MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE DE L INSTITUT NATIONAL D'HYGIENE DOCUMENTS STATISTIQUES SUR IA MORBIDITE PAR CANCER DANS LE MONDE PARIS 1952 VIRTVTE DVCE CO MITE FORTITVDINE COLLEGIVM CIVILE AD SANITATEM Présentés par P.F. DENOIX Chirurgien des Hôpitaux de Paris Directeur des Services Techniques et de la Section du Cancer de l'I.N.H. avec la collaboration de M.P. Schützenberger, G. Viollet, G. Leguerinais, L. Maujol, C. Laurent MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE MONOGRAPHIE DE L INSTITUT NATIONAL D HYGIENE DOCUMENTS STATISTIQUES SUR LA MORBIDITE PAR CA NCER DANS LE MONDE PARIS 1952 VIRTVTE DVCE CO MITE FORTIVDINE COLLEGIVM CIVILE AD SANITATEM Présentés par P.F. DENOIX Chirurgien des Hopitaux de Paris Directeur des Services Techniques et de la Section du Cancer de l'I.N.H. avec la collaboration de M P. Schützenberger, G. Viollet, G. Leguerinais, L. Maujol, C. Laurent PRÉFACE La mise en œuvre d'un programme de santé national, dont le but est non seulement d'assurer, par la prévention et la guérison des maladies, la santé du plus grand nombre, mais encore de créer de meilleures conditions de vie et de bien-être, pose une série de problèmes d’hygiène, d’équipement, d'organi¬ sation sanitaire, de recherche, qui ont tous des répercussions économiques. Pour les résoudre au mieux, les organismes responsables du Ministère de la Santé Publique doivent nécessairement collecter des données numériques aussi exactes que possible, précisant la situation sanitaire du moment, les besoins et les-résultats des moyens mis en œuvre. Seuls les progrès de la statistique, très accentués au cours de ces dernières années, pouvaient apporter au méde¬ cin, à l’hygiéniste, au chercheur, l'outil indispensable à l'accomplissement de leur tâche. Lentement mais irrésistiblement, les méthodes statistiques pénè¬ trent la science médicale, pour améliorer le choix des programmes et des échantillonnages de départ, la collecte des faits, leur interprétation. Il n'est plus possible de mettre sur pied un plan d'expérience au laboratoire, de définir les conditions d’une enquête, de formuler les résultats de patientes observa¬ tions cliniques si l'expérimentateur et le médecin ntont au préalable étudié la validité des conclusions qulils chercheront, avec raison, à étendre à’une popu¬ lation entière, à partir d'un nombre limité de faits. La science statistique peut actuellement les aider avec fruit et la collaboration du médecin et du statisti¬ cien apparait de plus en plus souhaitable. Que d’observations minutieuses faites chanue jour au lit du malade demeurent inutilisables ou sont interprétées de façon erronée parce que leur auteur a ignoré la manière rationnelie de les ré¬ diger, de les classer et de les exploiter 1 Que de temps perdu, de ressources et d’efforts gaspillés pour n’avoir su limiter le champ des investigations à un échantillonnage de départ représentatif. La plupart de ces erreurs peuvent être évitées si l’hygiéniste, l'épidémiologiste, le médecin, le technicien de la santé, le statisticien acceptent de faire équipe et de travailler en commun des pro¬ blèmes qui les intéressent tous. Jusqu'à une époque très récente la déclaration obligatoire de la cause des décès faite par le médecin traitant ou le médecin de l'état civil, a été le moyen essentiel dont nous disposions pour apprécier les résultats des efforts effec¬ tués en vue d'améliorer l'état sanitaire d'un pays. C'est ainsi que la réduction progressive des décès dus aux maladies transmissibles démontrait l'efficacité des procédés de prévention et de traitement. Cependant la rapidité de leur dé¬ croissance imposait la nécessité de recourir à un procédé de contrôle nouveau et aboutissait à demander au corns médical la déclaration périodique des cas de maladies épidémiques diagnostiqués. A cêté de l'étude de la mortalité et de ses causes, s'imposait celle de la morbidité, du mode d'action et de l'efficacité des thérapeutiqus nouvelles, de l’utilité et du rendement des moyens prophy- lactiques. MORBIDITE PAR CANCER L'intérêt principal des statistiques sanitaires se déplace ainsi lentement vers l'étude des problèmes, de morbidité. Dans la conduite d'une enquête, à chaque pas, le médecin et le statisticien sont amenés à collaborer. Les sour¬ ces de renseignement, leur validité pour la représentation d’une population entière ou limitée, appartenant à une aire géographique déterminée, l'établis- sement des fiches d’observation, leur classement et leur transcription en code l'utilisation des procédés mécanographiques à mettre en œuvre, la qualité, la portée et les conséquences pratiques à tirer des résultats obtenus, sont autant de questions où les compétences du clinicien, du médecin sanitaire et du sta¬ tisticien ont à s’affronter, où ils ont à prendre des responsabilités communes. chacun d'eux conservant sa méthode propre de travail. Le clinicien devra ap- prendre à sélectionner ses cas, à classer correctement les fiches d'observa¬ tion, l’administration sanitaire devra lui fournir des moyens matériels accrus. largement récupèrés par les économies résultant d’études statistiques bien conduites. Le statisticien devra s'adapter aux conditions spéciales créées par le fait qu'il s'agit d'études sur l'homme, à la nécessité d'arriver à des conclu- sions pratiques. Il devra renoncer à une partie, tout au moins, de l’arsenal mathématique auquel il est habitué, pour adopter un langage plus généralement accessible. Mais le progrès est à ce prix et les bienfaits à attendre sont d’im¬ portance. La collecte des documents statistiques soulève dans notre pays, comme d’ailleurs dans beaucoup d'autres, des questions délicates. Nombre de mala¬ dies transmissibles ne font pas encore en France l'objet d’une déclaration obli¬ gatoire de la part du médecin qui les dépiste. L'une des causes en est souvent la réticence du corps médical craignant de voir porter atteinte, sans bénéfice immédiat pour le malade, au secret professionnel. Cet inconvénient pourrait être facilement réduit comme il le fut lors de la codification des déclarations des causes de décès. Mais la difficulté essentielle consiste plutôt dans le sur- croit de travail imposé aux praticiens par leur collaboration aux enquêtes mor¬ bidité sans qu’ils aient la notion réelle de l'utilité, pour l'amélioration de la santé publique, de l’effort supplémentaire qui leur est demandé. Toutes les fois que des résultats satisfaisants ont été obtenus et portés à sa connaissance, le corps médical a accepté d’accomplir sa part du travail commun. C'est l'un des buts essentiels que doit se proposer l’Institut National d’Hygiène que de démontrer l’utilité, pour améliorer le rendement du travail et la rapidité du progrès, d’avoir récours à des méthodes statistiques rigoureuses malheureu¬ sement trop souvent encore ignorées des médecins. Dans l'état actuel des choses, plutôt que de recourir à des déclarations rendues obligatoires par la loi, il semble due de meilleurs résultats soient obtenus par une collaboration bénévole des praticiens d'une région déterminée. Les procédés statistiques permettent souvent d’en réduire les limites à un espace suffisamment restreint (et donnant néanmoins des résultats valables) pour obtenir la participation com¬ plête des médecins qu'il engiobe. La lutte victorieuse contre le plus grand nompre de maladies transmissi- bles a donné un intérêt croissant aux statistiques de morbidité portant sur les maladies chroniques.. Parmi celles-ci, le cancer occupe une place prépondé¬ rante: la gravité de la maladie lorsqulelle n'est pas traitée, l'augmentation sans doute plus apparente que réelle des cas signales, liée essentiellement à l'aliongement de la durée moyenne de vie et à l'amélioration des procédés de diagnostic, a concentré sur le cancer l'attention inquiète du public avide de documents précis et souvent trompé par les déclarations intéressées des char¬ latans. Dans tous les pays du monde, des eforts plus ou moins fructueux, ont eté faits pour apporter des documents précis sur la fréquence de la maladie et combler ainsi une lacune grave. Dans son travail, le Docteur DENOIX en fait une analyse critique et précise la nature des documents à rassembler : nombre et distribution des cas par age, par sexe et par type histologique pour une loca¬ lisation anatomique précise et dans une région géographique délimitée où une collecte totale est possible, extension des lésions, temps écoulé entre l'appa¬ rition des premiers symptômes et le moment où le diagnostic est établi, évolu¬ tion dans le temps de la maladie traitée ou non. PREFACE 5 En France, la gestion du Cancer de l'Institut National d'Hygiène a procédé depuis 9 ans, sous l'impulsion première du Professeur A. CHEVALLIER, à une enquête sur la morbidité cancéreuse dont l’organisation et le développement sont dus au Docteur DENOIX, chirurgien des Hopitaux de Paris, Secrétaire général de l’Institut Gustave Roussy et chef de la Section. L'enquête rassemble tous les cas nouveaux de cancer dépistés dans les hôpitaux spécialisés que sont en France les Centres régionaux de lutte contre le cancer. Elle suit le devenir des malades examinés et éventuellement traités. Portant actuellement sur 53.,000 fiches, l'Enquête Permanente Cancer de l'Institut National d'Hygiène est une des plus vastes parmi celles qui ont été entreprises jusqu'ici dans le monde. Elle a servi d’inspiration à certaines enquêtes récemment entreprises dans le même domaine à l'étranger. Le Dr DENOIX en précise exactement la pase et les limitations lorsqu'il confronte ses résultats avec les divers travaux étrangers analysés dans son travail. L'Enquête Permanente Cancer est due à la collaboration de la Section du Cancer de l’Institut National d'Hygiène et des Directeurs des Centres Régio¬ naux de lutte contre le cancer et de leur personnel, Te suis heureux de rendre un juste hommage à leur dévouement et à leur compétence en les remerciant très vivement de leur aide passée et future. Le travail se poursuit et tout est fait pour étendre les bases de l'enquête en la faisant porter sur une population plus large, plus exactement représentative de l’ensemble de la population. Les efforts opiniâtres du Docteur DENOIX, l'aide matérielle accrue de la Direction de l’Hygiène Sociale du Ministère de la Santé Publique, de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale, de l’Assistance Publique et de l'Institut National d’Hy¬ giène doivent permettre une amélioration déjà sensible dans la région pari¬ Sienne. Il me reste à dire que le travail présenté est essentiellement le fait de l'activité enthousiaste du Docteur DENOIX, clinicien et chirurgien averti, de¬ puis longtemps convaincu du profit que peuvent attendre les médecins de l’utili¬ sation des méthodes statistiques modernes et rompu à leurs techniques. En butte aux difficultés que j'ai déjà signalées pour l'amélioration des procédés d’enquête dans notre pays, il lutte sans défaillance et avec fruit depuis de lon¬ gues années, pour faire adopter par tous, les procédés les meilleurs de dénom¬ brement statistique des nouveaux cas de cancer chez nous et à l'étranger. Son expérience reconnue l'a fait désigner comme membre du Comité d'Experts en statistiques Sanitaires de l'Organisation Mondiale de la Santé. Les progrès réalisés en France dans ce domaine lui sont en grande partie dus. Les travaux qu'il présente aujourd'hui et qui constituent la première des monographies de l’Institut National d’Hygiène, ne sont, après une étude critique des méthodes recommandables, qu’un premier ensemble de résultats. On peut faire confiance au Docteur DENOIX, sur la base du travail déjà accompli, pour que son œuvre se développe et que soit levé un coin du voile qui dissimule à l’heure actuelle la gravité réelle du cancer. Professeur Louis BUGNARD Directeur de l’Institut National d'nygiène INTRODUCTION Dans une étude, qui chaque jour progresse, s'étend, se complète et se modifie sur un certain nombre de points par des trouvailles heureuses, étude dont les données essentielles ne peuvent être établies que sur un grand nombre de faits de détail constatés par des observateurs divers..., un des services les plus utiles à rendre est de rassembler en un faisceau l'état actuel des con¬ naissances, en contrôlant les travaux antérieurs par une sévère critique, de manière à fixer par un inventaire ce qui est acquis delà, ce qui demeure dou teux et ce qui doit être rejeté. Former un ensemble de ce genre, en sachant à l'avance qu'il ne peut être ni complet, ni définitif et qu'il sera bientôt dépassé. mais en l’offrant comme un guide et un point de départ pour les recherches ultérieures.... Si nous avons reproduit en tête de ce travail ces lignes écrites en 1874 par François LENORMANT au début de son ouvrage sur "Les premières civilisa¬ tions. Études d’Histoire et d’Archéologie", c'est non seulement en mémoire de notre maitre, le Professeur Charles LENORMANT, mais aussi parce qu’ elles éclairent parfaitement notre propos. Précisons dès maintenant pour n°y plus revenir que nous n'avons pas eu l'intention de développer des documents existant sur la mortalité par cancer à travers le monde. Ils sont largement diffusés et d’un intérêt qui nous semble secondaire, comparé à ce que devrait apporter la généralisation de l'étude de la morbidité. Estimer la fréquence des cancers d’après les seules déclarations de décès n’a qu’une valeur relative en raison de l’imprécision actuelle de ces déclarations. Beaucoup de décès dus au cancer échappent à la statis tique et sont enregistrés sous les rubriques : urémie, hémorragie, broncho- pneumonie, etc..., qui, sans doute ont provoqué la mort, mais ne sont que des accidents terminaux. De plus un taux global de mortalité par cancer se révèle difficile à interpréter si l'on songe qu'il englobe indistinctement des cancers entrainant régulièrement la mort, comme les cancers du poumon. et d’autres rarement mortels et faciles à guérir, comme les cancers dé la peau. Il faudrait ne comparer que des cancers avant les mêmes localisa- tions anatomiques en étudiant séparément leur incidence chez l’homme et chez la femme. Malheureusement ces précisions ne sont que rarement apportées dans les diverses publications. De plus la Nomenclature Internationale n'est pas encore utilisée dans tous les pays et la répartition des cancers entre les différentes rubriques présente de ce fait d’importantes variations. Il semble donc que l'on ne puisse attribuer qu'une signification limitée à l'exploitation des déclarations de causes de décès : seule, une étude systéma tique selon des méthodes uniformes, de la morbidité peut apporter des éléments rigoureux. Les études sur la morbidité cancéreuse, pour avoir une signification, doivent faire appel aux méthodes solidement établies de la statistique moderne Celles-ci n'ont pénétré jusqu'ici que très lentement dans la pratique médicale INTRODUCTION et peu de médecins, dans notre pays, réalisent les progrès que la science mé¬ dicale peut en attendre. Nombre d’erreurs ont pu déjà être révisées qui étaient dues en particulier à la tentation de rapporter en pourcentage des résultats obtenus sur un nombre de cas trop réduits pour permettre une expression de cette forme. Les statisticiens savent actuellement quelles sont les caractéris¬ tiques en nombre et en qualité que doit présenter une population de faits dont on cherche à déduire des conclusions valables. Si les médecins répugnent a s’astreindre à cette rigueur, c'est qu’ils n'’en connaissent pas la valeur. Le remède à ce mal pourrait être cherché dans la mise en pratique d’un enseigne¬ ment des méthodes statistiques inséré dans le cours des études médicales. Mais ceci dépasse largement notre sujet. Trois principes essentiels sont à retenir : Premier principe La validité des conclusions qui peuvent être déduites d'un pourcentage de pend en premier lieu du nombre de cas à partir duquel cette valeur a été cal¬ culée Tout le monde admettra que si deux traitements sont comparés chacun sur 10 cas, même une différence de 20% de réussite pour l'un, contre 80% pour l'autre n'entraine que peu de conviction. De même, ou plutôt au contraire, une différence aussi minime que celle qui sépare 20 et 25% serait révélatrice de la supériorité de l'un des traitements si les essais avaient porté sur 1.000 cas à chaque fois. Le plus souvent il faut recourir au calcul pour fixer le degré de certitude qui peut être attaché à une telle comparaison et l'on fera usage de l'erreur standard de pourcentage qui est une mesure de la précision avec laquelle la proportion observée permet d’évaluer la vraie valeur que l’on cherche à es¬ timer. Par précision l'on entend la marge dans laquelle on peut être raisonna blement sur" que se trouve la "vraie valeur" (par exemple: si l'on a observe 20% de succès sur 250 cas on est "raisonnablement sur" que le vrai pourcen tage de réussite est compris entre 26% et 15%). Cette précision croit comme la racine carrée du nombre total des observations. Il est à noter que l'examen du tableau donné en annexe (1) montre l’utilité médiocre des décimales trop nombreuses dans ce genre de calcul; puisque cette marge de précision dépasse le plus souvent le premier chiffre avant la virgule dans l'expression du pour centage. Par exemple sur 1. 000 cas si l’on a observé 20% de réussites on plus d’une chance sur trois pour que la vraie valeur soit plus grande que 21% ou plus petite que 19%. Second principe ou principe de comparaison Le but des recherches statistiques en matière de cancer chez l'homme est de permettre avec le maximum de précision, des comparaisons entre un cer- tain nombre de phénomènes, tels que fréquences particulières, circonstances d’apparition, résultats thérapeutiques. Des calculs savants, des standards d’erreurs soigneusement établis ne sont qu'illusions si les documents faisant l’objet des séries comparées n’ont pas été collectés selon des règles identiques. En matière de morbidité cancéreuse, la valeur et la signification d'un fait avancé dépendent essentiellement du mode de collecte des documents étudiés On ne peut comparer que des séries constituées selon des critères identiques. L'uniformisation de ces critères est apparue nécessaire sur le plan inter national dès que les méthodes statistiques ont été mises en œuvre pour l'étude du cancer. Un chapitre spécial sera consacré à l’historique de ces recherches. L’Organisation Internationale d’Hygiène de la S. D. N. en fut l'initiatrice et l'Organisation Mondiale de la santé a considérablement étendu le champ de cette étude. Certains aspects de ces recherches débordent souvent le cadre national pour poser des problèmes à l’échelle géographique internationale., Plus que MORBIDITÉ PAR CANCER jamais il est alors indispensable que soient utilisées par tous des méthodes de collectes uniformisées permettant la confrontation des documents. Troisième principe. Aucun document chiffré en matière de statistique carcinologique, ne doit etre reproduit sans un contexte précisant les conditions de collecte des docu- ments utilisés et de calcul des résultats rapportés. Ce dernier principe comme les précédents découle de l'expérience acquise au cours de ces dernières années. Des fragments d’articles tronqués, publiés sans explications sont malheureusement utilisés de façon courante avec des si¬ gnifications que leur auteur ne leur a jamais données. En particulier les chif¬ fres publiés par la Section du Cancer de l’I. N. H, ont été plusieurs fois cités. par des auteurs, dans un sens inverse à celui que nous leur avions nous-même attribué. CHAPITRE I HISTORIQUE Il consistera dans la rapide revue des travaux dans lesquels, depuis de nombreuses années et dans divers pays, on a cherché à rassembler par une méthode satisfaisante et facile à reproduire d'une région à une autre, des don¬ nées comparables sur le cancer. La première formule essavée, commune à plusieurs enquêtes, entre 1900 et 1933, consistait à dénombrer les cas de cancers vivants à une date fixée ou pendant une très courte période. Les renseignements ainsi recueillis, à supposer qu'ils soient complets, ce qui n'est jamais le cas, sont cependant difficiles à interprêter pour la connais¬ sance de la fréquence réelle du cancer et présentent de ce fait un intérêt limité. Le nombre de cancers chez la femme, par exemple y est toujours nette- ment plus élevé que ceux observés chez l'homme (*), cela doit être semble-t-il rapporté à la méconnaissance des diagnostics concernant les cancers profonds plus fréquents chez l'homme (estomac, colon). Les études récentes montrent en effet une égalisation des fréquences dans les 2 sexes d'autant plus nette que les conditions du sondage sont meilieures. Cette élévation apparente, récem¬ ment observée, de la fréquence du cancer chez l’'homme témoigne beaucoup plus du progrès certain des conditions actuelles du diagnostic que d’une aug. mentation vraie du cancer chez lui. Par ailleurs les localisations ne sont précisées par un taux de fréquence dans aucune publication. Tous les tableaux sont donnés en pourcentage et nous verrons au chapitre I les critiques justifiées que l'on peut faire à cette éva¬ luation. Cependant les enquêtes portant sur une durée d'une année au moins et qui peu à peu, ont tendance à se renouveler plusieurs années de suite constituent un progrès par rapport à la formule précédente trop limitée, Dans le pays de Bade (L. 160), au cours des années 1904 et 1906 ul fut de¬ mandé à tous les médecins praticiens et à tous les hôpitaux, de signaler les cas de "cancers" et de "sarcomes" observés au cours de l'année; le résultat de l'examen histologique ne fut demandé qu'en 1906. En 1904, 61% des médecins ou organismes consultés répondirent; en 1906, 45% seulement. Le promoteur de l'enquête tenant compte de ce fait en introduisant ce qu'il appelle lui-même "une correction hypothétique" propose un taux de fréquence moyenne aux envi¬ rons de 140 pour 100,000; avec une fréquence nettement, plus importante chez la femme (160 contre 110). Les localisations ne sont indiquées que par un pourcentage. De 1933 à 1938 à Nuremberg, Kiel. Gêttingen, Halle, dans le district Wurtemburgeois du Danube et dans le Hohenzollern un essai d’enregistrement (*) L'enqute danoise de 1908, donne 34 cancers masculins pour 51 feminins. MORBIDITE PAR CANCER 10 des nouveaux cas conservant l'anonymat et utilisant la vole administrative a été tenté. Les enquêteurs, devant la mauvaise qualité des documents recueillis ont modifié leur technique :« l'enquête a été reprise (L. 10) en 1937 dans le Meck¬ lenbourg. L'anonymat était supprimé, les déclarations étaient centralisées sans passer par la vote administrative. De plus pour la première fois on envi¬ sageait de suivre le devenir des malades. Cette enquête fut abandonnée au mo ment de la guerre (1939). Dans les publications issues de cette enquête, la présentation en pourcentage, l’absence de taux rapporté à une population avec séparation des sexes et division en tranche d’âge, rendent très difficile toute comparaison. Les premiers résultats intéressants ont été enregistrés au cours des an- nées 1937, 38 et 39. Cette enquête a été faite aux U.S. A, sous la direction de H. DORN. Commencée en 1937 elle fut poursuivie 3 ans; puis reprise en 1945. elle apporte enfin des documents valables (L. 41). Au Danemark depuis 1942, le Registre d'enregistrement des Cancers pour¬ suit une enquête analogue qui à déjà fait l'objet de publications de grand intérêt. Son Directeur, le Dr. CLEMMESEN a bien voulu mettre à notre disposition les documents inédits les plus récents provenant de son "Registre" englobant les années 1943 à 1947; qu’il trouve ici l’expression de nos plus amicaux remer- ciements. En Angleterre, une étude de morbidité par cancer dans les hôpitaux est poursuivie depuis 1945. 24,488 cas ont été enregistrés chez l’homme et 29, 759 chez la femme. Une enquête fondée sur une base géographique est, semble-t-il en voie de réalisation dans le District d'Oxford. Des études préparatoires sont en cours dans d’autres pays et on peut compter d’ici quelques années sur un certain nombre de travaux apportant les matériaux indispensables à une étude comparative du cancer à travers le monde. En France, dès 1943, la Section du Cancer de l'I. N. H. organisa la pre¬ mière enquête de morbidité hospitalière par cancer et la poursuit de façon con¬ tinue depuis cette date. Par ailleurs, en 1945, une première tentative d'étude géographique a été amorcée, Elle s'est heurtée à l'individualisme si particu¬ fier du médecin français et il a fallu 6 ans pour obtenir, dans une même région. des résultats enfin utilisables. Cet individualisme, justifié à bien des points de vue, devrait être assez lucide pour accepter une participation volontaire à des études d’ensemble que les progrès de la médecine rendent nécessaires pour améliorer le diagnostic et la thérapeutique du cancer. Depuis le 1er janvier 1951 cette enquête se poursuit régulièrement sous les auspices de l’I. N. H. avec l'aide matérielle de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Il convient aussi de rappeler brièvement les efforts tentés sur le plan international pour faciliter l'unification des procédés d'enquête et permettre ainsi la comparaison des documents recueillis dans les divers pays. Le pro¬ blème à résoudre était celui d'une nomenclature unifiée. Il était posé depuis longtemps. Le premier essai de classement systématique des maladies est attribué à A FRANCOIS BOISSIER DE LACROIX (1706-1777);. Vinrent ensuite plusieurs essais de nomenclatures :N. FARRE (1807-1883). travailla à améliorer celles qui existaient de son temps et à obtenir un usage uniforme sur le plan international. L'utilité d'une classification unique avait été reconnue au premier Congrès International de la Statistique, tenu à Bruxel¬ les en 1853, qui chargea le Dr FARRE et le Dr MARC D'ESPINE de préparer une Nomenclature uniforme. Ces deux auteurs présentèrent deux listes distinctes basées sur des principes différents; le Congrès en fit une seule liste consti tuant un compromis; cette nomenclature fut ensuite révisée en 1874, 1880. 1886, au cours de réunions tenues à Paris. En 1891, à vienne, l’Institut International de Statistique, reprenant les plus grand nombre de pays possible. HISTORIQUE travaux du Congrès International de Statistique, chargea un comité, préside par le Dr J. BERTILLON (1851-1922) de Paris, de préparer une nouvelle classi¬ fication. Le rapport de ce Comité fut adopté en 1893, A cette date, la nouvelle Nomenclature Internationale reçut une approbation générale et fut adoptée par plusieurs pays. En 1900, le Gouvernement Français convoqua à Paris la pre¬ mière Conférence Internationale pour la révision de cette Nomenclature les délégués de 26 pays assistèrent à cette Conférence au cours de laquelle fut mise au point une formule qui fit l’objet de Révisions successives, en 1909. 1920, 1929, 1938 et 1948. La Révision prévue pour 1948 apporta une très importante nouveauté en in- troduisant pour la première fois la notion de morbidité, Jusque la, en effet, la nomenclature ne visait que la définition des causes de décès. Le Comité intérimaire de l’O. M. S. chargea en 1946 un Comité d'Experts de préparer cette transformation de l'esprit de la nomenclature initiale. Ce Comité réuni au cours des années 1946, 1947 et 1948 présenta une nomencla¬ ture qui fut approuvée par la Conférence Internationale pour la 6ème Révision décennale, réunie à Paris, par les soins du Gouvernement Français- du 26 au 30 avril 1949. Bien que dans cette dernière liste le cancer comporte 54 rubriques, la né¬ cessité d'une définition encore plus détaillée s'est imposée et c'est ainsi que l'Institut National d'Hygiène a mis au point pour la France une nomenclature qui comporte 175 rubriques. Une partie de cette liste détaillée vient d’être adoptée par l'0. M. S. C'est elle que nous avons utilisée (voir annexe 4) dans notre expose. L’O. M. S. avait, en effet, décidé de créer, dans le sein de son Comité d’Experts en Statistiques Sanitaires, un Sous-Comité "pour l'enregistrement des cas de cancers et leur présentation statistique". Ce dernier, qui s'est réuni à Paris en 1950 et 1951. a déjà accompli un important travail on trouvera en annexe (annexes 2 et 3 les résolutions résultant des travaux de ce Sous-Comité. Elles ont été adop tées par l’Assemblée de l'0. M. S. Nous devons enfin mentionner le Colloque de Pathologie géographique du cancer qui s'est tenu à Oxford en juin 1950 sous les auspices, du C. C. J. C. M. S. Une des résolutions de ce colloque, reproduite en annexe fannbye 5) vise spé- cialement l’usage de la statistiqué en matière de cancer. Approuvée par 1/0. M. S. elle a été reprise lors de la réunion de la Commission Internationale de Recherche sur le Cancer à Lisbonne (décembre 1951), au cours de laquelle fut décidée la création d'un groupe de coordination des études portant sur la pathologie géographique du cancer (annexe 6). Il nous semble qu'une plus large adoption de ces règles devrait permettre des progrès substantiels. Cet historique n'a pas cherché à être complet; un certain nombre de tra¬ vaux exploitant des enquêtes individuelles n'ont pas été cités. Il n'a pas été fait mention en particulier des très nombreux articles basés sur les séries hospi¬ talières ou sur les observations anatomo-pathologiques, car ainsi que nous le montrerons, ces travaux ne peuvent être utilisés pour établir une fréquence. Ce que nous avons voulu montrer, c'est que la recherche de documents permettant de connaitre la fréquence réelle du cancer n'est pas nouvelle. Cette préoccupation date du début du siècle, mais il a fallu 50 années de tâtonnements pour arriver aux enquêtes américaines qui méritent enfin d’être imitées par le CHAPITRE II DÉFINITION DES TERMES EMPLOYE Avant toute autre chose, il est de première importance de préciser dès l'abord le sens attribué à chacun des termes utilisés dans la présentation des documents rapportés dans ce travail. Nous avons isolé chaque localisation anatomique conformément à la No- menclature internationale des Maladies (révision 1948). De plus, toutes les fois que cela était nécessaire, nous avons utilisé la Nomenclature détaillée adoptée par l’Organisation Mondiale de la Santé (annexe 4). Pour chaque localisation, lorsque cela est possible, les renseignements sont donnés par sexe séparé. Ceci nous a été dicté par la nécessité de rassembler au mieux les cas strictement comparables. Pour chaque siège éventuel de cancer il nous parait nécessaire de retenir: a) un certain nombre de caractères généraux fréquence. age. b) un certain nombre de caractères cliniques forme histologique. stade clinique. et évolution avec ou sans traitement. En précisant le sens donné à chacun de ces termes nous pensons faciliter le travail de nos lecteurs et surtout permettre des rapprochements valables avec les travaux publiés ultérieurement sur le même sujet. La confrontation des résultats statistiques n’est possible que s’il existe à la base une entente sur la définition des termes et sur les méthodes d'expression des résultats re¬ posant sur une terminologie définie, il nous parait qu'ainsi notre exposé sera plus généralement utile. A. CARACTÈRES GÉNÉRAUX Le terme de fréquence du cancer est dans notre travail uniquement réser¬ vé au nombre de nouveaux cas de cancer survenant pendant une période de douze mois dans une région géographiquement délimitée et dans l’ensemble d’une population dont la composition est connue. L'élément de base est géographique. Les taux calcules uniquement à par¬ tir des registres d'hôpitaux ou des registres de laboratoires d'anatomie¬ pathologie, des autopsies, etc.., doivent être éliminés car ils ne comportent pas la possibilité de connaitre la population à laquelle ils correspondent. DÉFINITION DES TERMES EMPLOYÉS 19 Presque toutes les statistiques publiées jusqu'ici et utilisées ensuite comme référence, provenaient de documents incomplets à ce point de vue et ne permettaient donc pas de calculer une fréquence au sens que nous donnons à ce terme. La connaissance aussi précise que possible de la fréquence du cancer dans les différentes régions du globe et pour les diverses localisations serait d'un intérêt considérable et constitue le but à atteindre. Contrairement à ce que beaucoup pensent, une telle documentation était pratiquement inexistante avant 1944, date de la publication par H. DORN de la 1 ère enquête du "National Cancer Institute" des Etats-Unis. Dans notre travail, nous aurons souvent l’occasion d’utiliser les documents publiés par H. DORN. car ils apportent en matière de fréquence, les matériaux les plus importants et les plus précis actuellement disponibles. Si la base géographique est la condition essentielle d'une documentation valable sur la fréquence du cancer, la présentation des résultats obtenus doit être, elle aussi, soumise à un certain nombre de conditions. Comme nous l'avons indiqué, ce qui est nécessaire c'est un mode de présentation qui se prête le mieux à la comparaison entre les différents pays, Il importe de calcu¬ ler les taux résultant des diverses enquêtes selon une méthode susceptible d’être aisément uniformisée. Le mode de présentation qui me parait ne prêter à aucune confusion est l'énoncé des résultats au moyen de taux établis pour 100, 000 habitants du même sexe appartenant à une même tranche d'âge. La tranche d’âge adoptée est de 5 ans, prolongée sans limite supérieure. Le groupement des résultats au delà d'un age déterminé adopté par certains nous a paru apporter un élément d'imprécision qu'il y a lieu d’éviter. Un tel taux sera formulé ainsi: taux de fréquence, de x années à »:4 (x étant toujours un multiple de 5). Les taux devront être établis par localisation et par sexe séparé. La défi¬ nition du taux de fréquence est donc finalement "Nombre de nouveaux cas d cancer, avant une même localisation, survenant dans le même sexe, au cours d’une période de douze mois, rapporté à 100. 000 individus appartenant à une même tranche d’âge quinquennale. C’est celle qui est adoptée dans notre travail. Il peut arriver cependant que, pour faciliter certaines présentations, il soit utile d’établir un taux d'ensemble ou taux moyen pour un même siège et pour l’ensemble de la population. Une règle uniforme éliminant les variations démographiques locales est indispensable pour le calcul de ce taux sur le plan international. Malheureusement plusieurs modes d'établissement sont possi¬ bles et aucun ne s'impose absolument. Divers procédés semblent pouvoir être utilisés. Afin de permettre une facile comparaison des documents mis en parallèle nous avons adopté ici la méthode suivante. Nous recalculons chaque fois les taux moyens en les rapportant à une population théorique standard dont chaque tranche quinquennale comprendrait le même nombre d’individus, c'est à dire 100,900 L'insuffisance des données démographiques pour les âges élevés nous a fait adopter provisoirement la règle complémentaire suivante: "pour les cas groupe sous la rubrique 85 ans et plus", nous considérons qu’il s’agit de la tranche 85-89 Dans son ensemble, cette méthode a l'avantage de la simplicité des calculs et de permettre des comparaisons valables, Il suffit de n'attribuer à ces taux qu'une valeur relative à l'exclusion de toute signification absolue. En résume, nous proposons d’appeler le résultat de ce calcul "Fréquence les 2 pays. MORBIDITÉ PAR CANCER 14 standard moyenne" : Il correspond "au nombre de cas nouveaux de cancer rap¬ porte à 100, 000 d’un siège déterminé et pendant une période de 12 mois pour uns population théorique dont chaque tranche quinquennale, comprendrait 100.00 habitants. De ce qui précède ressort l'importance de la connaissance exacte de la composition de la population du pays là est effectué le sondage. Cette condition restrictive explique le nombre peu élevé de pays où l'on peut, dans l'état ac¬ tuel, envisager la mise en route d’une enquête géographique sur le cancer. Peu nombreuses sont en effet les régions où la démographie est connue par tranche quinquennale d'âge. Il serait actuellement illusoire d'espérer con¬ naitre la fréquence du cancer en Afrique, en Asie, dans une grande partie du continent Américain, en Océanie. Chercher à établir une carte donnant la ré partition du cancer dans le monde aboutirait à un résultat aussi éloigné de la réalité que les Portulans parmi les premières figurations de notre globe. Il suffit de s’arrêter un instant sur les problèmes posés par l'étude du cancer chez le Noir d’Afrique Occidentale pour mesurer l'importance des con¬ naissances démographiques préliminaires à toute enquête sur la fréquence du cancer. La longueur moyenne de la vie des Noirs africains est inférieure de 30 années à celle du Français de la Métropole, Une partie importante de la po pulation a disparu avant d’arriver à l’âge où le cancer est fréquent, ce qui ex¬ plique le petit nombre en valeur absolue de cancers observés dans l’ensemble de la population. Il n'en est pas moins erroné de conclure à une fréquence moindre chez les Noirs avant d’avoir comparé les taux par tranches d’âge. Nous avons pu par un calcul approximatif, tenant compte de la différence dans la structure par tranche d’âge de la population, établir qu'un taux global de décès de 35 pour 100,000 en A. O. F., équivaudrait à un taux de 165 pour 100,000 dans la Métropole. Il semble donc possible d'affirmer que même si le nombre total des cancers diagnostiqués en A. O. F. était 4 à 5 fois moins grand que celui des cancers relevés dans la métropole, la différence dans la structure de la population en serait responsable et que la fréquente serait semblable dans Nous pouvons maintenant définir rapidement les grands principes auxquels doit obéir toute enquête géographique permettant de réunir des documents va¬ lables. a) La région choisie pour l'enquête doit correspondre à une population dont la démographie est connue par sexe et par tranche quinquennale d’âge. b) Le nombre d'habitants doit être assez grand pour que le nombre total des cas nouveaux réunis en une année soit suffisant pour avoir une signification statistique au moins globale. Il faut pour cela enregistrer un minimum de 300 cas en 12 mois, ce qui, en Europe, correspond à un groupe de près de 150, 000 habitants alors que dans des populations dont la durée moyenne de vie est beau coup plus courte, en Afrique Noire, par exemple, il se réfère à un nombre d’habitants double, sinon triple. Si l'on veut entrer dans le détail des localisations, ces nombres se trouve- ront augmentés dans une proportion correspondant à la fréquence relative du cancer pour chacune de ces dernières. c) Il faut ensuite veiller à ce que tous les cancers survenant dans cette ré¬ gion soient reconnus. Il est nécessaire pour cela de s'adresser à tous ceux qui peuvent en avoir connaissance : praticiens, spécialistes, chefs de services hospitaliers, directeurs de laboratoires d’anatomie pathologique. Chaque cas signalé doit pouvoir être identifié facilement pour éviter les déclarations mul¬ tiples. On relèvera, d’autre part, les décès enregistrés par les services de l’état civil, de façon à ne pas laisser échapper les cas reconnus seulement au moment du décès. La zone d’enquête choisie doit former un tout géographique ment homogène de façon que très peu de malades soient conduits à consulter des médecins extérieurs à cette 2one. Il est illusoire d’espérer que tous les répondu. Dans notre enquête, seuls 8 médecins sur 140 ont refusé de fournir les renseignements demandés. L'expérience a montré, d'ailleurs, qu'une décla¬ ration des cancers rendue obligatoire par une disposition législative autoritaire ne permet pas d’obtenir de meilleurs résultats. Les études mises en route avec la collaboration volontaire du corps médical ont des chances beaucoup Enfin, il est sage de suivre attentivement le rythme des déclarations pen¬ dant les premiers temps de l'enquête et d'attendre que le nombre de cas enre¬ gistrés mensuellement devienne à peu près stationnaire pour entreprendre les premières observations (voir annexe 5 précisant les conditions particulières de l’enquête Loir-et-Cher). DÉFINITION DES TERMES EMPLOYÉS médecins spécialistes de la région accepteront de participer à l'enquête. Il y aura toujours quelques réfractaires. Pour en limiter le nombre, la technique d’enquête adoptée doit n’entrainer qu'un minimum d’obligations pour le méde ch. Pour l'ensemble des enquêtes, faites aux U. S. A., 95% des médecins ont plus grandes de succès. Pour l'expression des résultats, nous avons été amené à abandonner l’usage des pourcentages comparés, consistant, pour une série de cancers de localisations diverses observés dans un territoire géographique déterminé, à calculer en pourcentage, la fréquence relative des diverses localisations. Les résultats n'en sont valables que pour la série étudiée et peuvent conduire à des interprétations erronées lorsque, dans le but d’apprécier la fréquence vraie de telle ou telle localisation cancéreuse, on veut comparer les pourcentages obte¬ nus dans des régions géographiques diverses. Un exemple éclairera notre propos. Les documents fournis par le National Cancer Institute aux U. S. A, montrent que chez l'homme, dans le Massachusetts les cancers digestifs représentent 206 des cas enregistrés. Dans l'ensemble des enquêtes faites aux U. S. A, sur le cancer chez l'homme, le pourcentage est de 36. Est-on autorisé à conclure que dans le Massachusetts le cancer de l'estomac est plus rare que dans l'ensemble des U. S. A, ? Non, car l'étude des fréquences absolues montre qu'elles sont à peu près les mêmes dans tout l'en¬ semble du territoire, mais le plus faible pourcentage dans le Massachusetts des cancers du tube digestif chez l'homme, tient à ce que dans cet état, le nombre des cancers cutanés est proportionnellement anormalement élevé par rapport aux cancers digestifs. Le mode d’expression par pourcentage comparé, intéressant certes pour étudier comparativement le développement du cancer dans une région déterminée, peut donc entrainer des erreurs d’interprétation lorsqu'on s'élève à l'échelle géographique mondiale. Nous venons de voir que les pourcentages relatifs sont sans valeur compara¬ tive même dans une enquête à base géographique élargie. L'origine des documents doit être également sérieusement étudiée. Les fréquences établies à partir de documents hospitaliers, de registres d'anatomie pathologique, de séries d'au¬ topsies, sont illusoires, pour les deux raisons suivantes: 1° Parce qu'il n'est jamais possible de déterminer avec exactitude la po pulation d’origine de telles séries, d’où l'impossibilité d’établir une fréquence réelle. 2° Parce que trop de conditions, sans relation avec l’apparition du cancer influent généralement sur la délimitation de ces séries et leur font perdre toute valeur réelle en matière de fréquence. Il convient d'insister sur le caractère trompeur des "statistiques de fré¬ quence", basées sur la clientèle des hôpitaux lorsque ceux-ci ne constituent pas, ce qui est habituel, la seule ressource médicale d'une région. Il est im¬ possible d'en déduire un taux réel, puisqu'il est pratiquement impossible de délimiter la population dont tous les individus seraient exclusivement clients de l'hôpital considéré. Il est également dangereux de tirer des conclusions sur la fréquence relative des différentes localisations cancéreuses en étudiant la série des malades hospitalisés pendant une période donnée. Le renseignement obtenu, même sil provient d’un hôpital général, est sans valeur car les cir¬ MORBIDITÉ PAR CANCER 16 constances peuvent systématiquement écarter de cet établissement, telle ou telle localisation, modifiant ainsi la série étudiée. Si la statistique provient d’un centre spécialisé dans le traitement du cancer, elle risque encore d’être entachée d'erreurs. Sur 100 cancers, il est probable qu'en moyenne 30 à 40 sont localisés sur le système digestif; la plupart de ces derniers relevant ac¬ tuellement de la chirurgie générale, sont rarement diriges vers les centres spécialisés, du moins dans notre pays (*)., On conçoit que les 70 à 60 cas res¬ tants ne puissent constituer une série valable pour l’étude des fréquences re- latives. Les séries auxquelles nous venons de faire allusion ne doivent cependant pas être totalement rejetées. Elles peuvent permettre, en dehors de toute question de fréquence réelle, des études intéressantes, pourvu que l'on n'en tire que des conclusions limitées et compte tenu des inconnues qui interviennent dans la constitution de ces séries. Nous limitant particulièrement à l'étude d'une localisation déterminée. nous avons eu l’occasion d’utiliser de tels documents : depuis 1943 la section du cancer de l’Institut National d’Hygiène a réuni dans le fichier de l'Enquête Permanente 53. 000 dossiers de malades régulièrement examinés traités et suivis dans des hôpitaux spécialisés. Cette masse de documents, réunis pour la première fois, constitue la base de notre travail. Une documentation statis- tique en a été retirée dont l'intérêt pourra être jugé au chapitre IV. La tech¬ nique de cette enquête est détaillée dans l'annexe 8. Il est, enfin, toujours indispensable de donner les taux de fréquence sépa¬ rément pour chaque sexe. Pour une localisation déterminée les notions ainsi acquises ont une valeur absolue. Par exemple la fréquence moyenne du cancer de l'estomac est dans les documents DORN L. 41, 1944, de 31, pour 100, 000 chez l’homme et de 16 chez la femme. On peut donc affirmer que cette locali¬ sation est deux fois plus fréquente chez l’homme que chez la femme. De même, toutes les fois que le détail de la documentation le permettra. l’âge moyen des malades pour chaque localisation et pour chaque sexe sera in¬ diqué. Cet age moyen sera calculé selon la méthode de la moyenne arithmé¬ tique. Exceptionnellement, la répartition selon l'ge pourra être rapportée à la population, non pour établir un taux de fréquence réelle, ce qui est impossible lorsqu'il s’agit de séries hospitalières, mais pour construire une courbe de répartition comparable à celles obtenues dans des conditions analogues avec d’autres séries. Elle sera donnée dans ce travail toutes les fois que nous au¬ rons eu les documents nécessaires. B. CARACTÈRES CLINIQUES Outre les caractères généraux définis ci-dessus, nous donnons par locali¬ sation et par sexe, les renseignements suivants : Siège exact : Cette précision devient importante lorsque, pour une rubrique de la Nomenclature Internationale caractérisant une localisation particulière, le siège peut être utilement précisé. Les Cancers de la peau de la face, par exemple, seront répartis en : joue, paupière, etc... nistologie: Notre intention n’est pas, pour le moment, d’envisager la fré¬ (*) A ce point de vue, il est intéressant de constater que les mêmes proportions relatives entre les diverses localisations se retrouvent à peu près identiques pour les cancers traités dans des centres spécialisés comme le Tata Memorial Hospital de Bombay, le Memorial Hos¬ pital de New-York et l’Institut Gustave Roussy à Paris : en particulier les cancers digestifs re¬ présentent moins de 10% de leur clientèle, alors que la fréquence réelle de ces localisations doit être 3 à 4 fois plus élevée; inversement le nombre des cancers de l’utérus apparait au moins deux fois plus grand qu’il ne l’est réellement dans l'ensemble de la population. DEFINITION DES TERMES EMPLOYES 171 quence générale de telle forme histologique sans tenir compte du siège, mais d'étudier à l'aide de la documentation dont nous disposons, la fréquence rela¬ tive de chaque type histologique pour une localisation particulière. Les séries hospitalières sont alors utilisables en tenant compte des conditions de recrute¬ ment de l’hôpital et de leur influence sur la constitution de la série étudiée. Stades cliniques d’extension Pour permettre la comparaison des résultats thérapeutiques, il importe qu’existe une uniformité de constitution des séries. Il parait indispensable de se mettre d’accord,au préalable, sur un mode général de classification dans le¬ quel puisse s’insérer les diverses catégorisations particulières. Chaque cancer doit être rangé dans le cadre d’une classification clinique, soumise à un certain nombre de conditions. a) Une classification clinique ne doit pas être établie en fonction du mode de thérapeutique mis en œuvre. Elle doit être suffisamment souple pour être employée aussi bien par le chirurgien que par le radiothérapeute et compren¬ dre un certain nombre de définitions de base, correspondant à des aspects cli¬ niques étayés sur des procédés d’exploration courants. L'exemple de la classification des cancers du col de l'utérus, établie par la Société des Nations, qui constitue la première réalisation internationale en cette matière, est très instructif. Les trois premiers stades au moins sont uniquement et strictement cliniques, ils peuvent être appréciés par tout Méde¬ cin. Ils constituent la classification de base. L’usage a prouvé cependant que cette division n'était pas suffisante et que la juxtaposition de classifications complémentaires était indispensable. b) Une classification clinique doit comporter la définition d'un certain nombre de stades cliniques : quatre à notre avis. Ces stades nous paraissent devoir être ordonnés de l à IV dans le sens d'une gravité croissante. Cette no¬ tion de gravité ne doit pas être basée sur une seule thérapeutique (chirurgie par exemple) mais tenir compte de celle qui donne le meilleur résultat en fonc¬ tion de l'extension. Ainsi, pour le cancer en surface des cordes vocales : si ce cancer dépasse la commissure médiane et s'étend sur l'autre corde vocale, il est considéré comme grave par les chirurgiens, car pour eux, il nécessite une laryngecto¬ mie totale alors que pour les radiologistes il est parmi les moins graves car il réagit favorablement à l'action des radiations. Dans ce cas, il faut tenir comp¬ te du meilleur résultat et ne pas le classer dans un stade trop avancé comme une classification à l'usage des seuls chirurgiens aurait tendance à le faire. c) Une classification clinique devrait tenir compte de tous les procédés susceptibles de confirmer le diagnostic. Il faut cependant, lorsqu'une recher¬ che n'est pas indispensable et ne peut être mise en œuvre que par un Médecin Spécialisé, que les précisions apportées par ce dernier ne change pas le mode de classification "de base" et n'interviennent que pour établir les classifica¬ tions complémentaires, Par exemple, au cours d'une intervention pour un can¬ cer du col de l'utérus, le chirurgien peut faire au niveau du petit bassin des constatations qui avaient échappées au toucher le plus minutieux. Il serait très regrettable que ces découvertes opératoires ne soient pas introduites d’une manière ou d'une autre dans une classification précise des cancers du col. Mais il est certain, par contre, que le chirurgien ne doit pas utiliser ces faits nouveaux pour modifier a posteriori le stade clinique dans lequel le cas avait été rangé initialement, avant l'intervention. Cette modification rendrait impos¬ sible toute comparaison entre les séries chirurgicales et les séries traitées par radiothérapie. Une classification complémentaire juxtaposée à la classifi¬ cation clinique de base peut, par contre, donner des résultats intéressants. Autre exemple : l'examen histologique des ganglions enlevés après curage auxiliaire au cours d'une intervention chirurgicale pour cancer du sein, peut donner au chirurgien des notions certaines, mais le radiothérapeute qui traite le cancer du sein sans temps chirurgical ne peut préciser avec la même certi¬ ganisation internationale et que nous avons adopté. On en trouvera le texte plus MORBIDITÉ PAR CANCER 18 tude l'existence et la nature de l'adénopathie, il faut donc l'envisager séparé¬ ment dans une classification complémentaire. Les classifications comportant des stades où tumeur et ganglions sont décrits ensemble de façon non sépara- ble, sont à rejeter : il n'y a pas toujours parallélisme entre l'existence de la tumeur et l’envahissement des ganglions, ce fait, d’observation courante. constitue un argument de plus en faveur de l’utilisation d’une série de classifi¬ cations juxtaposées où sont précisés les divers degrés d'extension. Une classification n'est jamais trop détaillée, pourvu qu'elle soit établie de façon à permettre l’addition de subdivisions facilitant les comparaisons. Lorsque le travail présenté porte sur un nombre de cas ne permettant pas une subdivision poussée, on n’utilisera que les groupes principaux. La comparaison avec un travail plus détaillé pourra toujours être établie en regroupant les sé¬ ries de ce dernier selon les groupes principaux, si les éléments de base sont identiques., Une classification clinique est avant tout destinée à aboutir à une meilleure thérapeutique, il est cependant souhaitable qu'elle puisse être utili¬ sée dans les statistiques de morbidité générale d’intérêt plus social. Pour ré- pondre à cette dernière condition, elle doit non seulement pouvoir se réduire à quelques groupes aussi peu nombreux que possible, mais aussi être établie sur un modèle uniforme permettant, par exemple, la réunion de tous les stades précoces dans un même groupe indépendamment du siège des cancers. Etre à même de comparer par exemple l’importance relative des cas groupés dans un stade I, à celle des cas groupés dans un stade II, pour tous les cancers rocon¬ nus, dans une région donnée, pendant plusieurs années successives, est d’un grand intérêt pour apprécier en bloc l'évolution des progrès du dépistage. L’ensemble de ces considérations justifieta rédaction d'une règle générale commune à toutes les classifications, ainsi que l’établissement simultané de diverses classifications complémentaires, qui doivent intervenir toutes les fois que le permettent les éléments cliniques et techniques rassemblés. Toute classification, quel que soit le siège du cancer doit s’aligner sur le schéma suivant : Une classification clinique de base Deux classifications complémentaires. De ces dernières: la première fait intervenir les possibilités d'extension au réseau Iympha tique propre de l’organe siège de la tumeur. - la deuxième énumère les différentes possibilités de métastases à dis¬ tance qui peuvent être associées au cancer initial. Un tel système est extrêmement souple: il permet par exemple de distin- guer un cancer de petit volume s’accompagnant soit d'une adénopathie impor- tante, soit d'une métastase à distance, soit des deux simultanément, d’un cancer volumineux n'ayant présenté aucune extension. Cette triple classification peut être reproduite facilement, pour toutes les localisations de cancer, suivant le schéma commun exposé plus loin. Nous tenons à insister sur le fait que le schéma proposé est le fruit d'une expérience de sept années, menée par la Section du Cancer de l'Institut Natio¬ nai d’Hygiène avec la collaboration des quinze principaux centres français spé cialisés dans le traitement du cancer. Cette expérience a porté sur plus de 45, 000 dossiers de malades. Notre proposition s'inspire également de la clas sification utilisée par l'’association PAULISTE de lutte contre le cancer et présentée au 5° Congrès International du Cancer à Paris par le Docteur ROXO-NOBRE. a - Classification clinique de base Les définitions des 4 stades cliniques mises progressivement au point en France demis 1943 ont été utilisées par l’O. M. S, conjointement avec une pro¬ position américaine pour établir le libellé que vient de recommander cette or¬ DEFINITION DES TERMES EMPLOYES 19 loin (page 20). Chaque fois qu'au cours de ce travail nous rapporterons les ré¬ sultats de l’E. P. C., selon les stades cliniques (1 à IV) chacun d’eux corres¬ pondra aux définitions de l’O. M. S. voici quelques exemples d'adaptation des définitions de l'0. M. S.: Cancer du sein stade I: Tumeur adhérant à la peau et n'adhérant pas au grand pectorai, ou tumeur de taille relativement importante, mais sans adhérence à la peau. Cancer du col stade I: le cancer s'étend au delà du col mais n'atteint pas la paroi pelvienne; la mobilité de l'utérus est conservée au moins partiellement. Le cancer s'étend dans le vagin en surface sans atteindre le tiers inférieur. Cette forme correspond aux cas où il n'y a pas d’infiltration en profondeur. Cancer de corde vocale stade I1: Tumeur infiltrant en profondeur et restant unilatérale, mais respectant le cartilage et ne modifiant pas la mobilité éven¬ tuelle, ou tumeur bilatérale bien qu'en surface. b- Classifications complémentaires a) Classification des modalités d’extension au système Iymphatique propre à L’organe siège de la tumeur L'envahissement ganglionnaire se faisant en général de la même façon, il est possible de définir un certain nombre d’éventualités qui restent les mêmes quel que soit le siège de la tumeur. Certes les possibilités de l’envahissement lymphatique varient avec la localisation, mais ces variations n'influent pas sur le classement clinique de base. Les définitions communes peuvent être les suivantes : 0) aucune adénopathie cliniquement perceptible. a) adénopathie vérifiée comme non envahie histologiquement après curage chirurgical total. p) adénopathie vérifiée comme envahie histologiquement, c) adénopathie dont la nature cancéreuse est cliniquement vraisemblable, d) adénopathie sur la nature de laquelle on ne peut se prononcer clinique- ment. si l'on voulait s'en tenir aux indications que peut donner le seul examen : clinique, il ne resterait que trois définitions possibles : 0) aucune adénopathie perceptible, 1) adénopathie vraisemblablement cancéreuse, 2) adénopathie douteuse. Il ne nous semble pas que le seul examen clinique puisse donner des no¬ tions plus précises, le volume des ganglions en particulier, ne peut être appré¬ cié de façon assez précise pour avoir une signification. Lorsque l'examen histologique a été pratiqué on peut faire apparaitre ce dernier par une subdivt¬ sion des groupes 0 et 1 auxquels on ajouterait (avec ou sans contrôle histologi que) retrouvant ainsi les 5 définitions précédentes. b) Classification des modalités de métastases a distance Nous proposons une série de localisations métastatiques les plus fréquem¬ ment observées. Nous groupons les métastases spéciales à certaines localisa tions organiques ou simplement moins fréquentes dans les rubriques 2 et 8. 