MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE DE L'INSTITUT NATIONAL D'HYGIENE N°3 MORTALITE URBAINE et RURALE en FRANCE en 1928 1933 et 1947 PARIS 1953 VIRTVTE DVCE CO- MITE FORTITVDINE COLLEGIVM CIVILE AD SANITATEM PUBLICATION TRIMESTRIELLE Par Ch. CANDIOTTI Médecin général du cadre de réserve Secrétaire général et M. MOINE Statisticien de l'Institut National d'Hygiène AVERTISSEMENT Le lecteur pourra être surpris en constatant que certains des chiffres reproduits dans ce travail, pour l’année 1947, présentent quelques légères différences avec ceux qui ont été publiés par les divers services de l’Institut National d’Hygiène dans son Bulletin trimestriel. Ces différences, d’ailleurs peu importantes, et qui n’affectent que les valeurs absolues et non les valeurs relatives, proviennent du fait que les sections de l’Institut National d’Hygiène utilisent immédiatement les données provisoires transmises par l’Institut National de Statistiques et des Etudes Economiques, dès qu’elles sont élaborées par ses directions régionales. Ces renseignements provisoires permettent de dégager une tendance dans l’évolution des causes de décès et de la parter sans délai, à toutes fins utiles, à la connais¬ sance des Directions départementales de la Santé. Les statistiques définitives officielles de l’Institut National de Statistiques et des Etudes Economiques né peuvent malheureusement être publiées, dans l’état actuel des choses, qu’avec un long retard, à un moment ou l’intérêt pratique immédiat de leur utilisation à certains problèmes d’ordre sanitaire est très considé¬ rablement réduit. Les rectifications possibles, grâce au délai imposé à la publication défi¬ nitive, sont à la base des légères divergences signalées plus haut. ÉTUDE COMPARÉE DE LA MORTALITÉ URBAINE ET DE LA MORTALTÉ RURALE EN FRANCE, EN 1947 La mortalité générale en Fronce, on le sait, est en nette régression depuis un siècle. suivant ainsi le rythme de la mortalité mondiale. Cette régression, comme nous l’avons indiqué dans des travaux récents (1) s’est surtout accentuée, dans la première moitié du XX siècle, sous l’influence de certains facteurs que nous avons essayé de dégager. Dans notre pays, où la population rurale, encore que considérablement réduite depuis un siècle, représente 47 % de la population totale, il était intéressant de connaitre. d’une façon aussi proche que possible de la réalité, quelle était, par rappart à la population urbaine, sa part dans cette régression. La question n’est pas aussi simple que, dès le premier abord elle pourrait le paraitre. étant donné l’intrication de ces deux populations en France, pays essentiellement agricole et dont la superficie réduite ne laisse apparaitre ni démarcations si profondes dans la vie commune, ni différenciations climatiques si tranchées qu’elles puissent avoir les unes et les autres une influence prédominante. La ville étend souvent fort loin ses faubourgs tentaculaires et conduit vers la cam¬ pagne par une transition insensible. L’usine, de son côté, emploie souyent les villageois à titre de saisonniers. Il y a sinon un mélange intime du moins une interpénétration aux dendrites multiples. L’essai méritait cependant d’être tenté, car la vie paysanne ne saurait encore, malgré les profonds changements qui y sont survenus depuis un demi-siècle, être assimilée à la vie citadine et il n’était que d’adopter, pour la comparaison que nous entreprenons, Une classification qui renged) dans l’une des deux catégories tel ou tel département. Car, en définitive, c’est sur celle base administrative que nous devrons nous fonder, la différence des climats ne pouvant être considérée comme tellement accentuée qu’elle puise influer sensiblement sur une classification nosoloaique et, la province, ou la région. n’étant plus dans le grand creuset français où le temps les a fondues qu’un souvenir « folklo¬ rique » d’ou émergent, de ci de la, soit un costume pitoresque, soit un mets sans égal, soif encore le refrain d’une vieille chanson. (1) Ch CANDIOTTL eL M. et CI. MOINE : Evolution en France de la durée moyenne de vie entre 1850 et 1960 (Bulletin de l'Institut National d'Hygiène Tome 5 n°2 pages 330 et suivantes). et CANDIOI TI Chs : Accroissement de la longévité: ses causes et ses conséquences sociales (Archives de Médecine Sociale Tome VII N°4 Juillet et Août 1951) 6 MORTALITÉ URBAINE ET RURALE EN FRANCE Que doit-on entendre par département urbain et rural? D’après la définition que nous puisons dans le Recensement de 1946 (2), doit être « considérée comme urbaine la population totale de toutes les communes dont la population agglomérée au chef-lieu dépasse 2.000 habitants. « La population rurale est la population totale de toutes tes autres communes. « Cette distinction est arbitraire et ne répond peut-être pas toujours très exactement aux préoccupations qui l’ont suqgérée. « On a voulu classer à part les campagnes, c’est-à-dire les communes dont la popu¬ lation vit surtout du travail agricole, or, des localités avant plus de 2.000 habitants agglo¬ mérés au chef-lieu sont parfois exclusivement agricoles, tandis que des communes ayant moins de 2.000 habitants qau chef-lieu possédent souvent des exploitations minières ou indus¬ trielles impartantes dont le siège, hors du chef-lieu de la commune, groupe de nombreux ouvriers d’industrie. » L’un de nous (3), par deux fois déjà, en 1931 et 1936, répondant au voeu de l’Office International d’Hygiène Publique avait, sur ces bases et pour les années 1928 et 1933. effectué des recherches qui s’étaient révélées fructueuses. Opposant départements à prédominance urbaine à départements essentiellement ruraux, il avait pu relever une différence très nette à l’avantage des premiers et il avait pu, en rapprochant les groupes d’âges, noter ceux dont la mortalité était excédentaire et mettre en relief, pour chaque maladie, celle dont la fréquence plus ou moins accusée frapoait tel ou tel groupe citadin ou rural. C’est sur ces bases mêmes que nous reprendrons ce travail. Nous avons procédé à l’examen des chiffres que la Statistique générale de la France nous a fournis pour l’année 1947. Pourquoi, demandera-t-on, se borner à une seule année ? Il semble, en effet, que les résultats recueillis et ainsi limités dans le temps ne sauraient avoir que la valeur d’un sondage et que l’on eut tiré plus d’enseignements de l’examen effectué sur un plus long laps de temps, sur une période quinquennale, par exemple. Déjà, en 1938, l’un de nous. M. MOINE, quleur des premières recherches, aval estimé qu’il n’y aurait aucun avantage à grouper plusieurs années étant donné que les documents tels qu’ils nous sont fournis maintenant ne sont publiés que depuis 1225 et que les premières années au cours desquelles furent appliquées les nouvelles dispositions coo¬ pariaient encore un taux d’indétermination des causes de décès trop impartant pour être utilement exotoitées. L’année 1933 avait été choisie (9), d’qutre part, comme dernier terme d’une période quinqvennale écoulée et elle ofrait, en plus, assez de recul pour autoriser avec 198 une comparaison convenable. Elle avait, en outre, l’avantage d’être voisine du recensement de 1931 et elle était, à cette époque, la dernière dont les résultats eussent été publiés. L’année 1947 est également très proche du recensement de 1946, elle est qusi la dernière dont les résultats complets et définitifs ont été publiés. Prendre en considération les années antérieures nous eut conduit en pleine tourmente et nous aurait mis en présence de chiffres, de ce fait, très mal assurés. Il est évident que dès que l’on pourra considérer une période quinquennale dont le déroulement se sera opéré dans des conditions normales, dès que l’on pourra, d’autre part, (2) Institut National de Statistique et des Etudes Economiques: Les résultats du recensement du 10 mors 1946. Vol. J. pade 61, Imprimerie Nationale, Presses universitaires, 1248. (3) M. MOINE : La mortalité rurale comparée à la mortalité urbaine en France dans l’année 1938. (Bulletin Mensuet de l’Office International d’Hvaiène Publiqve. Tome XXI, 1931, fasc. No 8). (4) M. MOINE : La mortalité rurale comparée à la mortalite urbaine en France, dons l'année 123 (Bulletin mensuel de l’Office International, d’Hygiene Publique, Tome XXX, 138, tasc.-N° 5). ÉTUDE COMPAREE DE LA MORIAUITÉ URBAINE ET RURALE EN TRANCE EN 1947 7 disposer des précisions que l’Institut National d’Hygiène a, depuis, demandé d’apparter aux déclarations des causes de décès et dont la réalisation ne s’effectue que par étapes. alors et alors seulement, on sera autorisé à tirer des conclusions qui n’apparaissent, pour le moment, sous notre plume, que comme indicatrices d’une simple tendance. Il n’échappera pas, en efet, que la déclaration des décès rappartant la mort ou lieu ou elle survient ne peut, dans le plus grand nombre de cas, que grossir la mortalité urbaine. car c’est dans les villes que se trouvent cliniques et hôpitaux. Cependant, dans certaines circonstances, la mortalité rurale peut être artificiellement gonflée, en particulier quand un département rural possède des sanatoriums. Avant d’entreprendre l’exposé des recherches effectues sur cette année 1947. nous résumerons brièvement les résultats obtenus au terme des précédentes recherches. à seule fin de dégager, en dernière analyse, les progrès accomplis et de signaler les déf¬ ciences encore existantes sans toutefois négliger d’en préciser les causes. RESULTATS DES RECHERCHES EEFEECTUEES EN 1928 ET 1937 Les résultats que nous nous proposons de rappeler doivent trouver leur emploi quand nous les comparerons à ceux que nous fournit l’année 1947. Aussi bien les résume¬ rons-nous brièvement. Un simple rapprochement des chiffres relevés pour la mortalité générale dans cha¬ cune de ces deux périodes nous permettra, mieux que tout commentaire, de nous rendre comple de la tendance de l'’évolution entre 1938 et 1233. TABLEAU I Décès généraux pour 1 000 habitants de chaque sexe L’examen de ce tableau nous autorise à tirer les conclusions suivantes : 1° La mortalité générale urbaine est inférieure à la mortalité rurale : 2° La mortalité générale rurale est plus élevée que dans l’ensemble du pays : 3° La mortalité féminine dans les deux groupements est inférieure à ta mortalité masculine : 4° Pour les deux sexes, la diminution du taux de la mortalité́ générale entre 1928 et 1933 est, dans le groupe rural, plus lente que dans le groupe urbain. La situation du groupement rural est nettement défavorable et l’amétioration générale constatée dans les deux groupements est moins manifeste dans le groupe rural. Quels sont les facteurs qui interviennent au détriment de la population rurale » L’examen de la fréquence de la mortalité suivant l’âge, le sexe et la cause perme de les dégager. MORTALITE URBAINE ET RURALE EN FRANCE 9 Il ressort, en effet, de la confrontation des graphiques annexés aux deux études précitées que : 1° la mortalité générale considérée selon l’âge et le sexe fait apparaitre : a) dans le groupement urbain, un accroissement de la mortalité dans les deux sexes de 0 ̀ 15 ans et de 40 à 80 ans : b) dans le groupement rural, un accroissement de la mortalité de 15 à 40 ans chez l’homme et de 15 à 35 ans chez la femme : 2° La mortalité générale considérée suivant la cause montre que : a) le risque « maladies infectieuses » prédomine dans le groupe urbain : b) le risque « tuberculose » chez les jeunes adultes ruraux : c) le risque « cancer » dans le groupe urbain (encore faudrait-il tenir compte de l’hospitalisation dans les villes des ruraux cancéreux ) : d) la mortalité due aux affections de l’appareil circulatoire est plus élevée à la ville qu’à la compagne : e) une surmortalité est enregistrée également à la ville pour les maladies de l’appareil respiratoire et de l’appareil digestif : f) la mortalité foetale est plus élevée dans le groupement urbain. Dans ce cas, la même remarque s’impose que nous avons déjà formulée au sujet du cancer, les services hospitaliers des grands centres urbains étant appelés à recevoir les parturientes clandestines de la campagne. En résumé, un fait parait surtout devoir être retenu : la forte incidence de la tuber¬ culose dans la population rurale à partir de 20 ans chez l’homme et de 15 ans chez la femme et dans l’étendue de temps qui répond à la période la, plus active de l’individu. MORTALITÉ GÉNÉRALE EN 1947 (les deux sexes) Pour établir les taux de cette mortalité, nous nous sommes servis des deux groupes de départements que l’un de nous avait constitués dans les travaux antérieurs. Nous rappellerons que le premier groupe est formé par trois départements urbains : la Seine, le Nord et le Rhône comprenant des villes très impartantes qui constituent, avec leur banlieue immédiate, des aggloméralions totalisant 7,612029 habitants. Le second groupe est formé par les Côtes-du-Nord, la Creuse, le Loir-et-Cher. la Haute-Loire, la Mayenne, l’Orne, la Haute-Saône et la Vendée, dans lesquels n’existe aucune agglomération impartante et qui comptent, dans leur ensemble, 2,311,977 domiciliés. Dans le premier groupe, la densité de la population est de 835 par kilomètre carre. dont 91 9%, sont considérés comme urbains, et les décès généraux se sont élevés, en 1947. au nombre de 90,760, soit 112 pour 10,000 habitants. Dans le groupe rural, la densité de la population est de 48 au Kilomêtre carré. dont 79 %, sont des ruraux, et les décès généraux se sont élevés à 32,244, soit 1393 pour 19,000 habitants Ce taux excède de 17 9% celui de mortalité urbaine et de 575 9% le taux moyen de mortalité dans la France entière (131,7). Le tableau 2 donne de nombreuses caractéristiques sur les deux groupes de dépar¬ tements étudiés. Ce tableau indique, en effet, pour chaque département et pour chaque groupement la superficie totale, la population, le caractère urbain ou rural, la densité Kilométrique de population, les déces généraux rappartes à 100,000 habitants. On Y trouvera, en outre, le rang que ces différents départements occupent dans le classement des 90 départements français, suivant la propartion de la population urbaine en 1946. Remarquons immédiatement que, contrairement à ce que l’on aurait pu supposer les fortes densités ne semblent pas influer sur l’état sanitaire des habitants et par consé¬ quent retentir sur la fréquence des décès. Cependant, le département du Nord, classé urbain, se signale par un taux élevé de mortalité qui contraste avec les chiffres relevés pour les deux autres départements urbains et qui surpasse le taux moyen des huit départements ruraux que nous avons étudiés et celui de la France entière. Nous nous efforcerons dans la suite de ce travail de dégager les causes de ce fait. Parmi les départements ruraux, la Haute-Saône, la Creuse et la Haute-Loire pré¬ enlent une situation sanitaire plus mauvaise encore que le département du Nord. Pour une population masculine urbaine de 3383243 individus on relève 45 207 décès contre 45,553 décès pour une population féminine de 3,296.997, soit respectivement 1.335 et 1. 