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Med Sci (Paris). 39(6-7): 522–529.
doi: 10.1051/medsci/2023081.

La zone pellucide
Aspects génétiques et infertilité

Daria Trocka,1 Anne-Pascale Satie,2 and Célia Ravel2,3*

1Medical university of Bialystok , 15-089 , Bialystok , Pologne
2Univ Rennes, Inserm, EHESP (école des hautes études en santé publique), Irset (institut de recherche en santé, environnement et travail) - UMR_S 1085 , F-35000Rennes , France
3Département de gynécologie obstétrique et reproduction humaine - CECOS, CHU de Rennes , 16 boulevard de Bulgarie , 35000Rennes , France
Corresponding author.
 

Vignette (© Célia Ravel).

Formation de la zone pellucide

Dans l’espèce humaine, les glycoprotéines constituant la zone pellucide (ZP), les protéines ZP, qui sont au nombre de quatre, ZP1, ZP2, ZP3 et ZP4 [ 1 ], semblent être synthétisées dès le stade de follicule primordial [ 2 ]. Elles ne peuvent cependant être observées qu’au stade du follicule primaire, constitué d’un ovocyte entouré d’une couche de cellules cubiques de la granulosa. Cette enveloppe sépare physiquement l’ovocyte des cellules somatiques folliculaires dont l’interaction est essentielle pour la croissance et la progression méiotique du gamète femelle. Les composants de la zone pellucide sont synthétisés par l’ovocyte en croissance [ 3 ], mais les cellules de la granulosa participeraient également à leur élaboration [ 4 ]. La zone pellucide apparaît autour des ovocytes en croissance sous forme de poches de fibrilles localisées qui fusionnent rapidement pour former une matrice extracellulaire. Les protéines ZP2 et ZP3 se combinent pour former des unités de base qui polymérisent en de longs filaments qui sont périodiquement reliés entre eux par les protéines ZP1 et ZP4. Les glycoprotéines ZP sont fortement glycosylées, exposant des résidus mannosyles, N-acétylglucosaminyles et bêta-galactosyles [ 5 ]. Dans l’espèce humaine, ZP1, ZP3 et ZP4 peuvent toutes trois induire une réaction acrosomique [ 4 ], contrairement aux modèles murins dans lesquels ZP3 est le principal agoniste de l’induction de la réaction acrosomique. Chez la souris, lors de la fécondation in vitro , la plupart des spermatozoïdes fécondants commencent leur réaction acrosomique avant le contact avec la zone pellucide [ 6 ]. Il semble en effet qu’une exocytose acrosomique survienne dans l’isthme supérieur au niveau de l’oviducte, avant d’atteindre l’ovocyte [ 7 ].

Avant la fusion avec la membrane plasmique ovocytaire, les spermatozoïdes se lient au domaine N-terminal de ZP2, qui est la cible d’une protéase granulaire corticale appelée ovastacine [ 8 ]. Lors de la fécondation, l’exocytose des granules corticaux entraîne la diffusion à travers la matrice d’ovastacine, à l’origine de la fragmentation du domaine N-terminal de ZP2, conduisant à une protéolyse ( Figure 1 ). Le clivage de ZP2 par l’ovastacine rend ainsi la zone pellucide imperméable aux spermatozoïdes. En effet, ce clivage modifie la structure de la protéine ZP2, qui forme alors de nouvelles interactions protéine-protéine. La liaison du spermatozoïde à ZP3 peut également être à l’origine de changements de conformation de la zone pellucide. Ces désorganisations de la structure de la zone pellucide altèrent ses propriétés mécaniques, empêchant, de fait, la polyspermie, puisque les spermatozoïdes ne peuvent plus s’y lier. Notons que la zone pellucide reste cependant perméable aux macromolécules, comme les anticorps, les enzymes et les petits virus [ 9 ].

Au cours de la croissance folliculaire, la zone pellucide s’épaissit, jusqu’à la maturation de l’ovocyte. Dans les ovocytes humains matures, l’épaisseur moyenne de la zone pellucide est de 17 μm (entre 15 et 20 μm). Certains embryons préimplantatoires ont une zone pellucide dont l’épaisseur est uniforme, d’autres présentent des régions localisées plus minces. Cette variation d’épaisseur de la zone pellucide peut être analysée, en particulier dans le cadre de l’évaluation morphologique des embryons préimplantatoires pour une fécondation in vitro (FIV). Au fur et à mesure que l’embryon se développe, la zone pellucide s’amincit. Au stade blastocyste, l’embryon éclot de sa zone pellucide avant de s’implanter dans l’utérus. Dans le cadre de la FIV, les variations d’épaisseur de la zone pellucide sont une caractéristique, encore controversée, de la réussite de l’implantation de l’embryon au stade clivé [ 10 ].