0) aucune métastase cliniquement perceptible. 1) métastase ganglionnaire à distance, 2) métastase particulière à la localisation étudiée. MORBIDITÉ PAR CANCER 20 3) métastase pulmonaire 4) métastase hépatique. 5) métastase osseuse. 6) métastase cutanée. 7) métastase cérébrale. 6) autres localisations métastatiques. 9) métastases multiples. Exemple : numéro 2 ; cancer du col utérin : métastase vaginale basse, isolée ; cancer du sein ; métastase médiastinale En conclusion, la définition de tout cancer, nous parait devoir entrer dans le cadre suivant : Une classification clinique de base, comportant 4 stades, définis par le li¬ bellé de 1'O. M. S. Deux classification complémentaires correspondant : — la première, à l'extension au système Iymphatique proche, détaillée en 3 ou mieux dans certains cas, en 5 catégories; — la seconde, aux métastases à distance, réparties en 9 catégories. Le respect de la classification clinique de base est indispensable; l'utilisa- tion des classifications complémentaires est facultative, mais leur emploi est indiqué lorsqu’il existe des documents complémentaires permettant une compa¬ raison valable des recherches de divers auteurs. Le Comité d'Experts en statistiques sanitaires de 1/0). M.S. après étude d’un rapport établi, en partie sur la base de ces propositions, par le Soug- Comité pour l’Enregistrement des cancers et leur présentation statistique à formulé à l'Assemblée Mondiale de l'O. M. S., les recommandations suivantes : "Classement des néoplasmes d'après le stade de développement. "Le Sous-Comité a examiné avec intérêt les efforts poursuivis récemment dans le domaine du classement des cas ce cancer par le Comité International du Classement du Cancer, d’après le stade de développement en vue de la pré¬ sentation des résultats obtenus dans le traitement du cancer, comité nommé par le Congrès International de Radiologie, ainsi que par le "Committee on Tumor Nomenclature" de la Commission mternationale de Recherches sur le Cancer; par le Congrès International et Quatrième Congrès américain d'Obsté. trique et de Gynécologie;par l'mnstitut National d’Hygiène de France et par la Commission de l’amérique latine pour l’étude du canter du larynx. "Les membres du Sous-Comité ont paru admettre, en principe, qu'il pour rait y avoir intérêt à grouper les cas de cancer de localisation accessible. sous quatre stades qui seront définis de manière plus précise pour chaque lo¬ calisation : "Stade 1: Tumeur limitée strictement à l'organe et de dimension relati¬ vement faible. "Stade I: Tumeur limitée à l'organe primitif, mais de dimension assez importante ou comportant une extension limitée au-delà de l'or¬ gane atteint. "Stade II: Tumeur s'infiltrant largement jusqu'aux organes avoisinants. "Stade IY: Tumeur envahissant largement les tissus adjacents ou étendue aux organes avoisinants. "L'un des systèmes proposé pour la classification par stade du cancer du col de l’utérus comporte un stade dit "70" qui correspond à un stade préliminai¬ re donnant lieu parfois ultérieurement à un cancer. Le Sous-Comité estime serait très rarement le cas. DEFINITION DES TERMES EMPLOYES 21 qu'une telle catégorie préliminaire pourrait présenter de l'utilité, même pour d'autres localisations du cancer, mais que le terme de stade "70", pour toutes localisations, devrait être réservé aux cas dans lesquels on ne pénse pas que le cancer soit envahissant et que, dans la présentation des statistiques théra¬ peutiques, cette catégorie devrait être distincte des stades 1 à 4. "Il a en outre été signalé que, pour chaque localisation, les observations relatives à un envahissement direct ou métastatique du système Iymphatique ou d’organes à distance, confirmé ou non du point de vue histologique, rendrait souhaitable l'élaboration d'un système ou de systèmes supplémentaires pour que la classification de la tumeur en fonction de son stade et les classifications en fonction d’un tel ou de tels systèmes supplémentaires soient établies sépa¬ rément. Finalement, on a fait remarquer que le stade de chaque cas doit être dé¬ terminé à l'examen, avant le traitement, et que le classement en question doit être maintenu sauf à des fins toutes spéciales. Tout en recommandant d'avoir recours au système de classement par stade du cancer du col de l'utérus, récemment adopté au Congrès International et Quatrième Congrès Américain d’Obstétrique et de Gynécologie, le Sous¬ Comité a estimé opportun qu'au cours d'une future révision, ledit système soit rendu en tous points conforme aux principes ici exposés". Les principes que nous avons énoncés plus haut sont donc en voie de re¬ commandation par l'O. M. S. Il est à souhaiter que l'étude de ces classifications particulières se généralise, et que soient ainsi réalisées les directives données par les Comités spécialisés créés par l'Union Internationale contre le Cancer et par le Congrès International de Radiologie. Au cours de ce travail nous utiliserons en outre toutes les fois que cela sera possible, deux rubriques complémentaires. Evolution dans le temps avec ou sans traitement Nous tenterons de placer côte-a-côte un certain nombre de séries prove- nant d’hôpitaux non spécialisés pour le traitement d'une localisation particu¬ lière du cancer, afin, non pas de comparer des procédés thérapeutiques, mais de fournir un certain nombre de moyennes permettant à chacun de mieux situer ses résultats par rapport à ceux des autres. Toutes les fois où il nous aura été possible de la connâtre, nous fourni¬ rons la durée moyenne de survie pour les cancers de même siège, non traités. Um travail récent (L. 154) soulève le probleme du taux de guérison comparé à la survie des cas non traités. Les auteurs proposent une méthode qui per¬ mettrait de savoir si le traitement a réellement modifié les chances de survie des malades. Leur conclusion est pessimiste et ils ont l'impression que cela Différences géographiques et autres Après l'étude de chaque localisation nous nous efforcerons de présenter les hypothèses émises pour expliquer l'existence d'une fréquence anormale dans une région déterminée et de faire une étude critique des procédés d’en¬ quête utilisés. Des études nouvelles peuvent être indiquées ou au contraire inutiles. Nous présenterons également quelques documents relatifs à des con¬ ditions particulières d’apparition de certains cancers (cancer du sein, case du col de l'utérus essentiellement). CHAPITRE III MODE DE PRÉSENTATION ET ORIGINE DES DOCUMENTS Le plan que nous proposons sera suivi au cours du chapitre suivant, pour chaque localisation étudiée conformément aux rubriques de la Nomenclature Internationale. Afin d’éviter les répétitions, nous allons exposer préalablement les di¬ verses techniques utilisées pour la présentation des documents, MODE DE PRÉSENTATION Pour chaque localisation un premier tableau récapitule les "Caractères Généraux", Il est établi d’après une documentation puisée dans la littérature mondiale et dans les résultats de l’Enquête Permanente Cancer faite par la section du Cancer de l’Institut National d’Hygiène. Ce tableau contient pour chaque tranche d’âge et pour chaque sexe, soit la série des taux pour 100, 000 habitants lorsqu'elle est connue, soit les valeurs absolues. Dans ce dernier cas, nous adjoignons un nombre calculé en rappor¬ tant les valeurs données à 100, 000 habitants de la tranche d'âge correspondante. Ce dernier nombre ne doit en aucune façon être considéré comme un taux. Il a été calculé uniquement pour permettre la construction de la courbe de réparti¬ tion par tranche d'âge. Cette courbe n'a pas de signification absolue, mais on peut l’utiliser comparativement si l'on ne considère que son allure générale et la projection de son ou de ses maxima sur l'axe des ages. Les populations auxquelles se rapportent les résultats reproduits sont don¬ nées en annexe avec indication des pays correspondants (annexes 10-11-12-13). L'absence habituelle de référence à des tranches d'âge quinquennales pour les ages avancés, constitue un obstacle à l'étude précise de l'évolution de la fréquence au delà de 70 ans. Nous avons déjà indiqué, et nous verrons par la suite combien cette lacune est regrettable. Il faut souhaiter que dans l'avenir. la démographie et les documents sur le cancer soient donnés en détail jusqu’à la 100 année. Nos tableaux fournissent ensuite par colonnes successives de gauche à droite : Le taux de fréquence moyenne (fréquence standard moyenne) calculé selon la règle indiquée précédemment (voir page 13); rappelons qu'il s'agit d’un taux établi à partir d’une population théorique dont chaque tranche d'âge quinquenna¬ le aurait le même nombre d’individus soit 100, 000. Lorsque le travail utilisé donne un taux de fréquence moyenne calculé sur la population réelle, ce taux est porté entre parenthèses à droite du précédent. MODE DE PRÉSENTATION ET ORIGINE DES DOCUMENTS 23 — L’âge moyen calculé à l'aide de la moyenne arithmétique. —- La variance des ges. - Le nombre absolu des cas sur lesquels ont porté les calculs précédents Le tableau des Caractères Généraux est suivi d'une étude par sexe séparé. Cette étude comprend d’abord deux ordres de graphiques : Le premier représente pour chaque sexe la répartition en fonction de l'âge à partir des taux réels. Les publications qui peuvent indiquer ces taux de façon valable sont essentiellement les documents du N. C. I. et ceux du Registre Danois. Le second représente pour chaque sexe le nombre de cas répartis en fonc¬ tion de l’âge; nous n'avons gardé que les séries dont l'importance et la nature par rapport aux critères déjà énoncés nous ont paru devoir donner une réparti¬ tion correcte., Elles proviennent des documents recueillis dans l’E. P. C. et dans la littérature. Pour souligner le fait que de telles courbes, établies à l'aide des nombres corrigés en fonction de la composition de la population en cause, ne correspondent pas aux taux réels, nous avons séparé ces courbes des précédentes. Répétons cependant que leurs formes, peuvent être utilement comparées. Cet ensemble de tableaux et de graphiques fait l'objet d'un commentaire envisagé successivement sous les aspects de la fréquence et de la répartition par tranche d’âge. Avant de passer à l'étude des "Caractères Cliniques" pour lesquels la dif¬ férenciation par sexe est très rarement donnée, nous avons détaillé les docu¬ ments qui, dans le cadre des "Caractères Généraux" permettent des oppositions ou des comparaisons entre les deux sexes. La deuxième partie des documents relatifs à chaque localisation est pré¬ sentée selon un plan uniforme. Toutes les fois que les documents nécessaires ont été disponibles, chaque "Caractère Clinique" a été d’abord étudié en indiquant avec séparation de sexe; —- Le siège précis. La nature histologique c'est-à-dire la proportion des différentes formes anatomo-pathologiques. Nous pensons que les séries hospitalières peuvent être utilisées pour l'étude de ce dernier caractère, car il n'y a aucune raison, à priori, pour que dans la clientèle d'un hôpital et pour une localisation donnée, telle forme histologique déterminée soit observée avec une fréquence particu¬ lière, Par contre, nous avons systématiquement éliminé de notre étude, les statistiques basées sur les autopsies, car, pour une localisation donnée, cer¬ taines formes histologiques entrainent plus fréquemment la mort, ce qui fait intervenir une première sélection, et d’autre part, l'autopsie est rarement systématique, ce qui entraine une deuxième sélection. —- Viennent ensuite les documents sur les différents stades cliniques, II convient de ne pas attribuer dans les séries hospitalières une valeur absolue à la fréquence relative des divers stades pour une même localisation. Cette fré¬ quence dépend quelquefois d'un tri plus ou moins volontaire au moment de l'ad¬ mission, et toujours du degré d'éducation de la population dans laquelle se re¬ crute la clientèle de l'hôpital. Les documents provenant de I'E. P. C., établis au moment de la première consultation, échappent à la première restriction, ils dépendent par contre de la nature de la clientèle des centres anticancéreux qui les ont collectés. Néanmoins, ils nous ont semblé d'un intérêt suffisant pour justifier leur présentation. La notion du temps qui s'écoule entre la première manifestation notée par le malade et le moment à le médecin consulté pour la première fois est amené à préciser le stade nous a paru très importante et elle a fait l'objet, à propos du cancer du sein d'un paragraphe particulier. Elle fournit des éléments qui ne sont pas uniquement fonction de l'activité des organismes de dépistage. MORBIDITÉ PAR CANCER 24 mais qui, pour une localisation déterminée révèlent certains aspects des dure- rentes modalités évolutives du cancer. —- Une place à part est réservée aux résultats thérapeutiques. Il n'est pas dans notre intention de détailler ces derniers, en fonction des différents modes de traitement, nous nous sommes limités aux résultats d’ensemble portant sur des séries importantes. Ces documents permettent d'apporter un résultat moyen global en fonction du stade et de donner à chacun la possibilité de mieux situer ses propres résultats. Toutes les fois que les documents publiés l'ont permis, et de toute façon pour notre enquête, nous utilisons la présentation graphique mise au point par la Section du Cancer de l’I. N. H. Cette méthode à retenu l’attention de l’O. M. S, qui en a recommandé l’étude (voir annexe 2). Les résultats sont présentés année par année. Une colonne correspond à chaque année. On y trouvera rapportés de bas en haut : le pourcentage de malades vivants sans signe de cancer en évolutions; "taux de guérison apparente". le pourcentage des malades vivants, mais présentant encore des signes de cancer en évolution. L'ensemble des 2 groupes précédents correspondant aux "taux de survie". le pourcentage des malades perdus de vue et celui des malades décédés. quelle que soit la cause, connue ou non, du décès. Ainsi se trouve réunie dans un seul schéma la totalité des cas entrant dans la statistique. Au bas de chaque colonne figure le nombre total des cas, de fa con à permettre dans les comparaisons avec les autres statistiques, le calcul de l’écart probable. Les colonnes correspondant aux années successives sont placées côte à côte, montrant ainsi l’évolution des guérisons, de la survie et de la mortalité. Il nous parait souhaitable que les auteurs, conformément aux indications données par 1'O. M. S. (voir annexes 2 et 3), donnent leurs résultats année par année. L'application de méthodes statistiques strictes doit permettre d’obtenir des renseignements sur l'efficacité des procédés thérapeutiques, bien avant que soit écoulée la période jusqu'ici classique des cinq ans. L'étude de l'évolu¬ tion, année par année, des guérisons "’apparentes" nous parait devoir donner des résultats bien meilleurs que la notion de guérison après "cinq ans" et assu¬ rer des progrès plus rapides du traitement du cancer. Pour les résultats thérapeutiques observés chez les malades entrant dans I'E. P. C., le taux de guérison apparente a été calculé de deux manières, d'une part selon la méthode habituelle établissant le rapport entre le nombre de ma- jades en état de guérison apparente à la fin de la période considérée (un an. deux ans, etc.., à partir du ter jour du traitement) et le total des malades ad¬ mis au traitement, d'autre part en tenant compte du fait qu'un certain nombre de sujets traités pour un cancer peuvent décéder, pendant la période d’obser¬ vation, d’une autre affection. Pour effectuer cette correction, nous admettons qu'à l'intérieur du groupe constitué par les malades atteints de cancer et admis au traitement, la proba¬ bilité de mourir d'une maladie autre que le cancer est la même que dans la po pulation globale, et nous avons établi une table de survie à l'aide des taux de mortalité enregistrés en France pendant l'année 1950. Cette table donne, par groupe d’âge de cinq ans et par sexe, non pas la probabilité mais le pourcen¬ fage des chances de survivre un an ou cinq ans à toutes les causes de décès exepté au cancer. L'Enquête Permanente Cancer nous permettant de connaître la composition par âge, à la première année de surveillance, du groupe de cancéreux envisa¬ gé, nous avons pu calculer le pourcentage probable de survie, à une autre cause de décès que le cancer. La différence de ce pourcentage à cent nous donne le pourcentage de décès par autre cause c’est ce dernier chiffre que Masculin AGES MODE DE PRÉSENTATION ET ORIGINE DES DOCUMENTS 25 nous avons ajouté, comme correction à celui des guérisons apparentes donné par l’enquête. Cette correction n'est qu'approximative, surtout en ce qui concerne la survie au bout de cinq ans de surveillance; par exemple un sujet, mort la deu¬ xième année de mort accidentelle aurait pu mourir de cancer avant la cinquiè¬ me année; d'autre part la table de survie établie pour une population théorique, qui serait celle de la France en 1950 si le cancer n'existait pas comme cause de décès, ne peut servir en toute rigueur que pour une population analogue à celle qui a servi à son calcul, ce qui n'est pas le cas puisque dans le groupe envisagé les décès par cancer sont au contraire très nombreux. Nous avons donc cherché à connaître l'ordre de grandeur et le sens de l'erreur ainsi commise. Avant tout calcul nous pouvons dire que cette erreur sera par excès car nous savons a priori que le nombre des survivants décroit plus rapidement parmi les cancéreux, ce qui diminue les chances de décès par autre cause au cours des années suivantes, ces chances étant proportionnelles au nombre de vivants. Cette erreur sera d'autant plus forte que la mortalite par cancer sera plus rapide et plus élevée. TABLE DE SURVIE Cette table donne le pourcentage des chances de survie, pour un an et cinq ans, le cancer avant été éliminé comme cause de décès. Population employée : France entière - Année 1950. Voici deux exemples d'utilisation de cette table en effectuant ou non la cor¬ rection, tenant compte du fait qu'un malade mort avant la fin de la période con¬ sidérée, d'une affection autre, aurait pu présenter une récidive mortelle du cancer traité s'il avait survécu à cette affection intercurrente. 26 1er exemple : Cancer de la lèvre : chez l'homme A l'aide de la table et de la composition par age de ce groupe nous avons calculé le pourcentage de décès par autre cause soit : 3,3% au pour de 1 an 15,2% au bout de 5 ans. (Ces chiffres sont ceux utilises pour la correction des pourcentages de guérison apparente au bout de un an et de cinq ans). D'autre part nous connaissons les pourcentages réels de survie (survie « évoluant) d’année en année soit dans ce cas : 100 - 71,1 - 57,7 - 53 - 47,3% En admettant que la composition par ge ne varie pas sensiblement d'année en année, on peut dire que le pourcentage probable de décès "autres" est cha¬ que année de 3,3% et l'on peut calculer le pourcentage de décès au bout de cina ans, Soit : MORBIDITÉ PAR CANCER Au total 10, 9% au lieu de 15, 2% donnes par la table, soit une différence de 43% 2° exemple : Cancer de la peau — chez l’homme Les pourcentages donnés par la table sont : 4,7% au bout de 1 an 18,7% au bout de 5 ans. Survies réelles : 10 - 68,4 - 62,7 - 9,2- 54,8% Le pourcentage de décès calculé comme pour le premier exemple, à par¬ tir des survies réelles est de 16%, soit une différence de 2,7%. ORIGINE DES DOCUMENTS PRÉSENTÉS Les documents qui nous ont servi pour les présentations qui vont suivre proviennent de deux sources de nature différente qu’il importe de distinguer nettement. La première source est constituée par les publications faites à la suite d’enquêtes géographiques. Seules ces enquêtes font connaitre la fréquence réelle de telle ou telle localisation. Deux publications seulement fournissent des documents valables à cet égard. Ce sont par ordre d'ancienneté : — les publications du National Cancer Institute (N.C.L.) des Etats-Unis (L.41). —- les publications du Registre Danois du Cancer (L. 21). MODE DE PRÉSENTATION ET ORIGINE DES DOCUMENTS 27 pour l'enquête du N. C. J. 10 régions ont eté choisies. Atanta - Pittsburgh¬ Detroit - Chicago - Nelle Orléans: Dallas et Fort Worth — San Francisco et Alameda - Birmingham - Philadelphie et Denver. Dans chaque cas, le comté où se trouve la ville à été inclus. Cependant, Carrokee, Clayton, Cobb. De Kalb, Douglas, Fayette, Frosythe Fulton et les Comités de Gyinnêtt ont été inclus dans la région d'Atlanta. L'ensemble représentait, en 1940, plus de 13 millions d’habitants, soit 10% de la population totale et 18% de la population urbaine des U. S. A. Les statistiques concernent l'année 1937 dans les 5 premières régions, l'année 1938 dans les 4 suivantes et l'année 1949 à Denver. Les renseignements relatifs à chaque patient traité ou en observation pen¬ dant l'une de ces années légales ont été sollicités par un questionnaire envoyé à chaque médecin ou hôpital de ces régions. Une visite a été faite lorsque l'on n’a pas reçu de réponse. Tous les hôpitaux et 98% des médecins ont répondu. Comme de nombreux malades avaient été examines ou traités par plus d'un médecin dans plusieurs hôpitaux, et que nombre d'autres traités dans un grand centre n’y étaient pas domiciliés, il a été nécessaire d'obtenir le nom et l'adresse de chacun d’eux. Il a été ainsi possible de mettre à part les malades vus plusieurs fois et les non-domiciliés, condition indispensable pour calculer les taux de morbidité dans une répartition géographique. La validité des renseignements réunis dépend de la correction avec laquel¬ le le diagnostic de cancer a été posé. La définition du cancer est nécessaire. ment celle fournie par le médecin qui pose le diagnostic. Chaque correspondant doit préciser si le diagnostic a été ou non confirmé par un examen histologique. Dans les villes du Nord et de l'Ouest, près de 70% de tous les diagnostics ont été confirmés histologiquement, contre 50% seulement dans les villes du Sud. La raison essentielle de cette différence, est le grand nombre de cancers cutanés relevés dans cette dernière région, l'examen histologique est considéré comme inutile ou même nuisible par de nombreux médecins, en cas de cancer de la peau. Dans le Sud, 24% seulement des cancers cutanés ont été confirmés par biopsie, contre 49% dans l’Ouest et 60% dans le Nord. Le diagnostic des autres localisations a été confirmé par biopsie ou autopsie dans 60% des cas dans le Sud et 71% dans le Nord et l’Ouest. Nous n'utilisons d’une façon générale que les renseignements avant trait à la population blanche, car il semble que ceux se rapportant à la population Noire, soient encore incertains, Il nous arrivera cependant d'utiliser quelques chiffres se rapportant à la population Noire, pour le cancer de la peau en par¬ ticulier, lorsqu'ils diffèrent suffisamment de ceux enregistrés chez les Blancs pour que, malgré l'incertitude des premiers, l'importance de la différence des taux confère à cette dernière une valeur réelle. Au cours des trois années de cette première enquête il a été enregistré, en moyenne, dans la population blanche 11. 273 nouveaux cancers chez l'homme et 13,554 chez la femme. Soulignons qu'ils correspondent à une zone plus ur¬ baine que rurale. Les taux ont été rapportés à la population standard basée sur la population urbaine des Etats-Unis en 1940 (voir annexe 12). Les cas enregis¬ trés ont été rapportés à une période de 12 mois. Le 2ême groupe de publications émane du Registre Danois du Cancer. En 1942, il a été demandé à tous les hôpitaux, de déclarer volontairement, tous les cas de cancer vus à la consultation ou traites dans l’hôpital. La population danoise comprend 4 millions d'individus répartis entre Copenhague: 1 million, les principales villes : 1 million; et les zones rurales 2 millions. Le nombre de lits d’hôpitaux est de 4, 9 pour 1, 000 habitants. Les soins à l’hôpital sont gratuits. Dans ces conditions on considère que la plus grande partie des malades est soignée dans les hôpitaux. Cependant, une frac¬ tion subsiste, dont l’'importance n'est pas connue exactement, elle échappe à l'enquête et risque de la fausser, en retentissant plus fortement sur telle ou telle localisation. Afin de retrouver le plus grand nombre de cas non enregis¬ MORBIDITÉ PAR CANCER 28 trés par les hôpitaux, le Registre Danois tient compte de l'ensemble des certi¬ ficats de décès. Seuls échappent les malades guéris, après un traitement suivi entièrement en dehors des hôpitaux, Quelques restrictions doivent donc être faites sur la valeur des documents danois, surtout lorsqu’ils ont trait à des cancers relativement curables, cancer de la peau, par exemple. Au cours de l’année 1945, 3,451 cancers ont été enregistres chez l'homme et 8. 102 chez la femme, ainsi que 6, 534 décès par cancer. La deuxième source de documents est formée par les statistiques hospita¬ lières, séries complétés publiées par les grands hôpitaux ou travaux relatifs à des localisations particulières. Pour les raisons que nous avons déjà données. aucune fréquence ne peut être déduite de ces publications, mais un certain nombre de renseignements portant sur l’âge et les caractères cliniques sont valables. La plus importante documentation est fournie par notre Enquête Perma¬ nente Cancer; on trouvera en annexe la description de sa technique, rappelons seulement que commencée en 1943, elle se poursuit régulièrement depuis et rassemblait au 1er juin 1952, 53, 000 dossiers. Une autre source importante est constituée par la statistique hospitalière de l’Angleterre et du Pays de Galles qui remonte à 1945 (L. 140). CHAPITRE IV ÉTUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION INTRODUCTION SIGNIFICATION DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES Comme nous l'avons indiqué précédemment, seuls les enquêtes des U. S. A. (L. 41) et les documents du Registre Danois (L. 28) permettent de déterminer la fréquence d’une localisation, c'est-à-dire le taux pour 100,.000 habitants de chaque sexe pour chaque tranche d'age., Pour chacune des localisations, lors¬ que les documents l'ont permis, nous avons établi un tableau (du type tableau 1. page 31) où figurent d'autres chiffres fournis par des statistiques d'origine hospitalière. Chacun de ces chiffres est rapporté à la population de la même tranche d’âge, vivant dans le même lieu, à la même époque : il est ainsi pos¬ sile de construire ces courbes de répartition alors que la détermination d’un taux de fréquence n’était pas réalisable. Dans le tableau l et ses analogues, on trouve pour chaque référence : sur la ligne supérieure (F) et en caractères gras, les taux de fréquence réelle (ils ne sont donnés que pour les documents américains et danois); sur la deuxième ligne (Nb) le nombre absolu des cas pour chaque tranche d'âge. — sur la troisième ligne (C) les nombres calculés sur la base de la popula¬ tion appartenant à la même tranche d'âge dans le pays considéré. A droite sont indiques la 'fréquence standard moyenne" et l"'age standard moyen", calculés selon le mode indiqué page 14. Certains graphiques correspondant à la courbe de répartition construite avec les taux de fréquence réelle (documents américains et danois), les autres à la courbe de répartition construite à l’aide des nombres théoriques fournis à la ligne C des tableaux du type I, pour chaque référence. Afin de permettre une plus facile comparaison de, ces courbes nous avons, dans le deuxième type de graphique, rapporté tous les nombres à 100, y compris les nombres danois et américains. Notre intention a été avant tout de souligner les différences entre les ré¬ sultats des diverses enquêtes plutôt que de chercher à les interpréter. Ces dif¬ férences peuvent, en effet, être rapportées non seulement aux milieux divers dans lesquels vivent les malades, mais encore aux conditions mêmes de l’en¬ quête. Les cas entrant dans l’E. P. C. sont enregistrés en fonction de l'âge du malade, au moment du début apparent des premiers symptômes, ceux de l’en¬ quête américaine portent sur l’age du malade au moment où est fait le diagnos. tic, enfin dans le Registre danois, l'âge est celui de l'entrée à l’hôpital et pour leg malades qui n'ont pas été hospitalisés, l'âge au moment du décès. Ces dif¬ 30 MORBIDITÉ PAR CANCER férences ont une influence certaine sur la répartition des cas entre les divers groupes. Ce travail de confrontation permettra peut-être de mieux apprécier les dif¬ ficultés à vaincre avant d’obtenir des documents réellement comparables. Certaines différences entre les nombres extraits de I'E. P. C. peuvent ap paraître dans les divers tableaux pour une même localisation, cela tient à ce que selon les cas nous n'aurons en vue que les malades examinés avant toute thérapeutique (malades neufs) ou au contraire la totalité des cas enregistrés. Le choix est fait, en fonction de la nature du renseignement extrait, de façon à respecter au mieux les conditions données dans les chapitres précédents. 140, TUMEUR MALIGNE DE LA LEVRE FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Sexe masculin Le tableau l donne pour les U. S. A, et le Danemark les taux de fréquence réelle reproduits en outre dans le graphique 1; on y constate la tendance régu¬ lière à l’accroissement du nombre des cancers avec l'âge, très nette pour les U. S. A., moins nette pour le Danemark, où dans l'ensemble, le taux de fré¬ quence se situe à un niveau inférieur. Le cancer de la lèvre, bien que différent du cancer de la peau, parce que cutanéo-muqueux, est localisé sur une région exposée au soleil et aux intempé¬ ries: l'accroissement régulier de la fréquence avec l'âge, témoin d'un facteur dont les effets s’accentuent avec le temps et la fréquence plus grande aux U. S. A, dont l'ensoleillement est supérieur à celui du Danemark sont deux fac- teurs concordant intéressants à noter. Nous les retrouverons à propos du can¬ cer de la peau¬ si nous plaçons en regard les autres courbes théoriques (Gr. 2, 3), dont la forme générale peut être comparée à celle des précédentes, nous retrouverons la même tendance générale à un accroissement régulier avec l’age. 32 MORBIDITE PAR CANCER La courbe établie avec les documents de l'E.P.C. correspond à la série la plus importante présentée pour cette localisation (1.554 cas du sexe mascu- lin). Sans doute y trouve-t-on une tendance à la baisse au delà de 80 ans, c'est également à partir de cet âge que s'infléchit à la courbe L.95. Il est difficile de donner une signification à cette inflexion à un âge où le nombre des cas est faible par suite du petit nombre d'individus observables. Les oscillations de la courbe L. 21 s'expliquent par le petit nombre de cas englobés. Si l'on compare les courbes de répartition, même infléchies à partir de 80 ans, à celles obtenues pour d'autres localisations, on doit admettre leur aspect très particulier comparable seulement à celui des tracés correspondant aux cancers de la peau et de la vulve. Sexe féminin On trouvera dans le tableau II quelques nombres se rapportant au cancer de la lèvre chez la femme. Leur petit nombre interdit la construction des courbes de répartition Comparaison des deux sexes Un tableau récapitulatif indique l'importance relative du cancer de la lèvre 34 MORBIDITÉ PAR CANCER chez l'homme et chez la femme. Il montre des différences importantes, mais rappelons que seuls les taux de fréquence pour 100, 000 peuvent être comparés. En comparant les pourcentages relatifs des cancers de la lèvre, dans les deux sexes, soit 84% chez l'homme et 16% chez la femme, calculés à partir des nombres bruts fournis dans les documents américains, aux pourcentages relatifs, soit 80 et 20% calculés avec les fréquences fournies par les mêmes documents, on constate dans le deuxième cas une légère augmentation du nom¬ bre relatif des cancers observés chez la femme. Les documents danois accu¬ sent une différence encore plus marquée, 92 et 8 % entre les 2 sexes. Chez la femme, s'il existe également une fréquence relative plus grande au niveau de la lèvre inférieure, on voit que la différence entre les 2 lèvres est cependant beaucoup moins marquée que chez l'homme. Nous avons trouvé un document (J. 21, 1950) indiquant au moins pour la lèvre inférieure chez l'homme, des différences selon le côté : à droite: 49 cas; à gauche : 57; dépassant la ligne médiane: 32. Mais le nonbre de cas est faible. Ce point mériterait une plus ample do- cumentation. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 35 RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE La répartition obtenue dans I'E. P.C., en fonction du sexe et du siège est la suivante : Au Viet Nam, nous avons relevé une documentation hospitalière donnant la répartition ci-dessous (L. 149, 1951). STADES CLINIQUE Dans les travaux précisant le stade clinique, certains faits peuvent être relevés. Pour le stade I qui, malgré l'absence actuelle d'uniformité dans la défini¬ tion des stades cliniques, correspond généralement dans les diverses statisti¬ ques au même degré d’extension, on relève les proportions suivantes : MORBIDITÉ PAR CANCER 36 Les documents extraits de l’E. P.C. conformes aux définitions de l'O.M.S. indiquent: ÉVOLUTION a) Sans aucun traitement. Un seul document (L. 159) portant sur un trop petit nombre de cas pour permettre une comparaison utile, indique que sur 20 cas non traités la moitié vivait encore 19 mois plus tard, un quart atteignait 31 mois, et au bout de 5 ans, un seul était toujours vivant. b) La lecture du tableau I montre dans quelles limites se place chez l'homme la moyenne des résultats pour l’ensemble des cas du sexe masculin sans tenir compte du stade clinique (malades traités). Au bout de un an : 71 % à 81 % de guérison apprenante Au bout de cinq ans : 39 % à 51 % de guérison apparente. A partir de l'E. P. C. nous avons pu établir une courbe de survie (graphi¬ ques 4 et 5). L'absence d'uniformité dans les documents publiés en tenant compte du de¬ gré d’extension interdit toute comparaison. Cependant le graphique 4 (enquête E. P. C. ) permet de suivre l’allure évolutive des courbes de survie en fonction des divers stades enregistrés. 97 DIFFERENCES GÉOGRAPHIQUES ET AUTRES Une forme particulière du cancer de la lèvre inférieure, le "KHAINI CANCER", se rencontrerait, d'après KHANOLKAR (L. 80) avec une fréquence anormale aux Indes dans les régions de Littar Pradash et Bihar. L'auteur at¬ tribue cette anomalie au fait que les populations de ces régions conservent un mélange de tabac et de chaux dans le sillon gingivo-labiai inférieur. Ce fatt mériterait d'être étudie. 141. TUMEUR MALIGNE DE LA LANGUE FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE ETUDE ANALYTIQUE POUR CHAQUE LOCALISATION sexe masculin : Nous nous trouvons limité pour cette localisation aux seuls documents américains car l'enquête danoise n'a pas séparé la localisation linguale du reste de la cavité buccale. Le tableau IV contient le petit nombre de documents récents publiés. N'ayant pas d'éléments de comparaison, nous n'avons pas construit de courbe de fréquence réelle. Par contre, un certain nombre de courbes de répartition ont pu être établies. sur le graphique 6 où sont tracées les courbes de répartition de l'’E. P. C. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 41 portant sur 2, 111 cas, et de l’enquête géographique U. S. A. (L. 41), une diffé¬ rence apparat. La courbe E. P. C. indique une baisse très nette entre 65 et 70 ans... Cette tendance à l’inflexion se retrouve sur le, graphique 7, compte tenu des irrégularités de la courbe L. 21 (dues au petit nombre de cas). Nous avons représenté simultanément la courbe L. 95 bien qu'elle englobe toute la cavité buccale. Il y a donc là discordance qu'il reste à expliquer. Sexe féminin : Le tableau y donne quelques documents que leur trop faible ampleur inter- dit de commenter. Comparaison des deux sexes Dans le tableau ci-dessous sont rapportés les documents donnant une indi- cation sur la nette différence dans l’importance de ce cancer entre l'homme et Un document italien (L. 131. 1951) portant sur 400 cas hospitaliers indique la topographie suivante : MORAIDTE PAR CANCER 42 la femme. Seuls les nombres en caractères gras ont une valeur comparative réelle. Dans les documents américains, le pourcentage relatif est le même (80 et 20), si l’on se base sur les nombres bruts ou sur les taux calculés. Une telle coïncidence est rare. PRÉCISIONS ANATOMIQUES. Quelques travaux précisent le sigèe de la localisation linguale Voici tout d'abord ceux de Lane CLAYPON (L. 85). I faut noter qu'il s'agit d'un travail basé sur le regroupement de plusieurs publications d'où l'impos¬ sibilité de garantir le caractère homogène de cette répartition : Dans un document anglais récent (L. 21, 1950), on relève la repartition a vante (cas hospitaliers) : Le même travail précise le côté atteint de la façon suivante : Cette série indique donc une fréquence un peu plus élevée du côté gauche RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE es 1.674 observations de cancer de la langue de l". P.C. se répartissent ainsi: ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 43 STADES CLINIQUES Les documents sont rares. On relève dans le rapport du British Empire Cancer Campaign, en se limi¬ tant au stade l qui correspond à peu près à celui que nous utilisons dans notre enquête, la proportion suivante: pour les 2/3 anter. : 85 cas sur 203 (41 %2). pour le 1/3 postér. : 12 cas sur 80 (15%). La statistique italienne déjà citée (L. 131., 1951) indique la répartition en : Dans l’E. P. C. (L. J. 1952) nos 1.554 cas masculins se divisent en : EVOLUTION a) Un document anglais (L. 54, 1931) indique le devenir de 55 cancers de la langue, non traités; leur survie moyenne fut de 12,2 mois. Dans une autre série non traitée (L. 159,1937) comportant 46 cas, la survie moyenne fut de 10 mois. Au bout de l an, 17 survivaient, au bout de deux ans; 6. b) En envisageant la localisation linguale dans son ensemble chez l'homme. sans tenir compte du stade d’extension clinique, on relève parmi les séries d’importance suffisante (Tableau V1). - au bout de un an : 20 à 33% de guérison apparente. 7 au bout de cinq ans: 11 % de guérison apparente. Insistons sur le fait que le document L. 140 indique les résultats moyens pour une région, indépendamment des conditions et des lieux de traitement : il englobe les cas non traités. Les graphiques 8 et 9 donnent l’évolution des ré¬ sultats d'année en année pour les cas de l’E. P. C. (traités)., Il s’agit de la moyenne des résultats observés dans les centres anticancéreux français. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 45 SI l'on compare les résultats éloignés pour chacun des deux sexes, on constate une différence en faveur du sexe féminin: - au bout de un an chez l'homme: 26% de guérison apparente - et 33% chez la femme (E.P.C.) 142. TUMEUR MALIGNE DES GLANDES SALIVAIRES Bien que l'épithélioma remanié, appelé aussi tumeur mixte, ne soit pas à proprement parler une tumeur maligne, nous étudierons sa place par rapport aux lésions malignes. Nos documents portent essentiellement sur la glande parotide. Dans le document L.32.1851, on relève: 46 MORBIDITÉ PAR CANCER D'autre part - 121 tumeurs mixtes ont été observées chez 62 femmes et 59 hommes. 70 cancers vrais chez 26 femmes et 44 hommes. RÉPARTTTION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE La statistique récente, 1 127,1949 est intéressante st lion ne conserve que les "épithéliomas remaniés" (tumeurs mixtes) et les épithéliomas vrais, les tumeurs prélevées lors du premier examen se répartissent comme suit : pans un autre document (L. 32, 1951) on a la répartition suivante: 143. TUMEUR MALIGNE DU PLANCHER DE LA BOUCHE La localisation du cancer au plancher de la bouche est rarement étudiée séparément par les auteurs. C'est une erreur à notre avis, car ses conditions d'apparition et de traitement sont très différente de celles du cancer de la lan¬ gue proprement dit avec lequel elle est en général confondue. Dans un document hospitalier (L. 21, 1950), on note : 121 hommes pour 6 femmes. 19 cas sur 124 ont été rangés dans le stade J. Au bout de 5 ans, 22 cas étaient en état de guérison apparente. Dans le même document L. 21, 1950, on trouve une répartition par age : 35,39: 1., 4044: 4:: 45-49: 2: 5054: 13: 55-59: 11 60-64: 16: 65-69: 35: 7074: 19: 75-79: 17: 80-84: 3. LIE, P. C., rapporte : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 42 474 cas chez l'homme (graphique 10). 35 cas chez la femme. Leur répartition en fonction des caractères histologiques est la suivante : 144 TUMEUR MALIGNE DE LA CAVITE BUCCALE Les cancers de la cavité buccale forment un groupe peu homogène. Nous avons néanmoins conservé cette rubrique qui est envisagée globalement dans un certain nombre de publications intéressantes. Les dossiers de I'E. P.G. se répartissent selon le sexe de la façon sui¬ vante: 678 cas du sexe masculin 168 cas du sexe féminin dont la distribution en fonction des caractères histologiques est : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 49 Les données se rapportant aux résultats thérapeutiques pour cette rubrique sont de peu d’intérêt. Il à paru cependant utile de reproduire ceux qui portent sur des séries importantes ou sur des localisations qui n’apparaissent pas ail- leurs (gencives, joues, etc... ) (Tableau VII et graphiques 11 et 12). Pour l'ensemble de la cavité buccale, le taux moyen de guérison apparente des malades traites à la fin de la 5ème année se situe entre 22 et 28%. Il convient d’insister sur toute une série de travaux proposant une étiologie particulière de ces localisations. En Asie et en Indonésie, le cancer de la cavité buccale, envisagé dans sa totalité, donne lieu à des hypothèses pathogéniques qui contiennent peut-être un certain nombre d’indications. Malheureusement, aucun de ces documents n'est accompagné d’un taux de fréquence rapporté à la population. La recherche de ce taux devrait être un des premiers objectifs de l'étude de la pathologie géo¬ graphique du cancer en Asie. Présentement, nous nous bornons à présenter à titre documentaire quelques chiffres très provisoires, peut-être indicatifs. mais sans signification quant à la fréquence réelle. MOBIDITÉ PAR CANCER 50 JOYEUX, dans une serie d’études sur le fréquence de cette localisation en Indochine, L. 72,. L. 74) donne les nombres suivants, provenant de docu- ments hospitaliers. Il résulte de ce travail, le plus important sur ce problème, que la fré¬ quence est plus grande chez la femme en Indochine que dans les documents européens. De même la fréquence de cette localisation comparée au nombre total des cas de cancers relevés dans les hôpitaux (5. 000) est plus élevée qu’en Europe. li ne s'agit que de données préliminaires, mais elles peuvent avoir une importance car elles se retrouvent en d’autres régions de l’Asie. Par ailleurs, JOYEUX décrit ainsi certaines habitudes propres aux popu¬ lations indochinoise et cochinchinoise : "on fume ici (en Indochine) autant, sinon plus qu'en Europe, tout au moins en ce qui concerne les femmes et en particulier celles avant dépassé la qua¬ rantaine. Ces dernières ne fument généralement que la cigarette, tandis que les hommes ont une prédilection surtout marquée pour la pipe à eau (cai dièu). à cause de l'effet violent qu'elle provoque. En effet, bien que le tuyau de cet instrument soit assez long et que la fumée doive barbotter dans l’eau avant d’inonder la bouche, le fumeur n'en est pas moins assommé par la bouffée inhalée; car le tabac à pipe spécialement utilisé par les Chinois et Cochinchi¬ nois (thuêc bao) est plus fort que celui (thuôc 1a0) pour cigarettes; et plus il est fort, plus il est estimé, Il faut donc considérer qu'ici, contrairement à ce qui se passe en Europe chez un fumeur de pipe, la fumée ne débouche pas par bouf¬ fées continuelles sur un même point lingual ou intrabuccal et ii n'y a pas, à longueur de journée, contact permanent du tuyau de la pipe avec une même ré¬ gion labiale:, car chaque pipée ne dure ici qu'une seule mais longue et profonde aspiration, qui inhale la fumée d'une pincée de tabac jusque dans les poumons et procure l'abrutissement passager recherché, Entre chaque pipée, il s’écoule un temps de repos relativement long par rapport aux bouffées des pipes euro¬ péennes. Ici serait réputé gros fumeur celui qui, par exemple, aspirerait une pipée tous les quarts d’heure. "..... Ce sont les constituants de la fumée qui sont localement très irritants par eux-mêmes (nitrate de potasse, nicotine. minium, huile, etc...) et qui déclenchent les réflexes physiologiques généraux recherchés ou non (abrutissement, pâleur, accélération ou arythmie cardiaque. salivation, etc...). Il n'est donc pas illogique de penser qu'une telle fumée si manifestement agressive, revenant très fréquemment et pendant une longue pé¬ riode de la vie au contact de l’épithélium de presque tous les segments du ves¬ tibule bucco-pharyngé (surtout la langue, le palais et l’arrière-gorge), puisse. à la longue, y provoquer des lésions réactionnelles précancéreuses surtout si le terrain comporte des facteurs prédisposants : âge, leucoplasies, éraillures ou autres lésions chroniques. .... Cette idée est d'autant plus séduisante que l'on découvre dans cer- tains tabacs à pipe locaux, des corps (huile, minium) qui sont très suspects et ETUDE ANALYTIOUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 51 qu'il serait très intéressant de rechercher expérimentalement et de doser dans la fumée. Au surplus, il en est du tabac comme de beaucoup d’autres facteurs cancérigènes, son action oncogénique est fonction de nombreux éléments se¬ condaires associés : age, terrain, quantité, qualité, etc... Aussi, est-il pos¬ sible que le tabac à cigarettes (thuôc lao) joue également un rôle carcinogéné¬ tique chez les ba già qui ne fument que la cigarette, moins agressive, mais qui ont la muqueuse buccale fortement irritée par le bétel dont elles renforcént l'âcreté par une pincée de ce thuêc lao. Tout ceci montre que, quoi qu'il soit impossible d'évaluer par des chiffres les répercussions cancérigènes du tabac sur les différentes catégories d’Indochinois, son action carcinogénétique di¬ recte apparait cependant être théoriquement très probable dans certains cas d’épithéliomas; tels ceux de la langue ou de l’arrière-gorge des fumeurs invé¬ térés de ce cai dièu; et il est non moins probable qu'il joue un rôle accessoire et indirect dans de nombreuses autres occasions qu'il semble impossible de préciser. Malgré tout il ne peut expliquer qu'en faible partie, l'extraordinaire richesse de cancers buccopharyngés des Indochinois.... .... Entin, dans ce même ordre d'idées, il y a lieu de mentionner la chique de bétel dans la composition de laquelle entre, par exemple, de la chaux éteinte, dont la très forte alcalinité sert peut-être, pro parte, à neutraliser l'excessive acidité des produits susindiques, mais est surtout susceptible de déterminer des brulures chimiques.... 