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Med Sci (Paris). 40(11): 837–847.
doi: 10.1051/medsci/2024153.

De la découverte des hormones incrétines aux doubles et triples agonistes GIP / GLP-1 / glucagon

Franck Phan,1 Romane Bertrand,2 Chloé Amouyal,1 and Fabrizio Andreelli1*

1Service de diabétologie, CHU Pitié-Salpêtrière , Paris , France
2Université Paris-Diderot, Unité de biologie fonctionnelle et adaptative / CNRS UMR 8251 , Paris , France
Corresponding author.
 

Vignette (© Fabrizio Andreelli).

L’obésité est une maladie chronique en pleine expansion. Ses nombreuses complications incluent le diabète de type 2, dont le traitement repose avant tout sur un changement de mode de vie (régime alimentaire et activité physique), mais également sur des médicaments [ 1 ]. Malgré la disponibilité de nombreuses classes de médicaments, utilisées en monothérapie ou en combinaison, une proportion non négligeable des patients ne retrouve pas un équilibre glycémique satisfaisant, ce qui les expose aux complications touchant les petits vaisseaux (néphropathie, neuropathie, rétinopathie) et les gros vaisseaux (accidents cardio-vasculaires) [ 2 ]. La difficulté de contrôler l’équilibre glycémique chez ces personnes s’explique par le fait que la maladie associe à la fois une insulinorésistance multitissulaire (dont le point de départ est le développement d’un excès pondéral de situation tronculaire ou abdominale) et une carence relative en insulinosécrétion, dont l’aggravation progressive semble quasi inéluctable [ 3 ]. La découverte des hormones incrétines s’inscrit dans une approche thérapeutique nécessaire et innovante du dysfonctionnement de la cellule β pancréatique et de l’excès pondéral [ 4 ]. Cette découverte, outre le bénéfice thérapeutique qui en a résulté pour les personnes atteintes de diabète de type 2, a renouvelé la physiopathologie de la maladie. Nous focaliserons cet article sur les effets des hormones incrétines sur le contrôle glycémique.

Histoire de la découverte des incrétines
Soigner les diabètes par l’intestin : une drôle d’idée !
Les diabètes sucrés, dont les formes graves sont caractérisées par l’association d’une perte de poids sans perte d’appétit, d’une polyurie (urine abondante) et d’une polydipsie (soif intense), sont connus depuis l’antiquité. Le diabète de type 1 en était le type le plus redoutable car entraînant le décès par acidose et cachexie en l’absence de son seul traitement, l’insulinothérapie. Mais en 1902, la situation change avec l’avènement de l’hormonologie et la découverte de la sécrétine dans des extraits de jéjunum 1 [ 5 ]. L’intestin apparut ainsi comme une source probable d’autres hormones aux effets potentiellement thérapeutiques. En 1929, deux fractions intestinales furent ainsi séparées chimiquement : une fraction agissant sur la fonction exocrine du pancréas et une autre fraction agissant sur sa fonction endocrine. Cette dernière a reçu l’appellation de « fraction incrétine » [ 6 ]. Les difficultés techniques pour isoler la ou les substances hypoglycémiantes intestinales, puis la découverte de l’insuline (l’hormone hypoglycémiante produite par les cellules β du pancréas) et la survenue des deux guerres mondiales peuvent expliquer l’arrêt des recherches dans ce domaine jusqu’aux années 1960.
L’effet incrétine formellement démontré
Dans les années 1950, la mise au point du dosage radio-immunologique de l’insuline permit non seulement de confirmer la carence absolue en insuline chez les personnes atteintes de diabète de type 1 et la carence relative en insuline chez les personnes atteintes de diabète de type 2 [ 7 ], mais aussi d’étudier plus précisément l’insulinémie lors du test de l’hyperglycémie provoquée par voie orale [ 8 ]. C’est dans ce contexte nouveau d’étude de la sécrétion d’insuline que McIntryre et al . [ 9 ], d’une part, et Elrick et al . [ 10 ], d’autre part, montrent, dans les années 1960, que le glucose stimule plus efficacement la sécrétion d’insuline lorsqu’il est administré par voie orale que lorsqu’il est administré par voie intraveineuse. La mise en évidence de cet « effet incrétine » confirme ainsi le concept d’une sécrétion par l’intestin, lors du repas, d’un ou plusieurs facteurs ciblant le pancréas endocrine afin d’amplifier l’insulinosécrétion. Ce processus est formalisé en « axe entéro-insulaire » par Roger Hunger en 1969 [ 11 ]. Les travaux de recherche ultérieurs aboutiront à l’identification du GIP ( glucose-dependent insulinotropic polypeptide ) en 1969, puis du GLP-1 ( glucagon-like peptide-1 ) en 1987, comme étant les deux principales hormones incrétines. Même si l’on sait aujourd’hui que l’effet incrétine dépend également du type d’alimentation, de la présence ou non d’un surpoids, de la flore intestinale et du système nerveux entérique, l’identification du GIP et du GLP-1 a immédiatement ouvert des perspectives thérapeutiques. La découverte de la réduction de l’effet incrétine chez les personnes atteintes d’un diabète de type 2 suggérait en effet qu’un dysfonctionnement de la transmission de l’information entre l’intestin et la cellule β pancréatique était à l’origine de leur carence relative en insuline et donc de leur hyperglycémie chronique [ 12 , 13 ].
Physiologie des hormones incrétines
Origine et sécrétion des hormones incrétines
Les hormones GIP et GLP-1 sont des peptides constitués respectivement de 42 et 30 acides aminés. Elles sont sécrétées par les cellules entéroendocrines L et K, qui représentent environ 1 % des cellules intestinales, et qui sont disséminées dans le tractus intestinal. Les cellules L, sécrétant le GLP-1, sont présentes dans l’iléon et dans le côlon, tandis que les cellules K, sécrétant le GIP, sont situées dans la partie supérieure ( i.e . proximale) de l’intestin grêle [ 14 ]. Ces deux hormones sont issues de peptides précurseurs différents. Le GLP-1 est un des produits du clivage du proglucagon, comportant 160 acides aminés, par la prohormone convertase 1/3 (PCSK 1/3), tandis que le GIP résulte de la maturation du pré-pro-GIP, constitué de 153 acides aminés.

