MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE DE L’INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE N°4 CONTRIBUTION A L ETUDE DE L'ANOPHELISME ET DU PALUDISME EN CORSE P A R I S 1 9 5 4 VIRTVTE DVCE CO MITE FORTITVDINE COLLEGIVM CIVILE AD SANITATEM Par C. TOUMANOFF Docteur ès Sciences (Sorbonne) Chef de Service à l'Institut Pasteur de Paris MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE DE L’INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE N°4 CONTRIBUTION A L ETUDE DE L'ANOPHELISME ET DU PALUDISME EN CORSE P A R I S 1 9 5 4 VIRTVTE DVCE CO MITE FORTITVDINE COLLEGIVM CIVILE AD SANITATEM Par C. TOUMANOFF Docteur ès Sciences (Sorbonne) Chef de Service à l'Institut Pasteur de Paris MONOGRAPHIES DEJA PARUES Monographie de l’Institut National d’Hygiène, n° Documents statistiques sur la morbidité par cancer dans le monde. — Paris 1953 — Prix 1.500 fr. Monographie de l’Institut National d’Hygiène, n° 2 L’économie de l’alcoolisme. — Paris 1953 — Prix 1.500 tr. Monographie de l’Institut National d’Hygiène, n° 3 Mortalité urbaine et rurale en France en 1928, 1933 et 1947. — Paris 1963 — Prix 900 tr. Vente des Publications à l'INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE 3, rue Léon-Bonnot, Paris (1) — Auteuil 32-84 N° de chèque postal: Institut National d'Hygiène, 9062-32 Paris PREFACE Autant qu’à mes fonctions, je dois à mes origines d’écrire cette préface. Et je m’en réjouis d’autant plus qu’elle me fournit ainsi l’occasion de remercier M, le Professeur Bugnard de son affectueuse pensée. M. le Docteur Boidé de sa sollicitude pour une terre qui m’est chère M le Pro¬ fesseur Trefouel pour l’obligeant empressement qu’il a apporté à mettre à notre disposition l’entomologiste distingué auteur de ce travail. Il n’était pas dans nos desseins, en confiant à M. le Docteur Tou¬ monoff une mission en Corse, de le charger de déterminer les zones mala¬ riaènes qui y interdisent sur de nombreux point sinon l’accès du moins le séjour. Aussi bien pour cela n’aurions-nous eu qu’à nous en rapporter aux habitants eux-mêmes qui ont frappé d’interdit, pour leur usage personnel. certaines zones du littoral ou qui n’en usent que d’après des horaires sai¬ sonniers que la tradition, cette forme populaire de l’expérience, transmet de père en fils. Sur la côte occidentale, ces zones de fort peu d’étendue se signalent. le plus souvent, à l’embouchure de nos torrents, par leur aspect désertique et par la présence de l’eucalyptus, cet arbre d’élancement oriental dont l’enroulement de la tige semble avoir détaché de longs copeaux d’écorce. Sur la, côte orientale, ou contraire, c’est une vaste plaine qui s’étend de Porto-Vecchio jusqu’au voisinage de Bostia. Les torrents, brisés net dans leur chute, s’y étalent en méandres capricieux et désordonnés parmi les étangs qu’ils alimentent ou les marécages qu’ils forment. Lorsque le Directeur de l’Hygiène Publique et des Hôpitaux, se pen¬ chont, en 1947, sur la question du paludisme en Corse, nous demanda de foire procéder à une enquête, il s’agissait de déterminer la composition de la faune onophélienne, de préciser le rôle que pouvaient jouer les diffé¬ rentes espèces, dans le paludisme local, d’établir l’importance de l’endémie immédiatement avant que ne fut entreprise la lutte méthodique contre les anophèles adultes et leurs larves qu moyen des produits insecticides comme le D.D.T. Ce programme exécuté en juillet-aout 1948 fait l’objet du premier rapport de M. Toumanoff ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE 4 Par les soins du Service de Santé local, sous la direction du Docteur Jaujou, cette lutte s’est poursuivie de 1948 à 1953 avec l’aide partielle de la Fondation Rockefeller, et elle doit être exposée dans un rapport que le Service d’Epidémiologie du Ministère se réserve d’adresser à l’Orgonisation Mondiale de la Santé. En tout état de cause il importait, au bout de cinq années d’une lutte régulièrement poursuivie, de déterminer la composition de la faune anophé¬ lienne résiduelle afin de connaître le donner que pouvaient présenter les espèces subsistantes en cas d’arrêt provisoire de cette lutte. Il importait également de rechercher l’existence possible de foyers d’onopbélisme dangereux ou susceptibles de le devenir, dans des localités qui n’avaient jamais été traitées par le D.D. T., c’est-à-dire de reconnaitre le peuplement anophélien des sites montagneux et le déplacement des espèces dangereuses de la plaine vers la montagne. A la lecture du deuxième rapport du Docteur Toumanoff on pouro aisément se rendre compte que le maculipennis, espèce danqereuse, a paru être en plus arand nombre dans les montaqnes qu’au cours de la première prospection et que le danger éventuel d’autres espèces dont l’importance pourrait avoir été sous-estimée qu cours des précédentes enquêtes n’étoit pas à néoliger. Peut-on, après ces cinq années de lutte, parler d’une « éradication » du paludisme en Corse ? Ce serait prématuré, à potre sens, de l’affirmer. mais il serait également contraire à la vérité et peu équitable de ne pas reconnaitre sinon le bien-être du moins le soulagement qui a été procuré aux habitants par le « house paiptina ». L’éradication ne pourra être obtenue que le jour ou en dehors de ces mesures, à effet limité dans le temps et dans l’espace, pourront être effec¬ tués certains travaux qui, en modifiont le cours des eaux et en réglant leur débit, en drainant les eaux stagnantes, permettront de remettre en culture notomment cette plaine orientale qui constitua jadis le grenier de Rome. Seul département français qui présente des terres encore inhabitables. la Corse peut-elle espérer un jour bénéficier du même traitement de foveur que la Sologne et les Landes ? La tache parait lourde, car le territoire est vaste. Mais faut-il rejeter a priori tout essai, et « dans une zone pilote » ne pourrait-on pas créer sur le chemin des torrents, dans leur parcours montagneux, des bassins de retenue, drainer ainsi avec quelque chance de succès la plaine sous-jacente et planter des vergers là où n’existe que le maquis ? La tache est longue: elle est onéreuse pour nous: elle apparait rentable pour nos enfants, Elle ne peut être accomplie qu’au prix de longs efforts ardemment soutenus. Qu’importe ! Il n’est que d’entreprendre. Insere. Dopbni, piros: carpent tua poma nepotes. Doteur CANDIOTTI. Médecin général de le Marine du Cadre de Réserve. Secrétaire général de l’I. N. H. INTRODUCTION En 1947 il fut décidé, dans le but de lutter contre l’epidémie palastre en Corse, d’effectuer une enquête entomologique préalable. Celle-ci s’avé¬ rait indispensable pour organiser de facon efficace, la destruction des opo¬ phétipés par le D.D.T. L’Institut Notional d’Hygiène me confia la charge de deux missions malarioloqiques qui furent poursuivies l’une en aout, l’autre en octobre¬ novembre 1947. La lutte ontionophélienpe qui fut entreprise par la suite fut contrôlée au point de vue entomologique, grâce au concours de l’Office des Recher¬ ches Scientifiques d’Outre-Mer, par MM. Adam et Hamon jusqu’en 1950. mais ce contrôle ne put être paintepu à partir de cette date. Il est apparu intéressant de comparer en 1953 les résultats obtenus à ceux que nous rapportions de nos missions de 1947. C’est pourquoi l’Ins¬ titut National d’Hygiène nous contia une nouvelle enquête qui a été effec¬ tuée en qout 1953. Ele a porté non seulement sur les régions déjà pros¬ pectées en 1947, mais aussi, à la demande de la Direction départementale de la Santé de la Corse, sur certaines localités non encore traitées où la présence de moustiques et occès de fièvre avait été signalée. Ces localités devant faire l’objet d’upe enquête épidémiologique au mois d’octobre, il convenait d’y effectuer préalablement des observations entomologiques. 1"Institut National d’Hygiène a pensé qu’il serait intéressant de réunir en une même monographie les résultats de nos enquêtes de 1947 et de 1953. On trouvera donc ci-après, d’une part les résultats des enquêtes épidémioloqiques et entomologiques des mois d’août, octobre et novembre 1947, d’autre part, ceux de la mission de 1953. Cette dernière nous a permis, de plus, de visiter certaines régions particulières de la Corse, afin d’y rechercher l'’existence d’autres insectes vecteurs de maladies infectieuses (phlébotomes et tiques) et d’en effec¬ tuer la récolte en vue de leur étude ultérieure à l’Institut Pasteur. Grêce à la fondation Rockefeller, que nous remercions vivement, nous avons pu nous adjoindre un aide technique. Pendant la période comprise entre 1948 et 1953, la lutte contre le paludisme en Corse a été menée avec viqueur par les Services de la Direc¬ ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE 6 tion départementale de la Santé de la Corse, sous l’impulsion de la Direction de l’Hygiène publique et des Hôpitaux du Ministère de la Santé. Les résultats acquis ont été régulièrement publiés par la Direction départementale et doivent faire l’objet d’un rappart à lO M.S. Aussi n’y ferons-nous qu’une brève allusion. Il est certain que, malgré les importants résultats obtenus, l’epidémie palustre en Corse mérite toujours une grande attention. La lutte anti¬ anophélienne exige une surveillance du comportement des moustiques avant. pendant et après la compagne. Certes, ce contrôle permanent nécessite des moyens importants, mais les résultats obtenus en Sardaigne, même après la cessation de l’activité de l’E.R.L.AS. S., montrent tout leur intérêt, Il nous parait souhaitable que soit instituée en Corse une organisation entomo¬ logique permanente pour la recherche des anophélinés. En terminant, il nous est porticulièrement agréable de remercier tous ceux qui, par leur concours, nous ont facilité la tache, et en premier lieu le Docteur Jaujou. Directeur départemental de la Santé de la Corse. Tant en 1947 qu’en 1953, il a mis à notre disposition les moyens indispensables pour mener à bien notre mission, et nous lui en sommes porticulièrement reconnaissants. Nous avons apprécié également l’aide trouvée auprès de M. Rogeau lors de notre mission de 1947. Enfin, le Service épidémio¬ logique du Ministère de la Santé, et, en particulier, le Docteur Lucien Bernard ont bien voulu s’intéresser à nos recherches et ont droit également à nos remerciements. Première Enquête épidémiologique et Entomologique (Août 1947) (En collaboration avec le Docteur Jaujou) Dans une brochure intitulée « Le Paludisme en Corse » M Léger (191 1) a retracé l’historique de l’étude de cette affection et a présenté les faits précis concernant épidémiologie du paludisme dans ce pays. Cet auteur a pu préciser non seulement, le degré de l’endémie palustre sur les côtes orientales et occidentales de l’ile, mais a fait ressortir, la variation de l’index paludéen en fonction des diverses saisons de, l’année. Dans son étude, Léger s’est surtout attaché à recueillir les faits con¬ cernont la nosologie palustre, Il n’a accordé qu’une place tout à fait limitée aux investigations entomologiques et s’est borné à effectuer quelques cap¬ tures d’Anophélinés, qui permirent néanmoins d’établir une corrélation certaine entre l’abondance des Anophélinés et la gravité de l’affection palustre. Ce n’est qu’en 1921 que Boubaud et Léder (17) après une courte mais féconde mission, rapportèrent des faits précis concernant l’infection des Apophélinés par hématozoaire du ’paludisme, et leurs rapports avec l’homme, Ils, notèrent d’autre part l’existence du paludisme, sur la côte occidentale considérée auparavant, comme à peu près indemne. Edmond et Etienne Seraent en 1922 avec Dopotien (27), ont égale¬ ment prospecté rapidement la Corse et ont précisé l’intensité de l’infection. tont chez la population que chez les moustiques. Depuis lors, une mission de la Fondation Rockefeller, dirigée par le P° Bruppt, s’est livrée en Corse à une étude suivie, tont sur les mopifes¬ tations de l’endémie palustre que sur la propbylaxie, opti-opopbéliepne. La découverte par Falleroni au sein de l’espèce A maculipennis de diverses races biologiques se différenciant par l’ospect de leurs œufs, o incité Golliord et Soutet (qui furent les principaux collaborateurs de Brumpt) à apporter des précisions sur la composition rociole de la foune onophélienne corse. Ils ont constaté, en effet, l’existence en Corse de plu¬ sieurs races, notamment de A, moculipeppis : lobropchig, elutus, et mes¬ seg : ils ont noté que les roces lobropchie et elutus y prédominent (3). l’existence et la prédominance en Corse de ces deux dernières ano¬ phèles, considérées comme particulièrement dangereuses, permettent de comprendre la transmission du paludisme et le maintien dans ce poys de l’endémie palustre à un degré élevé. ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE 6 La constatation de l’existence en Corse des races anophéliennes dan¬ dereuses, à tendance onthropophile, est venue confirmer une constatation déja ancienne de Roubaud et Léder, selon laquelle l’A, moculipennis de ce poys manifeste « une prédilection très nette à l’égard de l’espèce humoine ». l est impossible de rapporter ici, même sous une forme abrégée, les importantes données, acquises dans le domaine de l’étude du paludisme par les divers chercheurs qui s'y sont attachés. On trouvera, dans leurs travaux, les chiffres impressionnants se rapportant à l’examen des index nosologiques, et aussi les quelques observations faites sur la biologie apo¬ phélienne. Il semblerait, ou premier abord qu’il ne soit même plus nécessaire de revenir à l’étude de l'affection palustre en Corse après un effort si impor¬ topt. On doit toutefois dire que le paludisme est une affection dépendront étroitement des conditions démographiques et sociales. Les événements de ces dernières années, et plus particulièrement la guerre et ses conséquences. n’ont certainement pas été sons action sur l’endémie palustre en Corse. En effet, la présence pondent un certain temps, sur le territoire de la Corse. de troupes d’occupation italienne et allemande, puis des importants con¬ tingents de l’armée alliée de libération, ont eu certainement un effet sur le paludisme, par l’apport passager mais important, de réservoirs de virus Le ralentissement et la suspension pendant un certain temps de la lutte antilarvaire et de la prophylaxie médicamenteuse, conduite par le Service de Santé de la Corse, ont pu également influer sur l’endémie palustre. Ce n’est donc pas pour vérifier ou compléter les faits antérieurement acquis, mais pour obtenir des éléments de comparaison avec les données antérieures, que cette première mission molorioloqique si été décidée. sous l’égide de M. le Ministre de la Santé publique et de la Population, por l’Institut National d’Hygiène. Cette mission devoit apporter des précisions sur l’état actuel de l’endémie palustre, indispensables pour entreprendre la lutte ontionophélienne par une méthode moderne, celle de la destruction des insectes ailés, par l’insecticide D.D. T. dans les lignes qui vont suivre, nous indiquons les résultats obtenus au cours d’une mission d’étude d’une courte durée, accomplie au mois d’aout 1947. PREMIERE ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE ENGUETE ÉPIDÉMIOLOGIQUE RÉGIONS PROSPECTÉES Nous n’avons visité, ou cours de notre première enquête, qu’un certain nombre de points de la côte occidentale et de la côte orientale de l’ile. Sur la partie occidentale de l’ile, notre attention s’est portée tout d’abord sur l’étude de la ville d’Ajaccio, ou plutôt de sa partie périphé¬ rique. C’est ainsi qu’un sondqde a été effectué dans le quartier d’Amo¬ donoccio, qui se trouve sur la route conduisant vers Mezzavio. Nous avons prospecté ensuite le village de Mezzavia se trouvont à 10 tm du centre urbain d’Ajaccio. Suartella et Pisciatella (qux obords de la propriété Biarchetti): ces trois localités sont déjà éloignées de la mer et se trouvent sur un terrain surélevé. Afin de ne pas limiter les sondages aux points relativement éloignés de la mer nous nous sommes rendus également à Porto et avons visité les habitations de bergers de Liomone, sur la route conduisant à Porto Cette prospection nous a permis d’avoir une idée générale sur le paludisme et l’anophélisme, à proximité de la mer et à une certaine distance. sur la côte orientale, nous avons visité tout d’abord le village de Bordo puis Cosobiondo et Ghisopocia, ces dernières localités ayant déjà fait l’objet d’études malarjologiques approfondies de nos prédécesseurs. Notre dernière visite fut pour Porto-Vecchio, ou a séjourné pendant plusieurs années la mission antipoludique du P° Brumpt. COTE OCCIDENTALE Ce sondage épidémioloqique rapide ne permet évidemment pas de conclusions définitives. Les résultats donnent néanmoins une idée géné¬ rale sur le paludisme d’été dans diverses localités, avant la lutte anti¬ anophélienne. Aiaccio (quartier d’Amodonocio). — Nous avons pu examiner le sang de 8 enfants pris au hasard et de 2 adultes. Au moment de notre visite, une femme âgée de 35 ans a été trouvée en plein accès. Tous les autres habitants ne présentaient pas d’accès, mais, d’après les renseigne¬ ments, accusaient de temps à autre des manifestations fébriles. Les résultats des examens de sang et des index spléniques des habi¬ tants de ce quartier sont rapportés ci-dessous : ANOPHEUISME ET PALUDISME EN CORSE 10 Comme on peut le voir, 5 enfonts sur 8 ont été trouvés intectés soit 60 2 2A, et 3 sur 8 (375 26) ont été trouvés porteurs de qomêtes Les deux adultes examinés, dont un en état fiévreux, ont été trouvés por¬ teurs de l’hématozooire et présentaient simultanément des schizontes et des gamêtes. Un fait tout à fait curieux a été noté au cours de nos examens : c’est la présence, chez un enfant apparemment en bonne santé et n’ayant pas d’accès, de nombreuses rosaces de Pl, vivax. Si, comme on le sait, la pré¬ sence des schizontes n’entraine pas forcément l’état fiévreux, celle des rosaces s’accompagne généralement de fièvre. Le cas doit donc être con¬ sidéré comme tout à fait exceptionnel et semble dépoter chez l’enfant un état de prémunition tout à fait remarquable. Cet enfant de 12 ans jouait. en effet, dans le jardin, et ne présentait ni fatigue, ni état fébrile, malgré la présence de l’hémotozooire en pleine évolution. Le tableau ci-dessous montre le pourcentage d’infections pour l’en¬ semble des personnes examinées : Il ressort de ces chiffres que, dans ce quartier de la ville, 80 6% d’in¬ fections par le paludisme peuvent être observées à la fin du mois d’aout. et qu’à cette infection correspond un index gamétique très élevé (50 26). L’examen de l’index splénique permet de révéler 12 5 %% de splépo¬ méaalies. Si l’on prend en considération, comme l’avoit déjà poté Léger que le paludisme en Corse, comme du reste dans le bassin méditerranéen en général, ne s’accompagne pas d’un index splénique très élevé, le pour¬ centage obtenu est assez important. Mezzovia. — Dans cette importante agglomération, nous avons eu la chance d'examiner un plus grand nombre d’enfants et d'adultes. Les résul¬ 11 PREMIERE ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE tats, qui sont exprimés dans les tableaux ci-dessous, ont été toutefois peu cohérents : Comme on peut le voir, un seul enfant a été trouvé infecté sur 13 exa¬ minés (77 26) : il ne présentait dans le sang que de très rares schizontes. Parmi les adultes, sur 6 sujets examinés, un seul était portéur de l’hémoto¬ ooire, les gam̂etes étaient rares dans son sang. Le tableau ci-dessus montre que, dans l’ensemble, 10,50% d’infections ont été trouvés a Mezzavia, avec seulement 5.2 96 de sujets porteurs de gamêtes. A cette infection très faible, correspondait un index splénique nul. Il apparait donc que le degré du paludisme peut varier dans de longues limites, même dans des localités peu éloignées les unes des autres, telles que Mezzovia et Amadonoccio. Liamone. — dans cette localité ou n’existent que quelques maisons de bergers, nous sommes arrivés au moment ou, dans une maison se trou¬ vant au bord de la route, 4 habitants sur 6 présentaient un acces de fièvre. 12 ANOPHEUISME ET PALUDISME EN CORSE Tous les sujets malades étaient porteurs d’hémotozooires, malgré la prise de quinine préalable. D’autre part, 2 enfants sur 3 ont été trouvés atteints de splénomégalie. Porto. — Dans cette localité, d’où provenaient des plaintes réitérées au sujet du paludisme, nous avons pu examiner 6 enfants et 4 adultes Les resultats de ces examens sont présentés ci-dessous : Deux enfants sur 6 examinés étaient porteurs d’hématozoaires, dont l'un de schizontes et l'autre de gamèes. Dans deux cas, l'infection n'était PREMIERE ENQUETE EPIDEMIQLOGIQUE que très faible. Toutefois, en raison du petit nombre de sujets examinés. le fait qu’il y ait deux infections sur six démontre l’existence du palu¬ disme à Porto. 13 COTE ORIENTALE Padulella. — Les prises du sang ont été faites chez 6 enfants et l adulte. Voici les résultats de ces examens : Deux enfants sur 6 étaient porteurs de Pl. vivax : l’adulte était infecté par Pl. folciporum. Chez un des deux enfants infectés, les gamêtes de PI. vivox étaient, accompagnés d’assez nombreux schizontes. Casabiand. — Nous avons examiné le sang de 14 enfants, et voici les résultats : Voici les résultats obtenus : ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE 14 Six enfants sur 14 ont été trouvés porteurs d’hémotozoaires, dont un porteur de gamêtes : 2 adultes sur 3 étaient infectés de Pl. vivax : chez up de ces sujets (agé de 10 ans), de rares rosaces de vivax ont été décelées et, cette fois-ci, comme chez l’enfant d’Amadonaccio, sons accès apparent Ghisonaccia. — Dan cette ville réputée très impaludée, 15 enfants ont été examinés pour la recherche d’hémotozoaires, ainsi que 16 adultes Sur 15 enfants, 7 ont été trouvés porteurs d’hématozooites. Deux cas sur 7 étaient dus 9 PI. folciporum, les autres è Pl. vivax. Un seul enfant sur 15 était porteur de gamêtes. L’infection des adultes fut plus faible, 4 sur 16 étaient infectés (2 PI toiciporum, 2 PI, vivox). Porto-Vecchip. — L’examen du sang n'a été fait qu’a Georgeville propriété abandonnée, se trouvont en dehors de la grande agglomération où réside une famille composée de 6 personnes, dont 4 enfants mineurs Le résultat des examens de sang de ces enfants est rapporté ci-dessous: Chez 2 enfants sur 4. l’hématozoaire a été décelé, dont un cas de PI. vivox et un de Pl, falciporum. Un enfant sur 4 présentait une grosse rote PREMIERE ENQUETE EPIDEMIOLOCIQUE ANOPTIEUISME ET PALUDISME EN CORSE 16 Les recherches entomologiques effectuées parallèlement à l’enquête épidémiologique ont permis de relever un certain nombre de faits qui méritent d’être signalés. ENQUETE ENTOMOLOGIQUE COTE OCCIDENIALE Ajaccio (quartier d’Amodonaccio). — Dans ce quartier ouest comme nous l’avons indiqué de nombreux enfants, pris au hasard, présentaient l’hémotozoaire dans leur sang, nous avons recherché les larves d’Ano¬ phélipés : 1° Dans les bas-fonds marécageux peu profonds, parcourus par un ruisseau et se trouvant à gauche de la route conduisant à Mezzavio : 2° Dans les coniveaux qui bordent la colline surplombant la même route à droite et qui servent à l’évacuation des eaux de pluie. A l’époque de la prospection, la majorité des larves récoltées étaient au stade L. quelques-unes seulement ont pu être déterminées et une seule apportenait à l’espèce maculipennis. Nous n’avons pu toutefois, préciser de quelle race d’A, moculipennis il s’agissait. Plusieurs autres larves étaient celles d’A, cloviaer La capture d’adultes dans les habitations du voisinage a été négative. Dans ce quartier, les habitations sont éloignées les unes des autres et la capture des Anophètes adultes s’avère difficile, à cause de leur très grande dispersion. Mezzavia. — Les larves ont été recherchées dans les bassines se trou¬ vant près de l’aqueduc, ainsi que dans des flaques d’eau d’origine vrai¬ semblablement récente. La recherche d’adultes fut négative. Porto. — Le gite principal est constitué par le bras mort de la rivière de Porto et de multiples trous d’eau à végétation abondante : la rivière se trouvant en grande partie à sec, nous avons pu récolter dans ces gites de nombreuses larves d’Apophélinés, dont la Bluport étaient au stode 1. Sur quatre larves capturées au stade IV, il y avait : trois A, moculipennis et une A, cloviger. La capture, du reste très rapide, d’adultes dans les habitations a été négative Liamone. — dans la plaine marécageuse de Liomone, les habitations très éparses, où logent les bergers, sont fortement infestées d’Apophélinés. En effet, le terrain marécageux qui borde la route conduisant à Sagone est particulièrement propice au développement des larves d’Anophélinés. Nous avons décelé de nombreuses larves d’A, maculipennis La capture d’adultes dans la maison d’un berger a permis de récolter de nombreux Anophélinés. La première capture, effectuée le 21 aout, pendant 374 d’heure environ, a rapporté 36 Anopbélinés: la seconde, de 1 b. 172, faite le 24 aout a rapporté 44 Anophélinés. lobronchig. PREMIERE ENQUETE ENTOMOLOGLQUE 17 Les Anophélinés capturés appartenaient à l’espèce A maculipepnis et à celle A clovioer, et la plupart étaient gorgés de sang. L’épreuve de la ponte effectuée à Aiaccio a permis d’obtenir 8 pontes de A. maculipepnis labronchig. Une autre épreuve, faite à Paris, a fait ressortir l’existence, ̀Liomone également, de A sochorovi (A elutus). COTE OBIENTALE La trop courte durée de la prospection ne nous a permis que les cap¬ tures d’Anopbètes adultes sur la côte orientale. Lieux de capture : Bordo. Padulella. Cosobiando. Ghisonoccia et Porto-Vecchio. Ce n’est que dans cette dernière localité que fut faite une capture de larves. Borao. — La capture d’adultes n’a pas été faite dans le village même. mais dans une maison au bord de la route conduisant de Bastia à Casa¬ mozz. Dans cette maison, 56 Apophèles ont été capturés sans difficulté en une heure environ. Plusieurs Anophélinés ont été trouvés gorgés. Quelques¬ uns contenaient des œufs murs. L’épreuve de la ponte, qui a porté sur 8 femelles a permis de constater qu’il s’agissait de A, sachorovi (A, elutus) dans tous les cas. Il est curieux de constater qu’aucune femelle de lobronchige n’a été décelée dans le lot des femelles capturées. Padulellg. — Nous n'avons capturé que 5 femelles, dont 3 ont pondu. C’étaient des femelles d’A, maculipennis lobronchige. Cosobionda. —- Nous avons récolté 32 Apophèles et toutes les femelles qui ont pondu étaient des femelles de A, sacharovi. Ghisonaccia. — Nous y avons trouvé seulement A, maculipennis L’INTECTION DES ANOPHÉLINES Leurs affinités trophiques Pendant notre séjour a Ajaccio et après notre retour à Paris, nous avons effectué quelques dissections d’Anophélinés. Nous avons fait égale¬ ment quelques réactions des précipitines pour identifier la nature du sang ingéré par les Anophélinés. Les Anophèles disséqués se réportissaient ainsi Parmi les femelles disséquées, upe, copturée à Liomone, o été trouvée infectée contenant 6 sporocystes sur la paroi stomocale. Cette femelle a été disséquée après avoir déposé des oeufs du type labranchiae. Aucune ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE 18 femelle, sur les 12 provenant de la côte orientale, n’a été trouvée porteuse d’hémotozoaire. Les réactions des précipitines ont été faites sur : 18 femellès de A moculipennis capturées à Liomone. 