7 . n semble que les différents produits qui entrent dans la constitution de la chique de bétel aient tous une action chimiquement et parfois même aussi mécaniquement irritante sur la délicate muqueuse bucco-pharyngée; par consé quent s'il en est véritablement ainsi, la chique globale ne peut être également qu’irritante.... .... Cependant, en ce qui concerne la chaux, pont n'est besoin de rf. rences particulières. semble-t-il, pour affirmer, les effets irritants que son contact presque permanent avec la muqueuse buccale ne peut manquer de cau¬ ser à la longue. La chique, à ce seul point de vue, peut être considérée comme un emplâtre topique qui, sur une telle muqueuse, doit provoquer des phénomè¬ nes d’hyperplasie réactionnelle. On doit pouvoir en dire autant du suc que sé¬ crête l'écorce de vo chavy et qui a un gout si agressivement amer qutil déclen¬ che une immédiate et abondante sialorrhée. Ce fragment de "yo chay" peut, en outre, être accusé, comme celui de noix d'arec, de provoquer des -éraillures par frottement de leurs fibres ligneuses contre la muqueuse endobuccale. Dt reste, au surplus, pour se convaincre de la non-neutralité d'action de la chique entière, il n'est qu'à observer le chiqueur novice.: "celui qui chique pour la première fois se trouve plutôt mal à l'aise : le suc lui brûle un peu la muqueu¬ se buccale, la sueur perle sur son front, il a un soupçon de vertige et légère¬ ment mal à la tête L..."... .... Par contre, après avoir examiné chacun des produits déjà considé¬ rés comme cancérigènes pour toute l’Indochine, l'existence en Cochinchine, de modalités particulières à leur emploi, nous a amenés à suspecter deux élé¬ ments : 1° le tabac pour pipe et 2° ja chaux rougie. 1° Le tabac pour pipe (thuoc bao) ou tabac rape doit être distingué du ta¬ bac indigène ordinaire thuoc 1ao). Le premier est d'origine chinoise, il est noir, très fort et est utilisé pour la pipe. En Indochine, on ne le fabrique qu’ Saigon où des spécialistes chinois le préparent en l'aspergeant d'huile et de minium, ce qui lui confère les qualités que recherchent ses consommateurs. Dans le Nord il n'est guère utilise que par les Chinois. De ces particularités il ne paraît pas illogique, semble-t-il de le suspec¬ ter; cependant pour être certain de son pouvoir cancérigène, il serait tout d’abord nécessaire, d'abord de préciser s'il s’agit de l’oxyde salin de plomb ou du cinabre qui est un sulfure de mercure, ensuite de rechercher et de doser le métal dans le tapac et dans la fumée. Mais, quel que soit le métal en cause. la fumée de tabac qui le contient et qui est, de plus, surchargée de molécules d’huile surchauffée, ne peut être que plus irritante que celle d’un tapac ordi¬ naire déjà suspect. MORIBITE PAR CANCER 52 3° La chaux rouge (vi d). Pour rendre la chaux à chiquer plus attra, vante à l’œil, nous a-t-on dit, les fabricants cochinchinois la teignent depuis longtemps (7) en rouge. Pour ce faire, ils utilisent plusieurs types de produits tinctoriaux que l’on peut classer en deux grandes catégories : les colorants vé¬ gétaux et les colorants industriels. Les premiers, parmi lesquels on peut ci¬ ter la cardamome, le grenadier, sont, semble-t-il tous inoffensifs. Malheureu¬ gement, d'après les premiers renseignements que nous avons recueillis et gurtout d’après l’analyse des échantillons que nous avons confiés au professeur COUSRN, ils ne sont pratiquement pas utilisés. Depuis longtemps déjà, en ef¬ fet, les susdits fabricants emploient des colorants industriels à bon marché importés, c’est-à-dire généralement des dérivés de l’aniline.... Dans le Sud-Ouest du Pacifique, en Nouvelle Guinée et en Australie, la mastication du bétel est largement pratiquée par les indigènes; voici ce qu'en dit N. T. EISNN (L. 48, 1946): Le but de cet article est d'exposer les expériences de chercheurs austra¬ liens et de nous-même, parmi les indigènes de la Nlle-Guinée, surtout de la région Nord-Est. "En comparant ces expériences avec celles d'autres observateurs d'autres réglons du monde, où se rend compte qu’il existe différentes terminologies 1o- cales dans les endroits où l'on utilise le pétel : que le contenu de la chique est variable, et qu'il est impossible d'établir des statistiques parmi les peuples qui ont souvent de la peine à établir leur âge, ou qui vivent dans des lieuxsi éloignés que les visites de médecins compétents sont rares. "Comme dans certaines parties de l’Asie et des fles du Pacifique on chi¬ que le bétel dans toute la population indigène de Nlle Guinée, Nlie Angieterre et Nlle frlande et dans les petites iles voisines qui sont sous le contrôle de l'Augtralie. On commence, dans les 2 sexes dès l'adolescence bien œu'en quan¬ tité moindre chez les femmes. Les autorités australiennes demandent aux hommes employés chez les constables, indigènes et dans les établissements d’hygiène de ne pas chiquer le bétel, afin de ne pas être gènés dans le travail. Les indigènes sont en général intelligents et prêts à répondre aux questions concernant leurs coutumes et leurs opinions. "vililams, dans une étude ethnographique des Orokaivas (tribu de Papous) git que la mastication du bétel a une "action douce, assez inoffensive, stimu¬ lante, qui rend la vie plus agréable à ceux qui la pratiquent. Elle est l'équiva¬ lent des boissons alcooliques, inconnues chez eux, pour d’autres peuples. Les différences qui existent, dans les différents caractères physiques, dialectes et coutumes des divers groupes indigènes ne sont pas assez grandes pour permet- tre de faire des généralisations sur leurs coutumes et leurs réactions aux fac¬ teurs de milieu. Mais il est très probable qué les indigènes employés par les Australiens, en vendant des produits agricoles du pays, ont un régime alimen¬ taire mieux équilibré, grâce à des surplus de viande et de rz non glacé donnés par les blancs. Il est difficile d'établir l'importance de ces variations diété¬ tiques. "La mastication du bétel : La préparation de la chique de bétel est assez uniforme dans cette partie du monde, seule varie la source de chaux, compo¬ sant important. Les autres constituants sont la noix Areca (catechu) ou noix de bétel et les feuilles ou les capsules de bétel "piper". "La noix d'areça a de à à 5 cm de long, pousse en abondance sur des pal¬ mes hautes, élancées et se compose à l'extérieur d'une écale dure, jaune ver dâtre, et d'une pulpe jaune pâle, ou légèrement teintée de rose quand elle est parvenue à maturité, à l'intérieur. C'est ce qu'on appelle la "bue". La plante "piper" appelée Daka par les indigènes, ressemble à de la vigne et on en utilise lés feuilles ou les longues capsules minces, On emploie de préférence les cap¬ sules, mais comme la plante en porte assez peu, on utilise fréquemment les feuilles qui existent en grande quantité. La préparation de la chaux, la derniè¬ re substance du mélange, varie suivant les endroits : en Nlle Guinée, elle pro¬ vient généralement de coquilles marines, desséchées lentement sur un feu. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 55 puls réduites en une poudre blanche, d'une remarquable finesse; dans les des de la Nlle Angleterre, de Nlle Irlandé et dans les pêtites agglomérations voisi¬ nes où l’on se procure plus facilement du corail sur la cête ou immédiatement sous la surface du sol, on prépare la chaux à partir de ce produit par les mêmes dessication et pulvérisation. La chaux s 'appelle kumbung dans le dia¬ lecte indigène. La mastication de bétel se pratique de la façon suivante: On insère d’abord un morceau de la pulpe de noix d'areca dans la bouche; on la mastique quelques secondes, puis on prend la feuille ou la capsule du "piper" en y ajou¬ tant une bonne quantité de chaux. Bientôt, il se forme une chique qui devient vite rouge vif et qui colore à la longue en rouge vif les tissus de la cavité buc¬ cale. Le mélange provoque une salivation intense. La noix est extrêmement astringente mais cet effet désagréable est neutralisé par la chaux. Comme on peut le montrer dans un tube à essai, la chaux est alcaline: les indigènes ont du arriver à la trouver après de nombreux essais. Ils sont arrivés aujourd’hui à un produit disponible en quantités illimitées et facile à préparer, ils savent par expérience la quantité à utiliser pour supprimer l'effet irritant de la noix seule. L’appréciation de la plante "piper" est difficile à établir, bien qu'il ne soit pas impossible qu’une partie de l’action de la chique résulte des principes actifs qu’elle contient. Les indigènes disent que le mélange de pétel ne vaut rien sans elle et c'est certainement vrai car la couleur rouge vif caractéris¬ tique n’apparait pas sans ces 3 ingrédients. L’influence psychologique de la couleur rouge a aussi son importance. Le mélange produit des effets généraux hilarité, insomnies et, utilisé en excès, des troubles oculaires. Les indigènes mastiquent le bétel chaque jour, bien qu'ils ne le fassent pas d'une façon systé¬ matique, quand ils estiment qu'ils ont tiré tout ce qu’ils voulaient de la chique, ils la crachent. Usage du tabac: Le tabac est devenu un plaisir de prédilection chez les peuples de Nlle Guinée et des autres îles depuis son importation par les colons blanes. Les hommes fument ainsi que les femmes (celles-ci moins pourtant) et autant, à part quelques exceptions, que dans les autres pays. Bien souvent les enfants fument avant d’être adolescents. Le tabac populaire est une carotte grossière, bon marché, objet d’un commerce actif, et est employé soit en longues cigarettes enroulées de papier journal ou en pipes". Il existe aussi un tabac indigène (BRUS) qui est simplement desséché au soleil. Si les indigènes ne répugnent pas à fumer du tabac quand ils chiquent du bétel, toutefois ils ne chiquent pas de tabac. De nombreux chercheurs se sont demandés s'il existait une relation entre le tabac et les tumeurs buccales sans pouvoir tirer de conclusions de leurs ob¬ servations sur les indigènes de la Nlle Guinée. Quelques propriêtes des substances de la chique de bétel: La noix d'areça a une réaction acide. La chaux est très alcaline et consiste surtout en carbo¬ nate de Ca, l’oxvde de Ca étant l'agent responsable de l'alcalinité. La modifi¬ cation de couleur de la noix du "piper" et de la base se produit in vitro, sans que la salive intervienne. La couleur apparait au bout de 20 à 30 secondes dans les cloisons fibreuses qui divisent, la noix. Une solution aqueuse de la feuille ou de la capsule, de piper effectue le même changement de couleur, ce qui prouve que celui-ci dépend de la réaction alcaline et non du calcium, car une combinaison de la noix "du piper" et d'une quantité suffisante de soude pour produire l'alcalinité, donne la même altération que celle qui se produit avec la base indigène. Cetté modification ne se produit pas si l'on met du carbonate de calcium pur comme substance aicalinisante. Observations cliniques: Dans un groupe de 8, 000 tndigènes admis à l'h¬ pital Angau dans le Nord-est de la Nlle Guinée, le Capitaine WADDELL, n'a ob¬ servé qu'un cas de cancer à cellules squameusès de la muqueuse buccale, chez un homme de 35 ans (l'âge des malades variant de 16 à 40 ans, le plus grand nombre étant de 25 à 35 ans et comprenant 90% d'hommes). Ltétat aiimentaire de ces malades était meilleur que celui des habitants des villages voisins qul MORBIDITÉ PAR CANCER 94 donnaient 10% du contingent des malades. VADDELI, n'a pas trouvé en de nombreuses années, et malgré des visi¬ tes périodiques aux colonies indigènes, un seul cas de carcinome buccal chez les habitants de Nlle Irlande et des petites iles avoisinantes, qui vivent exacte¬ ment comme ceux de la Nlle Guinée. Le capitaine JONES, sur 4,000 admissions à l'hôpital indigène Angau (Papouasie) d'âges comparables à celles de VADDELL, n'a vu qu'un seul cas d’épithélioma à celles squameuses de la langue chez une jeune femme. Le maior BACKHQUSE a recueilli, entre 1921 et 1940, 60 exemples de néoplasme malin chez les indigènes, semblables à ceux qu'on peut observer dans n'importe quelle autre population, avec une seule exception, le cancer primaire du foie, avec cirrhose a été un des néoplasmes fréquents". "Il a rencontre : 2 carcinomes de la lèvre 4 de la muqueuse buccale (dont 2 traversant la joue) 1 carcinome indifférencié infiltrant le palais osseux 2 carcinomes primaires de l'estomac avec des métastases régionales et hépatiques. dont nous avons fait les examens histologiques. "Le major WOLEE a étudié la fréquence de lésions de la peau et de la bou¬ che chez 1047 indigènes de la Nlle Guinée, surtout des hommes des groupes d'âges observés par WADDELL. Si les maladies fongiques et la gale ont été fréquentes, les lésions de la bouche ont été rares. Il n'a pas rencontré un seul cas de leucoplasie. Ceci concorde avec l'expérience des chercheurs austra¬ liens qui ont aussi noté la rareté des altérations buccales qui pourraient être considérées comme les précurseurs du cancer. Les dents des personnes qui mastiquent du bétel, bien que colorées en rouge, sont en bon état. Elles de¬ viennent plus foncées avec le temps et elles se couvrent de tartre. Il semble que les lésions buccales ne se produisent, pas, spécialement parmi ce groupe d’indigènes. Comme l’habitude de mâcher le bétel est générale chez ces peu¬ ples, il n'est pas possible de déterminer la fréquence des tumeurs buccales dans un groupe comparable de personnes qui ne mâchent pas le bétel" MENSELSON (L. 19, 1951) apporte les précisions suivantes : "Le cancer des tissus buccaux est une maladie qui n'est pas rare dans les populations qui chiquent la noix de bétel. On connait depuis nombre d’années l'existence de ces cancers et de la cause qui y est associée. L'habitude de chi¬ quer la noix de bétel existe dans tout l'extrême-orient tropical et est beaucoup plus dangereuse, que la mastication du tabac. La chique est faite d'une noix de bétel et d’une petite quantité de chaux éteinte erveloppée dans une feuille du palmier-bétel. C'est un mélange très piquant, astringent et légèrement stimu¬ lant. Selon le dictionnaire complet de W’ebster, la noix proprement dite com¬ prend, outre du tanin, les alcaloides suivants qui sont tous des dérivés de la puridine: 1) l’arécoline, méthyl ester d’arécaidine, liquide toxique auquel on a attribué des propriétés médicinales; 2) l'arecaidine, acide cristallisé non toxi¬ quei 3) l'arécclidine, isomère cristallisé d'arécoline; 4) l'arécaine, dérive méthylique cristallisé de la guvacine; 5) la guvacine, substance cristallisée et 6) la guvacoline, méthyl ester cristallisable de la guvacine. L'emploi continu de la chique produit une rétraction des gencives, une pyorrnée grave et une chute des dents qui se colorent en noir ébène, L'irritation mécanique due au déchaussement des dents et l'effet chimique du mélange de noix de bétel sem¬ plent être les facteurs déterminants dans la production d'un néoplasme malin des tissus buccaux. "Les tumeurs sont d'abord de nature papillomateuse, elles deviennent ensuite malignes. Bien que l’on suppose que l’un des alcaloides. l'arécoline, possède des propriétés antimycotiques, nombre de chiqueurs de bétel préséntent une infection mycotique des lèvres. On peut obtenir à partir de la chique un fongus identique a celui qu’on trouve dans les lésions. En outre, ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 55 le traitement des lésions cutanées est inefficace si le malade ne cesse pas de chiquer le bétel. J’ai rarement vu un malade au premier stade de la maladie et malheureusement, la plupart des malades, avaient été traités par des guéris¬ seurs indigènes au moyen d’applications irritantes diverses. Seuls ceux qui présentaient des tumeurs papillomateuses ont pu être traités avec succès, mais ils ont refusè de croire que la noix de bétel était la cause de leur ma- ladie. "Le cancer par noix de bétel est un exemple frappant d'une maladie mai¬ gne causée par une irritation voulue et évitable, contre laquelle il est diffi¬ cile de lutter à cause de la nature de l'habitude sous-jacente à la cause. Aux Philippines (L. 48,1946. L. 19, 1951) des observations de cancer de la face interne de la joue, localisé au point où le malade plaçait la chique de bé¬ tel, auraient été signalées. A Ceylan (L. 19, 1951) le cancer de la face interne de la joue serait la tu¬ meur maligne la plus fréquente ? Il a été signalé également à Travancore dans le Sud de l’inde. Au symposim d’Oxford KHANOLKAR a apporté l'importante documentation suivante : "En ce qui concerne les Indes, le nombre de personnes atteintes de cancer buccal, dans la plupart des régions du Pays, semble si grand par rapport au cancer d’autres localisations, que ce fait demande une étude et une investica¬ tion attentives, Par exemple dans une étude récente de 2, 000 cas consécutifs de cancer, au TATA MEMORIAL HOSPITAL, pendant les 11 derniers mois. presque la moitié des cas (87) à présenté un cancer de la bouche et des parties voisines du pharynx et du larynx. "La distribution en est la suivante: — base de la langue 25 % - muqueuse buccale et amygdale 13% chacune — larynx extrinsèque 21 %. Il y a non seulement une prépondérance marquée de cancers buccaux aux Indes, par rapport aux autres pays, mais encore une différence remarquable suivant la localisation, dans les différentes agglomérations de Bombay. "On a déjà insisté précédemment sur ce point, mais étant donné son im- portance, il est bon de le rappeler. 11) Le cancer buccal du bord interne de la joue est quatre fois plus fréquent chez les Hindous Deccani que chez les Gujaratis, bien que le rapport total de leurs consultations soit de 3 à 2. La fréquence la plus élevée de ce type de can¬ cer chez les hommes et les femmes Deccani les plus pauvres, est probable¬ ment associée à l'habitude de mâcher la feuille de bétel avec le tabac et la chaux, et de garder la chique contre le bord muqueux de la joue, pendant plu¬ sieurs heures de suite. 12) Le cancer de la base de la langue et des amygdales est plus de deux fois plus fréquent chez les Gujaratis, et plus de 90% des cas de ce groupe se pro¬ duisent chez les hommes. On note également cette différence entre les deux sexes dans les observations d'un hôpital où les malades sont presque entière¬ ment Guiaratis. La prédominance marquée du cancer de la base de la langue et des amyg¬ dales chez les Gujaratis nous a intrigué pendant quelque temps, mais nous n'avons pu en trouver une explication raisonnable. Deux observations intéres¬ santes sur un cancer buccal méritent d'être mentionnées : 1- De nombreux malades atteints de cancer buccal présentent des taux d'excrétion de vitamine R plus faibles, même après administration d'une dose d'épreuve de certains composants de la vitamine B (L. 120, 1950). I- Nous avions observé une pigmentation foncée particulière de la mu¬ siègent sur les amygdales. MORBIDITE PAR CANCER queuse buccale et pharyngée chez quelques malades atteints de cancer buccal Cette pigmentation n'existait pas à la base de la langue. Récemment, SHROFE a examiné au Tata Memorial Hospital, 1. 000 hommes et 100 femmes normaux au point de vue de la pigmentation foncée de la bouche, du canal anal, de la vulve et du vagin. Il a trouvé une pigmentation mouchetée de la muqueuse buc- cale chez 5% des personnes normales. Chez celles atteintes de cancer buccal il a noté une pigmentation plus étendue dans 20% des cas (191 sur 877), et seulement chez 5% (53 sur 1123) des malades non cancéreux. Il n'y a pas eu de pigmentation associée sur les autres surfaces muqueuses. Aucun des malades avant des pigmentations n’a présenté cliniquement d'avitaminose. La significa¬ tion de cette pigmentation reste encore obscure. INous avons décrit récemment (L. 118, 1945) un type de cancer associé à l'habitude de fumer un cigare, préparé à la maison, la partie allumée étant dans la bouche (cancer du Chutta). On a recours à cette façon particulière de fumer, à cause de la difficulté à maintenir le chutta allumé pendant un certain temps, et de l'impossibilité où se trouvent les pauvres gens de pouvoir s'of¬ frir un cigare convenablement roulé. WENCER a observé également chez les femmes noires du Venezuela la même habitude de fumer la cigarette, en mettant dans la bouche la parti ailu¬ gée, alors qu’elles vaquent aux soins du ménage ou lavent le linge. "On re marque la leucoplasie étendue du palais qui en résulte. Nous avons souligne que l'’exposition aux substances carcinogènes probables et l'aptitude de la sur- face d’épithélium altéré à proliférer constituent, plutôt que le friction ou la brulure, un facteur important dans la production des deux types de cancer Toujours à Oxford. KOUWENAAR (L. 82, 1950) a évoqué lui aussi la rela¬ tion possible de la chique de bétel avec une fréquence plus importante du can cer de la cavité buccale en Indonésie, surtout chez les femmes javanaises et les Batak qui en usent plus souvent qué le reste de la population 2— la localisa¬ tion linguale serait la plus usuelle. Notons quelques autres faits en apparence contradictoires. On aurait trou¬ vé (L. 48, 1946) que le cancer de la cavité buccale était rare chez les Hindous du district de Bilhar qui mastiquent continuellement du bétel, alors qu’il serait plus fréquent dans une tribu aborigène du même district qui chique du tabac et de la chaux et n'emploie pas de bétel. Signalons, enfin, l'intérêt du rapport éventuel entre le syndrome de plu¬ mer Vinson et la fréquence particulière du cancer de la cavité buccale chez la femme en Suède (L. 2, 1937; L. 58, 1935; L. 156, 1933). Nous avons tenu à présenter dans le texte même de leurs auteurs, un cer- tain nombre d'hypothèses souvent opposées en apparence. Il existe certaine ment un problème du cancer de la cavité buccale en Asie, comme le prouvent ces divers documents. Il faut maintenant entreprendre les enquêtes statistiques qui permettront d’affirmer sa réalité, de mesurer son ampleur et d'’envisager ses causes, Insistons sur la nécessité de ne pas limiter ces recherches à l'en- semble de la cavité buccale mais de réunir des documents Bour chaque siege particulier. 145. TUMEUR MALIGNE DE L’OROPHARYNX 145 D. TUMEUR MALIGNE DE L'AMYGDALE (PHARYNGEE) Parmi les tumeurs de l'oropharynx il est important d'isoler celles qui ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 7 L'E. P.C. donne la répartition suivante en fonction de l'âge des nombres pruts pour 156 lésions malignes de l’amygdale pharyngée chez l'homme et 163 chez la femme (voir graphique 13). Un document de l’hôpital de la fondation Curie (L. 134, 1948) fait état de 394 cancers de l'amygdale répartis, en fonction de la nature histologique, en (71%) 279 épithéliomas 11 lymphoepithéliomas (3%). 694). 104 lymphosarçomes Les 104 lymphosarçomes se répartissent entre : 59s 37 femmes Enfin, sur les 104 cas précédents (traités), 34 étaient en état de guérison apparente à la fin de la 5ème année. Les documents de I'E. P. C. (cas traités) se répartissent comme suit : Pour le sexe masculin, la répartition selon les stades est la suivante : Chez l'homme, les taux de guérison apparente s'échelonnent comme l'indi¬ quent le tableau suivant et le graphique 14. 38 MORBIDITE PAR CANCER due à d'autres causes en fonction de l'âge. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 59 145 D- Tumeurs de l’amygdale et des piliers Le nombre situé à droite dans chaque colonne résultat, est établi en éliminant la mortalité (1) Pour l'E.P.C., le calcul est effectué sur des séries cumulatives, le premier nombre en haut et à gauche indique le nombre de cas avant au moins un an d'ancienneté à partir du ler jour du traitement. C'est sur ce nombre global qu'a été calculé le taux de guérison apparente à un an. Le nombre situé en bas et à droite indique le nombre de cas sur lequel a été efectué le calcul du taux de guérison apparente correspondant à la dernière case annuelle remplie. 12) Pour I'E. P.C., les taus n'ont été calculs que sur les séries dépassant 100 cas pour l’année considèrée. (3) Le "Global" comprend non seulement les 4 stades, mais les "Divers" afin de n'éliminer aucun des malades neufs qui se sont présentés aux consultations des Centres spécialisés. 146. TUMEUR MALIGNE DU NASOPHABVNX Les documents portant sur les cancers du nasopharynx sont trop peu im¬ portants et trop peu d́taills pour en tirer une documentation statistique va- Tout au plus, relevons-nous dans la statistique du Badium Remmet (L. 125, 1950) les précisions intéressantes suivantes : sur 306 cas, on note: 205 épithéliomes 101 sargomes. Sur les 205 épithéliomes, on relève 23% de guérisons apparentes à la fin de la 5ème année et sur les 101 sarcomes, 40%. Les documents de l'E. P. C. se répartissent anss MORBIDITE PAR CANCER 90 147. TUMEUR MALIGNE DE L'HYPOPHARYNX Il existe encore moins de documents précis pour cette localisation. Chez l'homme, les documents de l’E. P. C., portant sur 1. 230 cas donnent en fonction de l’âge la répartition suivante : (voir graphique 15). comme suit : 1937): ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 97 En fonction de la nature histologique, ces cas de I'E. P. C. se répartissent chez l'homme, la repartition selon le stade s'établit ainsi: Chez l'homme, les taux de guérison apparente sont donnés dans le tableau de la page suivante ainsi que par le graphique 16. La statistique du Badium Hemmet (L. 125, 1950) portant sur 492 cas note 7% de guerison’apparente au boit de cino années. Bappelons ici les travaux suédois sur la fréquence relative en Suède et chez la femme des lésions malignes du pharynx en général, en relation avec, le syndrome de Plummer vinson;, voici ge qu’en dit AHEPOM (L.. due à d'autres causes en fonction de l'âge aucun des malades neufs qui se sont présentés aux consultations des Centres spécialisés. MORBIDITE PAR CANCER 62 147- Tumeurs de l'hypopharynx Le nombre situé à droite dans chaque colonne résultat, est établi en éliminant la mortalité SEXE: MASCULIN (1° Pour l'E.P.C., le calcul est effectué sur des séries cumulatives, le premier nombre en haut et à gauche indique le nombre de cas avant au moins un an d’ancienneté à partir du lel jour du traitement. C'est sur ce nombre global qu'a été calculé le taux de guérison apparente à un an. Le nombre situé en bas et à droite indique le nombre de cas sur lequel a été effectue le calcul du taux de guérison apparente correspondant à la dernière case annuelle femplie. (2) Pour I'E. P. C., les taux n'ont été calculés que sur les séries dépassant 100 cas pour l’année considèrée. (3) Le "Global" comprend non seulement les 4 stades, mais les "Divers" afin de n'éliminer "Dans l'anémie-achylie, les symptêmes principaux (en dehors de l'anémie hypochrome et de l'achylie sont : à un age peu avancé (20 à 30 ans), perte des dents, atrophie des lèvres, de la muqueuse buccale et surtout de la muqueuse linguale; dans les stades avancés langue lisse, rhagades dans les commissures et en certains cas, modifications des ongles (ongles cassants, aplatis ou con¬ caves., Koilonychie) ainsi qu’hypertrophie de la rate. Le syndrême de Plummer Vinson est raractérise par les mêmes symp tômes (cependant l'achylie peut parfois manquer) et par de la dysphagie. Celle¬ ci se manifeste par une difficulté constante à avaler les plus grosses bouchées de nourriture solide (pain, viande, fruits, pommes de terre). Dans les cas ac¬ centues, les malades ont la crainte des aliments solides qui ont tendance à "s'arrêter dans le cou" et elles préfèrent finalement la nourriture liquide. Les malades appellent ce symptôme "con étroit"qu'il n'est pas difficile de distinguer de la boule hystérique. La cause anatomique de la dysphagie est une atrophie de la muqueuse de l’hypopharynx et de l'entrée de l'oesophage. Il s’agit certainement ici d’une modification du même type que celui qui mène à la langue lisse. L'’entrée de l'oesophage devient étroite et rigide, comme on peut l’observer à la radiographie quand le bol baryté atteint une certaine épais¬ seur. L'auteur est convaincu que la simple achylie-anémie et le syndrôme de Plummer Vinson ne sont qu'une seule et même, maladie, Quand on recherche avec soin dans les antécédents, on trouve souvent dans ces cas qui sont classés comme simple achylie-anêmie, des signes d’une légère, ou peut-être seulement, d'une dysphagie à peine esquissée. Cet état d’anêmie chronique doit être, par les modifications atrophiques de la muqueuse déjà mentionnées, un état pré¬ cancéreux, peut-être de la même façon que le lupus conduit de l’atrophie au carcinome de l'épithélium pavimenteux. 145, TUMEUR MALIGNE DE L’OROPHARYNX ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 148. TUMEUR MALIGNE DU PHARYNX NON SPECIFIEE 63 Cette rubrique constitue un ensemble disparate dont il convient d'éviter: l'emploi; les trois rubriques précédentes distimguant: nasopharynx oropharynx et hypopharynx. Elles nous paraissent constituer un mode de classification indispensable. Nous pensons même que, pour les spécialistes tout au moins, il est nécessaire de pousser le détail plus loin et d’étudier dans chacune de ces trois rubriques des subdivisions qui puissent obtenir un agrément international. Avec les Docteurs BAGLESSE et HUET, nous avons étudié les sous-grou¬ pes suivants uur sont mis à l'essai en France depuis le ler juillet 1952: B. Valécule (fossette glosso-épiglottique) C. Sillon glosso-pharyngien ou glosso-amygdalien D. Amygdale E. Pilier antérieur F. Pilier postérieur G. Repli palatoglosse H. Paroi postérieure de l'oropharynx K. Partie non précisée. Nota: Pour, respecter la Nomenclature Internationale, une tumeur de la base de la langue doit être classée dans 141 (141. D). 64 MORBIDITE PAR CANCER. 146. TUMEUR MALIGNE DU NASOPHARYNX A, Toit, amygdale pharyngée et fossette de Rosenmuller. B. Face postérieure du voile. Nota: Pour respecter la Nomenclature Intemationale une tumeur de la trompe d'Eustache ou de l'oreille moyenne doit être classée dans 160. L. 147, TUMEUR MALIGNE DE L’HYPOPHARYNX A. Repli pharyngo-épiglottique B. Confuence des replis arv-épiglotique, glosso-épiglotique et pharyngo¬ arvténoidien C. Margelle du larynx, repli ary-épiglottique et région sus-arvténoidienne D. Gouttière pharyngo-laryngée, partie haute su sinus piriforme E. Partie basse du sinus piriforme F. Région rêtro-arvténoidienne G. Région rêtro-cricoidienne (bouche de l'oesophage) H. Face latérale 7. Face postérieure. L'importance d'une localisation anatomique exacte rend nécessaire ltindi¬ cation sur les schêmas ci-joints de chacun des termes employés (voir graphi¬ ques 17 et 18). Nous avons également envisagé l'application des recommandations de 10. M. S. (annexe 3) aux définitions des exténsions cliniques lymphatiques et à distance : Stade 1 - Tumeur limitée à la région anatomique, unilatérale, en surface et mopile. Stade II — Tumeur unilatérale, mais avec infiltration en profondeur, res¬ pectant éventuellement le cartilage et diminuant la mobilité éventuelle, ou tumeur bilatérale, mais en surface. Stade II1- Tumeur débordant sur la région voisine, avec infiltration en profondeur et fixée. Stade IV- Tumeur avant dépassé les limites de l'organe, fixée. 17 VFeX 4 1° Pour chaque stade, une précision complémentaire sur l'aspect de la lé¬ sion classée peut être apportée, en précisant : 1 : infiltrante U: ulcèree B; bourgeonnante isolée ou associée. 2° Pour les organes pairs (amygdale, gouttière, etc...) la bilatéralité. n'entre pas en ligne de compte. 3° L'envanissement du cartilage ne s'entend naturellement que s'il en exis¬ te dans le voisinage. 4° La mobilité ne joue un rôle que s'il s'agit d'un organe mobile. 5° Cette clas gification peut s’appliquer aux tumeurs des sinus de la face, mais dans ce cas : La distinction entre les stades l et I ne peut être précisée que s'il y a in¬ tervention. Le stade IV s'applique à toute forme qui dépasse les limites de l'organe. c'est-à-dire l'ensemble: fosse nasale et sinus intéressé. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 65 Cette classification clinique doit être complêtée par la série des detini- tions concernant l'adénopathie et éventuellement pour les métastases à distance telles qu'elles ont été définies page 19. A défaut de l’uniformité que nous désirerions voir établie dans le classe¬ ment anatomique et clinique des tumeurs malignes du pharynx, nous donnons la répartition suivante pbliee en 1945 (L. 17) (série hospitalière) : On y constate que l'épiglotte et la vallécule sont groupées alors que dans la Nomenclature Internationale (annexe 4) l'épigiotte est rangée sous le n° 161 et la vallécule sous le n° 145. Dans le même document (L. 175, 1945) les résultats éloignés fournis globa¬ lement pour les 384 cas traités, donnent sans distinction des sexes les taux de guérison apparente suivants : Si l'on groupe les documents de I'E. P. C. , correspondant aux rubriques 145- 146- 147 et 148 de la Nomenclature pour les répartir entre les divers stades, on obtient les résuitats suivants pour les malades traités: (voir gra¬ phiques 19 et 20). FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 97 150. TUMEUR MAULGNE DE L'OESOPHAGE Sexe masculin Le tableau VI rassemble les différents documents que nous avons conser¬ vés. La "fréquence réelle" n'est indiquée que pour les U. S. A, et le Danemaric. Si les courbes correspondantes (graphique 21) établies à l'aide de ces nombres ont une forme générale analogue, une différence importante apparait dans les tréquences, celles-ci atteignent respectivement les taux de 41 (U. S. A. ) et de 113 (Danemark) au sommet de la courbe. Tout commentaire sur la signification pathogénique éventuelle de cet écart est pour le moment impossible. Il est cependant intéressant de comparer la forme de ces deux courbes avec les courbes de répartition d’origines diverses du graphique 22 où l’on a reproduit également les courbes américaines et danoises en les rapportant à 100. Les documents du registre hospitalier anglais (L. 140) et ceux de l’E. P. C. (1, 513 cas du sexe masculin) (L. J. ) donnent des tracés qui stinfléchissent fran¬ chement vers 60 ans pour l’E. P. C. , à un age un peu plus avancé pour l'enquête anglaise. Il y à donc encore ici une très nette différence de forme qui mériterait d'être étudiée. Sexe féminin Les séries rapportées dans le tableau K n’autorisent aucune conclusion. Comparaison des deux sexes Le cancer de l'oesophage est plus fréquent chez l’homme que chez la femme ainsi que cela apparait dans le tableau suivant : PRÉCISIONS ANATOMIQUES Le travail le plus important et le plus récent apprtant des précisions sur la fréquence relative de la localisation du cancer aux différents niveaux de l’oesophage est le travail L. 129, 195). Il donne les résultats suivants : MOBBIDITE PAR CANCER 20 La série chinoise (L. 161, 1951) donne les localisations suivantes : Ces deux séries proviennent de documents hospitaliers. RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE Les dossiers de l'E. P.C. doment la répartition suivante : STADES CLINIQUES Chez l’homme, l’E. P. C. aboutit aux résultats suivants : d'autres causes en fonction de l'âge. (1) Pour I(E, P. C.; le calcul est ettectué sur des séries cumulatives, le premier nombre en haut et à gauche indique le nombre de cas avant au moins un an d'’ancienneté à partir du ler jour du traitement. C'est sur ce nombre giobal qu'a été caiculé le taux de guérison apparente a un an. Le nombre situé en bas et à droite indique le nombre de cas sur léquel a été éffectué le calcul du taux de guérison apparente correspondant à la dernière case annuelle remplie. l'année considérée. aucun des malades neufs qui se sont présentés aux consultations des Centres spécialisés. Le graphique 23 de la page suivante établit la courbe de guérison apparen¬ te de ces cas. 2 MORBIDITE PAR CANCER (L. 95, 1950) ; sur 142 cas traités par les radiations seules, aucun n'a at¬ teint la 5ème année. I1 n'existe pas encore de série apres traitement chirurgical isolé qui soit suffisamment importante pour que l'on puisse en faire état. Les taux de guérison apparente des cas de l'E. P.G. chez les malades trai- tés pour le sexe masculin évoluent dans le temps comme l'indique le tableau cr- dessous : Tumeur maligne de l'œsophage SEXE : MASGULN Le nombre situé dans chaque colonne résultat, est établi en éliminant la mortalité due à TAUX DE GUÉRION APPARENTE Pour l'E.P.C., les taux n'ont été calculés que sur les séries dépassant 100 cas pour (3) Le "Global" comprend non seulement les 4 stades, mais les "Divers" afin de n'éliminer DIFFERENCES GÉOGRAPHIQUES ET AUTRES Des hypothèses ont été proposées pour expliquer quelques variations de l'importance du cancer de l'oèsophage dans certaines régions. Bappelons à nouveau qu'on le rencontrerait plus souvent en suède et en relation avec le syndrome de Plummer-Vinson (L. 85, 1937) tvoir chapitre 147). En mndonesie (L. 82, 1951) cette localisation serait plus souvent observée chez les Chinois que chez les Javanais; nous reviendrons sur ce point à propos du cancer de l'estômac. Aux Indes, le cancer de l'oesophage serait assez souvent dépisté dans des populations qui, en principe, ne boivent pas d’alcool (L. 80, 1951). ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 73 151. TUMEUR MALIGNE DE L’ESTOMAC F TCRGUENCE PT FEEFAATCLAAIVIN FAATC40TZ sexe masculin Le tableau X souligne l'importance de la différence des fréquences dans les enquêtes américaines et danoises: différence qui se retrouve pour chaque age et devient considérable à partir de 65 et surtout de 70 ans (graphique 24). Le cancer de l'estomac chez l'homme serait deux fois plus fréquent au DANE¬ MARR, Pour interprêter le sens d'un tel écart, il’ sera nécessaire d'étudier préalablement les conditions d’enregistrement des deux séries. Le graphique 25 montre qu'ainsi que nous l'avons déla signale, la courbe amériçaine n'a qu'une légère tendance à stinfléchir : l'absence de détails entre 75 et 100 ans rend très difficile l'interprétation du phénomène. La courbe da¬ noise s'infléchit légèrement, mais à 80 ans. Par contre, la répartition dans I’E. P. C. ainsi qué dans l'énquête du registre anglais, présente un sommet vers 65 ans. Ces deux derniers documents sont l’'un et l'autre d’origine hospi¬ talière. Il se peut que les malades âgés se rendent moins volontiers à l'hepital en France et en Angleterre et que de ce fait un certain nombre de diagnostics échappent à l'enquête, Il n'en demeure pas moins que la différence du simple au double observée entre U. S. A, et Danemark reste difficile à expliquer. Sexe féminin Le tableau X1 montre que la différence des fréquences observée entre le Danemark et les U. S. A, est encore plus marquée que pour le sexe masculin. Les cancers de l'estomac seraient chez la femme danoise trois fois plus fré¬ quents que chez la femme amériçaine (graphique 26). Notons que l'on re¬ trouve ici aussi l'inflexion netée chez l'homme dans les deux séries hospi¬ talières. Comparaison des deux sexes Quelques documents récents donnent une idée de l'importance relative du cancer de l'estomac chez l'homme et chez la femme. MORBIDITÉ PAR CANCER 76 A l'exception des documents danois, la répartition entre les 2 sexes est à peu près semblable dans les diverses enquêtes. Pour les documents L. 41 (U. S. A, ) nous avons donné d’abord le pourcentage calculé, comme pour les autres références, à partir du nombre absolu de cas, puis, entre parenthèses. la répartition sexe masculin-sexe féminin calculée à partir des taux de fréquen¬ ce. Ce dernier mode de calcul, en réalité le seul valable, tend ici à augmenter le nombre relatif des cas féminins. La répartition nettement différente pour l'enquête danoise constitue un fait nouveau dont il faudra s’efforcer de déterminer le sens. STADES CLINIQUES La distinction des différentes formes de cancer de l'estomac selon les stades d'’extension clinique serait d’un grand intérêt si elle était uniformisée. A l’heure actuelle, les travaux publiés sont très disparates et ne permettent pas de comparaison. En voici deux exemples: Le rapport anglais (L. 140, 1950) divise les cas observes en "précoces" et "'tardifs" et donne la répartition suivante : L'E. P. C. donne la répartition suivante : 77 senble des majades traités : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 77 ÉVOLUTION De nombreuses statistiques ont été publiées sur les résultats éloignes du traitement du cancer de l'estomac. Ces résultats varient beaucoup en fonction du stade auquel le malade est vu et de la nature de l’acte thérapeutique. Le document L. 38, 1951 donne la survie moyenne des cancers de l'estomac non traités. Sur 228 cas la survie moyenne est de 12 mois2; le médian étant 8. 1 mois. Le document (L. 159, 1937) indique que sur 159 cas non traites, 75% ont survécu 8 mois, 50% 13 mois et 25% 17 mois. Le document (L. 140, 1950) donne les résultats observés au bout de 12 mois dans un groupe pour lequel aucune sélection n'a été effectuée. Cette statistique comprend tous les malades qui se sont présentés dans les consultations des di¬ vers hôpitaux intéressés, qu’il y ait eu traitement ou non par la suite. Si cette présentation ne permet pas de juger la valeur d’une thérapeutique particulière. elle permet, par contre, dans une région déterminée, de situer exactement les probabilités de survie pour chaque nouveau cas de cancer de l'estomac reconnu. et donne la mesure de l’efficacité des moyens mis à la disposition des malades. Sur 1, 088 cancers de l'estomac chez l'homme, 8% étaient en état de gué¬ rison apparente au bout de 12 mois. Sur 656 cas féminins, la proportion prafi¬ quement identique était de 7%. Ce même travail sépare les cas précoces des cas tardifs. Bien qu’il soit difficile de définir exactement la limite entre ces deux groupes, il parait inté¬ ressant d’indiquer les résultats obtenus : chez l'homme: 152, cas "précoces"; 39% de guérison apparente après 12 mois 936 cas "tardifs"; 4% de guérison apparente après 12 mois 68 cas "précoces" 39% de guérison apparente après chez la femme : 12 mois 588 cas "tardifs"; 3% de guérison apparente après 12 mois. LIE, P. C. (L. J. ) donne les taux de guérison apparente suivants pour l'en¬ DIFFÉRENCES GÉOGRAPHIQUES ET AUTRES Il semble bien qu'il existe dans le nombre des cancers de l'estomac dépis¬ tes des différences entre les groupes de population. Certains facteurs ont été invoqués pour les expliquer. Les faits que nous alions relater semblent inté¬ ressants et soulignent encore la nécessité d'entreprendre les enquêtes géogra¬ phiques et démographiques qui permettront d’apprécier plus exactement leur importance. En Indonésie (L. 82, 1951). KOUWENAAR, utilisant seulement des statisti¬ ques d'aifopsiès (page 16) mobtre que les Tavanais et les Malais qui ne souf¬ frent presque jamais d'ulcères gastriques sont rarement porteurs de cancer de l'estomac. Darmi les Chinois afndonésie, ulcères et cancers seraient au con traire au niveau de l'estomac aussi fréquents qu’en Europe. MORBIDITE PAR CANCER 79 Il existerait également des différences selon les régions de l'Indonesie. A Bajaka, hautes régions du Nord de Sumatra, vivent des Proto-Malais, de religion chrétienne ou païenne, et se nourrissant d’une façon très différente des javanais musulmans, Parmi eux, comme parmi les Chinois, ulcères et cancers seraient plus fréquemment rencontrés. KOUWENAAR apporte les précisions suivantes : Jusqu’à présent, nous n'avons trouvé aucune cause externe évidente; leg groupes de population dans lesquels j’ai fait mes observations, lés manœuvres agricoles mentionnés ci-dessus, vivent virtuellement dans les mêmes condi¬ tions. Il existe des différences légères, mais peut-être importantes, dans leur façon de s'alimenter, Pour les deux groupes, la nourriture principale est le riz, mais les Chinois se servent de graisse de porc, tandis que les Javanais étant musulmans se servent surtout de graisse végétale (huile de noix de voco). La nourriture animale quotidienne est le poisson, pour les deux groupes, mais les Chinois mangent quelquefois du porc, les Javanais du bœuf. Il est possible que les Chinois mangent plus et surtout plus de graisses. On ne sait pas si la façon de faire la cuisine, par exemple;, la cuisson de la graisse, n'est pas la même dans les deux groupes. Le fait souvent mentionné que les Chinois man¬ gent leur nourriture quand elle est encore très chaude (et je doute que cela soit caractéristique pour un groupe entier de population) semble insuffisant comme explication. Existerait-il un facteur racial ? L'affirmation que les signes pa¬ thologiques varient avec la race est dangereuse, Primitivement, on expliquait couramment ainsi de telles différences, mais dans beaucoup d’observations. on a trouvé par la suite, une cause externe. BONNE. RADSMA, et leurs colla. borateurs de DTAKARTA (Batavia) ont fait des investigations poussées, sur la structure anatomique et le fonctionnement physiologique de l'estomac des dava nais et les Chinois, et ils n'ont pas trouvé de différences importantes. Les seules qutils aient trouvées ont été que, chez les Chinois, la métaplasie à cel¬ lules caiciformes est plus fréquenté et la quantité d'azobidéine du contenu sto- macal plus élevée que chez les, javanais, peut-être à cause d’une plus grande proportion de mucus soluble dans le suc gastrique. S’il existe quelque chose l'acidité du contenu stomacal est légèrement plus élevée chez les javanais que chez les Chinois". Existe-t-il une autre explication à ce phénomène ? Actuellement, l'ulcère peptique est souvent expliqué comme une maladie psychosomatique. L'expe rience commune de la plupart des cliniciens d’Indonésie est que les Javanais ont un tonus et un système nerveux végétatif faibles. L'expérience clinique nous apprend que différentes maladies qu'on pense habituellement liées au syg¬ tême nerveux (hyperthyroidie, colite spastique) sont très rares chez les lava¬ nais, par rapport aux autres groupes, li serait important de mener de nouvel¬ les investigations, en particulier sur le fonctionnement et la pathologie du système nerveux végétatif chez les Javanais et d’étudier plus en détail l'ali¬ mentation et la façon de cuisiner des deux groupes de population et d'étudier aussi la fréquence, des ulcères et du cancer dans divers groupes de l'Asie Orientale, de même groupe ethnique (rare) mais vivant dans des conditions dif¬ férentes (par ex, les musulmans et les non musulmans). GILLMAN (L. 120, 1951) pose la question de savoir si les Chinois nés en Chine et travaillant ultérieurement à Java se comportent différemment, au point de vue alimentaire, des Chinois qui sont nés à Java même, et si, après jeur transplantation ils conservent des modes de nutrition différents, Il se de¬ mande de plus si la nourriture de la mère pendant la grossesse peut avoir une infuence. En réalité il ne semble pas qu'il existe de différence marquée entre les Chinois récemment émigrés et ceux habitant Java depuis plusieurs générations. OBERLINC (L. 120,1951) insiste sur l'interêt que pourrait avoir l'etude des différents modes de cuisson des aliments. Il faudrait en particulier s'atta¬ cher dit-il, à examiner la façon de cuire les graisses. Sont-elles ajoutées aux ali¬ ments avantou apres la préparation ? Quelle est leur température de cuisson ? En Europe des différences semblent exister entre divers pays mais ces constatations font faites à partir des statistiques de décès avec tout ce qu’un Aux États-Unis (L. 139) un travail récent malheureusement basé unique¬ ment sur des autopsies laisse supposer qu'il existe des différences selon les conditions de vie de l’individu. ETUDE ANAUTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE IOCALSATION 720 RNHANOLKAR (L. 120, 1951) signale qu'au Travançore et à Madras, dans la partie sud de l'Inde où l'alimentation est mal équilibrée et fortement épicée. l’ulcère de l’estomac est fréquant tandis que le cancer semble rare. Il s’agit surtout d’ulcères juxtapyioriques. En Egypte on signale relativement peu de cancers de l'estomac comparati¬ vement au nombre des ulcères. En Afrique du Nord Française, il en serait de même. En Afrique du Sud, le cancer de l'’estomac serait plus fréquent parmi les africains habitant les villes que parmi les travailleurs masculins des mines dfor. En somme, en Asie comme en Afrique, certains faits paraissent indiquer des différences dans la fréquence du cancer de l'estomac suivant les popula- tlons mais il reste à les déterminer de façon exacte. Il est probable en parti¬ culier que le parallélisme ulcère et cancer n'a pas de signification précise et qu’il ne constitue pas un élément de comparaison intéressant. tel matériel comporte de matière de discussion. 152. TUMEUR MALIGNE DE L’INTESTIN GRÊLE Y COMPRIS LE DUODÉNUM 153. TUMEUR MALIGNE DU GROS INTESTIN RECTUM EXCEPTE L’absence de concordance dans la subdivision anatomique de cette partie du tube digestif rend les confrontations difficiles. Nous essaierons cependant de regrouper les documents américains, danois et ceux de l’E. P. C. 133. TUMEUR MALIGNE DE L’INTESTIN GRÊLE Y CONPRIS LE DUODENUN Sexe masculin Le tableau XI donne la répartition des taux de fréquence pour chaque tran¬ che d'âge. Les documents danois indiquent une fréquence standard moyenne de 12,6. soulignant la rareté de cette localisation, surtout si on la rapproche du taux du cancer de l'estomac chez l'homme:186,6. La courbe de répartition par age des cas danois (graphique 27) donne seulement la notion que la fréquence au Danemark a tendance à décroitre après 80 ans. sexe féminin Le tableau XIl donne la répartition des taux de fréquence pour chaque tran¬ ene d'âge, la coupe (Graphinue 27) présente une inflexion plus nette toujours à 80 ans. 02 MORBIDITÉ PAR CANCER Un certain nombre de documents portent, pour les deux sexes sur des lo¬ calisations plus précises: 132 A. Tumeur maligne du duodénum Une telle localisation est exceptionnelle, aussi n'existe-t-il pas de séries importantes; nous rapporterons cependant une série de 44 cas provenant de la Mavo Clinic (L. 39, 1946) portant sur 30 hommes et 14 femmes. La répartition anatomique duodénale s'établir comme suit : 1ère partie : 14 2ème partie : 15 3ème partie :. 20 (l'ampoule de vater étant exclue). Les différents aspects histologiques rencontrés sont les suivants : 44 épitheliomas 2 sarçomes (17 et 64 ans) 2 leiomvosarçomes (38 ans et 38 ans) 1 Iymphangioendothéliome (27 ans). 152 B, Tumeur maligne de l’intestin grêle. Presque aussi rare que celle du duodénum la localisation du cancer à l'intestin gréle ne peut faire l'obiet de séries importantes. La Mavo Clinic a publie (L. 124, 1950) une série portant sur 63 cas (37 hom¬ mnes et 26 femmesn ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATON La répartition par age est la suivante : 50-59 : 19 20-29 : 4 60-69 : 12 30-38 : 7 40-49 : 19 2 7079 : La répartition anatomique est la suivante : 37 hommes : 9 uléons, 28 jéijunums 26 femmes : 10 iléons, 16 jéimums. Enfin pour l'ensemble, 17/53 sont en état de guérison apparente après 3 ans, 11/55 après 5 ans, 4/53 après 10 ans. Pour terminer ce paragraphe, nous donnerons un travail récapitulatif de la MavoClinic (L. 97, 1937) soulignant la faible fréquence du cancer de l'intes: tin grêle. s1 l'on considère l'ensemble des cancers de l'intestin, siégeant du cardia au rectum inclus, on observe en 10 ans : 5,305 tumeurs malignes réparties de la façon suivante : 2.513 tumeurs de l'estomac 2767 tumeurs du colon et du rectum 25 tumeurs malignes du gréle (duodénum inclus) — soit 0, 5% de cet ensemble. Parmi les 25 tumeurs de l'intestin grêle, on relevait 8 tumeurs du jéju¬ num, soit 0, 15% de l’ensemble. 