140 pour 100,000 vivants de choque sexe et de population présente. Le département du Nord, comme nous l’avons déjà dit, est très largement excéden¬ taire par rappart à la Seine et au Rhône. Le tableau 3 donne comme moyenne, pour les 3 départements urbains, 117 décès masculins pour 100 décès féminins, toutes propartions gardées. Cet indice est le plus élevé dans le Nord (122) et plus faible dans le Rhône (1 12). Il est de 114 pour la Seine. Pour une population rurale masculine de 1.074267, on relève 16,081 décès contre 16, 163 décès pour une population féminine de 1.218, 127, soit respectivement 1.500 et 1.320. pour 100,000 vivants de chaque catégorie. Ces deux moyennes sont nettement supérieures à celles que l’on relève non seule¬ ment pour les départements urbains, mais encore pour l’ensemble du pays, où l’indice de surmortalité masculine est de 114. la Mayenne, notamment, dépasse de deux points ce dernier indice. Enfin, le tableau 3 fournit encore pour chacun des onze départements le rappart du nombre des décès au chiffre de population présente le jour du recensement de 1946. Il eut été préférable de disposer de données sur la population domiciliée. On observera pour chaque sexe, la faible mortalité relevée dans la Seine, où il semble que la population. domiciliée soit plus jeune que dans les autres départements. Par contre, le Nord, la Creuse, la Haute-Loire et la Haute-Saône présentent des chifres de mortalité tels qu’ils devront faire l’objet d’un chapitre spécial. LES CAUSES DE DÉCES EN 1947 Bien que le taux d’indétermination des causes de décès soit plus élevé dans la zone rurale que dans la zone urbaine, il est cependant possible de relever dans la fréquence des décès des variations qui, pour telle ou telle maladie, affectent plus ou moins la ville ou la campagne. Cf, tableau 4. Les fièvres typhoïde et paratyphoïdes paraissent entrainer plus de décès dans la zone urbaine avec 1.70 pour 100,000 domiciliés, que dans la one rurale avec 134. La surmortalité urbaine es de 268 2%. Dans l’ensemble du pays, les fièvres typhoide et paratyphoides ont proyqué 225 décès pour 100000 habitants. tes décès provoqués par la scarlatine sont à égalité et aussi peu fréquents dans les deux zones. Les décès dus à la coqueluche sont excédentaires dans la zone urbaine : par contre. la diphtérie y est moins meurtrière que dans les campagnes. La mortalité par syphilis dans les régions urbaines atteint deux fois le taux rural. La grippe parait moins sévère dans les villes, mais la rougeole y est plus fréquem¬ ment mortelle et sa fréquence est voisine de la moyenne établie pour la france entière. Les autres maladies épidémiques entrainent une surmortalié dons les huit dépar¬ tements ruraux. La mortalité par tuberculose est légèrement plus fréquente dans la zone urbaine. Il en est de même du cancer, mais nous avons toute raison de penser que les méthodes d’en¬ registrement des décès encore en viqueur, en 1247, sont en partie responsables de cette situation. Le diabête semble également réparti dans l’une et l’autre zone, mais la mortalité due à l’alcoolisme est trois fois plus élevée à la campagne qu’à la ville Les décès par avitaminoses, etc., sont excédentaires dans les villes par rappart à la campagne et à la France entière. Les décès par affections sensorielles sont plus nombreux à la ville qu’a la campagne. mais les décès par lésions intracraniennes d’oriqine vascullaire enregistrés dans la zone rurale sont plus fréquents que dans la zone urbaine. Peut-être devrions-nous noter, pour expliquer ces écarts, l’influence de l’âge des habitants Peu de différences ̀ signaler entre les deux zones au regard des décès dus aux afec¬ tions de l’appareil circulatoire qui, aujourd’hui, occupent la première place dans la noso¬ araphie de noire pays. LES CAUSES DE DECES EN 1947 12 Les pneumonies sont plus rarement mortelles à la ville qu’à la campagne : 51.. pour 100,000 habitants contre 61.9 : il en est de même pour les autres affections de l’apparei respirafoire, tuberculose exceptée. te taux des dec̀s par darrhée et entérite est à la ville le double du taux rural: par contre les appendicectomies, pratiqvées sans doute plus précocement à la ville, y évitent quelques décès. Letaux de mortalité par appendicite vesten efet plus falble qu’à la campagne et dops la France entière. Les maladies du foie et des voies biliaires (voir alcoolisme) causent une mortalité moindre à ta ville qu’à la campagne, mais les qutres maladies de l’appareit digaestif parais¬ sent plus mevrrières dans la zone urbaine. Une tendance inverse es notée pour la mortalité par néphrites. Les Infedions puerpérales et les maladies de la grossesse seraient moins fréquemment observées dans les villes. Par contre, les maladies de la pequ y seraient plus fréquentes. Les décès par débilité congénitale et par sénilité sont plus nombreux dans te groupe rordl. Les suicides sont à ́galité dans les deux groupes avec 12,7 décès pur 100,05). habitapts. Les homicides paraissent rares à la campagne : par contre, les accidents d’aulo¬ mobiles ou de tous autres véhicules y sont plus fréquents. Epfin, les causes de décès sont moins bien décarées à la campagne. Pour comptéter cette analyse et la rendre plus facllement accessible, nous l’ovons présentée à l’aide d’un digaramme (fio. 1), groupant les diverses affections. Cete fiqure, mleux que le tableau 4, met en valeur les variations notées entre nos deux groupes de départements et, de son examen, il serait permis de concture qus si les cquses de décès indéterminées n’occupaient pas à la campagne, avec la sénilité, une place prédomipante, les taux ruraux dassés selon la cause seraient en excédent sur ceux de la ville ou pour le moins à égalité. Le groupe VIl comprenant les diverses affections de l’appareil circulatoire occupe la tête de liste. Il est suivi par le cancer et les tumeurs (groupe I), puis par le groupe MI. maladies du système nerveux et des oragnes des sens, et par le groupe Wll qui se rapparte aux maladies de l’appareil respiratoire, à l’exception de la tuberculose pulmonaire. Ces quatre groupes affectent plus particulièrement les personnes d’âde mr. On peut leur adioindre le groupe XMI, sénilité et vieillesse, qui ne sert trop souvent qu’à dissi¬ muler des maladies dont le diagnosic est resté indéterminé. La tuberculose, en dépit de son recul spectaculaire, conserve une imparance d’au¬ tant plus regrettable qu’elle frappe l’enfant et le jeune adulte. Les groupes IX (maladies de l’appareil digestif) et X (maladies de l’appareil génito¬ vrinaire) sont peu inférieurs à la tuberculose et présentent des variations de sens contraire dans les deux zones. La débilité congénitale, les maladies particulières à la grosesse (groupes XIY et X) se classent immédiatement après les précédents. Les maladies infeclieuses (groupe 1) « Consulter les nomenclatures qui expriment en clair l'interprétation des causes et dé (1) Pour 100 000 naissances vivantes. 3° Se reparter à la nomenclature en usage en 1928. Les groupes d'age supérieurs à 15 années 1928 et 1933. (2) Rubrique supprimée en 1929. classées à part dans les nomenclatures internationales des causes de décès anté¬ dénéraux. MORTALITÉ URBAINE ET RURALE SUIVANT L’AGE. LE SEXE ET LA CAUSE Comme les précédents, le recensement de 1946 a classé les habitants en populalion de jure et en population de facto. Le premier de ces cossements fournit la tolalité des personnes domiciliées sur le territoire sans en donner la répartition suivant l’de : le second indique seulement l’âde et le sexe de la population présente le jour du dénombrement, Il s’ensuit que celle-ci es inférieure de 673,675 unités qu nombre de personnes ayant leur domicile habituel dans les 90 départements, soit une réduction de 1.66 %. En rapprochant les 534,301 décès généraux enregistrés en France, en 1947, du chiffre de ces deux populations, on obtient des taux légèrement diff́rents, soit 13,17 pour 1.0 habtants ou 13,34 selon quon se réfère à ta population de jure, ou ̀ la population de facto. Dans ce dernier cas, le taux esl quamenté de 1.39 %%. Si nous ́tendions cetfe analyse à chacune des deux rédions dont nous avons entrepris l’étude, nous constaterions que la population urbaine dite présente est inféreure de 305 % à la population domiciliée, tandis que la population présente rurale ne l’est que de 0,85 9%. Nous avons cru devoir insister sur ces considérations à seule fin de montrer que ces légères diff́rences ne peuvent avoir que de faibles retentissements en fonclion de lo technique employée pour l’étude des mortalités. Elles permetront, s’il en est besoin, d’apprécier soit la sous-estimation, soit la syrestimation qui peuvent affecter les taux urbains et ruraux. Mais avant de parler des écarts qui peuvent exister entre les deux populations. il convient de sianaler ceux qui entachent l’exactitude des déclarations des cquses de décès. Pour permetre une consulation plus facile du tableau 5 ququel devront couramment se reparter les leceurs et où fiqurent les décès svivant l’Âde, la cause et le sexe dans les deux populotions considérées, nous croyons devoir donner les quelques précisions suivanles. Ce tableau a été établi en vtitisant les nomenclatures internationales abrédées en viqueur et qui sont révisibles tous les t0 ans : pour l’année 1928, la nomenclature abrégée ne compartait que 38 rubriques, alors qu’en 1929, date de la révision décennale, elle en comprenait 43. La revision de 1938 en a apparté une nouvelle pariant à 44 le nombre de ces rubriques. Il est entendu que ces trois rubriques 38, 43, 44, sous leur numérotage diff́rent. se rappartent uniquement qux causes indéterminées des décès. Pour ces rubriques, le tableau 5 donne non le rappart des décès de causes indéter¬ minées à la population d’âde correspondant, mais leur fréqoence par rappart qux décès (6) M. MOINE : Loc, cit, 1933. MORTALITÉ URRAINE ET RURALE EN ERANCE 20 Il est ainsi posible de vérifer sl les causes de décès sont déclarées bequcoup plus souvent dans les départements urbains que dons les départements rordux, ce qui serait de natvre ̀ aliérer la voleur des laux spécifques de ces derniers. Ces deux observations falites : population présente et domicliliée, taux d’indéterml¬ nation des causes de décès, nous allons considérer la mortalité enregistrée, en 1947, dans les deux groupements de départemepts en même temps que nous rappelleront es r observées en 1928 et 1933. A) SEXE MASCULIN Dans une première étude (S), l’un de nous avait relevé que les citadins de moins de 20 ans pavaient à ta mort an tribut plus lourd que celul des ruraux, mals que de 20 à 39 ans l’inverse était observé, tandis que la silualion primilive se retrouvolt à partir de 40 ans. Au-dela de 80 ans, la mortalité redevenait plus étevée à la campagne qu’à la ville. Dans une deuxìne étude (6) relative à lanne 193, les constatdions effectuées demeuraient presque sans chanqement par rappart à celles de 1228. La situotion de 1947 ne modifie pas sensiblement les caris précédemment observés entre la ville et la campagne, mals elle fait apparaitre une appréciable réduction de la mor talte aux difrents ages. A l'aide des taux extraits du tableau dénéral ne S, nous avons élabl une sérle de araphiques desinés à en rendre plus oisée ta lecure. La fiqure 2 fournit, pour le sexe masculin, une vue d’ensemble de la mortalité enre¬ aistrée en 1928, 1933 et 1947. L’analyse en est ainsi facilitée tout en conservant son exac¬ titude. A l’exception du groupe de 25 à 44 ans, les populations yrbaines resent, en 1947. plus menacées que les populations rurales. t’un de nous avaitrelevé, en 1928 et en 1933, que tes adultes des campagnes présen¬ taient, de 20 ̀ 40 ans, une mortalité plus élevée qu’à la ille. Sur la fiqure 2, ce tait, entre 15 et 44 ans, est à peine accusé en raison de l’utilisation de sérles d’Âge trop lardes imposées par souci de réduire les frais d’impression de l’annuaire, par l’Institut National de Statis¬ tiques et des Etudes Economiques dans la publication des causes de décès, par département. et pour les années 1946 et 1947. La surmortalité rurale entre 20 et 30 ans parait se maintenir en 1947, elle afederoit en partie les deux groupes 15-24 et 25-44 ans. t’examen détallé de la mortalite générale suivant l’âde met en rlef le fait que lo moralté a sensiblement rearessé tant à ta ville qu’à la campagne, mals dans cete dernière moins fortement que dans l’autre. Ce falt mérite d’être sianalé dès l’abord car il laisse supposer que si tes mêmes facteurs sont l’oriaine des mêmes maladies, ils ont, à ta ville, subi des modificalions dont la campagne n’a pas été également bénéficlaire et dans les mêmes