14 femelles de A, maculipennis capturées à Bordo. l femelle de A. moculipeppis capturée à Cosobiando Sur 18 femelles de Liomone, 15 ont accusé la réaction des précipitipes avec le sérum anti-homme, soit 83, 33 %. Parmi les 14 femelles gorgées, récoltées à Borao, 12 étaient gorgées de sang humain. Notons que 3 femelles de A, cloviaer contenaient du sang humain. ll faut ajouter que A, maculipennis, dont des femelles non gorgées ont été capturées dans diverses localités, ont, dans la majorité des cas, refusé le sang du lapin ou du cobaye sur lesquels nous avons essayé de les nourrir Cette constatation, rapprochée des résultats de la reaoction des précipitines. dénote qu’A, roculipennis lobranchig aussi bien qu’A, sochavori présente une anthropophitie tout à fait remarquable Deuxième Enquête Epidémiologique et Entomologique (Octobre-novembre 1947). (En collaboration avec M. Rageau) L’enquête, ou plutôt le sondage d’août 1947, permis de faire des constatations intéressantes sur le degré du paludisme pendant la période définie par Léger (1913) comme une « période de chaleurs ». Cet auteur 9 note, en effet, que l’état de l’endémie palustre en Corse, pendant la période « précédant les chaleurs », celle des « chaleurs » et celle « d’oprès les choleurs », atteste une différence potable. Notre rapide prospection du mois d’aout devait être suivie d’une enquête plus approfondie qui fut fixée du 15 octobre qu 15 novembre Cette deuxième enquête devait fournir des indications sur les manifestations du paludisme à l’époque où cette affection présente, d’après Léger (1), une sensible décroissance. Nos recherches ont revêtu, cette fois-ci, l’allure d’une véritable enquête qui a porté sur 48 localités de la côte occidentale et orientale, aussi bien en plaine qu’en région montagneuse. Nous avons visité la plupart des localités qui ont été prospectées par nos prédécesseurs et aussi un certain nombre de régions qui n’avaient pas été étudiées antérieurement Nous nous sommes toujours efforcé d’établir une liaison étroite entre les enquêtes nosologique et entomolooique. dans la plupart des endroits prospectés nous avons effectué l’examen de l’index splénique, les prises de sang et la recherche des Anophélipés. Les éléments acquis au cours de la prospection de courte durée faite au mois d’aout, comparés à ceux de cette nouvelle enquête, sont toutefois suffisants pour donner une idée générale de la distribution géogrophique de ces diverses races et espèces, sur le territoire, de l9 Corse Dans notre exposé nous relaterons d’abord les données épidémio¬ logiques relevées dans divers endroits de la Corse, pour rapporter ensuite les constatations entomologiques. Nous croyons utile toutefois, avant d’obor¬ der l’exposé de nos résultats, de donner un bret apercu sur la technique d’enquête que nous avons adoptée, au cours de pas investigations. Notons que cette technique a éte surtout inspirée par celle préconisée par le pro¬ moteur des recherches épidémiologiques sur le paludisme : S. R. Cristo¬ phers (2). Cette technique devait tout particulièrement tenir compte des conditions locales, tant au point de vue épidémiologique qu’entomologique. 20 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE Du point de vue épidémiologique, il était absolument nécessaire, en pro¬ cédont à des prises de sang systématiques et à l’étude de l’index splénique des enfants des écoles, de tenir compte, pour chaque enfant, de ses anté cédents et de ses séjours antérieurs dans des localités autres que celle ou il était examiné. Cette condition était particulièrement importante pour la Corse, surtout actuellement car, d’après l’opinion générale, l’affection palustre semble avoir gagné des régions où elle n’existait pas auparavant. Il fallait donc, tout d’abord, dissocier les cas de paludisme véritablement autochtone de ceux qui ont pu être contractés ailleurs. C’est pourquoi nous avons adoptés dans notre enquête les feuilles de relevé direct de l’enquête épidémiologique sur lesquelles, pour chaque enfant examiné, sont notés ses antécédents et séjours antérieurs En présentant, pour chaque localité où nous avons effectué notre enquête, les résultats globaux des index splé¬ nique et plasmodique, nous rapportons aussi les constatations qui résultent de l’interrogatoire des enfants examinés, effectué par les instituteurs qui nous ont aidé dans notre tâche. Pour la mesure de l’index splénique, nous nous sommes conformés ̀ la technique de E. Sergent. Si nous nous sommes imposés de procéder à une enquête épidémio¬ logique aussi détaillée, c’est surtout dans le but de comparer les résultats acquis avec ceux qui résultaient de la capture des Apophèles. Il est impos¬ sible, en effet, de se faire une idée exacte du rôle vecteur effectif d’une espèce anopbélienne donnée, sans avoir un contexte épidémiologique précis se rapportant à la même époque de l’année Les examens hématologiques ont été pratiqués simultanément sur frot¬ tis et gouttes épaisses: les infections étaient souvent, très discrêtes tun parasite pour cent champs) et ont, exigé, pour être dépistées, une étude très attentive des étalements de sang. Du point de vue entomologique, notre technique était celle couram¬ ment utilisée au cours des enquêtes sur le paludisme. Elle consistait a recenser les gites anaphéliens permanents dans chaque localité étudiée à décrire la configuration des terrains explorés, à rechercher les larves d’Apophèles dans les divers gites et à capturer les adultes Malheureusement, l’ampleur de la tâche à accomplir dans les 48 loca¬ lités visitées ne nous a permis d’effectuer qu’une enquête entomologique relativement sommaire. Nous étions, par ailleurs, dènés en certains endroits par la pluie, au cours de nos prospections larvaires. Malgré ces difficultés, nous avons pu faire un certain nombre d’obser¬ vations entomologiques intéressantes et établir une carte approximative de la distribution géographique des espèces et races anaphéliennes, en Corse Le voyage effectué en Sardaigne, sur l’invitation de la Fondation Rockefeller, nous a permis de compléter notre documentation entomolo aique, grâce aux renseignements, très aimablement communiqués par M. le D° Aiten, chef de service d’Entomologie de l’E.R LAAS, qui effectua des prospections eptomologiques en Corse, en 1944. Il faut dire, du reste, que l’époque de notre seconde prospection n’a pas été choisie par nous, mais qu’elle était conditionnée par la nécessité d’autres espèces du bassin méditerranéen. DEUXIEME ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE 21 de fournir aussi vite que possible une documentation sur l’épidémiologie du poludisme en Corse. Il fallait, en effet, procéder ropidement à une enquête, afin de fixer les endroits où devrait être effectuée, en premier lieu. la lutte contre les moustiques adultes, prévue par le service d’Epidémiologie du Ministère de la Santé Publique. Les résultats ne se rapportent donc qu’ l’époque à laquelle l’enquête a été effectuée et ne peuvent être comparés qu’à ceux obtenus par nos prédécesseurs pendant la même soison. L’au¬ tomne étant une saison où décroit le paludisme, les chiffres que nous rapportons sont au-dessous de ceux qui caractérisent réellement l’affection palustre. S’il en est ainsi du point de vue posologique, les constatations entomo¬ logiques faites à cette époque de l’année ne sauroient être considérées comme constantes, car le comportement biologique des Anophélinés en automne, diffère sensiblement de celui qu’on observe au printemps et ep plein été. Il follait donc s’attendre à ce que la composition de la faune anophélienne présente des particularités en cette saison de l’année. On pouvait prévoir, en outre, que les recherches eptomoloaiques s’avéreraient particulièrement difficiles, car l’époque de notre prospection correspondoit au moment où l’activité reproductrice des Anophélinés subit un arrêt caroc¬ téristique pour la plupart des races d’Apophèles moculipepnis, et aussi ENQUETE PIDÉMIOLOGIQUE Nous nous sommes conformés, pour effectuer cette enquête, aux indi¬ cotions du D° Joujou. Directeur départemental de la Santé de la Corse, qul nous a apporté une aide précieuse dans l’établissement de l’itinéraire de notre mission. Grâce à sa connaissance approfondie du pays et des localités où le paludisme sévit avec le plus d’intensité, nous avons pu visiter les centres les plus importants du point de vue épidémiologique. Pour la commodité de notre exposé, nous diviserons la Corse en plu¬ sieurs régions, d’après leur physiographie, celle-ci avant une influence indéniable sur l’épidémiologie du paludisme. Nous ne nous bornerons pas, comme nos prédécesseurs, à étudier d’une part, toutes les localités de la région occidentale de la Corse et, de l’autre toutes celles de la région orientale, mais nous distinguerons, pour chaque unité géogrophique, les zones côtières basses des zones intérieures plus ou moins montagneuses. C’est ainsi que nous étudierons successivement : 1° La côte occidentale de la Corse où nous avons prospecté six loca¬ lités : Ajoccio. Soqone. Tiuccia, Porto. Bostelicoccia et Portichio. C’est une région de plaines littorales étroites et plus ou moins vallonnées Le villoge de Porto qui se trouve dans un site plus montagneux, mais l'estuaire d’une rivière doit être mis à part. 2° La région montoagneuse de l’ouest comprenont les localités de Cor¬ dese. Piopo. Afo. Colcotoooio Apetto Sori d’Orcino. Soint-André dOr¬ ANOPHEUISME ET PALUDISME EN CORSE 22 cino. Arro. Cannelle. Coanocoli, Pila canale, Saipte-Morie de Siché, Fros¬ seto. Guitera-les-Boins, les six derniers centres étant situés dans la zone intérieure de la Corse. 3° La région côtière du sud où nous avons visité sur la côte ouest les ports de Propriano et Bonifocio, ainsi que le villoge de Piopottoli : sur la côte est,. Porto-Vecchio et ses environs. 4° La région intérieure du sud ou notre enquête a porté sur les loca¬ lités de Sartène et Tivarella de Fiaori à l’ouest, Sotta. Lecci et Conço à l’est. 5° La région côtière du Nord. Nous avons prospecté dans cette région les trois ports de : Colvi, lle Rousse et Soint-Ftorent ainsi que leurs environs. 6° Une localité montagneuse du nord de la Corse : Urtoca, mérite d’être étudiée à part. 7° Les basses vollées de la Corse orientale. Nous n’avons parcouru que la vallée du Golo où nous avons visité les villages de Ponte-Leccia et Borchetto. 8° La plaine côtière orientale basse et marécageuse qui s’étend de Bastia à Solenzard. Nous y avons étudié successivement les centres de Bostio, Furiopi, Borao. Biqualio, Lucciong. Cosomozzo, Folelli, Podulello. Cosobiondo. Aléria. Ghisonoccia et Solenzoro. COTE OCCIDENTALE DE LA CORSE Ajaccio. — Au cours de cette nouvelle prospection, nous avons cru intéressont de faire une étude plus approfondie du centre urbain d’Ajaccio. Notre attention s’est particulièrement portée sur l’examen des élèves de l’école de Costelvecchio où sont, réunis les enfants des quartiers : Chôtequ Boccioni. Costelvecchio, Padule, Amodonaccio et Caroboccia. Ces quar¬ tiers avoisinent, en effet, les terrains marécageux du quartier Amodonoccio et les jardins maraichers de la route de Podule où existent de nombreux gites onopbhéliens. Dans cette école, nous avons examiné 200 enfants. L’examen des rotes des enfants, effectué par le médecin scolaire. n’a donné qu’un index splénique égal à 0. Toutefois, les examens de sang ont permis de relever 38 cas d’infection par l’hématozoaire du paludisme, soit au totol un index plasmodique de 19 %. Sur ces sujets. 5,5 % étaient, porteurs de Plosmodium vivox et 13 %6 de Pl. falciparum. L’index gamétique n’atteignait que 0,5 %. Parmi ces enfants, un grand nombre ont fait des séjours à l’intérieur, soit à la montagne, soit dans des localités côtières connues comme impaludées. Toutefois, sur ce nombre. 6 enfants porteurs d’hématozoaires (PI. folciporum) peuvent être qualifiés de sédentaires absolus, Il apparait donc que ces enfants, ainsi qu’un arond nombre de ceux qui n’ont vécu que dans la montagne, ont contracté le paludisme sur place. Saaone. — Dans cette localité, réputée depuis longtemps comme très impaludée, nous avons examiné tous les enfants fréquentant l’école. Sur un nombre de 9 enfants, 66,6 0% ont présenté de grosses rates et 44,44 96 DEUXEME ENQUETE EPIDEMIOLQGIQUE 23 étaient porteurs de Plosmodium. Les espèces d’hématoxoaires furent dans un tiers des cos Pl. vivox et, dans 11 % des cos. Pl. folciporum. Aucun porteur de gamêtes n’a été décelé pormi ces enfonts. Sur 12 adultes. 16 2% ont été porteurs d’hématozoaires, dont la moitié de Pl falciporum et la moitié de Pl. vivOx. Aucun n’était porteur de gamêtes Tiuccia. — Dans cette localité visitée un dimanche les enfants de l’école n’ont pu être examinés. Chez un seul sujet âgé de 12 ons et séjour¬ nant depuis huit mois à Tiuccia, nous avons décelé l’infection à Pl. vivox Sur 8 adultes examinés, deux ont été trouvés porteurs de schizontes, dont un de Pl. vivox et loutre de Pl. falciparum. La constatation de l’intection chez l’enfant précité dépote l’existence ̀ liuccia d’un paludisme autoch¬ tone certain. Potto. — La rédion de Porto est réputée comme très impaludée L’en¬ quête, portont sur 13 enfonts et 32 adultes, a révélé chez les premiers up index splénique de 58,3 % et un index plasmodique de 23 2 : chez les seconds, un index plasmodique encore plus élevé : 34,3 %6. Trois enfonts ont été trouvés impaludés : 2 par Pl, vivax et 1 par PI, talciparum, Sur 15 adultes paludéens, 7 étoient porteurs de schizontes de Pl. vvox, 7 de schizontes de Pl, folciporum (index qométique : 93 %). Nous avons observé un cos d’infection mixte à Pl. folciparum et vivox Parmi ces paludéens, quatre au moins peuvent être qualifiés de sédentaires absolus, ce qui montre bien que cette localité est un important foyer d’ep¬ démie palustre. Bastelicaccia. — Dans cette localité, moins montagneuse que les pré¬ cédentes et d’altitude plus faible (30 à 40 m) bien qu’assez accidentée. nous avons exominé les enfonts de deux écolès, celle de Fontanoccio où 20 prises, de sapa ont été pratiquées, et celle de Bottacina où nous avons effectué 3l prises de sond. A Fontanaccio, 9 entonts sur 20 ont été trouvés porteurs d’hématozogires dont l de Pl. vivox et 8 de Pl. folciparum. Un de ces paludéens était porteur de gamêtes de Pl, folciparum, Plusieurs enfapts avoaient d’ailleurs fait des accès palustres. Un seul enfant por¬ teur, de Pl, tolciparum pouvait être considéré comme sédentaire absolu. les quatres avaient séjourné à Bostelico, localité située très à l’intérieur de la Corse. A Bottacina, 6 enfants sur 31 examinés étaient atteints de palu¬ disme, 3 porteurs de schizontes de Pl. vivax, et 3 porteurs de Pl. falciparum (qucun porteur de qomêtes). Deux des enfants atteints étaient sédentaires. deux étaient allés à Bostelica. L’index plaspodique moyen pour ces deux écoles est considérable il s’élève à 294 96. Cette localité, qui possède en outre des autres onopbé¬ liens typiques, doit être considérée comme sérieusement impaludée. Porticchio. — Dans ce hameau, ne comportant que quelques maisons isolées le long de la route de Coti-Chiovari, à peu de distance de l9 mer trois prises de sang seulement opt été effectuées sur trois adultes, polu¬ déens avérés Chez deux de ces trois sujets, une intection à Pl. VivOx d pu être décelée: l’un des deux paludéens étoit sédentaire absolu. Aucun n et porteur de domêtes. 24 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE péGION MONTAGNEUISE DE L’OUIEST Cargèse. — L’enquête épidémiologique a porté sur 73 enfants d’̂age scolaire. L’index splénique s’élève ò 37.1 9%, tandis que l’index plosmo¬ dique est de 96 9%. Sur les 7 porteurs d’hématozooires, 4 avaient une infection à Pt, vivax et 3 à Pt, falciparum : aucun n’a été trouvé porteur de acmêtes. Parmi les enfants atteints de paludisme, 3 ont été notés comme sédentaires absolus et doivent avoir contracté l’infection sur place. Il existe donc 9 Cargèse du paludisme autochtone. Piapa. — 67 entants et 21 adultes ont été examinés. Pour les enfants. l’index splénique a été de 28, 1 9% et l’index plosmodique de 119 26. parmi les 8 enfants porteurs d’hémotozoaires 5 étaient infectés de PI. vivax et 3 de Pt, falciporum. L’index gamétique était nul. Selon les renseigne¬ ments recueillis 3 de ces paludéens étaient sédentaires à Piapa et ont pu Y contracter leur infection. Cette localité peut donc être considérée comme une région où le paludisme autochtone existe. Sur les 2l adultes examinés. un seul avoit une infection à PI. vivox, d’où un faible index plasmodique de 476 9%. Afa. — Dans cette localité montagneuse, sur 23 examens d’enfants. 7 cas de paludisme ont été reconnus et dans ces deux cas, selon les ren¬ seignements recus, il s’agissait de sédentaires absolus. L’index plosmodique se présente donc dans cette localité comme étant très faible. Des deux cos positifs, l’un était ̀ Pl, falciporum, l'outre ̀ PI. vy9x. Calcatoaaio. — 3l enfants ont été examinés, dont un seul, poté comme sédentaire, était porteur de Pl, falciparum, Sur 18 adultes dont la plu¬ part se déplacent, 22,2 % étaient porteurs d’hématozogires (Pl. vivax : 1666 22 : Pl, folciporum : 5,5 %). Appietto. — Sur 23 enfants examinés, aucun n’a été trouvé porteur de Plosmodium (indice plasmodique — O). Cette localité semble donc indemne de paludisme autochtone. ArrO. — Nous avons examiné dans cette localité les 31 enfants de l’école : 2 se sont révélés atteints de paludisme à Pl, vivax. Aueun porteur de qamêtes n’a été décelé. De même, nous n’avons constaté aucune infec¬ tion à Pl, folciporum. L’index plospodique pour ce village est faible : 6,5 2%. Les prises de sang faites sur 3 adultes âgés respectivement de 17. 36 et 22 oans, ont toutes trois été négatives. La plupart des habitants d’Arro ont fait des séjours plus ou moins prolongés à Ajaccio et, parmi les rares sédentaires examinés, aucun n’était porteur de Plosmodium. Sari d’Orcino. — Sur 38 examens de sang effectues chez les enfants de l’école, deux seulement ont été positifs. Il s’agissait dans ces deux cos d’infections à Pl. folciparum. Un des deux enfants paludéens venait d’Italie. l’autre, d’après les renseignements recueillis, était sédentaire. Comme ArrO, l’index plasmodique était faible (5.26 %2). l’index gaméttique nul. DEUXIEME ENQUETE EPIDEMOLOGIQUE 25 Saint André d'Orcino - 11 enfants ont été examinés, mais aucun n'a été trouvé porteur d'hématozoaires. Cette localité semble indemne de paludisme. Connelle d'Orcino - 15 prises de sang ont été faites sur les enfants de l'école. Deux se sont révélées positives et , dans les deux cas, l'héma- tozoaire appartenait à l'espèce Pl. vivax. L'un des enfants porteurs de Pl. Vivax avait séjourné à Ajaccio et Ruiccia localités où règne l'endémie palustre, mais l'autre était sédentaire. L'index plasmodique est de 13,3%. Aucun porteurde gamètes n'a pu être décelé. Cognocolo - Les 30 enfants de l'école ont été examinés: 4 étaient impaludés, tous par Pl. vivax; aucun n'était porteur de gamètes. Parmi ces paludéens, un seul était sédentaire à Cognocoli depuis 7 ans. L'index splébique a été de 30,33% et l'index plasmodique de 13%. Deux exa- mens de sang pratiqués sur des adultes ont été négatifs. Pila Canale - Nous avons examiné une population scolaire de 25 enfants: 6 se sont révélés porteurs de schizontes dont 5 de Pl. vivax et 1 de Pl. falciparum (0 gamète), ce qui donne une index plasmodique assez considérable de 24,1%. L'index splénique atteint 20%. La plupart des enfants trouvés infectés, nous ont été présentés comme sédentaires. Six examens hématologiques d'adultes ont été négatifs. Dans cette localité parait donc exister un paludisme autochtone. Sainte-Marie-Siche - Sur un important effectif scolaire de 97 enfants, 12 examens de sang ont été positifs. Dans 9 cas, il s'agissait de Pl. vivax dans les 3 autres de Pl. falciparum. L'index splénique s'élève à 29% l'index plasmodique à 12,3% 'index gamétique °). Six des enfants paludéens ont été signalés comme sédentaires absolus. Douze adultes ont été examinés, mais aucun n'était porteur d'hématozoaires. Selon les dires de la population, le paludisme sévit assez peu dans cette localité. Frasseto - Les 38 enfants de l'école ont été examinés, mais la recherche de l'hématozoaire a été négative chez tous les sujets. Index plasmodique : 0, index splénique: 5,2%. Cette localité est, semble-t-il, indemne de paludisme autochtone. Guitera-les-Bains - Dans cette localité, située très à l'intérieur de la Corse. 25 examens d'enfants d'âge scolaire ont été effectués, mais aucun ne s'est révélé positif; cependant l'index splénique atteignait 24%. Dix examens hématologiques pratiqués sur des adultes ont également été négatifs. REGION COTIERE DU SUD Dans la partie occidentale de cette région, nous avons prospecté les ports de Propriano et Bonifacio, ainsi que la localité intérieure de Pianottoli- Caldarello. Du côté oriental, nous avons visité la plaine cotière de Porto- Vecchio. 26 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE Propriono. — 100 élèves des écoles ont été examinés pour l’établisse¬ ment des index splénique et plasmodique. Sur 87 enfants agés de moins de 4 ans, 24 étaient porteurs de l’hématozoaire, dont 4 infectés de Pl. vivox et 20 de Pl, falciparum : nous avons observé deux cas d’infec¬ tion mixte. L’index plasmodique atteint 27,5 % et l’index splénique est de 34,2 %. Aucun porteur de gamêtes n’a été décelé. Parmi 13 enfants agés de plus de 4 ans, 5 ont été trouvés impaludés : 2 avaient une infec tion à Pl, vivox, d’ou un index plasmodique élevé de 38,4 %. Nous n’avons pu savoir si les sujets impaludés étaient, sédentaires et quels étaient leurs antécédents. Cette localité est connue comme très impaludée, les index plasmodiques élevés que nous y avons relevés, le confirment. Bonifacio. — Nous n’avons examiné que 40 enfants de l’école mater¬ nelle, ainsi que deux adultes. L’index splénique était très élevé : 67,6 %%. 