D’après Charles Trenet : « l’Univers peut se lire à l’intérieur d’une noix pour peu qu’on s’y attarde », pensée transposable à la sphère orale. Son état est un indicateur en santé : de l’échelle cellulaire à l’organe et de l’organisme jusqu’aux populations. Les maladies dentaires et orales sont un authentique pouls d’inégalité géo-territoriale, quelle que soit la granulométrie, locale, nationale ou mondiale.
Les maladies des dents et de la cavité buccale font partie du « Global Burden of Diseases, Injuries and Risk factor » suivie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et régulièrement documentées dans le Lancet ou le Journal of Dental Research pour les maladies orales. Touchant 3,48 milliards de personnes, les maladies orales sont classées à l’échelle mondiale comme les premières affections chroniques en prévalence, et les troisièmes en incidence, selon l’ Institute for Health Metrics and Evaluation 1, (24 juillet 2022). Ces affections cumulent caries, maladies parodontales, malformations d’origine génétique (fentes labio-palatines, oligodontie, amélogenèse et dentinogenèse imparfaites, etc.) et environnementale ( molar incisor hypomineralization [MIH], fluorose, etc.), édentement, cancers et maladies affectant plus spécifiquement certaines parties du monde ayant une démographie galopante, comme le noma 2 .
Les maladies orales altèrent la qualité de vie, pouvant induire une situation de réel handicap qui met en péril de nombreuses activités vitales et les aptitudes relationnelles. Ces maladies, présentées dans ce numéro thématique de médecine/sciences , sont à l’origine de douleurs qui peuvent se chroniciser et constituent des co-facteurs ou des facteurs aggravants de nombreuses affections générales : dysbioses, désordres immunitaires, hépatiques, métaboliques ou génétiques.
Ce numéro thématique est dédié aux sciences orales, de la physiopathologie à l’arsenal technique mobilisé dans la prise en charge des patients. Ces sujets capitaux en santé sont encore relativement mésestimés dans nos sociétés. Il s’agit de mettre en lumière ce domaine comme une entité existante dans sa diversité. Il est pertinent de considérer aujourd’hui la santé orale comme un marqueur en santé, « hot topic d’aujourd’hui » sur laquelle la France se positionne favorablement.
Merci à la revue médecine/sciences de lui consacrer ainsi ce numéro.
Bonne lecture !