Liste des abréviations

GIP : glucose-dependent insulinotropic polypeptide

GLP-1 : glucagon-like peptide-1

PCSK 1/3 : prohormone convertase 1/3

GLUT2 /SGLT1 : glucose transporter 2 / sodium glucose cotransporter

GPR120 (FFAR4) : G-protein-coupled receptor 120 (free fatty acid receptor 4)

GPR40 (FFAR1) : G-protein-coupled receptor 40 (free fatty acid receptor 1)

CaSR : Ca2+ sensing receptor

PEPT1 : peptide transporter 1

T1R et T2R : taste receptor families 1 and 2

ERK : extracellular signal-regulated kinases

PDX-1 : pancreatic and duodenal homeobox 1

DPP-IV : dipeptidyl peptidase-4

GRP : gastrin-releasing peptide

SNAC : salcaprozate de sodium

RyR : ryanodine receptor

IP3R : inositol 1,4,5-trisphosphate receptor

EPAC2 : exchange protein directly activated by cAMP 2

PKA : protéine kinase A

Même s’il existe un taux basal de sécrétion des hormones incrétines, celles-ci sont principalement sécrétées au cours du repas. Mais il est difficile d’en étudier la sécrétion car elles sont facilement dégradées lors du prélèvement. Les conditions et les techniques de dosage ont cependant évolué, offrant une meilleure précision des mesures. Ces difficultés expliquent les résultats contradictoires de la littérature scientifique, comme le fait de considérer le GLP-1 comme l’hormone exclusive de l’effet incrétine, alors que chez le sujet sain, la sécrétion de GIP lors du repas est quantitativement plus importante [ 15 ]. La sécrétion de GLP-1 lors du repas dépend de la détection, dans la lumière intestinale, de substrats tels que des monosaccharides (principalement le glucose, mais également le galactose et le fructose) via un cotransporteur glucides/Na + (GLUT2 / SGLT1) 2 , des lipides (surtout les acides gras insaturés) via GPR120 (FFAR4) et GPR40 (FFAR1), et des acides aminés, isolés (surtout glutamine et glycine) ou sous la forme de peptides via le Ca2+ sensing receptor (CaSR) et le peptide transporter 1 (PEPT1). La sécrétion de GIP, quant à elle, est principalement stimulée par le glucose et, dans une moindre mesure, par les acides aminés et les acides gras à longue chaîne. Par ailleurs, les cellules produisant le GLP-1 expriment des récepteurs du goût (T1R et T2R), qui sont également présents sur la langue, et dont la signalisation intracellulaire implique une protéine G particulière, la gustducine ( Figure 1 ) [ 16 ]. Cette voie de signalisation, qui implique la phospholipase C, puis l’inositol-3-phosphate et le diacylglycérol, entraîne la mobilisation des réserves de calcium intracellulaires et, finalement, l’exocytose des vésicules contenant le GLP-1 au pôle basal de la cellule. La déficience en récepteurs gustatifs ou en gustducine chez la souris, ainsi que la présence d’un haplotype d’un sous-type de récepteur gustatif (TAS2R9), provoquent une réduction de la sécrétion de GLP-1 et une altération de l’homéostasie du glucose [ 17 ]. Cela suggère que la détection des aliments dans la cavité buccale contribue à déclencher la sécrétion des hormones incrétines (par anticipation de la digestion du repas), qui est ensuite amplifiée par la détection intraluminale des aliments dans l’intestin.

