Conduites addictives chez les adolescents – Usages, prévention et accompagnement

2014


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Annexe 1

Expertise collective Inserm : principes et méthode

L’Expertise collective Inserm1 a pour mission d’établir un bilan des connaissances scientifiques sur un sujet donné dans le domaine de la santé à partir de l’analyse critique de la littérature scientifique internationale. Elle est réalisée à la demande d’institutions (ministères, organismes d’assurance maladie, agences sanitaires…) souhaitant disposer des données récentes issues de la recherche utiles à leurs processus décisionnels en matière de politique publique.
L’expertise collective est une mission de l’Inserm depuis 1994. Plus de soixante dix expertises collectives ont été réalisées dans de nombreux domaines de la santé. L’Inserm est garant des conditions dans lesquelles l’expertise est réalisée (pertinence des sources documentaires, qualification et indépendance des experts, transparence du processus) en accord avec sa Charte de l’expertise qui en définit la déontologie2 .
Le Pôle Expertise Collective Inserm rattaché à l’Institut thématique multi-organismes Santé publique d’Aviesan3 assure la coordination scientifique et technique des expertises selon une procédure établie comprenant six étapes principales.

Instruction de la demande du commanditaire

La phase d’instruction permet de préciser la demande avec le commanditaire, de vérifier qu’il existe une littérature scientifique accessible sur la question posée et d’établir un cahier des charges qui définit le cadrage de l’expertise (périmètre et principales thématiques du sujet), sa durée et son budget à travers une convention signée entre le commanditaire et l’Inserm. La demande du commanditaire est traduite en questions scientifiques qui seront discutées et traitées par les experts.

Constitution d’un fonds documentaire

À partir de l’interrogation des bases de données bibliographiques internationales et du repérage de la littérature grise (rapports institutionnels…), des articles et documents sont sélectionnés en fonction de leur pertinence pour répondre aux questions scientifiques du cahier des charges, puis sont remis aux experts. Ce fonds documentaire est actualisé durant l’expertise et complété par les experts selon leur champ de compétences.

Constitution du groupe multidisciplinaire d’experts

Pour chaque expertise, un groupe d’experts de 10 à 15 personnes est constitué. Sa composition tient compte d’une part des domaines scientifiques requis pour analyser la bibliographie et répondre aux questions posées, et d’autre part de la complémentarité des approches et des disciplines.
Les experts sont choisis dans l’ensemble de la communauté scientifique française et parfois internationale. Ce choix se fonde sur leurs compétences scientifiques attestées par leurs publications dans des revues à comité de lecture et la reconnaissance par leurs pairs. Les experts doivent être indépendants du partenaire commanditaire de l’expertise et de groupes de pression reconnus. Chaque expert doit compléter et signer avant le début de l’expertise une déclaration de lien d’intérêt conservée à l’Inserm.
La composition du groupe d’experts est validée par la Direction de l’Institut de santé publique d’Aviesan.
Le travail des experts dure de 12 à 18 mois selon le volume de littérature à analyser et la complexité du sujet.

Analyse critique de la littérature par les experts

Au cours des réunions d’expertise, chaque expert est amené à présenter son analyse critique de la littérature qui est mise en débat dans le groupe. Cette analyse donne lieu à la rédaction des différents chapitres du rapport d’expertise dont l’articulation et la cohérence d’ensemble font l’objet d’une réflexion collective.
Des personnes extérieures au groupe d’experts peuvent être auditionnées pour apporter une approche ou un point de vue complémentaire. Selon la thématique, des rencontres avec les associations de la société civile peuvent être également organisées par le Pôle Expertise Collective afin de prendre connaissance des questions qui les préoccupent et des sources de données dont elles disposent.