153. TUMEUR MALIGNE DU GROS INTESTIN RECTUM EXCEPTÉ 153 ARC, Tumeur maligne du colon ascendant et du colon transverse Sexe masculin Le tableau XI donne des documents isoles provenant du Registre Danois et: de ItE. P. C. La fréquence standard moyenne au Danemari atteint 45.A. La courbe de répartition par âge régulièrement ascendante ne s'infléchit légèrement qu’à partir de 80 ans (graphique 18). Sexe feminin (tableau XII). La fréquence standard moyenne au Danemark est de 48,7. Taux et répartition par âge sont pratiquement superposables dans les do¬ cuments danois. La courbe graphique 28) s’infléchit légèrement après 80 ans. 153 A. Tumeur maligne de l’appendice: Nous ne suivrons pas les auteurs. (L. 158, 1951), qui proposent un chittre basé sur le nombre d’appendicectomies au cours desquelles un carcinoide de MORBIDITE PAR CANCER 84 l'appendice est reconnu, Trop de facteurs accessoires peuvent intervenir : en particulier certains cas ne sont décelés qu'après examen histologique et cet examen est loin d’être toujours pratiqué. Notons cependant les documents suivants d'ACREBMAN (L. 158, 1951) don¬ nant une répartition en fonction des caractères histologiques: 89% carcinoides 8% mucocèles 32. adénocarcinomes : 153 D. Tumeur maligne du colon sigmoïde Ici encore seuls le Registre Danois et l'R. P. G, ont individualisé cette loca¬ lisation. sexe masculin (tableau X11) La fréquence standard moyenne atteint seulement 17.4:nous envisagerons un peu plus loin (153 global) l'importance relative des diverses localisations au niveau du gros intestin, rectum excepté. La courbe de répartition par age (graphique 29) indique une inflexion à par¬ tir de 75 ans. Sexe féminin (tableau XmI). La fréquence standard moyenne est de 10,3 seulement et la courbe, plus aplatie que chez l’homme, présente une inflexion à partir de 70 ans (graphique 19). Deux sexes La comparaison des taux danois de fréquence standard moyenne dans les 2 sexes montre que, au Danemark, le cancer localisé au sigmoïde semble un peu plus fréquent chez l’homme: 17,4 chez l'homme, 10.3 chez la femme, soit un pourcentage de 62% des cas observés dans le sexe masculin. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 85 152-153. TUMEURS MALIGNES DE L’INTESTIN, RECTUM EXCEPTÉ. ENVISAGÉES GLOBALEMENT Le document américain ne comporte pas cette rubrique. Il nous a paru in¬ téressant d’additionner les cas danois et ceux de l’E. P. C., groupés sous les numéros 152 et 153 pour réaliser deux séries comparables. — Sexe masculin (Tableau XH) - Sexe féminin (Tableau 3i). Voici maintenant un tableau indiquant quelques répartitions anatomiques établies sur des documents hospitaliers : Les documents danois conduisent à la répartition suivante MORBIDITÉ PAR CANCER 88 La comparaison de ces deux derniers tableaux avec le document (L. 138). montre des répartitions très dissemblables. Sans doute une série chirurgicale L. 138 semble toujours plus précise, mais en réalité elle encourt le reproche d'une sélection préalable. 134, TUMEUR MALIGNE DU RECTUM FREQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Sexe masculin Le tableau XIV montre, comme pour le cancer de l'estomac, que le cancer du rectum est plus fréquent au Danemark qu'aux U. S. A. La différence est moins marquée. Cependant à 70 ans, le Registre Danois enregistre un nombre de cancers du rectum supérieur de 62% à celui qui est noté aux U. S. A. Ce phénomène s'inscrit nettement dans le graphique 30. Le graphique 31 rapprochant des courbes de forme comparable montre une nouvelle fois que les courbes américaine et danoise ne s'infléchissent pratiquement pas, tandis que les courbes originaires des autres pays et qui sont presque superposables. commencent à s’infléchir très nettement aux alentours de 65 ans ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 89 MORBIDITE PAR CANCER 90 sexe féminin Fréquence et répartition (tableau XV), présentent les mêmes caractères. mais plus atténués. A 70 ans la différence est moins marquée. Le taux globa danois est supérieur de 58% au taux global amériçain. Les courbes de répartition présentent les mêmes diftérences (graphique 32) que celles signalées plus haut. Comparaison des deux sexes Le cancer du rectum est relativement plus fréquent chez l’homme, ainsi que cela ressort du tableau ci-dessous. Les cas de l'E. P. C. font cependant exception, sans que nous puissions encore en donner l'explication. Plutêt que d'envisager la fréquenc relative des cancers de l'ampoule rec¬ tale-canal anal et des cancers de là jonction rectorsigmoidienne, nous voudrions à l’aide de quelques documents, situer la place du cancer du rectum parmi les cancers de l’intestin. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 91 RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE Les cancers du rectum inclus dans l'E. P.G. se repartissent de la façon suivante : STADES CLINIQUES Le manque d'uniformité dans les définitions de l'extension clinique rend toute comparaison difficile, Voici cependant deux séries de documents : STOCES (L. 140, 1950) à réparti les cas en "précoces" et en "tardifs" : — chez l'homme: 282 cas (28%) stade précoce 699 cas (72%) stade tardif —- chez la femme: 184 cas (30%) stade précoce 409 cas (70%) stade tardif. Les documents de l'E. P. C. sont répartis par stades de la manière suis- vante : ÉVOLUTION Avant de donner quelques résultats éloignés pour les cas traités, notons la survie moyenne d'une série de 94 cas non traités, Elle est 14 mois, 3 avec un médian de 8,5 mois (L. 54, 1931). Dans une série beaucoup plus importante (L. 24, 1927) portant sur 1. 315 cas non traites, le pourcentage suivant de survie est : après un an : 57% après 2 ans : 28% : 15% après 3 ans 7% après 4 ans 3 : 4%. après 5 ans. MORBIDITÉ PAR CANCER Dans les documents qui vont suivre, on retrouvera, comme pour le cancer de l'estomac, la différence entre les résultats observés après traitement par des spécialistes et les résultats moyens relevés dans les enquêtes groupant tous les cas d'une région. Dans une série, datant déjà de plus de 20 ans (L. 24, 1927), portant sOn 1.391 cas, les guérisons apparentes évoluent comme suit avec une mortalité opératoire de 16%: 64% un an : 50% 2 ans : 44% 3 ans : 3624 4 ans : Une série récente (L. 18, 1946) portant sur 1. 422 cas traités par la chirur gie, traitement palliatif compris (mortalité opératoire 14%) donne comme gué¬ risons apparentes en fonction du temps : au bout de 1 an : 40% 2 ans: 25% 3 ans: 18% 4 ans, 12% s ans; 11% En regard de ces deux séries, plaçons maintenant deux exemples de résul¬ tats globaux régionaux. Le premier correspond au registre hospitalier anglais (L. 140. 1950) englo¬ bant tous les cas traités ou non : -981 cas chez l'homme, avec au bout de 1 an :23% de guérison apparente. Ces guérisons se répartissent en fonction du stade : précoce : 51% (282) de guérison apparente, tardif" : 12% 1699) de guérison apparente. 593 cas chez la femme, au bout de un an : 28% de guérison apparente. Dans les cas "précoces" :64% (184) de guérison apparente. tardifs" : 12% (409) de guérison apparente. Dans I'E, P. C., les résultats pour les malades traités rapportés dans le tableau de la page 93 sont traduits dans les graphiques 33 et 34. Le nombre situé à droite dans chaque colonne résultat, est établi en éliminant la mortalité due à d'autres causes en fonction de l'âge. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 93 SEXE: MASCULIN Tumeur maligne du rectum TAUX DE GUERISON APPARENTE (1) Pour I'E. P. C. le calcul est effectue sur des séries cumulatives, le premier nombre en haut et à gauche indique le nombre de cas avant au moins un an d'ancienneté à partir du lel jour du traitement. C'est sur ce nombre global qu'a été calculé le taux de guérison apparent à un an. Le nombre situe en bas et à droite indique le nombre de cas sur lequel a été effectue le calcul du taux de guérison apparente correspondant à la dernière case annuelle remplie. (2) Pour I'R. P. C. les taux n'ont ete calculs que sur les séries dépassant 190 cas pour l’année considérée. 92 MORBIDITE PAR CANCER 155, TUNEUR MAUGNE PRINITIVE DU EOIE Cette localisation, exceptionnelle dans les régions tempérées, est souvent reçonnue dans toute la zone tropicale. De nombreux documents permettent d'af- firmer cette très importante différence de fréquence, sans que l'on puisse ce¬ pendant donner des taux réels. Le colloque d’Oxford a de nouveau attiré l'atten¬ tion sur l'importance de la détermination de la répartition exacte du cancer primitif du foie dans le monde. En France, un "Groupe Mobile de Recherche" destiné à enquêter en A. O. F., est en cours d'entrainement et doit entreprendre ses travaux pendant l’année 1953. Notre intention est de faire ici le bilan des connaissances actuelles sur la répartition du cancer primitif du foie dans le monde, en nous limitant aux do¬ cuments entrant dans le cadre de ce travail. .3 Dans la zone tempérée de l’hémisphère Nord, les taux de fréquence de l'enquête américaine (L. 41. 1944) sont de 5 pour 100, 000 chez l’homme et de 7 pour 100,000 chez la femme. Ces taux réunissent malencontreusement foie et voies biliaires. Des réserves doivent être faites au-sujet des autres statistiques qui, pour les mêmes zones géographiques, ne portent que sur les déclarations de décès ou les autopsies (Tableau XV1 et graphique 35). Aux U. S. A., les pourcentages du cancer primitif du toie par rapport aux autres localisationssont de 2, 3% chez, l'homme et 2,7% chez la femme. Au Danemark (L. 28), ils sont de 2% chez l’homme et 3% chez la femme. Dans les autres rgions, les pourcentages oscillent entre 3,2 et 4,3A chez l’lomme, 3,2 à 5% chez la femme. Rassemblant les cas pupliés de cancers du foie chez des Blancs, nous INSTITUT NATIONAL D’HYGIÈNE SECTION DU CANCER ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 92 avons dénombré 1. 128 observations. Malgré le côté très disparate et artificiel d'une telle présentation, nous avons établi dans le tableau A, la répartition par vve et par ge. D'après les mêmes documents, nous avons précisé le côté atteint isolé¬ ment ou d’une façon prédominante, li serait très intéressant de donner réguliè- rement cette précision dans les observations, car il semble qu’il y ait une relation spéciale entre certaines régions du foie et le système vasculaire porte et par suite avec l’absorption digestive. Le tableau R montre une prédomi¬ nance de localisation au côté droit. Très peu de documents donnent la répartition selon l'age. Ime serie importante recueille chez les Noirs par les soins du Corps de Santé Militaire de l’Afrique Occidentale française et de l’Institut National d’Rygiène (thèse de C. de MEDEIROS. L. 34, 1950-L., 98, 1951) donne les résul¬ tats suivan ts : Cancer primitif du foie en Afrique occidentale Française (1940, 1949). Documents provisoires 98 MORBIDITE PAR CANCER On ne peut cependant conclure encore à une précocité d'apparition relative car on ne possède aucun document certain sur la démographie de la population dans laquelle ces cas ont été relevés. Nous savons seulement que le chiffre de la population décroît très rapide¬ ment aux alentours de la quarantaine, ce qui enlève toute signification absolue A cette répartition. DIFFÉRENCES GÉOGRAPHIQUES ET AUTRES Les documents suivants, originaires de différents points de la zone tropi¬ cale, donnent un ordre de grandeur de la localisation hépatique rapportée aux autres sièges de cancer. Ils soulèvent un certain nombre d’hypothèses. Le lec¬ teur trouvera le détail de ces dernières dans les publications les plus récentes : GILLMAN (L. 59, 1951), MEDEIROS (L. 98, 1951). NINARD (L. 115, 1950). En Afrique : la fréquence élevée du cancer primitif du foie était connue de¬ puis longtemps, particulièrement en Afrique du Sud et en Afrique Occidentale Française (A. O. F. ). En A. O. F., le dernier document d'ensemble (L. 34, 1951) rapporte que sur 1.658 cancers chez les Noirs signales par la totalité du Corps Médical de la Fédération, entre 1945 et 1949, on trouve 393 cas de cancers du foie, et parmi ceux dont le sexe était connu : 222 chez l'homme, soit 39% du nombre total des cancers de siège connu diagnostiqués chez l'homme, 42 cas chez la femme, soit 10% du nombre total des cancers de siège connu diagnostiqués chez la femme. Il ne s'agit que de pourcentages (voir page 16) avec toutes les restrictions que cela comporte: il est impossible de connaitre la totalité des cas de cancer survenus en A. O. F. durant la même période. Il faut cependant remarquer que le nombre total des cas signalés a augmenté régulièrement entre 1940 et 1849 (L. 34, 1950) mais que la proportion des cancers du foie par rapport aux antres F317,5 cancers est toujours restée la même. signalons enfin qué le diagnostic de cancer primitif du foie est d'une ma¬ nière générale, solidement établi. La fréquence de l'affection fait que ses si¬ gnes cliniques sont bien connus. Comme il aboutit toujours à la mort du mala¬ de, l'autopsie apporte très fréquemment la confirmation histologique, Il s'agit le plus souvent d'adénocancer (60% d'autopsies dans nos documents). Dans, le Sud de l'Europe, en Grèce. syMEONIDIS (L, 144, 1951) pense que le cancer primitif du foie, tout en n'étant pas aussi fréquent qu'en Afrique, le serait nettement plus que dans le reste de notre continent. Il signale que, sur 3, 828 autopsies réalisées à l'Hopital Evangelismos d'Athènes, on a trouvé 381 cas de cancer dont 41 cancers primitifs du foie. La répartition par sexe estue 2, 921 hommes avec 38 cancers primitifs du foie 907 femmes avec 3 cas. Sur ces A1 cas, 35 étaient des adénocancers, les 6 autres étant des can¬ cers canaliculaires. En Union sud-Afriçaine (L. 59, 1951) GILL.MAN et ses collaborateurs ont étudié ce problème depuis de nombreuses années. La localisation hépatique se¬ rait spécialement rencontrée parmi les travailleurs males des mines d'or. BERMAN estime à 50% de tous les cancers le nombre de cancers du foie chez les Pantous, Parmi les jeunes hommes travaillant dans les mines d’or. ce pourcentage serait de 96%; chez les femmes il serait de 5%; chez les semi¬ bantous : de 15%. fn Moamolaus, le cancer primitif du joie serait trois fois plus fréquent que dans l’Union Sud-Africaine. Ean Ouganda un ordre de fréquence très approximatif est donné par les chiffres provenant de l'Hepital de Kampala (SYMEONIDIS L. 144, 1951) : risantes, malheureusement encore ignorées. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS BOUR CHAQUE LOCALISAHON 60 parmi 4. 405 autopsies : 50 cancers primitifs du foie, soit 47 pour 3. 791 hommes et 3 pour 614 femmes. Le cancer du fole représenterait dans cette région 29% du nombre total de cancers: Au Kénva, le document (L. 33, 1950) indique que chez 227, 000 soldats origi¬ naires du pays, âgés de 18 à 40 ans, on a relevé 36 cancers primitifs du foie. 1 cancer des canaux biliaires et 23 autres cancers. Dans la même région, à la même époque, 50. 000 soldats européens ont présenté 6 cancers, mais aucun du foie. Dans l'Est Africain Portugais, on retrouve encore cette fréquence élevée des cancers du foie. Aux Indes. KHANOLKAR (L. 80, 1951) considère que le cancer primitif du foie est plus fréquent qu’en Angleterre et en Australie. En Indonésie, KOUWENAAR (L., 82, 1951) insiste sur l'importance de cette localisation et donne les chiffres suivants : chez les Javanais - Hommes : 10 cancers du foie sur 1. 000 autopsies Femmes : 3 chez les Chinois - Hommes : 14. Dans un autre document (L. 137, 1921), il est noté au cours des autopsies de malades porteurs de cancers : chez les Chinois : 30% de cancers du foie par rapport à la totalité chezles Javanais; 57%.. ".. des cancers observés. Pour la même région. BONNE (L. 15, 1933) donne le tableau suivant : A Singapour, sur 128 autopsies, de tumeurs malignes, on aurait noté 46 cancers primitifs du foie (L. 15, 1933). Au Japon (L. 15, 1933) le cancer primitif du foie représenterait 7% des tu¬ meurs malignes trouvées à l'autopsie. Le document (L. 5, 1950) donne les chiffres suivants : — sur 2, 668 autopsies de cancer, 209 cancers primitifs du foie, qui se ré¬ partissent ainsi : chez l’homme :1, 788 : 177 cancers du foie (10 %). chez la femme : 880: 32 cancers du foie ( 4%). Aux lles Philippines (L. 15, 1933), sur 129 autopsies de tumeurs malignes. 67 cancers primitifs du foie auraient été trouvés. Aux Aptilles (L. 25, 1951), le cancer du foie serait rare, de même qu'en Guvane, alors que les autres cancers digestifs seraient fréquents. Tels sont les divers documents qui, malgré la variabilité de leurs diver¬ ses sources, prennent une importance en raison des différences qu'ils établis sent par rapport à la fréquence du cancer du foie en Europe. Un fait intéressant parait ne pouvoir être mis en doute : la fréquence élevée du cancer primitif du foie dans des régions du globe où se trouvent réunies certaines conditions favo¬ 100 MORBIDITE PAR CANCER Il semble que, rejetant au second plan le rôle possible de l'alcool et de di¬ verses parasitoses ou infections sur le fonctionnement hépatique, on ortente actuellement les recherches vers l'identification d'un facteur nutritionnel lésant très précocement le foie et dont la cirrhose, si fréquemment rencontrée, en Afrique en particulier. (BOULET L. 130, 1951) serait un autre témoin. Umne donnée nouvelle a été récemment apportée par BERGERET (L. 7,1947). BROCK et AUTRET (L. 119, 1952) qui ont rapproché le cancer du foie du Kya¬ shiorkor : les formes inapparentes de cette dégénérescence aigus du foie sur¬ venant chez les jeunes enfants pouvant laisser une atteinte hépatique définitive et ouvrir la voie à une néoplasie. Ne pouvant reproduire ici toutes les hypothè¬ ses en présence, nous transcrirons simplement le résumé donné par GILMAN à Oxford en 1951 en le complétant par quelques informations nouvelles. GILLMAN envisage trois grandes catégories de facteurs pathogéniques : J. Génétiques H. Climatiques HI. Nutritionnels. 1, n semblerait peu vraisemblable que le cancer du foie en Afrique soit déterminé par des facteurs génétiques spécifiques pour les raisons suivantes : premièrement, la fréquence du cancer hépatocellulaire du foie chez les Noirs américains est faible, ainsi que l'a montré KENNAWAY, en regard de sa fré¬ quence parmi les Africains; deuxièmement, dans deux groupes africains très voisins, l'incidence peut ŝtre très différente, troisièmement, la fréquence du cancer du foie est élevée parmi les Javanais qui ne sont pas actuellement consi¬ dérés comme reliés génétiquement aux indigènes africains; quatrièmement, le cancer primitif du foie peut aussi survenir chez les Kuropéens. H. Facteurs climatiques. Il semble peu probable que le facteur climati¬ que soit une cause importante de cancer hépatdcellulaire. II. L'alimentation peut avoir un rôle dans l'étiologie du cancer hépatique et pancréatique pour les raisons suivantes : "a) une tréquence élevée de troubles hépatiques et pancréatiques peut être produite expérimentalement par des techniques nutritionnelles. "b) le taux de développement du carcinome, produit expérimentalement par deux carcinogènes, peut être retardé ou accéléré en changeant l’alimenta¬ tion. c) on a montre, surtout en Afrique du Sud que la mainutrition est asso¬ ciée à une fréquence élevée de troubles hépatiques, et dans l'Ouganda, à des maladies du pancréas et du foie. "d) la fréquence élevée de troubles hépatiques chez l'indigène sudafricain tend à être associée au cancer du toie. Chez l'indigène de l’Ouganda, la maladie du pancréas ainsi que celle du foie sont fréquentes et il existe une fréquence relativement élevée de cancers du foie et du pancréas. Nous avons trouvé une tréquence très élevée de maladies de foie chez les peuples mal alimentés (GILLMAN et GILLMAN 1950). Seule, une très petite proportion présente des cancers du foie. La question est de savoir si aucune variété particulière de processus morbide n'a de rôle dans la pathogénie du carcinome du foie. Apparemment, tous les types de pathologie hépatique n'ont pas de valeur parce que s'ils en avaient une, le cancer hépatocellulaire serait beaucoup plus fréquent parmi les Européens atteints d’hépatite alcoolique que ce n'est vrai¬ ment le cas actuellement". Pour compléter ces informations, un groupe d'études français comportant la collaboration de la Mission Anthropologique du Musée de l'Homme, de la Section du Cancer de l'Institut National d’Hiygiène et du Service de Santé de la tanice oacge Nhe g ete consricue pour r etude du cancer en A. O. F. Ce grou¬ ÉTUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALSATION 101 pe travaille en rapport étroit avec le Comité de pathologie géographique de la Commission de Recherche de l'Union Internationale contre, le Cancer. La sec¬ tion spéciale de cancérologie (Médecin-Colonel PALES. Dr DENOIX) créée dans le cadre de la mission anthropologique comprend : a) un anatomo-pathologiste spécialisé dans l'étude des lésions hépatiques et entrainé à la pratique des autopsies systématiques. b) un pharmacien biochimiste orienté vers l'étude des problèmes de la nu¬ trition. c) un statisticien démographe, spécialiste de l’A. O. F. d) un diététicien placé sous la direction du médecin spécialiste des pro¬ blèmes de nutrition de la Mission Anthropologique. Le Groupe ainsi constitué disposera du matériel de prospection et d'en¬ quête de la Mission Anthropologique (camion, laboratoire, matériel de prélè¬ vement, de campement, etc...). Un laboratoire équipé en fonction des problè¬ mes spéciaux posés par le climat de la région est à l'état de projet : sa cons¬ truction est prévue dans un délai assez rapide à l'intérieur du bloc "Laboratoire de la Mission Anthropologique. Ce groupe d'étude dont les différents membres terminent leur instruction préliminaire, se mettra au travail dans les derniers mois de l’année 1952. Le but des recherches du groupe étant de situer l'importance du cancer du foie dans la population noire d’Afrique Occidentale Française et de réunir le maximum de faits concernant ses conditions d’apparition, un schéma d’ensem¬ ble a été étapli. Pour permettre les comparaisons, il importe de disposer d’observations du même type, établies soit pour des sujets non porteurs de cancer du foie. soit pour des sujets atteints d'une autre affection ou supposés sains, pour les¬ quels il serait possible de vérifier l'aspect histologique du foie (décédés par accident, par exemple), vivant dans les mêmés lieux et dans les mêmes condi¬ tions extérieures que les sujets reçonnus porteurs d’un cancer du foie. Pour préciser la fréquence du cancer du foie dans la population, il faudra s'efforcer de connaitre les caractères démographiques précis du groupe étudié et de détecter dans ce groupe la totalité des sujets porteurs de cancer du foie apparus au cours d’une période déterminée. Pour satisfaire au mieux à cette dernière condition, le choix des zones d’enquête doit faire l’objet d’attentions particulières. Par ailleurs, les zones sélectionnées doivent présenter entre elles des différences nettes, afin de permettre une confrontation fructueuse des résultats. Pour répondre d'une façon aussi satisfaisante que possible à ces différen¬ tes conditions, le programme de travail est divisé en 3 rubriques : L. DOCUMENTATION A ETABLIR POUR LES MALADES RECONNUS PORTEURS DIUN CANCER PRIMITIE DU FOIE Elle comporte essentiellement une observation clinique anatomo-pathologi¬ que et histochimique portant sur le plus grand nombre possible de cas de can¬ cers primitifs du foie, remontant le plus loin possible dans le temps, et préci¬ sant les conditions de vie et d’alimentation du malade. Les conditions les plus favorables à la réunion d'une telle documentation sont rencontrées dans les centres hospitaliers tels que DAKAR, ST-LOUR, BAMARO, ABIDTAN, MAN, DALARA. L'observation doit comporter 2 parties : A) une première partie pouvant être établie sur place a) histoire du mode de vie du malade b) antécédents, pathologiques e) Iistoire clinique de la maladie MORBIDITE PAR CANCER 102 d) tests de fonctionnement hépatique e) documentation - histologique histocytologique 8 — histochimique. B) une documentation nécessitant la collecte de renseignements à l'exté¬ N1 Les documents à réunir sont les suivants : a) pour les renseignements avant trait aux ascendants et en particulier à la mère : il est très difficile de connaitre exactement le mode d'alimentation de la mère du malade pendant sa grossesse, qui date souvent de 25 ou 30 ans. Ce qui peut être fait par contre, c'est une étude sur les conditions alimentaires des femmes enceintes dans les villages intéressés, en s'efforcant de remonter à l’époque de la naissance du malade. b) pour les renseignements avant trait au malade : dans le village de naissance : les conditions alimentaires des enfants aux différents âges, associées à une enquête sur leur pathologie. dans les lieux éventuels successifs d’habitation et spécialement dans les endroits où il a vécu assez longtemps. I1. DOCUMENTATION A ÉTABLIB POUR LES MALADES OIT INDIVIDLIS NE PRÉSENTANT PAS DE CANCER PRIMITIF DU FOIE Elle comporte une observation du même type que précédemment pour les malades présentant une affection autre qu’un cancer du foie mais habitant le même village que les malades porteurs de cancers primitifs du foie reconnus. En particulier, il serait intéressant de pratiquer chez ces sujets les épreuves du fonctionnement hépatique, r: 7. .: Une docuimentation intéresante résuligra du prelavement systematique de biopsies du foie chez les sujets décédés par dccident. Les pièces seront cen tralisées et examinées à DAKAR. Il sera utile de pratiquer chez ces sujets plusieurs prélèvements en précisant leur emplacement anatomique et le lobe intéressé. En même temps seront indiqués tous les renseignements qui pour¬ ront être recueillis sur le lieu de naissance et les lieux d’habitation successifs du sujet. Une enquête complémentaire cherchera alors à préciser les condi¬ tions alimentaires auxquelles l’individu a été soumis. IIL. ENQUETE RÉGIONALE AYANT POUR BUT DE DETERMINER DANS LA MESURE DU POSSIBLE. LA FRÉQUENCE DU CANCER PRIMITIE DU FOIE DANS LA POPULATION 2) Détermination des zones denquete.: Celles-ci sont choisies de facon a correspondre à des conditions de vie suffisamment diverses pour permettre une comparaison fructueuse. Quatre régions peuvent être retenues : 1) Casamance (Sénégal), en raison de conditions alimentaires plus faciles et assez particulières, de la proximité relative de Dakar, et du fait que l’on peut utiliser les possibilités d’hospitalisation de ziguinchor. 2) zone contrôlée par l'Oftice du Niger (Soudan) qui réalise une sorte de milieu clos dont les conditions démographiques et médicales peuvent être facilement connues, l’hospitalisation pouvant se faire éventuellement à Ségou puis à Ba¬ mako où peuvent être pratiqués les examens de laboratoire complexes. 3) Man (Côte d’Ivoire) : région de forêt. 4) Quahigouva. Quagadougou (Haute-Volta) : région de brousse. Le statisticien du Groupe déterminera, en fonction des conditions locales de chacune de ces 4 régions, l'importance de la population qu'il sera nécessai¬ re d’englober dans l'enquête pour que les renseignements recueillis aient une signification. ETLIDE ANALYTIQUE DES DOCUMENITS POUIR CHIAQUE LOCALISATION 103 b) Dans chacune de ces zones, il semble possible d'obtenir des renseigne¬ ments démographiques relativement précis pour une enquête statistique locale. avec détermination de la répartition par tranche d’Âge et par sexe. Il semble également que la prospection médicale puisse y être assurée de façon précise pendant au moins 2 ans : En dehors des examens médicaux pratiqués aux lieux de rassemblement, il sera nécessaire d'aller vérifier dans les villages les causes d'absentéisme : un malade atteint de cancer du foie est fréquemment obligé, en raison de son affection, de ne plus sortir de sa case. C'est la région de Man qui présentera les grandes difficultés pour la sur. veillance médicale, cependant l'intérêt considérable présenté par une zone de forêt doit inciter à y tenter malgré tout une étude. Il faudra nécessairement hospitaliser les sujets pour lesquels le diagnos¬ tic est hésitant et les sujets porteurs de cancers pour lesquels les divers exa¬ mens biologiques sont possibles ainsi que ceux dont la maladie esttrès avancée. Les zones choisies le permettent. c) Le groupe d’étude devra séjourner à plusieurs reprises dans ces diver¬ ses zones, afin d’y effectuer, en différentes saisons, les enquêtes alimentaires et les prélèvements d’aliments nécessaires. Nous insistons sur l'importance qu’il y a à pratiquer les épreuves du fonc¬ tionnement hépatique dont la valeur est actuellement établie et en particulier à sélectionner celles qui peuvent être réalisées techniquement de façon correcte. malgré les conditions locales de travail souvent difficiles. Les possibilités de la ponction biopsie du foie devront être étudiées. Telles sont les instructions générales qui guideront le travail de recherche en A. O. F. Nous avons également l'intention, en liaison avec l'Office de Re¬ cherche scientifique d’Outre-Mer (O. R. S. O. M. ) d’étendre cette étude au Ca¬ meroun. 157. TUMEUR MALIGNE DU PANCRÉAS FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Sexe masculin. Le tableau XVII donne le détail des documents provenant des enquêtes amé-t¬ ricaine et danoise. Les deux enquêtes donnent des resurtats concordgrres; 157 105 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION courbe de répartition par âge est sensiblement de même allure et s'infiéchit nettement dans les deux cas entre 70 et 75 ans (graphique 36). L'E. P. C, ne contient pas suffisamment de cas pour que nous puissions en faire état. Sexe féminin Le tableau XVII montre que la similitude entre les deux documents, améri¬ cain et danois, persiste pour la femme. Les courbes sont comparables; il y a. semble-t-il, relativement moins de cas enregistrés aux U. S. A. Les deux cour¬ bes s'infléchissent à 70 ans mais moins nettement que chez l’homme. Comparaison des deux sexes Le cancer du pancréas semble relativement plus fréquent chez l'homme que chez la femme; voici quelques documents à ce sujet : PRÉCISIONS ANATOMIQUES La répartition selon le siège de la tumeur au nivéau des différentes parties de l'organe n'est pas uniforme, Voici cependant les principales séries récentes que nous avons relevées : ÉVOLUTION Il n'existe pas de séries récentes suffisamment importantes pour appré¬ cier les résultats éloignés des cas traités. MORBIDITE PAR CANCER 106 A titre documentaire, relevons que la survie moyenne observée dans 73 cas non traités (L. 54, 1931) est de 5,9 mois. DIFFÉRENCES GÉOGRAPHIQUES ET AUTRES GILLMAN (L.,59, 1951) seul a signalé qu'un nombre anormal de cas avait été rapporté dans l'Ouganda (DAVIES 19485 à l'Hpital Malago de Kampala; la pancréatite fibreuse y aurait été également notée fréquemment, ce qui conduit GILLMAN à attirer l’attention sur une similitude possible de la genèse de ces cancers viscéraux. Il semblerait également que le cancer du pancréas soit assez souvent re¬ connu en Finlande 7 (L. 120, 1951). 160. TUMEUR MAUIGNE DU NEZ, DES CAVITÉS NASALES DE LOBEILIE MOYENNE ET DES SINIUIS ACCESSOIDES PRÉCISIONS ANATOMIQUES La Nomenclature Internationale a rassemblé sous cette rubrique un nom¬ bre élevé de localisations diverses, aussi avons-nous pensé utile de la subdivi¬ ser en un certain nombre de groupes à délimitations anatomiques plus précises. La subdivision suivante établie avec la collaboration des docteurs BACLESSE et HUET, est actuellement à l'essai en France : 26. 160. TUMEUR MALIGNE DU NEZ, DES CAVITÉS NASALES. DE L’OREILLE MOYENNE ET. DES. SINUS- ACCESSOIRES.. A. Vestibule narinaire. B. Fosses nasales C. Sinus maxillaire, évoluant dans l'’infrastructure du maxillaire supérieur D. Sinus maxillaire, développé dans la suprastructure du maxillaire supé¬ rieur et évoluant en dehors (vers région malaire) E. Sinus maxillaire, développé dans la région ethmoido-maxillaire (évo¬ luant en dedans). F. Sinus maxillaire, paroi interne G. Sinus maxillaire, cavité (doivent être rangées dans cette rubrique, les. formes en surface). H. Ethmoide T. Sinus sphénoidal K. Sinus frontal L. Trompe d’Eustache et oreille moyenne M. Localisation non spécifiée. (Voir graphique 37). Nous souhaitons que l’O. M. S, soit bient̂t en possession de quelques pro¬ positions du même ordre permettant de faire une synthèse adoptée par tous. Au cours de sa dernière réunion (septembre 1951-Paris), son Sous-Comité d’Experts a jugé qu’il était encore trop tôt pour proposer une liste définitive. Parmi les documents de l'E. P.C. on relève sous la rubrique 160, 326 dos¬ siers se répartissant en : 216 dossiers du sexe masculin et 110 dossiers du sexe féminin. En fonction des caractères histologiques, ils se répartissent de la façon suivante : 5ème année. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISAHION 107 ÉVOLUTION Peu de documents sont suffisamment importants pour permettre de se faire une idée des résultats éloignés. Notons cependant la statistique du Radium Hemmet (L. 125, 1951).. Parmi 443 cas traités, 20% étaient en état de guérison apparente au pout de cina ans. Dans cette série, le Radium Hemmet a isolé les tumeurs du sinus maxil¬ laire, réparties en 2 groupes : - un premier groupe de 217 cas traités par la chirurgie et les radiations. avec 39 % de guérison apparente à la fin de la 5ème année. - un deuxième groupe réunissant les sujets jugés inopérables traités par les radiations seules soit 278 cas avec 8% de guérison apparente à la fin de l I6L. TUMEUR MALIGNE DU LARYNX FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Très peu de documents récents sont utilisables dans le cadre que nous nous sommes fixé. Le tableau XVII rapporte ceux qui ont trait au sexe mascu¬ ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENIS POUR CHAQUE LOCALISATION 109 lin. Le cancer du larynx y apparait relativêment rare, les courbes (graphique 38) montrent une distribution en cloche très nette, l’inflexion se faisant vers 60 ans pour l'E. P. C. (âge de début apparent), un peu plus tardivement pour es qu es enquêtes. COMPARAISON SELON LE SEXE Le cancer du larynx dans son ensemble est beaucoup plus souvent rençon¬ tré chez l’homme, ainsi qu’en témoignent les nombres ci-dessous : PRÉCISIONS ANATOMIQUES Les remarques sur la nécessité de précisions anatomiques complémentai¬ res, faites à propos de la rubrique 160 se retrouvent ici. Pour le larynx, nous mettons à l'étude la subdivision anatomique suivante (établie avec la collabora¬ tion des docteurs BACLESSE et HUET) : 110 MORBIDITE PAR CANCER 161. TUMEUR MALIGNE DU LARYNX A. Corde vocale, segment antérieur ou membraneux B. Corde voçale, segment arvténoidien ou cartilagineux C. Commissure glottique antérieure D. Epiglotte, face postérieure E. Bande ventriculaire, segments antérieur et moyen F. Bande ventriculaire postérieure, segment préarvténoidien G. Versant interne du pilier arv-épiglottique H. Cavité ventriculaire T. Sous-gtotte antérieure et latérale K. Sous-glotte postérieure. Elle est précisée par les graphiques 39 et 40. RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE Les documents de l'E. P. C. donnent la répartition suivante : les nombres suivants : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 111 EVOLUTION Les documents rapportés ont trait uniquement au sexe masculin. Le Registre Hospitalier Anglais englobant les cas traités ou non, permet de se faire une idée d’ensemble de l’avenir des malades atteints de cancer du larynx. Sur 292 cas, on note 32% de malades en état de guérison apparente à la fin des 12 premiers mois. Ces cas sont subdivisés en : 116 "précoces" avec 56% de guérison apparente après 12 mois 176 "tardifs", avec 16% de guérison apparente après 12 mois. Une statistique allemande récente (L. 118, 1943), provenant d'un service spécialisé, portant sur 203 cas sans précision de stade et tous traités, donne 62% de guérison apparente au bout de 3 ans et 58% au bout de 5 ans. L'E. P. C. utilisant la répartition par stades, établie par l’Institut National d’Hygiène en conformité avec les recommandations de l’O. M. S. (1952) donne L'évolution des taux de guérison apparente, en fonction du temps écoulé depuis le début du traitement, est rapportée sur le tableau ci-dessous, ainsi que sur le graphique 41. due à d’autres causes en fonction de l’âge. 112 MORBIDTE PAR CANCER Tumeur maligne du larynx SEXE : MASCULIN Le nombre situé à droite dans chaque colonne résultat, est établi en éliminant la mortalité TAUX DE GUÉRISON APPARENTE (1) Pour l'E. P. C., le calcul est effectué sur des séries cumulatives, le premier nombre en haut et à gauche indique le nombre de cas avant au moins un an d'ancienneté à partir du ler jour du traitement. C’est sur ce nombre global qu’'a été calculé le taux de guérison apparente à un an. Le nombre situé en bas et à droite indique le nombre de cas sur lequel a été effectué le calcul du taux de guérison apparente correspondant à la dernière case annuelle remplie. (2) Pour l'E. P. C., les taux n'ont été calculés que sur les séries dépassant 100 cas pour l’annéé considérée. (hlrntonl topausorulomondleu, oagsitmons , ptirs datdin aucun des malades neufs qui se sont présentés aux consultations des Centres spécialisés DIFFÉRENCES GÉOGRADHIQUES ET AUTRES Un nombre particulièrement élevé de cancers du larynx a été signalé dans quelques pays, mais il ne s’agit encore que d’impressions ne reposant pas sur des documents probants. En Norvège, cette localisation a été signalée chez la femme, en rapport avec le syndrome de Plummer-Vinson (voir n° 144). En Afrique du Nord (L. 109, 1951), et semble-t-il aux Indes, cette localisa¬ tion serait plus souvent rencontrée qu’ailleurs. 162, TUMEUR MALIGNE DE LA TRACHEE ET TUMEUR MALIGNIE DES BRONCHES ET DU POUMON SPÉCIFIEES COMME PRIMITIVES Il s'agit esseptiellement dans cette rubrique du cancer bronchopulmonaire. carcez qu DUuITOn". Depuis quelques années, de vophsdhtstolts, iones tmontuo de es tronence, phais rer ne ÉTUDE ANALYTIQUE DES. DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 113 permet d’affirmer ce fait, car, à l'exception des U. S. A, et du Danemark, la "fréquence réelle" n’est connue dans aucun pays. Les documents utilisés ont toujours été les statistiques de décès; même si le taux de mortalité est, pour cette localisation, très voisin du taux de morbidité, encore faudrait-il être cer¬ tain que les certificats de décès dénombrent bien la totalité des cas de cancer du poumon. Ce n’est certainement pas le cas, et l’augmentation apparente des cancers bronchopulmonaires est certainement due pour une grande part à la rapide et récente amélioration des procédés de diagnostic plus précoce. Un Colloque International consacré aux cancers bronchopulmonaires s'est tenu à Louvain sous les auspices du C. O. J. M. S. du 20 au 24 juillet 1952. On 211V FREQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Sexe masculin Les enquêtes américaine et danoise aboutissent à des fréquences très sem¬ blables (tableau XIX) et les courbes correspondantes, dans les 2 enquêtes sont pratiquement identiques (graphique 42). La courbe danoise a cependant tendan¬ ce à monter plus rapidement pour aboutir à un maximum de fréquence dans la tranche d’âge 55-59 ans. La décroissance est ensuite plus rapide avec un acci¬ dent diu vraisemblablement au petit nombre de cas inclus. La courbe des U. S. A. plus régulière présente son maximum entre 60 et 75 ans. La comparaison avec les documents hospitaliers, en rapportant les nom¬ bres à 100, montre des courbes très voisines (graphique 43); le maximum de chaque courbe se situe comme suit : 55-59 L.28 Danemark L.1 E. P. C. 55-59 L.142 U. K. 60 EAI U. S.A. 60-60 Pour permettre une comparaison, nous donnons la courbe de répartition des décès par cancers bronchopulmonaires en France (graphique 44); sa forme INSTITUT NATLONAL D’HYGIÈNE 162 SECTION DU CANCER ETUDE ANALYTIQUE DÉS DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 115 est entièrement comparable à celle de l'enquête morbidité de l'E. D. C Le maximum est déplacé vers les âges avancés mais cela s’explique puisqu’il s’agit ici de l’âge au décès. Sexe féminin Le tableau Xx donne les éléments statistiques que nous avons retenus. mais le petit nombre des cas interdit tout commentaire. Au Danemark, le cancer du poumon serait relativement plus fréquent chez la femme que partout ailleurs. SECTION DU CANCER Soit une fréquence légèrement plus élevée du côté droit. ments intéressants : 117 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION Comparaison selon le sexe Le cancer bronchopulmonaire est nettement plus fréquent chez l’homme. voict quelques nombres donnant un ordre de grandeur : Dans l’enquête américaine, nombres absolus et taux se répartissent prati¬ quement de la-même manière- dans-les 2, sexes. -la fréquence apparaissant ce¬ pendant un peu plus élevée chez la femme... . :7.c. : PRÉCISIONS ANATOMIQUES Pour le côté où siège le cancer, on relève les notions suivantes : Pour le siège anatomique précis, quelques séries donnent des renseige¬ 118 MORBIDITE PAR CANCER La série (L. 55, 1949) ne précisant pas le côté, donne les chiffres suivants : RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE Il y a peu de documents. Une courte série du New Haven Hospital (L. 91, 1948) donne : La série (L. 69, 1951) portant sur 261 cas donne : Les cas groupés dans l’E. P. C. se répartissent en : comme suit : TUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE IOCALSATON 119 L'âge moyen des malades porteurs d'épithéliomas épidermiques est légè¬ rement inférieur à celui des malades porteurs d’épithéliomas cylindriques. mais le trop petit nombre de cas ne nous permet pas del’affirmer encore d’une facon certaine. Signalons enfin du'EVARTS G. (L.50, 1951) considère que "l'augmentation actuelle des cancers bronchopulmonaires porte surtout sur les formes malpi¬ ghlennes ou indifférenciées tandis qu’aucune modification n’aurait été relevée pourles adénocarcinomes etles cancers à petites cellules ou à cellules rondes. Il envisage la possibilité d’une différence d’étiologie entre ces deux groupes, le seçond paraissant dériver d’un "bourgeon bronchique embrvonnaire latent. STADES CLINIQUES Une définition uniforme des divers stades d'extension serait très souhaita¬ ble afin de permettre, dans l'avenir, une comparaison plus facile des docu¬ ments. Une statistique recueillie dans les hopitaux de Liverpool, sans précision de sexe, utilise le classement suivant qui se rapproche du cadre général pro¬ posé par l’O. M. S. (annexe 3) : Stade 1 : léson limitée, sans atélectasie, Bon état genéral Stade H : lesion limitée, mais visible onu at́lectasie d'un lobe. Bon état général Stade II: atélectasie de tout un lobe Stade IV: lésions étendues. La répartition est alors la suivante : Les documents de l’E. P. C. avant trait au sexe masculin se répartissont ÉVOLUTION Les documents se référant aux résultats éloignés sont peu nombreux. La statistique du Centre de Manchester (L. 95, 1950) portant sur 254 cas traités, donne 3% de malades en état de guérison apparente au bout de 5 années. La série globale hospitallère anglaise (maladies traitées ou non) (L. 140. 1950) portant sur 1. 765 cas donne 45 cas, soit 3%, de guérison apparente à la Tumeur maligne broncho-pulmonaire... ... SEXE : MASCULIN Le nombre situé à droite dans chaque colonne résultat, est établi en éliminant la mortalité () pour l'E P C le cnloul cst etctu qus des cdrtes cumuhstes, le otcotee on en haut et à gauche indique le nombre de cas avant au moins un an d'ancienneté à partir du fer jour du traitement. C'est sur ce nombre global qu'a été calculé le taux de guérison apparente à un an. Le nombre situé en bas et à droite indique le nombre de cas sur lequel a été effectué le calcul du taux de guérison apparente correspondant à la dernière case annuelle remplie. 62) Pour l’E. P. C., les taunx n'ont ete calcules que sui les serles dnssant 10b cas pour l’année consideree. aucun des malades neufs qui se sont présentés aux consultations des Centres spécialisés. 120 MORBIDITE PAR CANCES fin de la première année. Lorsque ces cas sont subdivisés en "précoces" 70. et "tardifs" 1. 595, on relève au bout de 12 mois : 28 survies dans le premier groupe et 17 dans le second. Les résultats obtenus chez l'homme dans l'E. P. C., permettant de suivre l'évolution du taux de guérison apparente à partir, du ler jour du traitement. sont donnes dans le tableau-cirdessous et-rapportés sur le graphique 45. due à d'autres causes en fonction de l'âge. TAUX DE GUÉRISON APPARENTE ht'intilde spoutroputqatoadleas aonqutithns de, oatrs, ate ments dans les diverses enquêtes. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CLAQUE LOCALISATION 121 DIFFÉRENCES GÉOGRAPHIQUES ET AUTRES Nous n'avons pas l'intention de reprendre ici les travaux récents bien con¬ nus, sur les étiologies possibles du cancer bronchopuimonaire; nous nous bor¬ nerons à faire une rapide révision de l'importance relative de cette localisation dans différentes parties du globe. En Europe, notons qu'en Islande, le cancer bronchopulmonaire aurait êté inconnu jusqu'à ces dernières années. Comme les documents anciens font dé¬ faut, on ne saurait affirmer que cette notion repose sur des bases solides. Dans d'autres pays, divers auteurs ont successivement étudié ce problème en ne se basant malheureusement que sur les déclarations de causes de décès (L. 40, 1951). CLEMMESEN, au Danemark constate que si le nombre des cas semble avoir triplé entre 1936 et 1945, ceci peut être expliqué en grande partie par l’augmentation des facilités médicales. KENNEVAY, STOCR. DOLL, en Angleterre, se sont surtout intéressés au rôle possible du tabac ou des poussières. Les travaux incriminant en parti¬ culier l’action de la fumée des cigarettes sont réellement impressionnants. Eh France, HUGUENIN et FAUVET semblent avoir observé un plus grand nombre de cancers bronchopulimonaires chez les ouvriers tourneurs qui vivent dans un brouillard d’huiles de machine. En Turquie, le cancer bronchopulmonaire serait rare. Kn Asie, ce cancer serait plus souvent reconnu chez les Chinois que chez les Tavanais (L. 20, 1951). Il serait rare en Corée. Ce sont là des notions très imprécises et l'on ne doit pas oublier qu'en France il y à 30 ans le cancer, du poumon semblait exceptionel, uniquement parce que le diagnostic en était, par ignorance, rarement posé. 170. TUMEUR MALIGNE DU SEIN pans cette rubrique, à l'exception du tableau suivant, qui donne une idée de la fréquence comparéé du cancer du sein chez l'homme êt chez la femme, il ne sera question que du cancer du sein chez la femme. FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Le tableau XX1 groupe les séries les plus importantes. Pour les documents indiquant une fréquence réelle, les taux du Danemark et ceux des U. S. A, présentent une grande similitude. La forme des courbes (graphique 46) diffère cependant à partir des âges avancés : la courbe améri¬ caine ébauche une inflexion à 70 ans et redescend lentement et progressivement. alors que la courbe danoise accuse un second palier. Ce phénomène a déjà été noté pour d'autres localisations. Avant d'interpréter cette divergence, il est nécessaire de se rappeler les, conditions différentes de la collecte des docu¬ 124 MORBIDITE PAR CANCER On constate, d'autre part, sur les graphiques 47 et 48 où sont groupés. ramenées à 100, les principales séries, que les deux séries américaines don¬ nent des courbés de formes très voisines de celles des 4 autres séries d’ori¬ gine différente et que seule la courbe danoise s’individualise. Sur toutes les courbes de répartition en fonction de l'âge de début on re¬ marque l'existence constante d’un plateau vers la cinquantaine, que, nous avions signalé dès 1946. Nous avons alors cherché en une étude plus détaillée à la¬ quelle ont collaboré M. P SCHUTZENBERGER et G. VIOLLET à en préciser la si¬ gnification. Notre travail a porté sur une, première série de 5. 187 cas (graphi¬ que 49). La courbe obtenue comparable à celle de l’E. P. C. tgraphique 47) ne correspond pas à la répartition des nombres bruts, elle a été obtenue après correction tenant compte du nombre de femmes vivantes en 1946, et pour cha¬ ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALSATION 125 126 MORRIDITE PAR CANCER que tranche d’'âge de 5 ans (voir tableau XXII). L'âge de début apparent a été obtenu grâce à un interrogatoire soigneux des malades. Il est malheureusement sujet à caution, laissant peser une incertitude sur la valeur des faits que nous allons maintenant présenter. Les observations étudiées ont été classées en tenant compte de deux or¬ dres de caractères : 1° stade d'extension de la tumeur au moment où a été posé le diagnostic. La "Classification des Tumeurs" de l’Institut National d'Hygiène, appli¬ quée par tous les Centres Anticancéreux de France utilise les quatre défini¬ tions de l'O. M. S. Dans cette étude, nous nous sommes limité d'abord à com¬ parer entre eux les stades I et Il d'une part, puis à confronter les stades II avec l'ensemble des cas rangés dans les stades I et IV. Ce groupement, et la suppression du stade V, nous ont été imposés par le trop petit nombre de Ca entrant dans ces dernières rubriques. 95,33 16, 24 3 (l’unité de temps employée dans ce calcul est de 5 ans). Le rapport des carrés moyens étant de 16, 24 pour 3 et 1. 607 degrés de li¬ borté, il est permis d'affirmer qu'il existe réellèment un age moyen corres¬ ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 127 Dans le stade I entrent les formes du cancer du sein de petite taille et n'adhérant ni à la peau ni aux plans profonds. Dans le stade Il entrent, soit les formes n'adhérant pas à la peau, mais de grande taille, soit les formes adhérant à la peau, mais n’adhérant pas au plan profond. pans les stades II et Iy entrent toutes les autres formes. Ces définitions purement cliniques ne font pas mention de l'existence et de l’étendue des adénopathies définies à part comme il suit : a) absence de ganglions perceptibles cliniquement, ou bien présence de gap¬ glions reçonnus non envahis après curage régional large et examen histologique b) ganglions enlevés par curage régional large, avec envahissement histologi¬ quement vérifié de tout ou partie d’entre eux (en précisant si possible, par un pourcentage, le nombre de ganglions trouvés envahis par rapport au nombre total des ganglions examinés) c) ganglions dont l’envahissement cancéreux est cliniquement vraisemblable. qu’il y ait ou non confirmation histologique par biopsie simple de l’un d’eux. d) ganglions sur la nature desquels on ne peut se prononcer. Cette classifica¬ tion difère légèrement de celle que nous proposons plus haut. C’est celle que nous avons utilisée en premier lieu, en particulier pour l'étude annoncée précédemment. 