Nobel prize medal for medicine, Sweden, 1945, to Sir Alexander Fleming (1881-1955) who discovered Penicillin. © On display at the National Museum of Scotland, Edinburgh, Scotland, UK.
La sérendipité est « l’art de trouver ce que l’on ne cherche pas », la découverte par hasard, comme on le dit souvent de ce qui valut à Fleming le prix Nobel, pour la découverte de la pénicilline ou de Newton pour la gravité…
Depuis, l’histoire regorge de découvertes « dites » de hasard… Inventé par Horace Walpole en 1754 après avoir lu un conte persan « La pérégrination des trois jeunes princes de Serendip » qui désignait alors l’île de Ceylan, « serendipity » fut d’abord utilisé en littérature pour illustrer le fait de chercher une chose et d’en trouver une autre. Bien plus tard, l’anglicisme « sérendipité » fut retrouvé dans des ouvrages scientifiques, avec cette idée déjà détournée que le caractère inattendu de l’observation était le moteur de la découverte. Ainsi, le chercheur a sa curiosité stimulée par le résultat qu’il n’attendait pas. Depuis, la sérendipité oscille entre ce concept de chance (par hasard se dit « by chance » en anglais) et celui d’intentionnalité, même si l’origine en est inattendue. Elle est même devenue un nouveau style de vie associant curiosité, sérénité et créativité, faisant l’objet de nombreux ouvrages… Mais si l’on revient à la science, les techniques globales à haut débit, les « omiques » comme on les appelle, tant utilisées aujourd’hui, ne seraient-elles pas une nouvelle forme de sérendipité, son paradigme moderne ? L’idée de trouver, non pas sans chercher bien sûr, mais sans avoir d’ a priori… Toute l’ambiguïté de la sérendipité est là, car le chercheur ne compte généralement pas sur la providence, mais il peut trouver par ce type d’approche sans a priori une opportunité pour valider son hypothèse…