Synthèse et recommandations

Une synthèse reprend les points essentiels de l’analyse de la littérature et en dégage les principaux constats et lignes de force.
La plupart des expertises collectives s’accompagnent de recommandations d’action ou de recherche destinées aux décideurs. Les recommandations, formulées par le groupe d’experts, s’appuient sur un argumentaire scientifique issu de l’analyse. L’évaluation de leur faisabilité et de leur acceptabilité sociale n’est généralement pas réalisée dans le cadre de la procédure d’expertise collective. Cette évaluation peut faire l’objet d’un autre type d’expertise.

Publication de l’expertise collective

Après remise au commanditaire, le rapport d’expertise constitué de l’analyse, de la synthèse et des recommandations, est publié par l’Inserm.
En accord avec le commanditaire, plusieurs actions de communication peuvent être organisées : communiqué de presse, conférence de presse, colloque ouvert à différents acteurs concernés par le thème de l’expertise (associations de patients, professionnels, chercheurs, institutions…).
Les rapports d’expertise sont disponibles en librairie et sont accessibles sur le site Internet de l’Inserm4 . Par ailleurs, la collection complète est disponible sur iPubli5 , le site d’accès libre aux collections documentaires de l’Inserm.


Annexe 2

Définition de la dépendance d’après le DSM-IV et la CIM-10

Définition de la dépendance d’après le DSM-IV

DSM-IV1
Au moins trois des manifestations, à un moment quelconque d’une période continue de 12 mois
1) Tolérance, définie par l’un des symptômes :
a. Besoin de quantités plus fortes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
b. Effet nettement diminué en cas d’usage continu de la même quantité de substance
2) Manifestations de sevrage : a ou b :
a. Développement d’un syndrome spécifique dû à l’arrêt (ou à la réduction) de l’utilisation prolongée ou massive de la substance qui cause une souffrance significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel (ou autre)
b. Consommation pour diminuer les symptômes de sevrage
3) La substance est prise en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévu
4) Désir persistant, ou efforts infructueux, pour diminuer ou contrôler l’utilisation de la substance
5) Beaucoup de temps passé pour obtenir la substance, à utiliser le produit ou à récupérer de ses effets
6) Activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la substance
7) Utilisation de la substance poursuivie malgré des problèmes psychologiques ou physiques persistants susceptibles d’avoir été causés ou exacerbés par la substance

Définition de la dépendance d’après la CIM-10

CIM-102
Certains symptômes du trouble ont persisté au moins un mois ou sont survenus de façon répétée sur une période prolongée. Présence d’au moins trois des manifestations suivantes en même temps au cours de la dernière année
1) Désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive
2) Difficultés à contrôler l’utilisation de la substance
3) Syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance, ou l’utilisation de la substance pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
4) Mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré
5) Abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêt au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer ou récupérer ses effets
6) Poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives


Annexe 3

Enquêtes Escapad, Espad et HBSC


Enquête sur la santé et les consommations lors de la Journée d’appel et de préparation à la défense (Escapad)

Coordination et maîtrise d’œuvre : Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)
Principal investigateur : Stanislas Spilka (OFDT)
Financement et collaboration : OFDT et Direction du service national (DSN, Ministère de la Défense)
Objectifs : Étudier les attitudes et comportements des adolescents à la fin de l’adolescence (âgés de 17-18 ans), relatifs à leurs consommations et modes d’usage de substances psychoactives, leur santé et leurs modes de vie. Suivre les évolutions de ces comportements.
Dates d’observation : 2000, 2001, 2002, 2003, 2005, 2008, 2011 (N=32 249 adolescents)
Méthode : Enquête quantitative avec questionnaire auto-administré anonyme durant la Journée Défense et Citoyenneté (JDC)
Méthode d’échantillonnage : Raisonné exhaustif sur une période donnée (mois de mars)
Biais de couverture de la source par rapport au champ d’observation : Absence des jeunes âgés de 17 ans de nationalité étrangère résidant sur le territoire français (<5 %) et des jeunes ne participant pas à la Journée défense et citoyenneté (<10 %)
Champ géographique : France métropolitaine et selon les années les DOM-COM
Analyse géographique : Régionale et départementale
Dernière publication : Spilka S, Le Nézet O, Tovar ML. Les drogues à 17 ans : premiers résultats de l’enquête Escapad 2011. OFDT, Tendances n° 79, Février 2012, 4 p.