propartions. Chexl’enfant de moins d’un an, le taux de mortalité excède, en 1947, de 20% le taux rural au tieu de 24,5 %% en 1933 et de 33,4 9% en 1928. Il s’ensuit que la diminufion de la mortalité entre 1938 et 1947 est égale à 39 % chex les populalions urbaines contre 40 %6 dans te groupe rural. (5) M MOINE : La mortoliA rurale compaŕe la mortalite vraine en 1238, lec, cit¬ FIg. 2: Mortalite générale urbaine et rurale pour 100 000 habitants de chaque sès ie e e, exe giosergi) MORTAUTÉ UBBAINE ET RURALE EN FRANCE 22 De l à 4 ans, l’excédent de mortalité urbaine était, en 1938, de 62.1 0%, mais it ne dépasse pas 14,5 7, en 1947. La réaression est respectivement de 61 et de 44,7 9% dans ces deux groupes. Entre 5 et 14 ans, le risque diminve également, mais les différences sont peu percep¬ tibles. Toutefois, les enfants du groupe urbain présentent, en 1947, par rappart à ceux de la campagne, une surmortalité de 10,5 %7. Les adolescents entre 15 et 24 ans voient quamenter leor risque de mortatité. On sait que c’est vers la douxième année que la mortalité atteint son minimum. De 1928 à 1947, les taux sont en décroissance manifese dans les deux groupes. ta même remarque s’applique à la tranche d’âge suivante bien que la mortatité se situe déj̀ a ua nivequ olus élevé. C’est à partir de la 45° année que la campagne retrouve une situation priviléaiée. Mais les différences sont de plus en plus réduites entre les deux groupemenls, la fréquence des décès diminuant plus à la ville (-32, 2 7.) qu’à la campagne (-22,2 2,). Entre 65 et 69 ans, tes écarts demeurent encore appréciables et la mortalité décroit plus sensiblement chez les ruraux avec 31, 8 0, contre 35,8 %%, chez les citadins. Chez les septvogénoires, la baisse est plus lente et se montre d égalité dans les deux popUlations. De plus, sa décroissance suit à peu près celle qui est observée chez t’enfant de moins d’un an dont les risques de mortalité restent qussi arands que chez les personnes de 70 ans, qussi paradoxate que puisse paraitre cette copstatation. Epfin on notera chez les octogénaires des fluctuations peu sianificatives, encore qu’elles aient présepté, en 1933, dans le groupe urbain, une certaine impartance LES CAUISES DE DÉCÈS () : Les décès consianés aux rubriques des matadies infectieuses (nos 1 à 5 et 8 à 14). de la nomenclature internationale abréqée sont toujours plus fréquemment observés à la ville qu’à la campagne. Les enfants de moins d’un an et les octogénaires sont particu¬ lièrement affectés par ces maladies qui sont cependant en très nete décroissance dans tes deux groupements et à tous les ddes. Le tableau ci-joint (ne 5) fourpit les données sur l’en¬ emble de ld dUeuBN, sons préciser le r̂le loué par chacune des ces offeclions envisagées. Tuberculose (6 et 2) Les afections de nature tuberculeuse sont en nette réaression. Sauf dans la tranche de 25 à 44 ans, les décès qu’elles entrainent demeorent plus fréquents dans le groupe rurol. Dans la popUlation rurale, en 1947, cette mortalité ateint son maximum chez les personnes ddées de 45 à 64 ans, alors que cette surcharde affectait, en 1928 et en (933. les sujets de 28 à 44 ans. Qoant qu groupe urbain, si on cetève, en 1947, les plus fortes mortalités chez tes personnes dgées de 65 ̀ 69 ans avec un taux voisin de celui de la rone rurale entre 70. et 79 ans, on constate que, pour 1928 et 1933, le maximum des décès se ptaçait entre 45 et 64 ans. Ce double décalqge vers les d̂des avancés est particulièrement favorable qux adalles et traduit araphiquement les heureux résultats de la orévention, de t’hyaiène et de la théra¬ pevhiqve. onious osnianra qasons asdasana Es nomenclatures inler¬ ptional 23 100 décès de toules causes. MORTAUTE URBAINE ET RURALE SUIVANT L’AGE. LE SEXE ET LA CAUSE En efet, au-dessous de 15 ans, non seulement le risque diminue dans les deux drou¬ pements, mais le recul est plus orand dans les populations urbaines. L’enfant de poins d’un an présente encore dans les deux zones des taux excessifs avec 94 et 102 décès. Mais, considérés par rappart à 1928, ces taux sont en diminution de 607 % dans le droupe vrbain et de 2,2 seulement dans le groupe rural. Les deux groupes bénéficient du décin de la mortalité chez l’enfant de 1 à 4 ans avec une baisse de 49 et 42 2% respectivement. Les pelits citadins restent plus sévèrement fouchés. Le minimum est observé entre 5 et 14 ans. Dans cete tranche d’âqe, la population urbaine enreaistre encore à son bénéfice une diminution plus marquée. En 1947, le risque ne présente plus de diff́rence appréciable entre les deux populations. Si nous assistons, d’autre part, à une défation notable de la tuberculose entre, 15 et 24 ans, le bénéfice le plus arand est observé qu profit des ruraux. La fiqure 3 montre encore les améliorations survenves dans les qutres séries d’̂age. Toutefois, nous devons retenir que le groupe rural voit sa mortalité quamenter à partir de 70 ans et rester étale ou presque dans la série de 65 à 69 ans, alors que, dans le groupe urbain, cette stagnation n’est observée que chez les octogénaires. Pour souliaper de manière très simple l’incidence de la tuberculose suivant l’Âde des populations, nous avons reproduit dans le tableau ci-dessous les décès globaux et ceux dus à la tuberculose, enreaistrés en 1947, el catculé ensvite le rappart de ces derniers » Décès suivant l’âge (sexe masculin), nombres absolus De l’examen de ce tableau, on peut conclure que chez le nourrisson la aravité de le tuberculose est plus impartante ̀ la compagne qu’̀ la ville avec 1.37 et 1.24 décès sur 100. qu total : qu’elle est plus arande entre l et 4 ans dans le groUpe urbain avec 13 %% et 638 % dans le groupe rural: que dans la tranche de 5 à 14 ans ou la mortalité gépérale est mini¬ mum, la tuberculose est la cause de 12,2 et 2 % du nombre tolal des décès : que dans la franche de 15 à 24 ans la tuberclose est la cause du liers des décès urbains et du quart des décès rurqux. Cette prépondérance bien qu’inversée, est encore de même impartance enure 25 et 44 oans pour p'ere plus que de 19 % de 45 a 64 ans el inférieure à ce dernier Indice pour les ddes extrêmes. ddes comme le fait resortir la fiqure 7. MOPTAUITE URRAINE ET RURALE SUIVANT L’AGE, LE SEXE ET LA CALISE 27 Cancer et Tumeurs malignes (15 et 16) : La mortalité par cancer est très faible chez l’enfant et l’adolescent. Ce n’est qu’à partir de la 25e année que l’on relève une élévation notable des décès. Ceux-ci paraisent plus fréquents chez les citadins que chez les rurqux, mais nous avons délè sianalé plus haut les causes d’erreurs qui pouvaient intervepir en raison même du mode de déclaration des cquses de décès, et du fait de la présence en ville de centres de traitements anticancéreux. De 45 à 64 ans, les décès sont considérablement plus fréquents que de 25 à 44 ans. si le risque est plus marqué dons la population urbaine, c’est très certainement pour les raisons que nous avons déjà indiquées. Toulefois, la fréquence quamente dans les deux groupes de 1928 à 1947, et la majoration du nombre des décès enreaisirés sous cette rubrique peut trouver son explication dans les moyens d’investigation plus complets dont disoosent les médecins à la ville et qui permetfent un diagnostic de plus en plus précoce et de plus en plus précis (cf. fiqure 4). Moins notables sont les quamentations enreaistrées qux d̂des avancés, Il semblerait même qu’une stabilisalion s’établit entre 65 et 62 ans, et 70-79 ans, sauf chez les ruraux. Cette constatation viendrait à l’appui de l’explication que nous avons donnée qu pargaraphe précédent et confirmerait notre hypothèse. On remarquera que si le groupe urbain accuse une surcharde, il est permis de penser que la mortalité cancéreuse est, dans les populations rurales, foussée par une mortalilé sénile et de causes inconnues plus élevées (cf. lablequx 4 et 5). Maladies rhumatismales, de la Nutrition, des Gtapdes endocripes, Empoi¬ sonnements chroniques, Alcootisme, Intoxications (17 à 20) En debors de la tronche d’Âde de 0 à l an, où la mortalite s’élève à 110 et 78 5 pour 100000, on constate que ces afections ne provoquept pas avant la trentaine un arand nombre de décès. On remarquera, en outre, que ces causes de décès sont plus fréquentes à la vilte qu’à la campaone jusqu’à 25 ans et au-delà de 65 ans, Age à partir duquel les taux croissent continuellement (cf, fiqure 5). Parmi ces affections, le diabète sucré occupe le premier rana : les avilaminoses. les maladies du sana et les empoisonnements viennent ensuite et suivent la même lendance. Matadies du système nerveux et des oragnes des sens (21 à 23) : Ces affections provoquent un plus arand nombre de décès que les précédentes : elles sont plus fréquentes dans le groupe urbain jusqu’à 70 ans : elles évoluent avec l’âde dans les deux popylatiops. Chez le nouveau-né, les taux sont très élevés, particulièrement chez le petit citadin. Mais si ce risque diminue jusqu’à l’adolescence, il s’accentue ensuite jusqu’qux périodes vltimes de l’existence. Au-dessus de 70 ans, la campagne parait plus touchée que la ville. Notons en passant que les lesions intracraniennes d’oriaine vasculaire représenlent plus de 80 0% des morls consiqnées à ce groupe. La fiqure (6) met en relief la rapide croisance de ce risque qui est propartionnelle au nombre des années de vie. Maladies de l’appareil circulatoire (24 et 25) : Comme la plupart des affections viscérales, la mortalité due aux maladies d’origine cardio-vasculaire est peu élevée dès le jeune âge, à l’exception des moins d’un an. Mais le risque s’accroit rapidement du jeune adulle ou vieillard qui en est plus que toyi quire la victime. Les populations des campagnes paraissent sensiblement moins atteintes à tous les âges comme le fait ressortir la figure 7. MORTALITE URBAINE ET RURALE SUIVANT L’AGE, LE SEXE ET LA CAUSE 31 Appareil respiratoire (26 à 38). Les affections comprises dans cette robrique et dont la broncho-oneumonie est la principale s’inscrivent parmi les plus meurtrières, surtout chez le noyveau-né. Elles paraissent se manifester avec plus d’iptensité dans le groupe urbain et qu même ade, sauf en 1947. La mortalité a diminvé depuis 1938, à tous les ddes, comme le montre la fiqure 8. Elle est plus fréquente aux deux extrêmes de la vie. Appareil digestif (29 à 32): Ce sont encore les ages extrèmes qui sont le plus durement frappés par ces affections. comme le montre la figure 9 et le plus grand risque concerne encore le nourrisson. La cirrhose du foie et l’alcoolisme participent pour une part impartante à l’accrois¬ sement de la mortalité suivant l’âde des populalions. Maladies de l’appareit génito-urinaire (33 et 34) : Le groupe rural présente en 19247 une mortalité prédominante au-desous de cinq ans et chez l’adulte entre 45 et 64 ans. A ces exceptions près, le groupe urbain accuse une surmortalité (cf. fiqure 10). Maladies de la peau, du tissu cellulaire, des os et des organes du mou¬ vement (37) : Ces affections se rencontrent plus particulièrement au-dessous d’un an : le groupe urbain est le plus touché. Peu fréquentes dans la deuxième enfance, l’adolescence et chez le jeune adulte, elles croissent lentement en fonction de l’âge. Matadies particulières à ta première enfance (38) : Sous cette rubrique, on relève une mortalité élevée qui atteint encore en 1947. 2,405 décès pour 10,000 nourrisons urbains et 2.785 à la campagne (figure 11 et tableau 5). 33 MORTALITE URBAINE ET RURALE SUIVANT L’AGE. LE SEXE ET LA CAUSE La débilité congénitale, les naisances prématurées, les accidents obstétricaux. les intoxicafions par taxémie maternelle, les maladies hémolytiques et hémorrgaiques. l’inadaptation au régime alimentaire sont les causes principales de ce déchet. sénilité (39) : si la vieillesse est upe cause inévitable de décès, la sénilité, par contre, ne devrait être admise comme cquse directe de la mort qu’à un dde très avancé ou alors être suivie du qualificatif « précoce ». Dans la plupart des cas, un diqanostic précis devrait ̂tre parta qui permetrait le classement pathologique compte tant de la cause de cehe déchéance cragnique prématurée, La mort par débilié sénile ne devrait être que rarement constatée avant 80 ans (df. fiqure 12). On remarquero que le taux d’indétermination est ptas élevé ̀ la campagne qu’à la ville, ce qui confirme les restrictions que nous venons de formuler eu ésard à certaines cayses de décès dont l’imprécision peut être rappartéc aux dificultés que rencontrent les proticiens, dans les rédions à populations disséminées sur des terri¬ toires d’acès parfois difficlle, à aller sur place constaler te décès et, si possible, à en pré¬ ciser la cause. Morts violentes ou accidentelles (40 à 43) : Il nous semble remarquable que les morts violentes soient plus fréquenles dans les populations rurales que dans celles des villes jusqu’à 65 ans. Chez l’enfant de moins de 5 ans, cet excès de mortalité ne peut s’expliquer que par la négligence. Chez les adolescents ruraux qui travaillent plus tôt que les citadins et qui, de ce fait. sont exposés aux traumatismes de l’outillage motorisé, il n’est pas surprenant de relever une hypermortalité également notée chez l’adulte. Par contre, il semble que les accidents de la circulation urbaine soient à l’origine de l’excès de mortalité enregistrée chez les garçons d’̂age scolaire. A partir de 65 ans, ces décès prédominent dans le groupe urbain. Cf. fiqure 13. Causes de décès indéterminées (38-43-44) : Les décès décarés à l’état civil sans causes spécifiées ont été rapportés à la mortalité générale, à chaque âge et dans chaque groupement. Cette méthode permet de se rendre compte què dans les réaions urbaines la déclaration des causes de décès est mieux assurée que dans les régions rurales. Elle fournit ainsi les moyens de discuter de la validité de cer¬ tains taux de mortalité. Cf, tableau 5. B) SEXE