité est plus perceptible, non pas parce qu’elle augmente, mais parce qu’elle est mieux tolérée, donc plus facilement avouée ; la police accuse les jeunes travailleurs migrants d’être responsables de l’augmentation de la délinquance [ 20, 21] ; certains sociologues prévoient, du fait de la concentration d’un grand nombre d’hommes jeunes célibataires, l’organisation de milices et de groupes paramilitaires qui représenteraient dans l’avenir un danger pour la société [11].

Toutes les études récentes s’accordent à dire que le discrédit des femmes n’est pourtant pas très prononcé : une enquête sur le choix du sexe de l’enfant montre que les jeunes chinoises ont autant envie d’avoir une fille qu’un garçon, à condition d’avoir plus d’un enfant. Et une fois mariées, les études montrent qu’elles restent beaucoup plus en relation avec leurs parents que dans la société traditionnelle de jadis [ 22].

Il faut souhaiter que le gouvernement prenne des mesures analogues à celles de la Corée. Il a déjà offert une allocation aux familles ayant une fille unique [ 23] et annoncé des lois pour réprimer les diagnostics de sexe suivi d’avortements de filles [ 24]. Mais, au-delà, les lois devraient être modifiées pour améliorer le statut des femmes (concernant l’héritage en particulier). Des soins gratuits seraient nécessaires pour les petites filles, ainsi que des retraites pour les travailleurs et des aides pour les personnes âgées.

Quels que soient les changements futurs, avec le développement économique, la fertilité diminue, et les projections démographiques laissent prévoir que, d’ici 25 à 30 ans, la population chinoise sera dépassée par celle du continent indien (Figure 4).

Inde : la malédiction d’être fille

Avoir une fille, c’est arroser une plante dans le jardin de son voisin

C’est en Inde que la condition féminine est la plus consternante. Au Rajasthan, quand naît une petite fille, naissance considérée indésirable comme dans tout le reste du pays, on organise dans certains villages un rituel de deuil. Car elle est nakusha (non voulue). Au Tali Nadu, elle est chevalu (onéreuse), ou vangal (mauvaise) en langue marathi.

Dans une famille indienne, il faut un fils. Lui seul peut allumer le bûcher funéraire de ses parents pour leur assurer le repos éternel. Mais surtout, la fascination de la culture indienne pour le faste et le luxe contraint les familles à s’endetter, se ruiner, pour respecter les coutumes. À la puberté, on fête le Manjaitani (riche cérémonie au moment où la jeune fille a ses premières règles). Au mariage, l’incontournable dot représente environ 70 % du patrimoine économique de la famille. Cette transaction commerciale, qui comporte des bijoux, des tissus, et dans l’Inde consumériste d’aujourd’hui, tous les appareils ménagers apparus sur le marché, peut être l’objet d’âpres conflits et nombreux sont les cas de mariées brûlées « accidentellement » par leur mari ou leur belle-famille en cas de non-respect des engagements, sans compter les dowry deaths victims (« victimes de la dot ») (18 femmes par jour en 2002). La femme est réduite à un échange commercial et toute sa vie est contrôlée par la surveillance de sa sexualité (mariage arrangé dès la puberté ; statut insoutenable des veuves). C’est pourquoi, bien qu’il n’existe pas comme en Chine une limitation sévère des naissances, dès que le diagnostic de sexe fut possible, il eut pour conséquence un « génocide silencieux », comme le nomment Manon Loizeau et Alexis Marant, les auteurs d’un documentaire choc sur Arte (24 octobre 2006), récompensé par le prix Albert Londres. Les cartes montrent que le déséquilibre du sex ratio touche le Nord-Ouest, mais aussi le Sud, et que les régions atteintes ont tendance à s’étendre progressivement (Figure 5 et Tableau III).

Face à ce phénomène, la première restriction nationale est apparue en 1978 quand le gouvernement indien a interdit les amniocentèses pour avortements de filles, mais dans les hôpitaux publics seulement. Les cliniques se multiplient alors avec des publicités (interdites) : « Mieux vaut dépenser 5 000 roupies maintenant que 50 000 roupies plus tard ». Ces publicités, condamnées surtout par le monde occidental, disparaissent… des journaux de langue anglaise. Bien que la législation interdise désormais les diagnostics de sexe dans les cliniques depuis le Prenatal diagnostic techniques regulation and prevention of misuse Act en 1994, la répression est très faible, les médecins ne sont pas condamnés dans la plupart des cas.

En Inde du Sud, dans le Tamil Nadu, district de Salem, le rapport filles/garçons était de 826 pour 1 000 en 1992 [ 25]. À ce moment, des mesures furent prises sous l’égide de Jahalalitha, femme premier ministre, pour améliorer le statut de la fille tamoule, avec mise à disposition de berceaux pour déposer les filles non désirées, mesure qui eut peu de succès, la population étant plus réticente à l’abandon qu’à l’infanticide.

Bien que certaines femmes ayant avorté ou tué leur petite fille (étouffée, empoisonnée, noyée dans l’eau froide ou étranglée) le regrettent par la suite, le choix du sexe de l’enfant n’est pas considéré comme immoral. Certains villages du Rajasthan sont fiers de n’avoir pas vu naître une seule fille depuis des années. Beaucoup de femmes indiennes sont illettrées, mais la sélection se pratique aussi dans les classes urbaines et éduquées. Les dernières publications font même état de nouvelles techniques de fécondation in vitro proposées par les cliniques pour les couples fortunés [ 26].

Conclusions

Dans les prochaines décennies, les quelque 100 millions d’hommes en surplus vont probablement représenter une menace pour la sécurité mondiale. Si la Corée semble être parvenue à maîtriser ce problème et si la Chine est en voie de réussir, il n’en va pas de même pour le continent indien, sans mentionner d’autres pays, comme le Caucase, l’Iran, le Pakistan, le Népal, et le Bangladesh. Ce massacre furtif a-t-il permis une prise de conscience des violences faites aux femmes, et de l’état dramatique de la condition féminine dans certains pays ? Car c’est bien cette discrimination qui constitue le problème. Mais, malgré la mondialisation et l’amélioration des conditions économiques dans certains pays, les coutumes, les traditions, les stéréotypes sexués, les croyances religieuses risquent de perdurer longtemps encore et d’encourager des femmes, en refusant d’avoir des filles, à remettre également en question la valeur de leur propre existence.

 
Acknowledgments

À Suzy Mouchet pour sa relecture et ses précieux conseils.

 
Footnotes
1 Des filles pour la plupart, ce qu’atteste le taux élevé de masculinité à la naissance au Pakistan.
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