Enquête European School Survey on Alcohol and Other Drugs (Espad)

Coordination et maîtrise d’œuvre : Swedich Council for information on Alcohol and Other drugs (CAN), Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)
Principal investigateur : Stanislas Spilka (OFDT)
Financement et collaboration : Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) ; Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ministère de l’Éducation nationale (DGESCO, DEPP), ministère de l’Agriculture, Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES)
Objectifs : Étudier et comparer au niveau européen les attitudes et comportements de consommations de drogues des adolescents européens âgés de 16 ans. Suivre les évolutions de ces comportements.
Dates d’observation : avril et mai 1999, 2003, 2007, 2011 (N=7 971 lycéens)
Méthode : Enquête quantitative en milieu scolaire avec questionnaire auto-administré anonyme
Méthode d’échantillonnage : Tirage aléatoire équilibré
Biais de couverture de la source par rapport au champ d’observation : Jeunes plus scolarisés (<2 %), absentéisme (<9 %)
Champ géographique : France métropolitaine et pays européens participants (35 en 2011)
Analyse géographique : Nationale
Dernière publication : Hibell B, Guttormsson U, Ahlström S, Balakireva O, Bjarnason T, Kokkevi A, Kraus L. The 2011 ESPAD Report - Substance Use Among Students in 36 European Countries. The Swedish Council for Information on Alcohol and Other Drugs (CAN). Stockholm: Sweden, 2011: 390 p., including graphs and tables.

Enquête Health Behaviour in School-aged Children (HBSC)

Coordination et maîtrise d’œuvre : Université d’Edinburgh (CAHRU) pour le Réseau HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) et Service médical du Rectorat de l’Académie de Toulouse
Principal investigateur : Emmanuelle Godeau (Service médical du Rectorat de Toulouse)
Financement et collaboration : Ministère de l’Éducation nationale (DGESCO, DEPP), Rectorat de l’Académie de Toulouse, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Association pour le développement de HBSC, Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES)
Objectifs : Étudier et comparer au niveau international les attitudes et comportements de santé des jeunes adolescents âgés de 11, 13 et 15 ans. Suivre les évolutions de ces comportements.
Dates d’observation : avril et mai 1994, 1998, 2002, 2006, 2010 (N=11 754 collégiens)
Méthode : Enquête quantitative en milieu scolaire avec questionnaire auto-administré anonyme
Méthode d’échantillonnage : Tirage aléatoire proportionnel à deux degrés (établissements et classes)
Biais de couverture de la source par rapport au champ d’observation : absentéisme (<8 %)
Champ géographique : France métropolitaine et pays participants (41 en 2010)
Analyse géographique : Nationale, internationale
Dernière publication : Godeau E, Navarro F, Arnaud C (DIR.). La santé des collégiens en France / 2010. Saint-Denis: Inpes, Collection Études santé, 2012


Annexe 4

Régressions logistiques sur les usages réguliers d’alcool, tabac et cannabis

Sources : enquêtes HBSC 2010, Espad 2011, Escapad 2011
Usages réguliers à 15 ans (n=1 906)
Tabac
Alcool
Cannabis
%
p
OR
IC 95 %
%
p
OR
IC 95 %
%
p
OR
IC 95 %
Sexe
Fille (50,6 %)
17,8
 
1 (réf)
 
4,77
 
1 (réf)
 
1,1
 
1 (réf)
 
 
Garçon (49,4 %)
20,0
ns
1,2
0,93-1,48
12,43
***
2,9
2,06-4,22
4,7
***
4,3
2,17-8,45
Niveau scolaire (classe)
4ème (7,9 %)
21,4
 