FÉMININ Dans la population urbaine, nous avions constalé en 1928, que la mortalité féminine était, entre 5 et 12 ans, plus élevée que la mortalité masculine. La même situation avait été observée en 1933 avec quelques légères variantes. Par contre, dans la population rurale les taux de mortalité mascultine prédominaient. en 1938, dans tout le cours de la vie, tandis que, en 1933, les taux féminins surpassaient. de la naissance au quinzième anniversaire, les taux masculins. Cette surmortalité féminine était autrefois la régle. Mais cet excès a, depuis quel¬ ques cycles, disparu et l’année 1947 vient en apporter une nouvelle confirmation. La figure 14 et le tableau 5 seront d’un précieux secours pour l’intelliaence de ce lexte. On y remarque que le niveau de la mortalité générale a décru à tous les ages, depuis 1228, et que ce risque est, à l’exception des plus de 80 ans, plus arand dans le groupe urbain que dans le groupe rural. MORTALITE URBAINE ET RURALE SUIVANT L'AGE, LE SEXE ET LA CAUSE 37 Comme pour le sexe masculin, la mortalité a, dans presque tous les groupes d'âge, plus rapidement rétrocédé à la ville qu'à la campagne. Malgré cette heureuse évolution,on remarque que les filles de moins d'un an pré sentent encore, en 1947, comme les garçons du même âge, une mortalité égale à celle des septuagénaires. Les maladies infectieuses (1 à 5 et 8 à 14) déterminent des pertes plus fortes dans le groupes urbains sauf chez le nouveau né. Les personnes âgées du groupe rural sont les plus touchées. Les décès provoqués pa rla tuberculose (6 et 7) sont dominants dans le groupe urbain au dessous de 25 ans. Cette situation qui affectait en 1928 et 1933 le groupe rural entre 15 et 44 ans, se maintient en 1946 pour toutes les séries d'âge supérieur à 25 ans. En rapprochant les décès tuberculeux des décès généraux, on constate que cette inci dence est dans le groupe ubrain plus lourde jusqu'à 25 ans et qu'ensuite, la tuerculo se grève davantage la population rurale (Cf le même tableau page 23) Le recul de la mortalité féminine par tuberculose sous toutes ses formes etst patent et impartant jusqu'à 70 ans; mais il fait place à une reprise chez les septuagénaires et les octogénaires du groupe rural. Notons que si la mortalité tuberculeuse atteignait son maximum en 1928, chez les femmes âgées de 15 à 2 ans, on relève ce maximum en 1933 entre 0 et 1 an dans le groupe urbain et entre 15 et 44 ans dans le groupe rural, alors que, en 1947, ce sont les octogénaires qui sont les plus frappées. Cf. figure 15 La mortalité par cancer (15 et 16) s'accroit comme chez l'homme en fonction de l'âge. Cf. Figure 16. La population rurale présente la mortalité la plus faible mais, comme pour le sexe masculin, les mêmes causes peuvent entraîner les mêmes effets: centres urbains de traitement, coefficients plus élévés d'indétermination et mortalité attribuée à la sénilité plus fréquente. Quant aux rubriques numérotées de 17 à 34, nous ne pourrions que nous répéter en les analysant les unes après les autres. Ce qui a été dit pour le sexe masculin est valable pour l'autre sexe, la fréquence des décès suivant approximativement la même marche ascen- 40 MORTALITÉ URBAINE ET RURALE EN TRANCE dante en fonction de l’âge : ceci demeure qusi vrai pour le groupe vrbain que pour le groupe rucol. Cete constatation n’est pas sans valeur : elle tend en particulier à démontrer que les observations recueilles à propos de l’un des deux sexes n’ont pas un caractère accidentel. Les fiqures 17 et 18 montrent les principales caracéristiques concernant les maladies du coeur et celles de l’appareil respiratoire. Pour les maladies de la grosese, de l’acouchement et de l’état puerpéral (35 et 36), on observe à la campagne des taux de mortalité plus élevés qu’à la ville. Les décès. qu nombre de 132 dans le groupe urbain et de 54 dans le groupe rural, correspondent respectivement, en 1947, à une mortalité de 81,5 et 108 décès pour 100000 enfants nés vivants, soit une surmortalité rurale de 32,9 9%. Les rubriques 37 et 38 n’appellent aucun commeptaire spécial étant donné qu’elles ne diff̀rent pas sensiblement, en tant qu’impartance de la mortalité, de ce que nous avons constaté pour le sexe masculin. La mortalité par sénilité vieillesse (39) est également comparable à celle que l’on a observée chez l’homme, avec quelques différences si légères qu’elles sont peu sianificatives. Le groupement rural demevrant celui pour lequet cete desianation est le plus souvent utilisée. Les morts violentes ou accidentelles (40 à 43) sont chez les moins de 5 ans plus rares à la, ville qu’à la campagne, comme chez les garçons. Mais les sujets du sexe féminin con¬ servent ensvite dans le groupe urbain une prédominance à tous les âges. En ce qui concerne les causes indéterminées, elles sont la aussi plus nombreuses dans les campagnes, ce qui vient alérer la, sianiffcation des quotients de mortalité ci-dessus rapportés et surtout la comparaison entière les deux groupements de population. Après avoir constaté, au cours de cette troisième étude sur la mortalité comparée des populations urbaines et rurales, une évolution constante des taux de décès suivant l’âge et le sexe, il nous est apparu nécessaire de tenter de dégager, à l’aide des données four¬ nies par l’Institut National de la Statistique et sur les bases du recensement de 1946, les fac¬ teurs qui ont pu influer sur la diminution de la mortalité et de préciser les causes qui parais¬ sent être à l’origine des différences observées dans les deux groupements. si les différences sont aujourd’hui moins grandes qu’en 1928 et en 1933, elles demeu¬ rent néanmoins encore assez nettes en certaines conditions. Il eut été très utile notamment de pouvoir établir les relations existant entre les pro¬ fessions et les décès suivant l’âge et le sexe puisque, aussi bien, dans la biologie humaine la profession doit être considérée comme un facteur dont on ne saurait minimiser la valeur. Mais, en l’état actuel de la documentation siatistique, cet élément ne peut être directe¬ ment dégagé et force nous est, en étendant nos investigations, de faire intervenir, en dehors de toute relation avec la mortalité, les diffrents groupes professionnels relevés dans les départements étudiés. Nous avons précisé, d’autre part, les populations étranaères, les conditions d’habitat dans diverses catégories, l’agglomération et l’encombrement comme le confort des locaux d’habitation, et essayé de dégager de cette confrontation les facteurs principaux auxquels pourrait être imputée la surmortalité d’un des groupements considérés. POPULATION ETRANGERE 41 POPULATION ETRANGERE Le tableau ci après fournit, pour les quatres recensements effectués depuis 1926 la proportion pour 10.000 habitants des étrangers présents en France le jour du recen- sement. Dans la majorité des cas, il s'agit d'individus de nationalité étrangère résidant en France depuis un certain temps et ayant une occupation régulière soit dans des ateliers soit dans un commerce soit encore dans l'agriculture. Par suite de l'accélération des naturalisations, le taux des étrangers en France est en diminution depuis 1931 puisque de 615 pour 10 000 habitants en 1926 et 691 en 1931, il est passé à 585 en 1936 et 412 en 1946. Il faut noter que les hostilités de 1939 à 1945 ne sont pas étrangères à cette diminution. Nous devons encore ajouter que si les naturalisations ont été accélérées avant 1939, elles ne l'ont pas été cependant à un rythme tel que l'on puisse retrouver chez les béné- ficaires les traces de leur origine. Ils s'étaient au contraire, dans la majorité des cas fondus dans le creuset français: ils avaient pris des habitudes, adopté un comparte- ment, bénéficié des ressources comparables à ceux des travailleurs français et , dans ces conditions, leur état de santé n'avait aucune raison d'être différent de celui des autochtones. La question est toute autre pour les travailleurs récemment immigrés. L'examen de ce tableau fait ressortir que ce sont les populations urbaines qui comptent le plus d'étrangers. Le département du Nord se classe en tête avec, en 1946, le taux de 630 pour 10000 habitants contre 407 dans la Seine et 401 dans le Rhône. Dans chacun de ces trois départements, suivant ainsi la tendance générale, la popu lation étrangère a diminué constamment dans les vingt années comprises entre 1926 et 1946 soit de près de 57% dans la Seine, de près de 47 % dans le Nord et de près de 37% dans le Rhône. 44 MORTALITE URBAINE ET RURALE EN FRANCE Par contre, si les huit départements ruraux recoivent moins d’étrangers, ceux-ci semblent plus stables que dans les réaions urbaines. La Vendée, la Mayenne, la Haute¬ Loire et les Côtes-du-Nord avaient, en 1946, de faibles contingents étrangers qui oscillaient de 26́ à 93 pour 10,000 habitants, Il est à noter que le nombre des éléments étrangers a vait tendance à s’accroitre. Les quatre autres départements ruraux possédalent en 1946, une population étran¬ gère plus importante et tendant également à s’acroitre. La Creuse l’a plus que doublée depuis 1926. Le Loir-et-Cher l’a vue s’augmenter de 40,9%. L’Orne semble stationnaire alors que l’on note en Haute-Saône une diminution de 27,5 %. Il importe de signaler ces fluctuations, car elles sont l’indice de l’atrait des villes et des usines pour les émigrants. La situation sanitaire de certaines régions peut être modifiée à un moment donné par un flux trop considérable d’émigrants qui peuvent ne pas trouver sur place le travail espéré ni les conditions de logement qu’ils pouvaient désirer. C’est sur ces deux points essentiels que nous nous proposons d’insister dans les pages suivantes. Pour permettre de juger de l’activité professiopnele des deux populations dans les groupements urbains et ruraux, it nous parait indispensable de résumer dans le tableau ci-après l’importance de la population masculine active agricole en % de la population active totale. Population active agricole de 14ans et plus (1)Population active agricole totale. D’une façon générale et pour la France entière, la fraction de la population active masculine âgée de 14 ans et au-delà, s’adonnant aux travaux de l’agriculture, diminue progressivement et passe de 35 ̀à 32 % entre 1926 et 1946. Si, dans le département de la Seine, la propartion d’agriculteurs est négligeable puisqu’elle est inférieure à l %, dans les départements du Nord et du Rhône, elle est respec¬ fivement de 14 et 11 % de la population active masculine totale, laquelle est, pour la France entière, de 32 %. Dons les huit départements ruraux, bien que cette catégorie de travailleurs soit égale- ment en régression, conséquence probable de la mécanisation de l’agriculture, sept de ces départements accusent plus de 50 % d'agriculteurs, cinq plus de 60% OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES, HABITATION 45 OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES La population active des deux sexes dgée de plus de 14 ans, telle qu’elle est indiquée dans le volume publié, en 1949, par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Econo¬ miques (pages 122 et suivantes), est donnée par le tableau 6. Cete population est répartie en 31 groupes. Pour ne pas tendre outre mesure l’examen que mériteraient cependant ces données nous nous sommes bornés à établir pour trois de ces groupes (pêche-forêt-gariculure métallurgie, banque et assurances) le rapport existant entre eux et l’ensemble de la popu¬ lation en âge d’activité et exercant une profession. a) Des trois départements fortement urbanisés, deux n’ont, du fait de leur situation géographique que 13 à 14 % de personnes exercant leur activité dans la pèche, les forès. l’élevage et l’agriculture, la Seine avec 0,71 2% restant en dehors d’un tel classement. Par contre, la Haute-Saône est le département rural où ces professions sont le moins recherchées, En efet, il n’en totalise que 48,5 0% alors que l’on note 55,6 9% dans le Loir-et¬ Cher, 36,5 9%, daus l’Orne, 6l,5 9% dans la Mayenne, 61,9 % dans la Haute-Loire, 63,9 97 dans les Côtes-du-Nord, 71,5 9% dans la Creuse et 80 % dans la Vendée, ou personnes sur 10 sont affectées à ces occupalions. b) Pour ce qui est de la métallurgie, de la mécanique et de la transformation des métaux, on note une propartion inverse de celles que nous avons relatées au paragraphe précédent. En effet, la Seine a 12,1 % de sa population employée à ces activités, le Rhône 8,1 9%, le Nord 9,3 9%, la Haute-saône 6,2 %, le Loir-et-Cher 3,5 9%, l’Orne 3,3 9%, la Mayenne 3, 1 9%, etc., etc. e) Les personnes employées à quelque titre que ce soit dans les banques les assurances et les administrations financières et immobilières sont par ordre de fréquence de 63 % dons la Seine, de 2,7 2% dans le Rhône, de 1.8 % dans le Nord, de t 9% dans le toir-et-Cher. Le taux oscille entre 06 et 02 dans les sept qutres débartements. En réupisont les persomnels de l’hyaiène, des services domestiques (coiffeurs (1). elc., etc.), du service de santé, de l’éducation, des cultes, de l’armée, on s’aperçoit que leur rapport à la population totale varie de 10,7 2% dans la Seine, à 47 dans le Nord. 8,1 dans le Rhône, 4,3 dans les Côtes-du-Nord, 3,3 dans la Creose, 5, 1 dons le Loir-et-Cher. 41 dans ta Haute-Loire, 5.3 dans la Mayenne et dans l’Orne, 4,3 dans la Haute-Saône. 