Lorsqu’un follicule primordial commence à se développer, l’épaississement de la zone pellucide génère une fine extension de la cellule de la granulosa qui reste liée à la membrane ovocytaire par des jonctions ( Figure 1 ). Ces projections transzonales permettent une communication bidirectionnelle lors de la folliculogenèse. Ces longs prolongements des cellules de la corona radiata 1 pénètrent à travers la zone pellucide et établissent des jonctions avec la membrane ovocytaire [ 11 ]. Ces jonctions, qui présentent des pores d’environ 15 Å, permettent le passage de petites molécules dans les ovocytes, à partir des cellules de la granulosa environnante, en particulier par le biais de vésicules. Le microenvironnement ovocytaire est en effet constitué d’une grande diversité de vésicules extracellulaires dont la composition reflète l’état physiologique du follicule ovarien [ 12 ]. Une telle communication entre les ovocytes en croissance et les cellules de la granulosa à travers la zone pellucide est nécessaire au développement folliculaire normal [ 9 ].

Structure de la zone pellucide

L’observation ultrastructurale de la zone pellucide révèle une structure filamenteuse constituée de longues fibrilles réticulées formées de polymères de glycoprotéines ZP maintenues entre eux par des liaisons non covalentes et un auto-assemblage de type amyloïde [ 13 ]. Chaque protéine ZP est constituée d’un domaine commun de 270 acides aminés ( ZP domaine ou ZPD) lui-même composé de deux sous-domaines structurellement apparentés aux immunoglobulines : ZP-N et ZP-C (ZP-N étant toujours placé avant ZP-C) ( Figure 2 ). Le domaine ZPD n’est pas spécifique aux protéines ovocytaires. Il se retrouve également dans d’autres protéines extracellulaires, telles que la tectorine, l’uromoduline, la mésogléine et les cuticlines [ 9 ].

Les protéines ZP sont synthétisées sous la forme d’un précurseur composé d’un peptide signal, du domaine ZPD (ZP-N et ZP-C), d’un domaine transmembranaire et d’une région cytoplasmique. Des copies du domaine ZP-N sont également retrouvées dans les régions N-terminales de ZP1, ZP2 et ZP4. Dans ZP1 et ZP4, un domaine en trèfle ( trefoil domain ), impliqué dans les interactions protéine-protéine, précède les modules ZP ( Figure 2 ). Ces précurseurs subissent un processus de repliement et se polymérisent à l’extérieur de l’ovocyte. Le sous-domaine ZP-N est particulièrement impliqué dans la polymérisation en fibrilles des protéines ZP naissantes [ 14 ].

Première structure modélisée chez la souris [ 15 ], ZP1 est un homodimère constitué de deux polypeptides identiques liés par un pont disulfure. Il agit comme un agent de réticulation des fibrilles individuelles en réticulant de manière covalente les filaments de ZP dans une matrice tridimensionnelle ( Figure 3 ). D’autres modèles structuraux ont également été proposés, comme une zone pellucide formée de la répétition d’hétérodimères ZP3-ZP2 et ZP3-ZP1 [ 16 ], ou des polymères de ZP1-ZP2-ZP3 reliés entre eux par ZP1 [ 17 ].

Le fragment C-terminal de ZP3 (ZP-C) a été impliqué dans la liaison des spermatozoïdes. Sa partie amino-terminale (ZP-N) participe à la formation de la zone pellucide [ 18 ]. Dans ZP2, on retrouve un site de clivage post-fécondation important pour la modification structurale de la zone pellucide [ 19 ]. Enfin, ZP4 est impliqué dans la liaison des spermatozoïdes à la zone pellucide [ 20 ].