1,2
0,78-1,82
4,0
 
0,5
0,21-1,19
2,7
 
1,0
0,34-3,06
 
3ème (50,9 %)
18,4
 
1 (réf)
 
7,7
 
1 (réf)
 
2,6
 
1 (réf)
 
 
2nde (41,2 %)
19,1
ns
1,1
0,88-1,44
10,5
*
1,5
1,07-2,11
3,3
ns
1,2
0,67-2,17
Situation familiale1
Nucléaire (69,5 %)
16,4
 
1 (réf)
 
8,4
 
1 (réf)
 
2,4
 
1 (réf)
 
 
Recomposée (15,6 %)
24,0
 
1,6
1,17-2,16
9,1
 
1,2
0,73-1,81
3,5
 
1,7
0,81-3,53
 
Monoparentale ou autre (14,9 %)
25,9
***
1,8
1,30-2,39
8,6
ns
1,1
0,71-1,82
4,3
ns
2,2
1,09-4,42
Niveau social des parents2
Défavorisé (29,3 %)
22,4
 
1 (réf)
 
7,7
 
1 (réf)
 
1,5
 
1 (réf)
 
 
Intermédiaire (52,1 %)
18,3
 
0,8
0,59-1,10
9,1
 
1,2
0,74-1,92
2,5
 
2,3
0,78-6,58
 
Favorisé (18,5 %)
17,8
ns
0,8
0,56-1,12
8,1
ns
0,9
0,56-1,61
4,5
*
4,1
1,38-11,91

% : Prévalence de l’usage régulier dans chacune des catégories, les relations significatives sont signalées par * ; ** ; *** (test du chi-2 de Pearson, respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001)
OR : Odds ratio ajusté sur toutes les variables du tableau
1 Recomposée : composée de deux parents dont au moins un est autre que biologique (beau-père/mère, grands-parents…) ; Monoparentale/autre : foyer composé uniquement d’un parent biologique, autre correspondant à des élèves en foyer par exemple
2 Il s’agit de la profession déclarée par les collégiens : sur la base d’une classification Insee en 6 classes
Exemple de lecture : parmi les élèves de 15 ans, la part du tabagisme quotidien atteint 17,8 % parmi les filles et 20,0 % parmi les garçons, l’écart n’étant statistiquement significatif au seuil 0,05. Avec un OR de 1,2, les garçons présentent une chance plus élevée d’être observés fumeurs quotidiens à 15 ans que les filles « toutes choses égales par ailleurs ».


Usages réguliers à 15 ans (n=1 906)
Tabac
Alcool
Cannabis
%
p
OR
IC 95 %
%
p
OR
IC 95 %
%
p
OR
IC 95 %
Sexe
Fille (50,3 %)
24,4
 
1 (réf)
 
10,5
 
1 (réf)
 
3,3
 
1 (réf)
 
 
Garçon (49,7 %)
21,3
ns
0,8
0,66-0,97
17,3
***
1,7
1,37- 2,19
6,8
***
2,0
1,37-2,98
Niveau scolaire (classe)
3ème (30,9 %)
26,3
 
1,5
1,22-1,93
14,7
 
1,2
0,90-1,58
4,8
 
1,0
0,60-1,53
 
2nde GT (53,3 %)
19,2
 
1 (réf)
 
12,9
 
1 (réf)
 
4,6
 
1 (réf)
 
 
2nde Pro (12,9 %)
30,1
 
1,9
1,45-2,60
14,0
 
1,2
0,78-1,68
6,7
 
1,6
0,94-2,78
 
1ère GT (3,0 %)
21,0
***
1,1
0,61-1,91
21,9
ns
1,8
1,00-3,15
6,4
ns
1,2
0,46-3,24
Situation familiale1
Nucléaire (72,0 %)
20,6
 
1 (réf)
 
13,7
 
1 (réf)
 