4,2 dans la Vendée. Ces proportions, qui vont décroissant, sont en relation avec ta densité des popu¬ lations. HABITATION Les deux tableaux 7 et 8, qui suivent, fournissent dans les deux premières colonnes le dénombrement des logements et, parmi eux, ceux qui ont un certain confort. Dans les deux autres colonnes de ces tableaux, on a rapporté la propartion des loge¬ ments ayant le confort indiqué aux tableaux (eau, gaz, électricité, etc.) et le nombre pro¬ portionnel ramené à 1.000 personnes habitant ces locaux. MORTALITE URBAINE ET RURALE EN FRANCE 46 TABLEAU 7 HABITATION 47 Le tableau 7 concerne la totalité du territoire des départements faisant l’objet de cette étude et la France entière qui comptait, en 1946, 12,671657 logements dont 483241 disposaient de l’eau, du gaz, de l’électricité, de cabinet de toilette avec douche ou salle de bain installée, de W-C. Le rapport entre ces deux nombres, 3e et 4e colonnes, est de 38 pour 1.000 et 43 personnes sur 1.000 en bénéficient. Cest la, on en conviendra, maigre proportion. Dans le cadre du département, ces taux moyens ne sont dépassés que dans la Seine avec respectivement 121 logements pour 1.000 avant le confort indiqué et 154 personnes pour 1.000 appelées à en bénéficier. Dans le Rhône, ces nombres sont ramenés respective¬ ment à 53 et à 70 pour 1.000. Le département du Nord signale que, sur 1.000 logements. 19 possèdent ce confort et ils abritent 25 personnes sur 1.000. Les conditions d’habitation sont très défectueuses, c’est certain dans un grand dépar¬ tement industriel, mais elles le sont encore davantage dans les départements à caractère rural prédominant. En effet, ne relève-t-on pas dans la Creuse seulement 21 logements avec confort sur 1.000, ne donnant abri qu’à 2,3 millièmes des habitants ? En fournissant des indications du même ordre et de même nature, le tableau 8 montre que, pour les communes rurales, sur 5652346 logements, le pays n’en compte que 8361 avant le confort indiqué, soit 1.5 pour 1.000, abritant une population égale au 1,64 milliè¬ mes de la population rurale. Les ruraux des départements du Nord et du Rhêne sont un peu mieux logés que les rurqux des huit départements envisqgés. La Mayenne ne possède qucun logement doté du confort, la Creuse n’en a que 2 pour 100,000 et ils n’abriteraient que l personne sur 100000 : Cet aperçu, partant sur un ensemble d’éléments de confort, ne doit pas exclure les locaux d’habitation disposant d’eau potable et qui sont représentés par des pourcentages plus élevés. Mais dans les régions ou la population est disséminée sur de vastes territoires en fermes isolées ou dans de petits bourgs comptant quelques dizaines de familles, les eaux utilisées proviennent le plus souvent de puits plus ou moins protégés contre les pollutions ou encore de citernes dont l’installation ne répond pas toujours aux conditions d’hygiène. Les tableaux 9 et 10 ci-contre donnent, pour chacun des 11 départements étudiés, une vue d’ensemble qui parait assez proche de la réalité. On notera dans le tableau 9 que dons le département de la Seine, en 1946, 86032 logements n’avaient pas encore l’électricité et que 313,515 n’étaient pas pourvus de distri¬ bution de gaz. Dans le même département, sur 1725, 156 logements, 1291400 disposaient de l’eau couronte dans l’intérieur de l’appartement, 126,407 ne l’avaient qu’à l’étage sur le palier. 188,432 ne possédaient qu’un robinet au rez-de-chaussée. De plus, les habitants de 11383 logements ullisaient des puits particuliers et ceux de 1712 n’avaient encore à leur disposition que de l’equ de citerne : 12,369 avaient recours à des pompes ou bornes-fontaines publiques et 548 se servaient des equx de source. Dans ce derpier cas, il s'agirait très vraisemblablement de personnes résidant à la périphérie du département de la Seine. Il faut noler que les babitants de 15 828 logements n’ont pas fourni de renseianements sur leur mode de ravitaillement en eau, soit (, 23 9%. Le réseau du tout-a-l'égout deservait 142249 logemenis : 217,132 utilisaient divers autres moyens pour l’évacuation des matières usées. HABITATION 49 Le tableau ci-dessous fournit pour l'approvisionnement en eau les renseignements suivants: Le tableau 10 donne la distribution de l'eau à domicile pour les habitants des com- munes rurales. Si, dans l'appréciation du confort on ne retuent que la fréquence des distributions d'eau potable dans le logement, on se rend aisémnt compte que les populations rurales sont les moins bien partagées Le nord présente 5% de logements ruraux pourvus d'une ditribution d'eau contre 18% pour l'ensemble du département, le Rhône 24% contre 65% la Moyenne 1% contre 7%. Il est cependant utile d'indiquer que, pour les logements ruraux dont la plupart sont constitués par un seul rez-de-chaussée, on ne saurait faire entrer en ligne de compte la question de l'eau à l'étage. La propartion de 5% observée dans le Nord passe ainsi à 12% dans le Rhône à 36% dans la Mayenne à 2%. POPULATION ET LOGEMENTS AU recensement de 1946, comme aux recensements antérieurs, deux fiches impri- mées ont été utilisées. 1° le bulletin individuel qui permet de connaître les caractéristiques liées à chaque personne présente le jour du recensement dans la commune; HABITATION 53 Comme il était facile de le prévoir, le nombre d'immeubles est en 1946 et consécu tivement aux hostibilités en diminution sur celui de 1936 sauf dans les Cotes du Nord et dans la Creuse Dans la France entière ce nombre est passé de 9.104.871 en 1936 à 8.932.599 en 1946 Le nombre des ménages a également suivi cette diminuation sauf dans le Nord et les Côtes du nord Bien que du point de vue du nombre des ménages et du nombre des habitants le recensemet de 1946 ne reflete pas exactment la situation en 1953. Nous sommes donc conduits à l'utiliser en l'absence d'autres renseignements pus récents pour chacun des 11 départements les données qu'il nous fournit au sujet de la double répartition des loge ments et des manges en fonction du nombre de pièces principales qui composent ces loge ments et du nombre de personnes qui les habitent d'une part dans les communes rurales de moins de 2000 habitants agglomérés au chef lieu et d'autre part dans les communes de 10000 à 50000 habitants Nous rappelons que le nombre de pièces retenu correspond aux pièces principales réservées exclusivement à l'habitation et telles qu'elles ont été définies sur l'imprimé du recensement dont nous avons donné plus haut les principales caractéristiques Ceppendant dans certains logements turaux, la pièce unique a été parfois, considérée comme cuisine ce qui explique l'anomalie apparente de logements signalés comme n'ayant pas de pièces principales réservées à l'habitation. dans certaines régions, les habitations rurales sont constituées âr une salle commune généralement de vastes domensions avec appareil de cuisine et contenant un ou plusieurs lits. Dans ce cas cette salle a été comptée comme pièce principale exclusivement réservée à l'habitation. SURPEUPLEMENT DES LOGEMENTS Toute définition du surpeuplement des locaux d'habiation est arbitraire puisque la seule considération du nombre de pièces sans référence à leurs dimensions et à leur volume est insuffisante et même si ces derniers éléments étaient connus, ils ne permettraient pas à eux seuls de se faire une idée exacte de la salubrité d'un local sans faire intervenir l'exposition de ce local, son aération, sa ventilation, la nature des matériaux employés à sa construction. Les tableaux suivants indiquent pour chacu des 11 département considérés, les ménages, nombre de personnes qui es composent et le nombre de pièces principakes d'habitation pour ces deux catégories de communes signalées plus haut Pour chacun de ces 11 départements, le tableau A concerne les communes rurales et le tableau B les communes urbaines de 10 000 à 50 000 habitants. Le département de la Seine etant entirement urbain, ne fait l'objet que du tableau B dans lequel ne sont retenues que les villes suburbaines ayant l'impartance ci-dessus indiquée La ville de Paris est donc exclue de cette analyse ainsi que les communes d'Aubervilliers, Boulogne-Billancourt, Clichyy-la Goronne, Colombes, Courbevoie, Levallois Perret, Mon treuil sous Bois, Neuilly sur Seine, Saint Denis et Saint Maur des Fossés qui comptent plus de 50 000 habitants. Ce tableau n°B indique pour la Seine les agglomérations comprises entre 10 000 et 50 000 domiciliés la répartition de 427474 ménages suivant les dimebsions de leurs logement. Sur cet ensemble, 72.400 ménages soit 16% occupent un logement se compo HABITATION 57 sant d’une seule pièce principale réservée exclusivement à l’habtation, Parmi eux 30319 ne comptent qu’une seule personne, ils seraient à priori exclus de tout surpeuplement. Par contre, 2,300 de ces ménages complent deux personnes, 12865 trois, 4,197 quatre 1.265 cinq, 404 six, 156 sept, 65 huit, 32 neuf et 15 dix au minimum, Il semble normal d’ad¬ mettre qu’au-dessus de deux personnes composant le ménage, les logements ne compar¬ tant qu’une seule pièce sont surpeuplés. Exemple : les 2.424 personnes des 404 ménages de six personnes sont lodées dons 404 pièces principales réservées exclusivement à l’habitation. Les petits logements sont les plus nombreux, puisque 86 9%, ont au plus 3 pièces. Nous avons groupé les ménages en fonction de leur importance et des dimensions des logements qu’ils occupent. La colonne 4 du tableau 11 donne cete distribution, Elle totalise 125.246 logements surpeuplés, soit 39,5 9% des logements avant fait l’objet de déca¬ rations utilisables. A l’alde des deux colonnes suivantes, on a déterminé le degré d’encom¬ brement de ces logements. Cest ainsi que 8, 132 ménqdes de cina personnes habitent des logements compartant au plus deux pièces, 2,708 comptant sept persopnes sont lodés dans des locaux de 3 pièces, etc. Dans la colonne 7, on a inscrit les logements considérés comme insuffisants, pour lesquels le degré d’encombrement y est moindre que dans la catégorie précédente, Ils sont au nombre de 38,928, soit 2,2 %% de l’ensemble : leur situation demeure précaire et appelle des améliorations. Leur degré d’encombrement est noté dans les colonnes 8 et 9 du tableau. Enfin, les logements considérés comme suffisants sont bloqués avec les logements vases. La colonne 10 donne leur distribution en fonction de leurs dimensions, la colonne t1 fournit des indications sur leur nombre d’habitants et, avec la colonne 12, on peut se faire une idée du degré d’occupation de ces 261, 112 logements qui représentent 61,3 9% de l’ensemble. Parmi les ménages convenablement logés, on en relève 74994 se composant d’une seule personne disposant au minimum d’une pièce habitable : 107,346 comptant deux per¬ sonnes disposant d’un logement de deux pièces et qu-dela. Nous touchons là l’optimum et parfois l’excès. Il reste à améliorer de nombreux logements figurant parmi les surpeuplés et les insuffisants. La tâche à accomplir dans le département de la Seine est particulièrement importante. La situation dans le département du Nord est analysée dans les deux tableaux A et B, N° 12 et 13.. Les 150,718 ménages dénombrés dans les communes rurales sont indiqués dans la colonne 2 du tableau A. On Y relèvera que 24-821 ménqges sont installés dans des locaux comptant au plus une pièce principale, soit près de 17 0%. Là aussi, les petits logements sont prédominants puisqu’ils representent 68 % avec au plus trois pièces tes 43,220 logements surpeuplés sont indiqués dans la colonne 4 de ce tableau : ils représentent 28,7 % du total. On remarquera 3.502 ménages composés de 5 personnes habitant un logement au plus égal à 2 pièces, etc. Le dearé d’encombrement est expose dans les colonnes 5 et 6. Les locqux insufisants fiqurent dans la colonne . Au nombre de 13064, soit 8,7 % leur encombrement est donné aux colonnes 8 et 2 et fait apparaitre une situalionmoins aiquè que dans la sèrie précédente. Les 94097 logements suffisants ou vastes sont inscrits dans la colonne 10 et leur deare d’ocupation dans les deux dernières colonnes de droite. La situation de l’habitat dans les agglomérations urbaines de 10000 à 50,000 habi¬ tanis fait l’objet du tableau B. On notera 179256 ménages dont 83 % disposent de locaux 60 MORTALTE URRANE ET RURALE EN FRANCE composés de 1 à 3 pièces. La colonne 4 indique 37,604 logements surpeuplés soit 319% de ceux qui ont été déclarés, et ta colonne 7 sianale les locaux insuffisants eu égard aux ménqdes qu’is abritent, tes colonnes 5 et 6, puis 8 et 2 donnent leur dearé d’encombrement. Les logements suffisants ou vastes, qu nombre de 127478, soit 71,2 % ainsi que leur dedré d’ocupation, faurent qux deux dernières colonnes de droite. tes communes rurales du département du Rhône (tableau 14 A) comptent 55,995 ménages dont 72 %, habitent des locaux au plus égaux à trois pièces principales. 14037 sont surpeuplés, 5,840 sont insuffisants et 35.995 sont suffisants ou vastes. On trouvera dans le tableau 14 A les éléments permetant de juger de l’ampleur du degré d’encombrement de ces locaux d’habitation. Parmi les 37686 ménqdes des communes urbaines (tableau 15 B) dont la population est comprise entre 10000 et 50000 habitants, 12, 138, soit 32,2 %, occupent des locqux de deux pièces habités chacun par un nombre variant de trois à onxe personnes et plus. L’examen des colonnes 4. 5 et fait apparaitre le degré d’encombrement de ces locaux dont le nombre correspond à 34,4 9% du total. Les colonnes 7, 8 et 2 fournissent des renseianements sur les logements insuffisants et les colonnes 10. 11 et 12 donnent sur les logements suffisants ou vastes leur degré d’occu¬ pation. Enfin, le petit tableau ci-desous résume quelqves données sur les trois départements à caractère urbain dominant : Les populations rurales sont les plus défavorisées dans le Nord alors que les popu lotions urbaines sont les moins bien logées dans le Rhone. Le tableau 16 A, comme pour les trois départements urbains, donne pour les com¬ munes rurales de moins de 2.000 habitants du dépariement des Côtes-du-Nord, des éléments d’appréciation nouveaux. A côté du nombre de pièces principales réservées exclusivement à l’habitation fiqure le nombre des ménqdes domiciliés dans ce département. Sur les 122,405 ménages ruraUx, 35.087, soit 28,6 9% occupent un logement dans lequel qucune pièce principale digne de ce nom n’est réservée à l’habitation proprement dite. Il s’gait là vraisemblablement. de larges pièces utilisées pour tous les besoins des occupants. Sur ces 35.087 ménages. 