Actions physiologiques des incrétines : hormones et neurotransmetteurs
Les récepteurs du GIP et celui du GLP-1 sont associés à une protéine G, elle-même couplée à l’adénylate cyclase. La liaison de ces hormones à leur récepteur augmente donc la concentration d’AMP cyclique (AMPc) dans la cellule, ce qui active la protéine kinase A (PKA) et entraîne l’augmentation de la concentration intracellulaire d’ions calcium nécessaire à leurs effets physiologiques, dont la sécrétion d’insuline ( Figure 2 ) [ 14 ]. Par d’autres voies de signalisation (ERK, PDX-1), les deux hormones incrétines ont également, dans les modèles murins de diabète de type 2, des effets de renforcement de la viabilité cellulaire et anti-apoptotiques sur les cellules β pancréatiques [ 14 ]. On conçoit donc l’importance de ces hormones pour la viabilité et la fonctionnalité du pancréas endocrine, et le fait que leur déficience puisse contribuer à l’altération de sa masse fonctionnelle. Au-delà de leur effet sur la glycémie, le GIP et le GLP-1 ont d’autres effets importants ( Figure 3 ) [ 18 , 19 ].

Si on considère que l’appareil digestif est le lieu de sécrétion des incrétines quantitativement le plus important, il est remarquable de constater qu’une fois libérées dans les vaisseaux digestifs par les cellules K ou L, ces deux hormones sont quasi-immédiatement dégradées par la dipeptidyl peptidase-4 (DPP-IV) endothéliale. Cette enzyme, qui clive les dipeptides histidine-alanine à partir de l’extrémité N-terminale des protéines, transforme le GLP-1 actif (GLP-1[7-37]) en GLP-1 inactif (GLP-1[9-37]) et le GIP actif (GIP[1-42]) en GIP inactif (GIP[3-42]), avant qu’ils soient éliminés par voie rénale ( Figure 4 ). Ainsi, la demi-vie du GLP-1 actif est de 2 minutes et celle du GIP actif de 5 à 7 minutes, et seulement 10 % du GLP-1 sécrété dans les vaisseaux sanguins de l’intestin est retrouvé dans la circulation générale [ 20 ].