4,6
 
1 (réf)
 
 
Recomposée (10,1 %)
35,2
 
2,0
1,48-2,61
18,7
 
1,5
1,06-2,13
5,9
 
1,4
0,80-2,51
 
Monoparentale ou autre (17,9 %)
24,9
***
1,2
0,95-1,56
11,6
*
0,8
0,56-1,08
6,0
ns
1,1
0,70-1,85
Diplôme des parents parmi les lycéens 2
Sans ou inférieur au Bac (34,0 %)
23,3
 
1 (réf)
 
11,7
 
1 (réf)
 
4,4
 
1 (réf)
 
 
Bac ou niveau Bac (30,8 %)
23,7
 
1,1
0,87-1,40
14,5
 
1,3
0,96-1,72
4,2
 
0,9
0,56-1,49
 
Supérieur au Bac (35,2 %)
21,9
 
1,2
0,93-1,53
15,2
ns
1,4
1,04-1,93
5,8
ns
1,4
0,88-2,30

2nde GT : seconde générale et technologique
2nde Pro : seconde professionnelle
1re GT : première générale et technologique
Bac : baccalauréat
1 Recomposée : composée de deux parents dont au moins un est autre que biologique (beau-père/mère, grands-parents…) ; Monoparentale/autre : foyer composé uniquement d’un parent biologique, autre correspondant à des élèves en foyer par exemple
2 Il s’agit de la profession déclarée par les collégiens : sur la base d’une classification Insee en 6 classes


Usages réguliers à 17 ans (n=27 402)
Tabac
Alcool
Cannabis
%
OR
IC 95 %
%
OR
IC 95 %
%
OR
IC 95 %
Sexe
Fille (48,9 %)
30,2
1 (réf)
 
5,6
1 (réf)
 
3,4
1 (réf)
 
 
Garçon (51,1 %)
32,7
1,0
0,9-1,1
15,2
2,8
2,6-3,1
9,5
2,8
2,5-3,1
Niveau scolaire (classe)
Élève ou étudiant (84,7 %)
27,6
1 (réf)
 
9,4
1 (réf)
 
5,4
1 (réf)
 
 
Apprentissage (10,5 %)
52,3
2,8
2,6-3,1
19,3
2,0
1,8-2,3
12,0
2,0
1,8-2,3
 
Actif (4,8 %)
55,3
3,1
2,7-3,5
12,3
1,4
1,2-1,7
14,8
2,7
2,3-3,3
Situation familiale1
Vit avec ses 2 parents (63,2 %)
26,7
1 (réf)
 
9,8
1 (réf)
 
5,1
1 (réf)
 
 
Vit avec l’un de ses parents (24,6 %)
37,4
1,6
1,5-1,7
10,4
1,1
1,0-1,2
8,4
1,6
1,5-1,8
 
Vit seul ou en concubinage (12,2 %)
43,3
2,0
1,9-2,2
14,6
1,6
1,4-1,7
9,7
1,9
1,7-2,2
Activité des parents
2 parents travaillent (66,7 %)
30,7
1 (réf)
 
11,3
1 (réf)
 
6,4
1 (réf)
 
 
1 seul parent travaille (27,3 %)
32,5
1,0
0,9-1,0
9,3
0,9
0,8-1,0
6,4
0,9
0,8-1,1
 
Sans activité2 (5,7 %)
34,2
0,9
0,8-1,0
6,8
0,7
0,5-0,8
6,8
1,0
0,8-1,2
Niveau économique3
Défavorisé (5,1 %)
35,6
1,0
0,9-1,2
8,0
0,6
0,5-0,8
7,7
0 8
0,6-1,1
 