3 enfants étaient porteurs de rates 2, 5 de rates 3, et même l de rate 4 L’index plasmodique était éqalement important : 35 %: Sur 16 examens de sang positifs, 4 ont révélé une infection à Pl. vivax, 12 une infection à PI. tolciparum. Aucun enfant n’a été trouvé porteur de gamêtes. Un des deux, adultes examinés présentait une infection à Pl. vivox: ce sujet avait. séjourné dans la région de Porto-Vecchio, Il est à noter qu’un certain nombre d’enfants de cette école étaient originaires de Sordaigne, d’Italie. d’Afrique du Nord ou de Marseille. Il reste toutefois un nombre considé rable d’enfants sédentaires absolus qui ont contracté sur place l’infection palustre. Bonifacio peut donc être considéré comme un foyer important de paludisme autochtone. Pianottoli Caldarello. — dans cette localité où la population se plain- gnait beaucoup du paludisme, les 29 enfants de l’école ont été examinés en vue d’établir les index splénique et plasmodique. Nous avons trouvé un index splépique très élevé : 51,8 2%, alors que l’index plasmodique n’était que de 13,8 2% (index gamétique : 0). Sur 4 enfants reconnus atteints d’infection palustre, un était porteur de schizontes de Pl, vivox, 3 de PI. folciparum. D’après les renseigne ments obtenus, un seul des enfants paludéens était sédentaire, les autres n’étant allés qu’è la montagne, il semble donc que Piopottoli soit une localité où l’on puisse contracter l’infection polustre : nous y avons d’oil¬ teurs trouvé des gites larvaires anophéliens typiques. Porto-Vechio. — 72 enfants de moins de 15 ans ont été examinés dans cette ville. Nous avons trouvé des index splénique et plasmodique très éleves : 48 et 38,6 26 respectivement. On pouvait d’ailleurs s’y attendre dans une localité connue commne très impaludée. Sur 29 examens hémato¬ logiques positifs, nous avons relevé 9 cas d’infection à PI. vivox, 20 cos d’infection Pl falciparum et une infection vivax-falciparum mais nous n’avons trouvé aucun porteur de gamêtes. La plupart des sujets porteurs d’hémotozoaires étaient sédentaires absolus ou n’étaient allés que dans, la montagne. Ce fait montre l’importonce de Porto-Vecchio comme foyer d’endémie palustre. DEUXIEME ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE REGION INTERIEURE SUD DE LA CORSE 27 Sartène. — Sur une population scolaire très importante, 100 enfants de moins de 14 ans ont été examinés. Ils ont présenté un index splénique de 26 26 et un index plasmodique de 17 %, 7 des 17 examens positifs ont révélé une infection à Pl. vivox et 10 une infection à Pl. folciparum. Aucun porteur de gamêtes n’a été décelé. Trois des sujets impaludés sem¬ blent avoir été sédentaires, mais, pour beaucoup d’enfants, nous n’avons pu obtenir de renseignements précis sur leurs antécédents, de sorte qu'il est difficile de décider si l’on a affaire à un paludisme autochtone. Tivarello de Fiaari. — Cette localité est réputée être fortement impa ludée, Sur les 24 enfants de l’école, 5 étaient porteurs d’hémotozooires (Pl vivox uniquement), mais chez aucun nous n’avons trouvé de gamêtes. L’index plasmodique de cette localité atteint 20,8 2% et l’index splénique est de 41,6 2%, Sur les 5 paludéens, 2, signalés, comme sédentaires, ont du contracter le paludisme sur place. Sotta. — Situé dans un site physiogrophique comparable à celui de Conca, ce village semble également assez impaludé. L’index plasmodique est voisin de ceux de Conço et de Fiaari : il s’élève à 17,8 62 : l’index splépique a été de 14,2 2%. Parmi les 28 enfants de l’école que nous avons examinés, 5 étaient porteurs d’hémotozoaires (Pt, vivax seulement), mais chez aucun nous n’avons trouvé de gamêtes. D’après les renseignements. que nous avons pu recueillir, il s’agissait d’enfants sédentaires. Lecci. — Ce petit villaoe se trouve dans la plaine côtière presque au nivequ de la mer. Sur les 14 enfants de l’école que nous avons examinés 2 étaient porteurs d’hématozoaires dont l de Pl, vivax et l de Pl. falci¬ parum : aucun n’était porteur de qomètes. Ces deux enfants impaludés n’étaient pas sédentoires, l’un passait l’été à zonza, l’autre, à Borello. L’index splénique de la population scolaire de Lecci était de 21.4 % et l’index plasmodique de 14,2 96. Conça. — Dans cette localité située à 240 m d’altitude sévit, au dire des habitants, un paludisme assez intense. Effectivement, nous avons relevé. en examipant 5l enfants d’âge scolaire, des index splénique et plasmodique égaux respectivement è 47 %% et 21 5. 2% 12 examens de sang ont été trouvés positifs : il s’agissait dans un cas de Pl. vivax, dans l’I cas de PI, falciporum Un enfant était porteur de gamêtès de Pl, falciparum. D’après les renseignements recus la majorité des enfonts impaludés étaient sédentaires. RÉGION COTIÈRE DU NORD Calvi. — Sur un total de 86 enfants d’âge scolaire nous avons trouvé 15 cas d’infection par l’hémotozoaire du paludisme, dont 14 cas d’infec¬ tion à Pl. vivax et un seul cas de Pl. falciparum. Aucun porteur de gamètes 28 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE n’a été décelé. L’index plasmodique s’élevait à 26,8 9%, tandis que l’index splénique atteignait 38,8 %. Trois des enfants impaludés n’avaient jamais quitté Colvi aux dires des instituteurs. Il s’agit donc dans ces cas d’un paludisme autochtone. La présence de gites larvoires anophéliens vient corroborer ce fait. le Rouse. — Dans cette localité qui ne fut jamais étudiée antérieu¬ rement, 59 enfants des écoles ont été examinés et sur ce nombre ll ont été reconnus porteurs d’hématozooires (9 PI, vivox et, 2 Pl. folciparum). ce qui donne un index plasmodique de 18,5 26. Par contre, l’index gamé¬ tique était nul et l’index splénique atteignait 28,30 96. Deux seulement des sujets impaludés peuvent être considérés comme sédentaires absolus. Néanmoins, Ile Rousse est sûrement une localité ou l’affection palustre peut être contractée sur place. Il y existe d’ailleurs de nombreux gites anophéliens. Saint-Florent. — Nous avons pu examiner tous les enfants de l’école Nous avons ainsi pratiqué 83 examens de sang dont 12 ont révélé la pré sence de l’hémotozoaire (1 l infections à Pl., vivox, 1 à Pl. folciporum). Nous n’avons pas trouvé de porteurs de gamêtes. L’index plosmodique pour cette localité est relativement faible : 14,4 9%, et l’index splénique s’élève à 204 %. Sept enfants parmi les sujets impaludés ont été notés comme sédentaires absolus. Il existe donc dans cette localité un paludisme autochtone RÉGION MONTAGNEUSE DU NORD Urtaca. — Dans cette localité montagneuse intérieure et située à 300 m d’altitude, dont les habitants prétendent être ou avoir été tous paludéens, 4l enfonts d’âge scolaire ont été examinés, 16 d’entre eux ont été trouvés porteurs d’hématozoaires (Pl. vivax, 9 cas. PI. folciparum. 7 cos), dont 3 présentant des gamêtes. L’index plasmodique de la popu¬ lation scolaire est donc très élevé : 39 % l'index gamétique : 10 26). Nous avons observé non seulement, des gamêtes de Pl, falciparum, mais aussi des gamêtes de Pl, vivox C’est un des rares cas où nous avons pu faire cette constatation qu cours de nos investigations. L’index splénique est de 58,5 26. Trois adultes ont également été examinés : l’un d’entre eux avait une infection à Pl, vivox Presque tous les sujets impaludés n'étaient pas sédentaires, mais avaient fait des séjours dans le plaine, en particulier ̀ Ostricconi et lfona, Il est à noter que nous avons trouvé des gites larvaires d’anophélinés dans la localité même. VALEES DE LA CORSE ORIENTALE Ponte Lecig. — Ce villoge est plocé très à l'’iptérieur de la réaion du pord de la Corse dans la vollée du Golo et à 30 Km de la côte orieptole Néonmoins, il s’est révélé comme très sérieusemept impaludé et possède d’ailleurs des gites larvoires anophéliens typtques. Des examens portont DEUXEME ENQUETE EPIDEMICIOGIQUE 29 sur 29 enfants et l adulte ont été positifs dans 10 cas, dont 6 à Pl vivox et 4 ̀ Pl. falciparum. L’index plasmodique s’élève donc à 34,5 2% (index gamétique : O) et l’index splénique atteint une valeur de 62 %. Parmi les enfants impaludés, 4 potés comme sédentaires ont vraisemblablement contracté le paludisme sur place. Il existe donc un paludisme autochtone dans cette localité. Borchetta. — Situé, comme Ponte Leccio, doans la vallée du Golo ce villqge n’est distant que d’une dizaine de kilomêtres de la côte orientale Sur 21 examens d’enfants effectués à Barchetto, 5 ont été positifs 4 sujets avoient une infection à Pl vivox et l une infection mixte vivox-folciparum Aucun n’était porteur de qomêtes. Nous avons trouvé un index plasmodique de 23,8 % et un index splénique de 38 %. Les enfants impaludés étaient en majorité des sédentoires absolus, il existe donc dans cette localité du paludisme autochtone. Ce fait a été corroboré par la copture d'anophéles adultes dans les habitations. PILAINES DE LA CORSE ORIENTALE Cette zone de plaines côtières, bosses et marécageuses, est conçue depuis longtemps comme la région la plus impaludée de l’ile. C’est d’ail¬ leurs la partie la moins peuplée de la Corse, la population fuyant l’endémie palustre pour s’établir dans des lieux réputés plus salubres, en particulier dans la contrée montagneuse intérieure. Aussi a-t-elle attiré depuis long temps l'’attention des épidémiologistes et c’est là surtout qu’ont été toites les premières études sur le paludisme en Corse En, descendant du Nord ou Sud, le long de la côte orientale, nous avons visité successivement les locolités de Bastia. Furiopi, Bordo. Compo Golloni (Biquolio). Lucciono. Cosomozza, Folelli. Moriopi-Ploge. Cosobiando. Aléria-le-Fort. Gbisonoccio et Solenzaro. Bastia. — 44 élèves du collège, dont l’êge variait entre 6 et 10 ans. ont été examinés dans le but d’étoablir les index splénique et plasmodique de la localité. L’index plasmodique est comparable à celui trouvé pour Soint¬ Florent : 13 6 % l’index splémique est relativement taible : 18,1 % Six cas d’infection palustre ont été reconnus : l cos à Pl vivox et 5 PI, folciparum. Nous n’avons trouvé de gamêtes chez aucun des sujets examinés, Il est difficile de savoir si les enfants paludéens étaient séden¬ taires à Bastia et y avaient contracté leur infection, les renseignements obtenus manquant de précision, sur ce point. Furioni. — Cette localité, non loin de Bastia, et 9 proximité de l9 mer mois à une certaine altitude s’est révélée fortement impaludée Sur une population scolaire de 40 enfants nous avons observé 14 infections dont 10 a PI vivOY et 4 à PI tolciporum soit un index plasmodique très élevé de 35 72. par contre l’index gamétique était nul. L’index splénique atteint 525 26. Cette localité se trouve déjà dans la zone d’endémie palustre intense qui couvre toute la côte orientale de la Corse. 30 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE Borao. — Quatre enfants et six adultes ont été examinés dans cette localité très impaludée, Sur les 4 enfants, tous sédentaires, 2 étaient infectés de Pl, folciparum mais aucun n'était porteur de gamêtes, Parmi les adultes. 4 étaient paludéens, 3 présentont dans leur sang des schizontes de Pl, falci¬ E2. Campo Galloni. — Nous avons examiné les 20 enfants de l’école. Sept des examens hématoloqgiques se sont révélés positifs, Il s’agissait, daps cinq cas, d’une infection à Pl. vivox, dans les deux autres, d’une infection à Pl, falciparum. Nous n’ayons pas trouvé de porteurs de gamêtes. L’index plasmodique pour cette école s’élève à 35 %% et l’index splénique est de 80 2. Il ne nous a pas été possible de savoir si les enfants impaludés étaient ou non, sédentaires. Lucciana. — Sur les 15 enfants de l’école, nous en avons trouvé 4 impaludés : l par Pl. vivax, 2 par Pt, folciparum et une infection mixte. Aucun n’était porteur de gamêtes. Tous les enfants paludéens étaient sédentaires. L’index plasmodique atteignait 26,6 % et l’index splé¬ nique 53,3 %. Casamoxra. — 27 enfants d’âge scolaire ont été examinés 8 étaient porteurs d’hémotozoaires (6 de PI. vivox, 2 de Pl. falciparum) : aucun n’étoait porteur de gamêtes. La pluport étaient sédentaires, 2 provenaient de Bastia et l d’Olmo. L’ipdex plasmodique pour cette population s’élevait à 296 %, l’index splénique ̀51,8 9%. Foleli. — Les 33 enfants de l’école ont été examinés. Sur ce nombre. nous en avons trouvé 15 impaludés, 3 par Pl. vivax, 12 par Pl, falciparum. L’index plasmodique est très élevé : 45,3 2%, l’index splépique étant de 54,5 2%. dans un cos, nous avons observé la prèsence de gamêtes de PI, vivox. Presque tous les enfonts paludéens nous ont été donnés comme sédentaires. Nous sommes donc en présence à folelli d’un paludisme autoch¬ tone intense. Padulella. — Dans l’école de Morioni-Plqge, nous avons pratiqué 28 examens d’enfants : 14 de ces examens ont été positifs. Dans un cas. il s’agissait d’une infection ̀ PI. vivox, dans 12 cos d’une infection à PI, folciparum, et dans un cas d’une infection mixte à Pl. vivox-falciporum. Il n’y avait pas de porteur de gamêtes. Comme à Folelli, l’index plosmo¬ dique est très élevé : 50 2% : l’index splénique atteint 42,8 9%. La majorité des enfants paludéens étaient sédentoires et avaient contracté leur infec¬ tion sur place, dans cette localité très impaludée. Casabianda. — Comme dans les villages précédents, le paludisme sévic de facon intense dans le domoine de Cosobionda. Sur les 26 enfants de l’école, 13 ont été trouvés porteurs d’hématozoaires (Pl vivay 1: PIl tolci. porum, 1 1 : infectiop mixte, 1). Presque tous étaient sédentaires. L’index plosmodique était de 50 %, comparoble à celui de Cosomozza: l’index sbenique, de 61,5 2% : l’index gamétique étoit nul. DEUXIEME ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE 31 Aléria-le-Fort. — La situotion épidémiologique d’Alério est analogue à celle des localités précédentes, Sur l7 examens d’enfants fréquentant l’école, 9 ont été trouvés positifs : dans 6 cas, il s’agissait d’infection Pl. viVOX, parfois très fortes : dans les trois autres cas, de Pl folciporum Nous n’avons pu déceler de porteurs de gamêtes. L’index plasmodique est de 52,9 26, l’index splénique de 46,9 %%. Presque tous les enfants étant sédentaires, nous sommes en présence d’un paludisme autochtone intense Ghisonaccig. — Nous avons pu étudier à Ghisonaccia une assez impor¬ tante population scolaire. Les examens portant sur 59 enfants ont été positifs dans 16 cas, dont 8 ̀ PI. vivOx, 7 ̀ Pl, folciparum, et une intec¬ tion mixte. Nous n’avons pu constater la présence de gamêtes. L’index plasmodique s'élève à 21.) %6 et l’index splénique à 50,8 26. Les enfonts trouvés impaludés étaient tous sédentaires, sauf un originaire, du Cop Corse et, l’autre de Ghisoni. Solenzara. — Les 30 enfants de l’école ont été examinés. Chez trois d’entre eux, nous avons pu déceler la présence de Pl, vivox, mais nous n’avons pas trouvé de porteurs de gamêtes ou de schizontes de Pl falci¬ parum. L’index plasmodique est le plus faible que nous avons observé sur la côte orientale: 10 %. L’index splénique était plus élevé: 30 6%. Un seul des enfants paludéens pouvait être considéré comme sédentaire : un autre venait de Dakor, d’où il avait pu rapporter le paludisme. Cette loco¬ lité semble faire exception dans cette zone d’endémie palustre qu’est la côte orientale de la Corse. Elle se trouve du reste très éloignée dès gites anophéliens. Les faits épidémiolodiques acquis ou cours de cette enquête sont résu¬ més dans les tableaux ci-dessous. L’index splénique des enfants, dans l’en¬ semble des localités de la côte occideptale de la Corse, n’est que de 5,8 22. Nous faisons toutes réserves sur ce chiffre qui est certainement trop faible. étant donné que l’examen des rates n’a pas été fait dans trois localités et que, dans la ville d’Ajaccio où l’examen hémotologique a révélé un index plasmodique de 19%, aucune rate hypertrophiée n’a été trouvée par le médecin-inspecteur des écoles qui a bien voulu nous fournir des indications. On ne peut tenir compte, d’une manière certaine, que des index spléniques que nous avons établis à Sagone et à Porto où ces index correspondent l’index plasmodique assez élevé Il faut dire du reste que ces localités réputéès impaludées le sont certainement plus que toutes les autres men¬ tionnées. Pouz l’ensemble des localités appartenant à la région montagneuse de la partie ouest de la Corse l’index splénique n’a été apprécié que dans sept centres et il variait de 29 % à 37 %, avec une moyenne de 26,3 %. L’index plasmodique présentait également de grandes variations comprises entre 3 et 24, 1 96, soit une moyenne de 8,7 2 pour l’ensemble de cette rédion, Il apparait que le paludisme se manifeste dans la zone monta¬ qneuse de l’Ouest avec une intensité beaucoup plus faible que dans la zone côtière de la même région ainsi que dans le site des collines basses. 32 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE dans la réqion côtière du sud de l9 Corse, pour les quatre locolités qui ont été étudiées, l’index splénique variait de 28 à 61,6 26, soit une moyenne de 45,5 %9. A ce chiffre correspondait un index plasmodique inférieur mais néanmoins élevé avec une moyenne, de 30.7 2% pour l’en¬ serble des examens. Dans l’intérieur de la partie, sud de la Corse, aux sites montagneux, nous n’avons relevé dans l’ensemble qu’un index splé¬ nique plus, bas (34,7 Ce) avec des variations de 21 96 à 46,9 0%, assez élevé par conséquent pour certaines localités. L’index plasmodique pour la même rédion ne dépassait cependant pas 23,5 2% et correspondait 9̀ l’index splénique le plus élevé. Sa valeur moyenne était de 14,2 96. On peut en conclure que, mème dans les sites montagneux, le paludisme se manifeste avec une certaine intensité. Dans la réqion côtière du pord de la Corse, peu étudiée antérieure¬ ment, nous avons examiné trois localités : Colvi, Ile Rousse et Saint¬ Florept: la deuxième n’avant jamais fait l’objet d’une étude épidémio¬ loqique antérieurement. Nous avons relevé dans ces localités des index spleniques de 38,8 %, 28,3 % et 20 4 % respectivement, Là encore l’index splénique le plus élevé correspondait éqolement le plus fort index plosmodique, ce qui confirme l’exactitude de nos observations. Quant aux index plasmodiques, ils sont respectivement de 26,8,. 18,5 et 14,4, 22. Dans la région Nord, nous nous sommes attachés seulement à l’étude du paludisme dans une localité de site montagneux sur laquelle le Dr Jaujou a attiré notre attention, à cause de nombreuses plaintes qu’il recevait qu sujet du paludisme : Urtoco. Dans ce village, nous avons été surpris de trouver un index plasmo¬ dique très élevé (39 %) correspopdant à un index splénique également important (28,5 %). L’existence du paludisme dans certaines localités montagneuses du Nord parait donc indénioble. Cest sur la côte est de la Corse que furent cependant effectuées les mesures les plus nombreuses d’index endémiques, Elles ont porté sur 12 localités qui toutes ont été étudiées par nos prédécesseurs. Nous comparerons plus loin leurs résul¬ tots avec les nôtres. Les index spléniques variaient dans cette région de 8,1 % 80 %, mais, dans la majorité des cas, ils atteignaient 40 %. La moyenne de ces index fut de 44,1 9%. Il en a été de même pour les index plasmodiques dont la moyenne fut de 346 % avec un minimum de 10 et un maximum de 529 2%. Là encore, à l’index splénique le plus élevé correspondait l’index plasmodique le plus fort. Il a fallu dissocier de la côte orientale proprement dite la région des vallées ou nous avons étudié deux villages : Ponte Leccio et Barchetta. pour lesquels les index spléniques furent respectivement de 62 et 38 %4 et les index plosmodiques de 34,4 et 23 8 %6, soit un index splénique moyen de 50 % et un index plosmodique moyen de 30 %6. On peut donc dire, d’après notre enquête, qu’il n’existe pas en Corse de localité indemne de paludisme. Cette affection sévit un peu partout : elle se manifeste sous des aspects et à des degrés variables selon les régions On peut ainsi, dans l’ensemble d’une même contrée, trouver des index endémiques différents, ce qui incite a considérer l’infection palustre comme essentiellement locale ou « focale ». C’est ce qu’avait déjà signalé 33 DEUMEME ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE avec raison Sergent. L’extension et les manifestations de cette infection ainsi que l’aspect de noussées endémiques qu’elle peut revétir dépendent. en premier lieu, de la faune anophélienne locale qui varie selon la physio arophie des sites en diverses saisons. C’est pourquoi on ne peut accorder qu’un crédit tout à fait, relatif à des résultats d’ensemble, et it est préférable de se conformer aux résultots d’études locales. Espèces plasmodiennes Nous avons pu constater, au cours de nos examens hématologiques que, dans la mojorité des localités en période préhivernale, c’est PI. falci¬ porum qui constitue l’espèce prédominante d’hémotozoaires. Cette espèce se rencontre le plus fréquemment dans la région d’Ajaccio et Boastélicoccio. dans le sud de la Corse, ainsi que sur la côte orientale. Par contre. Pl, vivax est plus nombreux à Saaone et à Porto, dans la région montagneuse de l’ouest, à Fioari, Sotto, ainsi que dans le nord de la Corse et dans les vollées de la région orientale. Nous n’avons pu déceler d’infection à Pl, malaria. espèce plasmodienne qui, on le soit, est très localisée. La prédominance de Pl. falciparum en cette saison, obstruction faite des exceptions locoles, concorde avec les données ressortont des examens cliniques effectués au dispensaire antipaludique d’Ajaccio. Nous avons obsevé, en outre, un certain nombre d’infections mixtes 6 Pl, vivox falciparum. Ce qui surprend dans nos examens c’est la rareté. des gamêtes. En effet, l’index qométique alobal de la Corse n’atteignait que 0.39 26 Les gamêtes décelés apportenaient tous à l’espèce Pl, folciporum. sauf dans deux cas où nous avons eu affaire à Pl. vivox. Ces constatations contratent avec celles faites au mois d’août où nous avions décelé un nombre beaucoup plus important de gamêtes (en particulier de gamêtes de PI, vivox) sur un nombre beaucoup plus restreint d’éxamens. Paludisme autochtone Chaque fois que cela a été possible nous nous sommes attachés noter les cas d’infection palustre concernant les sujets sédentaires Obsolus. car ce sont eux qui révelent l’existence du paludisme autochtone dans une. région. dans le tableau ci-après, nous donnons, pour les différentes loca¬ lités, le pourcentage des sujets sédentaires trouvès impaludés par rapport ou nombre total des cas d’infection constatés. La lecture de ce tobleou montre qu’il existe un paludisme autochtone dans la plupart des centres que nous avons étudiés. Seules, certaines loco¬ lités montagneuses de la Corse occidentale (Apjetto. Arro. Saint-André¬ d’Orcino. Frosseto. Guitera-tes-Bains) en semblent indemnes. Nous n’ayons malheureusement pas pu obtenir de renseignements suffisants sur les séjours antérieurs ou la sédentarité des enfants examinès à Propriono. Sortène. Bostio. Furiapi et Biqualia Toutefois sauf peut-être en ce qui concerne Sortène, l’endémie palustre règne indiscutoablement dans ces localités. ANOPEIELISME ET PALUDISME EN CORSE 34 DEUXIEME ENQUETE ÉPIDEMIOLOGIQUE 33 Nous reviendrons plus loin sur les données nosologiques, qui sont rap¬ portées ci-dessus, afin de les confronter avec les données entomologiques que nous avons recueillies et nous donnerons les conclusions résultant de cette confrontation, mais auparavant il nous parait intéressant de com parer les résultats épidémiologiques acquis au cours de notre, enquête avec ceux obtenus par nos prédécesseurs, également en automne COMPARAISON DES INDEX ENDEMIQUES RELEVES AU COURS DE LENQUETE ET DE CEUX DENQUETES ANTERLEURES Index plasmodique Côte occidentale. — Sautet note dans son travail de 1928, (1), que si la plaine orientale est fortement: impaludée, il en est tout autrement: des petites plaines de la côte occidentale. dans son exposé, il incorpore dans la côte ocidentale : Ajaccio. Propriono. Colyi, Ile Rousse, Saint¬ Florent. Contrairement à cet auteur, nous ne rattachons à la côte occi¬ dentale que les régions d’Ajaccio et Propriano. Celles de Calvi, d’Ile Rousse et de Saint-Florent font, selon nous, partie de la zone nord de la Corse C’est ainsi qu’en comparant pas résultats avec ceux de nos prédécesseurs nous allons inclure dans la région de la côte occidentale toutes les loca lités suivantes : Pofto. Sodone. Ajaccio et Bostelicoccia, ce dernier centre se trouvont déjà dans un site assez vallonné. Afin d’éviter- l’énumération fastidieuse des index de toutes ces localités, nous les présentons ci-dessous sous forme d’un tableau où seuls fiqurent les index plasmodiques. Comme on peut le voir par ce tobleau, l’index plasmodique nul à Ajaccio d’après les enquêtes, de 1912 et 1927 fut de 19 26 au cours de nos examens. L’index plasmodique établi par nous à Sagone est double de celui signalé à la même station, ep 191 3, par Léger et Arlo (1). dans deux autres localitès de la côte occidentale qui n’ont pas été étudiées par pos prédécesseurs, les index plasmodiques sont également très élevés. Les index splénique et plasmodique pour l’ensemble des localités côtières de la réoion ocidentale sont de 5,8 % et 22,2% respectivement. 