2011
| ANALYSE |
6-
Perception du risque lié au téléphone au volant chez les conducteurs
Évaluation de l’importance du risque pris en téléphonant au volant par les conducteurs
). Cette enquête visait à étudier les attitudes et les comportements déclarés des automobilistes européens envers le risque routier. Elle a été menée dans 23 pays européens de septembre 2002 à avril 2003. Au total, plus de 24 000 conducteurs ont été interrogés. Quinze situations de conduite liées à l’état du conducteur, à l’état du véhicule ou aux conditions de circulation étaient proposées aux personnes interrogées qui devaient estimer avec quelle fréquence chaque situation était la cause d’accidents. Les conducteurs ont jugé le fait de téléphoner au volant, que celui-ci soit tenu ou non à la main, comme un comportement présentant un risque d’accident faible tout en présentant une forte prévalence dans le cas du téléphone tenu à la main. Comparativement, le fait de conduire en ayant consommé de l’alcool ou des drogues et le fait de conduire avec une direction ou des freins défectueux, ou des pneus lisses ont été jugés comme présentant un risque d’accident élevé en ayant une prévalence forte pour la première série de situations et faible pour la seconde.
) ont mené une enquête par questionnaire sur la distraction des conducteurs auprès de 1 347 conducteurs australiens. Les personnes interrogées devaient estimer dans quelle mesure certains comportements au volant augmentaient le risque d’accident (tableau 6.I
).
Tableau 6.I Perception par les conducteurs de l’augmentation du risque d’accident associé à différents comportements au volant (d’après McEvoy et coll., 2006
) (N=1 347)
|
Prise de risque
|
Nombre (N)
|
Aucune
|
Faible
|
Modérée
|
Élevée
|
Extrême
|
|---|---|---|---|---|---|---|
|
Écrire et envoyer un SMS
|
1 314
|
0,3 (0,2)
|
1,8 (0,4)
|
9,7 (0,9)
|
33,7 (1,6)
|
54,5 (1,6)
|
|
Conduire avec une alcoolémie supérieure à 0,8 g/l
|
1 296
|
0,9 (0,3)
|
3,6 (0,6)
|
13,4 (1,1)
|
34,0 (1,6)
|
48,1 (1,6)
|
|
Récupérer un objet sur le siège arrière de la voiture
|
1 339
|
0,5 (0,2)
|
4,2 (0,7)
|
17,4 (1,2)
|
42,4 (1,6)
|
35,5 (1,5)
|
|
Lire une carte routière
|
1 339
|
1,0 (0,4)
|
4,1 (0,6)
|
25,4 (1,4)
|
43,6 (1,6)
|
25,9 (1,4)
|
|
Utiliser un téléphone tenu à la main
|
1 326
|
1,5 (0,4)
|
7,0 (0,8)
|
21,6 (1,3)
|
38,2 (1,6)
|
31,7 (1,5)
|
|
Conduire à 80 km/h dans une zone limitée à 60 km/h
|
1 332
|
3,5 (0,6)
|
8,8 (0,9)
|
30,4 (1,5)
|
38,8 (1,6)
|
18,5 (1,2)
|
|
Conduire avec une alcoolémie supérieure à 0,5 g/l
|
1 293
|
5,0 (0,7)
|
10,8 (1,0)
|
24,3 (1,4)
|
30,5 (1,5)
|
29,4 (1,5)
|
|
Être perdu dans ses pensées
|
1 337
|
5,3 (0,8)
|
20,3 (1,3)
|
38,1 (1,6)
|
27,2 (1,4)
|
9,1 (0,9)
|
|
Conduire sans s’arrêter pendant 2 heures
|
1 338
|
12,6 (1,0)
|
15,2 (1,1)
|
39,4 (1,6)
|
24,5 (1,4)
|
8,3 (0,9)
|
|
Observer le paysage
|
1 344
|
12,4 (1,1)
|
26,6 (1,4)
|
44,0 (1,6)
|
14,7 (1,1)
|
2,3 (0,5)
|
|
Utiliser un téléphone mains-libres
|
1 311
|
14,7 (1,2)
|
30,0 (1,5)
|
39,6 (1,6)
|
11,2 (1,0)
|
4,4 (0,7)
|
|
Parler à ses passagers
|
1 344
|
30,7 (1,5)
|
38,7 (1,6)
|
27,6 (1,5)
|
2,3 (0,5)
|
0,7 (0,3)
|
Les chiffres donnés correspondent au pourcentage par ligne pondéré, l’erreur standard est entre parenthèses.