2° Temps écoulé entre la date du premier symptôme signalé par la malade e Domen-u cete-ci vlent consultex, c esta-dire le moment ou le stade est déterminé. Sur la base de ces caractères, nous avons procédé à une étude statistique minutieuse des séries obtenues. Nous n'avons utilisé que 1611 dossiers corrès pondant seulement aux malades vues pour la première fois par le Centre Anti¬ cancéreux qui nous a transmis le dossier. Nous avons alors obtenu la répartition suivante : Les distributions correspondant approximativement à une courbe de Gauss on peut appliquer les techniques classiques d’analyse de variance pour voir si ces différences ne résultent pas d'une, simple fluctuation imputable au hasard : 286 Inter classes MORBIDITE PAR CANCER 128 pondant à chacun des types I. I. II et IV. D’autre part, nous disposons pour chacun des groupes L. I. IHI. IV, d’une évaluation du temps écoulé entre la lère manifestation notée par la malade et son premier examen médical. Ce temps moyen est donné dans le tableau suivant : Notre travail nous amène donc à conclure que, pour les types I et II, la différence de durée moyenne du temps écoulé entre les premiers symptômes et l'examen médical est de 0, 48 ans 4 0, 12 (soit environ 8 mois), et que la diffé rence d’âge moyen des malades est de 3, 96 2 0, 181 (soit environ 4 ans). Si l’on considère comme valables, en première approximation, les chiffres qui ont servi de base au calcul de l'intervalle de temps entre le premier symp tome et l’examen médical, il n’est pas possible d’attribuer la différence d’âge moyen observée entre les malades des types 1 et II, au simple fait que certai¬ nes malades auraient consulté le médecin plus tardivement. Si l’on compare maintenant les types I et IV groupés, au type II : accroissement du temps écoulé entre le premier symptôme et l'examen médical : 0, 82 : 0, 12 (soit environ 6 mois). accroissement de l'âge moyen des malades : « 2, 25 ans : 0, 13 (soit envi¬ ron 27 mois). Pour cet ensemble de malades, il semble donc moins certain que la diffe rence d'âge moyen puisse être attribuée au fait que le premier examen médical a été pratiqué plus tardivement au cours d’un même processus évolutif. Ces faits étant précisés, nous nous sommes posé deux questions : a) Les cas définis par le stade I correspondraient-ils, comme cela a été suggéré, à une gravité particulière de l'affection cancéreuse 2 Tout en restant limités apparemment au niveau du sein, ces cancers se propageraient-ils rapi¬ dement par voie Iymphatique ou sanguine et se produiraient-ils généralement chez des femmes jeunes 7 b) L'envahissement ou non du système lymphatique joue-t-il un rôle dans la forme spéciale de la courbe de distribution 2 En réponse à la première question, voici les résultats obtenus deux ans après le début du traitement pour les types 1 et Il relevés dans l’Enquête Per manente : Stade 1 : 205 cas : survie le 24° mois : 141 70 % Stade H: 631 cas : survie le 24° mois : 335 - 53 %. Nous sommes en droit de répondre "non" à la première question et d'ajou¬ ter que les résultats thérapeutiques observés viennent soutenir la valeur de la classification clinique utilisée. Pour l'étude de la deuxième question, nous avons regroupé les cas sans tenir compte du stade clinique (voir tableau XXIID). Le graphique (graphique 50). construit à partir de ces données, montre que la forme est analogue à celle du graphique (49). Le plateau est surtout marqué pour a et b, il n'existe pas pour 129 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 130 MORBIDIE PAR CANCER c (voir plus haut page 128 les définitions de a. b et c). Les cas appartenant au groupe c atténuent l’accident de la courbe de répartition. D'autre part, une étude de l’âge moyen des cas rangés sous les définitions a. b, et c, n’a montré aucune différence significative entre ces âges comme l'aspect des courbes pou¬ vait le faire prévoir. Il n’en reste pas moins que l’inégalité de répartition des formès à et b d’une part, et des formes c, d’autre part, mériterait une étude détaillée de leurs causes possibles. Cette étude sera entreprise dès que nous aurons rassemblé un nombre suffisant de cas. En résumé, il semble que le plateau présenté au voisinage de la cinquan¬ taine par la courbe de répartition des cas de cancer du sein en fonction de l'âge est du au groupement de formes distinctes. Il est possible que les cas rangés dans le stade l et ceux rangés dans le stade II ne soient pas de même nature. Ce que nous avons appelé cancer du sein type l correspondrait dans cette hypo¬ thèse à untype particulier de cancer du sein et non à une forme de début devant évoluer ensuite vers les types I. II, etc... Les cas rangés dans les types II. II et IV, seraient par contre les formes évolutives d'un même type de cancer du sein, distinct de ceux rangés dans le type L. Cette hypothèse demandera à être soigneusement étudiée et il conviendra sans doute de faire des rapproche¬ ments avec le fonctionnement hormonal. PRÉCISIONS ANATOMIQUES Il peut être intéressant de chercher à subdiviser les cas de cancers du sein selon le siège exact de la tumeur dans la glande. Certains documents pu: bliés donnent quelques renseignements sur ce point : 1) Côté atteint : on constate une légère prédominance en faveur du côté cucib (L. 27, 1947) : sur 4, 139 cas : 2, 177 à gauche pour 1, 908 àdroite (L. 39, 1948) : sur 1. 389 cas: 747 à gauche pour 642 à droite. De même. TANET. LANE CLAYPON. (L. 83, 1924) indique une plus grande fréquence des traumatismes sur le sein gauche. 2) Répartition suivant les quadrants : Les répartitions suivantes ont été rapportées : DARGENT (L. 39, 1948), utilisant une classification différente, plus habi¬ tuelle, rapporte pour 1. 589 cas : Le document (L. 6, 1950) indique : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 131 La Nomenclature Internationale ne prévoit pas de subdivision pour le n170. (cancer duisein). Il nous semble que, en vue de préciser les résultats théra¬ peutiques, obtenus pour des séries importantes, les précisions suivantes pour¬ raient être avantageusement utilisées. A. Clande mammaire proprement dite B. Prolongement axillaire C. Sillon sous-mammaire D. mhametor cr cnaux galactophores. (I serait même peut être préférable d’isoler comnetement "D° et de l’ap¬ peler, par exemple, 169-: nombre de la Nomenclature, libre actuellement). Cette classification est actuellement utilisée en France. RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE Peu de, travaux donnent une répartition selon la nature histologique de la tumeur. Voici les principaux (documents hospitaliers) : Les documents de l'E. P. C. se répartissent comme suit : STADES CLINIQUES Un grand nombre de classifications ont été proposées pour les tumeurs du sein. Leur multiplication rend les comparaisons difficiles. Les tumeurs du sein sont pourtant une des localisations pour lesquelles le besoin d'uniformité se fait le plus sentir. Avant d'énoncer les termes de la classification actuelle ment à l'essai en France, nous allons citer quelques-unes des classifications utiliséos : HARNETT (L. 63, 1948) dans un travail portant sur 2, 529 cas utilise le classement suivant : Stade 1 : Tumeur limitée au sein, pas d'atteinte des ganglions lymphati¬ ques axillaires ni infiltration de la peau ou des muscles qui correspond à 517 cas, soit 24%... 132 MORIDTE PAR CANCER Stade I : Tumeur limitée au sein, ganglions lymphatiques axillaires at¬ teints, mais aucune infiltration de la peau ou des muscles. 400 cas, soit 19 %. Stade HI: a) Tumeur infiltrant la peau ou les muscles ou les deux, mais pas d'atteinte des ganglions axillaires. 233 cas, soit 11 %. Stade I1 : b) comme dans IIl a) mais ganglions axillaires atteints : 533 cas, soit 25 %. Stade IV : Métastases taintaines y compris les ganglions sous-claviculaires 352 cas, soit 17%. Non classés : 94 cas, soit 5 %. La classification (L. 157, 1951) donne les indications suivantes : Stade 1 : moins de 5 cm de diamêtre mobile sur les plans profonds fixé à la peau sur moins de la 1/2 surface ni adénopathie ni métastase. stade I: adherant au muscle adhérant à la peau sur la surface ganglions mobiles. Les répartitions observées entre ces deux stades ont été : Le registre hospitalier anglais (L. 140, 1950) répartit ses cas en : précoces" : 1. 896 soit 44%. tardits" : 2, 089, soit 56 %. La classification que nous utilisons en France a été établie selon les principes que nous avons exposés plus haut; ils s’'accordent avec les recom¬ mandations de l’O. M. S. Il nous a paru particulièrement important de ne pas confondre l'extension locale et l'’adénopathie. Dans la classification de HARNETT, une incertitude s’'introduit du fait qu'il est impossible cliniquement de déterminer si une adénopathie est réellement cancéreuse. D'ailleurs lors¬ que cet auteur apporte cette précision ultérieurement, on constate une discor¬ dance entre les conclusions cliniques et le résultat de l'examen histologique. Les 4 stades d'extension utilisés en France sont les suivants : Stade 1 : Tumeur de petite taille relative, strictement timitée à la glande mammaire, n'adhérant ni à la peau, ni au grand pectoral. Stade Il : Tumeur adhérant à la peau et n'adhérant pas au grand pectoral ou tumeur de taille relativement importante, mais n'adhérant pas à la peau. Stade II : Tumeur adhérant à la peau et dont la mobilité apparente est di¬ minuée par la contraction du grand pectoral. Stade IV : Tumeur fixée sur le gril costal ou encore mobile, mais envahis¬ sement cutané important, ulcérée ou non, par continuité ou par infiltration Iymphangitique ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 133 qu'il faut compléter par les constatations concernant l’adénopathie et les mé¬ tastases à distance détaillées plus haut. Dans le cas du sein, le n2 des métas¬ tases à distance correspond aux métastases médiastinales. Les documents de l’E. P. C., observant cette classification se répartissent comme suit : Ces nombres diffèrent de ceux donnés plus haut (page 127) car ils corres¬ pondent à la dernière exploitation mécanographiqe de 1 Enuuete de: 1909). ÉVOLUTION Avant d'envisager les résultats thérapeutiques, voici quelques renseigne¬ ments sur l'avenir des tumeurs du sein non traitées : Dans (L. 159, 1936), sur 100 cas non traités, 75 sont vivants 12 mois plus tard, 50 au bout de deux ans et demie, 25 au bout de la quatrième année. Dans la série (L.54, 1931), 64 cas ont une survie moyenne de 39,3 mois. -DALAND, cIte- in. L. 154, 1951, donne une, survie moyenne de 49,5 mois. soit 3 ans et 4 mois, 40% des survies atteignant 3 ans, et 22% 5 ans. GREENWOOD (1923, cité in L. 154, 1951) donne 38, 3 mois comme survie moyenne et, étudiant l’avenir de 651 cas, distingue la durée : — selon que l'on parte du début apparent ou — selon que l'on retranche avant tout calcul, pour les malades non traités, le temps qui s’est écoulé entre le début apparent et la date de l’intervention (afin de pouvoir comparer avec les résultats thérapeutiques). Nous avons placé ces résultats en tête du tableau indiquant une série de résultats éloignés (voir tableau XXIV). Sur le tableau XIY ont été inscrits les résultats de l’E. P. C., puis ceux établis d’après le Registre Hospitalier Anglais L. 140 qui donne l'espérance moyenne de survie des malades atteintes de cancer du sein, qu'elles aient été traitées ou non. Viennent ensuite quelques séries établies par des services spécialisés, chirurgie, radiothérapie. Les résultats de ces deux catégories (enquête globale et série de spécialistes) ne sont pas comparables. Pour les malades traitées par des spécialistes, les chances de guérison apparente sem¬ blent meilleures. Nous avons indiqué les résultats de l'E. P. C., malades traités, sur le gra¬ phique 51. Il permet de suivre l’évolution de ces résultats dans le temps. Un travail récent de WALLACE PARK et LEES T. (L. 154, 1951) étudiant les chances de survie, avec ou sans traitement, présente un intérêt considérable et montre que les résultats doivent être encore améliorés. DIFFÉRENCES GÉOGRADHIQUES ET AUTRES Quelques études rapprochant les chiffres obtenus pour le cancer du sein de ceux concernant le cancer de l'utérus et faisant intervenir l’activité génitale, ont déjà été mbliées. Nous avons procédé à une comparaison des fréquences de ces deux localisations en face des critères, témoins de l’activité génitale de 137 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION la femme. L'opposition des fréquences observées est telle que nous avons pré¬ féré présenter les documents sans séparer les deux localisations; on les trou¬ vera dans la rubrique consacrée au cancer de l’utérus, page 148. Certaines différences de fréquence ont été signalées dans des régions dé¬ terminées. En Afrique, les documents que nous avons réunis (L. 34, 1950), semblent révéler une proportion un peu plus élevée de cancers du sein chez le femme Noire que chez la femme Blanche : ils représenteraient environ le quart des cancers vus chez elle. Ce chiffre est provisoire, mais il est étavé par le fait qu’aux U. S. A, on relève un taux de fréquence plus élevé chez la femme noire que chez la femme-blanche. 171-174. TUMEUR MALIGNE DE L'UTERUS Dans ce chapitre sont groupés les documents se rapportant au col de l'uté¬ rus, au corps de l’utérus, et à l'utérus, dans son ensemble, car la localisation exacte n'est pas toujours indiquée. FREQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE 171. CANCER DU COL DE L’UTÉRUS Le tableau XXY donne les résultats des enquêtes correspondant au cancer du col. Le seul document indiquant la fréquence réelle est celui du Danemark. Les cancers du col, dans l'enquête américaine, sont inclus dans le n° 174 "cancer de l'utérus". Le graphique 52 représente, rapportées, à 100, les cour¬ bes de répartition du cancer du col (171) du cancer du corps (172) et du cancer MORBIDITE PAR CANCER 142 de l'utérus sans précision anatomique (174); on constate tout d'abord, outre la forme en cloche des courbes col et corps, le décalage du maximum vers les âges plus avancés pour le corps : col, maximum entre 40 et 55 ans; corps. maximum entre 55 et 65 ans. La courbe 174 correspondant à l’utérus n'englobe pas la totalité des cas précédents (171, 172) mais, elle comprend un certain nombre de diagnostics imprécis qu’il n’est pas étonnant de voir apparaitre plus nombreux à un âge avancé et qui, compte tenu de la technique du Registre Da nois, doivent correspondre aux malades non hospitalisées et enregistrées d’après les déclarations de causes de décès. Les graphiques 53 et 54 donnent, ramenées à 100, les courbes de réparti¬ tion par age des autres séries. On constate qu’elles ont une grande similitude non seulement quant à la forme, mais aussi quant à l’âge où l’on enregistre le nombre de cas aux environs de la soixantaine. Une seule exception : la courbe correspondant aux documents L. 146, qui est plus ramassée et de forme aigue. bien que son maximum se situe au même âge moyen. 173. CANCER DU CORPS DE L’UTÉRUS Le tableau XXVI donne la répartition par tranche d'âge de quelques séries. Ici encore, seuls les documents danois renseignent sur la fréquence. Le graphique 55 donne les courbes de répartition des autres documents, rapportées à 100. Les sommets de ces trois courbes se placent côte à côte, entre 60 et 70 ans. 174. CANCER DE L’UTÉRUS, SANS PRÉCISION Le tableau XXVII donne la répartition par tranche d'’âge des séries rete¬ nues. Pour les documents U. S. A, il s’agit du nombre total des cas de cance de j’utérus. Pour le Danemark, les chiffres totaux correspondant aux localisa¬ tions anatomiques séparées plus haut (171- 172 et 174) sont placés sur une se¬ conde ligne. ETUDE ANALYIGUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 145 Le graphique 56 souligne une différence de fréquence importante entre le nombre de cas enregistrés dans les deux pays. Le cancer de l'utérus serait nettement plus fréquent aux U. S. A, avec un maximum vers 65 ans alors qu’au Danemark le maximum se situe vers 50 ans. Cette différence est peut-être liée au mode d’enregistrement. Il serait souhaitable que, dans l'avenir, les docu¬ ments américains permettent d'isoler la localisation anatomique au col de l'utérus. Le graphique 57 donpe rapportée à 100 la répartition en fonction de l'âge des diverses séries envisagées. Comme dans les localisations précédentes. les séries hospitalières présentent des courbes plus homogènes, assez proches d'une courbe de Gauss classique. 146 MORRIDITE PAR CANCER 147 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION PRÉCISIONS ANATOMIQUES Il est intéressant de comparer la fréquence relative de la localisation au col et au corps : RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE L’'étude des différentes formes histologiques conduit aux résultats suivants. (L. 12, 1948); sur 992 cancers du col : 932 épithéliomas malpighiens 60 adénocarcinomes (L. 107, 1950); sur 1, 879 cancers du col, onnote: (L. 72, 1950) en Indochine. TOYEUX relève, pour l'utérus sans précision anatomique : L’E. P. C. donne la répartition suivante pour le cancer du col : 148 MORRIDITE PAR CANCER (L. 6%,1941) donne pour le coros de l'uterus les repartitions suivant STADES CLNIQUES C'est pour les cancers du col que l'étude de la répartition en fonction du stade d'extension est la meilleure, elle peut servir d'exemple pour les autres localisations du cancer. Il existe en effet depuis de nombreuses années une classification internationale mise au point par l'Organisation d’Hygiène de la Société des Nations. Son utilisation a permis de réaliser des progrès sur le plan thérapeutique. D'abord recommandée, puis utilisée par les radiothérapeu¬ tes, elle s’est imposée aux chirurgiens qui croient cependant pouvoir la modi¬ fier en tenant compte des précisions apportées par les découvertes opératoires. Elle ne respecte malheureusement pâs le principe de la séparation de l'exten¬ sion locale et de l'extension aux ganglions ou à distance : le stade IV est rendu ainsi très artificiel, Afin d'en montrer les inconvénients et de souligner les avantages de la présentation séparée des extensions lymphatiques, voici quel¬ ques chiffres récents (L. 35, 1951). 105 cas de cancers du col, classés avant toute intervention, et vérifiés opératoirement, ont permis les constatations suivantes : Stade 1 : 30 cas avec 5 envahissements ganglionnaires histologiques Stade II : 71 cas avec 14 envahissements ganglionnaires histologiques Stade II : 4 cas avec 1 envahissement ganglionnaire histologique. soit 20 envahissements ganglionnaires qui auraient di entrer dans le stade II de la classification de la S. D. N. (atlas. S. D. N., graphique 34), En réalité, en dehors de l'intervention chirurgicale, ces ganglions ne sont pas décelables et le chirurgien aurait tort de tenir compte des découvertes opératoires pour mo¬ difier a posteriori le stade clinique de la tumeur opérée, car leur découverte purement opératoire rend impossible toute comparaison avec les statistiques des radiothérapeutes. Le nouveau libellé pour la définition des stades adopté par la société amé¬ ricaine de Gynécologie et le Congrès International de gynécologie en 1950. ÉTUDE ANALYTQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISALION 149 constitue un progrès puisque les gynécologues américains utiliseront dorèna vant la classification jusque-là appliquée presque uniquement en Europe. Ce¬ pendant la division préconisée peut être passible de 3 critiques : a) elle continue à ne pas distinguer l’extension locale et l’extension à distance. b) elle introduit un stade 0imprécis, risquant de conduire à des hystérecto¬ mies qui peuvent ne pas être indispensables. c) elle ne s’adresse qu’à une partie de ceux qui ont la responsabilité du traite¬ ment des cancers du col et le Congrès de Gynécologie n'a pas l’autorité suf¬ fisante pour obtenir une très large application du nouveau libellé. Dans l’organisation internationale actuelle, seule 1'O. M. S. est en mesure de connaitre les différentes tendances, d’en faire la synthèse et de proposer l'adoption mondiale de solutions viables. Nous pensons donc ne pouvoir faire mieux que de donner la partie du rapport du Comité d'Experts de l’O. M. S, en¬ visageant cette nouvelle forme de Classification du col de l'utérus : "Tout en recommandant d'avoir recours au systême de classement par stade du cancer du col de l'utérus, récemment adopté au Congrès International et Quatrième Congrès américain d’Obstétrique et de Gynécologie, le Sous¬ Comité a estimé opportun qu'au cours d'une future révision, ledit système soit rendu en tous points conforme aux principes ici exposés" (voir annexe 3). En conformité avec ces recommandations, le libellé suivant a été mis en œuvre en France à partir du ler janvier 1952: Stade 1 : Cancer strictement limité au col. La mobilité utérine est con¬ servée. —- Dans ce, stade doivent être rangées les formes remontant dans le canal cervical vers la cavité utérine proprement dite, révé¬ lées Seulement par, l’hystérographie, l'utérus restant parfaite¬ ment mobile. Stade II : Le cancer s'étend au-delà du col mais n'atteint pas la paroi pel¬ vienne; la mobilité de l'utérus est conservée au moins partielle¬ ment. - Le cancer s'étend dans le vagin en surface sans atteindre le tiers inférieur. Cette forme correspond aux cas où il n’y a pas d’infiltration des cloisons en profondeur. Stade III: Le cancer a atteint la paroi pelvienne. L'utérus est fixé. Au toucher rectal il n'y a pas d'espace libre de propagation cancé¬ reuse entre la tumeur et la paroi pelvienne. - Le cancer s’est étendu en surface jusqu’au tiers inférieur du vagin. Cette forme correspond à une extension en surface sans infiltration en profondeur et sans envahissement de la cloison rectovaginale ou du tractus urétnro-vésical. - Ou bien il existe dans le paramêtre une masse atteignant la pa¬ roi pelvienne, mais semblant indépendante de la tumeur primi¬ tive. Stade Iy : Le cancer envahit la vessie ou le rectum ou les deux à la fois. Cette forme ne comprend que les envahissements vrais où la cystoscopie a montré une muqueuse envahie et la rectoscopie a prouvé le même envahissement de la muqueuse rectale. - Qu bien il existe une infiltration vaginale massive adhérant à une paroi latérale. L'extension aux lymphatiques proches de la tumeur est appréciée confor¬ mément aux définitions communes données plus haut. La catégorie N°2 (métas¬ ONnianL N° 3 1952 a faut paraitre on Esai de définition du stade . rédi 150 MORBIDITE PAR CANCER tase particulière au cancer étudié) pour le cancer du col, se définit aingi : "métastase vaginale basse". Nos tableaux donnent, d'après les principales statistiques, le pourcentage des différents stades. On constate qu'il existe des variations importantes : le stade L, qui représente 5 à 14% des cas peut occuper une place d'importance variable dans une série et modifier ainsi diversement la qualité du résultat global. La connaissance de la répartition par stade permet d'apprécier la ten¬ dance pessimiste de certaines séries qui considèrent les cas comme plus avap¬ cés qu'ils ne sont. Ces données aident à apprécier la valeur d'une statistique de résultats thérapeutiques. Voici quelle est la répartition des observations de cancerdu col de l'R. P.C. selon le stade (d'après les définitions de l'O. M. S.) : EVOLUTION La Classification Internationale, a’ introduit une homogénéité certaine dans les publications. L."Exposé annuel sur les résultats de la radiothérapie du can¬ cer du col de l'utérus"(L., 51, 1951) publié sous la direction du Professeur HEYMAN constitue un document des plus intéressants. Malheureusement un travail similaire portant sur le très grand nombre de cas traités par la chirur¬ gie seule n'a pas encore été réalisé, aussi le problème du traitement du cancer du col est-il encore très discuté par les chirurgiens et les radiothérapeutes. Voici d'abord quelques renseignements sur l'avenir des cas non traités : GREENWOOD considérant 1. 749 cas (L. 149, 1937) note que les 3/4 survivent la mois. la 1/2 survit 14, 5 mois. et 17/4 survit 23 mois; survie moyenne :20, 9 mois. Une autre série du même auteur, comportant : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENIS POUR CHAQUE LOCALISATION 151 Les tableaux XXV., pour le col, et XXIX pour le corps, donnent les résul¬ tats après traitement. La référence L. 140, 1950 correspond au résultat moyen pour tous les cancers observés dans la région géographique englobée dans le système d’enregistrement hospitalier anglais. L’E. P. C, donne une moyenne des résultats observés dans les hopitaux anticancéreux français qui ne sont pas uniquement orientés vers le traitement du cancer du col. Les graphiques 58 pour le col, 59 pour le corps, et 60 pour l'utérus dans son ensemble, repré sentent l’évolution dans le temps de nos résultats moyens (malades traités). DIFTERENCES GEOGRAPHIQUES ET AUTRES Des variations dans la fréquence des cancers de l'utérus dans son ensem¬ ble, des cancers du col et des cancers du corps ont été notées dans divers pays. MORBIDIE PAR CANCER 152 Nous avons déjà signalé (L. 108, 191), chez la musulmane, en Afrique du Nord une rareté relative du cancer du corps par rapport au cancer du col. Cela semble bien correspondre à un phénomène réel car on ne voit pas de raison. en dehors peut-être de l’âge, qui expliquerait un tri spontané parmi les femmes venant consulter pour des métrorragies liées soit à un cancer du col, soit à un cancer du côrps. (L. 144, 1951) semble indiquer que le cancer de l'utérus serait moins sou¬ vent rencontré aux Indes chez les Parsies et les Chrétiennes que chez les Hindoues. De nombreux auteurs ont souligné que le cancer de l'utérus serait rare chez les Israélites, malheureusement on ne dispose d'aucun document avant une base statistique solide. Il s'agit le plus souvent de statistique de décès. parfois de séries hospitalières mais sans aucun renseignement valable sur les populations correspondantes. Voici cependant quelques chiffres : Holger E. HOLM a rapporté à la Conférence de Copenhague, 1946, qu'au Beilliusan Rospital à Petak Tikva, Palestine, pour une population Israélite de 150. 000 à 200, 000 habitants, il avait vu de 1936 à 1946 : cas de cancer du col. 25 cas de cancer du corps. Au "Municipal Hospital" de Tel-Aviv (L. 120, 1951), pour environ 200, 000. habitants israélites, de juin 1943 à mai 1946, BBOBECK observe : 1 cancer du col. 4 cancers du corps. HOCHMAN, au Cancer Institute de Terusalem, de 1933 à 1947 observe : 81 cancers du col pour 100 cancers du corps chez les Israélites, et 105. cancers du col pour 9 cancers du corps chez les Arméniennes. KENNEWAY a procédé en 1948 à une revue générale des documents publiés (L. 76. 1946) sur l’importance du cancer du col chez les lsraélites; il signale. en outre, d’après SANDERS J. (1916) qu’une moindre fréquence du cancer du col aurait, eté, rencoutrée, prmi certaines communauts Beformees Bohla daises. MORBIDITE PAR CANCER 154 Malgré le caractère incomplet de ces renseignements, la faible fréquence du cancer du col chez les femmes Israélites, parait réelle. On a pensé à une relation possible entre ce phénomène et certaines coutumes particulières aux communautés Israélites, en particulier la proscription de toute relation sexuel¬ le pendant les sept jours qui suivent les règles ou toute perte de sang (Lévitique XV. 19 et 25. L. 76, 1948). D'autres auteurs envisagent une relation avec l'exis¬ tence ou l’absence de circoncision. Quoiqu’il en soit, il y a certainement là un fait qui mérite d’être étudié avec une attention particulière. Le N. C. J. (L. 144, 1951 et L. 120, 1951), a entrepris une étude comparée à New-vork et en Israél. En France, une enquête est envisagée parmi les com¬ munautés Israélites d’Afrique du Nord. Il est possible qu'il existe également aux Indes une différence de fréquence du cancer utérin entre les Hindoues et les Musulmanes, le cancer de l’utérus paraissant plus rare parmi les femmes de ce dernier groupe (KHANOLKAR). Indépendamment des différences observées dans la répartition géographi¬ que du cancer, nous avons étudié à l’I. N. H. avec M. P. SCHUTZENBERGER et G. VIOLLET, s'il était possible d’établir une relation entre le cancer de l’uté¬ rus et l'activité génitale. Cette étude a été menée parallèlement pour les can¬ cers du sein et de l’utérus. Depuis 1945, nous avons recueilli des "’Questionnaires sur la condition bio¬ logique des porteurs de tumeurs" (Recueil des travaux de l'I. N. H. T. J, vol, 2. pp. 77 à 93, 1944). Ces questionnaires sont remplis par les médecins au cours de l’interrogatoire d’un certain nombre de maiades non triés et quelle que soit la localisation de leur cancer. Les observations utilisées proviennent de divers hôpitaux de Paris ou de province, spécialisés ou non dans le traitement du can¬ cer. Elles sont le fait de nombreux médecins n’avant pas de rapports entre eux, ce qui enlève tout caractère personnel à la constitution des documents. Nous avons spécialement étudié une série de cancers du col de l'utérus, une série de cancers du sein, et sous la rubrique "'autres" une sériè de cancers consti¬ tuée par le groupément d’'autres localisations, ce qui constitue un élément de comparaison. 1. HEREDITE Les fiches portent pour chaque malade l'indication de la présence éven¬ tuelle de cancers, soit dans la lignée maternelle, soit dans la lignée paternelle. Pour nos trois séries, le dépouillement a donné les résultats suivants : De ces chiffres se dégagent quelques conclusions : 1° L'influence de l’hérédité diffère dans les trois séries considérées : les proportions des cas sans autre cancer dans la famille sont en effet, respecti vement : Col utérin : 76 6%% — sein 65 3%% - autres : 73 4% et un vi d'homogeneité donne une valeur de 18, 96 pour 2 degrés de liberté correspondant à une proba¬ bilité inférieure à 1%. Ces différences ne prennent tout leur sens que si elles ÉTUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 153 sont rapportées à la fréquence des cas dans une population : en admettant que celle-ci se répartisse grossièrement comme la série que nous avons étudiée. la conclusion ci-dessus se trouve encore renforcée. C’est donc pour le cancer du sein que l’hérédité semble jouer le rôle le plus important. 2° Dans les 3 séries, on observe que l'influence d'une hérédité cancéreuse est plus forte dans une lignée, quand l’autre lignée est déjà marquée, que quand elle ne l’est pas; les valeurs de Y correspondantes sont respectivement : 2, 55. 0, 73 et 4, 95 (pour 1 degré de liberté) correspondant à des probabilités de 92%. 80% et 3%. Nota : Pour calculer le X’ ou "coefficient d'accord", il faut porter au carré la différence entre chaque nombre trouvé et chaque nombre théoriquement at¬ tendu; chacun de ces carrés est ensuite divisé par le nombre théoriquement at¬ tendu. Tous ces résultats sont additionnés, ce qui donne le Y dont on détermine la signification au moyen de Tables appropriéès. Dans ce cas, 7; doit être su¬ périeur à 3, 84 pour que l’on puisse admettre que le nombre étudié est vraisem¬ blable ou significatif d’une différence entre les valeurs observées et les valeurs attendues d’après la théorie. Seule est donc significative la différence correspondant au troisième grou¬ pe. Ce fait statistique peut s’interpréter par l’action des facteurs héréditaires de type récessif, favorisant l’apparition du cancer. C'est pour le 3ème groupe que ce fait est seul probant, sans que nous puissions dire qu'il n'existe pas pour les deux premiers. 3° Une prédominance d’apparition de cancers associés à l'existence de cancers, seulement dans la lignée paternelle, est certaine dans les trois grou¬ pes (les X sont respectivement : 13,04, 3, 43 et 4, 17 pour 1 degré de liberte correspondant à des probabilités de l'ordre de 1%, 6% et 4%); aucune diffé¬ rence significative entreles 3 cas n’a pu être prouvée (X'- 0, 23 pour 2 degrés de liberté). Il faut remarquer que pour la lignée maternelle comprenant la mère et les sœeurs, cet excès peut être explicable et que l'analyse de ce phénomène néces¬ site une étude plus approfondie. Pour chacune des catégories envisagées ci-déssus, nous avons calculé l’âge moyen au premier symptôme et obtenu les chiffres suivants (le nombre relativement faible des cas associés à d’autres cancers dans la même famille nous a conduits à les regrouper en un seul bloc). 156 MORBIDITE PAR CANCER De l'examen de ces chiffres découle l'impression que lorsqu'il n'y a pas mène. d'autres cancers dans la famille, le cancer se manifeste plus précocement : une analyse de variance portant sur l'ensemble prouve la réalité de ce phénn F- 4,25, soit une probabilité de l'ordre de 5%. Ce résultat, surprenant au premier abord, pourrait, nous semble-t-il. s’expliquer si l'on admet : a) que chez les sujets pour lesquels jouent des facteurs héréditaires de type récessif, la probabilité de l'existence de cancers dans leur ascendance ou parmi leurs germains est moindre. b) que chez ces sujets le cancer semble être plus grave que chez les autres. comme cela est assez fréquent en génétique humaine. Les cancers se manifes¬ tent chez eux plus précocement. 3. AGE DE LA MÈRE A LA NAISSANCE Pour chaque dossier, nous disposons de l'âge de la mère de la malade à la maissance de la malade, en voici la répartition globle: pour chacun de nos 3 groupes, et pour chaque tranche d’âge au moment du premier symptôme, nous avons calculé l’âge moyen de la mère : taine à cette conclusion négative. ETUDE AVALYTIQUE DES DOCUMENIS TOUR CHIAQUE LOCALISATION 157 Aucune différence significative n'apparait entre les 3 séries, comme le montre l'analyse de variance : Le rapport r est plus petit que 1. la différence n'est donc pas significative. De même aucune corrélation significative n'a pu être établie entre l'âge de la mère et l'âge au premier symptôme ( -— 0. 024) sur l'ensemble des 1. 261 cas. L'importance et la valeur de l'échantillon examiné donnent une valeur cer¬ Distribution générale : 1331 MORBIDITE PAR CANCER 3. DATE DES PREMIÈRES REGLES Voici la répartition des dates des premières règles dans le groupe étudié: Pour chaque catégorie et chaque tranche d'âge, les chiftres moyens ct¬ dessous ont été calcules : cité d’apparition. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATON 159 Aucune différence n'a pu être prouvée entre les 3 groupes de malades : F plus petit que 1: différence non significative. Par contre à l'intérieur de chaque catégorie, les corrélations suivantes ont été obtenues entre la date des premières règles et l’âge au premier symp¬ tôme : La première de ces corrélations est seule significative (la probabilité cor¬ respondante est inférieure à 1%. La deuxième ne l'est pas, la réalité de la troisième, qui correspond à une probabilité supérieure à 5%, est plus contes¬ table. Ceci prouve donc de manière certaine dans le cas des cancers du col de l’utérus, et suggère seulement dans le cas des cancers de la troisième série. qu’à la précocité des premières règles correspond statistiquement une préco¬ 4. RYTHME DES RECLES La durée du cycle cataménial est assez singulière : les chiffres de 27 ou.. 29 jours sont rares, ce qui semble indiquer que la mention "normal" a été sys¬ tematiquement traduite par "28 jours". Voici la répartition observée : distribution générale : La proportion des femmes dontles règles sont irrégulières est la suivante La répartition de la durée des règies est donnée par le tableau suivant : 160 MORRDITE PAR CANICER Les 3 pourcentages ne diff́rent pas de facon significative (': 1, 975 pour 1 degré de liberté en regroupant "sein" et "autres"). On notera cependant que le pourcentage le plus faible correspond au col utérin et que les échantilons sont très restreints pour les deux autres cas (25). C'est aussi pour cette raison que nous avons du regrouper les âges en 2 catégories (moins de 40 ans, plus de 40 ans), avant de calculer les interval¬ les moyens que donne le tableau suivant : Une analyse de variance destinée à testerla différence notée entre le grou¬ pe des femmes atteintes de cancer de l’utérus et l’ensemble des deux autres groupes ne révèle pas de phénomène significatif : Il en est de même si l'on oppose, à l'intérieur du groupe des malades at¬ teintes de cancer du col utérin, les femmes avant présenté le premier symp¬ tôme avant 40 ans, aux autres. Le petit nombre des cas pour lesquels nous disposons de renseignements sur ce point, et probablement aussi la valeur discutable des réponses, ne nous permettent que des conclusions négatives, sauf en ce qui concerne la régularité des règles où une différence de 5%, quoique non significative, suggère l’hypo¬ thèse d'une plus grande régularité menstruelle chez les femmes qui présente¬ ront ultérieurement un cancer du col de l’utérus. S. DURÉE DES REGLES ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CLIAQUE LOCALISATION 161 Distribution générale : Le calcul des durées moyennes conduit aux chiffres suivants : Une analyse de variance établit de façon certaine la réalité de la différence des durées moyennes dans les 3 catégories considérées, phénomène qui se dé¬ gage également de l’examen des chiffres du tableau ci-dessus : Les femmes atteintes de cancer du col, pour autant que les réponses se rapportent bien à l’époque antérieure à leur maladie, semblent avoir des règles durant plus longtemps que les femmes présentant d’autres localisations cancé¬ reuses; les cancers mammaires se classent entre ces deux extrêmes. 162 MORBIDITE PAR CANCER 6. AGE AU MARIAGE La répartition de l'âge au mariage dans notre échantillon est la suivante : Une analyse plus détaillée conduit aux valeurs moyennes suivantes: L'examen des différences de moyènne et de leurs erreurs probables per¬ met de conclure, à un âge, au mariage, inférieur de plus d'un an et demi pour les malades atteintes de cancers du col de l'utérus. La différence entre les deux autres catégories n'est pas significative. Par contre, le calcul des corrélations entre l'âge au mariage et l'âge au premier symptôme conduit aux valeurs suivantes : seuldle prenier de ces chiffres est sienificatif (la probnbilite est de l’or. Il semble bien cependant qu'il soit difficile d'attribuer un sens biologique à ces corrélations : leur homogénéité d'une part, et d'autre part le fait qu'elles ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 163 paraissent résulter d’'un âge au mariage plus bas (voir tableau) seulement chez les femmes de moins de 40 ans, paraissent imposer une interprétation simple : le mariage n’aurait lieu à un âge relativement avancé que pour autant que les premiers symptônes ne soient pas déja apparus. 7. AGE A LA PREMIÈRE FÉCONDATION Les tableaus Suivants résument les dépouillements relatifs à cette donnée : 164 MORRIDITE PAR CANCER Ici encore, une différence frappante apparaît entre les séries des cancers du col et les deux autres séries : la différence atteint deux ans. Le calcul des corrélations entre l'âge au moment de la première féconda¬ tion et l'âge au premier symptôme conduit aux chiffres suivants : Remarquons d'abord que l'on devrait s'attendre à des corrélations faible¬ ment positives, quoique difficiles à chiffrer exactement; en effet, si l'on admet qu’un cancer précoce doit raréfier très sensiblement les fécondations ultérieu¬ res, il en résulte une liaison apparente entre la précocité des premiers symp tômes et celle des premières fécondations, que traduit précisément ce coeffi¬ cient de corrélation. Compte tenu du fait qu'il semble qu'on devrait s'attendre à observer une corrélation légèrement positive, l'existence d'une corrélation négative dans les cancers du sein apparat comme particulièrement remarquable. Dlyerse¬ ment, la rareté des premières fécondations, supérieures à 40 ans donne tout son sens à la corrélation observée pour les cancers du col de l'utérus. Bien qu'à un degré d'intensité moindre, c'est le même phénomène que nous avons déjà rencontré pour l'âge au mariage. Dans cette perspective, la corrélation significative entre cancer du col utérin et âge au mariage est peut-être moins nette qu’elle ne semble résulter, au premier abord, de nos chiffres. Par contre, quoique la corrélation relative au cancer du sein ne soit pas significative, le fait qu’elle est de signe négatif, laissant supposer une llaison inverse de celle qu'on pouvait prévoir a prioris semble devoir être retenu. Les femmes seraient atteintes de cancer du sein d'autant plus tôt qu'elles ont été fécondées plus tardivement : ceci, bien entendu, dans la limite des remar¬ ques que nous avons faites plus haut. 8. NOMBRE DENFANTS Nous nous sommes limités ici aux femmes avant eu au moins 1 enfant. La répartition du nombre d'enfants par femmes est nettement différente, dans nos 3 catégories, comme le montre le tableau ci-dessous : Par tranches d’âges au premier symptôme, on obtient les résultats sui¬ vants. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 165 On note donc une diminution significative du nombre moyen des enfants nés de malades atteintes de cancers du sein. La différence entre les deux autres séries, étudiées n'est pas significative. Cependant, le 3ême, groupe comprend 64 femmes (près de 20%) âgées de plus de 70 ans, avant eu un nombre élevé d’enfants; mais, d’autre part, le nombre moyen d'enfants correspondant aux femmes atteintes de cancers du col utérin est plus élevé. On est donc conduit à penser que les femmes atteintes de cancer de l’utérus ont généralement pré¬ senté un nombre plus élevé de maternités. Il convient aussi de noter que, parmi les femmes âgées de plus de 45 ans au moment où se manifeste le premier symptôme de cancer du col de l’utérus. on trouve une différence significative de fécondité en faveur de cellès avant présenté ce premier symptôme après 60 ans (0.4 enfant en moyenne). De ces conclusions provisoires semble se dégager l'impression que la fé¬ condité est un facteur favorisant l’apparition des cancers utérins. Là conclu¬ sion inverse s’applique aux cancers mammaires. 175. TUMEUR MALIGNE DE LOVAIRE DE LA TROMPE ET DU LIGAMENT LARGE Il existe peu de documents sur ce groupe de localisations. FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Seul le Registre Danois indique une fréquence (tableau XXX). La courbe de répartition des taux ramenés à 100 est figurée dans le graphique 61. Dans l'en¬ semble, pour ce groupe de localisations où domine l’ovaire, le maximum de fréquence se place entre 50 et 65 ans. RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE Les 276 cas de l’E. P. C. se répartissent selon les aspects histologiques suivants : 166 MORBIDITE PAR CANCER ÉVOLUTION Pour les résultats éloignés, le registre d'enregistrement hospitalier an¬ glais (L. 140, 1950), portant sur 389 cas, donne 20% de survie à la fin des douze premiers mois. Une autre statistique anglaise (L. 20, 1948) donne pour 353 cas traités (traitement palliatif inclus et mortalité opératoire 7%), 13% de guérison appa¬ rente à la fin de la 5ème année, nombre qui se rapproche du précédent qui rapporte les chances de guérison quelles que soient les conditions de traite¬ ment, ou même sans traitement. Le nombre de tuérisons apparentes à la fin de la cinquième année après traitement par chirurgie et radiations (L. 95, 1950. Manchester) est de 38 gué¬ risons apparentes pour 153 cas, soit 25%. 168 MORBIDIE PAR CANCER L'évolution dans le temps des cas traités inclus dans l'E. P. C. donne les résultats suivants à partir du ler jour du traitement (graphique 62). La guérison apparente a été observée ainsi : L76 A. TUMEUR MALIGNE DE LA VULVE Les documents américains et danois donnent des résultats très compara¬ bles. La fréquence est faible. Les deux courbes de répartition (graphique 63) sont très semblables jusqu’à 70 ans, ensuite la courbe danoise présente des irrégularités avec un maximum de fréquence à 80 ans, mais pour des âges éle¬ vés, les documents sont certainement entachés d'incertitude. L'absence de subdivision quinquennale ne permet pas de connaitre la forme exacte de la fin de la courbe. Le graphique 64 donne les courbes de répartition obtenues à par¬ tir des différents documents du tableau XXXI (2ème partie) qui ne comporte que les cancers de la vulve. On constate un maximum net pour la série de IIE, P. C. dans la tranche d’âge 55-59 ans et pour le document L. 95, 1950 dans la tranche 70-74 ans. Cette différence, compte tenu du fait que nos cas sont en¬ registrés selon leur âge de déput apparent, méritera d’être étudiée de plus près. PRÉCISIONS ANATOMIQUES ET HISTOLOGIQUES Les documents (L. 136, 1947 et L. 49, 1949) donpent une repartition de fré¬ quence en rapport avec la localisation anatomique ÉTUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 171 ainsi que dans l’E. P. Ci, on relève la répartition suivante en fonction de la na¬ EVOLUTION Les résultats éloignés portant sur des séries suffisamment importantes donnent les nombres suivants : Dans la série L. 21, 1950, 102 cas traités turent suivis 10 ans; 7 étaient en état de guérison apparente à la fin de ce délai. Le graphique 65 donne la survie pour les cas traités réunis par l’E. P. C. : 172 MORBIDITE PAR CANCER 126 cas du stade I donnent 32% de guérison apparente au bout de l an pour 362 cas, tout stade, 27% de guérison apparente au bout de 1 an; pour 292 cas suivis 2 ans : 25%; pour 244 cas suivis 3 ans : 24%; pour 183 cas sui¬ vis 4 ans : 20% et pour 172 cas suivis 5 ans : 14%. DIFFERENCES GÉOGRAPHLQUES ET AUTRES I1 cstste pout de ducimenis renctonant surme poltficaton centiclle de la répartition géographique; notons seulement un nombre plus élevé de cancers de la vulve en Indochine (L. 72, 1950). 177. TUMEUR MALIGNE DE LA PROSTATE Peu de documents chiffrés permettent d’évaluer l'importance de cette lo calisation chez l’homme. FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Les documents américains et danois donnent seuls un taux de fréquence : il serait deux fois plus élevé aux U. S. A, qu'au Danemark (tableau XXXID). L'analyse des deux courbes de répartition (graphtque 66) montre pour les documents américains une élévation régulière avec l’âge, alors que la courbe danoise s’infléchit nettement à partir de 80 ans. Mais peut-on comparer les 2 courbes puisque, pour la première, la dernière tranche d’âge englobe tous les cas de 75 à 100 ans 2 Si l'on compare ces courbes rapportées, à 100 avec les courbes de distribution proyenant d'une autre origine, on observe dans ces dernières une inflexion nette débutant plus t6̂t, au voisinage de 65 ans (gra¬ phique 67). : ÉVOLUTION Le document (L. 159, 1937) paru en 1937 donne quelques précisions sur la durée d’'évolution spontanée du cancer de la prostate, non traité. Le nombre de cas suivis est malheureusement très faible : sur 39 cas, la moyenne de survie fut de 12 mois, 7,5% ont survécu 8 mois, 50%, 12 mois et 25% 21 mois INSTITUT NATIONAL D’HYGIÈNE 177 SECTION DU CANCER MORBIDITE PAR CANCER 174 Le pourcentage de guérison apparente au 12ème mois des 610 cas du Re¬ gistre anglais traités ou non, est de 21%. Ils sont subdivisés-en 194 précoces", avec 43%, de guérison apparente au bonut de 1 an et 416 "tardifs" , avec 10% de guérison apparente au bout de 1 an. Dans la-série (L. 19, 1947), de la British Empire Cancer Campaign, por¬ tant sur 382 cas avant recu des traitements variés, les taux de guérison appa¬ rente sont : DIFTÉRENCES GEOGRAPHIQUES ET AUTRES Dans le rapport (L. 21, 1950) de la British. Empire Cancer Campaign, est indiquée une différence dans la fréquence du cancer de la prostate selon que l'individu est ou non circoncis. Voici les 2 séries rapportées : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 751 2ème série, 1943 : Le cancer de la prostate semblerait donc plus rare chez les individus circoncis. 178, TUMEUR MALIGNE DU TESTICULE FRÉQUENCE ET RÉPARTTTION PAR AGE Les deux seules enquêtes, américaine et danoise, donnent des taux assez comparables. Le petit nombre relatif des cas enregistrés ne permet pas d’indi¬ quer des caractères bien précis. C'est pourquoi nous n'avons pas construit les courbes de répartition. Le tableau XXXI semble indiquer deux périodes de plus grande fréquence retrouvées dans les différentes séries : Une première période autour de 35 ans; une seconde moins nette entre 60 et 80 ans. Cette deuxième poussée peut relever de différences dans la technique des enquêtes. Dans cette tranche d’âge peuvent être groupés des cas dont le diagnostic n'est établi qu’au moment du décès, alors que les cas intéressant les sujets jeunes sont le plus souvent vus dans les hopitaux. Le maximum pour ces observations d’origine hospitalière de l’E. P. C. s’observe, pour la deuxième période, au¬ tour de 60 ans. REPARTION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE Une série (L. 54 bis, 1946) de 922 tumeurs du testicule, etablie d’octobre 1940 à mai 1946 par l’Institut des Forces Armées aux U. S. A., chez les mala¬ des de 18 à 38 ans pour la plupart, donne la répartition suivante : Rares et inclassifiables. Parmi 102 cas de la série (L. 125, 1950) on relève 59 séminomes. Dans une série plus récente portant sur 158 cas (L. 75, 1951), on trouve : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 177 ÉVOLUTION pour les 102 malades traités (L. 125, 1950) (Radium Hemmet), les résul¬ tats éloignés sont : — 76 guérisons apparentes au bout de 5 années. Pour les séminomes, au nombre de 59 : - 51 ne présentaient pas de reprise évolutive apparente après, 5 ans. Parmi les 43 autres lormes histologiques, 25 seulement étaient dans le même cas. 179. TUMEUR MALIGNE DES ORGANES GÉNITAUX DE L’HOMME, AUTRES ET NON SPÉCIFIES 179 A. TUMEUR MALIGNE DU PÉNIS FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Les fréquences standards moyennes, données par les documents américain et danois sont très voisines (Tableau XXXIV). Les courbes de répartition en fonction de l’age ne peuvent être construites de façon valable par suite du faible nombre de cas enregistrés. Le tableau montre une tendance régulièrement croissante de la fréquence en fonction de l'âge. D’autres précisions seraient nécessaires pour mieux connaitre la fréquence aux âges avancés. PRÉCISIONS ANATOMIQUES pour cette rubrique, nous trouvons dans le travail (L. 114, 1933) (Chine). la répartition suivante des localisations initiales : RÉPARTITION EN TONCTION DE LA NATURE HISTOLOCIQUE Les 212 cas de l'E. P. C. se distribuent en : La statistique (L. 74, 1939) (Tonsin) done la répartition histologique sui¬ vante : 178 MORBIDITE PAR CANCER EVOLUTION La série (L. 140, 1950) du Registre anglais, portant sur 313 cas traités ou non, donne 79% de guérison apparente à la fin des douze premiers mois. Le Badiumhemmet, sur 106 cas traités (L. 125, 1950) suivis 5 ans, relève 69 guérisons apparentes. Les résultats élolgnés des observations relevées dans l'E. P. C. (malades traités) sont distribués selon le graphique 68. Sur 175 cas au bout de 1 an, on note 90 guérisons apparentes; sur 137 cas suivis 2 ans, on en relève 59 et sur 119 cas suivis 3 ans, 47. DIFFERENCES GÉOGRAPHIQUES ET AUTRES n cenple e'ister de- cpore oy le cancer dau pépis cerit renfontre mus souvent qu'ailleurs : Ainsi au Tonkin et en Cochinchine (L. 72. 74, 1950, 1939), chez les Javanais et surtout les Chinois d’Indonésie (L. 82, 1951). Aux Indes, à Bombay (L. 80, 1951) (Tata Memorial Hospital), on relève 2 cas de cancer du pénis pour 1, 269 Musulmans traités et 86 cas pour 3, 979 Rindous. Il serait rare en Turquie (L. 144, 1951). Un certain nombre d'études ont porté sur les relations éventuelles zentre la pratique et la date de la circoncision et l'apparition du cancer de la verge. Un travail récent de KENNAWAY (L., 77, 1947) donne l'état actuel de la documenta¬ tion sur cette question; nous ne pouvons mieux faire que d'en reproduire les conclusions : MORBIDITE PAR CANCER 180 71 Le cancer du pénis ne se produit pas chez ceux qui ont été circoncis le 8° jour, suivant la pratique juives il survient à un moment de la vie plus avancé chez les populations musulmanes où l’on pratique l’opération entre 3 et 14 ans. KHANOLKAR (L. 120, 1951) a signalé à Oxford que les enfants juifs aux Indes et en Afrique du Nord étaient parfois circoncis après la 6ème année. 2. L'échec de l'opération différée jusqu'à l'âge de 14 ans avèc l'’intentior de conférer la même protection que celle obtenue grâce à elle quand on l'effec¬ tue à l’âge de 8 jours suggère que les événements menant à la tumeur maligne sont mis en route à une époque précoce de la vie, et que l’ablation de la cause À une date plus tardive ne contrarie pas le développement du cancer à un âge beaucoup plus avancé. D’autres formes de cancer sont peut-être dues à des facteurs agissant dans la jeunesse. 3. Le cancer du pénis est très fréquent parmi certains peuples d'Asie qui ne pratiquent pas la circoncision. 4 La protection conférée par l'opération rituelle juive n'est pas due à l'ablation de la région qui peut être le siège d'un cancer. Le prépuce, en effet, n'est pas le siège le plus fréquent du cancer de la verge. Mais on sait que le phimosis est souvent rencontré dans les antécédents. ce qui peut suggérer l’idée que l'agent cancérigène se formerait entre le gland et le prépuce. Des recherches ont été tentées à partir du smegma; elles ne sont pas encore concluantes (L. 123, 1947). Il semble qu'il y ait là un fait d'un grand intérêt, mais aucune documenta¬ tion suffisamment précise ne permet encore de l'étaver solidement. C'est un des problèmes auxquels des enquêtes géographiques comparées peuvent appor¬ ter une solution. Cès enquêtes sont rendues difficiles par le caractère des po pulations parmi lesquelles elles doivent être entreprises. Au collonve d'Oxford (1950) le Pr KQUWENAAR (Indonésiey a signalé en particulier que dans cer¬ tains groupes musulmans, la circôncision, quoique précoce, était si rudimen¬ taire qu'elle était parfois pratiquée à nouveau après un laps de temps de plu sieurs années l La méconnaissance de faits de ce genre constitue une cause d’erreur supplémentaire. 180. TUMEUR MALIGNE DU BEIN Il existe peu de documents chiffrés portant sur cette localisation. FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Sexe masculin Les taux de fréquence américains et danois sont assez différents. Cepen¬ dant, si le taux global est deux fois plus élevé au Danemark (tableau XXXV), l'examen de la courbe de répartition (graphique 69) montre que la différence de fréquence ne commence à se manifester qu'à partir de 65 ans; la fréquence au Danemark semble croitre rapidement au cours des âges avancés, alors que la courbe américaine s’infléchit à 60 ans pour redescendre ensuite lentement. Les courbes des taux rapportés à 100 indiquant, aussi bien pour le document anglais que pour l’E. P. C., une nette décroissance après un maximum de fré¬ quence étalé entre 60 et 75 ans (graphique 70). Sexe féminin Le tableau XXX VI indique des différences analogues à celles observées pour le sexe masculin entre les taux danois et américains (graphiques 69 et (O). ÉTUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 181 ÉVOLUTION Une statistique publiée parla Britishn Empire Cancer Campaign (L. 19, 1947. donne, pour 423 cas diversement traités, avec une mortalité opératoire de 15% un taux global de guérison apparente, à la fin de la cinquième année, de 11%. 