Chez la souris, les spermatozoïdes ont tendance à pénétrer dans les régions proches du globule polaire : c’est à ce niveau que l’espace périvitellin est le plus large, ce qui laisse un espace suffisant aux spermatozoïdes pour se déplacer [ 21 ]. Au cours du développement préimplantatoire, la zone pellucide influencera ainsi l’alignement de l’axe embryonnaire et du premier plan de clivage. Elle assurera également l’intégrité de l’embryon lors de son trajet dans les trompes de Fallope pour rejoindre l’utérus [ 3 ].

Conservation entre espèces

Si l’organisation des domaines ZP a été conservée au cours de centaines de millions d’années d’évolution, c’est pourtant la zone pellucide qui permet la reconnaissance spécifique entre les espèces. En effet, la zone pellucide ne reconnaît et ne fixe que les spermatozoïdes appartenant à la même espèce que l’ovocyte qu’elle entoure. Les protéines ZP jouent un rôle important dans cette barrière entre espèces. ZP2 et ZP3 font ainsi partie des 10 % de protéines les plus divergentes chez les mammifères [ 22 ]. La zone pellucide humaine est constituée des quatre sous-unités ZP1 à ZP4, mais chez certaines espèces (chien, renard, porc, bovin), ZP1 peut être absente. En revanche, sept protéines ZP ont été décrites chez les marsupiaux australasiens, et huit chez les monotrèmes 2 [ 23 ]. Chez la souris, ZP4 est absente dans le sous-genre Mus , mais elle est présente chez les autres espèces murines [ 24 ]. Dans l’espèce humaine, ZP4 pourrait remplacer ZP2 dans la constitution d’une zone pellucide [ 25 ] et, curieusement, une mutation conservée de ZP4 (p.A433 V, l’alanine 433 modifiée en valine) a été retrouvée chez 15 espèces de vertébrés, d’ Homo Sapiens à Oryctolagus cuniculus 3 [ 26 ]. Notons que la partie C-terminale de ZP3 joue un rôle majeur dans sa capacité à lier les spermatozoïdes d’une manière restreinte à l’espèce [ 17 ].

Variations génétiques des gènes ZP

De nombreuses mutations ont été décrites chez des patientes infertiles ( Tableau I ). Les mutations touchant les gènes ZP1 , ZP2 , ZP3 et ZP4 influencent les fonctions des protéines correspondantes et sont à l’origine d’une absence de zone pellucide ou d’anomalies ovocytaires allant jusqu’au syndrome du follicule vide, qui conduit à une infertilité [ 27 ].