Comment des hormones à la durée de vie aussi courte peuvent-elles avoir autant d’effets physiologiques sur divers organes clefs du métabolisme (foie, pancréas endocrine, cerveau) ? Au moins trois mécanismes peuvent en rendre compte. Un premier mécanisme est de retarder la dégradation de ces hormones par la DPP-IV. L’équipe de David d’Alessio a montré qu’une partie du GLP-1 sécrété lors du repas pouvait s’associer aux micelles lipidiques et emprunter le circuit lymphatique digestif puis le canal thoracique, seul site de l’organisme dépourvu de l’enzyme DPP-IV, ce qui permet aux hormones incrétines de rejoindre la circulation sanguine générale, puis d’atteindre leurs tissus cibles ( Figure 4, voie a ) [ 21 ]. Un second mécanisme est de permettre à ces hormones d’agir sur des organes situés à distance du lieu de sécrétion grâce au système nerveux autonome, ce qui repose sur la capacité qu’ont le GIP et le GLP-1 d’agir aussi comme des neurotransmetteurs dans l’intestin lui-même. Les cellules entéroendocrines possèdent en effet un prolongement cellulaire, appelé neuropode, qui interagit avec les fibres du système nerveux entérique, et ces dernières peuvent ainsi détecter le GIP et le GLP-1 libérés en tant que neurotransmetteurs, avant leur dégradation par la DPP-IV ( Figure 4, voie b ) [ 22 ]. Stimulées par le GIP ou le GLP-1, les fibres afférentes du nerf vague activent le noyau du tractus solitaire (situé dans le tronc cérébral), qui transmet l’information à l’hypothalamus (éminence médiane, noyau paraventriculaire), au système limbique, au noyau parabrachial de la protubérance annulaire, et au thalamus [ 23 ]. Les fibres efférentes du nerf vague (issues du noyau moteur dorsal de ce nerf) véhiculent alors le message nerveux vers les organes périphériques, provoquant une partie des effets physiologiques des incrétines : sécrétion d’insuline, contrôle de la production hépatique de glucose, etc. ( Figure 4, voie c ) [ 20 ]. Des boucles réflexes existent entre le noyau du tractus solitaire et le noyau moteur du nerf vague, qui amplifient le réflexe de type vagovagal et permettent la détection d’un signal périphérique (ici, un nutriment ou une hormone incrétine) transmis par les fibres afférentes digestives au noyau du tractus solitaire, suivie d’une réponse adaptée (ici, la sécrétion d’insuline) d’un organe périphérique recevant les efférences du nerf vague issues de son noyau moteur [ 23 ]. Celui-ci a d’ailleurs été reconnu comme un régulateur essentiel de l’insulinosécrétion dès la fin des années 1970, bien avant le questionnement sur les mécanismes d’action des hormones incrétines [ 23 ]. Un exemple de ce type de boucle de contrôle essentiellement vagale a été mis en évidence au carrefour hépato-portal ( Figure 4, voie d ), où des fibres nerveuses vagales traversant la paroi de la veine porte jusqu’à sa lumière sanguine et possédant des récepteurs du GLP-1 (et possiblement des récepteurs du GIP) détectent l’hormone et relaient le signal vers le tronc cérébral et le noyau du tractus solitaire [ 24 , 25 ]. Ainsi, que ce soit au site même de sécrétion digestive des hormones incrétines ou lors de leur passage dans la veine porte, ce mécanisme de détection du GIP et du GLP-1 par le système nerveux autonome permet à ces peptides de contrôler la sécrétion d’insuline par le pancréas ou la production de glucose par le foie sans qu’il leur soit nécessaire d’atteindre physiquement ces organes. Enfin, un troisième mécanisme, concernant cette fois les hormones incrétines circulantes, est d’atteindre directement certaines structures cérébrales par diffusion passive non saturable, via les organes circumventriculaires (situés principalement autour des troisième et quatrième ventricules cérébraux) qui, au contraire de la barrière hématoencéphalique étanche, offrent des espaces de diffusion et d’échange avec le secteur vasculaire [ 26 ]. Ces structures particulières permettent la diffusion du GIP et du GLP-1 contenus dans le sang, en particulier vers les noyaux du nerf vague, à travers l’ area postrema , et vers l’hypothalamus, via l’éminence médiane. Les neurones du noyau moteur du nerf vague, riches en récepteurs du GLP-1, peuvent ainsi être activés directement par cette hormone via ce mécanisme de diffusion [ 27 ], en plus du processus de détection du GLP-1 par les fibres vagales afférentes susmentionné. Mais c’est ce dernier processus qui paraît être le plus important pour le contrôle de la sécrétion d’insuline. En fait, les contributions respectives de l’action directe (par voie sanguine) et de l’action indirecte (par voie nerveuse) des hormones incrétines sur leurs tissus cibles restent à ce jour indéterminées. Très récemment, dans des modèles pré-cliniques, a été proposée l’existence d’une véritable coopération entre GIP et GLP-1, dans laquelle le bol alimentaire stimule d’abord la sécrétion de GIP (les cellules produisant le GIP étant situées dans la partie proximale de l’intestin), qui agit alors localement comme un neurotransmetteur et active les afférences vagales. En retour, les efférences vagales ou les neurones entériques libèrent l’acétylcholine ou le GRP ( gastrin-releasing peptide ), qui stimulent la sécrétion de GLP-1 par les cellules entéro-endocrines situées dans la partie distale de l’intestin. Lorsque le bol alimentaire atteint l’iléon, le contact direct des nutriments avec ces cellules stimule ensuite la sécrétion de GLP-1 de manière plus soutenue [ 28 ].