8-817 ne comptept qu’une seule personne, 7350 en comptent deux, 6,580 se composent de trois personnes, 5.506 en compient quatre. 3,000 en comptent cind. 1.861 se composent 64 MORTALITE URBAINE ET RURALE EN FRANCE de six personnes, 1.025 de sept, 487 de huit, 247 de neuf, 113 de dix et 101 de plus de onze personnes. Le nombre des personnes logées dans de telles conditions seralt de 1070, soit 25 %7. de la population rurale domiciliée sur ce territoire. La colonne 4 de ce tableau signale en outre 15,422 logements de une pièce habitée par deux personnes, 45347 abritent de trois à dna personnes pour un locl de 0 à 2 plèces principales. Ct, le fablequ A de ce département. Enfin, pour abréger cete analyse, retenons que 85, 108 ménages sont très insuff¬ somment logés, soit 10,3 % du total. sur 429 235 ruraux recensés en 1946, 322,800 personnes, soit 75,5 2% de la population dite rurale, sont logées dans ces conditions défectueuses. Les 4485 logemenls insufisants représentent 3,7 6%. La situation moins précaire de leurs habitants nous dispensera de lonas commentaires. Quant au problème de l’amélio¬ ration de l’habitat rural et de l’uraence de la reconstruction, il ne saurait, croyons-nous. se poser d'une façon plus aigue que sur ce territoire. sur les togements suffisants ou vastes, qu nombre de 31,382, soit 36 % du fotal, le tableau fournit sur cette situation des indications bequcoup plus favorables que les pré¬ cédentes. En bret, dans la région rurale des Côtes-du-Nord, 70 6% des logements sont très insuffisants, 4 2% sont insufisants et 26 % offrent à leurs occupapts des conditions d’habitot normales et parfois vastes ou très vastes (quelques châteaux). Dans les communes de 10000̀ 50,000 habitants (tableau 17 B), la situation de l’habitat est moins défavorable que dans les communes rurales de ce même département. On note, en effet, 20 ménqges seulement ne disposant que de 0 pièce principale réservée à l’habitation, soit 0. 1 9% du total contre 286 6% dans la région rorale, sur ces 20 ménages, 8 ne comptent qu’une seule personne, 5 en comptent deux, etc. Sur les 5,201 logements surpeuplés on en relève 8 avec une seule personne, 1.114 avec deux qui habitent une seule pièce principale, etc.. Cf, le tableau 8 des Côtes-du-Nord¬ Ces 5.301 ménages sont très insuffisamment loaes et ils représentent 37 % du total génécal: 1087 sont insufisamment logés, soit près de 8 % et 7.995 occupent des locaux sufisants ou parfois vastes. La population urbaine très mal logée comprend 19 00 personnes, plus les nal logés Les populotlions rurales sont mieux logées dans la Creuse que dans les Côtes-du¬ Nord, tableau 18 A. Sur les 49,436 ménades, 2,543 soit 5.1 %7, n’occupent qu’une seule pièce au leu de 38,6 0%, dans l’autre département. Les 9.767 ménqges installés dans un togement repré¬ senté par une pièce principale correspondent à 198 %, dans la Creuse contre 33 dans les Côtes-du-Nord. De plus, on lit dans la colonne 4 de ce tableau que les 18,567 loaements surpeuplés représentent 37,6 % dans la Creuse contre 70,3 % dans le département breton. Par contre. les 5.133 logements dits insufisants soit 10,4 % sont plus souyent représentés ici que dans les Côtes-du-Nord. Et les logements suffisants ou vastes sont observés 52 fois sur 100 dans la Creuse contre 26 dons les Côles-du-Nord. Il y a donc dans lo Creuse une situation très différente, encore qu’elle ne puisse être considérée comme entièrement satisfaisante. Le tableou 12 8 traduit pour le département de la Creuse une situation comparable à celle du tableau A exposée ci-dessus entre la Creuse et les Côtes du Nord. Il n'est donc HABITATION 73 point nécessaire de passer à son analyse. L'encombreent des locaux n'affecte en effet de façon aigue que 863 logements et plus modérément 273 autres soit en tout 35% du total au lieu de 44% dans les Cotes du Nord Dans le Loir-et-Cher, 57.124 ménages ont été dénombrés. Sur ce nombre le tableau 20 A fait saoir que 47.479 soit 83% de ces ménages habitent des logements dont le plus grand nombre est constitué de 3 pièces. Les locaux d'habitation surpeuplés au nombre de 25 009 soit 44% sont encore augmentés de 3.716 logements insuffisants contre 48% de locaux satisfaisants ou vastes Mais la siatuation au point de vue de l'habitat urbain est dans ce département moins critique que dans sa partie rurale. Le tableau 21B permet d'apprécier le degré d'encom brement et le degré d'occupation de ces logements urbains. C'est ainsi que 30% de ces logements sont surpeuplés et 7% insuffisants. On note 62% de ligements suffisants. Pour la Haute Loire le tableau 22 A indique que 41.367 logements soit 76% des 54.352 logements qui ont été dénombrés se composent de trois pièces au maximum. On relève ainsi 18.572 logements surpeuplés, soit 34.5% du total. Les 14.518 logements inférieurs à 2 pi-ces principales (colonne 4) abritent chacun de une à cinq personnes, soit 47% des individus. Leur degré d'encombrement est fourni par les colonnes 5 à 6 de ce tableau et par les colonnes 8 à 9 on aura le surpeuplement des 5.336 logements insuffisants. Comme dans le Loir-et-Cher, la situation urbaine paait plus satisfaisante. La colonne 4 du tableau 23 B ne signale que 25% de logements surpeuplés et la colonne 7, 8.1% de logements insuffisants. Dans ce département, les deux tiers des locaux réservés à l'habi tation seraient donc suffisamment vastes. Dans le département de la Mayenne, on note une crise aigue du logement. Le ableau 24A revèle que 57.7% des logements ruraux sont surpeuplés e que 6% sont insuffisans Par contre, la population urbaine serait mieux partagée. 36.4% des logements seraient surpeuplés et 6,2% insufisants (tableau 25 B) Sur les 64.044 ménages de population rurale dénmbrés en 1946 dans le départe ment de l'orne, 48.446 soit 76% habitent des logements de mois de quatre pièces, 25.890 snt entassés dans des logements insuffisants soit 40.6% (tableau 26A) le degré d'encombrement, ainsi que celui des 4.895 locaux insuffisants, est indiqué par les colonnes 6, 7, 9 et 10 du tableau A. Les logements suffisants ou vastes, au nombre de 32.914 soit 51.7% sont avec leur degré d'occupation inscrits dans les trois dernières colonnes de ce même tableau. La crise là aussi parait moins aigue dans la population urbaine que dans la popu lation rurale. En effet, 29.9% des logements sont surpeuplés au lieu de 40.6% Les logements suffisants ou vastes représentent 62.1% contre 51.7% dans la zone rurale de ce département (tableau 27B) HABITATION 79 Avec la Haute-Saône, nous observons un équilibre entre les populations rurales et urbaines. Parmi les 51 878 ménqges ruraux, nous n’en trouvons que 36,181, soit 70 %% qui occupent des logements de moins de 4 pièces. Toulefois, il convient de sianaler 12244 logements surpuplés, soit 23,7 % et I1 6% de locaux insuffisants, ce qui laisse comme degré d’occupation des locaux d’habitation suff¬ sapts, une fréquence égale qux deux tiers. Cete égalté entre les deux groupès de ce département nous dispensera de commen¬ taires, tout en soulianant qu’un tiers des habitations restent surpeuplées. (CE, tabledux 28 A et 22 8). Enfn, le dernier parmi les onze départements examinés, la Vendée, n’est quère plus favorisée que le moips avantagé des précédents au point de vue du logement. Sur les 88608 ménades rurqux, 78236, soit 88 % habitent des logements qul possè¬ dent 3 pièces au maximum. La colonne 4 du tableau 30 A se rappartant à ce département rurale que 53,144 logements, soit 60 3 9% sont surpeuplés. Les 30,975 locaux suffisants ne représentent que 352 9%. On se repartera utilement à ce document ou le surpeuplement — ce qui ne veut pas dire surpopulation - figure dans les colonnes ad hoc. Mais également dans ce département, comme dans les autres, nous trouvons une situation urbaine moins mauvaise que dans la réaion rurale. Les logements surpeuplés. en efet, ne représentent que 29 0% de l’epsemble, alors que les locaux suffisants et vastes Le court examen qui a été fait de chacun de ces onxe départements est-il suffisant pour apprécier, avec quelque certitude, les écarts de morlalilé entre les groupes urbains et rurqux " Nous ne le pensons pas. Aussi, sommes-nous conduits acondenserdans untableau no 32 les pourcentades qui ont servi de base à cet exposé et à Y faire fiqurer les décès pour 10.000 habitants. De cette confrontation, nous serons peut-être en droit de tirer sinon une conclusion. du moins d’indiquer une tendance sans doute, existe-t-il quetques écaris qui ne sont pas expliqués par ces rapproche¬ ments. D’autres facteurs, en effet, sont susceptibles d’iptervenir dans l’état de santé des individus, Le compartement individuel notamment, mériterait, s’il était possible de le pré¬ ciser, up examen particulier. L’alcoolisme qui sévit dans certaines régions plus que dans d’autres devrait pouvoir être rapproché de l’insuffisance du logement à seule fin de déter¬ miner s’il existe entre eux un rapport de cause à effet. Il n’est pas jusqu’à certaines professions qut n’aient sur la santé de ceux qui les exercent une influence prépondérante. Mais pour l’analyse de ces divers facteurs, les éléments statistiques font défaut et nous devons borner notre ambition à essaver de déqqaer de l’habitat seul les relations susceptibles d’exister entre son hyaiène et la santé de ses habitants. Le départegent des Ĉtes-du-Nord a le privilège peu enviable de présenter la plus foite propartion de logements surpeuplés ruraux (703 9%) et urbains (37 9%). Et cependant. le tableau 32 montre que ce déparlement présente l’une des plus faibles mortalités générales de tous âges avec 142 décès masculins et 127 décès féminins pour 10.000 personnes de chaque sexe. Cete constatation paraitrait, à première vue, paradoxale et conduirait à des erreurs d’interprétation si nous nous bornions à l’enreaistrer. 80 MORTALITE URBAINE ET RURALE EN FRANCE On sait, en effet, qu’une mortalité évaluée sans tenir compte de la structure des populations selon leur dae est inévitablement fausse. Pour apprécier une probabilité de décès comparable entre divers territoires, il est indispensable de se référer à certaines tranches d’âde. Nous avons retenu à cetfe fin les habitants ddés de 25 à 44 ans. Le département des Ĉotes-du-Nord présente danscette tranche la mortalité masculinela plus élevée des l l dépar¬ lements considérés et une mortalité féminine qui vient immédiatement après celle du dépar¬ lement du Nord, nelement excédentaire. Si, d’autre part, nous rapprochons les taux de mortalité des Cêtes-du-Nord de ceux de la France entière, nous constatons encore une surmortalité masculine et féminine à tous les ddes qusst bien qu’entre 25 et 44 ans. Ces constatations imposent pour ce département un examen plus serré. La tuberculbose, sous toutes ses formes, Y a provoqué, en 1947, 96 décès pour 100000. habitants de tous ages contre 79 dans la France ehlière, soit un excès de 22 %7, Par contre. les décès par cancer n’y avant été sianalés que 130 fois sur 100,000 personnes alors qu’ils interviennent 157 fois dans l’ensemble du pays, il semble bien vraisemblable que nous soyons en présence d’une distribution diff́rente de population caractérisée par une natalité plus élevée et par une mortalité précoce plus forte. En effet, nous relevons pour 100habitants de tous des 9,8 personnes de plus de 65 ans, alors que pour la France entière on en compte 1I,7 9%. Nous douterons enfin que les décès fiqurant aux couses inconnves sont deux fois plus fréquenls dans les Cles-du-Nord que dans la France entière, soit 20 contre 100. Ces considralions exposées, il nous est posible de posser à l’examen détille des divers départements. Les conditions de l’habitat rural sont dans le Nord légèrement inferieures à celles que l’on rencontre dons le Rhone. Par contre, les conditions de l’habitat urbain y sonf netement supérieures de telle sorte que si les locaux ruraux dans les deux départements apparaissent comme pratiquement identiques et satisfaisants, les locaux urbains sont mani¬ festement inférieurs dans le Rbône. Si, dans ce département, la mortalité générale de tous âges est plus faible que dans le Nord, celle des personnes agées de 25 à 44 ans y est prépondérante pour le sexe masculin et légèrement inférieure pour le sexe féminin. Dans le département de la Seine qui détient le taux le plus bas de mortalité de tous ages, les décès des deux sexes entre 25 et 44 ans surpasent la fréquence observée dans la Creuse, dans le Loir-et-Cher, dans la Haute-Saône, comme ils excèdent le taux féminin de l’Orne et le masculin de ta Haute-Loire. Parmi les 8 départements ruraux, en Haute-Saône, oi les locqux d’habitation aopa¬ raissent comme les mieux adaptés et les plus nombreux, la fréquence des décès chez l’adulte masculin est la plus faible avec 28,8 pour 10000 hommes et 268 pour 10,000 femmes de 25 à 44 ans. lIl s’agit, il est vrai, d’une seule année, mais nous sommes qu'orisés à consi¬ dérer ces taux comme parfaitement représentatifs. Nous nous proposons de reprendre le plus tôt possible ce travail sur la base de plu¬ sieurs années. Le toir-et-Cher vient qu deuxième rana dans l’ordre croissant de la mortalité chez l’adulte en coincidence, d’une mapière générale, avec les conditions d’habitation. Nous trouvons ensvite la Creuse, la Haute-toire, la Mayenne et l’Orne qui se placent à des niveoux supérieurs et crosants au point de vue de la mortalité et à des nivequx infé¬ rieurs et paffois variés qu point de vue de l’habitat. Enfip, la Vendée et les Côtes-du-Nord ocupent une situalion voisine avec un rappart étroit entre les conditions d’habitat et le taux de mortalité. HABITATION 81 D'une manière génrale on peut affirmer que l'habitation conditionne l'état de santé des habitants. Certes, nous l'avons déjà