Le gène ZP1
Le gène humain ZP1 est situé sur le chromosome 11 (11q12.2). Il contient 12 exons et code un polypeptide de 638 acides aminés. La caractérisation des protéines ZP1 portant des mutations chez des patientes infertiles suggère que la réticulation des filaments par ZP1 est cruciale pour former une zone pellucide stable. En effet, la réticulation des filaments est hautement plastique et peut être modulée par la fucosylation de ZP1 [ 28 ]. Contrairement aux souris dont le gène Zp1 est délété ( Zp1 KO) qui présentent un phénotype modéré (hypofertilité) [ 9 ], chez les femmes infertiles, plusieurs mutations sont retrouvées dans ce gène. Un variant homozygote faux-sens (p.R366Q) a été décrit chez 5 des 27 patientes d’une cohorte nord-africaine présentant un défaut de maturation ovocytaire [ 29 ]. Les patientes infertiles porteuses de cette mutation présentent une altération de sécrétion de ZP1, ce qui provoque l’absence de réticulation des filaments [ 30 ]. Une variation autosomique récessive aboutissant à une protéine ZP1 tronquée a été associée à l’infertilité de femmes présentant des ovocytes anormaux dépourvus de zone pellucide [ 30 ]. En effet, la protéine ZP1 mutée ne peut être transportée hors de la cellule, ce qui affecte également le transport de ZP3 et ZP4 ainsi que l’interaction ultérieure avec la protéine ZP2 nécessaire à la formation des filaments de la zone pellucide [ 31 ].
Le gène ZP2
Chez l’homme, le gène ZP2 est situé sur le chromosome 16 (16p12.3-p12.2). Il contient 19 exons et code un polypeptide de 745 acides aminés. Les patientes porteuses de mutations homozygotes tronquant ZP2 produisent des ovocytes matures avec une zone pellucide dépourvue de ZP2, qui est amincie mais peut se maintenir jusqu’au stade blastocyste [ 32 ]. Bien qu’une fine zone pellucide soit présente autour des ovocytes matures, l’absence de ZP2 fonctionnelle entraîne un défaut de liaison au spermatozoïde et donc un échec de fécondation. En effet, une protéine ZP2 intacte est indispensable pour la reconnaissance et la pénétration des gamètes, en particulier son domaine ZP-N1 qui interagit avec le spermatozoïde [ 25 ]. Les souris Zp2 KO sont stériles, confirmant l’importance de cette protéine [ 9 ].
Le gène ZP3
Le gène ZP3 est situé sur le chromosome 7 (7q11.23). Il contient 8 exons et code un polypeptide de 424 acides aminés. Une mutation faux-sens récurrente hétérozygote du gène ZP3 provoque le syndrome du follicule vide, diagnostiqué lors des procédures de fécondation in vitro . Cette mutation peut avoir un impact sur l’interaction des protéines ZP, empêchant la communication entre les cellules du cumulus et les ovocytes, et conduisant éventuellement à la dégénérescence des ovocytes [ 33 ]. ZP3 joue un rôle clé dans l’assemblage des protéines ZP et sa présence est indispensable [ 34 ]. Des mutations dans le sous-domaine ZP-C de ZP3 ( Figure 1 ) pourraient affecter sa formation et sa stabilisation, entraînant ainsi la dégradation de la protéine [ 35 ]. Une variation particulière, le variant P221R (proline 221 remplacée par une arginine), a été identifiée chez une patiente infertile présentant une zone pellucide anormale morphologiquement [ 36 ]. Cette mutation, qui affecte un résidu situé à côté des brins β de ZP-C, pourrait déstabiliser la formation de dimères de ZP3 [ 16 ]. Notons que les souris Zp3 KO sont stériles [ 9 ] et que l’absence de ZP3 semble empêcher la formation d’une matrice extracellulaire, malgré la présence de ZP1 et ZP2 [ 37 ].
Le gène ZP4
Le gène ZP4 est situé sur le chromosome 1 (1q43). Il contient 12 exons et code un polypeptide de 540 acides aminés. Les mutations de ZP4 sont associées à une zone pellucide anormale et à une infertilité [ 38 ]. Une cinquantaine de polymorphismes conduisant à des codons « stop » prématurés ont été décrits dans la région codante de ZP4 ( genome aggregation database [ 39 ]). La fréquence des individus porteurs d’au moins une de ces mutations conduisant à une perte de fonction de ZP4 est d’environ 0,3 % dans la population analysée [ 40 ]. Chez le lapin, la perte de ZP4 conduit à la formation d’une zone pellucide plus fine et irrégulière. Contrairement à la femme, les lapines mutées ne présentent pas d’anomalies d’ovulation ou de fécondation, ni des premiers stades de développement embryonnaire, mais elle sont néanmoins hypofertiles [ 40 ].
Infertilité et zone pellucide
L’endométriose
Chez les patientes présentant une infertilité associée à l’endométriose, la qualité des ovocytes et celle de l’embryon peuvent être compromises. Dans le cadre de la FIV, les nombres d’ovocytes récupérés et d’embryons obtenus sont en effet plus faibles chez ces patientes. Malgré un taux d’implantation plus faible, les taux de formation de blastocystes restent cependant inchangés [ 41 ]. Ces ovocytes présentent davantage d’anomalies de la zone pellucide [ 42 ]. L’éclosion assistée par laser, par amincissement de la zone pellucide, pourrait améliorer les résultats cliniques de FIV, ainsi que les taux d’implantation ou les taux de grossesse en cas d’endométriose [ 43 ].
Le syndrome des ovaires polykystiques
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche environ 15 % des femmes en âge de procréer, avec des phénotypes variables, pouvant être associés à un surpoids, voire une obésité, à une résistance à l’insuline, ou à un diabète de type 2. Dans cette affection, un grand nombre de petits follicules synthétisent une grande quantité d’hormone anti-mullerienne [ 44 ]. Parce que ce syndrome est associé à une hyperandrogénie et que les androgènes sont impliqués dans la folliculogenèse, on pourrait supposer que cet environnement hyperandrogène conduit à une zone pellucide anormale. Pourtant, l’analyse de la zone pellucide des ovocytes dans ce cadre n’a révélé aucune différence significative entre les phénotypes de SOPK [ 45 ].
Les problèmes d’auto-immunité
La zone pellucide est constituée de nombreux types de protéines immunogènes mais, généralement, une tolérance immunitaire se développe, supprimant la production d’auto-anticorps. Des anticorps sont néanmoins retrouvés dans le sérum et surtout dans le liquide folliculaire. Il ne semble cependant pas qu’il y ait association entre présence de ces anticorps anti-ZP et l’infertilité idiopathique, une infertilité sans cause évidente. Ce sujet reste toutefois discuté [ 46 ].
Le syndrome du follicule vide
Dans le cadre de la FIV, le syndrome du follicule vide (SFV) est défini comme l’échec complet de récupération d’ovocytes après stimulation ovarienne, malgré un développement folliculaire normal et un taux d’estradiol sérique approprié [ 47 ]. Ce syndrome survient chez 0,045 à 7 % des patientes recevant un traitement de FIV [ 48 ]. Des causes génétiques ont été décrites. Elles incluent des mutations touchant ZP1 , ZP2 et ZP3 , mais aussi le gène codant le récepteur de l’hormone lutéinisante, LHCGR ( luteinizing hormone/human chorionic gonadotrophin [LH/hCG] receptor ) [ 48 - 52 ]. Les mutations touchant les gènes ZP et le gène LHCGR sont à l’origine de phénotypes différents. Chez les patientes présentant une mutation du gène LHCGR , les complexes cumulo-ovocytaires (COC), les ovocytes entourés de leurs cellules folliculaires, ainsi que les ovocytes sont absents. Chez les patientes présentant une mutation de gène ZP , des COC ont été décrits bien qu’ils ne contiennent pas d’ovocytes ou contiennent des ovocytes dégénérés. Les mutations du gène LHCGR altèrent les récepteurs de la LH/hCG et les voies de signalisation qui en dépendent. Cela se traduit par une adhérence étroite des COC à la paroi folliculaire. Les mutations des gène ZP entraîne, quant à eux, l’inhibition de la formation de la zone pellucide, en perturbant les connexions entre les ovocytes et les cellules de la granulosa, ce qui conduit à la dégénérescence des ovocytes et donc à un SFV [ 51 ].
Conclusion