Modeste (22,4 %)
32,7
0,9
0,8-1,1
8,4
0,6
0,5-0,8
6,0
0,7
0,6-0,9
 
Intermédiaire (28,0 %)
30,9
0,9
0,9-1,0
11,1
0,9
0,8-1,0
5,8
0,8
0,6-0,9
 
Favorisé (36,0 %)
30,9
1,0
0,9-1,1
11,4
0,9
0,8-1,1
7,1
1,0
0,8-1,2
 
Très favorisé (8,5 %)
30,2
1 (réf)
 
12,0
1 (réf)
 
6,8
1 (réf)
 

% : Prévalence dans chacune des catégories. Toutes les relations sont significatives au seuil 0,001 (test du Chi-2 de Pearson).
OR : Odds ratio ajusté sur toutes les variables du tableau
1 « Vit seul » comprend l’internat, logement étudiant
2 « Sans activité » : recherche d’emploi, sans activité professionnelle, invalidité, retraite
3 Évalué à partir de la Profession et catégorie sociale (PCS) des parents : Très favorisé (les deux parents sont cadres ou chef d’entreprise ou artisan), Favorisé (au moins un des deux parents est cadre ou chef d’entreprise ou artisan), Intermédiaire (au moins un des deux est profession intermédiaire ou agriculteur), Modeste (au moins un des deux parents est employé ou ouvrier), Défavorisé (aucune profession précisée). Remarque : ces catégories sont fondées sur les déclarations des adolescents exposant ainsi à une difficulté de classement pour les deux parents et non un seul.



Annexe 5

Critères proposés pour l’utilisation problématique des jeux vidéo/Internet selon le DSM-5

Source : American Psychiatric Association, 20131

Internet Gaming Disorder

Proposed Criteria
Persistent and recurrent use of the Internet to engage in games, often with other players, leading to clinically significant impairment or distress as indicated by five (or more) of the following in a 12-month period :
1. Preoccupation with Internet games. (The individual thinks about previous gaming activity or anticipates playing the next game; Internet gaming becomes the dominent activity in daily life). Note: This disorder is distinct from Internet gambling, which is included under gambling disorder.
2. Withdrawal symptoms when Internet gaming is taken away. (These symptoms are typically described as irritability, anxiety, or sadness, but there are no physical signs of pharmacological withdrawal).
3. Tolerance – the need to spend increasing amounts of time engaged in Internet games.
4. Unsuccessful attempts to control the participation in Internet games.
5. Loss of interests in previous hobbies and entertainment as a result of, and with the exception of, Internet games.
6. Continued excessive use of Internet games despite knowledge of psychosocial problems.
7. Has deceived family members, therapists, or others regarding the amount of Internet gaming.
8. Use of Internet games to escape or relieve a negative mood (e.g., feelings of helplessness, guilt, anxiety).
9. Has jeopardized or lost a significant relationship, job, or educational or career opportunity because of participation in Internet games. Note: Only nongambling Internet game are included in this disorder. Use of the Internet for required activities in a business or profession is not included; nor is the disorder intended to include other recreational or social Internet use. Similarly, sexual Internet sites are excluded.


Annexe 6

Problematic Internet Use Questionnaire 12 (PIUQ 12)

Source : Kern et Acier, 20131
Le Problematic Internet Use Questionnaire est une échelle d’utilisation problématique d’Internet validée en français.
A. Au cours des 7 derniers jours, avez-vous utilisé Internet?
□ Non       □ Oui
B. Répondez aux questions suivantes concernant Internet en indiquant sur l’échelle la position qui vous correspond le mieux.


