Il existe un très grand nombre de maladies rares. On en compte environ 5 000, la plupart étant d’origine génétique. Elles ne touchent qu’un nombre restreint de personnes en regard de la population générale : 1/2 000 selon le seuil admis en Europe, soit pour la France moins de 30 000 personnes pour une maladie donnée, et moins de 200 000 personnes aux États-Unis selon la définition de ce pays [ 1].
Il s’agit souvent de maladies graves, chroniques, évolutives et le pronostic vital est parfois en jeu. Elles peuvent être visibles dès la naissance ou l’enfance (par exemple pour l’amyotrophie spinale infantile, la neurofibromatose, l’ostéogenèse imparfaite, les chondrodysplasies ou le syndrome de Rett). D’autres apparaissent à l’âge adulte (les maladies de Huntington, de Crohn, de Charcot-Marie-Tooth, la sclérose latérale amyotrophique, le sarcome de Kaposi ou le cancer de la thyroïde, entre autres).
Les connaissances sur l’histoire naturelle de ces maladies ont progressé avec la création de registres et/ou d’observatoires. Cependant, la plupart des maladies rares partagent les mêmes caractéristiques : absence de connaissances médicales et scientifiques, de moyens diagnostiques et, bien évidemment, de traitement approprié.
Pour la majorité des maladies rares, il n’existe pas de traitement spécifique, même si des soins adaptés peuvent améliorer la qualité de vie et prolonger sa durée. Cela est dû probablement à deux facteurs : (1) le manque de connaissance sur la physiopathologie de ces maladies ; (2) le relatif manque d’investissement du secteur privé pour des thérapeutiques n’intéressant par définition que peu de malades et ne permettant pas un retour sur investissement suffisant.
De nouveaux espoirs sont nés avec les législations sur les médicaments orphelins, d’abord aux États-Unis puis au Japon, en Australie et plus récemment en Europe (→).
(→) m/s 2006, n° 1, p. 71.
En cinq années de législation européenne, le bilan se révèle assez positif puisque les médicaments orphelins représentent désormais une proportion notable des autorisations de mise sur le marché (AMM). En 2004, ils représentaient 34 % des produits autorisés (6/34) (voir [ 2] pour une revue générale sur le sujet).
Toutefois, cette impulsion donnée par la législation doit s’accompagner de mesures spécifiques de soutien à la recherche sur les maladies rares, y compris la recherche thérapeutique. C’est notamment dans ce but que vient d’être créé ERDITI (European Rare Diseases Therapeutic Initiative), une initiative européenne dont les objectifs et la structure ont été rapportés dans la rubrique « Health in Action » du journal PloS Medicine [ 3].