182 MORBIDITE PAR CANCER 181 TUMEUR MALIGNE DE LA VESSIE ET DES AUTRES ORGANES UBINAIRES 134 A, TUMEUR MALIGNE DE LA VESSIE FRÉQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Sexe masculin Une différence importante apparait (tableau XXXVI) entre le taux global américain (42, 1) et le taux danois(18, 8). Le cancer de la vessie serait deux fois plus fréquent aux U. S. A, qu'au Danemark. Les courbes de répartition montrent que cette différence de fréquence se manifeste tôt et s'accroit rapide¬ ment à partir de 50 ans. Dans ces deux enquêtes, la fréquence croit régulière¬ ment avec l'âge (graphique 71). Les courbes de répartition des cas hospitaliers (graphique 72) montrent une différence nette avec les courbes précédentes dont les taux ont été rapportés à 100. Les documents hospitaliers indiquent un maximum de fréquence aux environs de 70 ans. Pour l'E. P. C., le maximum est encore plus précoce (âge de début apparent) Sexe féminin Le tableau XXXVII indique la même différence de fréquence entre les deux enquêtes. La fréquence est double aux U. S. A, de ce qu'elle est au Danemark. Les diverses courbes (graphique 73) montrent les mêmes différences que p le sexe masculin. Comparaison des deux sexes Le tableau ci-dessous indique l'importance relative des deux séries. Pour les documents américains, nous avons calculé les pourcentages à l'aide des nombres absolus et des taux de fréquence (placés entre parenthèses). On constate dans le second, cas une plus grande fréquence réelle chez l'homme. à l'inverse de ce que donne habituellement cette correction. La courbe 71 rend compte de ce phénomène en montrant la rapidité d'accroissement du taux avec l’âge nettement plus marquée chez l’homme. Les taux danois, très différents des taux américains, montrent cependant la même distribution entre les deux sexes. ÉVOLUTION Deux courtes séries non traitées (L. 159, 1937) donnent les survies sui¬ vantes : Dans la prenière, portant sur 28 cas : 75 % arrivent à. 7 mois de Survie 184 MORBIDITE PAR CANCER 50% à: 14 mois; 25% à: 30 mois. La survie moyenne est de 14 mois. Dans la 2ème série, portant sur 33 cas, la survie moyenne est de 18 mois. Le Registre Anglais (L. 140, 1950), comporte une série de 528 cas chez l'homme, traites ou non, avec 29% de guérison apparente à la fin de la lère année. Cette série est subdivisée en : 180 précoces", avec 56 % de guérison apparente de 1 an. et 348 "tardifs" , avec 14% de guérison apparente de l an. Le centre spécialisé de Manchester donne les résultats suivants : pour 184 cas des deux sexes (traités), la guérison apparente àla fin de la ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 185 190-191. TUMEUR MALIGNE DE LA PEAU FREQUENCE ET RÉPARTITION PAR AGE Sexe masculin Dans les deux enquêtes géographiques dont nous disposons, la fréquence standard moyenne du cancer de la peau apparait nettement, plus élevée aux U. S. A, qu'au Danemark (tableau XXXIX). Le graphique 74 (courbes de réparti¬ tion des taux) montre que chez l’homme la différence est surtout sensible vers 3 65 ans et qu’ensuite les taux se rappr ocnenc rrancnemient. Les courbes dans 187 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENIS POUR CHAQUE LOCALISATION les deux cas sont régulièrement ascendantes. Les courbes de répartition des documents hospitaliers montrent le même caractère ascendant sans inflexion (graphique 75). Une autre méthode de présentation des résultats, obtenue en portant en abscisses le logarithme de l’âge souligne encore le rôle joué par les agents externes, la fréquence croissant avec le temps d’exposition à ces der niers. Sexe féminin On retrouve les mêmes différences dans les fréquences et dans les cour¬ bes de répartition que chez l’homme (tableau XL, et graphique 76). Comparaison des deux sexes La fréquence du cancer de la peau est différente dans les deux sexes. (L. 65, 1930). MORBLDILE PAR CANCER 188 Les documents ci-dessous se rapportent à des populations de couleurs dit¬ férentes. Les confrontations portant sur ce facteur seront reprises plus loin Le calcul des pourcentages (placés entre parenthèses) à l'aide des taux montre aux U. S. A, un accroissement de fréquence pour le sexe masculin. avant vraisemblablement des causes analogues à celles envisagées pour le can¬ cer de la vessie. Les pourcentages danois et américains sont très semblables malgré la dit¬ férence des taux eux-mêmes. PRÉCISIONS ANATOMIQUES Deux séries déjà anciennes - mais qui sont les plus importantes que nous connaissions - donnent la répartition suivante selon le siège chez les Blancs INSTITUT NATIONAL DHYGIÈNE 191 SECTION DU CANCER tition suivante : 190 MORBIDITE PAR CANCER LACASSAGNE en 1933 (L. 82 bis) donnait la série suivante : Une documentation récente apporte des précisions intéressantes sur le cancer des paupières. Sur une sérte de 168 cas (L. 128, 1949), on relève la répartition euivante Enfin, une autre série (L. 49, 1949) sans distinction de sexe donne la répar¬ ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISAIE RÉPARTITION ERN FONCTION DR LA NATURE HITOLOGIQUE A l'exclusion du mélanome, elle se tait ainst : 191 LACASSAGNE, en 1933, donnait la répartition suivante : La série (L. 92, 1945) ne concernant que le cancer des paupières, aboutit aux résultats ci-dessous : ÉVOLUTION Le Regtstre hospitalier anglais (L. 140, 1950) aboutit aux conclusions sui¬ vantes, pour tous les malades enregistsés, traités ou non : Le centre spécialisé de Manchester (L. 95, 1950), concliut que sur 1 078. cas traités (sans distinction de sexe), dont la nature histologique n'est pas pré¬ cisée, l'on relève 65% de guérison abparente au bout de 5 ans. Ce taux corrigé en fonction des autres causes de décès devient 82%. MORBIDITE PAR CANCES Nt Une série émanant des "Massachusetts Clinics" (L. 22, 1949), portant sur 600 cas trates, done guérison apparente au bout de 5 ans : 69 % « n 10 : 43%. Une série spéciale du Badium-Hemmet ne concernant que les naevoçarci¬ nomes traités, donne les guérisons apparentes suivantes, au bout de 5 ans : sur 252 cas : 31% : parmi ceux-ci, 151 cas du stade I auraient donné 48% de guérison apparente après 5 ans. Pour l'E. P. C., les résultats chez les malades traités sont rapportés dans le tableau XLI et les graphiques 7 et 78. manière suivante: 194 MORBIDUTE PAR CANCER par ailleurs, l'E. P.C. permet de repartir les cas selon le stade, de la DIFTERENCES GÉOGRADHIQUES ET AUTRES Il semble bien qu'actuellement, deux facteurs interviennent pour condition¬ ner l'apparition du cancer de la peau (mélanomes exclus) : -— le degré d'exposition au soleil et aux intempéries. — la couleur de la peau. SCHREK (L. 133, 1944) a comparé la fréquence du cancer de la peau selon que celle-ci est exposée au soleil ou protégée par les vêtements : chez 2,080 sujets blancs atteints de cancer de la peau, 96%s de ces tumeurs apparaissent au niveau des régions de la peau non protégée; chez 20 sujets Noirs des UI.S. A, atteints de cancer de la peau le même auteur en a relèvé 12 sur les partiès exposées et 8 sur lès parties protégées sur ces: 20 cancers, 5 sont survenus sur des cicatrices, Tout se passe comme si la fréquence du cancer de la peau chez le Noir était, pour l'ensemble des régions protégées ou non, la même que chez le Blanc : lorsqu'on ne considère chez ce dernier que les régions protégées, elle est très basse. Ce cancer de la peau serait aussi probablement du, chez le Noir et, pour les régions proté¬ gées de la peau chez le Blanc, à des causes d’ordre général communes aux deux races, la pigmentation du Noir le protégeant contre l'action cancérigène des agents externes. Certains cancers que l'on peut être amené à ranger dans le groupe des cancers cutanés, semblent relativement fréquents chez le Noir d’Afrique; ce sont les cancers survenant sur les ulcères chroniques des jambes, très fré¬ quents en zone tropicale humide. En A. O. F., nous avons relevé les chiffres provisoires suivants (L. 34, 1950) : Les taux comparés fournis par DORN (L. 41, 1944) ont une valeur certaine et permettent d'évaluer l'importance des différences observées dans les popu¬ lations blanches et noires. rout d'abord chez le Blanc aux U. S. A,, on relève entre le Nord et le Sud des Etats-Unis, les différences de pxsis sutivantes pour 190, 090 pabiants. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 195 (il s'agit des taux pour 100. 000 habitants calculés selon la méthode classique). Si l'on compare la fréquence du cancer de la peau chez le Blanc et le Noitr aux U. S. A., les taux d’ensemble pour 100,000 habitants sont respectivement : Pour les mélanomes, la documentation qui permettrait d'établir éventuel¬ lement une différence dé fréquence selon les régions fait défaut, cependant la rareté du mélanome chez le Noir est un fait certain. Un travail récent (L. 106, 1951), basé sur une revue générale, relève 9 cas persomels aux auteurs, chez des Noirs des U. S. A, et 450 cas dans la littéra¬ ture mondiale; en voici l'analyse : En fonction du sexe, dans 251 cas, la répar¬ tition est la suivante : En Amérique du Nord : 56 hommes, 53 femmes :82 " 60 En Afrique sur le total des 459 cas, on note: 1 fillette de 3 ans 2 garçons de 8 ans. Entin les localisations des 459 cas séraient les suivantes: Il convient de noter la fréquence particulièrement élevée au niveau des membres inférieurs et spécialement à la plante du pied qui, chez le Noir, est dépourvue de pigment. En Indonésie, on trouve des chiffres comparables, ainsi que l'indique le tableau suivant de KOUWENAAR (L. 82, 1951). provisoirement la proportion suivante : 196 MORIDITE PAR CANCER Dans les cas enregistrés en A. O. F, chez les Noirs, nous avons relevé Quelques autres faits concernant le cancer de la peau nous ont paru inté¬ resants a relèver:. KHANOLKAR (L. 80, 1951) signale : Vers le déhut de ce siècle NEVE a observé une tréquence du cancer squameux de la peau sur l'abdomen inférieur et la partie intèrne des cuisses chez les Kashmiris. Il a associé cette fréquence inhabituellement élevée à l'usage d'un pot de terre recouvert d'un panier de roseaux et contenant des braisès que les gens les plus pauvres du Kashmir portent, suspendu au cou, le panier arrivant à hauteur du bas ventre quand ils sont debout, ou entre leurs cuisses quand ils sont assis, pour se réchauffer en hiver. En l'absence de vé¬ tements chauds appropriés à l'hiver, c'est le seul moyen qu'a la grande majo¬ rité des habitants de supporter les rigueurs du climat, Par les écrits de NEVE. qui s'étendent sur 10 ans, le cancer kangri a été connu dans la littérature mé¬ dicale bien qu'on n'ait pas pu apprécier amplement la nécessité économique de l’emploi du Rangri. L'auteur signale que si l'on compare les cas observés à Bombay et à La Havane qui sont situés à la même altitude, on observe une très importante dif¬ férence, le cancer de la peau paraissant rare à Bombay. pans le document (L. 82, 1951).: KOUWENAAR donne pour l’Indonésie la répartition suivante : Il écrit à ce sujet : "I est irapossible de dire si le cancer de la face est aussi fréquent dans les deux pays ou s'il se produit plus fréquemment en Europe. Le groupe européen comprend plus de gens agés et le cancer de la face atteint souvent les gens plus âgés. Aussi est-il impossible de tirer une conclu¬ sion sur la protection possible de la peau par la pigmentation cutanée, contre l'influence du soleil tropical. Le fait que les Indonésiens forment un groupe plus jeune, peut donner, au moins en partie, une explication de la fréquence relativement basse du cancer facial". En tenant compte de la localisation fréquente aux jambes et aux pieds, il existe très probablement ici une corrélation avec les nombreux ulcères et ci¬ catrices aux pieds et aux jambes de ces personnes, qui marchent, en règle gé¬ nérale, les pieds nus. La plupart des tumeurs se produisent dans une cicatrice ou un ulcère chronique. Ces lésions sont soit le résultat d’un traumatisme. soit des séquelles tardives de tréponématose, et il existe peut-être ici un pa¬ chez les Musulmans, sur le cuir chevelu et sur les membres, pour que l' on soit surpris de cette tendance à l'inversion de la formule de répartition des cancers cutanés, inversion qui se réalise en Afrique Notre, d'une facon com¬ Nous ajouterions volontiers qu'il semble que la fréquence des cancers de la peau chez les Nords-Africains est à rapprocher de celle des Noirs; les can cers de la peau apparaissent en général chez eux liés à une lésion traumatique chronique antérieure. papillifère. ETUDE ANALYTQUE DES DOCUMENTS POUR CIAQUE LOCALISATION 197 rallélisme avec le développement de tumeurs dans des lésions syphilitiques. en rope. On peut peutêtre expliquer de cette façon les cancers assez fré¬ quents des fesses et de la région péri-anale, deux régions où se produisent souvent les ulcères du Pian". Notons également que Madame MUSSINLMONTPELLIER (L. 109, 1951) traitant du problème pour l'Afrique du Nord pense que : "’si la face et, plus particulièrement les pourtours immédiats des orifices cutanéo-muqueux sont fréquemment atteints, les localisations sont très notablement plus communes en Afrique du Nord : d’une part sur le cuir chevelu, d'autre part sur le tronc et les membres, surtout les membres inférieurs". "Les léstons et délabrements de tous ordres s'observent trop fréquemment plête". 192 A 197. DIVERS Les documents chiftrés, manquent. Voici, en suivant l'ordre numérique des rubriques de la Nomenclature, quelques faits intéressants: 123. TUMEUR MALIGNE DU CERYEAU ET DES AUTRES PARTIES DU SYSTEME NERVEUX Le tableau XLI domne les renseignements disponibles pour les deux sexe 194 TUMEUR MALIGNE DE LA GLANDE TUYROIDE SUTOMO, au colloque d'oxora (L. 14, 1981) a raporte les taits suvants "Fréquence des tumeurs thvrohdiennes papillaires (cystadenoma napillife¬ rum thyroideal) parmi les goîtres non endémiques de Java. Ce fait est base sur mon expérience personnelle, publiée en 1941. C'est une étude de 128 gof¬ tres dont on a fait l'ablation de 1935 à 1940 dans le service de chirurgie du Cen¬ ral Cil losptal a Diararts, situé dans me rgion norcendémique de gotre. Les malades étaient des Indonésiens, des Chinois, des 2 sexes, de 14 à 60 ans. "Du fait que les critères histologiques de malignité des gottres ainsi que des tumeurs thvroidiennes en général, sont très peu surs, tout pathologiste sait qu’une glande thyroide qui parait entièrement normale, sans hypertrophie et avec une structure histologique normale, peut être le siège d’une tumeur ma¬ ligne avec métastases aux organes lointains, j'ai, choisi la tumeur papillaire (un caractère facile à distinguer) qui semble exister dans nombre de nos goi¬ tres, comme critère de classification. Je suis arrivé aux résultats suivants: I. 95 gotres non papillifères I. 9 goîtres présentant seulement une tumeur papillifère développée IH. 24 gotres présentant uné tumeur entièrement papillifère ou surtout 200 MORBIDITE PAR CANCER Dans le groupe L. il y a eu 4 goitres malins dont 1 sarcome et 3 adénomes malins. "Le groupe II n'a présenté aucune particularité, clinique hi histologique. "Le groupe II demande qu'on siy arrête. Sur les 24 cystadenomata papilli¬ fera, 4 étaient situés sur la partie latérale du cou, derrière l’angle de la m⬠choire et provenaient probablement du tissu thyroidien aberrant. Le nombre des goitres panillaires (24 cas ou 18%) doit être considèré comme élevé par rapport au pourcentage habituel trouvé dans des régions de goître non-endémique d’autres parties du monde (DINHILL, : 0,4% pour l'Eu¬ rope). Une comparaison avec des goîtres examinés dans le laboratoire patholo¬ gique de Semarang, situé également dans une région non endémique, a donné la même fréquence élevée de goitres papillaires. Le plus important a été la découverte de signes précis de malignité dans ces goitres papillaires; par exemple, uné tumeur infiltrant des tissus voisins. l'invasion de vaisseaux sanguins et des métastases. "C'est pourquoi l'ai suggéré de considérer toutes les tumeurs papillaires de la glande thyroide comme malignes en puissance. Les résultats de cette en¬ quête confirment l'opinion de WEGELIN que, différente de l'adénome malia qui est fréquent parmi les goitres endémiques, la fréquence des goitres papillaires n'est pas en relation avec le struma endémique, au contraire il a été prouvé qu'il semble y avoir une corrélation entre la fréquence des goitres papillaires et les régions de goîtres non-endémiques". 195. TUMEUR MALIGNE DES AUTRES GLANDES ENDOCRINES volei queltnues renscionements sur les criniopharnomes (L.60 1850): A ja Mavo Clinic, sur 100 cas, 56 ont été observés chez l'homme et 44 chez la femme. La répartition suivant l’âge est : Une série plus courte (L. 108, 1950) porte sur 45 cas avec 25 cas chez l'homme et 20 chez la femme. La répartition suivant l'âge est: Une série plus courte (L.108.1950) porte sur 45 cas avec 25 cas chez l'homme et 20 chez la femme; la répartition par âge est analogue. 196. TUMEUR MALIGNE DES OS (Y compris les maxitaires). Le tableau XLI contient les données connues LIE. P. C. nous a permis de construire le graphique N°79 relatif à la ré¬ partition par tranches d'âge. Il montre, malgré le nombre relativement peu élevé de cas qui conditionne l'allure irrégulière de la courbe particulièrement accentuée pour les âges avancés, qu'il existe nettement deux zones de fréquen¬ ce maximum, l'une pour la tranche 15-19, l'autre aux environs de 60 ans. Ce deuxième maximum de fréquence se manifeste aux mêmes âges que pour les autres localisations de cancer. Le mimilmlum ue rréquence s'observe vers 30 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 27 ans. On doit souligner ce fait qui se retrouve également pour les cancers du tissu conionctif 197, et pour les Iympho et réticulosarcomes. Il semble exister deux espèces différentes pour ces cancers qui présentent cependant des carac¬ tères histologiqurs analogues (groupe des sarcomes). Un premier groupe que l’on peut appeler "cancer des jeunes", qui sévit jusqu'à la trentaine, et un se¬ cond groupe frappant les sujets, à l’âge habituel du cancer. Comparaison des deux sexes Selon le sexe, on note les répartitions suivantes : RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE 352 dossiers de l'E. P. C. donnent les chiftres suivants : MORBIDITE PAR CANCER 202 EVOLUTION Le registre hospitalier anglais (L. 140, 1950) donne pour 472 cas traités ou non, à la fin de la première année, 42% de guérison apparente. Un travail récent (L. 112, 1948) se limitant aux tumeurs d'Eving traitées relève dans la littérature les résultats décevants suivants : 1° série 99 cas : 86 décès au bout de la 5° année 2° série 24 cas : 18 décès au bout de la 3° année 3° série 150 cas : 150 décès au bout de la 5° année 4° série 54 cas : 50 décès au bout de la 5° année 5° série 35 cas : 35 décès au bout de la 5° année. L'ensemble des cas de sexe masculin de l'E. P. C., donne, après traite¬ ment, les taux de guérison apparente suivants (graphique 80) : sur 287 cas, au bout de Lan : 26% sur 212 cas, au bout de 2 ans: 17% sur 179 cas, au bout de 3 ans: 17% sur 137 cas, au bout de 4 ans : 15%. 197. TUMEUR MALIGNE DU TISSU CONIONCTIE (voir tableau XLIV) Il existe très peu de documents statistiques valables. Nous présentons cependant une courte série (L. 121, 1950) car elle porte sur une forme rare et donne des précisions intéressantes. Il s'agit de 60 cas de sarcome synovial, 30 chez l'homme et 30 chez la femme, observés de 1931 à 1948 au Memorial Hospital. La répartition est la suivante en fonction de l'âge : 204 MORBIDITE PAR CANCER Les localisations anatomiques sont : Un travail récent (L. 142, 1951) donne une intéressante documentation aur les tumeurs du tissu conjonctif. Les documents proviennent du Laboratoire de Pathologie chirurgicale de l'Université Columbia (New-York) : comme il n'y a probablement pas de raison pour que ce service attire une localisation plutôt qu’une autre, on peut admettre comme valable la répartition obtenue : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUVENIS POUR CHAQUE LOCALISATION 205 DIFFERENCES GÉOGRAPHIQUES FT AUTRES L’hypothèse d'un accroissement de la fréquence relative des sarcomes par rapport à celle des épithéliomas (L. 80, 1951) au fur et à mesure que l'on des¬ cend vers l'Equateur (en Afrique en particulier) a été défendue par certains auteurs. Il semble prématuré d’affirmer son bien fondé avant d'avoir une connais¬ sance plus exacte de la fréquence réelle des cancers dans ces régions. Notons en effet que dans les zones où le cancer esr mieux connu, on voit diminuer l’importance relative des sarcomes au fur et à mesure de l’amélioration des se ocaqdeg (L. 34, 1950). 206, TUMEUR MALIGNE DU SYSTEME LYMPHATIQUE ET TUMEUR MALIGNE DU SYSTEME HEMATOPOIETIQUE (200 - 201- 202- 203 - 204 de la première version de la Nomenclature Interna¬ tionale). Le Comité d’Experts en Statistiques Sanitaires de l'O. M. S, a proposé une modification à la Nomenclature Internationale des Maladies (Révision 1948) (voir annexe 3), afin d'éliminer l'erreur commise en introduisant des données histologiques dans une classification basée essentiellement sur les caractères anatomiques. Malheureusement, il n'existe pratiquement encore aucun document chiffré important sur ces diverses localisations de lésions malignes. LVMPHOSARCOME Nous tenons cependant à rapporter un fait signalé au Colloque d’Oxford et qui mérite confirmation. En Afrique du Nord (L. 109, 1951) les "sarcomes du tissu Iymphoide gan¬ glionnaire ou diffus (cavum, tube digestif)" seraient souvent rencontrés. Il en serait de même pour le sarcome primitif de la rate et pour celui de la peau. femme. 206 MORBIDIT PAR CANCER Un nombre anormal de lymphosarcomes des ganglions cervicaux a été si¬ gnalé en Indonésie, aux Indes et en Indochine (L. 120, 1951). MALADIE DE HODGHIN (Voir tableau XLV). ohelques documents statistiques intéressants peuvent être retenus. Deux documents précisent la localisation anatomique de l'atteinte ganglion¬ naire initiale : La première série donne 62% de car chez l'homme et 38% chez la femme. la seconde portant sur 125 cas, donne 75 % chez l'homme et 25 % chez la femme. L'évolution, dans le temps, de la survie des malades traités enregistrés dans l’E. P. C., apparait dans les graphiquès 81 pour l'homme et 82 pour la ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 47 LEUCÉMIE ET ALEUĆMIE (Voir tableau XLMI) FRÉQUENCE ET RÉPARTITION DAR AGE Seuls les documents danois donnent des taux de fréquence qui sont sensi¬ blement égaux dans les 2 sexes. Le graphique 83 traduit cette fréquence en fonction de chaque tranche centages relatifs établissant la fréquence d'une locatisation rapportée à 100 210 MORBIDITE PAR CANCER CHAPITRE V CONISIDERATIONS GÉNÉRAIES Les résultats rapportés dans les chanitres nrécédente pour chaque locaui¬ sation et pour chaque sexe, dépendent essentiellement des conditions de collec¬ te des documents qui ont permis de les établir. Certaines discordances ont été parfois mises en évidence; il convient pour chacune d'elles de procéder à une étude critique comparée de ces conditions, avant de s'attacher à leur donner un sens probre. Parmi ces anomalies, nous voudrions revenir tout d'abord sur l'existence des deux maxima anormaux de la courbe de répartition en fonction de l'âge. des cancers du sein, et rappeler que nous avons proposé une explication nou¬ velle pour rendre compte de cette irrégularité du graphique, elle est, pensons¬ nous, liée à l'existence de formes différentes correspondant d'emblée à un stade clinique particulier, sans qu’il y ait obligatoirement pour chaque cancer du sein non traité passage successif par les 4’stades cliniques. D'autre part, nous avons observé que certaines, courbes de répartition s'infléchissent nettement après avoir atteint un maximum, que d'autres sont régulièrement ascendantes et que, selon l'origine des documents, des discor¬ dances sont fréquemment notées lorsque l'on atteint les âges avancés. Il y a lieu pour chacun de ces cas de remonter aux documents initiaux. Nous avons montré que les taux globaux n'ont qu'une signification limitée. Nous pensons cependant que si la comparaison d'un pays à un autre n'a que peu de sens, ces taux peuvent être utilisés pour donner une idée de l'ampleur du problème du cancer et de son aspect social, dans un pays déterminé. Les seuls nombres actuellement valables pour un taux global sont les sui¬ vants : Nous avons insisté sur les difficultés d'interprétation des calculs de pour¬ ETUDE ANALYTIQUE DES. DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 211 s’adresse à ces Centres de Traitement. 212 MORBIDITE PAR CANCER cancers de tous sièges. Nous avons souligné qu'il était pratiquement impossi¬ ble de rapprocher avec fruit les chiffres ainsi obtenus dans les divers pays. Ils n'ont qu'une signification relative et valable seulement pour la série étudiée. On trouvera dans le tableau XLVII les données relatives aux principales locali¬ sations pour les enquêtes américaine et danoise, une vue d'ensemble sur la répartition des cancers en fonction de l'âge et les indications sur la tranche d’âge où l’on observe un maximum de fréquence lorsqu'il en existe un. L'étude des résultats éloignés pour l'ensemble des cancers d'une même série donne une idée globale des chances moyennes de guérison pour une région géographique donnée, elle permet de mesurer ce que l’on peut attendre des procédés. Le registre hospitalier anglais donne : — sur 9, 048 cas chez l'homme, 45 % de guérison apparente à la fin de la lère année. sur 8, 769 cas chez la femme, 52 % de guérison apparente à la finde la lère année. Les documents de l'E. P. C, indiquent : sur 16-925 cas cnez l’homme, 284 de guériso apparente à la in de la tère année. (au bout de 5 années, ce taux est de 17 %). - sur, 19, 050 cas chez la femme, 43 % de guérison apparente à la fin de la lère année. (au bout de 5 années, ce taux est de 284). :.. cette derniere Agcumentation s’tend air une- période, qui atent mainte. nant 0 années, mais il faut souligner le caractère artificiel du taux globai obte¬ nu car dans les diverses séries, les localisations étudiées ne se présentent pas toujours avec la même pronortion. Clest ainsi que dans les deux séries précé¬ dentes, on est en droit de penser que les résultats tirés du registre hospitalier anglais sont plus représentatifs que ceux de l'E. P. C. Ces derniers correspon¬ dent à des, cas traités dans des uôpitaux spécialisés où la répartition entre les diverses localisations, est modifiée par la nature même de la population de NOTA pans les grands tableaux donnant le nombre des cas de chaque localisation par tranche 3 d'age, et éveptuellement en taux, lorsqu'il existe un intervalle de plusieurs colonnes sans indi catios, on doit considérer que le nombre situé à droite de l'espace vide correspond al’ensem¬ ple des tranches d’âge que couvre cet espace vide. 21 ANNEXES ANNEAES ANNEXE CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES tableau montre que l’intervalle est limité par 34 et 46. WORLD HEALTH STATISTTQUES SANITAIRES Chef du Service danois d'enregistrement des cas de cancer Professeur L. Heyman, Docteur en médecine Editeur des Exposés annuels sur les résultats de la radiothéranile du cancer du col 222 MORIDITE PAR CANCER Le tablean de la page précédente indique l'intervale (confidence interval) entre deux pourcentages à l'intérieur duquel il y a 85%, de chances que se trouve, pour un nombre d’événements reconnus par rapport au total des cas interrogés, le pourcentage réel. si x dépasse 50, lire 100- X ponur le nombre observé et soustraire chaque pourcen¬ tage limite, de 100. Faire de même pour XIn. Exemple : 1) soit une série de 100 cancers du sein parmi lesquels on observé au bout de la 3ème année 40 malades en état de guérison apparente. L'intervalle dans lequel il y a 95 % de chances que se trouve le bon pourcentage est 30 % à 50 %. Le calcul indiquant 40 %, on doit écrire, 40 % « 10. Si l’on avait voulu pousser jusqu’à 89 %, l’intervalle serait devenu 28 % à 53 %. 2) soit sur une série de 1. b0 cas un taux de guérison apparente de 40 % le ANNEXE RAPPORT SUR LES TRAVAUY DE LA PREMIÈRE SESSION DU SOUS-COMITE UNITED NATIONS NATIONS UNIES ORGANISATION MONDIALE ORGANIZATION DE LA SANTE COMITE DLEYDEDTG DEG WHO\HS\CANC\12 10 mars 1950. Sous-Comité de l'Enregistret ORIGNAL : ANGLAIS des cas de cancer et de leur présentation statistique La session du sous-comité s'est tenue à Paris, du 6 au 10 mars 1950. Membres présents : Dr T. Clemmensen Copenhague. Danemark (Président. Dr P. F. Denoix Chet des Services techniques et de la Section du Cancer. mstitut National d'Hygiène Paris, France Dr Harold F. Dorn Chief. Office of Biometry National Institute of Heaith Us Public Heaith Service Washington 25 (D. C. ). Etats-Unis d’Amérique (Rapporteur) pr Percy Stocks Chief Medical Statistician General Register Office Londres, Royaume-Uni Epert Conseil : de l'utérus Stockholm, Suède. 223 proplmes statistiques que pose l’étude du cancer, en les groupant sous les rubriques sur les résultats de la radiothérapie du cancer du col de l'utérus. ANNEXES secietare dusonusconlte: Dr M. Pascua Mtrcteuradloint, pivision des statistiques sanitaires. Organisation Mondiale de la Santé Genève. Le Sous-Comité a discuté l'ordre du jour provisoire et a convenu d'examiner les suivantes et en les abordant dans l’ordre ainsi indiqué 1) statistiques de mortalité; 2) statistiques de morbidité et enregistrement des cas da cancr; 3) presentation statistique des résultats therapeutiques, et 2) exposés annuel: 1. STATISTIQUES DE MORTALITE 1. 1 Detinitlon statistique du eancer Il a été souligné que l'accord général n'est pas réalisé sur la définition statistique du "cancer" par rapport aux catégories figurant dans le Classement statistique interna¬ tional des Maladies, Traumatismes et Causes de Décès (1946). Dans les éditions précé¬ dentes de la Liste internationale des causes de décès, la maladie de Hodgkin, la leucé¬ mie et l'aleucémie, le mycosis fongoide N° 201- 204: 205..., 1948, ainsi que d'autres maladies de faible importance numérique, figurant maintenant sous les numéros de code 200- 205, n'étaient pas considérées comme des affections cancéreuses. Atin de faire disparaitre toute incertitude sur la définition statistique du cancel sans porter atteinte à la comparabilité des statistiques futures avec les statistiques an¬ térieures, le Sous-Comité recommande : que le total des décès dus au cancer soit établi sur la base des numéros de code 140 à 205 du Classement statistique intemnational (1948);. qque l'on indique également, en vue de permettre la comparaison avec les statistiques antérieures, les sous-groupes ci-après : 1)Cancer, non compris la maladle d’iodgkin laleucénie etl'aleucemie N° 140à 205 (à l'exception des numéros 201 et 204). 2) Maladie d’Hodgisin - N° 201. 3) Leucémie et aleucémie- N° 204. 1.2: pifficultés que soulève l’emploi de la section H- Tumeurs (Ciassification statistique internationale, 1948). Plusieurs membres du Comité ont fait observer que d'après leur expérience l'em¬ ploi de la section II "Tumeurs" du Classement statistique international (1948) a posé certains problèmes. Il y a lieu de citer, notamment : a) l'insuffisance de détails pour certaines localisations; b) l'inclusion de localisations secondaires dans les mêmes sous. sections que les localisations principales: c) la difficulté de présenter les données sta¬ tistiques, lorsque le cancer est mentionné sur les certificats de décès en même temps que d’autres causes; enfin d) un certain manque de précision dans les définitions des diverses localisations, aggravé par le fait que la classification des tumeurs repose à la fois sur des localisations anatomiques et des caractéristiques histologiques. Au cours de l'examen des problèmes indiqués ci-dessus, ainsi que d'autres ques¬ tions, il a été soultgné qu'il y aurait lieu de recueillir des renseignements sur les cons¬ tatations faites par d’autres usagers du Classement statistique international. Le Sous¬ Comité recommande donc : que des mesures soient prises en vue de recueillir, par l'intermédiaire des diverses commissions nationales ou autres organismes compétents, d'une part, des renseigne¬ ments concernant les difficultés que soulève l'emploi de la Section consacrée aux "Tu¬ meurs" dans le Classement statistique international, 1948, et, d'autre part, des sug¬ gestions précises tendant à remédier à ces difficultés et il recommande que les ren¬ seignements recueillis lui soient renvovés, afin qu'il les étudie et formule des recom¬ mandations. 1. 3 : Présentation des caises multiples de décès sous forme de tableaux Le Comité a examiné s'il y avait lieu de présenter des tableaux annuels des causes multiples de décès, en particulier lorsque le cancer figure parmi les causes mention ndos sur les certificats. Bien que l’accord général soit réalisé sur ce point, le Sous¬ à l’article 6-b du Reglement N° 1. marks, en Norvège et dans certaines régions des Etats-Unis. 221 MORBIDITE PAR CANCER Comité a pensé que de nombreux pays considéreraient comme trop onéreux d'avoir à dresser annuellement ces tableaux. Il a néanmoins estimé qu'il conviendrait d’encoura¬ ger les pays qui en ont la possibilité à présenter, fréquemment, sous cette forme, les causes muitiples de décès, en se conformant au formulaire proposé dans le "Manuel pour la Classification statistique internationale des Maladies, Traumatismes et Causes de Décès" (1948). Au besoin, ces tableaux pourraient être établis à l’aide d'échantillon¬ nages représentatifs de tous les décès. Le Sous-Comité recommande : que les pays soient encouragés à établir annuellement ou aussi fréquemment que pos¬ sible, des tableaux indiquant les causes multiples de décès, en se conformant au for¬ mulaire proposé dans le "Manuel de la Classification statistique internationale des Maladies. Traumatismes et Causes de Décès" (1948). 1.4- Exactitude des diagnostics portes sur les certficats de déces Le Comité a souligné combien il est important de poursuivre des efforts continus en vue d'évaluer et d'améliorer l'exactitude des diagnostics portés sur les certificats de décès, particulièrement en ce qui concerne le cancer, et il a estimé que, au cours des dernières années, on a trop peu examiné la valeur à accorder aux diagnostics mention¬ nés dans les certificats de décès. La classification statistique internationale perd beau¬ coup de sa valeur si l'on ne peut se fier aux diagnostics indiqués par des numéros de co¬ de. Le Comité recommande donc : que les commissions nationales et autres organismes compétents soient instamment invités à étudier la question de l'exactitude des diamostics portés sur les certificats de décès pour ce qui concerne particulièrement le cancer en comparant ces diagnostics avec les constatations faites à l'autopsie et avec les autres informations pertinentes. 1.5- Etudes relatives aux variations d’ordre géographique Le Sous-Comité a procédé à l'examen d'études effectuées, en Angdleterre et au pavs de Galles, sur la différence enregistrée selon les zones géographiques dans la mortalité par cancer, pour une localisation déterminée. Le Sous-Comité a reçonnu que, de telles études pourraient fort bien révéler, dans la mortalité par cancer, d'importantes diffé¬ rences, sur lesquelles on pourrait se fonder pour entreprendre des recherches intéres¬ sant les facteurs étiologiques. Préalablement à ces études, il conviendrait de procéder aux corrections nécessaires pour tenir compte des différences dues à la diversité des groupes d'’âge représentés dans les populations. De même, si l'on étudie les populations rurales et les populations urbaines, il faut prévoir les ajustements qui s'imposent pour les cas de décès de non-résidents. Le Sous-Comité recommande : que les Commissions nationales et autres organismes compétents soient incités à en¬ courager des études relatives aux variations de la mortalité par cancer, pour une lo¬ calisation déterminée, qui se manifestent selon la situation géographique, compte tenu notamment de la variation correspondante des facteurs sociaux et du milieu. Le Sous¬ Comité recommande que, dans le cas où les études porteraient sur la différence entre des zones urbaines et des zones rurales, on définisse clairement les mots "rurales et "urbaines" et que l’on indique avec netteté les mesures prises pour apporter aux données les corrections que rendent nécessaires les décès de non-résidents. Comme base pour ces études, il conviendrait de présenter, sous forme de tableau, les statis¬ tiques de mortalité par cancer correspondant à toute une série d'années, en indiquant par états, provinces, régions, comtés ou autres subdivisions territoriàles du pays. le nombre de décès pour châcune au motns des localisations indiquées dans l'’inter¬ mediate List ot the International Statistical Classification" (1948) et en se conformant 2. STATISTIQUES DE MORBIDITE ET ENREGISTREMENT DES CAS DE CANCER 2.1- Méthodes Le Sous-Comité a examiné la documentatio relative à certains projets actuels qui se rapportent à l'étude de la morbidité cancéreuse et à l'établissement de systèmes d'enregistrement des cas de cancer dans divers pays. Il a été décidé de ne pas recom¬ mander que la législation rende obligatoire la déclaration des cas de cancer. Le Sous-Comité a pris note des progrès que les divers protets détà mis en dbptica¬ tion ont permis de réaliser en ce qui concerhe : a) l'enregistrement et la surveillance des cas de cancer dans les établissements hospitaliers ou analogues, en France, er Angleterre, au Canada et dans d'autres pays; b) la détermination de la Inorbidité cancé¬ reuse totale dans des villes et des comtés spécialement choisis des Etats-Unis d'Améri¬ que, et c) les efforts tentés en vue d'atteindre simultanément ces deux objectifs au Dane¬ d) déterminer les perspectives de survie et de guérison apparente, en vue d’apprécier. 18 25 ANNEXES Le Sous-Comité a estimé ces projets très utiles pour les fins suivantes : a) augmenter les possibilités de donner, à l'avenir, le traitement le plus précoce et le plus efficace possible, aux patients atteints de cancer b) accrotre notre comnaissance de la morbidité cancéreuse et de ses rapports avec les facteurs sociaux et avec le milieux c) fournir des indications en vue d’études portant sur des points particuliers de l'étiolo¬ gie du cancer ultérieurement, la valeur des mesures prises pour assurer aux malades un trai té¬ ment plus précoce et, plus efficace. Le Sous-Comité recommande : A) que des efforts soient entrepris, dans plusieurs pays, en vue de déterminer la fré¬ quence totale des cas de cancer parmi les populations de certaines zones choisies au cours d'une année ou d'une série d'années, toutes les sources accessibles d’infor¬ mation (par exemple, médecins, pathologistes, hopitaux, certificats de décès) étant utilisées à cet effet B) que soient encouragés les projets d'enregistrement des cas de cancer visant à faire connaitre l’histoire des patients après leur traitement, le but finai étant d'étendre ces systèmes d'enregistrement à toutes les personnes atteintes de cancer, de maniè¬ re à supprimer l'erreur due au caractère incomplet des observations et à permettre la détermination de taux exacts de morbidité, de survie et de guérison apparente. 2.2- Dfinition de la localisation anatomique et du stade Le Sous-Comité à reçonnu que, pour rendre plus précises et plus facilement compa¬ rables, les études portant sur les données relatives à la morbidité cancéreuse et aux résultats thérapeutiques, il faudrait réaliser l'accord général sur : a) la délimitation anatomique des localisations, et b) la définition des stades de la maladie, c'està-dire l’envahissement tumoral. Tout en n'ignorant pas que, étant donné la complexité des problèmes en cause et l’absence actuelle d’accord général, de nombreuses années pour¬ raient, s'écouler avant que ne soient atteints ces objectifs; le Sous-Comité a néanmoins consideré comme hautément souhaitable que ces problèmes soient abordés. 2 En conséquence, le Sous-Comité recommande : que, en consultation avec des spécialistes du cancer, les commissions nationales et autres organismes compétents soient priés d’établir des définitions, si possible illus¬ trées par des diagrammes, a) de la totalité ou d'une partie des localisations anatomi¬ ques principales du cancer, et b) des stades de la maladie, c'est-à-dire de l'envahis¬ sement tumoral; et qu’ils soient invités à soumettre ces définitions à l'’OMs qui les renverra au Sous-Comité, afin que celui-ci les étudie et formule des recommandations. 2. 3.- Code intéressant les variétés histologiques Le Sous-Comité a pris acte du fait que la Commission nationale des Etats-Unis pour les statistiques démographiques et sanitaires (United States National Committee on Vital and Health Statistics) collabore avec un certain nombre d'associations de médecins, ̀ l'élaboration d’un code-type s'appliquant aux diverses variétés histologiques de tumeurs. Le Sous-Comité a manifesté l'intérêt qu'il porte à ce projet et a convenu d'ajourner tou¬ te mesure concernant l'établissement d'un code de cette nature, en attendant que celui dont l’élaboration se poursuit aux Etats-Unis, puisse être étudié. 3. PRÉSENTATION STATISTIQUE DES RÉSULTATS THÉRAPEUTIQUES Le Sous-Comité a examiné divers projets relatifs à la présentation statistique des résultats thérapeutiques et est parvenu aux conclusions suivantes 3.1 Périodes de aurveillance Ktant donné : a) que l’absence d’une méthode unanimementacceptée pour établir les taux de survie et de guérison apparente, dans les cas de cancer, fait régner une grande confusion et ne permet pas que les résultats des diverses thérapeutiques soient comparés avec exac¬ titude; b) que l'observation d'une période d'attente unique et de durée fixe : cina années par 233 MORRIDIE PAR CANCER meurs; c) que, après trois ou quatre années, les taux, dont le calcul est fondé sur la période Lotale de surveillance, deviennent de moins en moins satisfaisants, en raison de cer. tains facteurs tels que la mortalité normale et l’impossibilité de garder les patients en observation continue; et née, surtout au cours de la période qui suit immédiatement le traitement. de plus longue durée, en multipliant, entre eux, les taux annuels consécutif 3.2 Définitions et r̀gles a) Il conviendrait d'indiquer, dans tous les cas, le point de départ de la premigre perio de de douze mois, Aux fins de comparaison des différents modes de traitement, le point de départ choisi peut être le début du traitement anti-cancèreux. S’il s'agit d'e tudier l'efficacité de l'organisation des soins médicaux ou si les statistiques sont établies aux fins de santé publique, on peut prendre comme point de départ la date où le cancer a été diagnostiqué pour la première fois; en ce qui concerne les diagnos¬ tics établis dans un hôpital, cette date sera celle de la visite ou de l'admission à l’hopital au cours desquelles le diagnostic aura été établi. b) Pour que les résultats thérapeutiques soient évalués avec exactitude il importe parti¬ culièrement de surveiller de façon complête tous les patients et de s'efforcer de ne perdre de vue aucun des malades. Afin d'assurer l'uniformité et la comparabilité des observations, on considérera ceux dont on sera sans nouvelles après chaque période de douze mois, comme décédés, pour une cause inconnue, au cours de cette période. c) Les données statistiques devraient inclure tous les cas de cancer diagnostiqués: qu'ils aient été soumis, ou non, à un traitement - sauf les cas envoyés à l'hopital aux fins de diagnostic seulément. d) Il est souhaitable de confirmer tous les diagnostics par un examen histologique, mais il convient d'inclure tous les patients classés comme cancéreux - que le diagnostic soit étavé, ou non, par un examen histologique. A des fins particulières.: on peut étu¬ dier isolément les cas qui n'ont pas fait l’objet d’une vérification histologique. 9es Patienis dotvent dtrt lases sctot l onu da da tatu, dourontut, (9 In. currente. médecin qui a signalé le cas. tisfaisant en cas de reprise évolutive. MORBIDITE PAR CANCES Une série émanant des "Massachusetts Clinics" (L. 22, 1949), portant sur 600 cas trates, done guérison apparente au bout de 5 ans : 69 % « n 19 : 43%. Une série spéciale du Badium-Hemmet ne concernant que les naevoçarci¬ nomes traités, donne les guérisons apparentes suivantes, au bout de 5 ans : sur 252 cas : 31% : parmi ceux-ci, 151 cas du stade I auraient donné 48% de guérison apparente après 5 ans. Pour l'E. P. C., les résultats chez les malades traités sont rapportés dans le tableau XLI et les graphiques 7 et 78. GRAPHTIQUE N° 77 GRAPHIQUE N° 78 INSTLTUT NATIONAL D’HYGIENE 194 TAUX DE GUERISON NOTA. (1) Pour l'K. P. C., le calcul est effectué gur des séries cumulatives, le premler nombre e ler lour du traitement. C’est sur ce nombre global qu’a été calculé le taux de guérison appar effectué le calcul du taux de guérison apparente correspondant à la dernlère case annuelle remp (2) Pour l’R. P. C., les taox n’ont (té calculés que sur les serles dépagsant 100 cas pour 1' (3) Le "Global" comprend non seulement les 4 stades, mals les "piversr atin dé n'eltntner SÉCTION DU CANCER manière suivante: 194 MORBIDUTE PAR CANCER par ailleurs, l'E. P.C. permet de repartir les cas selon le stade, de la Il semble bien qu'actuellement, deux facteurs interviennent pour condition¬ ner l'apparition du cancer de la peau (mélanomes exclus) : -— le degré d'exposition au soleil et aux intempéries. — la couleur de la peau. SCHREK (L. 133, 1944) a comparé la fréquence du cancer de la peau selon que celle-ci est exposée au soleil ou protégée par les vêtements : chez 2,080 sujets blancs atteints de cancer de la peau, 96%s de ces tumeurs apparaissent au niveau des régions de la peau non protégée; chez 20 sujets Noirs des UI.S. A, atteints de cancer de la peau le même auteur en a relèvé 12 sur les partiès exposées et 8 sur lès parties protégées sur ces: 20 cancers, 5 sont survenus sur des cicatrices, Tout se passe comme si la fréquence du cancer de la peau chez le Noir était, pour l'ensemble des régions protégées ou non, la même que chez le Blanc : lorsqu'on ne considère chez ce dernier que les régions protégées, elle est très basse. Ce cancer de la peau serait aussi probablement du, chez le Noir et, pour les régions proté¬ gées de la peau chez le Blanc, à des causes d’ordre général communes aux deux races, la pigmentation du Noir le protégeant contre l'action cancérigène des agents externes. Certains cancers que l'on peut être amené à ranger dans le groupe des cancers cutanés, semblent relativement fréquents chez le Noir d’Afrique; ce sont les cancers survenant sur les ulcères chroniques des jambes, très fré¬ quents en zone tropicale humide. En A. O. F., nous avons relevé les chiffres provisoires suivants (L. 34, 1950) : Les taux comparés fournis par DORN (L. 41, 1944) ont une valeur certaine et permettent d'évaluer l'importance des différences observées dans les popu¬ lations blanches et noires. rout d'abord chez le Blanc aux U. S. A,, on relève entre le Nord et le Sud des Etats-Unis, les différences de taux suivantes pour 100.000 habitants: 6 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 195 Sexe masculin Sexe féminin 18 Nord 23 116 79 Sud (il s'agit des taux pour 100. 000 habitants calculés selon la méthode classique). Si l'on compare la fréquence du cancer de la peau chez le Blanc et le Noitr aux U. S. A., les taux d’ensemble pour 100,000 habitants sont respectivement : Sexe féminin Sexe masculin Bilanc Noir Pour les mélanomes, la documentation qui permettrait d'établir éventuel¬ lement une différence dé fréquence selon les régions fait défaut, cependant la rareté du mélanome chez le Noir est un fait certain. Un travail récent (L. 106, 1951), basé sur une revue générale, relève 9 cas persomels aux auteurs, chez des Noirs des U. S. A, et 450 cas dans la littéra¬ ture mondiale; en voici l'analyse : En fonction du sexe, dans 251 cas, la répar¬ tition est la suivante : En Amérique du Nord : 56 hommes, 53 femmes :82" 60 En Afrique sur le total, des 459 cas, on note : 1 fillete de 3 ans 2 garçons de 8 ans. Enfin les localisations des 459 cas seraient les suivantes: 58 41 177 Pied 213 Membre inférieur 23 Oeil 21 Peau (divers). 13 Doigt 12 Muqueuse 459 Il convient de noter la fréquence particulièrement élevée au niveau des membres inférieurs et spécialement à la plante du pied qui, chez le Noir, est dépourvue de pigment. En Indonésie, on trouve des chiffres comparables, ainsi que l'indique le tableau suivant de KOUWENAAR (L. 82, 1951). provisoirement la proportion suivante : 196 MORIDITE PAR CANCER Dans les cas enregistrés en A. O. F, chez les Noirs, nous avons relevé Quelques autres faits concernant le cancer de la peau nous ont paru inté¬ resants a relèver:. KHANOLKAR (L. 80, 1951) signale : Vers le déhut de ce siècle NEVE a observé une tréquence du cancer squameux de la peau sur l'abdomen inférieur et la partie intèrne des cuisses chez les Kashmiris. Il a associé cette fréquence inhabituellement élevée à l'usage d'un pot de terre recouvert d'un panier de roseaux et contenant des braisès que les gens les plus pauvres du Kashmir portent, suspendu au cou, le panier arrivant à hauteur du bas ventre quand ils sont debout, ou entre leurs cuisses quand ils sont assis, pour se réchauffer en hiver. En l'absence de vé¬ tements chauds appropriés à l'hiver, c'est le seul moyen qu'a la grande majo¬ rité des habitants de supporter les rigueurs du climat, Par les écrits de NEVE. qui s'étendent sur 10 ans, le cancer kangri a été connu dans la littérature mé¬ dicale bien qu'on n'ait pas pu apprécier amplement la nécessité économique de l’emploi du Rangri. L'auteur signale que si l'on compare les cas observés à Bombay et à La Havane qui sont situés à la même altitude, on observe une très importante dif¬ férence, le cancer de la peau paraissant rare à Bombay. pans le document (L. 82, 1951).: KOUWENAAR donne pour l’Indonésie la répartition suivante : Il écrit à ce sujet : "I est irapossible de dire si le cancer de la face est aussi fréquent dans les deux pays ou s'il se produit plus fréquemment en Europe. Le groupe européen comprend plus de gens agés et le cancer de la face atteint souvent les gens plus âgés. Aussi est-il impossible de tirer une conclu¬ sion sur la protection possible de la peau par la pigmentation cutanée, contre l'influence du soleil tropical. Le fait que les Indonésiens forment un groupe plus jeune, peut donner, au moins en partie, une explication de la fréquence relativement basse du cancer facial". En tenant compte de la localisation fréquente aux jambes et aux pieds, il existe très probablement ici une corrélation avec les nombreux ulcères et ci¬ catrices aux pieds et aux jambes de ces personnes, qui marchent, en règle gé¬ nérale, les pieds nus. La plupart des tumeurs se produisent dans une cicatrice ou un ulcère chronique. Ces lésions sont soit le résultat d’un traumatisme. soit des séquelles tardives de tréponématose, et il existe peut-être ici un pa¬ chez les Musulmans, sur le cuir chevelu et sur les membres, pour que l' on soit surpris de cette tendance à l'inversion de la formule de répartition des cancers cutanés, inversion qui se réalise en Afrique Notre, d'une facon com¬ Nous ajouterions volontiers qu'il semble que la fréquence des cancers de la peau chez les Nords-Africains est à rapprocher de celle des Noirs; les can cers de la peau apparaissent en général chez eux liés à une lésion traumatique chronique antérieure. papillifère. ETUDE ANALYTQUE DES DOCUMENTS POUR CIAQUE LOCALISATION 197 rallélisme avec le développement de tumeurs dans des lésions syphilitiques. en rope. On peut peutêtre expliquer de cette façon les cancers assez fré¬ quents des fesses et de la région péri-anale, deux régions où se produisent souvent les ulcères du Pian". Notons également que Madame MUSSINLMONTPELLIER (L. 109, 1951) traitant du problème pour l'Afrique du Nord pense que : "’si la face et, plus particulièrement les pourtours immédiats des orifices cutanéo-muqueux sont fréquemment atteints, les localisations sont très notablement plus communes en Afrique du Nord : d’une part sur le cuir chevelu, d'autre part sur le tronc et les membres, surtout les membres inférieurs". "Les léstons et délabrements de tous ordres s'observent trop fréquemment plête". 