Hormones incrétines et diabète de type 2
Carence en hormones incrétines et diabète de type 2
Chez les patients présentant un diabète de type 2, on constate, lors des repas, une réduction de la sécrétion du GIP et du GLP-1 en réponse au glucose par rapport à des individus témoins, donc un défaut de réactivité de l’effet incrétine (responsable en partie de l’insuffisance de l’insulinosécrétion) [ 15 ]. Les causes de ce défaut sont encore discutées, avec l’hypothèse d’une désensibilisation des cellules entéroendocrines à la détection des nutriments dans un contexte d’alimentation hypercalorique, de perturbation du microbiote intestinal et d’inflammation intestinale de bas grade [ 15 ]. Quoi qu’il en soit, on pouvait s’interroger sur l’efficacité de l’administration des hormones incrétines pour améliorer la sécrétion d’insuline en cas de diabète de type 2.

Le diabète de type 2 se caractérise par de multiples anomalies de la sécrétion d’insuline. La phase précoce de la sécrétion (correspondant aux 7 à 10 premières minutes après son déclenchement), la plus importante pour réduire la production hépatique de glucose lors du repas (réduction de la néoglucogenèse hépatique et stockage du glucose alimentaire sous forme de glycogène), est réduite en cas de diabète de type 2. En revanche, la phase secondaire d’amplification de la sécrétion, prolongée dans le temps (nécessaire pour la captation du glucose par les tissus périphériques), est préservée chez les patients, voire amplifiée. Cette cinétique anormale de la sécrétion de l’insuline explique l’hyperglucagonémie relative dans le diabète de type 2, par un défaut du contrôle physiologique de la sécrétion de glucagon par l’insuline, défaut qui contribue à pérenniser l’hyperglycémie chronique [ 29 ]. Contrairement aux autres médicaments hypoglycémiants, les agonistes du récepteur du GLP-1 améliorent la phase précoce de l’insulinosécrétion et la glucagonémie des patients, ce qui explique leur efficacité thérapeutique [ 30 ]. Notons que l’action insulinosécrétrice du GIP et du GLP-1 n’existe que lorsque la glycémie augmente, ce qui limite le risque d’hypoglycémie pour la personne traitée par ces agonistes. Cela suggère que ces hormones agissent en améliorant la sensibilité des cellules β pancréatiques aux fluctuations glycémiques, un mécanisme utile pour le traitement du diabète de type 2 si l’on considère que l’hyperglycémie chronique désensibilise ces cellules au glucose, ce qui favorise le déficit de sécrétion d’insuline [ 31 ].

Vers l’emploi thérapeutique des hormones incrétines : d’abord le GLP-1
Le constat, chez des personnes atteintes de diabète de type 2, d’une restauration de l’effet incrétine par l’administration de GLP-1, et non par celle de GIP, a conduit à développer l’utilisation thérapeutique du GLP-1 [ 32 ]. Dans la plupart des essais thérapeutiques que nous résumons ici (multicentriques, randomisés en double aveugle contre placebo ou comparateur actif), les patients inclus sont atteints de diabète de type 2 et présentent des glycémies insuffisamment contrôlées, malgré un traitement de fond par la metformine seule ou en association avec d’autres médicaments hypoglycémiants. L’efficacité des nouveaux traitements est évaluée, lors d’un suivi des participants de 52 semaines en moyenne, par l’amélioration de la glycémie par rapport au moment de l’inclusion dans l’essai diminution du taux de l’hémoglobine glyquée (HbA1c), qui traduit l’équilibre du diabète pendant les trois mois précédant la mesure et par la perte de poids (pour les effets cardiovasculaires et rénaux, voir [ 33 ]).