dit, d'autres facteurs d'ordre social, physiologique ou professionnel interviennent mais ne sont-ils pas eux-même subordonnés à l'habi- tation? Difference de mortalité entre les sexes En ne retenant toujours que les taux spécifiques de mortalité figurant dans ce tableau et s'échelonnant entre 25 et 44 ans, on observe que pour 100 décés masculins il n'y a dans la Seine, que 78 décès féminins. Les différences les moins grandes sont notées dans la Haute Saone et dans la Haute Loirela plus impartante dans l'Orne. La mortalité féminine la plus basse est relevée dans le Loir-et-Cher et pour l'homme elle est notée dans la Haute Saone. Ecarts de mortalité entre ces déparements En ramenant à 100 le taux de mortalité le plus faible, en 1947, on obtient pour les populations masculines agées de 25 à 44 ans les indices ci-après: Le risque mortalité chez l'homme de 25 à 44 ans varie de 28.8 pour 10000 vivants à 49.7. Il en résulte que, dans les cotes du Nord, ce risque ecxcède de 73% celui des habi tants de la Haute Saone. MORTAUTE URBAINE ET RURALE EN FRANCE 82 Dans ces deux départements, les logements surpeuplés passent pour 100 logements de 23 dans la Haute-Saône à 64 9% dans les Côtes-du-Nord. Et pour les populations féminines : tes oscilations de ces indices sont moins marquées que pour le sexe masculin. Le Nord présente néanmoins un risque excédentaire égal à 38 % sur celui du Loir-et-Cher Bien que le classement soit légèrement différent, on ne peut nier qu’il ne se trouve en correspondance avec le dearé d’encombrement des locaux réservés à l’habitation. Dans les deux cas cités, la mortalité croit quand la salubrité de l’habitat décroit. Enfin, la figure 12 c-après sera d’un précieux secours pour apprécier lelien de cau¬ INFIRMITÉ EN GÉNÉRAL INFIRMITÉ EN GÉNÉRAL 83 salité entre l’habitation et la santé. La dispersion des points pour chaque observation maté¬ rialise la liaison entre les deux variables : logements surpeuplés dans l’ensemble des com¬ munes de chaque département et mortalilé pour 10,000 habitants dgés de 25 à 44 ans. Ces poinls sont dispersés dans une aire de forme eliptique. ta corrélatton apparait étroite. Seul le Nord présente une légère discordance qui est probablement liée à des ques¬ tions profesionnelles et à sa population étranaère fotfante. De plus, on remarquera que le taux de mortalité chez les adulles dgés de 25 à 44 ans domiciliés dans les Côtes-du-Nord surpasse de 45 2% celui qui est observé dans la Haute¬ Saone. Les données ci-après ont permis de classer ces départements par ordre croissant de dearé d’encombrement des locqux réservés exclusivement à l’habitation : Le Nord etle Rhône présentent des mortalités à peu près équivalentes etsont en légère discordance avec le dearé d’encombrement de l’habitation. Par contre, la Creuse et le toir¬ et-Cher ont des mortalités faibles avec des logements surpeuplés plus nombreux. Une légère opposition est à noter entre la Mayenne et la Vendée. Les professions et les habitudes des populations paraissent donc influer sur ces diff rences, la mortalité féminine étant dans certains de ces départements très inférieure à cette du sexe mascutin. Les déclarations d’infirmité, lors du recensement de 1946, ont été exploitées qu point de vue statistique. On trouvera, dans le volume V du recensement de la population effectue le 10 mars 1946 et pyblié par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques. de nombreux renseianements sur le- nombre de personnes qui, depuis 19%6, ont déclaré etre ateinles d’une infirmité. Pour l’ensemble du pays et entre 1926 et 1946, le nombre des ipfirmes est pase de 312457 et 425,539. L’accroissement est certainement d6 en partie au fait que les décla rations ont mieux été acceptées par les intéressés. Faut-il ajouter que l'empressement rappartés à 100 000 habitants de tous âges les et dans les établissements je 60 ans sur 1 000 habitants au total. INTIRNITE EN GÉNÉRAL 85 ou simplement la bonne volopté appartée à remplir les décarations varie d’un dépare¬ ment à l’autre. La validité des réponses reste néanmoins incertaine et elle l’est d’autant plus lors¬ qv’it s’gait de malades mentaux dont l’infirmité n’est pos volontiers sianalée par les familles D’après la statistique des Institutions d’Assistance, les malades mentaux seraient au nombre de 70,000 internés dans les asiles. Il faut encore tenir comple, dans le rapprochement que nous avons fait des divers départements daps le jablequ 3, du foit que la distribution soivant l’̂ge n’est pas identiqve dans tous les départements. Les réaions où ta population est plus dgée sont susceptibles de présenter un teux plus étevé poor certaines infirmités plus fréquemment rençontrées aux daes avancés, comme la cécuté, la surdité, les paralysies et qutres impolences fonctionnelles. L’influence de ce deuxième facteur ne peut être mise en évidence que par les diff́¬ rences relevées et non expliquées par l’âde moyen des populations en cquse. Aussi, avons nous pensé nécessare d’adioindre à ce tableau, pour chacun des onxe départements, la fracion des personnes dgées de plus de 60 ans pour 1.000 hobitants dépombres en 1946 On peot aussi voir av’il y a dans l’ensemble du territoire national métropolitain 159 personnes de plus de 60 ans pour 1.000 habitants, que ce nombre est de 128 dons la seine et qu’il ateint 32 dans la Creuse, en pasant pour les qutres départemenls par des valeurs intermédiaires. L’examen de ce tableau montre que si la Creuse a le plus arand nombre de sujets d’aqe avancé, elle se classe également en tête avec 1.235 infirmes pour 100.000 habitonts Elle est svivie par ta Haule-Saône, par la Haute-Loire, le Loir-et-Cher, la Vendée et l9 Mayenne. Par contre, les Côtes-du-Nord et l'’Orne présentent de légères discordances insuffi¬ santes néonmoins pour infirmer ce que nous avons écrit précédemment. Pour les trois départemenls dits urbains, la fréquence des infirmes semble directemeni propartionnelle à la fracion des personnes agées. Nous tudierons ptus loin l’infuence de l’âge sur certaines infirmilés INFIRMES MENTAUX. Les coefficients expriment ici la fréquence pour 100,000 habitants des 13,819 jafir¬ mités mentales déclorées dons la Fronce entière par les tamilles, Ils ne sauraient traduire le taux reel des malades meptaux qui sont évalués à 7000 dans les hopitoux psychiatriques soit au totat 83.000 environ, dont 35000 hommes et 48,000 femmes. Pour les onze départements, ce taux oscille de 20 dans la seine à 44 dans les cêtes. du-Nord. Cet écart réside surtout dans la volonté des familles de ne pas décarer cete infir¬ mité dont le maximum est noté chez l’adulle et non chez le vieillard, comme le fait se pro¬ duit pour les déficiences physiques. La fréquence des infirmités mentales quamente en effet lusqu’a la trentaine et dimi¬ pue ensuile en raison de la mortalité, Tête de fou n’a jamais blanchi CECITE. On note tl l aveugles pour 100,000 habitants dans le france entière. Le taux le plus bas enreaistré dons les onxe départemenls examinés est observé dans la Vendée et les plus éleves dans la Creuse, l’Orne, les Côles-du-Nord, elc., etc. Ces taux sont très netement influencés par l’d̂de moyen des populations. En effet, le taux passe en 1246 de 14 pour 100,000 personnes de moins de 20 ons, à 434 chez les plus de 60 ans et, à chaque date, la proportion est notablement plus élevée chez les hommes. Cette différence s’est encore accrue du fait des blessures de guerre. MORTAUITE URRANE ET RURALE EN TRANCE 86 La cécité presque complète est rencontrée dans 25 cas pour 100,000 sulets. La Vendée est la moins affectée avec 12 cas pour 100,000, alors que le Rhône et la Haule-Saône en présentent 34. La perte de vision bioculaire (borgnes) est plus fréquente chez l’homme que chez la femme en raison même des accidents du fravail, ou des blessures de guerre. Pour la France entière, le taux est de 57 pour 10,000 habitants contre 36 dans la Mayenne, 86 dans la Creuse, 80 dans la Haute-Saône, etc. Cette infirmité ccoit en raison de l’ade en passant de 10 chez l’enfant de moins de 10 ans à 190 chez les hommes entre 50 et 52 ans et 5 et 37 chez les femmes. Au dela de 60 ans, on a noté chez ces dernières, 54 boranes pour 10000 femmes de cet d̂de. SURDITE ET SURDL-MUTITÉ. ta surdi-mulite est une infirmité qui n’est pas dissimulée. Le nombre des sourds¬ muets recensés en France, en 1946, s’élève à 18,683 : il est inférieur à celui qu’enregistra le recensement de 1926 (18801) et il est le plus faible qui ait été relevé depuis 185i (29,312). te taux est pasé de 82 sourds-muels pour 1000 habitanis, en 1851, 49 en 1946 soit une diminution de 40 9%. Cet important déclin, qui intérese surtout les leunes séries d’âde semble en rapport avec les mesures de prophylaxie instituéès contre les maladies infectieuses. Dans les onze départements examinés on observe un maximum dans les Côtes-du¬ Nord avec 64 et dans l’Orne avec 63 pour 100,000 habitants, le minimum est relevé dans le Loir-et-Cher avec 35 cas. Les personnes déclarées muettes sans être atteintes de surdité sont relativement rases, puisque le taux pour 100000 personnes est voisin de 5, le maximum étant noté dans la Creuse et le minimum dans la Haute-Saône. Mais plus nombreuses sont celles qui sont déclarées sourdes et dont le nombre est de 38,900, soit 102 pour 100000 habitants pour la France entière. Dans les onxe départements examinés, on en note 122 dans la Haute-Saêne et 65 dans les Côtes-du-Nord. La fréquence de la surdité augmente avec l’âge, ce qui constitue un fait bien connu. INFIRMES MOTEURS. On note 63 boiteux pour 100,000 personnes dans l’ensemble du pays, mais le maxi¬ mum parmi les onze départements est dans la Vendée, suivie par les Côtes-du-Nord. Le minimum serait dans la Mayenne. Les déclarations concernant les impolences fonctionnelles sans autres indications s’expriment par 89 infirmes pour 100,000 habitants dans la France entière. Le taux le plus élevé est dons la Haute-Saône, le plus bas dans la Mayenne. Quant qux paralytiques, on en relève 135 pour 10000 personnes dans l’ensemble du pays, 146 daps les Côtes-du-Nord et le Loir-et-Cher, 144 dans le Rhône, 140 dans la Creuse, elc. La fréquence de cele infirmité croit avec l’âde et elle est plus impartante dans le sexe masculin que dans le sexe féminin. AMPUTATIONS. Cele infirmité, en roison des accidents de querre et du travail, est, en générol. 10 à 11 fois plus fréquente chez les sujels du sexe masculin. ROLE DE L INSTRUCTION 87 On en relève 104 cas des deux sexes pour 100,000 habitants dans la France, contre 132 dans la liqute-Saĝne et 33 dons la Haule-Loire, où se trouvent les extrêmes parmi ces onxe départements. MUTILATIONS DIVERSES. Cette éénomination, où s’inscrivent de nombreuses infirmitès, non exactement précisées lors du recensement, groupe 125 cas pour 10000 habitants. La Creuse en accuse 163, le Rhĝne 133, le Nord, le Loir-et-Cher et la Haute-toire 108 qu lieu de 45 dans lo Mayenne. On pourrait assimiler ̀ ces données celles de la colonne suivante « Autres infirmités ou Infirmités mal désiqnées » ou, sauf pour la Seine, la distribution est concordante bier que les fréquences soient les plus élevées dons le Nord, la Haute-toire, les Côtes-du-Nord etc., etc.. On consultera avec profit le tableau 33. ROLE DE L’INSTRUCTION Au cours de certaines de nos recherches, nous avions eu l’occasion d’observer des diminutions de mortalité qui semblaient pouvoir être expliquées, en partie, par le déve¬ loppement de l’instruction. Il parait, en effet, plausible d’admettre que le compartement de l’individu peut être conditionné par sa culture générale et par l’́éducation qu’il « pu recevoir dans sa jeunesse l’instruction permettrait ainsi à l’individu de se prémunir contre certaines affections qui restent inconnues de l’illettré. En 1921, on comptait encore en France 65 illettrés pour 1.000 personnes agées de plus de 10 ans et, en 1946, ce taux est ramené à 26, soit une diminution de 60 26. Parmi les I départements examinés, la Seine avait en 1921 le taux le plus bas avec 24 illetrés pour. 1.000, contre 146 dans les Côtes-du-Nord. Les neuf qutres dépade¬ ments se classaient entre ces deux extrêmes avec 124 dans la Creuse, 121 dans la Vendée. 86 dans le Nord, etc. En 1946, bien que de sensibles améliorations soient notées, les mêmes départements conservent leur retard. Côtes-du-Nord, Creuse, Nord. Par contre, la Haute-Saône se place dons d’excellentes conditions aui coincident avec celles que nous avons releves pour son habitot et son état sanitaire. La difusion de l’instruction dans ce département a été plus rapide que dans les qutres puisque les dénéralions paraissent en avoir bénéficié dès l’entrée en vioveur de la loi de 1892 sur l’obligation de la fréquentation scolaire En effet, on n’y relève que 2l illetrés pour 190 enfants agés de 10 à 13 ans, contre 11 dans la France entière, 13 dans les Ĉotes-du-Nord, 12 dans le Nord et l’Orne, la Vendée. la Seine et la Mayenne sont cependant mieux placées que la Haute-Saône (colonne 4 du tableau 34). Chez les personnes de 14 à 52 ans, on note les mêmes différences avec des taux peu élevés et cet état de fait correspond à l’enseignement dispensé depuis 1890. Moins à partir de 60 ans, le recensement de 1946 fait apparaître la fréquence des illettrés. Le minimum est observé dans la Haute-Saône avec 20 illetrés pour 1.000 habitants des deux sexes, 18 pour le sexe masculin et 22 pour le sexe féminin. Dons les Côtes-du-Nord, le taux des illetrés du même age est de 163 % : il est de 93 dans le Nord, de 90 dans la Creuse, de 82 dans la Vendée, etc., etc.. Dans la Seine et dans le Rhône, le taux est de 24 6 'oo. Le taux minimum est dans la Haute-Saône (20 %). 