36 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE Région Sud de la Corse. — Dans cette région, les index endémiques peuvent être comparés pour Bonifacio. Conço. Lecci, Pianottolli, livorello. de Fiqari, Propriano et Porto-Vecchio. Le tableau ci-dessous établit cette comparaison A en juger d’après ces chiffres, l’index plasmodique a augmenté dans toutes les localités que nous avons visitées après nos prédécesseurs, à tel point qu’on peut porler d’une veritable recrudescence du paludisme dans cette région où certaines localités, tout au moins : Bonifocio. Conca Pro¬ priono, jouissaient d’une réputation de salubrité relative. Région Nord. — La comparaison des index plasmodiques relevés par nous dans les localités de la région Nord, avec ceux constatés par divers auteurs, est présentée ci-dessous : Ces chiffres nous indiquent que dans ces localitès, comme dans celles de la côte occidentale ainsi que de la région Sud l’index plasmodique est en augmentation par rapport à celui que notaient nos prédécesseurs. Côte orientale. — C’est sur la côte orientale que les recherches furent les plus nombreuses et que la comparaison de nos résultats avec ceux de 12 grosses rates sur 25 examens, Dans la région Nord de la Corse, ̀ Soint¬ 37 DEUUXIEME ENQUETE ÉPIDEMIQLQGIQUE. nos prédécesseurs présente le plus d'intérêt. Voici le tableau qui établit cette comparaison : Comme on peut le voir, les index plasmodiques que nous avons relevés sont sensiblement plus élevés que ceux observés à la même saison de l’année par nos prédécesseurs. Les index plasmodiques que nous avons constatés en automne correspondent, grosso modo, à ceux que Léger a relevés pendant la « période des chaleurs » ou le paludisme sévit avec le plus d’intensité. On doit donc en, conclure que, dans les localités de la côte orientale comme partout ailleurs, le paludisme est en progression sensible. Vallées de la région orientale. — Les index plasmodiques établis ̀ Barchetta village de la vallée du Golo par Léger (1913), puis Ed, et Et. Seraent, furent respectivement de 8,33 % et 32,25%. Celui qui fut relevé par nous étoait de 23,8% A Ponte Leccia quatre localité de la vallée du’ Golo, nous avons décelé 34,4 % de porteurs d’hématozoaires parmi les enfants étudiés Les index plasmodiques constatés dans ce village à plus de 20 ans d’intervalle sont donc comparables. Index splénique Les index spléniques que nous avons mesurés n’ont pu être comparés qu’avec ceux établis par Léger (1912). Léger et Arlo (1913) et aussi Ed. et Et. Seraent (1921) pour la côte orientale, seule région de la Corse prospectée par eux. Ed, et Et. Sergent, Porrot et Donotien ont noté sur la côte occidentale seulement, les index endémiques des environs d’Ajaccio, où ils ont trouve ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE 35 Florent (que ces auteurs étudient avec la côte orientale), ils notent un index splénique de 3,9 76. Le docteur qui a étudié l’index splénique des enfants de la banlieue d’Ajaccio n’a trouvé aucune splénomégalie. Nous faisons toutes réserves sur cette constatation, n’avont pas procédé nous-mêmes aux examens. A Soint-Florent, nous avons relevé un index splénique de 20 %. Côte orientale. — Sur la côte orientale, les index spléniques établis par nos prédécesseurs et par nous-mêmes sont comparés dans le tableau suivant :: Pour l’index soténique comme pour l’index plosmodique, nous avons obtenu des chiffres supérieurs 9 ceux de nos prédécesseurs. Vellées de la région orientale (vallée du Golo). — Dans la vallée du Golo. Léger a mesuré en automne l’index splénique des enfonts de Borchetta qui est, doprès lui, de 8,33 2%.. Ed. et Et Seraent relèvent en 1921 dans la même localité 2903 2% et nous-mêmes 38 2% de splénoméaalies. Daps la même vallée, mais à Ponte Leccio, nous avons constaté un index splénique de 64,2 2 et pour l’ensemble de ces localités de 53,6 96. Cet index est donc supérieur à celui signalé par ces deux auteurs qui notent un index splénique de 25 2% pour l’ensemble des localités de la vallée du Golo et du Bévinco On voit que dans la plupart des locolités des diverses régions de la Corse, les index spléniques que nous avons relevés sont plus élevés que ceux établis par, nos prédéceseurs et traduisent une recrudescence parfois con¬ sidérable du paludisme. DEUXEME ENQUETE ENTOMOIOGIQUE 57 ENQUETE ENTOMOLOGIGUE Aperçu bibliographique Dans le rapport concernant le premier sondage en Corse, il était indiqué que l’étude de l’anophélisme en Corse avait déjà été effectuée por Galliord et Soutet (1934) et par Sautet (1935-1937). Ces études ont permis de constater que la faune anophélienne insulaire comporte diverses races d’A, maculipeppis et notomment A. lobronchig. melonoon et messas. Ces auteurs ont noté « la prédominance en Corse de A, labranchige et aussi l’abondance dans toutes les localités côtières et même dans cer¬ taines d’entre elles situées à plusieurs kilomêtres de la mer » de A, sacha¬ rovi. D'après les constatations de ces observateurs. A, labrancbig existe dans « tous les gites des rivières et remonte très haut le long des vollées (jusqu’̀ 410 m) » en disputant la première place ̀ A, socharovi. Les prospections faites par divers auteurs ont permis aussi de constater l’existence en Corse de A, clavioer (bifurcatus) et A, plumbeus, espèce sauvage dont les larves gitent dans les troncs d’arbres creux. On a noté éqalement l’existence dans l’ile, de A. hyrconus, qui sem¬ blait très localisé. Les recherches de Galliord et Sautet qui ont été effectuées « sur lo cête orientale jusqu’à Solenzara, sur la côte occidentale jusqu’à Calyi et dans l’intérieur de l’ile, le long des vallées, en porticulier celles du Golo et du lovionono », ont apporté des éléments fort prècieux sur la distributior générale de diverses formes de A, maculipepnis et d’autres espèces. Il est difficile, toutefois, en se basant sur leur publication où ne sont présentés que les résultats d’ensemble, d’avoir une idée précise de la distribution des diverses espèces sur le territoire de la Corse. En effet, ces auteurs n’indiquent que la fréquence de telle ou telle espèce anophélienne pour l’ensemble d’une région, sons mentionner les localités ou elles ont été découvertes. Pour dresser cette carte, il aurait fallu faire des prospections systé¬ matiques et en diverses saisons de l’année. Un tel travail ne pouvait être réalisé que par un service entomologique permanent installé en Corse, doté des moyens et du personnel nécessaires. Les éléments manquent actuelle¬ ment pour donner une distribution exacte des divers Anophélinés, aussi bien dans le temps que dans l’espace. C’est pourquoi il me semble nécessaire d’avoir recours non seulement aux faits qui résultent de nos prospections, mais aussi à ceux acquis por différents auteurs et aux différentes époques de l’année. Le D° Tbomos Aitken chef du service d’entomoloaie de l’E RL-AAS. a fait un certain nombre d’observations sur la faune anophélienne de la Corse. Ces observations, recueillies d’avril à septembre, complètent d’une manière heureuse nos constatations personnelles faites à une autre époque de l’année, Il a effectué des sondages entomologiques surtout sur la côte orientale et n'a visité que quelques localités de la côte occidentale, notom¬ ANOPHELSME ET PALUDISME EN CORSE 58 ment à l’ouest d’Ajoccio. Boins de Caldoniccia (vallée du Gravone) et aussi la région du nord-ouest de l9 Corse (Colvi). Les captures effectuées par Aitken lui permirent de déceler sur la côte orientale la présence de A. lobronchig, claviqer, plumbeus et moculi¬ pennis (de race indéterminée, capture de lorves) et enfin A, oloeriensis Il n’a pas pu découvrir A. socbaroyvi. Constatations personnelles 0) Région occidentale de la Corse dans l9 région occidentale de lo Corse, la recherche des Anophélinés a été effectuée dans la plupart des localités visitées. dans cette région. comme nous l’avons déjà dit, on peut distinguer la plaine côtière légère¬ ment vallonnée où existent de pombreux gites anophéliens permanents. soit naturels (pares et pariqots), soit artificiels tpuits, rigoles d’irriqa¬ tion, cressonnières, etc.). Ces gites sont soustraits à l’action des pluies qui¬ en augmentant l’étendue des eaux stagnantes offrent ainsi aux Anopbé¬ linés la possibilité de se développer intensivement. C’est bien la réqion des grandes surfaces d’eau qui, selon Roubaud, fovorisent particulière¬ ment la pullulation des Anophélinés, sons qu’il y ait toutefois un grand nombre d’Anopbèles dans la pature. Les habitations étant, par ailleurs. très dispersées, dans la région d’Ajaccio, la capture d’adulte s"y avère également très difficile. La région occidentale comporte les sites montagneux caractéristiques de la Corse et dont la physiographie crée des conditions tout à fait par¬ ticulières pour le peuplement anophélien local. Il s’agit, dans ce cas, de localités habitées ou non, ou les cours d’eau sont représentés par des ruis¬ seaux en cascades soumis à l’action des pluies. Dans ces dites, les larves d’Anophélinés sont soumises à une très forte action méconique, et ne peuvent se maintenir à cause de ce flusbing naturel. Dans la plupart de ces localitès, on ne trouve que de rares gites permanents constitués par des bassins en ciment ou, parfois, par des trous d’eau noturels. Si nous insistons sur ces différences de physiogrophie, c’est qu’elles influent sur la composition de la faune anophélienne et impliquent, par suite, des mesures de prophylaxie antilorvoire différentes, sur lesquelles nous reviendrons plus loin. Les sites montagneux sont parfois si semblables qu’une enquête entomologique effectuée dans une localité peut donner. à notre avis, des indications variables pour toutes les localités du même type. Cette notion de sites physiographiques en rapport avec le peuplement anophélien et la transmission de l’affection palustre, invoquée par nous au cours de recherches sur l’anophélisme et le paludisme en Indochine. s’est trouvée confirmée par les constatations épidémioloqiques de nom¬ breux auteurs. De fortes pluies dans la région occidentole de la Corse nous ont empêchés parfois d’effectuer les captures larvaires ou les ont rendues intructueuses. Nous croyons toutefois que les faits acquis dans DEUMEME ENQUETE ENTOMOLOGIQUE 59 certaines localités seulement donnent déjà de précieuses indications sur le plan général. C’est, ainsi que les prospections larvaires effectuées à Bostelicaccia et à Ajoccio même nous ont permis de déceler uniquement l’espèce anophélienne considérée comme strictement adoptée aux régions montagneuses : A, cloviqer, Il ressort de nos observations que cette espèce présente une pullulotion très grande dans les localités où elle fut récoltée et que, par ailleurs, elle n’est pas strictement adoptée à des zopes mon¬ togneuses mais constitue une espèce prédominante, du moins à l’époque de notre prospection dans les sites de colines bosses et les terrains non accidentés de la région côtière de la Corse occidentale. Notons en passant que selon les auteurs précédents, cette espèce est rare, et il faut admettre ou que nous avons été en présence d’une pullulation exceptiopnelle pour l’époque de notre enquête, ou bien que nos prédécesseurs n'ont pas effectué leurs recherches à la même saison de l’année Toutefois, à en juger d’après les indications qui nous ont été fournies par le D Aiten, cet Anophèle, que cet qauteur a trouvé également dans les régions basses non loin de la mer, se rencontre dans ces gites même au printemps et en été. Nous n’avons pu découvrir, dans la majorité des localités prospectées, de larves d’A, moculipennis. Leur présence y èst néanmoins certaine, car les prospections eftectuées au mois d’aout par nous-mêmes et celles d’Aitken ont permis de découvrir des larves d’A mocu¬ lipennis à l’ouest d’Ajoccio ainsi que des adultes d’A, maculipennis lobran¬ chie dans la vollée du Grovone (Boips de Caldoniccio en juillet, 1944). Nous n’avons pu trouver que quelques A, maculipennis adultes ̀ tiamone, ou cette espèce ainsi que A, sacbarovi et A, clovider présentoient une très aronde pullulation tant à l’état lorvaire qu’à l’état adulte ou mois d’aout 1947. L’existence d’A, moculipeppis fut éaalement prouvée dans l’estuaire de la rivière de Porto ou elle fut signalée par la mission Brumpt et par nous-mêmes. A l’époque de notre prospection tous les gites larvoires avaient été abondamment traités au mazout, et les larves observées en août n’ont pas été retrouvées en octobre. dans les villades de Sainte-Morie-Siché. Frosseto. Guitero-les-Boins. Coanocoli : Pila Capale, les collections d’eau prospectées appartenaient exclusivement au type montagneux défini plus haut, où l’action du flusbing s’exerce d’une manière évidente. Il y existe peu ou pas de gdites soustraits à l’action des pluies, et nos prospections larvoires dans ces localités, malaré des recherches attentives, ont toutes été négatives. Sans vouloir affirmer que les Anophélinés y font défaut, nous croyons que leur nombre y est très réduit, surtout à l’époque des grandes pluies et spécialement dans des endroits ou les ruisseoux ont un caractère torrentiel. b) Région sud de la Corse Cette région est celle qui a été le mieux étudiée ou qui, du moins. a le plus attiré l’attention des chercheurs, car c’est là que séjourna pen¬ dont plusieurs années la mission antipaludique du Professeur Brumpt. Cette région est caractérisée par la présence de marécqges d’étendue parfois très grande tels que les marais de Lisca et de Padule dans les environs 60 ANOPHELISME ET PAUDISME EN CORSE de Porto-Vecchio et les morais de Bioaqio di more et de Campo Londo situés dans la réoion de Bonifocio, mais très éloignés de la ville. Il y a lieu de distinquer dans cette zone, comme l’avait déjà noté Soutet, les gites péri-domestiques constitués par les puits d’irrigation des jardins et leurs conaux les gites temporaires des rivières disparaissant pendant la saison des pluies, et enfin les marais permanents déjà signalés Ces marais sont dans l’ensemble d’accès très difficile et on y trouve des larves d’Apopbélinés, surtout à la périphérie dans les trous d’eau et en bordure de la végétation très dense qui recouvre leur surface. Pour cette région particulière, la prophylaxie antilarvaire présenterait des modalités spécioles, différentes de celles opplicobles à d’autres régions du territoire corse. L'agglomération de Porto-Vècchio étont presque entièrement établie sur une colline où les habitations de type urbain sont assez éloignées des gites anophéliens importants, c’est à la périphérie de la ville que les Ano pbèles adultes appartenant en majorité à l’espèce moculipennis lobranchig ont été trouvés le plus fréquemment. Dans les marais de Copo di Padule. nous avons découvert, au cours de deux prospections, des larves d’A, mocu¬ lipenpis associées à celles d’A. byrconus et oussi d’A, clavider ainsi que les adultes d’A, moculipennis labronchise et cloviqer dans les babitotiops qui ont été visitées en oout (A. labranchig) et en noyembre (A. moculi¬ peppis et cloviger). A Porto-Vecchio. Aiten signale la présence d’A, lobronchise et melanoon dont il a capturé des adultes en juin 1944. Nos constatations confirment celles de Gailiard et de Soutet qui notent la prédominance dans cette région des Anophélinés du aroube atroparvus labronchig constituant 86% des spécimens capturés ou élevés par eux à Porto-Vecchio dans la réqion de Bonifocio. Soutet indique que « l’eau est totalement absente de la falaise" et qu'il n'y a pas de gites, pas plus que dans la vallée de Soint-Julien. Cet auteur ajoute « aussi le poludisme est-il presque inconnu dans cette ville ». D’après les constototions épidémiologiques que nous avons relotées plus hout, cette opinion dotont de 1928, n’est plus valable actuet lement. En ce qui concerne les gites lanvoires à Anophélinés, nous avons observé de nombreux points d’equ de type péri-domestique: caniveaux capoux d’irrigation dans les jardins patagers situès à droite de la route Porto-Vecchio-Bonifacio, à l’entrée même de cette dernière ville. Ces gites mozoutés à l’époque de notre visite auraient pu fournir dans d’autres cir¬ constances des Anophélinés susceptibtes d’assurer la transmission du palu¬ disme dans le centre urbain. Il n’est pas exclu, du reste, que les gites de Boaaio di more et de Compo Londo qualifiés par Soutet d’abondants et riches aient pu, malgré leur assez grand éloignement de la ville, fournir un apport anophélien ̀à l'agglomérotion, sinon par l’arrivée directe des Anophèles dans ces gites, séparés de Bonifacio par une colline ossez élevée du moins par leur transport gr̂ace à une circulation très importante surtout en période de querre. L'existence d’A, moculipennis ò Bonifocio a. du reste été établie d’une manière certaine par le D° Aitken, qui a trouvé cette espèce à l’état lorvaire à Rio Covollo au cours d’un sondoge dans la région de Sotta, de Fiqori et de Conca, qui est à inclure dans la zone sud de la Corse où Golliord et Sautet ont signalé A, moculipepnis résultats négatifs. DEUMIEME ENQUETE ENTQMOLOGIQUE 6 lobranchig, nous n’avons trouvé qu’A, bifurcatus (clovider) dans ces gites péri-domestiques (bassins servapt à l’arrosqde des jardins) Telle est la situation entomologique d'ensemble pour la pointe sud de la Corse et la réqion sud-est. Dans le sud-ouest, nous avons prospecté les environs de Propriano. Soutet a montré qu’outour de Probriono « les gites sont rares, ils sont constitués par les canaux d’irrigation où l’on trouve peu de larves. » Il note que les gites sont qu contraire assez nombreux dans la ptaine de Tavaria (aites de rivière), à l'’embouchure de la Bizxanèse, (marécades très danaereux) et dans la plaine de Boracci le lona de la rivière (ilots de véqétation et mares temporaires). Nous avons pu constoter persopnellement ̀ la sortie du port de Pro¬ priono sur la route de Olmeto, l’existence de gites porticuliers constitués par deux sources qui prepnent naissonce dans un puits creusé sur la foloise surplombant la route. Les eoux de ces sources se déversont sur le terrain en contre-bos de la route constituent de pombreuses ipfiltrations autour d’un bassin omépadé en lavoir et se perdent ensuite sur la plade. Uons ce aite permonent et les oites angloques qui peuvenr exister le lona de la route, nous n’avons trouvé que des larves d’A, cloviaer, mais la présence d’A, maculipennis n’est pos à exclure étont donné que des adultes de cette espèce ont été trouvés dans les habitations voisines. dans les marécodes à l’embouchure de Borocci siapalés par Sautet comme dangereux, nous avons capturé de nombreuses larves d’A, cloviqer et byrcanus, et, dans les hobitations dépendant d’une scierie voisine, nous avons récolté quelques femelles dè la première espèce ainsi que des A, maculipennis. Au sud-ouest de Fiqari, dans le villqge de Pianottoli, les gites pré¬ domipants comme l'’avait noté très exactement Sautet, sont les collectons d’equ péri-domestiques et aussi quelques marais cependont ossez éloianés de la ville. Une pullulotion très arapde d’A, claviaer a été constotée dans des gites péri-domestiques (citernes de jardins, seules explorées). La res¬ semblance de ces gites avec ceux de Fiaari, Sotta et Conca, permet de supposer, en se référont qux zonstototions de Golliard et Sautet, l’exis¬ tence dans cette locolité d’A, moculipennis lobronchige Dans la ville de Sartène, les gites anophéliens s’opparentent à ceux qu’on observe dans la région occidentée de la côte occidentole. Le ruis¬ seou principal qui traverse la ville et coule derrière les écoles présente à cet endroit, sur une étendue d’environ 70 m, une pente fable, ce qui permet aux larves d’Apophélinés, arêce à une végétotion, importante et à l’existepce de nombreuses cuvettes, de se maintemr sons être entrainées par le couront. dans ce gite particulièrement propice qux Anophélinés nous avons capturé des larves d’A, clavider, mais l’existence d’autres espèces dans le même ruissequ à d’autres époques de l’onpée n’est pas à exclure. Ce gite étant peu important pour l’ensemble des hobitations de Sortène, une arande dispersion est offerte aux Anopbèles adultes et leur recherche dans les moisons avoisinont le ruisseou n’a donné que des 62 ANOPHELSME ET PALUDISME EN CORSE c) Réaion Mord de fa Corse Nous comprepons dans cette réaion les locolités de Calvi, lle Rousse. Saint-Florent, quoique ces locolités aient été incorporées par nos prédé¬ cesseurs, potomment Soutet, dans l’ensemble de la côte, ocidentole Selon Sautet, ̀ Colvi, les gites lorvaires « peuvent se diviser en deux catédories permapentes et saisonnières ». Les gites permonents sont cons titués « par les puits d’irriqation des jordips, arands puits sons véqétotion en automne, mois couverts de « Lemna » et Collitriches qu printemps, con¬ tenant peu de larves d’Apopbèles. Les canoux des Ponts et Choussées constituent les gites larvaires les plus importapts : on y repcontre de 5 900 lorves qu mêtre carré. Les cours d’equ, entre autres la rivière de fico rello avec ses ilots de véqétotion fottopte, coptiennent de 100 à 150 ldrves qu pêtre corré ». Les oites saisonniers, d’anrès cet outeur, com¬ prennent trois morois : Paoliozze. Stooone. Alzeta, dont un seul, celui d’Alzeto, paroit danaereux, les deux autres avant été comblés Sautet conclut que ce sont surtout les gites péri-domestiques ou des rivières qui sont importants dans l’épidémiologie du poludisme et non ceux des arands morois. Au cours de notre enquête personnelle, nous avops égolement pros¬ pecté plusieurs gites péri-domestiques Nous y avons découvert des, larves d’A, claviger dans un bidon servont de réservoir d’eou pour un jordin. Il est toutetois certain qu’A, maculipennis y existe puisque Golliard et. Soutet notent la présence de cette espèce qui constitue dans cette réqion, selon eux, 80 %% des Anopbélinés copturés. Le D° Aittcen nous o signalé la présence de cet Apophèle sur les bords du Fiume Lecco en juin 1944, sdns qu’il ait pu préciser de quelle roce il s’oaissoit, puisqu’il p’o effectué que des coptures de lorves. Il découvrit aussi ou même endroit A, clavider dopt il a poté la présepce en juin et en doût. Sautet, dans son trovail d’ensemble sur la Corse, mentionne que lo réqion d’lle Rousse n’a été que peu étudiée : il pote qu’en ce qui le concerne persoppellempept, il pe peut porler que du villoge de Monticello où il ne signale que quelques gites péri-domestiques et que de la vollée de l’Ostricopi où les larves d’Anopheles sont nombreuses dans le lit de la rivière. Ces gites larvaires sopt constitués par des ilots de végétatior flottonte. Au cours de nos investiqotiops, nous avons pu complêter les donnéss ocautises par cet autetr. Nous nous sommes otochés oinsi è voir les oites non pos des epvirops de l’lle Rousse, mois du centre urbain même, afin de pouvoir nous faire upe idée du contexte entre les faits épidémiologiques ocquis et les constatations entomoloqioues. Nous avons pu copstater lo présence dans cette ville, comme dans les locolités explorées, par Sautet des gites péri-dopestiques : bossins, puits, etc., et nous avons trouvé dans un bassin de jordin des lorves d’A, maculipennis. Cette constatotion se trouvoit copfirmée par la capture d’Anophèles acultes etfectuée dans les locoux hobités du aroupe scolaire où nous avons pratiqué la mensurotion des index splépiques et les prises de sona sur les enfants. la stotion de pompqde actuellement obondonnée, nous ont, révélé la pré¬ DEUMIEME ENQUETE ENTOMOLOGIQUE 63 Nous n’avons pu consacrer que peu de temps qux captures d’Anopbé¬ lines a Saint Florent Ces captures du reste ont toutes été péqotives. Soutet note néanmoins la présence des larves d’Anophélinés dans les puits, les mores résiduelles, les copqux des morais, Il mentionne que les larves sont trouvées en petit nombre dans les puits, qu’elles sont plus nombreuses dans les mares résiduelles et qu’elles existent dans les canqux des marois « où on en trouve d’autapt moins que la salure des equx est plus forte ». Il Y aurait donc intérêt à procéder ultérieurement à une enquête entomoloaique plus approfondie de la région de Saint-Florent ou. contrairement à nos prédécesseurs, nous avops constaté des index endé¬ miques ossez élevés. d) Réaion orientale de la Corse Nous avons prospecté la côte orientale depuis Bastia jusqu'à Porto- Vecchio cette dernière localité avant été incorporée par nous dans la réqion sud de la Corse. la situotion de Bostia et le degré d’urbopisme de ce centre excluent l’existence de gites lorvaires. Il a’follu néanmoips foire une prospection è la péripbérie de la ville et nous avons ainsi porté notre attention sur le quartier de Lupino qui constitue la voie d’ocès vers la ploine orientole. et où existent, en tont que gites, quelques chombres d’emprunt et trous d’eou dus qux inéqalités du terrain avoisinant la stotion du chemin de fer. dans ces gites qui peuvept, peut-être, héberder en saison favorable des Anopbélinés, où l'’eou est riche en motières orqoniques, nous ne décou¬ vrimes que quelques larves de Culex. Les Culex adultes étaient du reste abondants dans les bobitations voisines. Dans la partie orientale propre¬ ment dite, nous avons porté notre attention spécialement sur des, endroits qui furent étudiés outrefois, du point de vue épidémioloaique surtout, par M. Léder. Cet outeur n’9, pour aipsi dire, pos effectué de recherches entomo¬ logiques. Cette locune a été comblée par Rouboud et Léger, mois à l’époque il n’existait encore oucune potion sur les races anophéliennes : celles-ci¬ furent mises ep lumière par Rouboud