). Les situations de distraction étudiées étaient liées à l’usage du téléphone, à l’usage de technologies en lien avec le divertissement ou la conduite, à la présence de passagers, à l’environnement extérieur et au fait de lire/écrire et d’être perdu dans ses pensées (tableau 6.II
).Tableau 6.II Sources de distraction étudiées par le projet européen Interaction
|
Usage du téléphone
|
Usage de technologies à des fins de divertissement
|
|
Composer un numéro de téléphone
Répondre à un appel téléphonique Parler au téléphone tenu à la main Parler au téléphone avec un kit mains-libres Écrire un SMS Lire un SMS |
Écouter la radio, un CD, une cassette ou tout autre support de musique
Écouter un livre audio Manipuler les commandes de la radio ou du lecteur CD Manipuler les commandes d’un lecteur de musique portable (iPod par exemple) |
|
Usage de technologies en lien avec la conduite
|
Présence de passagers
|
|
Manipuler les commandes du véhicule (climatisation, rétroviseurs)
Regarder l’affichage du GPS Manipuler les commandes du GPS Manipuler les commandes du régulateur de vitesse, du limiteur de vitesse ou de l’avertisseur de dépassement de vitesse |
Parler avec des passagers
Se disputer avec des passagers Interagir avec les enfants Conduire pendant qu’un passager regarde un film à l’arrière |
|
Environnement extérieur
|
Autres distractions
|
|
Regarder un panneau publicitaire fixe
Regarder un panneau publicitaire déroulant ou un écran publicitaire passant des vidéos |
Lire
Écrire Être perdu dans ses pensées |
; McEvoy et coll., 2006
; Britschgi et coll., 2010
). Le fait que téléphoner avec un système mains-libres ne soit pas interdit est certainement à l’origine de cette sous-évaluation du risque.
; McEvoy et coll., 2006
; Britschgi et coll., 2010
).Perception du risque en fonction de l’usage du téléphone au volant
) ont ainsi montré que parmi les conducteurs, ceux qui se déclarent non utilisateurs de téléphone portable, sont plus convaincus que le fait de téléphoner en conduisant affecte de manière négative la performance de conduite et que parler au téléphone peut potentiellement être à l’origine d’accident. Ils sont également plus en faveur de législations interdisant l’usage du téléphone au volant ou le limitant aux appels d’urgence.
) ) et Hallett et coll. (sous presse)
ont mis en évidence une corrélation négative entre la fréquence avec laquelle les conducteurs utilisent leur téléphone au volant et la perception que ceux-ci ont du caractère dangereux de cette pratique. C’est-à-dire que plus les conducteurs utilisent leur téléphone au volant, moins ils jugent cela dangereux.
) ont ainsi identifié quatre grands groupes d’utilisateurs du téléphone au volant : les non utilisateurs, les utilisateurs prudents, les utilisateurs régulateurs et les utilisateurs insouciants. Les trois premiers groupes sont d’importance équivalente (respectivement 32 %, 37 % et 27 % des personnes interrogées) tandis que le dernier groupe, des utilisateurs insouciants, ne représente qu’une faible proportion de l’échantillon (4 %). Au niveau de la perception du risque d’accidents, les « non utilisateurs » considèrent que le risque pris est très important (pour 83 % d’entre eux), les utilisateurs « insouciants » ne sont que 17 % à le trouver très important. Les deux autres groupes d’utilisateurs ont des jugements intermédiaires : 76 % des utilisateurs « prudents » jugent le risque très important contre 40 % des utilisateurs « régulateurs ». Et pourtant, plus les personnes téléphonent en conduisant, plus elles déclarent avoir déjà été confrontées à une situation dite « critique » en téléphonant au volant (Pöysti et coll., 2005
; Brusque et Alauzet, 2006
). Les situations critiques les plus communément citées sont : des moments d’inattention en situation de suivi de véhicule, des déviations de trajectoire, des non perceptions de la signalisation routière et des ralentissements gênants pour les autres automobilistes (Lamble et coll., 2002
).