89 ROLE DE L’INSTRUCTION SEXE FÉMININ. On remarque (d. le tableau 34ci-contre) que les tauxsont ici inférieurs à ceux des sylets du sexe masculin entre 10 et 13 ans. Même remarque pour les adultes, sauf pour le Nord et les Côtes-du-Nord oy les lletrées sont un peu plus nombreuses TARLEAU 35 pécès généraux pour 10 000 habitants de chaque sexe Une situation inverse est remarquée au-delà de 60 ans ou, pour la France enlìre. on remarque 78 illetrées contre 55 illetrés 0 lo0. Les Côtes-du-Nord sont en tête avec 180. le Nord avec 102, la Vendée avec 104illetrées 9/o. Le minimum est dans la Haute-Saône. suvivie par le Rhône, la Seine, etc., ce qul tend à rappeler que les familles ahachaient ladis moins d’impartance à l’ipstruction des illes. Il ressort de cet expose, à desseln très succinct, que l’instruction permet à l’indlvidu de mieux comprendre les enseianements de l’hyalène et, en conséquence, sur te plan utili¬ taire et pratique, si l’on veut arriver à une application raisonnée et consciente des prescrip¬ tions que celle-ci formule, il imparte de développer qu maximum la culture des utilisateurs. MORTAUITÉ URBAINE ET RURALE EN TRANCE 90 Le tableau 35 confirme ce fait et rappelle, pour la populaton de tous ages, que le risque mortalilé a rétrocédé partout et que ce recul est plus marqué à la campagne qu’à la ville entre 1928 et 1947. Et si tes taux ruraux deviennent plus élevés que les taux urbains. ces différences sont liées à l’Âge moyen des populations en cause : SEXE MASCULIN. De 10 à 13 ans, on relève 13 lletrés pour 1.000 enfants dans la France entìere, taux dépassé dans l’Orne, le Nord et les Côtes-du-Nord. Les départements de la Seine, du Nhône. de la Creuse, de la Mayenne et de la Vendée ont moins d’illettrés. Entre 14 et 59 ans, ce taux pase à 18 e lon pour l’ensemble du pays, dans la Creuse et le Loir-et-Cher : il est excédentaire dans les Côtes-du-Nord, le Nord, et l’Orne. Par contre. la Seine et la Hautre-Loire n’accusent que l illetrés pour 1.000, la Mayenne 14 et la Haute¬ Sa6̂ne 15. A partir de 60 ans, cette fréquence moyenne est de 55 o loo : la plus grande est dans les Côtes-du-Nord, la plus pelite dons la Seine et les autres départements pasent par toute la gamme des valeurs intermédaires entre ces deux extrêmes. CONCLUSIONS L’examen de l’état sanitaire dans les 11 départements constituant les deux zones de population, l’une urbaine et l’autre rurale, nous autorise à en tirer les conclusions cis-après. Ces conclusions s’appuient, d’une part, sur les données du tableau 35 qui résume l’évolution de la mortalite générale depuis 1928 et, d’autre part elles sont concrétisées dans les tableaux et les fiqures insérés tout le lona de cele étude. On remarque tout d’abord que la fréquence globale des décès est plus faible dans le groupement urbain que dans le groupement rural. SL, de 1928 à 1933, la mortalite générale dans la zone urbaine est passée de 152. pour 10,000 habitants 146, soit une réduction de 1.3 en moyenne par année, on note que de 1933 à 1947, cette diminution est égalé à 23, soit une réduction annuelle moyenne de 1.64. Dans la zone rurale et pour les mêmes périodes chronoloaiques, on observe une baisse moyenne de 1 et de 72 par année, contre l pour l’ensemble du pays dans la première période et 1,86 dans la seconde. st dans les études précédentes, l'’un de nous a pu écrite que la mort avait reculé plus vite en milieu urbain, il faut bien reconnaitre qujourd’hui que c’est en milieu rural que la baisse de mortalité s’est le plus accentuée, de sorte que, depuls 1928, le déclin du taux rural est de 203 % au lieu de 19,1 dans la population urbaine et de 18,8 dans l’ensemble des 20 debpartements. Le même phénomène est constate dans la mortalité masculine mais une légère dis- cordance affecte la décroissance de la mortalité féminine aussi bien parmi les citadins que dans la France entière. Toutefois, malgré la baisse spectaculaire constatée deous 1928, la mortalité dans les huit départegents ruraux que nous avons étudiés demeure encore plus élevée que dans les départements urbains. La mortalité générale féminine est toujours plus faible que la mortalité générale masculine, son déclin est plus impartant que chez l’homme, sauf cependant dans le grou¬ pement urbain Quelles causes peut-on atribuer à ces apparentes discordances ? On sait que la fréquence des décès généraux est cerainement tiée à la structure des populations suivant l’âde, le sexe, la profession, le piveau social. feser. MORTAUTÉ URBAINE ET RURALE EN FRANCE 92 En raison des documents disponibles, nous n’avons pu faire état dans cette étude que de l’̂age et du sexe des populations considérées et lo mortalité n’a pu être étudiée que sui¬ vant la cause déclarée. Dans les figures 2 et 14 qui traitent de la mortalité générale aux divers ages chez l’homme et chez la femme, dons les deux zones étudiées, on remarquera la forte régression du risque décès chez le jeune enfant des deux sexes, régression dont le petit citadin est le princpal bénéficiaire. La fréquence des décès généraux évolue du plus jeune age à la période ultime de la vie en passant par un minimum vers la douzième année, le groupe de 5 à 14 ans se trou¬ vant le moins touché. Les ruraux masculins et féminins accusent une mortalité un peu moins élevée. Cet avantage se manifeste chez les ruraux à tous les ages, dans les deux sexes, et. cependant, nous l’avons déjà dit, les taux bruts (8) sont plus élevés à la campagne qu’à la ville, Il eut donc été imprudent de conclure d’après ces taux bruts que l’état sanitaire des populations urbaines était meilleur que cetui des populations rurales. Quels sont donc aux divers âges les facteurs responsables de cette situation en appa¬ rence paradoxale ? Plusieurs causes sont à l’origine de la surmortalité urbaine accrue vers les ages avancés. Les maladies infectieuses trouvent dans le surpeuplement et la promiscuité unterrain favorable à leur dissémination et la tuberculose pulmonaire puise dans le taudis son origine et les conditions pour son développement. La protection maternelle et infaniile a permis de ramener de 142 décès d’enfats de moins d’un an pour 1.000 naissances vivantes en 1901, dans la france entière, à 41 en 1952. La population urbaine lul paye encore, dans les deux sexes, un léger tribut excé¬ dentaire. Ces cinquante dernières années ont vu la mortalité de l’enfant de première année baiser de 96 points, sot de 67,5 67. En 1938, la mortalité infantile était encore pour l'’ensemble de notre pays de 21 décès pour 1.000 enfants nés vivants, contre 110 dans les trois départements urbains et 84 dans les huit départements ruraux étudiés. En 1947, ces taux sont ramenés respectivement à 66, 68 et 63, soit un décin égal ̀ 27,3, 38,1, et 25,0 24. En ce qui concerne la tuberculose, les figures 3 et 15 illustrent l’ampleur de cette maladie et son déclin dans ces dernières périodes décennales. L’un de nous (2) a souvent rappèlé que la tuberculose était, à certains âges, respon- sable, chaque année, de la moitié des décès généraux. En 1947, cette incidence est ramenée à 33 % entre 15 et 74 ans dans les populations urbaines, et à 31 % entre 35 et 44 ans dans les populations rurales. Dans les autres séries d’âge, cette incidence évolue entre l et 13 97. On peut donc afirmer que la tuberculose est en net recul : de 229 décès pour 100,000 habitants de tous ̂âges, en 1907, dans la France entière, son taux est, en 1947, ramené au¬ dessous de 60 décès pour 100000 habitants. Et ce déclin continue chaque année à se mani¬ (8) Les taux bruts expriment le rapport des décès à la population de tous âges. (9) Marcel MOINE : Loc, ci, 1228 et 1333. CONCLUSIONS 83 La lutte contre ce fléau social n’a donc pas été stérile et les dépenses engagées ne l’ont pas éte en vain, La mortalité tuberculeuse au cours de ces cinquane dernières années a été réduite de 74% En résumé, nous croyons être autorisé à dire que : 1° La diminution de la partalité générale, qui était plus lente à la campagne entre 1228 et 1233, tend à être plus rapide dans les réaions rurales que dans les villes : 2° Les décès par maladies telles que la tuberculose en généralet les maladies infec¬ tieuses qui étaient nettement excédentaires à la campagne y sont moins nombreux, encore que la mortalité par tuberculose demeure plus élevée, dans les départements ruraux étudiés, entre 25 et 44 ans, dans les deux sexes : 3° Les accidents mortels sont plus fréquents à la campagne qu’à la ville. Ce fait est vraisemblablement lié au développement de la motorisation des procédés de culture et de charroi, la conduite de tracteurs et des moissonneuses-bateuses n’étant pas soumise surveillance : 4° Les décès provoqués à la campagne par la grossesse, l’accouchement et l’état puerpéral surpassent de 33 % ceux du groupe urbain. Faut-il voir dans ces accidents la conséquence de la diminution du nombre des prati¬ ciens ruraux et de l’insuffisance de l’assistance sociale : 5° La mention « sénil" tout du moins dans la déclaration des causes de décès est beaucoup plus fréquemment uilisée à la campagne qu’à la ville et le taux d’indétermination des causes de décès y est beaucoup plus élevé, ce qui ne permet pas une exacte comparaison entre les causes de décès répartis en tranches d’âges. Accélération dans les campagnes de la diminution des décès en général, rétrogres¬ sion spectaculaire des décès consécutifs à certaipes maladies en particulier, quamentation du nombre des accidents mortels, persistance d’une notable mortalité daps les étals puer¬ péraux très probablement par assistance insuffisante, telles sont les princpales caracté¬ ristiques de la dernière période étudiée dans ce travail : 6° Enfin, les conditions d’habitation laissent apparaitre à la campagne non seulement le défaut de confort, mais encorè l’existence de nombreux taudis constitués par le surpeu¬ plement. Le problème de l’habitat rural doit être pris en même considération que celui de l’habitat urbain qui a fait l’objet, à l’heure présente, d’études plus nombreuses. La vie ̀ la campagne suit le ryhme général et évolue à une allure acélèrée, sem¬ blant voultoic sortir de la stagnalion et ratrapper le temps perdu. Elle en bénéficie comme elle en pâtit. Toute médaille a son revers. Mais le nivequ de vie s’améliorant, il ne faut pas désespérer de l’amener à éqalité. avec celui des villes, jusqu’au jour où il dépassera ce dernier, L’atraction de la ville tenta¬ culaire et la désertion des campagnes ne seront plus que lointains souvenirs. Que faut-il faire pour atteindre ce but? Nous ne pouvons que reprendre ce que l’un de nous (10) a récemment écrit sur le même sujet : « Es-ce une rançon de la civilisation moderne que cette atraction de la ville sur l’homme des champs " Est-ce la conséquence du manque de confort à la campagne, de la vie qui y est plus rude, de l’isolement, de l’absence de distractions " Est-ce le travail moins rétribué ou encore le rapport moins rémunérateur ? » Dans les siècles écoulés, l’histoire signale d’autres exemples d’un pareil exode. Il n’est que de se souventr de ce que fut, à la fin de la République Romaine la ruée vers Rome, pour se rendre compte que la civilisation apporte dans la mentalité des hommes des 94 MORTAUTE UBRAINE ET BURALE EN FSANCE modifications telles qu’elles se traduisent par les mêmes déplacements démographiques. Horace, dans une de ses odes, ne conseille-t-il pas à son affranchi de rester à la campagne. car l’eau jaillissant à flanc de coteau est plus pure et plus fraiche que celle qu’apporte à Rome l’aqueduc à ciel ouvert " Mais celle-là encore faut-il aller la chercher alors que l’aqueduc jete celle-ci à partée de la main en un jet ininterrompu dans la vasque d’une fontaine ou dans l’orbe d’une piscine. Compte tenu de celle mentalité nouvelle qu’instaure la civilisation et des besoins qu’elle crée, il importe d’adopter une politique qui, tenant compte de ces besoins et de ces tendances, s’efforce de donner à l’homme des champs sinon une vie identique à celle de l’homme des villes, le milieu ne s’y prétant pas, du moins du bien-être, du confort et des distractions. Sans doute, de ces dernières ne pourra-t-on dire qu’elles seront égales à celles que procure la ville, poisque qussi bien ta terre a des exiaences que n’a pas l’usine ou l’atelier. Les travqux des champs resteront, en effet, quet que soit le dearé de civilisation ququet on parviendra, liés aux conditions atmosphériques. Le cultlivateur ne saurait, dans de telles conditions, se conformer ni à un horaire de distractions, ni à un calendrier de fêtes. faire bénéficier l’homme de la campagne des améliorations qu’apporte la technique moderne, lui permettre, sur ce point particulier, de pe plus se sentir en état d’infériorité sur son frère des villes, améliorer l’hygiène en adoptant des normes pour les constrctions nouyelles, procéder à l’adduction d’equ potable, surveiller l’évacuation des eaux usées. en résumé, faire pour la campagne ce que l’on a fait pour la ville, telles nous paraissent être les premières réalisations qui s’imposent à une potitique qui met trop de temps, à notre gré, ̀à s’instaurer. Et peut-être, alors, l’homme des champs n’aura-t-il plus rien à envier à l’homme des villes et ce dernier, au cours de ses condés payés, revenant à la terre qu’il a récemment désertée, pourra se convoincre que, : une difference existe elle est désormais à son désa¬ vantage. TABLE DES MATIÈRES Avertissement. Etude comparée de la mortalité urbaine et rurale en France en 1947 Résultats des recherches effectuées en 1228 et 1933. Mortalité générale en 1947 (tes deux sexes) Mortalite suivant le sexe en 1947 Les causes de décès en 1947. : Mortalité urbaine et rurale suivant l’age, le sexe et la cause. population étrangère . Occupations professionnelles. Habitation. Infirmité en général R̂ole de l’instruction : Conclusions. ACHEVE D’IMPRIMER LE 7 DÉCEMRRE 1933 SUR LES PRESSES DE J. & R. SENNAC 54, Fbg Montmartre, 54 PARIS (9°) N° d'Imprimeur : 421. INSTITUT NATIONAL D’HYCIENE 3. BUE LéON RONNAT, 3 A B 1 S: Y Y 1: dr 2s