192 A 197. DIVERS Les documents chiftrés, manquent. Voici, en suivant l'ordre numérique des rubriques de la Nomenclature, quelques faits intéressants: 123. TUMEUR MALIGNE DU CERYEAU ET DES AUTRES PARTIES DU SYSTEME NERVEUX Le tableau XLI domne les renseignements disponibles pour les deux sexe 194 TUMEUR MALIGNE DE LA GLANDE TUYROIDE SUTOMO, au colloque d'oxora (L. 14, 1981) a raporte les taits suvants "Fréquence des tumeurs thvrohdiennes papillaires (cystadenoma napillife¬ rum thyroideal) parmi les goîtres non endémiques de Java. Ce fait est base sur mon expérience personnelle, publiée en 1941. C'est une étude de 128 gof¬ tres dont on a fait l'ablation de 1935 à 1940 dans le service de chirurgie du Cen¬ ral Cil losptal a Diararts, situé dans me rgion norcendémique de gotre. Les malades étaient des Indonésiens, des Chinois, des 2 sexes, de 14 à 60 ans. "Du fait que les critères histologiques de malignité des gottres ainsi que des tumeurs thvroidiennes en général, sont très peu surs, tout pathologiste sait qu’une glande thyroide qui parait entièrement normale, sans hypertrophie et avec une structure histologique normale, peut être le siège d’une tumeur ma¬ ligne avec métastases aux organes lointains, j'ai, choisi la tumeur papillaire (un caractère facile à distinguer) qui semble exister dans nombre de nos goi¬ tres, comme critère de classification. Je suis arrivé aux résultats suivants: I. 95 gotres non papillifères I. 9 goîtres présentant seulement une tumeur papillifère développée IH. 24 gotres présentant uné tumeur entièrement papillifère ou surtout 3 INSTITUT NATIONALE D'HYGIENE 16 SECHION DU CANCER 20 MORBIDITE PAR CANCER Dans le groupe L. il y a eu 4 goitres malins dont 1 sarcome et 3 adénomes malins. "Le groupe II n'a présenté aucune particularité, clinique hi histologique. "Le groupe II demande qu'on siy arrête. Sur les 24 cystadenomata papilli¬ fera, 4 étaient situés sur la partie latérale du cou, derrière l’angle de la m⬠choire et provenaient probablement du tissu thyroidien aberrant. Le nombre des goitres panillaires (24 cas ou 18%) doit être considèré comme élevé par rapport au pourcentage habituel trouvé dans des régions de goître non-endémique d’autres parties du monde (DINHILL, : 0,4% pour l'Eu¬ rope). Une comparaison avec des goîtres examinés dans le laboratoire patholo¬ gique de Semarang, situé également dans une région non endémique, a donné la même fréquence élevée de goitres papillaires. Le plus important a été la découverte de signes précis de malignité dans ces goitres papillaires; par exemple, uné tumeur infiltrant des tissus voisins. l'invasion de vaisseaux sanguins et des métastases. "C'est pourquoi l'ai suggéré de considérer toutes les tumeurs papillaires de la glande thyroide comme malignes en puissance. Les résultats de cette en¬ quête confirment l'opinion de WEGELIN que, différente de l'adénome malia qui est fréquent parmi les goitres endémiques, la fréquence des goitres papillaires n'est pas en relation avec le struma endémique, au contraire il a été prouvé qu'il semble y avoir une corrélation entre la fréquence des goitres papillaires et les régions de goîtres non-endémiques". 195. TUMEUR MALIGNE DES AUTRES GLANDES ENDOCRINES volei queltnues renscionements sur les criniopharnomes (L.60 1850): A ja Mavo Clinic, sur 100 cas, 56 ont été observés chez l'homme et 44 chez la femme. La répartition suivant l’âge est : 0- 10 ans : 19 10- 20 34 20- 30 12 30- 40 » 15 11 40- 50 60: 60 8 60-19 Une série plus courte (L. 108, 1950) porte sur 45 cas avec 25 cas chez EPREEVEEENIEEY E EVNEE P C NP ISB 196. TUMEUR MALIGNE DES OS (Y compris les maxitaires). Le tableau XLI contient les données connues LIE. P. C. nous a permis de construire le graphique N°79 relatif à la ré¬ partition par tranches d'âge. Il montre, malgré le nombre relativement peu élevé de cas qui conditionne l'allure irrégulière de la courbe particulièrement accentuée pour les âges avancés, qu'il existe nettement deux zones de fréquen¬ ce maximum, l'une pour la tranche 15-19, l'autre aux environs de 60 ans. Ce deuxième maximum de fréquence se manifeste aux mêmes âges que pour les autres localisations de cancer. Le mimilmlum ue rréquence s'observe vers 30 ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 27 ans. On doit souligner ce fait qui se retrouve également pour les cancers du tissu conionctif 197, et pour les Iympho et réticulosarcomes. Il semble exister deux espèces différentes pour ces cancers qui présentent cependant des carac¬ tères histologiqurs analogues (groupe des sarcomes). Un premier groupe que l’on peut appeler "cancer des jeunes", qui sévit jusqu'à la trentaine, et un se¬ cond groupe frappant les sujets, à l’âge habituel du cancer. Comparaison des deux sexes Selon le sexe, on note les répartitions suivantes : RÉPARTITION EN FONCTION DE LA NATURE HISTOLOGIQUE 352 dossiers de l'E. P. C. donnent les chiftres suivants : MORBIDITE PAR CANCER 202 EVOLUTION Le registre hospitalier anglais (L. 140, 1950) donne pour 472 cas traités ou non, à la fin de la première année, 42% de guérison apparente. Un travail récent (L. 112, 1948) se limitant aux tumeurs d'Eving traitées relève dans la littérature les résultats décevants suivants : 1° série 99 cas : 86 décès au bout de la 5° année 2° série 24 cas : 18 décès au bout de la 3° année 3° série 150 cas : 150 décès au bout de la 5° année 4° série 54 cas : 50 décès au bout de la 5° année 5° série 35 cas : 35 décès au bout de la 5° année. L'ensemble des cas de sexe masculin de l'E. P. C., donne, après traite¬ ment, les taux de guérison apparente suivants (graphique 80) : sur 287 cas, au bout de Lan : 26% sur 212 cas, au bout de 2 ans: 17% sur 179 cas, au bout de 3 ans: 17% sur 137 cas, au bout de 4 ans : 15%. GRAPIHIQUE N° 89 197. TUMEUR MALIGNE DU TISSU CONJONCTIF (voir tableau XLIV) Il existe très peu de documents statistiques valables. Nous présentons cependant une courte série (L. 121, 1950) car elle porte sur une forme rare et donne des précisions intéressantes. Il s'agit de 60 cas de sarcome synovial, 30 chez l'homme et 30 chez la femme, observés de 1931 à 1948 au Memorial Hospital. La répartition est la suivante en fonction de l'âge : INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE 437 SECRION DU CANCER 204 MORBIDIE PAR CANCER Les localisations anatomiques sont : Un travail récent (L. 142, 1951) donne upe intéressante documentation aur les tumeurs du tissu conionctif. Les documents proviennent du Laboratoire de Pathologie chirurgicale de l'Université Columbia (New-York) : comme il n'y a probablement pas de raison pour que ce service attire une localisation plutôt qu’une autre, on peut admettre comme valable la répartition obtenue : ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 205 DIFFERENCES GÉOGRAPHIQUES FT AUTRES L’hypothèse d'un accroissement de la fréquence relative des sarcomes par rapport à celle des épithéliomas (L. 80, 1951) au fur et à mesure que l'on des¬ cend vers l'Equateur (en Afrique en particulier) a été défendue par certains auteurs. Il semble prématuré d’affirmer son bien fondé avant d'avoir une connais¬ sance plus exacte de la fréquence réelle des cancers dans ces régions. Notons en effet que dans les zones où le cancer esr mieux connu, on voit diminuer l’importance relative des sarcomes au fur et à mesure de l’amélioration des statistiques (L. 34, 1950). 206, TUMEUR MALIGNE DU SYSTEME LVYMPHATIQUE ET TUMEUR MALIGNE DU SYSTEME HEMATOPOIETIQUE (200 - 201- 202- 203 - 204 de la première version de la Nomenclature Interna¬ tionale). Le Comité d’Experts en Statistiques Sanitaires de l'O. M. S, a proposé une modification à la Nomenclature Internationale des Maladies (Révision 1948) (voir annexe 3), afin d'éliminer l'erreur commise en introduisant des données histologiques dans une classification basée essentiellement sur les caractères anatomiques. Malheureusement, il n'existe pratiquement encore aucun document chiffré important sur ces diverses localisations de lésions malignes. LVMPHOSARCOME Nous tenons cependant à rapporter un fait signalé au Colloque d’Oxford et qui mérite confirmation. En Afrique du Nord (L. 109, 1951) les "sarcomes du tissu Iymphoide gan¬ glionnaire ou diffus (cavum, tube digestif)" seraient souvent rencontrés. Il en serait de même pour le sarcome primitif de la rate et pour celui de la peau. GRAPMHLIQUE N 89 GRAPHIQUE N° 8 femme. 3 206 MORBIDITE PAR CANCER Un nombre anormal de lymphosarcomes des ganglions cervicaux a été si¬ gnalé en Indonésie, aux Indes et en Indochine (L. 120, 1951). MALADIE DE HODGHIN (Voir tableau XLV). ohelques documents statistiques intéressants peuvent être retenus. Deux documents précisent la localisation anatomique de l'atteinte ganglion¬ naire initiale : La première série donne 62% de car chez l'homme et 38% chez la femme. la seconde portant sur 125 cas, donne 75 % chez l'homme et 25 % chez la femme. L'évolution, dans le temps, de la survie des malades traités enregistrés dans l’E. P. C., apparait dans les graphiquès 81 pour l'homme et 82 pour la fe 204 DANEMARE 9 L A95 8 8 8 8 3 5 8 8 8 8 8 9 ossonuanala icta dltnaust. Coul nfié. ETUDE ANALYTIQUE DES DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALISATION 47 LEUCÉMIE ET ALEUĆMIE (Voir tableau XLMI) FRÉQUENCE ET RÉPARTITION DAR AGE Seuls les documents danois donnent des taux de fréquence qui sont sensi¬ blement égaux dans les 2 sexes. Le graphique 83 traduit cette fréquence en fonction de chaque tranche d’âge. Un maximum de fréquence net se situe à 70 ans dans les deux sexes. INSTUT NATIONAL PRVGIÈNE 297 SECTION DU CANCER 2 210 MORBIDITE PAR CANCER CHAPITRE Y CONISIDERATIONS GÉNÉRAIES Les résultats rapportés dans les chanitres nrécédente pour chaque locaui¬ sation et pour chaque sexe, dépendent essentiellement des conditions de collec¬ te des documents qui ont permis de les établir. Certaines discordances ont été parfois mises en évidence; il convient pour chacune d'elles de procéder à une étude critique comparée de ces conditions, avant de s'attacher à leur donner un sens probre. Parmi ces anomalies, nous voudrions revenir tout d'abord sur l'existence des deux maxima anormaux de la courbe de répartition en fonction de l'âge. des cancers du sein, et rappeler que nous avons proposé une explication nou¬ velle pour rendre compte de cette irrégularité du graphique, elle est, pensons¬ nous, liée à l'existence de formes différentes correspondant d'emblée à un stade clinique particulier, sans qu’il y ait obligatoirement pour chaque cancer du sein non traité passage successif par les 4’stades cliniques. D'autre part, nous avons observé que certaines, courbes de répartition s'infléchissent nettement après avoir atteint un maximum, que d'autres sont régulièrement ascendantes et que, selon l'origine des documents, des discor¬ dances sont fréquemment notées lorsque l'on atteint les âges avancés. Il y a lieu pour chacun de ces cas de remonter aux documents initiaux. Nous avons montré que les taux globaux n'ont qu'une signification limitée. Nous pensons cependant que si la comparaison d'un pays à un autre n'a que peu de sens, ces taux peuvent être utilisés pour donner une idée de l'ampleur du problème du cancer et de son aspect social, dans un pays déterminé. Les seuls nombres actuellement valables pour un taux global sont les sui¬ vants : Nous avons insisté sur les dificultés d’interprétation des calculs de pour centages relatifs, établissant la fréquence d'une localisation rapportée à 100 ETUDE ANALYTIQUE DES. DOCUMENTS POUR CHAQUE LOCALSATON 21 s’adresse à ces Centres de Traitement. 212 MORBIDITE PAR CANCER cancers de tous sièges. Nous avons souligné qu'il était pratiquement impossi¬ ble de rapprocher avec fruit les chiffres ainsi obtenus dans les divers pays. Ils n'ont qu'une signification relative et valable seulement pour la série étudiée. On trouvera dans le tableau XLVII les données relatives aux principales locali¬ sations pour les enquêtes américaine et danoise, une vue d'ensemble sur la répartition des cancers en fonction de l'âge et les indications sur la tranche d’âge où l’on observe un maximum de fréquence lorsqu'il en existe un. L'étude des résultats éloignés pour l'ensemble des cancers d'une même série donne une idée globale des chances moyennes de guérison pour une région géographique donnée, elle permet de mesurer ce que l’on peut attendre des procédés. Le registre hospitalier anglais donne : — sur 9, 048 cas chez l'homme, 45 % de guérison apparente à la fin de la lère année. sur 8, 769 cas chez la femme, 52 % de guérison apparente à la finde la lère année. Les documents de l'E. P. C, indiquent : sur 16-925 cas cnez l’homme, 284 de guériso apparente à la in de la tère année. (au bout de 5 années, ce taux est de 17 %). - sur, 19, 050 cas chez la femme, 43 % de guérison apparente à la fin de la lère année. (au bout de 5 années, ce taux est de 284). :.. cette derniere Agcumentation s’tend air une- période, qui atent mainte. nant 0 années, mais il faut souligner le caractère artificiel du taux globai obte¬ nu car dans les diverses séries, les localisations étudiées ne se présentent pas toujours avec la même pronortion. Clest ainsi que dans les deux séries précé¬ dentes, on est en droit de penser que les résultats tirés du registre hospitalier anglais sont plus représentatifs que ceux de l'E. P. C. Ces derniers correspon¬ dent à des, cas traités dans des uôpitaux spécialisés où la répartition entre les diverses localisations, est modifiée par la nature même de la population de NOTA pans les grands tableaux donnant le nombre des cas de chaque localisation par tranche 3 d'age, et éveptuellement en taux, lorsqu'il existe un intervalle de plusieurs colonnes sans indi catios, on doit considérer que le nombre situé à droite de l'espace vide correspond al’ensem¬ ple des tranches d’âge que couvre cet espace vide. 21 p'après G. SNEDECOR- Statistical Methos, page 4 59 47 53 44 56 ANNEXES ANNEAES ANNEXE CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES TABLE L.1 rincaz Fraction echantllon observée 250 1000 190 XIn 30 9 9 0 12 31 0 22 9 12 .00 3 6 o-gt rsoyUor 903 .4 1 CNEFe 32 Psa 96 GGNGNLG 45 56 2OroUot-os C631 3 2776995 625 12 2 -Lea 26F .02 31 56 40 240) 12 92°9 22 65 .03 45 27 65 6s E9 E 90 es S2 6 3 .94 12 8 (5 75 44 65 EnnE KGANRL 16 22 4 6) e2 3 12 763 48 3 68 23 i 753 35 NANi 81 62 65 19 %5 60 32 2 6 16 54 1% .06 22 15 8 3 26 62 36 16 25) N2I S59 65 v5 N20 3 14 .97 18 RSN P 2 23 56 43 93 62 153 32 65 16 12 3 .08 18 12 AN 13 46 26 67 63 19 64 27 651 44 65 6 VA) 9 V9 13 78 8 15 13 16 (3 32 66 15 84 55 100 25 56 953 C20 8 8 %753 7 1 73 ,10 69 100 16 16 32 75 17 12 3 53 (5 88 38 E CED 1 2 10 36 8 Y. 16 18 %3 56 42 20 45 92 75 32 13 753 N53 V532 95) Cew 73 8 11 10 1% 13 52 96 36 81 23 66 36 88 65 5a 8 20 2 .12 GAN AN 6%65 V1 26 13 65gae62 24 18 9 16 11 13 5 21 15 41 25 41 625 83 65 6 62 86 19 16 (3 12 .14 86 8 22 43 29 66 68 100 46 ( 652 963 16 6 6 1 13 C2 6 24 10 26 5) 66 44 31 78 100 91 .15 5 8 18 62% %1 27 14 18 16 11 21 t55 6 46 34 56 94 20 864 28 4 CeNR 16 19 21 3 15 1 12 22 21 67 37 48 62 22) 6°8 N 75 6 16 Ci5 13 23 21 77 23 5 54 11 69 96 40 (e 65 68 62 6 NR 3 E3 .18 34 14 24 12 35 52 44 3 80 75 100 12 26 3 19 57 2. P 83 (5 13, 26 21 56 .26 5 15 26 651 16 63 62 83 100 L4N% 63 24 16 2 16 57 14 5 6N 50 85 28 4 21 3 6s 35 19 56 17 26 14 31 .22 86 25 54 (E5 30 (e 1 16 23 26 61 23 20 32 3 83 32 15 90 25 5 532 19 30 21 63 1 34 63 16 61 93 .24 7 ce) 22 C5 20 31 28 753 17 .25 52 64 65 35 28 94 N°29 75 350 30. 26 20 32 23 .26 18 30 9 2 69 66 2 26 65 636 657 3 21 33 75 6 24 36 73 19 39 66 2 7 N .27 2 GL 9. C3 99 41 28 25 31 .26 22 34 19 36 70 78 63 82 6 1 32 26 28 23 35 12 20 36 83 100 43 5) 29 24 36 35 27 43 755 21 40 .30 73 88 100 45 6 30 63 30 24 28 3% .31 25 37 47 75 22 41 1 6 29 35 66 32 26 36 23 42 77 50 32 (,29 ge N 857 39 34 24 43 27 39 .33 (5 52 79 33 6298 2) 37 34 28 40 31 25 44 2 54 65 34 653 8 63 32 8 A 29 4 72 26 45 35 56 2 38 15 KoM 32 36 23 30 42 .36 27 46 6 36 S3 84 2 (22 34 40 91 31 43 28 47 58 33 .34 88 6 S 32 44 35 41 28 46 94 .38 36 33 45 36 42 .39 64 88 29 46 39 753 37 43 34 46 8 .40 % 66 NS 30 40 2 90 3 2 38 44 91 35 47 .41 23 31 55 69 51 33 41 85 6 36 49 39 45 71 95 32 52 32 24 40 46 37 49 43 33 73 73 94 53 43 692 38 56 44 41 47 76 33 95 3 44 82 42 48 V1 39 5 97 (53 35 55 78 45 43 S2 5) 67 7 43 46 40 52 54 81 .46 36 3 3 N 216 8 63 44 50 41 5 47 37 99 (63 5 37 42 54 45 51 86 100 (53 38 56 48 357 N° 46 52 (3 39 58 43 55 89 100 329 50 40 60 32 93 100 N6 2 Nombre 6956 8 raille de l'échantilon 20 19 15 tableau montre que l'intervalle est limite par 34 et 46. COMITE DIEXDERTS DES STATISTIQUES SANITAIRES Sous-Comité de l'Enregistremen Chef des Services techniques et de la Section du Cancer mnstitut National d’Hygiène Editeur des Exposes nmuels sur les résultats de la radiothéraple du cancer du col 222 MORIDITE PAR CANCER Le tablean de la page précédente indique l'intervale (confidence interval) entre deux pourcentages à l'intérieur duquel il y a 85%, de chances que se trouve, pour un nombre d’événements reconnus par rapport au total des cas interrogés, le pourcentage réel. si x dépasse 50, lire 100- X ponur le nombre observé et soustraire chaque pourcen¬ tage limite, de 100. Faire de même pour XIn. Exemple : 1) soit une série de 100 cancers du sein parmi lesquels on observé au bout de la 3ème année 40 malades en état de guérison apparente. L'intervalle dans lequel il y a 95 % de chances que se trouve le bon pourcentage est 30 % à 50 %. Le calcul indiquant 40 %, on doit écrire, 30 % - IU. S1 l’on avait voulu pousser jusqu’à 99 %, l’intervalle serait devenu 28 % à 53 %. 2) Soit sur une série de 1.000 cas un taux de guérison apparente de 40% le 1 RAPPORT SUR LES TRAVAUY DE LA PREMIÈRE SESSION DU SOUS-COMITE UNITED NATIONS NATIONS UNIES WORLD HEALTH ORGANISATION MONDALE ORGANIZAT ION DE L. A SANTE 10 mars 1950 0 mars 1950 ORIGINAL: ANGLAI des cas de cancer et de leur présentation statistique La session du sous-comité s'est tenue à Paris, du 6 au 10 mars 1950. Membres présents : Dr T. Clemmensen Chef du Service danois d'enregistrement des cas de cance Copenhague, Danemart (Président. Dr P. F. Denoix Paris, France Dr Harold F. Dorn Chief. Office of Biometry National Institute of Heaith Us Public Heaith Service Washington 25 (D. C. ). Etats-Unis d’Amérique (Rapporteur) pr Percy Stocks Chief Medical Statistician General Register Office Londres, Royaume-Uni Epert Conseil : satss sxaut, pgi nndnt de l'utérust Stockholm, Suède. 223 ANNEXES secietare dusonusconlte: Dr M. Pascua Genève. 1. STATISTIQUES DE MORTALITE 1. 1 Detinitlon statistique du eancer Il a été souligné que l'accord général n'est pas réalisé sur la définition statistique du "cancer" par rapport aux catégories figurant dans le Classement statistique interna¬ tional des Maladies, Traumatismes et Causes de Décès (1946). Dans les éditions précé¬ dentes de la Liste internationale des causes de décès, la maladie de Hodgkin, la leucé¬ mie et l'aleucémie, le mycosis fongoide N° 201- 204: 205..., 1948, ainsi que d'autres maladies de faible importance numérique, figurant maintenant sous les numéros de code 200- 205, n'étaient pas considérées comme des affections cancéreuses. Atin de faire disparaitre toute incertitude sur la définition statistique du cancel uILPin i Pat (ou, poscmuat, du,l dtnton ctutrtas NaNes térieures, le Sous-Comité recommande : que le total des décès dus au cancer soit établi sur la base des numéros de code 140 à 205 du Classement statistique intemnational (1948);. qque l'on indique également, en vue de permettre la comparaison avec les statistiques antérieures, les sous-groupes ci-après : 205 (à l'exception des numéros 201 et 364) 2) Maladie d’Hodgisin - N° 201. 3) Leucémie et aleucémie- N° 204. 1.2: pifficultés que soulève l’emploi de la section H- Tumeurs (Ciassification statistique internationale, 1948). Plusieurs membres du Comité ont fait observer que d'après leur expérience l'em¬ ploi de la section II "Tumeurs" du Classement statistique international (1948) a posé certains problèmes. Il y a lieu de citer, notamment : a) l'insuffisance de détails pour certaines localisations; b) l'inclusion de localisations secondaires dans les mêmes sous. sections que les localisations principales: c) la difficulté de présenter les données sta¬ tistiques, lorsque le cancer est mentionné sur les certificats de décès en même temps que d’autres causes; enfin d) un certain manque de précision dans les définitions des diverses localisations, aggravé par le fait que la classification des tumeurs repose à la fois sur des localisations anatomiques et des caractéristiques histologiques. Au cours de l'examen des problèmes indiqués ci-dessus, ainsi que d'autres ques¬ tions, il a été soultgné qu'il y aurait lieu de recueillir des renseignements sur les cons¬ tatations faites par d’autres usagers du Classement statistique international. Le Sous¬ Comité recommande donc : que des mesures soient prises en vue de recueillir, par l'intermédiaire des diverses commissions nationales ou autres organismes compétents, d'une part, des renseigne¬ ments concernant les difficultés que soulève l'emploi de la Section consacrée aux "Tu¬ meurs" dans le Classement statistique international, 1948, et, d'autre part, des sug¬ gestions précises tendant à remédier à ces difficultés et il recommande que les ren¬ seignements recueillis lui soient renvovés, afin qu'il les étudie et formule des recom¬ mandations. 1. 3 : Présentation des caises multiples de décès sous forme de tableaux Le Comité a examiné s'il y avait lieu de présenter des tableaux annuels des causes multiples de décès, en particulier lorsque le cancer figure parmi les causes mention ndos sur les certificats. Bien que l’accord général soit réalisé sur ce point, le Sous¬ à l’article 6-b du Reglement N° 1. marks, en Norvège et dans certaines régions des Etats-Unis. 221 MORBIDITE PAR CANCER Comité a pensé que de nombreux pays considéreraient comme trop onéreux d'avoir à dresser annuellement ces tableaux. Il a néanmoins estimé qu'il conviendrait d’encoura¬ ger les pays qui en ont la possibilité à présenter, fréquemment, sous cette forme, les causes muitiples de décès, en se conformant au formulaire proposé dans le "Manuel pour la Classification statistique internationale des Maladies, Traumatismes et Causes de Décès" (1948). Au besoin, ces tableaux pourraient être établis à l’aide d'échantillon¬ nages représentatifs de tous les décès. Le Sous-Comité recommande : que les pays soient encouragés à établir annuellement ou aussi fréquemment que pos¬ sible, des tableaux indiquant les causes multiples de décès, en se conformant au for¬ mulaire proposé dans le "Manuel de la Classification statistique internationale des Maladies. Traumatismes et Causes de Décès" (1948). 1.4- Exactitude des diagnostics portes sur les certficats de déces Le Comité a souligné combien il est important de poursuivre des efforts continus en vue d'évaluer et d'améliorer l'exactitude des diagnostics portés sur les certificats de décès, particulièrement en ce qui concerne le cancer, et il a estimé que, au cours des dernières années, on a trop peu examiné la valeur à accorder aux diagnostics mention¬ nés dans les certificats de décès. La classification statistique internationale perd beau¬ coup de sa valeur si l'on ne peut se fier aux diagnostics indiqués par des numéros de co¬ de. Le Comité recommande donc : que les commissions nationales et autres organismes compétents soient instamment invités à étudier la question de l'exactitude des diamostics portés sur les certificats de décès pour ce qui concerne particulièrement le cancer en comparant ces diagnostics avec les constatations faites à l'autopsie et avec les autres informations pertinentes. 1.5- Etudes relatives aux variations d’ordre géographique Le Sous-Comité a procédé à l'examen d'études effectuées, en Angdleterre et au pavs de Galles, sur la différence enregistrée selon les zones géographiques dans la mortalité par cancer, pour une localisation déterminée. Le Sous-Comité a reçonnu que, de telles études pourraient fort bien révéler, dans la mortalité par cancer, d'importantes diffé¬ rences, sur lesquelles on pourrait se fonder pour entreprendre des recherches intéres¬ sant les facteurs étiologiques. Préalablement à ces études, il conviendrait de procéder aux corrections nécessaires pour tenir compte des différences dues à la diversité des groupes d'’âge représentés dans les populations. De même, si l'on étudie les populations rurales et les populations urbaines, il faut prévoir les ajustements qui s'imposent pour les cas de décès de non-résidents. Le Sous-Comité recommande : que les Commissions nationales et autres organismes compétents soient incités à en¬ courager des études relatives aux variations de la mortalité par cancer, pour une lo¬ calisation déterminée, qui se manifestent selon la situation géographique, compte tenu notamment de la variation correspondante des facteurs sociaux et du milieu. Le Sous¬ Comité recommande que, dans le cas où les études porteraient sur la différence entre des zones urbaines et des zones rurales, on définisse clairement les mots "rurales et "urbaines" et que l’on indique avec netteté les mesures prises pour apporter aux données les corrections que rendent nécessaires les décès de non-résidents. Comme base pour ces études, il conviendrait de présenter, sous forme de tableau, les statis¬ tiques de mortalité par cancer correspondant à toute une série d'années, en indiquant par états, provinces, régions, comtés ou autres subdivisions territoriàles du pays. le nombre de décès pour châcune au motns des localisations indiquées dans l'’inter¬ mediate List ot the International Statistical Classification" (1948) et en se conformant 2. STATISTIQUES DE MORBIDITE ET ENREGISTREMENT DES CAS DE CANCER 2.1- Méthodes Le Sous-Comité a examiné la documentatio relative à certains projets actuels qui se rapportent à l'étude de la morbidité cancéreuse et à l'établissement de systèmes d'enregistrement des cas de cancer dans divers pays. Il a été décidé de ne pas recom¬ mander que la législation rende obligatoire la déclaration des cas de cancer. Le Sous-Comité a pris note des progrès que les divers protets détà mis en dbptica¬ tion ont permis de réaliser en ce qui concerhe : a) l'enregistrement et la surveillance des cas de cancer dans les établissements hospitaliers ou analogues, en France, er Angleterre, au Canada et dans d'autres pays; b) la détermination de la Inorbidité cancé¬ reuse totale dans des villes et des comtés spécialement choisis des Etats-Unis d'Améri¬ que, et c) les efforts tentés en vue d'atteindre simultanément ces deux objectifs au Dane¬ 18 25 ANNEXES Le Sous-Comité a estimé ces projets très utiles pour les fins suivantes : a) augmenter les possibilités de donner, à l'avenir, le traitement le plus précoce et le plus efficace possible, aux patients atteints de cancer b) accrotre notre comnaissance de la morbidité cancéreuse et de ses rapports avec les facteurs sociaux et avec le milieux c) fournir des indications en vue d’études portant sur des points particuliers de l'étiolo¬ gie du cancer ment plus précoce et, plus efficace. Le Sous-Comité recommande : A) que des efforts soient entrepris, dans plusieurs pays, en vue de déterminer la fré¬ quence totale des cas de cancer parmi les populations de certaines zones choisies au cours d'une année ou d'une série d'années, toutes les sources accessibles d’infor¬ mation (par exemple, médecins, pathologistes, hopitaux, certificats de décès) étant utilisées à cet effet B) que soient encouragés les projets d'enregistrement des cas de cancer visant à faire connaitre l’histoire des patients après leur traitement, le but finai étant d'étendre ces systèmes d'enregistrement à toutes les personnes atteintes de cancer, de maniè¬ re à supprimer l'erreur due au caractère incomplet des observations et à permettre la détermination de taux exacts de morbidité, de survie et de guérison apparente. 2.2- Dfinition de la localisation anatomique et du stade Le Sous-Comité à reçonnu que, pour rendre plus précises et plus facilement compa¬ rables, les études portant sur les données relatives à la morbidité cancéreuse et aux résultats thérapeutiques, il faudrait réaliser l'accord général sur : a) la délimitation anatomique des localisations, et b) la définition des stades de la maladie, c'està-dire l’envahissement tumoral. Tout en n'ignorant pas que, étant donné la complexité des problèmes en cause et l’absence actuelle d’accord général, de nombreuses années pour¬ raient, s'écouler avant que ne soient atteints ces objectifs; le Sous-Comité a néanmoins consideré comme hautément souhaitable que ces problèmes soient abordés. En conséquence, le Sous-Comité recommande : que, en consultation avec des spécialistes du cancer, les commissions nationales et autres organismes compétents soient priés d’établir des définitions, si possible illus¬ trées par des diagrammes, a) de la totalité ou d'une partie des localisations anatomi¬ ques principales du cancer, et b) des stades de la maladie, c'est-à-dire de l'envahis¬ sement tumoral; et qu’ils soient invités à soumettre ces définitions à l'’OMs qui les renverra au Sous-Comité, afin que celui-ci les étudie et formule des recommandations. 2. 3.- Code intéressant les variétés histologiques Le Sous-Comité a pris acte du fait que la Commission nationale des Etats-Unis pour les statistiques démographiques et sanitaires (United States National Committee on Vital and Health Statistics) collabore avec un certain nombre d'associations de médecins, ̀ l'élaboration d’un code-type s'appliquant aux diverses variétés histologiques de tumeurs. Le Sous-Comité a manifesté l'intérêt qu'il porte à ce projet et a convenu d'ajourner tou¬ te mesure concernant l'établissement d'un code de cette nature, en attendant que celui dont l’élaboration se poursuit aux Etats-Unis, puisse être étudié. 3. PRÉSENTATION STATISTIQUE DES RÉSULTATS THÉRAPEUTIQUES 3.1 Périodes de aurveillance Ktant donné : a) que l’absence d’une méthode unanimementacceptée pour établir les taux de survie et de guérison apparente, dans les cas de cancer, fait régner une grande confusion et ne permet pas que les résultats des diverses thérapeutiques soient comparés avec exac¬ titude; b) que l'observation d'une période d'attente unique et de durée fixe : cina années par 233 MORRIDIE PAR CANCER meurs; c) que, après trois ou quatre années, les taux, dont le calcul est fondé sur la période Lotale de surveillance, deviennent de moins en moins satisfaisants, en raison de cer. tains facteurs tels que la mortalité normale et l’impossibilité de garder les patients en observation continue; et née, surtout au cours de la période qui suit immédiatement le traitement. de plus longue durée, en multipliant, entre eux, les taux annuels consécutif 3.2 Définitions et r̀gles a) Il conviendrait d'indiquer, dans tous les cas, le point de départ de la premigre perio de de douze mois, Aux fins de comparaison des différents modes de traitement, le point de départ choisi peut être le début du traitement anti-cancèreux. S’il s'agit d'e tudier l'efficacité de l'organisation des soins médicaux ou si les statistiques sont établies aux fins de santé publique, on peut prendre comme point de départ la date où le cancer a été diagnostiqué pour la première fois; en ce qui concerne les diagnos¬ tics établis dans un hôpital, cette date sera celle de la visite ou de l'admission à l’hopital au cours desquelles le diagnostic aura été établi. b) Pour que les résultats thérapeutiques soient évalués avec exactitude il importe parti¬ culièrement de surveiller de façon complête tous les patients et de s'efforcer de ne perdre de vue aucun des malades. Afin d'assurer l'uniformité et la comparabilité des observations, on considérera ceux dont on sera sans nouvelles après chaque période de douze mois, comme décédés, pour une cause inconnue, au cours de cette période. c) Les données statistiques devraient inclure tous les cas de cancer diagnostiqués: qu'ils aient été soumis, ou non, à un traitement - sauf les cas envoyés à l'hopital aux fins de diagnostic seulément. d) Il est souhaitable de confirmer tous les diagnostics par un examen histologique, mais il convient d'inclure tous les patients classés comme cancéreux - que le diagnostic soit étavé, ou non, par un examen histologique. A des fins particulières.: on peut étu¬ dier isolément les cas qui n'ont pas fait l’objet d’une vérification histologique. currente. médecin qui a signalé le cas. 3. 3- Classification de l'état des patients ANNEXES concernant les résultats thérapeutiques. 227 5.4 Dfinton des taux Le Sous-Comité r ne des années successives : sonnes qui étaient vivantes au commencement de cette période de douze mois. Il existe naturellement divers modes de correction du taux brut permettant de tenir compte de la mortalité naturelle. On peut, notamment, indiquer le suivant Le taux corrigé de survie pour chaque année est obtenu en divisant le taux brut défin le aus sgnt adarsgtpaunonausamt, atotoa auttamtultuaM d lauaoongamtonmdhon os it2 sltis oe de ne pas décéder au cours d’une période comparable de douze mois, par suite d'une cause quelconque autre que le cancer avant la localisation en question. D'habitude pour la plupart des localisations, cette probabilité (p) n’est pas sensiblement différen te de la probabilité de non-décès qui tient compte de toutes les causes. Le taux brut de guérison apparente pendant la première année à compter du point de départ, est obtenu en divisant le nombre de personnes vivantes ne présentant pas de signes de la maladie au terme de douze mois, par le nombre total de personnes qu étaient vivantes au début de cette période. Le taux ajusté de guérison aparente pendant la première année est obtenu en modi Le Iawsilosie ctartio-aparenls popent lamontus mne opetogt fin de la période, était incertain, ainsi que la durée de vie pendant laquelle, au cours des douze mois considérés, les personnes décédées ont été exemptes de signes de la maladie. 3.5- Présentation graphlque des donées statistiques Le Sous-Comité a examiné, avec intérêt, le formulaire élaboré par l'Institut natio nal d'Hygiène (France) pour la présentation graphique des données statistiques qui con cernent les résultats thérapeutiques, et il désire signaler, dans le Bulletin de l'institu national d'Hygiène, Tome 5. N° 1, page 44, janvier-mars 1950, un exemple de l'emplo de ce formulaire. Le Sous-Comité est pleinement d’avis que les données statistiques con cernant les résultats thérapeutiques doivent être présentées de façon claire etsans ambi guité, et il désire encourager tous les efforts entrepris à cet effet. Le Sous-Comite estime que l'on pourrait établir divers formulaires, également satisfaisants, en vue de la présentation gramhique des données statistiques concernant les résultats (hérapeuti¬ ques et n’a pas cru souhaitable, actuellement, de recommander un modèle particulier Il désire toutefois attirer l'attention sur le formulaire employé par l’Institut national d’Hygiène, dans l'espoir d'inciter d'autres institutions ou d'autres personnes à élabore des méthodes analogues pour la présentation, par diagrammes, des données statistiques Membres : 228 MORRIDITE PAR CANCER 4. EXPOSÉS ANNUELS SUR LES RÉSULTATS DE LA RADIOTRERAPIR DU CANCER DU COL DE L’UTÉRUS Le Sous-Comité a examiné les "Exposés annuels sur les résultats de la radiothéra¬ pie du cancer du col de l'utérus" édités par le Dr J. Heyman, et publiés, à l'ortgne. par l’Organisation d’Hygiène de la société des Nations. En recommandant que l’Organi¬ sation Mondiale de la Santé adopte des règles et des méthodes normalisées pour le cal¬ cul et la présentation des données statistiques concernant les résultats thérapeutiques. et favorise leur emploi général afin d'assurer la comparabilité de ces données, le Soug Comité a implicitement reçonnu la valeur des "Exposés annuels". D'autre part; il a pris acte de r opmton seton laquelle la publication de ces "Exposés annuels", en dépit du fait que ceux-ci présentent certaines insuffisances, a encouragé les efforts entrebris pour améliorer la présentation des résultats thérapeutiques. En outre, le Sous-Comité estime que la réunion et la présentation systématiques dès données statistiques concernant les résultats thérapeutiques, conformément à des règles et des méthodes normalisées, fa¬ voriserait incontestablement l’amélioration des méthodes de traitement des cancéreux. pour toutes ces raisons, le Sous-Comité recommande que ces "'Exposés annuels" conti¬ nuent à être publiés, s'il existe une pcssibilité de le faire. plus particulierement, en ce ui concerne les "’Exposl de la radiothérapie du cancer du col de l’utérus", le Sous-Comité recommande : a) que le domaine des"Exposés annuels soit élargi de manière à les faire porter sur tous. les cas de cancer du col de l’utérus, quelle que soit la méthode de traitement; b) que les règles et les méthodes proposées par le Sous-Comité pour le calcul et la pré¬ sentation des données statistiques concernant les résultats thérapeutiques soient adop¬ tées dans l'élaboration des Exbosés annuels et que le Sous-Comité soit prié de fournir des avis, s'il se présente des difficultés à cet égard c) que seuls soient acceptés, aux fins de publication, les exposés des établissements qui font figurer tous les cas de cancer du col de l'utérus examinés chez eux, à l'excep¬ tion uniquement, des patients envovés à l'établissement, aux fins de diagnostic seu¬ lement; d) que la présentation dès"matières contenues dans le volume puble-soit étuidlée soigneu¬ sement, de manière à permettre une réduction de l’espace attribué à chadue exposé; ce résultat pourrait être obtenu par la suppression des courtes séries et par la con¬ densation des statistiques détaillées déjà publiées dans des exposés précédents ou sous toute autre forme analogue; ANNEXE 3 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE COMITÉ D’EXPERTS DES STATISTIQUES SANITAIBES 2 ANNEXES IL. 1- Rapport du Sous-Comité de l'Enregistrement des cas de cancer et de leur Présen¬ tation statistique. que, qui a tenu sa deuxième session à Paris, du 18 au 21 septembre 1951, (1) Le rapport du Sous-Comité a été adopté avec de légers amendements et avec l'ad¬ jonction d’un paragraphe explicatif concernant les divers usages auxquels doit servir le classement proposé des tumeurs d’après la localisation anatomique de la lésion; ce rap¬ port est reproduit en annexe au présent document Il y a lieu de compléter comme suit son titre : tumeurs des systèmes lymphatique êt hemtatopoe Le paragraphe à ajouter est le suivant : (1) voir page sulvante. 15 MORBIDITE PAR CANCER 23 143-199 du Classement international, et elle a été obtenue par une subdivision de ces rubriques auxquelles un quatrième chiffre a été ajouté quand il y avait lieu. Cette classi¬ fication plus détaillée est destinée à servir, d’une façon générale, pour l'enregistre¬ ment des cas de cancer et pour l'établissement de statistiques de morbidité. Elle pré¬ sente, d’autre part, un second système de classement selon la localisation anatomique dans le cas des tumeurs mentionnées à la rubrique 142, ainsi que des tumeurs groupées dans la section 200 à 205. Les subdivisions introduites dans les rubriques 140, 141 et 143-196 peuvent être également utilisées pour les statistiques générales de mortalité. Rn revanche le classement indiqué, à titre de deuxième possibilité, pour les rubriques 142 et 200-205 ne saurait être utilisé pour ces dernières etatistiques. A 6 3 65: 3 6 :5 6 6 5 6 3 3 3 5 5 66 5 33 3 63 1 3 5 : 5 155 (Le reste de ce rapport ne concernait pas le cancer). SOUS COMIT́ DE L’ERREGISTREMENT DES CAS DE CANCER ET DE LEUR PRÉSENTATION STATISTIQUE RAPPORT SUR LA DEUMINME SESSION DU SOUS-COMTE Le Sous-Comité de l'Enregistrement des Cas de Cancer et de leur Présentation sta¬ tistique a tenu sa deuxième session à Paris, du 18 au 21 septembre 1951, conformément xlème session. que et le degré de malignité. 231 Il a été décidé de surseoir à l’examen de l'aliméa a) jusqu'à ce que l'on soit mieux informé quant à la somme de détails que les spécialistes et les institutions pourraient désirer connaftre, pour certaines parties de l’organisme. Le Sous-Comité a également décidé qu'il établirait tout d’abord un classement répondant à l’objet de l’alinéa b). Le cadre que fournit le Classement statistique international a été, presque à tous égards considéré comme, satisfaisant, aux fins de subdivision ultérieure. Il a toutefois été esti¬ mé souhaitable d’y apporter quelque modification afin d’introduire un classement stricte¬ ment anatomique dans certaines parties de la liste ò l'on avait fait figurer des éléments fondés sur l’histologie. Bien que le classement élargi soit établi principalement en vue de son emplol avec l'aide d’un code supplémentaire dressé selon le type histologique du néoplasme, le Sous¬ Comité a reçonnu que ce classement serait également utilisé en vue de fournir, sur cer¬ taines localisations, des détails plus abondants que n'’en donne le classement à trois chiffres, lorsqu’on ne peut se servir d’un code histopathologique, par exemple pour les statistiques nationales de mortalité. On a donc tenu compte de cette éventualité en dres sant le classement amendé des tumeurs malignes. Si l’on a besoin pour les tumeurs bénignes selon la localisation d'un classement plus détaillé que celui qui est fourni par le Classement statistique international, on peut avoir recours à une série correspondante de subdivisions. 2. Classement des néoplasmes d’après la variété histologique Le Sous-Comité a examiné le Manual of Tumor Nomenclature and Coding, publié récemment aux Etats-Unis par l’American Cancer Society. Ce Manuei présente un clas¬ sement des néoplasmes d’'après la variété histologique et le degré de la malignité, et contient un index alphabétique étendu des termes anglais actuellement utilisés pour dé¬ crire l’histogénèse des néoplasmes. Les membres du Comité sont d'avis que l'élabora¬ tion de ce Manuel constitue un progrès important vers l'établissement d'un système gé¬ néral de classement, des néoplasmes et le premier effort sérieux de préparation d’un codage fondé sur l’histologie, en vue d’études statistiques. Le Sous-Comité a pleinement conscience, des difficultés auxquelles se heurtent les auteurs d’un tel Manuel. Elles proviennent, en partie: du fait que-l'on ne peutrse fonder sur aucun classement dont la valeur soit reconnue de façon générale, mais, surtout du manque d'uniformité dans l'emploi des termes actuellement utilisés pour la nomenclatu¬ re histologique. Certains pathologistes emploient le même terme histologique pour dési¬ gner des tumeurs intéressant différentes localisations primitives, alors que ces néoplas¬ mes devraient donner lieu, en fait, à des descriptions histologiques différentes; en rai¬ son de cette pratique, force a été malheureusement de recourir à des termes anatomi¬ ques pour permettre de différencier certains types de néoplasmes dans le classement bistologique. Il a fallu faire face à des questions analogues, lorsqu'on a établi le codage du degre de malignité des néoplasmes. Si, dans l'ensemble, un classement général comportant des néoplasmes bénins, douteux et malins, serait de nature à rallier l’adhésion de la plupart, l'accord est loin de s'établir sur les concepts des états précancéreux, des carcinomes non-envahissants ou des carcinomes in situ, ainsi que sur l'opportunité de tenter de classer les tumeurs malignes d'après le degré de différenciation cellulaire. Le Sous-Comité estime remarquable que ces difficultés aient, aux Etats-Unis, recu une solution assez satisfaisante pour permettre la publication du Manuel of Tumor No menclature and Coding; mais il n’ignore nullement que ce ne sera pas chose aisée de concilier les points de vue qu'ont adoptés les différentes nations sur ces questions. Le Sous-Comité estime, toutefois, que la nécessité de disposer d’'un classement général des néoplasmes, d'après le type histologique et le degré de malignité, justifie le travail considérable qu'implique l'établissement d'un tel classement et que ce travail sera faci¬ lité par l'existence dudit Manuel. Le Sous-Comité a RECOMMANDE : Que le Manual of Tumor Nomenclature and Coding soit adressé aux organisations compétentes respectives de divers pays, afin que ces organisations l'examinent atten tivement et étudient les modifications qu'’il conviendrait d'apporter à ce Manual pour le rendre conforme aux points de vue adoptés par le pays intéressé, et Que les organisations nationales essaient, dans le mesure du possible, d'appliquer le Manual, tel quel, ou amendé, au chiffrage des cas de cancer, afin de pouvoir met tre à la disposition de l'OMS l'expérience qu'elles auront acquise, lorsque sera entre¬ prise l'élaboration d’'un classement général des néoplasmes, d’après le type histolog 232 MORRIDITE PAR CANCES 3. Classement des néonlasmes d’apres le stade de développement Le sous-Comité a examiné avec intérêt les etforts poursuivis récemment dans le domaine du classement des cas de cancer d'après le stade par le "Comité international du Classement du Cancer d'après le stade de développement en vue de la présentation des résultats obtenus dans le traitement du cancer", comité nommé par le Congrès In¬ ternational de Radiologie, ainsi que par le "Committee on Tumor Nomenclature" de la Commission internationale de Recherches sur le Cancer, par le Congrès tnternattonal et Quatrième Congrès américain d'Obstétrique et de Gynécologie, par l'Institut national d’hygiène de France et par la Commission de l'Amérique latine pour l'êtude du cancer du jarynx. ront définis de manière plus précise pour chaque localisation : Stade 1 : Tumeur limitée strictement à l'organe et de dimension relativement faible. stade I1 : Tumeur limitée à l'organe primitit mais de dimension assez importante ou comportant une extension limitée au delà de l’organe atteint. stade II : Tumeur s'infiltrant largement jusqu'aux organes avoisinants. Stade IV : Tumeur envahissant largement les tissus adiacents ou étendue aux organes avoisinants. L'un des systèmes proposés pour la classification par stade du cancer du col de l'utérus comporte un stade dit "7O", qui correspond à un stade préliminaire donnant lieu parfois, ultérieurement, à un cancèr. Le Sous-Comité estime qu'une telle catégorie pré¬ liminaire pourrait présenter de l'utilité même pour d'autres localisations du cancer mais que le terme de stade "’O, pour toute localisation, devrait être réservé aux cas dans lesquels on ne pense pas que le cancer soit envabissant et que dans la précepta. tion des statistiques thérapeutiques, cette catégorie devrait être distincte des stades 1 à En seçond lieu, on a souligné que, pour certaines localisations, Il seralt souhaita¬ ble de créer un ou plusieurs systèmès supplémentaires de classement permettant d'en¬ registrer les infiltrations directes ou métastatiques du système lymphatique ou des organes à distance, confirmées ou non par un examen anatomo-pathojogique. Le classe¬ ment de la tumeur suivant son stade devrait être fait indépendamment du classement établi selon ce ou ces systèmes supplémentaires. des fins toutes spéciales. Tout en recommandant d'avoir recours au système de classement par stade du can¬ cer du col de l'utérus, récemment adopté au Congrès international et Quatrième Con¬ grès américain d’Obstétrique et de Gynécologie, le Sous-Comité a estimé opportun qu’au cours d’une future révision, ledit système soit rendu en tous points conforme aux prn cipes ici exposés. 1. Systèmes d'enregistrement des cas de cancer Le Sous-Comité a examiné ensuite la question de l'enregistrement des cas de cancer et s'est félicité des progrès signalés par divers pays, notamment l'Angleterre et le Pays de Galles, le Danemark, les Etats-Unis d'Amérique et la France. Le Sous-Comite a également été heureux de prendre connaissance des projets relatifs à la réalisation de programmes analogues dans un certain nombre de pays d'Europe, d'Amérique du Sud et de l’Extrême-Orient. Le Sous-Comité a exprimé l'espoir que les pays qui projettent des programmes de cette nature recoivent tous les encouragements et toutel'aide possibles. Afin de faciliter la comparaison sur le plan international, des données relatives à la morbidité provenant de divers pays, le Sous-Comité a instamment recommandé de dresser les tableaux statistiques publiés dans le plus grand détail possible. Le Sous¬ Comité a donné sa pleine approbation à la recommandation 2), relative à la forme et : la teneur des publications concernant les études démographiques sur le cancer, adoptée par la "Conference on Geographical Pathology and Demography o Cancer", tenue par le Conseil pour la Coordination des Congrès internationaux des Sciences médicales à Ox¬ ford, juillet 1950. L'attention a été attirée tont spécialement sur l'opportunité de publier à la fois le nombre des cas et les chiffres des populations intéressées, en fournissant dans toute la mesure du possible, des détails sur les groupes d’âge quinquennaux, et cela jusqu’à l’âge le plus avancé pour lequel on puisse obtenir des données dignes de f91, de préférence jusqu’à l’âge de 85 ans ou même de 100 ans, si faire se peut. ANNEXES 233 ANNEXE 4 NOMENCLATURE CLASSIELCATION DES CANCERS 1952 (Développement de la Nomenclature Internationale des Maladies, Traumatismes et Causes de Décès 1948). Nomenclature détaillée utilisée par les Centres Anticancéreux Français : 1952. 140- TUMEUR MALIGNE DE LA LEVRE A. Lèvre supérieure cutanéo-muqueuse. 140,9 B. Lèvre supérieure muqueuse...... C. Lèvre inférieure cutanéo-muqueuse. 149,1 D. Lèvre inférieure muqueuse.......... 149,9 K. Lèvre, partie non précisée, commissure comprise Nota : Les localisations cutanées pures sont à ranger sous le n° 190 ou le n° 191, A. 141- TUMEUR MALIGNE DE LA LANGUE poa de la laoe e aoade ludon du nlter andruet. 141,8 B. Face ventrale de la langue, bord non compris (voir nota)............ C. Face dorsale de la langue en avant du Y lingual................. 141,0 D. Partie postérieure de la langue en arrière du Y lingual (vallécule exclue). K. Partie non spécifiée.............................................. 141,9 Nota : Une tumeur en feuillet de livre envahissant à la fois la face ventrale de la langue et le plancher doit être rangée sous le n° 143. 142- TUMEUR MALIGNEDES GLANDES SALIVAIRES 142,8 R. Parotide................. T. Autres glandes salivaires............... 142,8 142, 9 K. Glande non spécifiée..................... 143- TUMEUR MALIGNE DU PLANCHER DE LA BOUCHE 144- TUMEUR MALIGNE DE PARTIES AUTRES QU NON SPECITIÉES DE LA CAVITE BUCCALE A, Voile du palais mobile (face antérieure). B. Luette. C. Muqueuse du palais osseux. D. Gencives. E. Face interne des joues. F. Muqueuse de revétement de la branche montante du maxillaire. K. Partie non spécifiée. 145- TUMEUR MALIGNE DE L'ODPHARYNX 1438 8 145, 8 B. vallécule (tossette glosso-épiglottique)........ C. Sillon glosso-pharyngien ou glosso-amygdalien...... D. Amygdale............................. 155 B. Pilier antérieur.................... 145, 8 F. Pilier postérieur.................. 145, 8 G. Repli palatoglosse................... H. Paroi postérieure de l'oropharynx..... 145, 8 145, 9 K. Partie non spécifiée.................. K. Partie non sbécifiée du gros intestin....... 234 MORADLTE PAR CANCER 146- TUMEUR MALIGNE DU NASO-PHARYNX R. Partie non-spécifiée. 147- TUMEUR MALIGNE DE L'HYPOPHARYNX A. Repli Pharyngo-épiglottique. B. Confluence des replis ary-épiglottique, glosso-épiglottique et pharyngo¬ aryténoidien. K. Partie basse du sinus piriforme. F. Région rétro-arvténoidienne G. Région rétro-cricoidienne (bouche de l'œsophage). H. Face latérale. T. Face postérieure. K. Partie non spécitiée. 148- TUMEUR MALIGNE DU PHARYNX, NON SPECIEIÉE 150- TUMEUR MALIGNE DE L’OESOPHAGE A. (Ksophage 173 supérieur. B. (Esophage 173 moyen. C. (Esophage 17/3 inférieur. K. Partie non spécifiée. 