). En analysant les effets de la loi finlandaise de 2003 interdisant le téléphone tenu à la main au volant, Rajalin et coll. (2005
) ont montré que ce sont les utilisateurs occasionnels du téléphone au volant qui ont en majorité décidé d’arrêter de téléphoner en conduisant suite à cette interdiction, les utilisateurs les plus fréquents ayant décidé de s’équiper d’un système mains-libres, les conducteurs ayant une fréquence d’utilisation intermédiaire continuant à utiliser leur téléphone tenu à la main.Perception du risque routier par rapport à l’ensemble des risques liés à la téléphonie mobile
) ont étudié la représentation médiatique des risques liés au téléphone portable, qu’il s’agisse des risques « sociaux » relatifs aux nuisances sonores et aux incivilités, des risques physiques inhérents aux ondes électromagnétiques émises par les téléphones portables et les antennes-relais et du risque d’accidents lié à l’utilisation du téléphone au volant d’un véhicule. Ce sont les risques liés aux ondes électromagnétiques qui ont focalisé l’intérêt des journalistes, bien avant les risques d’accidents de la route, dans un rapport de 3 sur 1 sur les 120 articles publiés dans Le Monde, Le Figaro et Libération de 1995 à 2002 et analysés par les auteurs. Parmi l’ensemble des risques liés à la téléphonie mobile, celui lié à l’usage du téléphone au volant apparaît comme un danger librement accepté et individuellement contrôlable, tandis que celui lié à l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par les antennes-relais apparaît comme un péril, c’est-à-dire un danger non choisi et soustrait au contrôle de l’individu. Les émissions des téléphones portables suscitent moins de crainte que celles des antennes-relais qui restent pourtant inférieures. Les auteurs expliquent cette différence par le fait que dans le cas du téléphone portable, il s’agit d’un usage privé, choisi et produisant un avantage individuel direct, par opposition aux antennes-relais qui sont dédiées à un usage collectif, subies, et dont l’utilité n’est pas immédiatement perçue. En résumé, on peut dire qu’avec le risque d’accident lié à l’utilisation du téléphone en conduisant, on est en présence d’un risque familier que les conducteurs choisissent de prendre car ils en tirent un avantage et pensent le maîtriser.
) se sont intéressés au risque perçu de l’usage du téléphone mobile tenu à la main en conduisant, et plus particulièrement à ses caractéristiques en termes de détectabilité, probabilité, sévérité et de caractères équitable et immédiat. Leurs résultats sont basés sur une enquête menée en 2001 sur 13 200 britanniques. Ceux-ci ont jugé le risque sévère (les effets du téléphone sur la conduite ne sont pas considérés comme négligeables), inéquitable (les personnes qui téléphonent au volant ne font pas courir un risque uniquement à elles) et probable (les personnes interrogées sont facilement convaincues que téléphoner en conduisant est dangereux). Les personnes interrogées ont été pour une grande partie d’entre elles, convaincues que le risque perdure après que le téléphone ait été raccroché (les effets ne sont pas uniquement immédiats mais peuvent être différés dans le temps). Cette opinion suppose une certaine conscience de la charge émotionnelle ou cognitive que peut véhiculer une conversation téléphonique et qui ne s’estompe pas une fois la conversation terminée. La dernière caractéristique du risque étudiée était sa détectabilité, c’est-à-dire la facilité avec laquelle un conducteur peut détecter si sa conduite est altérée lorsqu’il téléphone. Les personnes interrogées ont eu des avis très partagés sur ce point, certains validant l’assertion et d’autres l’infirmant, ce qui n’a pas permis de caractériser le risque du téléphone au volant en terme de détectabilité.