quelques onnées plus tord Notre premier orrêt dans la ploine orientole a été à Furioni, Il Y 9 lieu de distinquer le villode même situé sur une hauteur et les hamequx avoisiponts constitués par des moisons dispersées ou bord de la route conduisont à Cosamozza. Ces maisons sont à proximité de gites mul¬ tiples : chombres d’emprunt, trous d’equ, floques et même ruissellepents par temps de pluies : elles sont oinsi porticulièrement exposées à l’opport des Anophélinés. Nous avons, en effet, trouve sons difficulté de très pombreux Apopbèles adultes dans plusieurs moisons des bameoux. Les recherches d’Anophèles sont, restées, por" contre, infructueuses dans le villoge même sur la bauteur Cette constatotion 9. du reste, été faite autrefois par Sergent et ses colloboroteurs. Nous avops ensuite visité quelques fermes aycisinant, l’étana de Biqu¬ alio et nous avons pratiqué des prises de sapa sur les enfoants, mois ou la recherche des Apopbèles adultes est restée infructueuse. Toutefois, des prospectiops larvaites attentives dans le canal qui draine l’étana près de 64 ANOPHELSME ET PALUDISME EN CORSE sence de larves d’A, moculipeppis et d’A, claviaer. Sur les bords de l’étopa lui-même, nous n’ovops pu copturer de larves d’Anophèles. Cette obser¬ vation confirme l’opinion de Léger qui considère l’étana de Biqualio comme « nullement dopgereux par lui-même ». dans le villoge de Bordo, situé éqalement dans la plaipe de Biqualio. nous avons pu récolter de nombreux Anophélinés adultes dans une maison qu bord de la route dont les bobitants étoient des paludéens en accès. Ces Anopbèles apportenaient presque tous à l’espèce moculipennis (un seul A, claviaer). dans les locoux d’habitotion dépendant de la aare de Borao, dans la salle d’attente de cette gare oinsi que dans les moisons voisines, nous avons récolté rapidement de nombreux Apophèles moculi¬ pennis femelles. La localité de Lucciqno que nous avons visitée ensuite nous a paru présenter des gites onophéliens possibles, bien que nous n’avons pu mettre en évidepce la présepce des lorves. A Casobianda, déjò étudiée du point de vue entomoloqique par nos prédécesseurs et où nous avons récolté en dout des lorves d’A, moculipennis oinsi que des adultes d’A, socborovi, nous n’avons pu, foute de temps. effectuer de prospectiops larvaires, mais nous avons pu capturer de très nombreuses, femelles d’A, maculipennis dans une chambre à coucher de la coptine du domaine. par contre, dans une locolité voisine. Coterrodio des recherches dans les maisons n’ont permis de récolter que deux A, macu¬ lipennis femelles Aitken, qui a eu l’occosion de séjourper dans la plaine orientale en juin 1944, 0 rencontré des lorves d’A, cloviaer et d’A, moculipennis nop loin de l’étona de Biqualia et dans, le marais de Bevinco). A la même époque, plus ou sud, en foce du village de Bordo, il e copturé des adultes d’A, claviaer et A. moculipepnis, ces derniers à la station de pompade de Biqualio. Cet entomoloaiste a constoté en mai la présence d’A, mocu¬ lipenpis lobranchige à tous les stodes de développemient dans la locolité de Boretto, pon loin de l’extrémité sud de l’étona de Biqualia, Il aote oussi à Servogoia l’existence, en juin, d’A, olaeriensis et de A, clovioer tous deux à l’état, lorvaire. A rolelli, it meptionpe A. cloviger : un peu plus ou Nord dans les morois de Pooli, il décèle A. claviaer. A, alae¬ riensis et A moculipepnis. Il retrouve les deux premières espèces up peu plus loin, Fiqoretto. A Padulello, où nous avons trouvé ou pois d’août 1947 A, moculipeppis lobronchige, il pote epfin l’existence d’A, cla¬ viaer, Il meptionne la présence d’A, moculipepnis (sans distinction de roce) daps les localités de Taverpo (juillet : larves). Cerviope (mors adultes). Prupeto (jiuin: adultes), rivière de Chebbio (tiuillet : larves) Alistro (dispensaire antimolorien, lorves et aduttes en qoUt 1944) Brovone (juin 1944, lorves). Caterooio toout: adultes). Ghisonaccia (juin-juillet adultes). Bains de Pietrapola (mai : lorves et enfin à Troyo (mai 1944 lorves) et Gustiapiona. Notons par ailleurs qu’il a signalé A ctaviaer dans les localités sui¬ vantes : marais d’Alezon (juin 1944 : larves), rivière d’Alistro (mai larves). Sondali. Gustianiona. Brovone (septembre). T’ollone (septembre). Viocndser (pres de l'’étang de Polo : mai-juin). DEUXIEME ENQUETE ENTOMOLOGIQUE 65 A. algeriensis a été trouvé, également par Aitken, à Alistro (juin- août), Bravone (septembre), Mignataja et à Ghisonaccia (août 1944° En ce qui concerne d'autres espèces, l'entomologiste américain a reconnu l'existence d'A. melanoon à Gustigniana et Ghisonaccia. Il mentionne aussi A. plumbeus dans une région à l'ouest de Mignattaja. e) Région montagneuse intérieure Le sprospections dans cette région n'ont pas été très nombreuses. Nous avons visité Corte, ville située à 396 m d'altitude, dont l'étude entomo- logique n'entrait pas dans le programme de notre enquête. profitant d'une halte dans cette ville, nous avons récolté de rares larves d'A. claviger dans une citerne de la gare. Cette capture a été faite, du reste, sous une pluie persistante, rendant impossible la prospection d'autres gites anophéliens. Notons toutefois que Sautet a trouvé à Corte, au pont de Ristanica, de très nombreux gites larvaires à A. maculipennis, dans un ecressonnière. Il n'a pas pu préciser de quelle race il s'agissait. une autre localité située au nord de la Corse et que nous avons étudiée tant au point de vue épidémiologique qu'entomologique est Urtaca. De cette localité où nous avons trouvé des index plasmodique et splénique élevés, comme nous l'avons mentionné plus haut, venaient de nombreuses plaintes au sujet du paludisme. Aussi une enquête approfondie s'y impo- sait-elle. Nous avons exploré ainsi tous les gites possibles de ce village établi à flanc de montagne, dominant la vallée d'Ostriconi, d'où l'apport de moustiques semble improbable en raison de la distance. Cette situation ne favorise pas les stagnations d'eau et il n'y existe que des ruisseaux torren- tiels. Les seuls gites anophéliens de la localité sont constitués par les collections d'eau péri-domestiques: bassins d'arrosage dont la plupart sont cimentés mais rarement nettoyés et présentent une végétation d'algues très propice au développement des Anophélinés. En effet, ces points d'eau étaient de vbéritables élevages d'Anophèles, et nous avons pu y récolter rapi- dement de très nombreuses larves. il s'agissait, dans ce cas, d'A. Claviger. f) Basses vallées intérieurees Comme l'avait déjà noté Sautet, " dans les basses vallées du Golo, Ponte-leccia, du Tavigno du Fiume Orbo, les gites à larves d'Anophélinés sont abondants, partout où le courant se ralentit et où existe une végétation horizontale". Nous avons prospecté dans la vallée du Golo deux localités particulièrement impaludées: Ponte Leccia et Barchetta. Les pluies abon- dantes qui ont précé notre prospection ont provoqué une forte crue du Golo et ne nous ont pas permis de retrouver des larves ni sur les bords de la rivière, ni dans les vasques des rochers ou dans les caniveaux bordant la falaise de la route, qui se déversent dans la rivière. Nous avons toutefois pris de nombreuses larves d'A. claviger dans des gites péri-domestiques et notamment dans des puits, parfois profonds, à Ponte-Leccia même. Les captures d'adultes dans les maisons de Ponte-Leccia et à Barchetta nous ont fourni de nombreux A. maculipennis. 70 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE que le 5 février 1948 et l’examen de leur ponte a montré qu’il s’oaissoit d’A moculipennis tobronchig. Deux temelles provenant d’Ite Rousse (date de copture : 4 noyembre 1947) ne pondirent que les 7 et 8 février 1948 et la structure de leurs œeufs permit de les ropporter à la même roce qnophélienpe. tes dissectiops effectuées dans le couront de jonvier 1948 ofin de recbercher l’ipfection plasmodienne ont permis de constater, chez les femnelles qui n’avoient pas pondu, des avoires qu stade 4. Notre observo¬ tion, qui n’a pas la préteption de déterminer définitivement, l’époque exacte de l’arrêt évolutif d’A, moculipennis en Corse, permet de la fixer entre le 15 octobre et le 15 poyembre pour la forme lobronchise, ll en résulteroit que si l’on voulait procéder soit à la destruction d’Anophèles ailés hiver¬ nopts, soit ̀ des mesures ontilarvoires contre A, moculipennis, on pourroit le faire fin octobre ou début poyembre. Quont à l’époque des premières poptes d’A, maculipennis lobronchig, elle correspondrait, d’oprès: nos recherches, à celle mentionnée par le Professeur loveux pour A, macu¬ lipennis sons précision de roce. Cet auteur, en opérant ovec les Anophélipés copturés à l’étot adulte, o obtenu, en effet, les pontes du 15 qu 28 février Notre constotation expérimentale montre que l’activité reproductrice de A maculipennis lobranchige commence même plus tôt que pe l’ovait signalé Joveux. En ce qui concerne A sochovori, nous n’avons pu avoit de pré¬ cisions quant à l’arrêt et à la reviviscence de la reproduction, mois on soit que chez cette espèce, l’orrêt de la popte est dénérolement éncore plus manifeste que chez A labranchig. C’est donc qu début de février que l’on devroit procéder oux mesures ontilarvaires contre A, lobronchige S’il en est dipsi peur A, mocdlipepnis qui nous intéresse qu premier chet, il en est tout outrement pour A, clavioer dont certaines roces et qu moips celle que nous ovops ropportée à Paris, peuvent présenter une activité reproductrice moniteste même en décembre et jonvier. Le com¬ portement de cette espèce o été étudié par le Protesseur E. Rouboud, Si cet Anophèle s’ovéroit être un tronsmetteur actif du paludisme, les podo¬ lites de la lutte ontilorvoire ne sergient pas les mêmes pour cette espèce dont les adultes ne fréquentent que rarement les bobitatiops et pour A maculipennis qui est entophile. Noust avons pu observer au cours de notre prospection, même ou mois de povembre, de nombreuses femelles d’A, moculipepnis en activité. Nous n’avons réussi que dans deux cas, qu cours de cette deuxième mission, à préciser le degré d’ontbropophilie des femelles d’Anophélinés à l’aide des réoctions de precipitines Deux femelles capturées qordées, l’une dans une moison de Bordo tcôte orientale), l’autre de Casobianda (id.), ont donné des réactions positives ovec le sérum apti¬ bumoin. Des ipdicotions è ce sujet ont, du reste, été dopnées et nous poroissent suffisontes pour affirmer une très forte attroction d’A, lobropchig et sacbarovi pour le sona bumain Bappelons oussi que quelques rores femelles d’A claviqer trouvées qorqées de sapa en ooût l’étaient de sapa humain. Les observotions foites qu loborotoire oprès la deuxième mission ont montré que, dans des con¬ ditiops expérimentales, des lots de moustiques qui comportaient certaine¬ mept A, lobrapchig et A, socbarovi ainsi qu’A, claviaer refusgient le plus 2SIIC 2S E 2° 99EP5 2S NCS. DEUMEME ENQUETE ENTOMOLOGIQUE 7 circonstance nous a même oblidé à entretenir les quelques femlles qul nous restept avec du sona humain exclusivement. Nous avons effectué aussi de popbreuses dissections de femelles d’Anopbèles copturées ofin d’établir si elles présentaient une infection sporocystique ou sporozoitique. Sur 40 femelles exominées du lot lobranchig-sacbarovi et une femelle d’A, claviaer, deux ont été trouvées infectées dont une porteuse de trois jeunes sporocystes (provenonce Furioni) et une de nombreux sporozoites (proyenance Bor9o). Le seul spécimen d’A, clovider a été trouvé néqotif. Cette observation montre la possibilité de la tronsmission du paludisme hiverpal en Corse, moloré le pombre très réduit des porteurs de qomêtes. Roopelons qu’A, sochoroyi est up des vecteurs mojeurs du paludisme local en Grèce et en Albanie, etc., et qu’A, labronchige éoalement, très importont vecteur dans la rédion méditerranéenne, a déjò été trouvé infecté en Corse ou mois d’oout. 23 Lorsqu’on compare les données épidémioloaiques et entomoloaiques relatées ci-dessus, on copstate qu’it existe une corrélation étroite entre la présence des Anopbélinés et les mopifestotions de l’endémie palustre. Ainsi, c’est sur la côte orientale, la plus impaludée, et tout particulière¬ ment dans les localités les plus atteintes, , qu’a été décelée la présence d’A, lobranchige et d’A, sacharovi dont le premier fut trouvé, infecté sur la côte orientole (Bordo) et sur la côte occidentale (Liomone) et dont le second est éqalement très suspect tapt pour le rôle qu’il joue dans la trans¬ mission du paludisme dans d’autres rédions du bassin méditerranéen que par son ovidité pour le sono humoin. C’est oussi dans la réqion de la plaine orientale où l’endémie polustre est particulièrement iptense que furent surtout découvertes les espèces apophéliennes réputées comme dangereuses Il fout, noter toutetois que si la concordance entre les données épidémlo¬ logiques et entomolooiques en Corse est ipdénioble pour les localités de la plaine, même en soison préhivernale où l’existence du paludisme autoch¬ tone est étoblie d’une manière certaine, elle l’est, moins en autompe pour les réoions montooneuses. Nous n’avons trouvé en octobre et novembre dans oucune localité intérieure de la Corse A maculipennis pi A, sochorovi. Il se peut que les larvés de ces espèces disparaissent des sites moptagneux plus ropidement que de la plaine où on les trouve surtout en été, Il se peut oussi, et cela reste à prouver, que A, claviaer, qui présente une pululotion toute particulière dans les rédions moptoopeuses de la Corse, participe éqalement à la transmission du poludisme en pénétrant dans les habita¬ tions pour s’y qorger de sana humoin et redaqner ensuite le maquis ou bien en piquont l’homme en plein oir. L’ovidité ovec loquelle il s’ottoque qux bumoins qu loboratoire en néaligeont les animoux, et la présence du sopo bumoin chez les rores spécimens copturés qordés dans les habitations plaide en faveur de cette conception. Quant aux gites larvaires, il ressort que c’est surtout qu voisinqde des arandes surfaces d’equ : marois et marécoges, qu’on trouve les index endé¬ miques les plus élevés, mois d’outres gites pe sont pas à néalider pon plus puisque, dans un endrot (lle Rousse), nous avons décelé des lorves 72 ANOPHEUSME ET PALUDISME EN CORSE d’A, moculipenpis dans les gites péri-domestiques. Cette circonstonce néces¬ siteroit des directives spécioles si l’on voulait procéder en Corse à une lutte 33 Il seroit fostidieux de rapporter ici toutes les considérations qui ont été faites sur les mesures antipaludiques à entreprendre en Corse. Nous ne rappellerons que très brièvement les suqdestions émises à ce point de vue par Léger et Arlo. Rouboud et Léder et Et. Seraent et ses collaborateurs. Nous repvavons pour de plus amples détails oux travqux de ces auteurs qui ont consacré à la prophylaxie antipaludique d’importantes publications. Ces mesures peuvent être ainsi clossées : 1’ Diminution du réservoir de virus par la quipipisotion : 2 lutte contre les Anophélinés vecteurs et protection mécopique contre eux: 3° Application rationnelle du principe de la zooprophyiaxie. 3 La première de ces mesures n’a pas cessé d’être aopliquée et elle a nême été renforcée oprès la découverte de médicaments synthétiques contre le poludisme. Un effort dans ce sens a été déployé par le Service de Santé de la Corse ainsi que par les dispensaires antipaludiques étoblis par la Fondation Rockefeller et qui ont fonctionné pendant de pombreuses années dans le sud de l’ile. Tout en avant donné des résultats incontestobles pour l’atténuation de la morbidité, cette méthode de prophylaxie médicomen¬ teuse n'a pas abouti à la diminution de l’endémie palustre dans l’ensemble de la Corse. En effet, lorsqu’on compare, comme nous l’avons fait plus hout, le degré de cette endémie, étobli par Léger et Arlo, puis par les frères Sergept et leurs collaboroteurs, on voit qu’oprès deux compaanes onti¬ oaludiques successives, les résultots obtepus étotent discutobles. Toutefois. cette prophyloxie n’o jomais présenté le coractère d’une véritoble quinini¬ sotion collective, mois celui d’un travail de dispensaire où n’ont été soumis ou habitationemept que les individus en occès. En ce qui concerne la lutte anti-anophélienne, on s’est attaché en Corse qu drainqqe des étanos, à l’assèchemept des marais, qu mazoutqde des aites larvoires, et ces mesures ont été conduites par les comités locoux ontipoludiques, sons directives et sons plon copcerté, de sorte que les résultots d’ensemble ont été peu encourqgeonts. Comme le disait Laveron. ces pesures, même si elles, revétoient un caractère dénéral, ne peuvept avoir qu’une portée limitée tont qu’on ne s’attoque pas à tous les gites péri-domestiques et qu’on ne supprime pas même les plus petites collec¬ tions d’eou stoanante ou voisinqde des locolités palustres. De rares ten¬ tatives faites dans ce seps n’ont jamois été poursuivies, Il en fut de même pour la protection mécanique contre les Anopbèles adultes (moustiquoires. orillodes) qui o été tentée dans certoins endroits, mois n’o pas été continuée. Cette mesure ne constitue, du reste, que l’apanqde de certaines classes de la populotion ou de arondes eptreprises qui peuvent paver son appli¬ cotiop. Il en fut de même pour la lutte antilorvaire au moyen de mozou¬ tode des diverses collections d’eou, qu’il s’ogisse de gropds morécades très difficiles à habitationer oinsi ou de petites étendues d’equ. Cette mesure exide 73 DEUXIEME ENQUETE ENTOMOLOGIQUE éqalement un esprit de continuité qui manquait malbeureusement en Corse, et des moyens matériels importonts qui ont trop souvent fait défout. Il existe octuellement depuis la mise qu point de la lutte opti¬ onopbéliepne par le D.T. T., une méthode des plus etficaces de propbylaxie onripoludique. En effet, l’opplication de cette méthode, surtout pour jo lutte anti-adultes, o dopné des résultots certoips, Il a été démontré qu’on peut oboutir à l’érodication totale d’une espèce apopbélienne exogène venue s’implonter dans une réoion où elle n’existait pas quparavont. Il a été étobli éqalement que cette éradication amène en même temps la disparitiop du poludisme. Cette expérience, qui a débuté au Brésil contre A aambise par l’uti¬ lisotion de pyréthripes contre les moustiques adultes, a été par la suite reprise en ltolie par E. L. Soper et Knipe qui furent les promoteurs de la lutte contre les ipsectes oilés sur une oronde échelle, mais cette fois-ci à l’oide du D.D. T., en solution dans le pétrole. Les essois ont porté sur les Apopbèles tréquentant les habitations à l’oide du procédé oppelé par les Américains « residuol spray », méthode qui ossure pon seulement une des¬ truction immédiote des moustiques, mois exerce surtout une oction insec¬ ticide duroble par le dépôt sur les murs d’une couche de D.D. I, conservont son pouvoir toxique pendont plusieurs mois. L’ettet de cet insecticide de contact a été expérimepté en ltolie à Castel-Volturpo et dans le delta du Tibre (1944-1945), puis étepdu dans le mopde entier. lIl a été démontré, en etfet, qu’oprès un déloi très court, les index epdémiques du paludisme baissaient sepsiblement prouvont ainsi l’effi¬ cocité de la méthode. Ces premiers essois, ebtrepris en ltalie continentale turent poursuivis par le Professeur Missiroli dans la réqion des marois Pontins où la lutte contre les Anophèles ailés pendant la soison de leur octivité, c’est-ô-dire en été, a éaotement donné d’excellents résultots. Ce molarioloque, qui. duront de lonques onpées, a expérimenté toutes les méthodes de lutte onti¬ poludique, offirme qu’octuellement le procédé du « residual sproy » est le plus efficoce contre les Anopbèles ainsi que contre tous les ipsectes domestiques susceptibles de trapsmettre des maladies infectieuses à l’homme. Il insiste en outre sur le fait que par cette méthode on frappe pop seulemept les Anophèles vecteurs du poludisme, mais édalement tous les ipsectes qui viennent daps les bobitatious et qui contribuent à l’insalubrité dénérale des aaalomérations. Les pulvérisotion de D.D. T, en suspension dans le pétrole, pratiquées une fois par an dans les babitotiops, diminuent nop seulement le pombre des Apophèles ailés, amenant ainsi la réaression du poludisme, sons qu’il soit nécessaire de recourir à oucune autre mesure propbyloctique, mois encore celui des autres insectes domestiques, vec teurs de malodies infectieuses (en particulier les moucbes), ou d’un ossoi¬ pissement aénéral des localités habitationées. La seule réserve qu’il fait, c’est l’êchec portiel de l’utilisation de D.D) T, contre certaines roces de mouches et de Culex résistant ò cet insecticide, pour des roisons encore japorées. Enfin, dans sop trovait « Riduzione o eradicozione deoli Anophéli » Missiroli arrive ò cette conclusion que, si l’op doit chboisir entre l’érodicotion 74 ANOPHÉLISME ET PALUDISME EN CORSE des Anophèles et la réduction de leur densité, c’est pour cette dernière solution qu’il convient d’opter lorsqu’on dispose de moyens motériels limités. C’est à la lutte contre « l’insecte domestique » qu’il fout ottacher la plus oronde importopce.. En Sardaiqne, par contre, une organisation puissante a été créée, non seulement pour la lutte coptre les insectes domestique mais pour l’éra¬ dication totale des Anopbèles vecteurs du paludisme par les moyens les plus moderes : utilisotion du D.D. T. contre les lorves et adultes. La métbode emplovée par cette oraanisation (E R L A A S.) ne s’ot¬ toque pas uniquement qux moustiques adultes pendont l’été, époque de leur pullulotion, mois vise à la suppression des Anopbèles hivernonts pour posser ensuite à la destruction des larves lorsque les temelles reprennent, leur activité reproductrice. Duront la première onpée de travail, cette orqonisotion s’est attaquée surtout aux Anopbèles adultes en limitont les mesures antilarvoires à quelques secteurs pour les reprendre ensuite dans la totalité de ta Sardaiane. Les modalités de la lutte opti-onopbélienne en Sordoiqne ont été exposées dans de nombreux ropports d’E R. LAA.S. Pour réaliser la destruction des Anophêtes qu stade larvoire, on doit utiliser à la fois le traitement des gites, quelle que soit leur importopce. par pulvérisoteur à main ovec une solution de D.D. L. à 5 %% dans du pétrole, et par avion pour les drandes surtaces d’eou (marécoges, locs et leurs alentours, etc.), et oussi le habitationement des gites très étepdus, oprès lcur droipqge superficiet. Ce droinoge, comme toute entreprise de lutte optilorvoire, exide des frois copsidérobles, d’autont plus que ce p'est p95 une mesure définitive, mois destinée ̀ tociliter l'épondage du D.D. I On s’est demondé quelle serait laméthode oodopter en Corse : lutte contre les insectes domestiques et en particulier les Anophélinés, telle qu’elle est conduite en ltolie continentole pendont lapériode estivole, ou éradicotion totale qu’essoie d’obtenir en Sardaiane. l’E.RLAA.S, ovec le concours de la Fopdation Rockefeller. Nous avons exprimé l’ovis qu’il follait plutôt utiliser en Corse d’obord la première technique, réservont d’envisqaer pour plus tord upe tentotive d’érodicotion totale. Une question s’est posée d’autre part : devait-on traiter la totolité de la Corse ou se limiter oux réqions qui sopt à la fis des zônes d’élection pour le développement des Anophèles dondereux et des foyers de palu¬ disme gutochtone porticulièrement importonts : Le D° Berpard, chef du bureou d’épidémioloaie qu ministère de lo Santé publique, d’oprès les donpées que nous, lui ovions fournies a con¬ sidéré que les rédions à traiter en priorité étoient les suivontes 1° Pointe sud de la Corse, limitée par une liape bossant qu noid de Sartène. Lévie et Conca: 2° Réqion est de laCorse, limitée ou pord par Pietra di Verde, ou sud par Solenzora et à l’ouest par une liqne possont è l’ouest de Vezzani et Gbisopi : 3° Réqion ouest s’étendont du qolte de Porto à celui d’Elbo et limité à l’est par unpe liane possont à l’est de Vico et d’Eviso. DEUXIEME ENQUETE ENTOMOLOGIQUE 75 A notre avis, il était également souhaitable d’étendre le traitement opti-anopbélien à up couloir réunissont la réoion est à la région sud, oinsi qu’à la partie de la côte orientale située ou sud de Bostio (Furioni, Biqiolio. Bordo. Lucciana. Cosomozza) où sévissent un onopbélisme et un palu¬ disme particulièrement intenses, en négligeant, qu besoin, des localités de montaope incluses dans les réaions qu’on projetait de habitationer et qui n’avaient qu’une importance très secondaire comme fovers d’endémie palustre. Nos suqaestions ont été retenues et la lutte anti-anophélienne a abouti à des résultots tout à fait remarquobles, comme en témoianent les ropports publiés par la Direction déportementale de la Sonté de la Corse entre 1948 et 1953. — On trouvera dans ces ropports tous les détails concernant les modalités de cette lutte ainsi que les résultats obtenus localement et dans l’ensemble du département. Nous nous contenterons de dtre qu’ils se sont tradulits par l’abalisso¬ menr pour l’ensemble de la Corse des Indox spténique et