Deux stratégies sont proposées pour augmenter la disponibilité en GLP-1 en cas de diabète de type 2. La première est d’empêcher la dégradation du GLP-1 endogène en réduisant l’activité de la DPP-IV par l’action d’inhibiteurs spécifiques de l’enzyme (famille des gliptines), dont le chef de file, la sitagliptine, a été commercialisé en France en 2007. Ces molécules sont disponibles seules (une prise orale par jour) ou en association (avec la metformine, en deux prises par jour). L’inhibition de la DPP-IV obtenue n’est pas complète, mais elle suffit à restaurer des taux physiologiques de GLP-1 endogène, ce qui entraîne une baisse du taux d’HbA1c (de 0,6 % en moyenne par rapport au placebo), avec un effet neutre sur le poids et un faible risque hypoglycémique [ 34 ]. L’autre stratégie est d’administrer au patient du GLP-1 dont la structure a été modifiée afin de le rendre résistant à la dégradation par la DPP-IV. L’administration, par voie sous-cutanée, de cet analogue du GLP-1 produit alors l’équivalent d’un taux de GLP-1 supra-physiologique, et entraîne des effets métaboliques et pondéraux plus puissants. La première étude clinique montrant que le GLP-1 [7-37] synthétique provoquait une sécrétion d’insuline chez le sujet sain et chez le sujet atteint de diabète de type 2 se heurtait néanmoins à la demi-vie très courte de la molécule [ 35 ]. C’est dans ce contexte que la découverte de l’exendine-4, isolée de la salive du lézard Gila Monster , a changé considérablement le développement des thérapies ciblant le système incrétine. De structure proche de celle du GLP-1, et avec son effet insulinotrope 3 , l’exendine-4 possède une résistance naturelle à la DPP-IV et une demi-vie de plusieurs heures [ 36 ]. Ces caractéristiques ont permis sa commercialisation comme premier analogue de GLP-1, sous la dénomination commune internationale d’exénatide ( Figure 5 ) [ 37 ]. Il aura donc fallu attendre plusieurs décennies après la découverte des hormones incrétines pour pouvoir traiter le diabète de type 2 par un analogue d’une de ces hormones !

L’efficacité des analogues du GLP-1 sur le contrôle glycémique et l’excès pondéral s’est renforcée au fur et à mesure du développement de nouvelles molécules ( Tableau I ), avec des effets indésirables essentiellement digestifs, qui s’estompent avec le temps, et un faible risque hypoglycémique.

Les agonistes du récepteur du GLP-1, développés par la suite, produisaient des effets pondéraux plus puissants que les analogues du GLP-1 en raison de modifications plus complexes de la structure du GLP-1 (7-37) ( Figure 5 ) introduites afin d’induire une résistance accrue à la dégradation par la DPP-IV et d’augmenter la durée de vie de la molécule ( Tableau I ). Le premier de ces agonistes, le liraglutide, dont la demi-vie était de 11 à 15 heures, permettait une administration quotidienne (par injection sous-cutanée) [ 38 ]. L’étape suivante, capitale, a été le développement d’agonistes à administration hebdomadaire, résultat de nouvelles modifications de la molécule permettant une résistance accrue à la DPP-IV. Les premiers représentants de cette classe de molécules ont été le dulaglutide (demi-vie de 4,7 jours, permettant une seule injection par semaine), commercialisé comme hypoglycémiant en 2014 [ 3942 ], puis le sémaglutide, commercialisé en 2017 [ 43 , 44 ]. Le sémaglutide oral est une formulation originale du sémaglutide par association à un dérivé d’acide gras (salcaprozate de sodium) qui augmente sa solubilité et facilite sa diffusion à travers les parois membranaires, tout en assurant une protection contre sa dégradation dans l’estomac [ 45 , 46 ]. Pris 30 minutes avant un repas, le sémaglutide oral (3, 7 ou 14 mg/jour) est un exemple très rare d’un médicament peptidique à prise orale [ 47 ] ( ).

(→) Voir la Synthèse de É. Larger, m/s n° 1, janvier 2021, page 53

Le développement des co-agonistes GIP/GLP-1

Des travaux réalisés dans des modèles pré-cliniques avaient montré que le GLP-1, administré seul, n’avait qu’un faible effet de régulation pondérale [ 48 , 49 ].