; Wogalter et Mayhorn, 2005
). Le risque d’accidents est jugé plus élevé pour les autres que pour soi. Ce biais correspond à une erreur systématique dans la perception qu’a un individu sur ce qui peut lui arriver personnellement par comparaison à ce qui peut arriver à ses pairs. Dans le cas d’un évènement positif, un individu va estimer que celui-ci aura plus de chance de lui arriver que d’arriver à ses pairs et inversement dans le cas d’évènement négatif, ce dernier aura plus de chance d’arriver à ses pairs qu’à lui. Ce biais de perception a été mis en évidence dans différents domaines, en particulier dans le domaine de la santé. Il est d’autant plus important que le risque étudié peut être considéré comme contrôlable par l’individu (Klein et Helweg-Larsen, 2002
) et qu’il existe des stéréotypes sur les groupes de population les plus concernés par ce risque (Weinstein, 1980
). Ce biais d’optimisme a également été montré pour les risques liés aux ondes électromagnétiques émises par les téléphones portables et les antennes-relais (White et coll., 2007
). L’impression qu’il est plus facile de maîtriser l’exposition aux ondes émises par les téléphones que par les antennes-relais entraîne un biais d’optimisme plus élevé pour le risque induit par les téléphones que par les antennes-relais. White et coll. (2007
) ont également mis en évidence un biais d’utilité : l’utilité du téléphone mobile est jugée plus élevée pour soi que pour les autres. Les biais d’optimisme et d’utilité sont respectivement modulés à la baisse et à la hausse par la fréquence d’utilisation du téléphone.Perception du risque et régulation de l’usage du téléphone au volant par les conducteurs
) ont utilisé comme cadre théorique, le modèle d’intention proposé par la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991
). Selon cette théorie, tout comportement qui nécessite une certaine planification peut être prédit par l’intention d’avoir ce comportement, l’intention étant une résultante de 3 facteurs : les attitudes vis-à-vis du comportement, les normes subjectives associées et la perception du contrôle sur le comportement.
) ont interrogé, en 2006, 796 conducteurs australiens en leur demandant :
). Ces différences varient suivant le type de téléphone au volant, ce qui suggère que les facteurs à l’origine de l’intention de téléphoner en conduisant ne sont pas les mêmes pour le téléphone tenu à la main et le téléphone mains-libres.
Tableau 6.III Opinions des conducteurs selon le type de téléphone et la fréquence d’utilisation du téléphone (usage quotidien ou moindre) (d’après White et coll., 2010
)
|
Téléphone mains-libres
|
Téléphone tenu à la main
|
|||||
|---|---|---|---|---|---|---|
|
Échelle utilisée : de 1 pour extrêmement improbable à 7 pour extrêmement probable
|
Usage fréquent
|
Usage occasionnel
|
Significativité de la différence
|
Usage fréquent
|
Usage occasionnel
|
Significativité de la différence
|
|
Attitudes
|
n=145
|
n=36
|
n=288
|
n=270
| ||
|
Dans quelle mesure le fait de téléphoner en conduisant la semaine prochaine pourrait avoir les conséquences suivantes ?
|
||||||
|
Optimiser son temps
|
5,37
|
3,31
|
0,000
|
4,56
|
2,36
|
0,000
|
|
Être distrait
|
3,73
|
3,53
|
0,581
|
4,50
|
3,68
|
0,000
|
|
Être impliqué dans un accident
|
2,46
|
3,08
|
0,060
|
3,49
|
3,17
|
0,075
|
|
Rester informé
|
4,12
|
3,22
|
0,023
|
4,34
|
2,75
|
0,000
|
|
Être secouru en cas d’accident
|
3,28
|
3,33
|
0,890
|
3,48
|
3,28
|
0,248
|
|
Être pris et verbalisé par la police
|
2,07
|
2,58
|
0,121
|
3,63
|
2,98
|
0,000
|
|
Normes subjectives
|
n=145
|
n=34
|
n=288
|
n=270
| ||
|
Dans quelle mesure les personnes suivantes approuveraient-elles que vous téléphoniez en conduisant la semaine prochaine ?