plasmodique de 36,3 7, 6 334 "7, on 1947, ̀ moins de L"7, on 1953. Enquête Entomologique de 1953. Au cours de potre nouvelle mission, nous avons cherché à prospecter les mêmes régaions qu’en 1947, mois le contrôle entomolooique des locolités de lo, côte, orientale o revêtu plutôt le coroctère d’un sondode. Sans doute cette prospection ne pouvait être conduite de lamême manière que celle de 1947, venont oprès le traitement des bobitations. poursuivi du 7 ovril ou 31 juillet en pleine période de lutte antilorvoire mise en œeuvre à partir du l’ dout. Nous nous sommes tout d’obord efforcé de préciser les espèces ono¬ phéliennes octuellemept rencontrées en Corse et qui constituergient une menace immédiate si une réduction ou un arrêt de la lutte onti-apopbélienne étoit éventuellement epvisqaé. Notre mission, d’une durée de 45 jours, a permis l’exomen des moisons habitationées ou no), la recherche des Anopbélinés dans les retuges externes, etc. Nous avons eu recours pour reconnaitre la composition de lafqune opophélienne, d’une part à l’examen des lorves, et des insectes adultes que nous avons copturés nous-mêmes, d’outre port à celui des larves récoltées par les aaents sonitaires de chocun des sept secteurs institués en Corse pour l9 lutte aptipoludique. Le copcours des daents sanitoires nous a ête très précieux. Ils nous ont indiqué les gites traités ou non ou moment de potre arrivée et pendont potre séjour. A lademonde du D° Souvoipe, directeur du Service ontipoludique. nous avons du, d’outre part, consacrer une portie de notre temps à l’étude de certoines questions qui intéressoient tout porticulièrement le Service aptipoludique. Op nous a demandé en effet : 1° d’étudier la répartition des Anophèles et leur taux d’infestotion. afin de déterminer ovec le plus de précision possible les zones dondereuses qu’il importait de traiter : 2 de faire une enquête entomologique dans les villooes de Vescovato. Costellare di Cosinco. Cervione. Lovotoodio et Soipte-Lucie de Morioni. situés dans lazone montooneuse et dont, les hobitonts avoient réclamé de pulvérisotions murales d’insecticides: 78 ANOPHELSME ET PALUDISME EN CORSE 3° de coptrôler l’efficacité de la lutte apti-adulte et antilarvaire par larecherche des lorves et des adultes dans les oites et retuges habitationés: 4° d’étudier parallèlement le comportement des moucbes dans les villoges habitationés pour lapremière fois par le D.D. T. De ce progromme de travail, nous avons du écarter l’étude du toux d’infestation des Anophélinés dans la noture. Le nombre très faible des porteurs d’hématozooires en Corse et la roreté des Anophélinés rendaient cette étude impossible. Dans les copditions octuelles en Corse, on pourrait entreprendre la dissection de milliers d’Anophèles sons avoir lacertitude de trouver un insecte infecté. Nous avons toutetois, en effectuont les coptures, réservé les mous¬ tiques qorqés pour l’étude de leur contenu stomoçal, afin d’étoblir la pos¬ sibilité de leur ropport ovec l’homme. L’étude de la fŕquence d’Apopheles moculipennis dans diverses rédions de la Corse pourrait, d’outre part, permettre d’opprécier le danger des fou¬ nes locales. Nous avons procédé oux enquêtes dans les villodes qui nous ont été signalés et avons cherché à reconnaitre l’effet du D. D.T. sur les mouches. dans un villoge habitationé pour la première fois, repondont ainsi à laplupart des besoins formulés par le D° Souvaine. Nous n’avons pas judé possible, étant donné le temps que cela ouroif exioé de copparer expérimentalement, l'efficacité du D.D T, pétrolé et de l’émulsion à 5 %6 utilisée en 1953. L’efficacité de l’émulsion utilisée est d’ailleurs opparue évidente ou cours de l’enquête, comme on le verra plus loin. Nous exposerons tout d’obord l’enquête qénérale que nous avons effec¬ tuée dans divers secteurs nettement limités et les enquêtes spéciales qui nous ont été demapdées par le Directeur du Service ontipaludique. Nous développerons ensuite pas remarques concernont la tronsmission éventuelle du paludisme par diverses espèces anophéliennes existant en Corse et les comparerons oux opinions émises pot les entomoloaistes ovont travaillé er Corse en 1949-1950. ENQUETE GÉNÉRALE Secteur d’Ajaccio. — La partie de la plaipe occidentale qui constique actuellement « le secteur de lalutte onti-anophélienne d’Aiaccio » s’étend de la pointe Polozzo qu pord à Copo-di-Moro ou sud, intéressant les qolfes de Porto. Saaono et Ajoccio et remoptant le Grovone jusqu’au pont d’IIc¬ ciopi. La ville d’Ajoccio n’est pas habitationée. Seuls ses foubouras, ou nous ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 1953 79 avons siapalé des cos de paludisme en 1947 et la présence de A. moculi¬ pepnis et A, clovioer sont soumis qu habitationement dans ce secteur, nous avons décelé avec M. Chassianet de très nom¬ breuses lorves d’Apopbélinés sur la rive qouche du fleuve, non habitationée qu moment de potre visite. Les lorves récoltées oppartenoient toutes à l’espèce A, maculipeppis. dont 10 22 présentoient les caroctères de A, sacharovi, tels qu’ils sont défipis dans les ouvrodes de Smart et de Bussel. Sur la côte même nous avons brocédé à la recberche des larves dans larivière de Liscio près du villoge de Tiuccio. Une recherche ottentive permit d’y découvtir quelques larves de Culex ainsi que les pocelles d’œufs de ces moustiques. Les larves ont été trouvées dans l’eou claire qarnie d’alques. Il s’oaissait de Culex pipiens Lin,, vrai¬ sembloblement vivont qux dépens des oisequx car, dans les hobitations traitées, oucun représentont de cette espèce p’a été constaté. dans laploine de Liomone en bordure de la route conduisoant à Saqone. à qouche de celle-ci, le terrain autrefois très marécogeux est actuellement ossaini. En effet, le conal qui draine laploine, outrefois mal entretenu. est octuellement bien nettové et les obords immédiats de la route, autre¬ fois marécodeux, sont eh aronde portie cultivés. Dans quelques rares trous d’equ couverts de joncocées très denses qucune larve n’a été récoltée. Le terrain o été du reste habitationé, ainsi que la rivière de Liomope Les hobitations des beraers qui héberaeoient autrefois de très pom¬ breux Apophèles, ont été fermées et nous n’avons pu rechercher les adultes que dans une seule maison qui étoit habitationée. Le résultat fut péqatif. dans le villqge de Soqone plusieurs maisons opt été visitées, oinsi que leurs dépendances (poulaillers, porcheries), mois oucun moustique n’a été copturé. La populotion s’est plainte cependant d’une gène éprouvée du fait des moustiques, non pas pendant le sommeil, dans les habitations traitées, mais surtout à l’extérieur des maisons, en plein air, à la tombée de la nuit. Les enfonts, en particulier, ont été fortement attoqués par ces moustiques. Craignant qu’il s’agisse d’Anophèles exophiles, nous avons effectué Une capture d’adutes en plein air vers 20 heures, au coucher du soleil Les moustiques n’ont pas tardé à venir piquer les enfants assis sur un banc et nous étions nous-mêmes attaqués par de nombreux insectes La capture a été faite, Il s’agissait dans ce cas de l’Aedes (Ocble¬ rotatus) cospjus Pallas, un aediné très vorace, s’attaquant avec acharne¬ ment à l’homme et dont le mode de vie permet de comprendre la pulu¬ lation. Les larves de cet insecte vivent dans l’eau très fortement salée, dans les vasques des rochers, les lagunes ou bien les trous d’eau à proximité du bord de la mer. Les œufs résistent fortement à la dessication et éclosent avec l’apparition des pluies. Les insectes adultes doivent certainement pro¬ venir des gites qui se trouvent tout près de la mer et dont le traitement a été jugé inutile, ou bien de ceux qui ont pu apparaitre entre deux troi¬ tements antilarvoires bimensuels. d’outres régions. 80 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CON Des gites de faible étendue peuvent contenir une très grande quantité de larves de cette espèce, et donner naissance à une population ailée impor¬ tante qui n'est pas détruite par le D.D.T., étant srictement exophile. A Porto, où en 1947 les lorves avaient été recherchées dans la rivière. quelques larves de Culex sp, ont été récoltées dans les anciens canots de débarquement abandonnées près d’une berge. Dans le lit de la rivière, ou les vasques des rochers, aucune larve n’a été trouvée, ces gites avont été mozoutès. La recherche des moustiques dans plusieurs gites traités a été éoo¬ lement négative. dans les environs immédiats d’Ajoccio, quelques torves de Culex pipiens ont été décelées. Il ressort de l’enquête que, sur la côte ocidentale dans le « secteur d’Ajoccio"», la situotion entomologique est parfaite en dehors de la pré¬ sence d’aedinés exophiles. On pourrait s’en affranchir à l’avenir par la recherche et le traitement des gites permanents qui obritent ces insectes. Secteur de Sartène. — dans ce secteur qui s’étend de Copo-di-Muro à Roccapina y compris les golfes de Valinco et Sartenais" nous avons pro¬ cédé au contrôle des maisons traitées, notamment de la scierie ou, en 1947. nous avions observé une forte pullulation d’Anopbélinés : A, moculipennis. A, cloviger et A, hyrcanus. Aucun moustique n’a été constaté dans les maisons qui ont été traitées en avril. Une forte pluie ne, nous a pas permis de récolter les larves qu mois d’août : en septembre, ces gites ont été trouvés mozoutés. Un certoin nombre de moustiques capturés dans le secteur de Sartène nous a éte remis par l’agent sanitaire. Ces noustiques furent capturés dans des gites n’ayant pas encore subi le traitement bimensuel. Les larves que nous avons examinées furent récoltées dans, la région de Bizzanèse où furent capturées 35 larves de A, maculipennis. D’Ortolo. nous avons reçu 10 larves de maculipenpis et 2 de bifurcatus. A Cômpo¬ tuoro. Olmicia et Baraci, nous avons dépisté de nombreuses larves de Culex. dans l’ensemble de la rédion de Sartène, notamment sur la côte, la plupart des gites furent asséchés en aout et septembre, ce qui a certaine¬ ment contribué, en même temps que les mesures sanitaires, à la disparition des moustiques. Secteur de Porto-Vechio. — Ce secteur aut fut toujours répute comme un des plus dangereux et compactant la faune onopbélienne la plus obondonte, comprend larédion de Porto-Vecchio, le sud de l’ile y compris Bonifacio jusqu’à Roccopino et s’étend dans le nord jusqu’à Solepzora¬ dans ce secteur, nous avons pu étudier la fqupe onopbélienne et pré¬ ciser les diverses roces rencontrées. Non que ce secteur ait été insuffisam¬ ment habitationé, mois porce que quelques gites larvoires ou refuges d’adultes. qui avaient été repèrès avont le traitement, nous ont été signalés aux tins ce copture. Nous avons pu également dans ce secteur récolter des Anophèles dans les retudes externes que nous n’avons pas eu lachonce de détecter dans ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 1953 81 Notre attention s’est tout d’abord portée sur quelques gites spéciaux qui furent décelés par l’équipe sopitaire près de Fiagri et de Pionottoli. Il s’agissait de zones de roisellement qui se trouvaient sur le terrain vallonné, cultivé de viapes. Ces suintements, prenant naissance sur les col¬ lines, s’écoulaient en petits filets pour se perdre ensuite à quelques mêtres de leur origine, absorbés par le sol. En un point, upe fosse collectait les eaux de ruissellement, formant une mare profonde, à l’eau claire, et certainement renouvelée, riche en végétotions aquatiques et qui constituait un gite par excellence pour les Anophélipés et les culicinés. Ce genre de gite, qui doit exister un peu partout et qui est difficile à détecter, constitue un excellent refuge pour l’entretien et la conservation des espèces onophélienges au coucs du traitement. A 200 mêtres environ de ce gite étoit placée une petite cobane cons¬ truite en pierre, ou coucbaient les vianerons pendont la sieste et porfois la puit. La première copture faite dans cette cobape nous a permis de récolter sons difficulté 15 femelles d’Anopbeles moculipennis pour la plu¬ port gorgées et contepont des œeufs murs. Molheureusement, les locqux du loborotoire de Porto-Mecchio avant été habitationés par le D.D.T., la pluport des femelles moururent et nous n’avops obtenu que deux pontes : il s’aaissait d’Anopheles maculipennis var, melo¬ noon et A. lobranchige. pix autres adultes ont été récoltés dans la même cobone par M. Ettori. qaent sanitaire du secteur. Les Anophèles n’ont pas pu être, non plus, con¬ servés vivants au loborotoire, qui cependant avait été passé à lachoux pour ott́nuer l’effet résiduel du D.D.T. Un Apophèle o cependont pondu ovant so mort : il s’agissait d’un lobronchige. Parmi les moculipepnis copturés dans ce retuge, deux dopt le contenu stomacal a pu être examiné, contenoient du sana humoip. Les coptures larvaires foites dans le gite, à trois reprises qu cours du mois d’aout, ont permis de récolter 183 lorves de moculipenpis et 3 larves de A. clovioer. Le gite o été traité le 14 qoût et qucupe coprure n’o été foite dans la cobane jusqu’qu 6 septembre. A cette dote, nous y avons capturé de nouveau 8 Anopbèles dont deux. un le 7 septembre et l’autre le 8 septembre, ont expulsé leurs œuts avont lamort. Il s’aaissoit pour le premier cas de A. sacbarovi et pour le deuxième de A, moculipenpis lobronchig. Deux femelles parmi 8 capturées, ovaient les ovaires ou stade l ce qui permet de penser qu’il pe s’aaissait pas de femelles nées dans le gite de voisinqde fortement habitationé depuis 22 jours et trouvé exempt de lorves. La cobane pon traitée attiroit oinsi, semble-t-il, les Anopbèles d’outres aités pon encore détectés. Cette observation dénote que la lutte ontilarvoire seule n'est pas suffisonte et que l’existence d’un refude d’adultes même de faible importonce suffit pour obriter la « fqune résiduelle ». D’autres captures d’Anophèles adultes ont été faites dans le secteur de Porto-Vecchio qux endroits suivants : 1’ Dans une moison obondonnée en ruipe, dénommée « maison Fron¬ 82 ANOPHEUISME ET PALUDISME EN CORSE cola» non traitée ou D. D.T., où qu cours d’une visite faite le 7 oout. M. Chassianet coptura 4 adultes. Le lendemoin, 15 autres femelles furent prises, dont certoines qorgées. 2° Sous un pont de larivière 8pinelli, 12 maculipenpis (11 temelles et l môle) ont été copturés, dont une femelle de lobronchise Dans ce même refuge, ou mois de septembre, oprès le traitement des aites epvironponts, oucun moculipennis n’a plus été copturé. Un seul adulte de biturcatus a été pris sous le pont où nous avons décelé éqolement une femelle de Theobaldia annulato et un Aedes cospius, copturé sur le bras. Il est intéressont qu’oucune femelle (trois moculipepnis copturés dans ce refude externe) n’ait présepté dans son estomac de sana humain, Toutes étaient certainement dordées de sopa apimal, car elles étoient repues de sana frais. Une épreuve avec le sérum onti-bumain a été effectuée et elle fut négative. La « faune résiduelle » dans les zones assez éloiapées des hobitations. comme celle du pont Spinelli, s’entretient donc, tout ou moins en partie. oux dépens des onimaux. Les troupeoux de moutops, les ênes errants qui, en Corse, cherchent souvent obri sous les ponts, constituent les hôtes exploités par les Anophé¬ linés devenus exophiles. Cette circonstonce beureuse diminue le donaer de cette « toune résiduelle », notamment, dans le cos d’une arande disper¬ sion des Anophélinés, recherchont des retuges diurnes non habitationés. Les larves d’Anophélipés ont été prises dans, le ruisseou Aquopirunto sur la route conduisont de Porto-Vecchio ò Bonitacio. Sur 48 lorves prises, on a dénombré, 44 moculipeppis et 4 cloviaer. Enfin, dans les puits de la vollée Soipt-Julien, ont été copturées 12 larves de moculipennis et quelques lorves de Culex (sp.) (Chossiqnet). Pormi divers autres gites du secteur, upe seule lorve de cloviqer o été copturée dans larivière de Fiumodoso. Il seroit fostidieux de donner ici l’énumérotion des moisons habitationées que nous avons visitées qu cours de notre mission dans le secteur de Porto¬ Vecchio La plupart des maisons bordant la route de Porto-Vecchio ont été visitées, contrôlées, et qucun Anophèle adulte n’a pu être récolté. dans une seule moison à Porto-Vecchio" nous avons pu copturer deux temelles de Culex (Culex pipiens pipieps) : mais il, s’aaissait, d’après le propriétoire, d’une solle qui tut repeinte oprès le traitement ou D.D. T. Secteur de Casabiondo-Aleria. — Ce secteur, qui étoit un des plus molsains en 1947 s’étend sur laplaine orientole de Solenzara à Folelli et s’étole dans les vallées de Tavianano et Fiumorbo. dans ce secteur, nous avons considéré comme particulièrement impor¬ tante la recherche des Anophélinés adultes dans le pénitencier de Cosa¬ biondo, ou des retuges multiples sont offerts à ces moustiques : bobitotions. dortoirs, écuries, porcheries, etc. Une prospection de trois heures a permis de copturèr un seul Anophèle dans une écurie en brique sons mur intérieur et qui n’est qu’un abri cépen¬ dont bien conditionné. Ce refuge avait été habitationé ou mois d’avril, donc quotre mois quparovont. 863 ENQUETE ENTOMOIOGIQUE DE 1933 C’est le seut cas oii l’Anophèle ait été décotvert dans un refuge mais il s’aait d’une écurie qui n’est pas à l’abri de l’effet du vent et du soteil. Les recberches d’Apophèles adultes dans 11 maisons plusieurs pou¬ laillers et obris è animaux de Ghisonacchia, 4 moisons à Aleria, 6 à Mialiac¬ ciozo, n’ont donné que des résultots péqotifs. Nous n'avons obtenu que 60 lorves provenont du secteur d’Alerie. mais elles appartenaient toutes à l’espèce A. maculipennis. Secteur de Bastia-Casamoxza. — Ce secteur, dont certoines localités. notomment Borao et Furiani, avaient été porticulièremept infestées par les Apophèles en 1947, a été très soiqneusement prospecté et qucun insecte adulte n’a été copturé dans les hobitations traitées. Par contre, dans une maison non traitée se rrouvapt qu passqde ̀ nivequ n° 4, nous avons copturé 42 Anophèles adultes en trois visites tous étoient des temelles et la plupart étaient dordées. Une seule ponte de lobranchig a été obtepue. Sur quatre moculipennis aordés proyenant de cette moison et soumis à la réaction des précipitines, deux ont été trouvés porteurs de sana bumaip. Les deux outres réactions ont été pédotives, quoique le sona contenu dans l’estomoc oit été frois, Il est à présumer qu’ils s’étoient aordés sur des animaux et qu’ils vepoient chercher refude dans l’bobitation. Cette moison étoit dopc un véritable nid è Anopbèles C'est e cause d’hobitations de ce tybe, dont les propriétaires refusent le traitement. qu’upe foune anopbélienne dopgereuse se mointient sur la côte orientale. Le propriétoire n’o d’oilleurs pas contesté avoir refusé le traitement de cette maison pour des raisons esthétiques, l’insecticide pouvont loisser des troces sur les murs. Cette constatotion dépote que les mesures ontilarvoires, même bien conduites, sopt insuffisantes pour la suppression des Apophélinés. Parmi les larves qui nous ont été tronsmises pour examen, et qui proyenoient de furioni (stotion de pompqge), nous avons déterminé 24 A. moculipepnis, 3, olaeriensis et 2 claviaer. Pormi les larves de Culicidés provenont du villode de Lucciono, dans le même secteur nous avons trouvé 26 larves d’Anophèles dont : 21 A. moculipepnis et 5 A. clavider. On voit oinsi que, dans ce secteur comme ailleurs. A, moaculipennis prédomine sur les autres espèces. Secteur de Folelli. — La recherche d’Anophèles adultes dans les babi¬ totions fut néqotive. Les lorves provenont de ce secteur opportenqient oux espèces maculi¬ pepnis (14), cloviaer (35), oloeriensis (1 1). Toutes les lorves ont été cooturées dans Bravone et daps la rivière d’Arena, où quelques propriétaires se sopt opposés qu habitationement de l9 rivière oux endroits ou elle parcourt leur terrain. Secteur de Colvi-lle Rousse. — Ce secteur se trouve dans, lapartie nord de l’ile, de la poipte Polozzo au sud jusqu’ò la pointe Alcido au pord. 84 ANOPHELSME ET PALUDISME EN CORSE Les terrains marécageux y étaient à sec ou cours de notre prospection. Tous les gites péri-domestiques, puits et bossin d’arrosage que nous avons visitès inopipément avaient été fortement mazoutés. Nous nous sommes rendus, en compoanie de l’agent sanitoire, à un endroit éloiqné des habitations (Araentella), où le traitemept des gites n'avait pas été effectué. Nous p’avons trouvé que deux lorves d’Anophé¬ linés dans des trous d’equ fortement ombrogés. Il s’aoissait d’une jeune lorve de A, olaeriensis et d’une de A, cloviger. Nous avons pu d’outre part, exominer les larves copturées par l’agent sanitaire le 2-8-53 avant le traitement de certains gites de Calvi et pro¬ venont plus précisément d’un fossé qui londe la route allont de Lumio à Calvi. Ces 32 larves appartenqiept à l’espèce maculipennis. dans un autre lot copturé dans le village de Lovotoqaio, dans la mon¬ togne, «, 11 Kilomêtres dans, la direction nord-est de l’aaalopération de Calvi et ou, depuis, une autre prospection o été faite, les larves récoltées étaient constituées par 26 A. cloviaer et 2 maculipennis. Dans le secteur de Calvi-lle Bousse nous avons récolté des larves d’Anophèles très jeunes, qu premier stade, dans un lopa conivequ fortement herbeux qui londe la route allant d’lle Rousse à Colvi et lonaeont le comp: ipternotiopol « l’Horizop ». Il s’agit la d’un gite qui n’a été qu’incomplè¬ tement traité. Le fossé qui draine en portie le marais, est fortement cou¬ vert d’herbes et on ne squrait obtenir de bons résultats tont qu’il ne sera pas pettové : l’ottention des Ponts et Choussées a été ottirée sur ce fossé. qui constitue un dapaer permanent servant de gite résiduel important pour l’entretien de lafoune onopbélienne locale (1) Notops enfin qu’à 5 Kilomêtres de Calvi, sur la route allant qu bord de lamer, dans un ruisseou qui noit d’une source se trouvont pon loin de lamer, nous avons copturé en une heure 20 larves de A. maculipennis. Il s’agissait la d’un gite d’étendue faible qui n’ovait certainement pas été détecté qu cours du recensement des poipts d’eou. Il y ourait iptérêt à ce que la côte soit prospectée sur le plan entomoloqique d’une manière plus détaillée. Nous devons noter cependant qu’̀ Calvi, comme ̀ lle Bousse ainsi que dans les moisons lonqeont la route, aucun Anophèle n’a été capturé. Une attention toute particulière a été portée à la visite des tentes des campeurs habitationées par les soins de l’équipe de Calvi. Les moustiques n’ont pas été décelés et les dirigeants du camp nous ont dit que le travail d’équipe avait été effectué très consciencieusement. Secteur de Ponte-Lecchia. — Ce secteur comporte la vallée de Golo. de Cosomozza à Francardo, la basse vollée de l’Asco et la houte vallée de l’Ostriconi. Nous avons prospecté seulement la partie basse de la vollée de Golaet principalement le lona des voies d’accès dans le villoge de Ponte¬ (1) Pens teur ropport de 1948, les D° TRINQUIER et JAUIQU ont soulioné l’impor¬ tance de ia colloboration des Ponts et Chqussées et du Génie rural pour nettoyer certai gites et les rendre docès focile pour la lutte antilarvaire efficace. ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 1953 85 Lecchia dont la situation permet l'accès rapide aux secteurs de Casamozza Folelli, Bastia et celui d'Ile Rousse. Nous avons pu examiner également un certain nombre de larves qui ont été récoltées par l'agent sanitaire de la région dans certains gites, avant leur traitement. Comme partout ailleurs, la visite des habitations n'a pas permis de déceler d'Anophèles adultes. L'efficacité du traitement mural a été démontrée par le fait qu'il nous était impossible de garder les Anophèles vivants soit à l'étant larvaires soit à l'état d'imago, même pendant quelques heures. Nous avons pu cependant récolter quelques larves dans l'affluent de Golo-Logali (30 larves de maculipennis). La'gent sanitaire a prélevé d'autre part, des larves dans la rivière d'Asco non loin de la route conduisant à Maltifao (28 maculipennis, 10 clavigers) un lot de larves prises près de la grotte de Pietralbello dans la région montagneuse a été également soumis pour détermination et se composait de 50 A. claviger dont nous avons pu obteni r quelques eclosions. Nous avons visité sur les routes allant de Porto-Vecchio à Calvi et Ile Rousse de nombreux refuges externes possibles. Les Anophèles n'y ont pas été décelés en plein air, ni dans les maisons abandonnées ni dans les tunnels non traités. La très forte dispersion de la population anophélienne issue des larves rarefiées des gites traités explique la difficulté de ces captures. Cap Corse - Il n'entrait pas dans nos intentions d'effectuer nue propection détaillée du Cap qui a été faite en 1949 par M. Adam. Ce qui nous a intéressé cependant, c'est d'identifier les espèces qui se ren- contrent dans la partie non accidentée sur le parcours de Patrimonio à Zonza, cette dernière localité étant située sur la hauteur. Nous avons prospecté ainsi le long de la route et notre premier arrêt eut lieu au pont de la rivière de Serrafio où nous avons pu récolter sans difficulté en une heure et demie 112 larves de A. maculipennis. En effec- tuant un prélèvement entre les herbes, nous avons récolté quelques oeufs d'Anophélinés: A. sacharovi, ce qui confirme l'existence de cette espèce au cap Corse signalée en 1949 par M. Adam. Quelques larves de claviger ont été observées également à Zonza, dans le bassin d'arrosage, le seul gite de cette agglomération montagneuse. Notre prospection sur la côtte occidentale du Cap, dans sa partie non traitée, a démontré qu'A. maculipennis se maintient dans cette région et peut certainement être introduit sur la côté orientale de la Corse ou ailleurs. nous n'avons pas pu vérifier l'hypothèse de M, Adam concernant les moeurs zoophiles des Anophèles labranchiae dans cette région de l'île. En effet, au cours de ce sondage, nous n'avons pas capturé d'adultes malgré nos recherches dans quelques habitations. Celles qui avoisinent le gite étaient inhabitées au moment de notre visite. Il est possible que les espèces ANOPLIELISME ET PALUDISME EN CON 86 dangereuses ne soient venues s’installer dans cette partie de l’ile qu’après la compagne particulièrement efficace conduite par M. Trinquier sur les côtes occidentale et orientale. L’innocuité de ces espèces dangereuses et l’absence de cas de paludisme, au Cap pourrait être expliquée par l’abais¬ sement général du taux d’infection observé en Corse depuis 1949. L’installation et la persistance de A, sacharovi et aussi vraisembta¬ blement de A labronchig au Cap imposent le habitationement de Serrogio et des quelques rivières se déversant sur quelques marines, peu nombreuses du reste, entre le pont de Serragio et zonz0 (marine de farino et de. Nearo). zone montoaneuse. — Déja, en 1927. Sautet a signalé l’existence Corte de larves de maculipennis. En 1947, avec Rogequ, nous n’avons décelé dans cette ville qu’A, claviger. Les enatêtes de 1950 ont permis de metre en évidence dans le quar¬ tier de la qore, les lorves de moculipennis (Homon), Elles furent rencon¬ trées par le D. Bouchard en 1952 près du dépôt de munitions, à quelques Kilomêtres avant l’arrivée dans le centre urbain, dans un gite limité cons¬ titué par un trou de è une explosion. Nous avons cru intéressant de revoir la ville de Corte afin de préciser si A, moculipennis se maintient ou non dans cette région d’altitude, malgré les quelques mesures antilarvaires qui y ont été exécutées Le gite signalé par le D’ Bouchard en 1952 a été correctement traité par les autorités militaires et nous n’avons pas non plus décelé de larves d’Anophèles dans les gites, ò proximité de laaare, en grande partie desséchés. Par contre, les larves de mdéulipennis et de claviqer ont été apturées en amont et en aval du pont d’Orta, principalement dans les vasques des rochers Nous avons pu déceler aussi, près de Baliri, quelques larves d’Ano¬ phélinés, non pas dans la rivière, mais dans un petit marais alimenté par les émergences à la hauteur de la route qui conduit à Boliri ENQLIETES ENTOMOLOGIQUES SPÉCIALES comme nous l’avons noté plus haut, quelques prospections spéciales opt été foites dans les villoges qui nous ont été signalés par le Directeur du Service optipaludique. Ces prospections ont été demondées porce que des plaintes, concernant la gêne ccusée par les piqures de moustiques et les cas de fièvre, qualifiée par les Fobitants de fièvre paludéenne, avaient été adressées qu Service de Sonté de la Corse. Avant de procéder dans ces localités à une enquête médicale, le méde¬ cin directeur du Service antipaludique voulait connaitre si les conditions entomologiques pouvaient justifier la lutte contre les insectes adultes. Il s’oaisait des villoges de Vescovato. Costellare di Casinco. Cervione. Lovatooaio et Sainte-Lucie de Morioni. ENQUETE ENTOMOLOGLQUE DE 1953 87 Bien que ces localités soient situées en debors des secteurs à traiter. le Service optipaludique, accédant à la demande de la population, a pro¬ cédé ou traitement de Vescovato et de Costellare di Cosinça. Dans le villoge de Lovotoqaio ont été effectuées uniquement les mesures antilarvoires. et, enfin, dans les agglomérations de Cervione et de Sainte-Lucie de Moriani. aucun troaail na été fait. Nous avons donc procédé, en fonction du temps dont nous disposions. au sondage entomologique de ces trois localités. Notons tout de suite que le village de Vescovato avant été traité, nous ne l’avons pas visité : par contre, nous avons prospecté le villqge de Cos¬ tellare di Casinca pour nous rendre compte de l’effet du premier habitationement contre les anophèles adultes. Villqge de Cervione. dans ce village qui peut être divisé en deux parties, le quartier bas et celui de la hauteur, nous avons procédé tout d'abord à la capture des moustiques ooultes dans le premier de ces quartiers. Une recberche ottentive ne nous a permis de déceler ni Ano¬ phèles, pi Culex : nous avons procédé ensuite au recensement des gites. en compoanie du aarde chompêtre spécialement désigné à cet effet pan lamoirie et qui devait nous indiquer tous les poits d’eou. Il se trouve qu’à cette époque les seuls points d’équ existant dans le villoge étaient — le ruisseau qui prend naissonce à la source qui alimente la ville en equ potable et qui descend sur une pente abrupte vers laplaine. Le cotrs de ce ruisseau est actuellement très rapide et nous n’avons pu y déceler de larvès de moustiques. Il est possible qu’à d’autres époques de l’année il s’y crée, près des berges, des stagnations d’eau pouvant servir de gites à moustiques grâce à l’existence d’excavations ̀à certains endroits du parcours : — un autre point d’eau qui nous, a été signalé et que nous avons prospecté, se trouve dans le quartier du hout du villoge, ll est constitué par un bassin empierré dans le jardin d’une maison particulière. dans ce gite ne présentant qu’une faible végétation et quelques algues, nous avons copturé sans difficulté, en une heure environ, 65 larves d’Anopbélinés et de nombreuses larves de Culex. la détermination de ces larves a permis de constater qu’il s’agissait. dans ce cas, surtout de celles d’Apopheles clavider, une seule larve oppar¬ tenoit 9̀ l’espèce moculipenpis. La présence de cette dernière espèce dans la réaion montaaneuse constitue, comme on le sait, un fait plutôt exceptionnel, mais assez siani¬ ficatif, étont donné le traitement des aîtes et des hobitations dans les vil¬ lades montagneux sous-jacents de Campoloro et de la plaine. Cette cons¬ tatation exiaeroit un contrêle entomoloqique des localités d’une altitude relotivement basse, comme c’est le cos de Cervone (326 m) La recherche d’adultes dans plusieurs maisons, dans les poulaillers et oussi dans les locaux inhabités, n’a donné, malgré une longue recherche. que des résultots néqatifs : ce fait n’est pas surprenont cor, on le sait. l’Anophèle cloviaer, tout en se rencormarr porors aors les raprtotiops et 86 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE pouvant se gorger de sang humain (Jaujou et Toumonott, 1947), est sur tout une éspèce exophie Les habitants du village signalent qu’ils sont souvent piqués par les moustiques, à l’extérieur : il est possible qu’ils soient attaquès dans ce COs. aussi bien par les Culex que par jes Apopbèles Les habitonts nous ont signalé d’autre part que dans certaines mai¬ sons, les puces sont particulièrement abondantes. Nous n’avons pu procéder à la capture de ces insectes, mais nous avons constaté dans les ruelles du village de nombreux rats morts, ce qui n’exclut pas la possibilité de l’exis¬ tence, dans le quartier haut du village, de puces de rat. Nous signalons ce fait, sur la demande des habitants qui sont desireux de voir procéder à des pulvérisations murales de D. D) T, dans leur village Dans ie village de Sainte-tucie de Moriani, les gites anopbéliens sont copstitués par quelques fontaines dont la principale est la fontaine Pinocchio. la captation d’eau de ces fontaines n’est pas bien faite et on y observe aleptour des émergences et des filets d’eau qui bordent les sentiers qui y conduisent. De nombreuses larves de Culex ont été trouvées dans ces oites, qui semblent tout à foit propices ou dèveloppement des Apophèles : la capture d’adultes n'a cependant pas donné de rèsultats positifs en ce qui concerne les moustiques. Nous suggérons qu’une enquête médicale soit effectuée l es habi¬ tonts de cette localité, comme de certaines autres localitès de montagne. nous ont signalé de nombreux cas de furonculose chez les enfants, con¬ sécutifs à des piqures qui sont attribuées ò des rnoustiques, mois qui, en toit, peuvent être mputées oux piqures de pblébotomes. Village de Lavatoaaio. Ce villode de 198 bobitonts, situé ò epvirop 400 m d’oltitude, se compose de deux homequx : Lavatoqqio et Croce. Situé sur upe collipe, entoui dans la verdure, le villqge ou plutôt le homeou de Croce foit toce 9 laploine par une vollée o pente occusée ossurant une ventilation venont de lamer et oussi certainement, par lo même occasion, l’opport des insectes ailés Le système hydroaropbique du villoge est constitué pat quelques ruisseoux dont certaips sont proches du villoqe et aussi par de très pom¬ breux bossins d’orrosoge se trouvant oussi bien sur lahouteur, derrière l’oaalomération principale, qu’autour du hameou de Croce Ces bossins d’orrosqge de type couront en Corse le pluis souvent empierrès, sont pourvus d’une véqétoation qquatique très riche et sopt sou¬ vept envobis sur leurs bords par des buissops qui rendent difficile, por endroits, lacopture des larves et oussi leur traitement. Nous avons effectué dans ce villode (bameou de Croce) qu cours de l’oprès midi, lacopture d’Apopbèles adultes, et rous avons récolté dans les hobitoiions deux Anopbèles : un male et une femelle. La femelle ovapt rejeté ou moment de so mort, les œufs, rous avons pu-nous rendre compte qu’il s’ogissoit de A lobronchig. 1o présence d’un môle permettait de présumer que les insectes prove poient d’un gite qui pe devoit pas être éloioné de l’agdlomérotio ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 1953 89 Une outre copture o été foite le motin de bopne heure dans une autre hobitation aipsi que sous l’escalier de l’entrée et dans les crevosses du mur. Nous ovops oinsi pu prendre, presqu’en plein otr, plusieurs soécimens de A. claviaer qui n’ont cependont pas été découverts dans l’habitation même. ni dans les dépendonces. D’oprès les affirmotions du propriétoire, ce sont bien ces moustiques FoirS, silencieux, a vol ropide qui, soit en plein air soit en pénétrant ropi¬ dement dans les moisops pour se retirer ensuite, cherchent le plus fréquem¬ ment à se dorder sur l’homme. Afin de vérifier cette ossertion, une copture a été faite le soir qu crépusculé devont les maisons, ofin de savoir quels sont les moustiques qui viennent piquer l’homme : l’A, claviaer o été capturé dans ces conditiops sur le bros des hobitopts. Sur, cipa clovioer, trois dont deux copturés sous l’escalier de la maison et un qons la crevasse d’un mur près d’un clopier, étaient dordés de sono bupoin, bien qu’ils oient pu s’entretenir oux dépens des nombreux lopips du clopier et oussi d’outres onimoux du villqge. n ce qui concerne les deux spécimens néootits ou sérum onti-homme, ils pouvaient, soit contepir le sona des onimaux, soit donner des réoctions néqatives du fait de l’alté¬ rotion du sono contenu dans l’estomoc des moustiques. En ce qui concerne tovotoadio, les gites du homequ de Croce ovont été traités, nous n’avons pu cechercher les lorves que dans les bossins d’orrosoge se trouvopt, sur la hauteur et derrière l’ooolomérotion pripci¬ pole. : Sur 131 larves copturées en une heure, 81 étoiept A moculipennis et 50 A claviger On voit oinsi que pour ce villoge d’oltitude out en 1947 nous pe trouvions en aénéral qu’A., cloviger dans les gites péridomestiques, les paculipennis se sont montrés plus nombreux. l’es ruisseoux du voisinqge ont été traités dans les obords immédiots du villqge. Aussi n’y avops-nous pas recberché les larves. Ces cours d’equ prennent sur une dronde partie de leur porcours, le coroctère de torrents ei se prêtent mol ou développement des larves, Il serait néonmoins impor¬ tont de les prospecter ultérieurement, et il p’est pas impossible qu’ils héberdent, par endroits, potomment lorsque lapente du terroip est faible. les dites ò moculipepnis et e cloviaer Que peut-on déduire du sondooe effectué dans ces trois localités moptogneuses dont la populotion se plaint de « l’existepce de latièvre » de aène éprouvée par la pullulation dès moustiques, et réclome les pulvé¬ risations muroles 2 On doit souliqner tout d’obord que les conditions physiogrophiques st hydrogaropbiques de divers villqges de même altitude varient considéroble¬ ment en Corse. C’est oinsi que dans les villoges de Cervione et de Ste-Lucie d Morioni. les gites onophéliens permapents sont très rores et locolisés. Il est donc difficile d’odmettre que dans de tels endroits une forte pullulotion d’Apo¬ phélinés puisse être observée. N. ANOPHIELISME ET PALUDISME EN CORSE Les plaintes résultent vraisembloblement surtout de la aène éprouvée par l’ottoque des Aedinés qui peuvent se reproduire à certaines époques de l’année dans des oites temporaires, Elles sont dues aussi peut-être è des piqures de phlébotomes. Les cos de fièvre observés seraient dans ce cos ceux de « la fièvre ò phlébotomes » dont le diaanostic est souvent difficile à foire. Le villoge de Lovotogoio constitue par contre un cos très différent des deux premiers : l es conditions hydrographiques se prêtept dans ce villode d’une manière tout à fait spéciale qu développement des Anophélinés. L’obondance extrême des bassins d’arrosqde dont le nombre n’est pas toujours justifié souvent alimentés par des sources d’equ claire et parfois renouvelée, constituent les gites permonents par excellence, pour A, clavi¬ der et même pour A. moculipennis. Leur porticulière obondonce octuelle peut être expliquée par leur émigrotion vers lamontoone à la suite du troi¬ tement des gites dans la plaine sous-jocente. Un des facteurs très impor¬ tont de la pullujotion de moculipeppis dans ce villqge est certainement lo possibilité de so pénétrotion sur lahauteur, le lona d’une vollée déqqdée qui s’étend du villoge vers lamer Il ressort de notre enquête que dans certains villoges de moptagne et c’est le cos de Lavagottio, toutes les conditions sont réalisées pour la trans¬ mission du poludisme, Il est à croindre que cette tronsmission se produise ) s l’introduction des porteurs de domêtes avait lieu. Il est certain cependont, qu’actuellement les chances de contamina¬ tion Y sont minimes, arôce surtout à la lutte ontiopophélienne conduite pendopt cina onnées, dans l’ensemble de l’ile, et qui, supprimont les réin¬ fections, a omené la disporition quosi totale des porteurs de domè̂tes. Toutetois, s l’op en croit les repseianements fournis par le maire, il n’est pas exclu que deux cos de paludisme autochtone, ne se soient pro¬ duits deux ans quporavont dans " le villqge. Il s’agissait de cas qui ont été observés dans so famille et qui ont été habitationés sons contirmotion de laboratoire. l est intéressont de copstoter que ces coszseroient survenus dans une maison qui, comme nous l’avops indiqué plus haut, est exposée à la visite des Anophélinés. L’enquête épidémioloqique qui doit être effectuée en septembre¬ octobre permettra de préciser l’importance de l’endémie palustre à Lava¬ toadio. Sur le plon pratique, il ressort de notre enquête que certaipes localités de montaqne doivent être habitationées ou même titre que celles de la plaine D’outres, selon la noture et le pombre de leurs gites, peuvept subir le trai¬ tement optilorvaire seul ou même ne pas être traitées. dans certains cas oussi les plaintes et la demopde du traitement apti¬ moustiques, formulées par les hobitonts des moptagnes, peuvent, il nous semble, être justifiées par lapullulotion des phlébotomes. Sur ce point le habitationement des moisons de certoines localités montaaneuses seroit utile Les autorités déportemeptales ne squroient monquer d’ordonner ce trai tement qui déposse le cadre de lalutte ontipoludique 2 nonte. ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 193 Village Solaro. — La visite de ce villqge a été demandée surtout pour opprécier l’effet de D. D.T. sur les mouches. Cette localité avait été traitée pour lapremière fois au mois d’avril 1953. I1 est bien difficile d’évaluer l’effet du D. D. T, sur les mouches par un simple exomen des habitations. Nous avons cependont remarqué qu'è Porto-Vecchio qui a été traité à plusieurs reprises à l’époque où nous avons visité Solaro, on pouvoit évaluer en moyenne 20 mouches par pièce en les comptant dans 20 pièces, de dimepsions à peu près équivaleptes. A Solaro, le résultat de ce dépombrement pour 20 pièces se répartit ainsi, le premier chiffre indiquant la pièce et le second le pombre des mouches constatées: 1-0, 11-4: 111-4: IV-5 : VI-0: VIl-3: Vll-2: Ix-3. X.1. X1-3: XI-30: XIL-22: XIV-2: XY-1: XVL-13: XVII-10 XVII-2: XIX-5: XX-6: soit 5,8 par moison en moyenne. Il semblerait oinsi, autont qu’on puisse en juaer par upe évoluotion aussi sommoire, que l’effet du premier traitement est incomplet, la fqune muscidienpe de ce villqde devont provenir proboblement en arande partie des endroits déjò traités où les pouches ont ocquis leur résistonce. En ce qui concerne les moustiques, quelques Culex ont été découverts dans upe moison pon habitationée où les mouches étoient innombrobles. COMPARAISON DE L’ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 1953 ET DE CELLES DE 1949-1950 Robpelons tout d’obord qu’au mois d’août 1947, nous avions mis en évidencé une très forte pullulation des Apophélinés qui correspondoit à un très bout dearé d’endèmicité polustre et confirmait l’existence en Corse de A, tobronchig, de A, sachorovi et aussi de A, cloviger, dont la présence 9̀ cette époque a été dépistée aussi bien sur la côte orieptale que sur 1o côte occidentale. Nous avons constaté à cette époque une ipfection sporocystique de A, lobronchig et foit ressortir par l’étude de la réoction des précipitines l’anthropophilie très forte de A, maculipennis dont 83 6% des femelles ont été trouvées oordées de sona humain A, claviqer qui ne se rencontre que rarement dans les habitations humoines et présente des mœeurs exopbiles, a été éqalement copturé dans les habitations humoines et les rores femelles prises dans ces conditions étaient qordées de sapa humain. Dans une localité se trouvont dans la réaion nord de la Corse (Urtaça) où seul A, cloviaer a été constaté, le paludisme revétoit en 1947 le coroctère d’une épidémie très arove. Toutes les conditions se trouvaoient donc réalisées pour la tronsmis¬ sion du paludisme en Corse. On pouvoit présumer que toutes ces espèces Douvoient être mises en couse daps cette transmission En octobre-noyembre de la même année, qu cours des recherches faites ovec M. Ragequ, nous avons signalé tout en constatant de nouvequ l’intection de A, macolipennis, la pullulotion qui fut oartout prédomi¬ 62 ANODHELISME ET PALUDISMIE EN CORSE Au mêpe moment, les temlles de moculipennis aotgaées contenoient. comme en qout, du sana humain. Les observations entomologiques n’ont été reprises en Corse qu’en 1949, ou cours de la deuxième campaqne aptionopbélienne. Les résultots de ces observatiops ne pouvaient pas être superposables à ceux de l’an¬ née 1947, pendont laquelle la pullulotion étoit à son plus bout dearé. Il est certain que lacourte prospection du mois d’oout puis l’enquête détaillée etfectuée entre le 15 octobre et le 15 poyembre ne pouvaient être prises comme bose de comparaison avec celles ettectuées par un entomolodiste duront toute l’oppée 1949. Dans l’ensemble, cependont, on relève dans la partie entomoloaique du rooport de 1949, publié par le Service de Santé de la Corse, des cons¬ tatatiops semblables qux pôtres. On y lit en etfet qu’A, hyrcanus dont nous n’aviops décelé que deux stations, l’une près de Propriono et l’autre à Porto-Vecchto, n’était trouvé ou cours de l’appée 1940 par M Adom qu’upe seule fois è l’état lar¬ vaire et qu’A, plumbeus n’a éaalement été constaté que dans un sas isolé à Morosaalid. Le foit pouvequ qui ressort de l’enquête entomoloqique faite en 1949, consiste en la mise en évidence de l’existence en Corse de A marteri qui n’o pas été repcoptré dans le déportement ni par nous ni par le Dr Aitken, qui o prospecté laCorse aussitôt oprès sa libérotion, mais. qui o été cependont siopalé ̀ l’étôt lorvoire par Lapaeron et Gaillord (5 en 1933. Deux larves seulement, dont upe onormole, ont été identifiées par ces auteurs. Adom note qu’A, marteri fut trouvé en Corse sur les côtes orientole. occidentale et méridionale du nivequ de la mer à 1. 100 mêtres (col de Prato) tont en plaine que dans les rédions montogneuses de l’intérieur et que les gites de cette espèce répondent à trois types : rivière de montoqne (Vecchio), bassin creusé dans le sol et renfermont une véqétotion obon¬ dante, bassin de réception de source en pierre revêtue de mousse. Selon lui la roreté de ces gites doit tenir à la précocité de so vie lar¬ vaire plus qu’ò une éhabitatione localisotion. Les adultes de cette espèce ont été vus par Adam à Morosoalio (850 m.) « d’ootit au début de povembre, mais laseule larve (stade. IVI tut pêchée lors de la première enquête (fin aout) », et Adam de conclure que « cette époque semble morquer pour la localité lafip de lapériode de reproduction de l’espèce ». L'outeur note oussi que « les recherches minutieuses, entreprises ensuite dans tous les gites larvoires de larédion n’ont pas obouti à la trou¬ vaille d’une seule larve de marteri olors que restaient abondantes les col¬ lectes de claviqer à l’état larvoire » et cette observotion l’incite ò supposer « qu’A, morteri biberne à l’étot adulte » Adom écrit oussi que : « le lieu de copture (locqux occupés par des onimaux (porcs et mulets) et pièces voisines), montre que A, morteri est nettement endophile : c’est cependont un insecte craintit, fuvont à la moindre opproche : ceci explique l’indiaence de pas prises, foites ou coptu¬ roteur 3. ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 1953 93 Il conclut « qu’il faut ropprocher cette endopbilie relative mais plus caroctérisée que celle de claviaer, du cos de paludisme autochtone constaté qu début du printemps à Morosqalia » et que : « cette observation pose pour A, marteri, le problème de viction possible de l’hématozoaire : 25 dis¬ sections néqatives n’autorisent pas à porter de jugement sur cette ques¬ tion s. Les copstatations d’Adam concernont A, marteri sont très intéres¬ santes et, si elles se confirment, constituent un apport tout à fait nouvequ et oriainal sur le comportement de A, marteri dont la biologie n'est qus peu connue. La pluport des chercheurs s’occordent à copsidérer A. marteri. comme une espèce foncièrement squvoge dont les rapports avec l’homme. sont ipcertains. Senevet indique qu’en Alaérie cette espèce « pique l’homme en copti¬ vité mais ne semble pas le rechercber » et qu’elle n’a pas encore été sianolée comme pénétront dans les maisons. D’oprès Mocon (1950) dans l’Irat et la Perse du Nord. A, morteri. se rencontre surtout daps les gites des terrains obrupts, les ruissequx en cascade ou les cuvettes d’equ le lopa des cours d’equ torrentiels. Les larves de A, marteri sont trouvées qu milieu de ces cuvettes tondis que celles d’autres espèces anophéliennes ne sont décelées que sur les bords, sous les pierres, les roches ou les omos de véaétation. Cet outeur indique que malaré des recherches atteptives, les adultes de cette espèce p’ont jamais été récoltés et il présume ou’ils n’entrent jamais dans les bobitotions. Le rôle de cette espèce dans la tropsmission du paludisme porait tout à foit douteux, quoiqu’oucupe preuve à ce sujet n’ait été fournie. Lumsden et Vote (1980 (1 1)" ou cours de leur enquête sur l’opo¬ pbélisme et le paludisme en Tronsiordapie et dans les parties voisines de Polestine et de Syrie notent qu’une seule tois un seul mêle d’A, morteri 9 été découvert dans up tombequ à l’extérieur de l’habitation, près de Sofot Leeson en Svrie et qu Liban (6) a souvent rencontré cette espèce dans la région des collipes de 400 ò 4.000 pieds. Les larves étaient parfois nombreuses dans les ruissequx et notom¬ ment dans les cuvettes d’eou le lona des lits des cours d’equ de montoqne. sans véqétotion. Les insectes adultes n’opt jamais été copturés daps les hobitations et l’auteur n’a jamais eu l’occosion de les voir s’alipenter ou aordés. L eeson (1950) a pu cependont récolter les insectes adultes obrités sur les roches près du ruisseou oite de cette espèce. L’enquête conduite par M Adam o permis oussi de retrouver ep Corse A alaeriensis et A maculipennis melapoon qui ont été signalés por le D° Aitten en de nombreux poipts de l’ile, ainsi que A moculipennis messe, autretois siopolé en Corse par Golliord et Soutet. ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE Nous n’avons rencontré avec Ragequ, en 1947, ni A, olaeriensis, ni A. messae, la présence de ce dernier anopbèle avont été sianolée en Corse Cette variété de moculipeppis étant plutôt copfinée dans des réqions froides, doit être assez exceptionnelle en Corse : quont à A, alaeriensis, sa M. Adam n’indique pas les conditions dans lesquelles A messae On relève cependont sur la corte qui occompaqne son exposé, trois stations où cet Apophèle a été récolté : Padulone. Poretta et Lupino, tous lIl résulte du rapport de 1949 que la distribution des espèces anopbé. liennes prédomipantes, c’est-à-dire maculipennis et clovider, est sembloble Le ropport d’Adam indique que en ce qui concerne la plaine occi¬ deptale et sa fqune, on peut copsidérer comme « encore valobles » pour cette dernière rédion, les résultats de Loumanoff et Rogequ « puisque sur les côtes orientale et, méridionale pas observations sont superposobles qux leurs, tout au moins pour les gites pérenpes ». Les outeurs ojoutent que dans « ce type de gites, et pour les espèces importontes, lasituotion pe semble quère se moditier du début de juillet ou début de novembre » Ils considèrept édalement que ceci n’est pas vroi pour toutes les espèces et pensent que « l’extrême, Tareté des captures de larves d’alae¬ riensis et d’hyrconus doit être en partie imputée à la dote tordive du début des recherches ». Les études ontérieures ovont montré « l’éhabitatione locolisotiop de ces deux onophèles, la destruction d’un certain nombre de leurs stations par le D.D. T. peut expliquer l’obsence de copture de leurs imodo » Mon opinion personnelle est que dans le cos d’hyrconus, il s’oait en Corse d’une espèce plutôt rore et locolisée, et dans le cos d’olaeriensis d’une forme plutôt fréquepte, mais ottestant pour des raisops difficiles ̀ expliquer, une pullulation inéqole qu cours des différentes années. l’exploration du Cop Corse a permis à Adam de constater la présence dans cette réaion de A, moculipennis et de A, claviqer tout oussi bien sur la côte orientale qu’occidentole. Sur le plon bioloaique nous avops précisé ovec M. Ragequ que l’arrêt évolutif des Anophèles survient en Corse entre le 15 octobre et le 15 no¬ vembre et la reprise de l’octivité se situe qu début de février. Cette constatotion s’est confirmée et Adam o remarqué que la ponte des maculipennis cesse notomment dans le pord-est de l’ile, qu début de novembre. Nous avons indiqué éqolemept que l’espèce A claviqer présente en Corse, comme l’avaient déjò noté certains auteurs avant nous, upe exophilie monifeste, mois qu’elle peut être repcontrée dans les habitations Cette constotation n’a pas été infirmée qu cours des prospections toites par M. Adom qui o remarqué, cependant qu’au Cop Corse cette 94 par Goillord et Sautet en 1927). pullulotion en Corse doit être très limitée en automne. ourait été copturé. sur lacôte orientole. à celle que nous aviops notée avec Ragequ. ENQUETE ENTOMOLOGIQUE DE 193 93 espèce, à partir du 25 octobre, remplace la population des moculipennis adultes rencontrés dans les porcheries. Il semble oinsi qu’A, cloviaer manifeste une certaipe tendance à fré¬ quenter des porcheries de même qu’A, lobranchig mais, malheureusement l’épreuve des précipitipes n'a été oppliquée pi par Adam pi par Homon pour vérifier le véritoble comportement de ces espèces, et les données que j’oi présentées à ce point de vue en 1947, ainsi que celles qui sont relotées plus hout, méritent de retenir l’attention Dans l’epsemble, la fqune opophélienne de la Corse se composerait d’après les travaux de divers auteurs des espèces anophéliennes suivantes : A, maculipennis : lobronchig, messs et socharovi. A. claviger, A. cloviger var, petraononi, A. byrcanus. A. morteri. A, alaeriensis et A. plumbeus. L’existence d’autres espèces était à prévoir, mois n’a jamais été démoptrée d’une manière certaine. En examinant au cours de ma récente mission une centoine de lorves dont certoines très jeunes, d’une collection de Corse conservée à Bostia. j’ai constaté la présence dans ce lot d’une larve au l° stade du aepre Myzomyia. Comme on le sait, deux espèces de Myzomyia ont été siapalées dans la réaion méditerronéenne proche de la Corse : A. (Myzomvia) superpictus et A. (M.) bisponiola. lalarve n’étont pas très bien conservée et les caroctères de diftéren¬ ciotion, à cet d̂de, n'assurant pas une certitude, on ne, sourait affirmer d’une monière cotéqorique de quelle espèce du sous-aenre Myomvio il s’adissait dans ce cos. Néopmoips l’ospect du mentum (si ce coroctère s’avéroit valoblè). qui d’après les fiqures de Senevet (pl. XII) et Puri (pl. XL) est très ditfé¬ rent chez ces deux espèces, ropproche la larve de Mizomvia de Corse, bien plus de A. superpictus que de A. hispaniolo, cette dernière espèce avont été signalée en Sardoiqne. L’existence en Corse de A, superpictus ou d’hispanjola est donc cer¬ taine et les recherches s’imposent pour avoir des précisions à ce sujet (1) (1) Nêtens que certaines espèces cnophéliennes peuvent exister ou opparaitre dans Une région oéooraphique donnée sans présenter une dispersion dépérale. Elles peuvent réaliser des fovers localisés et temporaires. C'est oinsi qu’en Indochine rous avons constoté, en 1932 (TOUMANOFE et FARINAUD), la présence dans le Nord Annom (Do. Luona), de A. (Myzomyia) culicifacies, l’anophèle vecteur important du palu¬ disme avant une larde distribution aécaraphique oux Indes, qui s’étend de l’ouest jusqu’a l’Arobie et la Palestine (COVELL). Plusieurs larves de cet anophèle ont été récoltées dans cette réqion qu bord de la rvière de S6n9-Co. Il est curieux que pendont les six onnées de l’activité du Service ontipaludique ep Indochine qui ont précédé cette découverte et les quatotxe onpées qul l’ont suivie, polare des prospections pombreuses, cete espèce n’oit pas été retrouvée dans cette réoion, dui constitue le pgint extrème oriental ou elle fut identifiée Elle n’o été retrouvée que plus tard au Laos où du reste elle n’ovait aussi qu’une oullulotion localisée. Il est possible qu’il en soit de même pour A, superpictus ou A, bisogniola en Corse et il nous semble que les mesures antionophélierpes qui y sont conduites rendront difficile sa,recberche dans l’ile, ultérieurement, l9 première de ces espèces étant surtout domestique. CONCLUSIONS Au terme de cet exposé une conclusion s’impose si l’on compare les résultots de nos missions de 1947 et de celle de 1953 : lacompoane opti¬ paludique entreprise en Corse a donpé d’excellents résultots. 1° La recherche dex moustiques effectuée dans des centaipes d’habitations oipsi que dans d’outres locoux habitationés (écuries, étobles. pouloillers, etc..), o donné constomment des résultots nédotifs. dans un cas seulement un Anopbèle o été copturé dans une écurie en partie décou¬ verte, ou l’insecticide déposé a pu subir upe oltération. La preuve de l’etficocité du travail est fournie indirectement par le fait que, dans les quelques habitations se trouvont daps les secteurs dan¬ dereux et dont les occuponts ont refusé le habitationement, les Anophèles et autres moustiques ont été trouvés en arond nombre. Ces habitotions constituent un donder permanent et serviropt de point de déport ò une pullulotion des Anophélinés en 1954. On doit souhoiter qu’intervienne une réalementation empéchont les habitants de se soustraire à une mesure aénétale occeptée par l’immepse mojorité de lapopulation Corse. 2° Les mesures antilarvaires ont montré éaalement upe aronde etti¬ cacité. La visite inopinée de nombreux gites : rivières, mares, loqunes. etc., 9 permis de constoter qu’ils opt été efficocement habitationés. Dans de rores cas isolés les larves ont été retrouvées dans des oîtes traités. Des raisons locales expliquent ces quelques écbecs : Anfroctuo¬ sités des berges, des ruissequx et rivières, véqétotion obondonte sur leurs bords, existence de nombreuses vosques de roches, autont de focteurs qui entravent les mesures antilorvoires et les rendept difficiles. Le concours du Service des Ponts et Chqussées a été demondé par le Sevice de Santé 8’il étoit obtenu il fociliteroit certoinement lalutte cptilorvoire par faucordoge d’herbes et nettoyqde des canivequx notam¬ ment dans la portie nord-ouest de l’ile (Colvi et le Rousse). 3° Uue tendance des Anophèles, aénéralement domestiques, à séjour. ner dans les refuges externes, a été observée qu cours de cette mission, ̀ plusieurs ceprises L’exophilie, on le sait, est la propriété des Anopbélinés de stationper dans les retuges exteres et de piquer en plein oir. ANOPHEUSME ET PALUDISME EN CORSE 98 En etudont la foupe onophélenne de l’Ipdochipe ente 1930 et 166 j’ai copstaté que certaines espèces d’Anophèles peuvent se rencontrer dans les retudes externes, quoiqu’ils y soient décelés rarement et difficilement. l’écrivois olors « Fout-il conclure de cette roreté opporente des Apo¬ phètes dans les retudes externes que ces derniers ne présentent pratique¬ ment pas d’ipterêt 2 ll nous sembte que non, et l’on doit penser plutôt que c’est ladécouverte de ces retuaes qui est difficile à faire d’outant plus que la dispersion des Anophélinés doit s’effectuer sur une très aropde étendue ». Sautet, observant le comportement en Corse de A labronchige et A, sacharovi, approuvait entièrement cette opinion et, en 1937, démon¬ trait qu’A, lobronchige et A, socharovi adultes, deux espèces anophéliennes connues comme « domestiques », peuvent se rencontrer normalemept dans lés refuges externes et se maintenir en dehors des habitations. A plus torte roison dans le cos ou les habitotiops ont été traitées. A claviaer est en Corse, upe espèce surtout exopbile ou semi-exobhile On conçoit que cette espèce soit pourvue des moyens nécessaires à sa con¬ servation, molaré la destructiop massive d’insectes adultes dans les habi¬ totions. L’importance de l’exophilie pour expliquer la persistonce du potudisme dans certaines réqions du alobe a été soulianée récemment par Sautet (1953) Cet auteur a signalé avec Mernefte cette exophilie qu Soudan pour A, aombig (qui la maniteste du reste portout ailleurs où il se rencontre) et en Mouritanie avec Vuillet pour A. socharovi. A, seraenti et A super¬ pictus. Comme le note Sautet, l’exophilie est bien connue aussi chez cer¬ taines espèces oméricoines et notamment A, qquosalis et A, quadrimacu¬ lotus. L’importopce ottribuée à l’exophilie nous semble, partaitement téai¬ time. Nous considérons, en nous appuvant, tant sur notre expérience per¬ sonnelle que sur les ocquisitions dautres chercheurs, que le succès de lo lutte antiqnopbélienne en Corse, dépendra de l’application simultanée de la lutte antilarvoire et de la lutt contre l’insecte ailé par le traitement des bobiforions. La suppressioh de la lutte antilorvoire, limitant les mesures antionc¬ phéliennes qux seules bobitotions quamentero le pombre des A cloviaer dont lapultulotion a certainement diminué à la suite du traitement des aites péridomestiques. Le traitement isolé des habitotiops restera sons etfet apprécioble sur cette espèce et oussi sur la froction exophile de A. maculipenois. 4° Le danaer éventuel des diverses espèces anophéliennes : Nos rechèrches de 1947 ont dépontré le rôle eftectit de A lobron¬ chig dans la tronsmission du poludisme en Corse et ont permis d’ipcri¬ miner oussi un outre vecteur importont de la rédion méditerranéenpe A. sachorovi dont l’ontbropophilie o été établie par l’étude des réoctions des précipitines. CONCLUSIONS 099 Il ressort de nos pouvelles observations qu’A, claviaer est éqalemept Une espèce dopoereuse. Il peut soit s’ottatder daps les habitatiops pour diaérer le sapa comme nous l’ovions constaté en 1947, soit les quitter pour qagner les retudes externes Il se comporte donc soit comme exophile, soit comme sémi-exo¬ phile. Le donder qu’il représepte nous poroit certoin Dans l’étude entomologique effectuée par Adom en 1949-50, le rôle de cette voriété porait être mis en doute. En effet, les 109 dissections, néqotives de cet insecte faites en 1946 par Adam, se rapportent à l’époque d’obaissement général des indices plas¬ podique et aométique qui repdaiept les résultots tout ò fait incertains. Notre pouvelle prospection nous dopne la cônviction qu’a l’époque ou le paludisme sévissait, cette espèce devait, contribuer à la tronsmission du poludisme, concurremmept avec A, lobronchis dont nous avons constoté l’ipfection en 1947. A cloviaer a constitué un vecteur très imoortant en Polestine oit il montra des mœeurs domestiques. dans ce poys aipsi qu’au Liban et en Syrie A, cloviger o pris avont la première querre mondiole un développement iptense dans tes citernes. recherchont ainsi les gites péridomestiques, comme en Corse. So pullula¬ tion o coincidé ovec l’existepce de poludisme endémique dans les arondes villes de ces réqions. Après l’occtipation de lérusalem par les troupes alliées comme le note Hockett, le pétrolqge méthodique de tous les gites péridomestiques et la suppression des citernes a abouti à l’assainissement de différentes villes et le poludisme urboin en Polestipe disparut proatiquemept en 1940. A claviqer a été trouvé infecté en ltalie dans la nature bar Hargreaves (1928) en proportion de 13 2 et en Mésopotamie par Christophers et Short (1921) Les recherches de Stratmon-Thomos. Barber et Carter (1936) à Chy¬ pre, ont permis de trouver l’intection sporozoitique de A, clovider dans 76 2% des cos (104 dissections) et celles de socharovi et superpictus dans 2,1 et 5,3 94 pour 1645 et 2 026 dissections respectivement. Soutet (1941) considère que cete espèce est le Principal vecteur dans le sud du tibop. Vorte et Mocfie (1924), sopt parvenus en Ancleterre e infecter expérimentalegent 31 spécimens de cette espèce sur 6%, par Pl. vivox. Les recherches effectuées en Tronsiordanie et dans les parties voi¬ sines de Svrie et de Polestine ont fait ressortir qu’A, cloviqer ottoque l’homme en plein oir et oendont le jour (Lumsden et Vote, 1951). En Syrie et au Libon, les fepelles ont été observées se pourrissont sur l'homme ou sur les ooimcux ep plein air aussi bien qu’ò l’intérieur le jour et la nuit, et quelouetois en plein soleit au printemps (Leeson 1951 Une constatotion onatoque a été toite en Bussie ou Turteston por Orlowa et Schochow (1930, cité d’oprès Senevet) mais dans ce poys il s’ottoque surtout à l’homme pendopt la puit. ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE 19 dans l’est de la réaion paléarctique on n’attribue pas un rêle impor¬ tant à A,, claviqer en tant que vecteur du paludisme mais on note que daps certaines rédions montagneuses du sud, où les ruisseoux obondent et où le développement de cette espèce ne s’arrête pas en été. A, clovider est un Anopbèle danaereux, surtout lorsque ses gites se trouvent à proximité des habitotions humaines. C'est oinsi qu’Athundoy (cité d’après Marston Bates et al.) a cons¬ toté que, dans les envirops de Bokou (Coucose) où A. cloviaer pulluloit dans les puits abandonnés, s’est mointenue pendant plusieurs années une léaère endémie polustre. En Sardoiqne cependont, d’oprès Loaan et ses colloborateurs. Ano¬ phèles claviger est une espèce plutôt squvoge ne fréquentont que rarement les habitations, et navant pas de ropports constants avec l’homme. Il est regrettable que le comportement réel de cette espèce par l’étude des réoc¬ tions de précipitines n’ait poas été effectué dans cette ile, où sur 2,244 spé¬ cimens de cet Anopbèle, récoltés en 5 ons, 18 22 seulement ont été trouvés dans les refuges domestiques, une aronde majorité (56 26) avant éte récoltée dans les arottes et 23 % sur les végétotious, ce qui denote en Sardaiqne sa très forte exopbilie. A juger la différence du comportement de A, caviger dans différents Doys, on doit odmettre qu’il existe des populotions très, variées de cet insecte et il nest pas exclu que, certaipes races soient plus antbropophiles que d’autres. Cette possibilité est, à envisqaer non seulement pour diffé¬ rents poys mais aussi pour le, pétplement de claviaer qu’on rencontre en Corse. Ul y qurait iptérêt ò approtondir nos conpaissances sur leur compor¬ tement à l’égord de l’homme et des onimaux. Un foit demeure certain. c’est que partout en Corse, daps la mesuie où l’a permis sa difficile cap¬ ture, cet Anophèle a été reçonnu anthropophile. Boubaud, étudiant en 1948 le comportement dans lès chpditions d’éle¬ vade de A. claviaer rapporté de Corse méridionale (Pont de Vica), a démon¬ tré que cette souche correspondait, d’après les pervures intercostales du flotteur, à la voriété petragnoni de Del Vecchio (L). L’existence de cette voriété o été par la suite confirmée sur la bose des coptures d’Adom. Les expériences de Rouboud démontrept que la roce ou’il a étudiée est bioloqiquement caroctérisée « par la possibilité théorique d’un dévelop¬ pement hivernal et l’obsepce de l’arrêt évolutif qui froppe à l’arrière¬ (1) Quojque les recherches de Del Vecchio tendent a prouver l’existence qu sein de l’esp̀ce, chovioer, de races qu’on peut distinouer d'oprès l’asrect de leurs œufs et qus la choetotoxie des nympbes, certgins outeurs font une réserve quont à la voleur réel de ces, caractères qui peuvent résulter des voriotions individuelles, et considèren qu’A, cloviger est plutot une espèce hemsaène malaré son comportement bioloaique différent suivont les réqions qéogrophiques (BATES. BEKLEMISHEY et Lidia LA FACE in : Molorioloay, par Marx F. BOYD, W. SAUNDERS CV. Phil, et London, 1949 CONCLUSIONS 101 saison les lorves qu quatrième stade dans les contrées froides, phénomène dont J. Soutet a bien foit ressortir qu’il n’étoit pas lié qu froid ». Il a constaté que dans les conditiops d’élevqde « à toutes les aénéro¬ tions » les femelles de A, cloviaer montrèrent une « froncbe qaressivité e l’éqard de l’homme » comme nous l’avons déjò constaté avec Raqeou pour les femelles, issues des lorves copturées dans la noture et les femelles copturées à l’étot adulte L’hypothèse du rôle vecteur d’Anophèles clavigaer en Corse doit il me semble être maiptenue.. Nous n’avons pas pu trouver en Corse pendont notre mission de 1953. A, porteri qui d’oprès Adam peut y être copturé à l’état d’insecte adulte et présenterait même des mœurs endophiles. Adom le considère comme fortement suspect en tant que vecteur du paludisme, Il nous semble diffi¬ cile d’incriminer cette espèce, étant donné nos connaissances encore som¬ maires sur sa biologie et l’incertitude de ses rapports avec l’homme. (Sene¬ vet 1935: Moçon, 1950: Leeson, 1950: Lumsden, et Vofe, 1950: Marston Botes, 1949). 5° L’ofot de la ludte anfianophétenne sur la composilon de la faune dos divors sios physloaraphlqvos et sos conséquoncos prattquos possibtos. Il est certain que l’apporition marquée de A, moculipennis dans la montaqne potée par Homon, constitue un dapaer pour l’ovenir, du point de vue de la transmission du poludisme. La constotation d’Homon, répétons-le, p’exclut cependant nullement l’hyothèse de A, cloviger en topt, que vecteur ovont l’institution des mesures antianophéliennes et la possibitité de son donger éventuel en cas d’obondon prolondé de la lutte vntilorvoire. En effet l’étude de la foune onophélienne effectuée par Homon a été foite oprès deux années de habitationement de la ploipe, qu D.D. T On peut penser que le habitationement des gites larvaires en les rendant inutilisables oux femelles a abouti à la miaration des espèces du aroupe poculipennis dans la montaqne où n’existoient quporavont que quelques fovers de développement de ces moustiques. L’obondonce particulière des lorves de A, moculipeppis dans certains aites de montoone, en 1953, pourroit trouver son explicotion dans le fait que seule la lutte antilarvaire a été pratiquée daps la ploine pepdont lo campaane antipoludique de 1952. Les femelles en octivité pées ovant l’opplicotion des mesures onti¬ larvoires, ou issues des lorves avont pu échapper a ces mesures, écortées par te mazoutqge particulièrement intense de leurs lieux de ponte habi¬ tuels dans la ploine sopt venues déposer leurs œufs dans les gites monta¬ qneux les plus proches C’est ainsi qu’A, moculipeppis s’est instollé dans les bassins d’arro¬ sooe et les citernes exposées au soleil constamment réchquffées et réali¬ sont toutes les conditions "nécessaires pour le développement de ses larves tvilloge de Lavatoqaio) On conçoit oinsi que la lutte antilorvoire seule ne portant que sur cet¬ toines réqions d’un territoire, oboutit au déplocement de la fqune d’endroits 102 ANIOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE dans un site non habituel lorsque des conditions tovorobles o son dévelop¬ pement sont réolisées. La réduction de la lutte ontionophélienne ou so suppression en Corse pourroit avoir un ettet désostreux, en cos d’introduction dans le déporte¬ pent d’un continaent de porteurs de domètes. Le maintien de l’infection palustre dans une réqion, s’accompogne, comme on le soit, de la prému¬ nition. La disoarition du puludisme, pendant ces cina dernières onnées, a obouti à la disparition de la prémunitiop. Le poludisme risqueroit ainsi de prendre une ollure plus arave s’il réopooroissoit oprès celte lonque pé¬ riode d’occolmie. En ce qui concerne la « fqune anophélienne résiduelle » observée actuellement en Corse, elle est constituée comme quporovont surtout par A moculipepnis et A, claviaer, et op y rencontre oussi A, alaeriensis. Un pote cepepdant qu’A, maculipennis domine nettement A, claviaer dans lo plupart des secteurs, et on pourroit se demonder si la diminution de cette espèce n’est bos due oux mesures opfilorvoires, particulièrement efficaces dans le cas des réservoirs d’equ, bossins d’arrosqde et puits, qui sont, ses aites péridomestiques de prédilection. L’qtomentation de A, moculipepnis dans certoines localités de mon¬ tqqne (Lovatoqaio) et son obondonce à l’état larvaire, imposent qu Ser¬ vice antipaludique des obliqations nouvelles. Il est certoin que le traitement des villqdes de montoqne deviendro nécessaire, mais seule l’enquête entomoloaique peut dans chaque cos en indiquer l’opportunité. Une enquête entomoloaique doit éqolement préciser si dans certains endroits, pour des raisons d’ordre, budaétaire, la lutte aptiopopbélienne pourrait être provisoirement abondonnée ou réduite ò une seule mesure (lutte imaaocide ou ontilarvoire) afin d’ossoipir par priorité des réaions exiqeont un traitement d’uraencé. De cette étude, deux concluslons aénérales se déqagent : — La lutte anfloaludéenne on corse a déla eu d’excellents résultais. flle doif ere poursviyte... — Elle ne peut être menée à blen sans un contrête entomoloalque, sinon permanent, du moins exercé avec une périodiclté réquilère permettant de suivre de facon préctse les modlicgtions de la faune anophellenne sous l’inflvence des mosuros sanitatres. BIBLIOGRAPHIE (1) M BATES M. N. BEKLEMISHEV et L. LA FACE — Malariolocy (edited by Boyd), 1949, voL. L. p. 419, chOD. 18. W. B. Sonnders Cy. (2) S B. CHRISTOPHERS, J. A SINTON et G CONVELL — Hoy to de a Molario Survey. Delbi, 1936. (3) GAILLARD et SAUTET. — Bull. Soc. Potb. 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ANOPHEUSME ET PALUDISME EN CORSE 102 ltinéroice de mission occomplie en 1953, La visite des habitotions o été effectuée, oinsi que l'’explorotion des gites, le lona de ce porcsurs. Certoipes localités pe fiourent pas sur cette carte. ANOPHEUISME ET PALUDISME EN CORSE 108 Croquis montropt l’emplocement d’un gite actuel à A, moculipeppis à Corte. Croquis opbroximotif (sans échelle) montrant la situqtion de deux booneoay du, villoge mon¬ toaneux de Lavatoodio et l’emplocement de quelques principoux gites à A, moctlipeppis et A. clyiger tetdoir d'oprès le document touri par M, le Moire). (ct, texte). 119 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE Photogropbies n°° 3-4: Une laqune, peuplée surtout de lorves de Cullex et d’Aedes cospus, près du village de Tiuccio (secteur d’Ajoccio). Sur la photo 4, on voit au loin les tortins où ont été copturés de nombreux phlébotomes et Culex pipiens. 113 ANOPHELISME ET PALUDISME EN CORSE Photoatopbies °° 5-6: Le caoal (ohoto 5) drainant la plaine de Liamone autrefois délaissée et actuellement biep omépagée et nettovée. Les acrds de ce condl, autrefois porécaoeux, sont octellement deséchés. Le térain outre¬ tois marécageux, actuellement caltivé en mois A, mocutipepnis. 12 ANOPHEUSME ET PALUDISME EN CORSE Photoaraphies n° 7-8: En baut, rivière Orta, oites à A, ma¬ culipeppis (.) ̀ Corte. En bas, une étale abondopnée eptourée d’émergence et tilets d’eau (7. xz) oites 9 TARLE DES MATIERES Prétoce Iptroductior première Enquête fpidémioloaique et fptomologique tAoUt 1947). Enquête fpidémiologique. Enquête Entomologique: Deuxième Enquête fpidémioloaique et Entomoloaique tOctobre-No¬ vembre 1947). Foquete fpidémioloojoue. Enquèle fnlomoloaique: Enqvête fntomologiqve de 1953 Conclusions. Bibliographie ACHEVE D’IMPRIMER LE 26 FÉVBIER 1954 SUR LES PRESSES DE J. R. SENNAC 54. Fbg Montmartre, 24 PARIS (95 N° d’Imprimsur : 4330. INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE 3. RUE LEON BONNAL, 3 PARIS -XVIe AUT. 32-84 2 3 2