Les études réalisées chez l’être humain et chez la souris ont révélé que les observations faites dans une espèce ne pouvaient être extrapolées à d’autres. Ainsi, chez Mus musculus , Zp4 est un pseudogène. Cette espèce n’est donc pas un modèle animal adéquat pour étudier l’infertilité humaine, en particulier l’infertilité idiopathique. Chez les espèces qui présentent quatre glycoprotéines ZP, la génération d’animaux KO pourrait être informative afin de comprendre la fonctionnalité des différentes protéines, comme pour ZP4 qui a été identifiée chez les lapins pour son rôle crucial dans le développement de l’embryon mais pas dans la fécondation [ 40 ]. Chez l’être humain, les travaux de recherche sur la zone pellucide nécessiteraient la manipulation d’ovocytes et d’embryons préimplantatoires. Cela soulève cependant des problèmes éthiques, malgré l’importance de ces recherches pour améliorer le diagnostic et le traitement des patientes présentant des mutations dans les gènes codant les glycoprotéines de la zone pellucide qui sont à l’origine d’anomalies ovocytaires et d’une infertilité. Les souris humanisées pourraient alors constituer un modèle d’étude de la structure de la zone pellucide humaine permettant en particulier de comprendre son rôle de barrière d’espèce [ 53 ] ( ).

(→) Voir la Nouvelle de J.C. Weill et C.A. Reynaud, m/s n° 11, novembre 2014, page 949

Liens d’intérêt

Les auteures déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.

 
Remerciements

DT est bénéficiaire du programme SCORE (Standing Committee On Research Exchange). Les auteures remercient Luca Jovine (professeur de biologie structurale, Department of Biosciences and Nutrition, Karolinska Institutet) pour son aide, en particulier pour la réalisation de la Figure 3 .

 
Footnotes
1 L’ovocyte entouré de la zone pellucide est inclus dans une masse cellulaire, appelée cumulus oophorus , dont la couche en contact avec la zone pellucide est nommée corona radiata .
2 Les monotrèmes sont des mammifères qui pondent des œufs, comme l’ornithorynque par exemple.
3 Lapin commun.
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