|
||||||
|
Ami(e)s
|
4,50
|
3,35
|
0,006
|
3,98
|
2,33
|
0,000
|
|
Famille
|
4,37
|
3,06
|
0,002
|
3,26
|
1,99
|
0,000
|
|
Compagnon/compagne
|
4,34
|
3,24
|
0,009
|
3,67
|
2,11
|
0,000
|
|
Collègues de travail
|
4,77
|
3,26
|
0,000
|
3,95
|
2,29
|
0,000
|
|
Autres conducteurs
|
3,78
|
3,18
|
0,128
|
3,24
|
1,94
|
0,000
|
|
Police
|
2,99
|
2,62
|
0,371
|
2,21
|
1,58
|
0,000
|
|
Contrôle perçu
|
n=146
|
n=34
|
n=285
|
n=274
| ||
|
Dans quelle mesure les facteurs suivants vous pousseraient-ils à éviter de téléphoner en conduisant la semaine prochaine ?
|
||||||
|
Le risque de contravention
|
3,90
|
5,71
|
0,000
|
4,46
|
5,38
|
0,000
|
|
La demande de la situation routière
|
4,90
|
6,06
|
0,005
|
5,42
|
5,82
|
0,018
|
|
Le risque d’accident
|
4,74
|
5,91
|
0,005
|
5,06
|
5,80
|
0,000
|
|
La présence de la police
|
4,53
|
5,88
|
0,002
|
5,76
|
5,75
|
0,954
|
|
L’absence de système mains-libres
|
5,08
|
5,24
|
0,735
|
3,91
|
5,06
|
0,000
|
|
L’intensité du trafic
|
4,31
|
5,47
|
0,006
|
4,67
|
5,47
|
0,000
|
) ont également utilisé la théorie du comportement planifié d’Ajzen pour expliquer l’intention des conducteurs d’utiliser leur portable au volant en fonction d’une part, des attitudes, des normes subjectives et du contrôle comportemental du conducteur et d’autre part, de sa perception du risque d’accident et de verbalisation par la police. L’intention d’appeler et de passer des SMS a été étudiée pour 4 scénarios de conduite (fonction de la vitesse de la voiture et de la pression temporale à laquelle est soumis le conducteur).
; Atchley et coll., 2011
). Nelson et coll. (2009
) se sont intéressés à une population d’étudiants de l’Université du Kansas et ont étudié dans quelle mesure la perception du risque pris en téléphonant au volant et l’importance perçue de l’appel affectaient l’intention du conducteur d’initier un appel ou de répondre à un appel en conduisant. Ce travail a montré que le risque perçu avait un effet négatif sur l’intention du conducteur à téléphoner, mais que celui-ci reste limité. L’effet est surtout marqué dans le cas d’un appel entrant, comme s’il était plus facile pour le conducteur d’ignorer l’appel. Dans le cas des appels sortants, c’est l’importance perçue de l’appel qui va être le meilleur prédicateur de l’intention du conducteur à initier un appel. Les auteurs ont également mis en évidence que si le risque perçu pouvait moduler l’intention du conducteur à téléphoner, l’effet restait trop faible pour affecter la fréquence d’utilisation du téléphone au volant.
). Les proportions de jeunes conducteurs rapportant ces 3 types de comportement au volant sont respectivement égales à 92 %, 81 % et 70 %. Les personnes interrogées sont néanmoins parfaitement conscientes du risque pris en échangeant des SMS au volant et elles jugent même ce risque beaucoup plus élevé que celui de téléphoner au volant. Le fait d’écrire un SMS, en réponse à un SMS reçu ou en initiant un SMS, est jugé comme une action très dangereuse. En revanche, le risque perçu a un effet significatif uniquement sur l’intention du conducteur à initier un SMS. Dans le cas de l’intention du conducteur à répondre à un SMS, aucun effet n’a été mis en évidence alors que la tâche distractive est comparable, comme si la pression sociale de rester en contact avec ses pairs était plus importante que la perception du risque pris.
) qui ont cherché à prédire l’intention et le comportement de jeunes conducteurs australiens vis-à-vis de l’écriture et de la lecture de SMS au volant à partir de différents facteurs psychosociaux. En effet, plus une personne est convaincue que ses pairs approuvent le fait d’échanger des SMS au volant et qu’ils échangent eux-mêmes des SMS au volant, plus son intention de reproduire ce comportement sera importante. L’opinion du jeune conducteur sur les attitudes et les comportements de ses pairs a une influence sur son intention mais également sur son comportement en termes d’écriture et de lecture de SMS au volant.Bibliographie
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