En revanche, les agonistes du GIP évitaient la surcharge pondérale résultant d’un régime hypercalorique, en contrôlant la prise alimentaire et en préservant l’insulinosécrétion par un puissant effet anti-apoptotique sur les cellules β pancréatiques [ 15 ]. Pour tenter d’obtenir un effet supplémentaire de réduction pondérale dans le diabète de type 2, il semblait donc utile de développer des molécules co-agonistes GIP-GLP-1. Le premier membre de cette famille de molécules, le tirzépatide, a pour base la structure du GIP natif, mais combine des acides aminés présents dans le GIP et dans le GLP-1, positionnés à des sites stratégiques de la molécule. Cette protéine chimérique a une affinité plus forte pour le récepteur du GIP que pour celui du GLP-1 ( Tableau I ). Les résultats des essais cliniques effectués avec cette molécule (programme SURPASS) ont montré que l’activation combinée des deux récepteurs des hormones incrétines a des effets métaboliques et pondéraux supérieurs à ceux des agonistes du récepteur du GLP-1 [ 50 , 51 ].

L’hyperglucagonémie relative en cas de diabète de type 2 reste difficile à contrôler. Le constat que la plupart des patients diabétiques de type 2 ont une sécrétion excessive de glucagon participant à la physiopathologie de l’hyperglycémie a conduit à des stratégies pharmacologiques de réduction de la signalisation hépatique du glucagon, qui provoque une production hépatique excessive de glucose [ 52 ]. De multiples études ont montré que cette stratégie permettait de normaliser la glycémie dans plusieurs modèles murins du diabète [ 52 ]. Des essais thérapeutiques chez l’homme en utilisant des antagonistes du récepteur du glucagon ont également confirmé cet effet bénéfique sur l’hyperglycémie, mais se sont heurtés à l’existence d’effets indésirables, en particulier une détérioration de la fonction hépatique, ce qui a conduit à limiter leur développement. Par ailleurs, des composés tri-agonistes, comportant une partie de la structure moléculaire du glucagon associée au GIP et au GLP-1, sont en cours de développement. Dans l’innovation pharmacologique pour le traitement du diabète de type 2, il est paradoxal de voir apparaître des co-agonistes GLP-1/glucagon ou des tri-agonistes glucagon / GIP / GLP-1 capables d’activer les récepteurs de ces trois hormones. Une telle stratégie repose sur le constat que l’administration d’une formulation hydrosoluble du glucagon à des souris rendues obèses par un régime hypercalorique, non seulement induisait une perte de poids, mais aussi améliorait leur glycémie avec la même efficacité que l’exendine-4 [ 52 ] ! Il semblait donc intéressant d’associer les actions « non glycémiques » du glucagon (comme l’augmentation de la dépense énergétique, la réduction de la prise alimentaire et l’effet lipolytique) à l’effet d’insulinosécrétion et de contrôle pondéral des agonistes du GIP et du GLP-1. Le développement de telles molécules pour traiter le diabète de type 2 chez l’homme est en cours, et les résultats d’un premier essai clinique montrant, chez des patients suivis pendant 12 semaines, une perte de poids et une baisse du taux de l’HbA1c ( Eli Lilly and Company ), sont prometteurs [ 53 ].

Conclusion

L’histoire de la découverte des hormones incrétines GIP et GLP-1 fournit un bel exemple d’une recherche translationnelle partant de l’observation de l’effet incrétine et de son altération en cas de diabète de type 2 chez l’homme et dans des modèles murins, jusqu’au développement de médicaments hypoglycémiants fondé sur des modifications chimiques de ces deux hormones. L’effet conjugué, hypoglycémiant et de baisse de poids, de ces traitements dépend de la dose de médicament administrée, mais également de la résistance de la molécule thérapeutique à la dégradation par la DPP-IV et de l’allongement de sa demi-vie par rapport à celle des hormones naturelles. Les effets indésirables de ces médicaments (en particulier l’hypoglycémie) sont rares, et leur profil de sécurité cardiovasculaire est favorable. Le concept même de biet tri-agonistes ouvre la voie au développement de molécules innovantes dont la puissance d’effet sur le diabète de type 2 et l’excès pondéral est inédite, et permet désormais d’envisager un contrôle métabolique proche de celui obtenu par la chirurgie bariatrique.

 
Footnotes
1 Le deuxième segment de l’intestin grêle, entre le duodénum et l’iléon.
2 Voir la liste des abréviations.
3 Capacité à stimuler la sécrétion d’insuline.
 
Liens d’intérêt

Franck Phan et Romane Bertrand déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article. Fabrizio Andreelli déclare des activités de consultant auprès du laboratoire Elli Lilly and Company .

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