Annexe 7

Mortalité en lien avec une consommation de substance psychoactive chez les 10-18 ans dénombrée à partir des certificats de décès entre 2000 et 2010

Source : G. Rey et M. Eb, CépiDc1
Le nombre de décès liés à une prise de substance psychoactive chez les 10-18 ans calculé à partir des données de mortalité par cause du CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès) est relativement faible.
Entre 2000 et 2010, 72 décès ont comme cause initiale2 une intoxication aiguë, une dépendance ou un trouble du comportement lié à la prise d’une substance psychoactive (tableau I). La quasi-totalité de ces décès, à savoir 70 sur 72, survient entre 15 et 18 ans. Les décès liés à l’alcool (n=22) représentent 30 % du total des décès, suivis par les décès liés aux narcotiques et psychodysleptiques (21 décès) et aux autres substances psychoactives (19 décès). En cas de décès non lié à l’alcool, la cause initiale ne permet que rarement de distinguer la substance psychoactive impliquée. En particulier, 19 décès sont attribués à une dépendance et des troubles du comportement liés à des substances psychoactives non détaillées par la CIM (Classification internationale des maladies).
En revanche, en considérant la mortalité par causes multiples, c’est-à-dire en dénombrant tous les décès dont le certificat mentionne une substance psychoactive comme ayant contribué au décès, le nombre de décès est doublé. Ces décès sont toujours en quasi-totalité observés dans la catégorie des 15-18 ans. Sur un total de 140 décès, l’alcool apparaît encore comme la principale substance, étant impliqué dans 65 décès. Retrouvés dans seulement respectivement 0 et 1 décès en cause initiale, le tabac est lié à 6 décès et le cannabis à 13 décès en cause multiple, ce qui dénote un choix de la part des médecins certificateurs de déclarer ces substances comme ayant contribué au décès plutôt que comme la cause directe de décès lorsqu’elles sont impliquées. La catégorie des autres substances psychoactives intervient dans 44 décès.
On peut noter par ailleurs une légère baisse du nombre total des décès liés à une prise de substance psychoactive entre la période 2000-2005 (42 en cause initiale et 83 en causes multiples) et la période 2006-2010 (30 en cause initiale et 54 en causes multiples).
La faiblesse des effectifs peut s’expliquer par la rareté de l’évènement, mais également possiblement par l’absence de connaissance des médecins certificateurs sur les circonstances exactes de certains décès, ou l’absence de retour d’information au CépiDc sur les investigations médico-légales plus poussées (autopsies).
Une analyse plus détaillée des termes mentionnés sur les certificats permettrait de préciser la nature des substances impliquées dans ces décès.

Tableau I Mortalité en lien avec une consommation de substance psychoactive chez les 10-18 ans (France métropolitaine, Années 2000 à 2010)

 
Cause initialea
Causes multiplesb
Cause (Code CIM-10)
10-14 ans
15-18 ans
Total
10-14 ans
15-18 ans
Total
Intoxication aiguë
      
Sédatifs, hypnotiques, psychotropes (X41, F13.0, F15.0)
0
3
3
0
4
4
Narcotiques et psychodysleptiques (X42, F11.0, F12.0, F14.0, F16.0, F19.0)
2
19
21
2
31
33
Alcool (X45, F10.0)
0
14
14
1
28
29
Dépendance et troubles du comportement
      
Alcool (F10.1-9)
0
8
8
0
36
36
Opiacés (F11.1-9)
0
2
2
0
5
5
Cannabis (F12.1-9)
0
1
1
0
13
13
Sédatifs et hypnotiques (F13.1-9)
0
0
0
0
0
0
Cocaïne (F14.1-9)
0
0
0
0
1
1
Stimulants (F15.1-9)
0
1
1
0
2
2
Hallucinogènes (F16.1-9)
0
0
0
0
0
0
Tabac (F17.1-9)
0
0
0
0
6
6
Solvants volatils (F18.1-9)
0
3
3
0
3
3
Autres substances psychoactives (F19.1-9)
0
19
19
0
44
44
Total
2
70
72
3
137
140

a La cause initiale de décès est définie par l’OMS comme « la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l’évolution morbide conduisant directement au décès ou les circonstances de l’accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel ».
b En causes multiples, le nombre de décès par cause correspond au nombre de certificats pour lesquels l’une des causes a été mentionnée. Pour ces colonnes, le total est inférieur à la somme des lignes, car plusieurs causes peuvent être mentionnées sur un même certificat.



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