151- TUMEUR MALIGNE DE L'ESTOMAC A. Estomac petite courbure. B. Estomac grande courbure. C. Estomac faces. F. Estomac cardia. K. Partie non spécifiée. 152- TUMEUR MALIGNE DE L'INTESTN GRELE Y COMPHIS LE DUODENUM 152, 0 A.° DuOdénUH............................2:5 B. Autre partie spécifiée de l'intestin grêle............................. 152, 8 K. Partie non spécifiée........................................... EVE 153- TUMEUR MALIGNE DU GROS NTESTIN, RECTUM EXCEPTÉ A. Colon ascendant........... B. Caecum ................ C. Appendice......................... D. Coion transverse comprenant les angles.. E. Clon descendant................... F. Côlon sigmoide.................. 6. Rectosigmoide........................ T. Partie non spécifiée du tractus intestinal.... 153,0 153, 1 153, 2 153,3 153, 8 160,8 ANNEXES 235 154- TUMEUR MALIGNE DU RRCTUM A. Rectum. 155- TUMEUR MALIGNE DES VOIKS BILIAIRES ET DU EOIE (spécitée comme localt¬ sation primitive). 152 155, 9 A, Foie......... B. Vésicule biliaire C. Ampoule de Vater D. Canaux biliaires extra-hém K. Partie non spécifiée. 156- TUMKUR MALIGNE DU EOIE (localisation secondatre ou non gpecitée) 157- TUMEUR MALIGNE DU PANCRÉAS 158- TUMEUR MALIGNR DU PÉRTTOINE (primitive) 159- TUMEUR MALIGNE DES ORGANES DIGESTITS NON SPÉCITIES 19 3 SOIRES A. Vestibule narinaire................ 169,0 B. Fosses nasales....................................... C. Sinus maxillaire évoluant dans l’infrastructure du maxillaire supérieur. D. Sinus maxillaire développé dans la suprastructure du maxillaire supé¬ rieur et évoluant en dehors (vers la région malaire)................ 169,2 E. Sinus maxillaire développé dans la région ethmoido-maxillaire (évoluant en dedans) .........%«..........»........... F. Sinus maxillaire, paroi interne.............................2..... . 5 maxillaire cavité (doivent être rangées dans cette rubriquelesfor mes en surface) :.......................................... M. Ethmoide...............................5 J. Sinus sphénoidal................... 160, 8 K. Sinus ffontal........................... L. Trompe d'Eustache et oreille moyenne.............................. 160,1 PI5 DOPRSgtIOT Ior SDCCMeC:.................. 161 - TUMEUR MALIGNE DU LARYNX C. Commissure glottique antérieure. D. Epiglotte face postérieure. G. Versant interne du pilier ary-épiglottique. H. Cavité ventriculaire. L. Sous-glotte antérieure et latérale. K. Sous-glotte postérieure. M. Localisation non spécifiée. K. Localisation non spécifiée. 26 MORBIDITE PAR CANCER A. Trachée B° Bonches, au’voisunax de La piturtator irats C. Bronehes, aur-del, mate acceseibles directement oni itidiretitmnet'aien 123 doscoble »............................. D. Broncho-puimonaire non accessible à l'endoscopie B. Alvéolaire............................ F. Plèvres....................... 162.2 162,0 OV P HHEDDISTI (non classée ailleurs) 165- TUMEUR MALIGNE DES ORGANES THORACIQUES (secondaire) 170- TUMEUR MALIGNE DU SERN A. Glande mammaire proo B. Prolongement axillaire. C. Sillon sous-mammaire. M. Lonton danaEe K. Localisation non spécite 171- TUMEUR MALIGNE DU COLDE LUTERUS A. Museau de tanche. B. Endocervical. K. Localisation non sṕcifiée. 172- TUMRUR MALIGNE DU CORPS DE LUTERUS 174- TUMEUR MALIGNE DE L’UTÉRUS DE LOCALISATION NON SDÉCITIEE 175- TUMEUR MALIGNE DE L'OVARE, DE LA TROMPE ET DU LIGAMENT LARGE A. Ovaires....... 175,0 B. Trompes.............. C. Ligament large........... 175,1 K. Localisation non spécifiée. 176- TUMEUR MALIGNE DES ORGANES GÉNTAUX DE LA FEMME, AUTRES ET NON SPECITIÉES A. Vulve........ .... 176,0 B. Vagin.............. 176.) C. Otauide de Par drolin..... D. Autres localisations.... 176, 8 K. Localisation non spécifiec 176. 9 193,9 195. 8 K. Glande non spécifiée. 237 ANNEXES 177- TUMEUR MALIGNE DE LA PROSTATE 178- TUMEUR MALIGNE DU TESTICULE 176- TUMEUR MALIGNE DES ORGANES GÉNITAUX DE L'HOMME, AUTRES ET NON SPECIFIES 179,0 A. Verge.:...............: 179.1 B. Scrotum................ 179, 6 C. Autres localisations......... 179,.9 K. Localisation non spécifiée....... 180- TUMEUR MALIGNE DU REIN A. Origine parenchys B. Origine pyélique. C. Uretère. K. Localisation non spécifiée. 181 - TUMEUR MALIGNE DE LA VESSIE ET DES AUTRES ORGANES URINAIRES 1a,8 181, 6 A. Messie ...................................................... H.................. 190- 191 - AUTRES TUMEURS MALIGNES DE LA PEAU 191.0 4 0. LêvT6S ..............1.5..«»«« :5:» » SN A. Face comprenant la face interne des narines, et limitée en bas par le re¬ 191,3 bord du maxillaire (paupières et oreilles exclues, voir B et C)....... 191 B. Paupières supérieures, inférieures et angles......................... 191, 2 C. Oreille et conduit auditif externe.................................. 191. D. Cuir chevelu et cou ........................................... 191, : B. TTOGN:L: 3:2 :4 :25:7« :5552:5»:5:5:55»556 191,6 G. Membres supérieurs.............................................. 191. H. Membres inférieurs.............................................. 191. 1 T. Localisations multiples ........................................... K. Localisation non spécifiée........................................, 191, 8 aux naevocarcinomes un numéro spécial (ancien 190). 192- TUMEUR MALIGNE DE L'GEIL 193: TUMEUR MALIGNE DU CERVEAU ET DES AUTRES PARTIES DU SYSTEME NER¬ VEUX 193,6 A. Encéphale 193, 2 B. Enveloppes méningées ....... 103. C. Moelle nerveuse.............. 193,3 D. Nerfs périphériques......... E. Sympathique............... 190e : K. Localisation non spécifiée.. 188s. 195- TUMEUR MALIGNE DES AUTRES GLANDES ENDOCRINES 195,0 A. Surrénale ................. 195, 1 B. Parathyroide.................................................... 195,2 C. Thymu8 :....................................... 195, 3 D. Hypophyse, tractus cranio-pharyngé............................... 195, 4 E. Glande pinéale................................................ J. Autre glande............................ MORRIDITE PAR CANCER 196 - TUMEUR MALIGNE DES OS A. Os du crâne et de la face à l'exclusion du maxillaire inférieur........ 196, 0 B. Maxillaire inférieur............................................... 196.1 C. Colonne vertébrale (sauf sacrum et cOccyx)......................... 196, 2 D. Côtes, sternum et clavicules....................................... 196, 3 E. Membre supérieur, os longs (humérus, radius, cubitus) et omoplate... 196, 4 F. Membre supérieur, os courts (carpe, métaçarbe, systême osseux des d0188) :..2..............:...........: 196,5 G. Ceinbire pelvienne (os iliaques, sacrum et coccyz).................. 196, 6 H. Membre inférieur, os longs (fémur, tibia, péroné)................... 193,7 J. Membre inférieur, os courts (tarse, métatarse, système osseux des or¬ 196, 8 16i18) ». :3: 1: :567:54«::: :: K. Localisation non spécifiée........................................ 196,9 197- TUMEUR MALIGNE DU TISSU CONTONCTIE E. Tête, face et cou............... 197,0 F. TrohG ........................... 197,1 G. Membres supérieurs (y compris l'épaule). 197,2 H. Membres inférieurs (y combris la hanche 197,3 K. Localisation non spécifiée............. 1°3 198- TUMEUR MALIGNE SECONDAIRE ET NON SDECIEIEE DES GANGLIONS LYM¬ PHATIQUES A. Tête, face et cou... 198,0 B. Intra-thoracique..... 198. 1 C. Intra-abdominal.......... 198, 2 D. Membre supérieur et creux axillaire. 198, 3 E. Membre inférieur et région inguinale... 198, 4 F. Envahissement de plus d'un de ces groupes 198, 5 G. Autres sièges précisés............. 196, 8 K. Siège non spécifie............ 198, 9 199- TUMEUR MALIGNE A LOCALISATIONS AUTRES ET NON SPÉCITIÉES A. Localisation précisée non comprise dans 140- 198................... 199, 0 5 P. Localisation mal-définie de la tête, de la face et du cou............... 199, 1 du thorax................................ 199, 2 à l'abdomen (pelvis non compris)............. 199, 3 au pelvis................................... 199,4 aux membres............................... 199,5 G3. Tumeur généralisée.............................................. 199,6 6 K. Localisation non spécifiée......................................... 199, 9 (205 - Mycosis fongoide) : doit être classé sous le n° 190,191. 206- SYSTEME LYMPHATLSUE A. Tête, face et cou..... 293, 9 B. Intrathoracique........ 205, 1 C. Intra-abdominal.................. 206, 2 D. Membres supérieurs et creux axillaire..... 206, 3 E. Région inguihale et membres inférieurs... 206, 4 F. Plusieurs groupes atteints.............. 203, 8 G. Autres localisations spécifiées........... 206, 8 R. Localisation non spécifiée............... 206, 9 Nota: Les numéros 298 et 20% B utilisés ense 200 à 202 du Classement International. 207- SYSTEME HÉMATOPOIE TIQUE A. Moelle osseuse (comprenant les leucoses de nature lymphocytaire, leu¬ cocytaire, plasmocytaire et monocytaire).................., 207.6 Nota : le n°z07 A correspond à la fois aux n°203-204 de la Nomenclature Internationale. 297. Dr. H. F. DORN, Ph., D. ANNEXES 23 ANNEXE : CONFERENCE DE PATHOLOGIE GÉOGRAPHIQUIE ET DE DÉMOGRAPHIE DU CANCER La conférence de pathologie géographique et de demographie du cancer a éte convo¬ quée par le Conseil pour la coordination des congrès internationaux des sciences médi¬ cales, réalisant ainsi une recommandation de la Commission internationale de recher¬ ches sur le cancer. Cette conférence a tenu ses assises au Collège Begent"s Park, à Oxford (Angleter¬ re), du 29 juillet au 4 août 1950, sous la présidence de M. le Professeur J. MAISIN, Au ro gisindntaiti sarsustseimhaga pxAe fique a été assuré par le Docteur Johannes CLEMMESEN. Ont pris part à la Conférence : Dr. J. MAISIN, président Belgique. Secrétaire scientifique. Chief Pathologist. Director Cancer Registry Copenhague, Danemark. Secrétaire Exécutif C. C. L. C. M. S. C. C. J. C. M.S. Maison de l’Unesco. Paris, France. Chirurgien des Hopitaux de Paris. Chef des Services Techniques et de la Section du Cancer, Institut National d’Hygiène, Paris. France. Member of Statistical Research Unit. Medical Research Council. London, Angleterre. Chief Biometrics Section. National Can¬ cer Institute. Bethesda, Maryland, Etats-Unis. Professor, histitute ot Pathological Anatomy. University, Copenhagen, Denmark. Professor ot Physiology Director ot the Joint Unit of the Council of Scientific and Industrial Research and of the Uni¬ versity of Witvatersrand, Tohannesburg, Sonth-Africa. St. Bartholomewis Hospital. Londres. Angleterre. Vice-Président, Indian Academy ot Sciences. Hon. Director of Laboratories. Tata Memoriai Hospital,. Bombay, Inde Professor of Tropical Medicine, Insti¬ tuut voor tropische Hygiène, Amster¬ dam, Pays-Bas. professeur au Collège de France. pirecteur de l’Institut du Radium, Paris, France. Chef des travaux d'anatomie pathologi¬ que de la Faculté de Médecine d’Alger. Chef de Service (Fichier central) du Cen¬ tre algérien de lutte contre le cancer. Alger, Algérie. pr. T. CLEMMESEN, M. P. Dr. J. F. DELAFRESNAYE, M. D M. R. C. 9. Dr. P. F. DENOEX Dr. R. DOLL, M. D.. M. R C. P. Dr. J. ENGELBRETH-HOLM, M. D. pr. T. CILLMAN, D. SC.. M B P.Ch. Sir Ernest KENNAWAY, M. D. F. R. S. D° YR Pocs E 4 n ra Dr. W. KOUWENAAR Dr. A. LACASSAGNE Dr. J. MUSSINLMONTPELLIER Dr. Ch. OBERLING Dr. P. STOCKS, C. M. G., M. D. F. R C. P. régions du monde. 240 MORBIDITE PAR CANCER Dr. B.S. PLATT. C. M. G.. M. B. M. S. Ph D. : Protesor ot Nutritton, University ot London,. Director. Human Nutrition -Be¬ search Unit, Medical Research Council. Londres, Angleterre. Dr. A. H. T. ROBRSMTR, M. D. M. RC. P. Angleterre. gletèrre. Etats-Unis. Special Adviser; Geographical Pathology Unit. National Cancer Institu¬ te, Bethesda, Maryland, Ktats-Unis. Professor f Pathology, Unive Ersity Indonesia, Diakarta, Indonesie. Professor ot Physiojogy Head ot De partment ot Physiology, Untversity ot Minnesota. Minneapolis, Minnesota. Etats-Unis. Chairman ot Commission on Medical Geography. American Geographical So¬ ciety, Ney York, N. Y.. EtatsUnis. - fut dans l’impossibilité d'être présent. mais le Dr. Dorn accepta de présenter son mémoire. L'obiet de la Conférence était d'étudier les variations géographiques de l'incidence et du comportement du cancer, et de reconnaitre parmi les problèmes que cette étude a révélés, ceux qui pourraient avantageusement faire l'obtet, parmi les populations atein¬ tes, de nouvelles enquêtes et d'études expérimentales en vue de contribuer finalement à la lutte contre le cancer chez l’homme. La première t̂che de la Conff́rence a donc été de passer en revue les renselone¬ ments connus, afin d'établir de manière précise les faits indiquant des variations dang la répartition du cancer dans les diftérentes régions du monde. La Conférence s'est bien¬ tt apercue que les limitations imposées aux études de ce genre sont dues princlpalement à l'insuffisance ou à l'inexistence des statistiques démographiques en de nombreuges « ctoup qa grope, au nignque de racirites pour r ecnange des connaissances et des résul. tats des expériences locales entre les chercheurs, ainsi qu'à la présentation souvent défectueuse des statistiques dans certaines publicâtions, ce qui rend leur comparaison dificule. La matière de ce rapport se range sous trois rubriques : 1. Bevue de nos connaissances sur les variations de l'incidence et de l'évolution du cancer; suggestions pour des travaux ultérieurs. 2. Directives pour la présentation des études statistiques concernant les variationg géographiques et autres de l’incidence du cancer. pr. H. L. STEWART, M. D. Dr. A. SYMEONIDIS, M. D. Ph. D. Dr. SUTUMO TTOKRONKCORO pr. M. B. VISSCHER, M. D. Ph, D. pr. L M. MAY RECOMMANDATIONS J. Apercu de l'etat actuel des renseignements et développement des études ultérieures. La Conférence de Pathologie Géographique et de Démographie du Cancer reconnaf la pénurie de renseignements sur les statistiques démographiques et autres élé ments d’appréciation nécessaires au calcul des tauxd’'incidence du cancer dans plusieurs ANNEXES 76 23 b) le cancer du col de l'utérus est relativement rare chez les femmes juives;. lle cancer de l'estomac est relativement rare chez les Javanais et les Noirs d’Afrique et dans la ponulation indigène de l'Afrique du Nord française; d) le cancer de la base de la langue est relativement fréquent chez certaines communau¬ tés de l’Inde; o le eper o cair cnoeln ent tronont cne les pamcant de Ltimns a leai f calse, celu de la poeat du trorc, chece les habtants de l’bdes et clti du ceur omsce. et de le peau des lambes, chez les Noirs d’Afrique et les Indonésiens; 1) des cas de cancer du pancréas, en nombre relativement élevé, ont été signales à l'6) pitat de Mulago Kampala, Ougandai Hdans certains pays tropicaux (Indonésie, Inde et Indochine) on a signalé un nombre anormal de tumeurs malignes des ganglions cervicaux. La Conférence a estimé que le rôle joué dans la carcinogénèse par la race, les ré¬ gimes alimentaires, les infections et le milieurevêt une importance telle, qu’il convient de tenter des efforts particuliers pour faire figurer, dans l'étude géomédicale du cancer des enquêtes sur l’interaction des facteurs susmentionnés. La Conférence a porté une attention toute spéciale aux moyens propres à permettre des progrès dans les régions où l’on ne relève qu’un nombre restreint, ou parfois nul, de réunions entre groupes de chercheurs travaillant dans des domaines étroitement solidaires. A Première recommandation La Conféreice dé Patpologle Géogramtque et de pépogramhie d cancer RECOMMANDE : cine duCancer; ter la présence du cancer parmi les populations sur lesquelles on ne possède aucu ne statistique, en accordant une attention particulière à la détermination de la répartition, selon l’âge de ces populations; J. 4- que des études spéciales soient menées sur l'interaction de la race, des régimes alimentaires, de l'infection et du milieu sur le problème de la carcinogénèse, en utilisant pleinement les travaux d’ores et déjà accomplis par les institutions spé¬ cialisées des Nations Unies; - Sur le cancer primitif du foie. - Sur le cancer du col de l'utérus chez les femmes juives. Il est à souhaiter que les problèmes relatifs au cancer du sein soient étudiés en même temps que ce demnier. I1. Etudes statistiques des variations géographiques et autres de l'incidence du cancer La Conférence, après avoir examiné les moyens utilisés dans les études statisti¬ ques des variations géographiques et autres de l'incidence du cancer, a adopté la recom mandation suivante : B. Deuxième recommandation La Conférence de Pathologie Géographique et de Demographie du cancer. considérant 242 EEIN NVINEN qu'il est souhaitable d'atteindre un niveau élevé dans la valeur comparative des nesU RECOMMANDE ci-après, séparément si possible pour chacun des organes affectés : 2. 1. 1. Nombre de nouveaux cas dans la zone étudiée. 2. 1. 2. Distribution de la population totale et des maladles de la zone, en toiction de la race, du sexe et de l'âge. 2. 1, 3, Pourcentage des cas diagnostiqués à l'hôpital. 2. 1. 4. Pourcentage des cas diagnostiqués par examen histologique. 2, 1,5. Pourcentage des cas vérifiés par autopsie. 2. 1. 6. Caractère de chaque catégorie particulère envisagée (sociale, professtonnelle. géographique, etc...). Cette résolution a été adoptée comme suite aux considérations sulvantes : H est apparu que l'ettcacité crolssante de la théraple du cancer tend à rendre les statistiques de mortalité de plus en plus insuffisantes pour assurer l'incidence des tu¬ meurs malignes. Les études sur la mortalité par cancer peuvent néanmoins être utili¬ sées à certaines fins, telles que les études d’un cancer à siège particulier. Il a été si¬ gnalé en particulier que, lorsque ces études concernent des populations rurales ou ur¬ baines, il convient d'effectuer les mises au point nécessitées par les cas de décès de personnes ne résidant pas normalement dans la localité envisagée. Il a été convenu que, en théorle, les études sur l'incidence du cancer dans une zone déterminée devralient contenir tous les renseignements touchant le nombre, total de cas nouveaux de tumeurs malignes diagnostiqués au cours de la periode étudiée, et autant que faire se peut, pour chacune des localités séparément. Si quelque localisation parti¬ culière donne lieu à des études spéciales, il conviendra de fournir; si possible, deg renseignements quant au nombre total des cas de cancer pour le groupe étudié. Qutre la répartition détaillee par localisation initiale, il conviendra de fournif 89 et la composition raciale de la population où le cas de cancer ont pris naissance. Les cas donant lieu à un diagnostic de cancer "possible"t ou "probable" pourront être indiqués par un chiffre global pour chacune des localisations, toutefois, ils ne de¬ vront pas être compris dans la présentation statistique. Bien que les diagnostics de malignité confirmés par un examen histologique (biopsie ou autopsie) présentent le plus de certitude, les statistiques limitées à ces cas ne donnent pas une ldée générale satis¬ faisante des cas de cancer qui se manifestent dans une population. Une analyse spéciale des cas histologiquement confirmés peut avoir son utilité quand il s'agit d'évaluer le de¬ gré de confiance à accorder aux conclusions tirées de l'ensemble des données. Néan¬ moins la valeur du contrôle variera avec le pourcentage de cas vérifilés histologique¬ ment. Aussi souvent que possible le pourcentage, de cas histologiquement confirmés devra être indiqué pour chacune des localisations, considérées séparément. Lorsn'il est procde a des (tudes sur la prsence duceancer dans dyerozasitisN. ques des subdivisions étudiées. Les études sur l'incidence du cancer dans des zones urbaines ou rurales devront indiquer la base adoptée pour cette distinction et on devra en même temps fournir les renseignements relatifs à certains facteurs tels que : densité de la population, nature des industries dans la zone étudiée, et - lorsque la population se nourrit de produits in¬ digènes - le type de culture, etc... type de cas admis au traitement. Les publications devront comporter des tableaux présentant les chitfres essentiels dont il a été question plus haut pour l'ensemble de la population, aussi bien que pour les malades atteints de cancer. Dlautres chercheurs seront ainsi en mesure de faire des comparaisons ou des analyses distinctes de celles contenues dans la publication ortgina¬ ANNEXES 225 des et les résultats obtenus. Il est également souhaitable que les résultats obtenus soient illustrés de diagram¬ mes ou de graphiques; ainsi les lecteurs spécialisés dans d'autres branches de la re¬ cherche du cancer pourront se faire une idée générale des résultats obtenus, sans avolr à étudier en détail les tableaux et les chiffres. L’absence de procédés de ce genre, vi¬ sant à réduire les frais d’impression, diminue la valeur de l’étude présentée. HI. Progrès, aide et collaboration dans le domaine de la géomédecine du cancer. C. Troisième recommandation La Conff́rence de Pathologie Géographique et de Démographie du cancer RECOMMANDE suivant. 3. 1. 1. La présente Conférence de Pathologie Géographique et de Démographie du Can¬ cer estime désirable la création d’un organisme capable de fare progresser d'aider et de rendre plus fécondes par la collaboration, les études menées par les enquêteurs dans le domaine de l'endémiologie du cancer. Elle est également consciente du fait qu'il convient d'éviter tout double emploi inutile dans l'organi¬ sation et les efforts des groupes internationaux s’occupant de l’endémiologie du rancer. La Conférence, visant à rendre effectifs les vœux émis par la Commis¬ sion internationale de recherches sur le cancer lors de ses réunions de 1949 et de 1950, recommande en conséquence la création, sous les auspices du CCICMS. d’une Section d’études de l'endémiologie du Cancer. Cette Section se composera à l’origine de quinze membres au maximum, choisis parmi les enquêteurs actifs dans le domaine des études endémiologiques ducancer, et nommés par le CCICMS après entente avec la Commission Internationale de Recherches sur le Cancer. Les membres de la section d'études seraient nommés pour une durée ne dé¬ passant pas trois ans; ils seraient toutefois immédiatement rééligibles. Les mandats seront, dès le début, échelonnés de façon qu’une fraction constante. vienne à expiration chaque année. du cancer. Le domaine de l'endémiologie du cancer sera défini comme embrassant les études concernant les variations dans la répartition et l'évolution du cancer chez divers groupes ethnologiques de différentes régions, en fonction de tous les fac¬ teurs étiologiques locaux. Ces études sont nécessairès pour élucider les causes du icancer ou pour susciter des études expérimentales permettant d’y parvenif le but ultime étant de contribuer à la lutte contre le cancer chez l'homme. 3.2- La fonction de la section d'tudes sur l'end́miologie du cancer sera : 3,2. 1. De servir de point de contact et de communication entre les chercheurs des di¬ vers pays dans le domaine de cette science, cette fonction étant mise en œuvre par des moyens tels que la réunion et la diffusion de listes de travaux relatifs à l’endémiologie du cancer en cours d’enquête active dans des laboratoires privés. afin de faciliter l’attaque coordonnée de problèmes précis. 3, 2. 2. D'inviter les chercheurs dans le domaine du cancer à collaborer en qualité de correspondants; à favoriser la création de centres d'information dans les divers pays et régions du monde; à encourager la formation de sections d’études natio¬ nales et régionales, et à contribuèr à colliger des publications scientifiques sur l’endémiologie du cancer. 3. 2. 3. A encourager et à faciliter la collaboration à certains problèmes scientifiques précis sur les aspects endémiologiques de la biologie du cancer, en aidant à pro¬ curer des subventions affectées à la recherche concernant legdits problèmes. après que la Section d’études aura apprécié la valeur des divers projets, tant du point de vue de leur importance scientifique que de leur réalisation pratique. 3.2. 4. A réunir à intervalles convenables des groupes restreints d'experts s'occupant de problèmes particuliers relatifs à l'endémiologie du cancer en vue de confé¬ rences destinées à recueillir, à comparer et à apprécier leurs observations. de tous les renseignements importants sur l'endémiologie du cancer. 3, 3 - La Section d'études sur l'endémiologie du cancer proposée au CCICMs devra solti¬ citer l'assistance de cette organisation pour l'établissement des services de son secrétariat. Le meilleur arrangement consisterait à installer le siège de la Sec¬ tion d'études dans les bureaux du CCICMS, dont le secrétaire administratif rem¬ 3. 4.- Il est recommandé que le CCICMs fournisse les fonds pour les frais du secrétariat recherches spéciales. 244 MORBIDITE PAR CANCER ainsi qu'à dresser un programme de rechérches ultérieures, en particulier lors¬ que ces dernières nécessiteront une collaboration internationale. La Section d'é¬ tudes devra elie-même se joindre à intervalles convenables aux Conff́rences de ce genre. 3,2,5. A tavoriser la publication, dans les revues const plirait les mêmes fonctions auprès de la Section d'études. et pour les frais de vovage relatifs aux conférences éventuellement nécessitées par les objets énoncés ci-dessus. On compte que des fonds destinés aux projets de re¬ cherches spéciales pourront provenir d'autres sources, toutefois, il est recomman. dé d'encourager les institutions-mères du CCICMS à participer également aux ARIEXE A UNION INTERNATIONALE CONTRE LE CANCER L. CLEMMESEN Danemark P. F. DENOIX France Aroue a su T. GILLMAN J. MAISN Belgique H. L. STEWART... .. "Etats-Unis d’Amérique. Le Comité s'est déclaré en comiplet accord avec les Recommandations énoncées par la conférence de Pathologie Géographique et de Démographie du cancer, tenue à Oxford. (Angleterre) du 28 juillet au 5 août 1950, par le Conseil pour la Coordination des Con¬ grès internationaux des Sciences médicales. (C. C. J. C. M. S. ) sous les auspices de l’Or¬ ganisation Mondiale de la Santé (O. M. S. ) et des Organisations Educatives, Scientifiques et Culturelles des Nations-Unies (U. N. E. S. C. O.). J. Le domaine de la pathologie géographique du cancer, dans son sens le plus large. englobe la connaissance des variations de la distribution et de l'évolution du cancer par¬ mi les groupes ethniques de différentes régions, par rapport à l'ensemble des facteurs locaux qui pourraient l'’influencer. Ces recherches sont destinées à élucider les causes du cancer ou à suggérer des études expérimentales tendant à la même fin, le but ultime étant d’aider à prévenir le cancer, chez l'homme. La fonction du Comité sera :. L. 1. D'établir un contact entre les chercheurs s'intéressant à ces études, dans les diffé¬ rentes parties du monde, grâce à la réunion et à la distribution des listes de pro¬ jets sur l'endémiologie du cancer, afin de faciliter l'étude coordonmée de problèmes particuliers. 1.2. Dlinciter les cancéroloques à assumer le rôle de correspondants de favoriser l'établissement de centres d'information dans les diverses régions et pays du mon¬ de, d'encourager la formation de sections d'études nationales et régionales et d’ai¬ der à la collecte des publications scientifiques sur l’'endémiologie du cancer. J. 3. D'encourager et de faciliter la coopération sur des problèmes scientifiques spécifi¬ ques concernant les aspects endémiologiques de la biologie cancéreuse, en procu¬ rant des bourses de recherches sur ces problèmes, après que le Comité aura reçonnu l'intérêt des divers projets, tant au point de vue de leur importance scien¬ tifique, que de la possibilité de les mener à bien. 1. 4. De faire participer, au moment voulu, de petits groupes d'experts, spécialisés dans les questions de pathologie géographique du cancer, à des conférences, afin que ceux-ci puissent réunir, comparer et évaluer leurs observations et organiser les 245 ANNEXES venables. L.5. De favoriser la mblication de tonte intomation end́miologique du cancer dans le revues d’oncologie. 2. Le Comité a trouvé que, dans les études particulières consacres à l'interactior de la race, de la nutrition, de l'infection et du milieu concernant les problèmes de la carcinogénèse, on aurait intérêt à s’adresser aux services spéciaux des Nations-Unies Il a donc été décidé de s'adresser à l'O. M. S., à l’U. N. E. S. C. 0., au C. C. J. C. M. S. ainsi qu’aux autres organisations internationales et nationales, et aux services qu’on peut supposer s’intéresser aux travaux relatifs à la pathologie géographique du cancer. 3. Comme mesure préliminaire, le Comité encouragera la collecte de données sous la forme où elles peuvent être fournies par les différentes régions ou pays dont les pos sibilités médicales et statistiques sont si diverses. Mais, en même temps, on s’efforce¬ ra de conférer à ces données la plus grande précision possible. A cet effet, le Comite recommande : 3. 1. Nombre de nouveaux cas dans la zone étudiée 3.2. Distribution de la population totale et des malades de la zone, en fonction de la ra¬ ce, du sexe, de l’age. 3.3. Pourcentage des cas diagnostiqués à l'hopital. 3. 4. Pourcentage des cas diagnostiqués par examen histologique. 3. 5. Pourcentage des cas vérifiés par autopsie. 3.6. Caractère de chaque catégorie particulière envisagée (sociale, professionnelle. géographique, etc...). 3.7. Notice sur le type et l'emplacement des hopitaux où les statistiques ont été recueil¬ lies. Cette résolution a été adoptée comme suite aux consid́rations suivantes : I est apparu due l'efficacité croissante de la thérapie du cancer tend à rendre les statistiques de mortalité de plus en plus insuffisantes pour indiquer la fréquence des tu¬ meurs malignes. Les études sur la mortalité par cancer peuvent néanmoins être utili sèes à certaines fins, telles que les études d’'un cancer à siège particulier. Il a été si¬ gnalé en particulier que, lorsque ces études concernent des populations rurales ou urbaines, il convient d’effectuer les mises au point nécessitées par les cas de décès de personnes ne résidant pas normalement dans la localité envisagée. Il a été convenu que, en théorie, les études sur la fréquence du cancer dans une zone déteminée devraient contenir tous les renseignements touchant le nombre total de cas nouveaux de tumeurs malignes diagnostiqués au cours de la période étudiée, et au¬ tant que faire se peut, pour chacune des localisations séparément. Si quelque localisa tion particulière donne lieu à des études spéciales, il conviendra de fournir, si possible des renseignements quant au nombre total des cas de cancer pour le groupe étudié. Les cas donnant lieu à un diagnostic de cancer "possible" ou "probable" pourront être indiqués par un chitre global pour chacune des localisations, toutefois, ils ne de vront pas être compris dans la présentation statistique. Bien que les diagnostics de ma lignité confirmés par un examen histologique (biopsie ou autopsie) présentent le plus de certitude, les statistiques limitées à ces cas ne donnent pas une idée générale satisfai sante des cas de cancer qui se manifestent dans une population. Une analyse spéciale des cas histologiquement confirmés peut avoir son utilité quand il s'agit d'évaluer le degré de confiance à accorder aux conclusions tirées de l'ensemble des données; néan moins la valeur de contrôle variera avec le pourcentage de cas vérifiés histologique ment. Aussi souvent que possible, le pourcentage de cas histologiquement confirmés devra être indiqué pour chacune des localisations considérées séparément. ques des subdivisions étudiées. e 246 MORRIDITE PAR CANCER Les études sur l'incidence du cancer dans des zones urbaines ou rurales devront indiquer la base adoptée pour cette distinction et on devra en même temps fournir les renseignements relatifs à certains facteurs tels que : densité de la population, nature des industries dans la zone étudiée, et - lorsque la population se nourrit de produits type de cas aomis au traitement. Les publications devront comporter des tableaux présentant les nombres essentiels L lei phliato dtot oponts dtaoumntmnont ls pomrcscaonit malades atteints de cancer. Dlautres chercheurs seront ainsi en mesure de faire des comparaisons ou des analyses distinctes de celles contenues dans la publication origina¬ le. De même, toutes les formules employées dans le calcul des résultats devront être reproduites intégralement afin de permettre aux lecteurs d'étudier à la fois les métho¬ n est également sovhaitable que les résultats obtenus soient illustrés de diagram¬ mes ou de graphiques, ainsi les lecteurs spécialisés dans d'autres branches de la re¬ cherche du cancer pourront se faire une idée générale des résultats obtenus, sans avoir à étudier en détail les tableaux et les chiffres. L'absence de procédés de ce genre, vi¬ sant à réduire les frais d'impression diminue la valeur de l'étude présentée. des sulets particuliers, soit aur le plan régional, soit par la réinion des doumces Moo nant de régions différentes, mais avant trait au même problème. rapport possible avec l'étiologie et la pathogénie du cancer étudié. tanir une aide financière ou autre. ANNEXE T NOTICE SUR L’OBGANISATION D’UN SERVICE STATISTIQUE GÉOGRAPHIQUE DES TUMEURS PANS LE DÉPARTEMENT DU LOIR-ET-CHER NOTIONS PRÉLMINAIRES : médecins praticiens. — spécialistes. hôpitaux et cliniques. laboratoires d'anatomie pathologique. services d’état civil. dination est effectuée par un fichier central d’enregistrement. Cet enregistrement doit se prolonger pendant une période minimum de deux ans 17/2 dans la même région, les six premiers mois étant réservés à la mise en place. Afin d'obtenir le maximum d'une telle enquête, il conviendrait de la rendre perma¬ nente dans le temps, ce qui permettrait de suivre l'avenir des cas enregistrés. Grâce à cette continuité, on pourrait chaque année, connaftre les résultats éloignés des traite¬ ments et mesurer ainsi l'amélioration éventuelle des résultats. La longue collaboration qui unit le département du Loir-et-Cher à l'Institut National dHygiène et à l'Institut Gustave Roussy, ainsi que le fait que ce département, par son étendue et son polymorphisme représente un bon échantillonnage de la pomlation fran caise, nous ont fait choisir ce dernier pour la première réalisation d'un "Service Statis¬ fique Géographique des Tumeurs". Il totalise 251, 000 habitants et 140 médecins. D'au¬ très départements seront ensuite inclus dans cette enquête, à la lumière de l'expérience a) se rendre deux fois par an auprès de chaque médecin, de chaque hopital, de chaque 247 ANNEXES que nous aurons acquise dans le Loir-et-Cher, à la suite des différents contacts que nous espérons pouvoir prendre avec les membres du corps médical. Il est demandé à chaque membre du corps médical du Loir-et-Cher de bien vouloir tenir à jour une sorte de fichier. Ce fichier est fourni par les soins de l’Institut National d’Hygiène, il comporte une enveloppe pour chaque nouveau cas de cancer vu à partir du ler janvier 1951. Un petit nombre de renseignements très simples sont inscrits sur cette enveloppe. Des fiches intercalaires supplémentaires permettent de noter, chaque fois que le malade est revu, les constatations médicales. L’organisation mise en place. ll est procédé au 2ème temps qui permet la réunion de tous ces renseignements dans un fichier central situe à BLOIS. Pour ce faire, deux méthodes sont proposées: 1ère méthode : Une assistante sociale rend visite au médecin deux fois par an, aune date prévue à l'avance, et effectue elle-même le relevé des renseignements contenus dans le fichier mis à sa disposition par le médecin. 2ème méthode : Le médecin envoie lui-même les renseignements, deux fois par an, au fichier central de BLOIS, et dans ce cas, il utilise les imprimés spéciaux qui lui sont remis et lui permettent de façon très simple de transmettre ce qu’il a observé au cours des 6 mois qui viennent de s'écouler. Il faut remarquer que 95 % des médecins ont pré¬ féré la 1ère méthode, et que 8 sur 140 ont refusé de participer à l'enquête. Dans chaque service hospitalier, il est demandé d’utiliser les mêmes enveloppe peur tous les cas de lésion maligne hospitalisés, qui font, de même, l’objet de relevés bi-annuels. Le Service Statistique Géographique des Tumeurs du Loir-et-Cher est composé de GeNx assistantes sociales et d’une secrétaire, dépendant de l’Institut National d’Hygiène d2 Paris. Il a son siège dans un local mis à sa disposition par l’Hôtel-Dieu de Blois. Le rôle des assistantes sociales est le suivant : laboratoire d’'anatomie pathologique afin d’y rèlever les renseignements correspondant aux six mois écoulés. p) tre entièrement à la disposition du Corps Medical pour l'aider à résoudre tous les problèmes d’assistance, de déplacement, d’hospitalisation, etc.,, que peuvent entrai¬ ner le soin d'un cancéreux et la répercussion de ces soins sur sa famille. Il suffit à chaque membre du corps médical qui désire un service de ce genre, d’envoyer un mot au Service Statistique Géographique des Tumeurs, Hopital de l’Hôtel-Dieu à Blois, pour que les assistantes sociales, en liaison avec leurs collègues du Département, cherchent à résoudre au plus tôt les problèmes posés. La Direction Départementale de la Santé dispose de quelques fonds qui peuvent faciliter ce travail d’assistance. La secrétaire à pour but de tenir à jour le fichier central, de procéder aux recoupe¬ ments nécessaires permettant d'éviter qu'un même cancer soit enregistré plusieurs fois. Elle établit une liaison avec le service d’Etat Civil afin de procéder aux mêmes recoupements avec les déclarations de décès. Ce fichier restant à Blois fait l'objet d’un double strictement anonyme transmis à Paris à la Section du Cancer de l’Institut Natio nal d’Hygiène. Chaque médecin participant reçoit régulièrement les résultats périodi¬ ques de l’enquête. ANNEXE 8 INSTITUT NATIONAL D'HYGIENE SECTION DU CANCER TECHNIQUE ET FONCTIONNEMENT DE L’ENQUÊTE PERMANENTE CANCER 1951 INTRODUCTION De méthodes d'enquête permettent de réunir des documents sur la morbidité par cancer. La première s’'adresse aux formations hospitalières et collecte les observations dé¬ taillées des malades soignés pour une lésion maligne. Elle est complétée par une sur fonctionnement que traite ce document. Des enquêtes du deuxième type sont actuelle¬ jour quadruplé. Pour arriver à ce résultat, il faut : 248 MORBIDITE PAR CANCER veillance régulière de ces malades après leur traitement. Périodiquement les rensei¬ gnements sur l’état de santé du malade sont transmis au centre collecteur. A l'aide des documents ainsi réunis, des études très précises sur la clinique et les résultats théra peutiques peuvent être menées à bien. Mais, ni le taux de morbidité, ni la répartition des formes de cancer dans la population ne peuvent en être extraits. La deuxième méthode apporte une réponse à ces deux derniers problèmes. Elle con siste à obtenir une déclaration de tous les cancers reconnus dans un échantillon complet de population, par tous les praticiens, spécialistes, hopitaux, etc.., compris dans cet échantillon. En France, nous avons entrepris une enquête du premier type en 1943 C'est de son ment en voie de réalisation. Le bit poursuivi par cette enquete est donc de centraliser à Paris les observations de tous les malades soignés pour cancer dans les hôpitaux français et de suivre la desti- née de ces malades pendant au moins dix ans. Cette enquête est donc doublement "Permanente" : 1) d’une part, parce qu'elle doit englober indéfiniment les nouveaux cas. 2) d'autre part, parce que chaque malade fait l'objet d’une surveillance annuelle ré¬ gulière. Les observations ainsi completées chaque année sont transformes en documents mécanographiques afin qu’à chaque instant l'exploitation statistique puisse en être faite si l'on estime à 100, 000 environ le nombre des nouveaux cas de cancer par an et s l’on considère que 50 % au moins des cancéreux sont soignés dans des organisations hospitalières (spécialisées ou non), une telle enquête devrait aboutir à la collecte d’au moins 50. 000 fiches annuelles. Pour que ces fiches aient une valeur au point de vue statistique, il est indispensable qu’elles soient complétées chaque année par les nouvelles des malades. Ceci exige une organisation spéciale. Le premier point qui devait donc être résolu était l'organisation dans les hôpitaux sollicités d'un service "Médico-Social" qui, en de hors de son activité sociale habituelle, assure la rédaction et la tenue à jour des dos¬ siers et surtout la "surveillance" des malades. n était impossible d'obtenir de tous les centres hospitaliers français la création d’un tel service dès le début de l'enquête. Aussi a-t-il fallu procéder par étapes. Pour la première étape, la plus difficile par suite du manque d’expérience, la sagesse ordonnait de débuter, par les centres hospitaliers spécialisés dans le traitement du can¬ cer. La réorganisation des Centres Anticancéreux français (octobre 1945) a rendu obli¬ gatoire la création d’'un service "Médico-Social" subventionné partiellement parle Minis¬ tère et tenu, de ce fait, à participer à ce "fichier central des cancers". L'enduête a donc commencé dans les 14 Centres Anticancéreux français. Dans une deuxième étape, l’Enquête est étendue actuellement aux grandes formations hospitalières voisines des Centres Anticancéreux. En particulier à Paris, l’extension est en cours dans les hopitaux de l'Assistance Publique, source considérable de docu¬ ments. Elle est également en voie d'extension aux hôpitaux de Lille, Lyon, Montpellier Toulouse; et un jour viendra, nous l’espérons, où tous les hopitaux francais où l’on trai¬ te des cancers participeront à cette collecte. Nous recevons actuellement environ 75, 00 fiches annuelles. Ce chifre doit être um a) d'une part, que les Chefs de services hospitaliers en comprennent l’intérêt et apportent leur collaboration; b) d'autre part des crédits permettant la mise en place (préalable à toute extension) des services médico-sociaux dans tous ces hôpitaux. Avant d'étudier en détail le fonctionnement de l'Enquête, nous devons faire état de deux créations nécessaires à l'uniformité du système : a) le langage commu" ou Nomenclature des Cancers, b) le modèle uniforme d’observations. - le résumé de l'état du malade au cours des mois précédents. Toutes les au verso;: est prévu un résumé des traitements qui ont pu être pratiqués au cours de ANNEXES 239 NOMENCLATURE (voir annexe 4). H est apparu indispensable, pour les extractions statistiques ultérieures, de propo ser à tous les Centres intéressés une Nomenclature détaillée permetant, pour chaque variété de cancer, quel qu’en soit le siège, l'extension locale ou ganglionnaire, un clas sement tel qu’il soit le même dans tous les centres et quel que soit le rédacteur de l’ob servation. Cette nomenclature détaillée a été réalisée par la Section du Cancer de l’Institut National d’Hygiène. Elle est dérivée de la Nomenclature Internationale des Causes de Décès (Révision 1948) complétée par les recommandations de l’OMS 1952, Elle compor te un indicatif composé de 4 éléments auxquels vient s’ajouter, dans tous les cas possi¬ bles, la description histologique de la tumeur en cause. Les cina éléments qui forment l’indicatif sont les suivants : 1) un nombre de 3 chiffres allant de 140 à 239 et correspondant aux subdivisions de la Nomenclature Internationale pour les tumeurs malignes. 2) une lettre de l'alphabet précisant, pour chaque localisation, le siège exact du point de départ. 3) un chiffre romain (de I à IV) correspondant à l’extension locale de la tumeur. 4) il a été défini cinq possibilités pour l’atteinte ganglionnaire. 5) enfin, les différents sièges de métastases possibles correspondent à une liste de 19 possibilités. Nous insistons sur le fait qu'il s'agit à la fois d'une nomenciature et d'une classifi¬ cation, et que les stades d’extension locale ont été distingués des degrés d’atteinte gan glionnaire, ce qui permet plus de souplesse dans le classement et une exploitation sta¬ tistique à plusieurs entrées. MODELE D'OBSERVATION Nous avons créé deux modèles de fiches qui sont distribuées aux hôpitaux ou cen¬ tres intéressés et qu’ils doivent nous retourner remplies. La FICHE I, dite FICHE CLINIQUE et THÉRAPEUTIQUE comporte : au recto :— des renseignements succincts d’état civil. — le numéro du dossier du centre, — la nomenclature complète. - le compte rendu de l’examen histologique de la tumeur et des ganglions, - la description clinique succinête. - une place réservée pour le devenir du malade; au verso: - les précisions sur les différents traitements appliques. Il faut remarquer que la Fiche l porte, en haut du recto, un certain nombre de ca¬ ses : , celles de gauche portent les initiales de chaque mois, celles de droite un chiffre de 0 à 9 représentant le dernier chiffre de l'année en cours. La FICHE II, dite FICHE DE SURVEILLANCE (voir à la fin) comporte: au recto : - un rappel du numéro du dossier, de la nomenclature et de la date d'envoi de la Fiche I, permettant de retrouver cette dernière. possibilités évolutives ont été prévues et il suffit de souligner la "mention utile". l’année écoulée et leur raison d’être. MARCHE DE L’ENQUETE 1- ECHELON HIOSPITALIER G'est becholon o sont traités et suivis les malades. C'est l̀ que sont rédiges les observations et remplies les fiches. "chirurgie". N'indiquer à "’électrocoagulation" qu'une coagulation vraie et localisée. statistiques, par radio-isotopes, etc... avec les dates et les doses. Enfin, les cases du bas permettent de résumer la succession des divers actes thérapeutiques. 230 MORBIDTE PAR CANCER La FICHE I. Clinique et thérapeutique, est remplie lorsque le traitement initial du ma¬ lade est considéré comme terminé et lorsqu'il part en convalescence. Les cases situées en haut de cette fiche permettent au Centre envoyeur de marquer la date (mois et année) 99̀ a député ce traitement. C'est cette date "clef" qui marque le début de la "prise en charge" du malade par le centre traitant, et partant, le début de la "surveillance". C'est donc à la même date (le même mois) que devront être envoyées d'année en année les nouvelles du malade tant qu'il sera en vie. Le reste de la fiche doit être rempli aussi simplement que possible par les secré taires, sous contrôle médical, (un des médecins du Centre est chargé spécialement de ce service). Le numéro de dossier est celui du Centre, Nous demandons au centre de recommen¬ cer au numéro l le ler janvier de chaque année en faisant précéder ce numéro du millé¬ sime de l'année en cours. Les cases réservées à la nomenclature sont remplies selon les indications données ci-dessus. L'histologie. Un examen histologique étant pratiqué aussi souvent que possible, le compte rendu succinct en est retranscrit en termes très classiques pour faciliter la co¬ dification. Le délai est le temps écoulé entre le premier symptôme accusé par le malade et la date du premier traitement. siège précis du point de départ, c’est-à-dire en dehors de toute extension, par exem. ple : - quadrant supéro externe du sein gauche bord droit de la langue mobile. Propagation: cete ribrique doit préciser les diverses propagations, infiltrations. adhérences ou envahissements (le siège du point de départ étant précisé plus haut) en dehors de l'atteinte ganglionnaire. Adénopathies : Chaque siège doit être précisé avec ses caractères résumés par l'une des petites lettres minuscules affectées à cet envahissement. Cette petite lettre doit être reportée dans la case correspondante de la Nomenclature en haut de la fiche. Préciser l'uni- ou la bilatéralité. Divers : Cette rubrique permet de préciser certains points particuliers tels que : - cancer sur grossesse —- cancer sur traumatisme - tuberculose associée - formes bilatérales, etc... Becti. A a. Mete de : Gee ee ce ne coat poe pomplioc pa» 1a Gostne Dose KAcOTRoc à la Section du Cancer de l’I. N. H. pour y transcrire d’année en année les nouvelles du malade. Auxerso : les détails des divers traitements. - Pour le Radium, indiquer s’il s’agit d’un" aiguillage, d'un appareillage ou de télé¬ curiethérapie : indiquer les dates et les doses. pour la Radiothérapie, bien séparer les différentes périodes d'irradiation, er particulier si le voltage, la distance, les portes d’entrée varient. - Pour la Chirurgie, nous demandons seulement la nature de l'opération (qu'elle soit faite en un ou plusieurs temps) : - exérèse complête ou incomplête. — exérèse élargie chirurgie paliative ou exploratrice - curage ganglionnaire. Les opérations conduites avec l’aide du bistouri électrique sont considérées comme Autres traitements: c'est là qu'il faut noter les traitements hormonaux, bactério- Vient ensuite une rubrique donnant des précisions sur l'"Etat du malade à la sortie ou à la fin du traitement". fit de souligner la "mention utile" correspondant à l’état du malade, ou à indiquer la tes tombe ce mois-la, c'est-à-dire pour les malades dont le traitement a débuté au cours de ce même mois, mais un, deux, trois ans, etc.., plus (ot. ANNEXES 25 Un deuxième groupe de renseignements (L. B. ) correspond aux malades traités ail¬ leurs, avant leur venue au Centre, et pouvant y venir pour les raisons envisagées (trai¬ tement complémentaire, récidive, métastase, surveillance, etc...). Un troisième groupe (L. C. ) correspond aux malades qui n'ont recu aucun traite¬ ment, soit avant leur venue, soit au Centre lui-même, pour les raisons énumérées. Un deuxième chapitre (2e) est rempli succinctement pour les porteurs de lésions benignes. Enfin un troisième correspond (3°) à ceux chez lesquels aucune lésion organique n’a été décelée. Afin de simplifier le travail des Centres, ces fiches 1 nous sont adressées avec un an de retard à la fin du mois correspondant à celui pendant lequel les malades sont ve¬ nus consulter pour la lère fois, au cours de l’année précédente. Les FICHES I, dites Fiches de surveillance, sont de rédaction très faclile puisqu’ul suf date et le mode de décès. La dificulté est souvent de retrouver ces malades et d'avoir des nouvelles récon¬ C'est le rôle capital des Assistantes Sociales. On trouvera des détails dans un arti¬ cle publié par ailleurs (Archives de Médecine Sociale 1950). Ces fiches sont rédigées chaque mois pour les malades dont l''échéance" annuelle Dans un but de simplification, nous demandons aux Centres de nous envover les riches N° l un an exactement après le dbut du traitement, c est-à dtre en méme tenps que la première fiche de surveilance. On peut considérer, en effet, que le traitement initial ne dure, en rège, pas plus d’un an. Nous recevons donc de chaque Centre chaque mois : 1) un lot de Fiches N° I concernant des malades dont le traitement a débuté un an plus t9t. 2) un lot de fiches de surveillances de lère année accompagnant les fiches L corres¬ pondantes. 3) des fiches de surveillances de 2ème, 3eme. Aemie année, etc.., pour les mela¬ des dont les fiches l nous sont parvenues 1, 2, 3 ans, etc.., auparavant. Ces fiches de surveillance ne sont établies que pour les malades neufs, c'est-à-dire rubriques 1A. II- ÉCHRLON CENTRALISATEUR La Section du Cancer de l'I N. H. reçoit donc chaque mois, de chaque Centre, un certain nombre de Fiches L (nouveaux malades) et de Fiches H (anciens malades). Ces fiches font d’abord l'objet d’'une vérification médicale par l'un des médecins de la Section : il est en particulier indispensable de controier qu'il n'y a pas eu d’erreur dans le libellé de la nomenclature et qu’il y a bien concordance entre celle-ci et le conte¬ nu de la fiche. Il taut aussi s'assurer que la fiche est complête (numéro du dossier, traitement, etc...). Dans certains cas, des erreurs peuvent être facilement corrigées. Dans d'autres cas, assez rares, il faut renvover la fiche au Centre pour complément de précisions. Les fiches vérifiées sont alors transmises au secrétariat de la section et vont su- bir une destinée différente suivant qu'il s'agit d'une Fiche l ou d’une Fiche I 1) FICHES I Elles font l’objet de plusieurs opérations successives. A) On commence par relever, pour chaque Centre, les nomenclatures sur un cahier spécial qui permettra, une fois par an, de publier un "relevé" des fiches envovées par chaque Centre avec le détail des localisations. Ce relevé primitivement semestriel, actuellement annuel, parait au Bulletin de l ’Institut National d’Hygiène. MORBIDITE PAR CANCER « Deux cases sont Prévues pour le nunéro du Centre envoyeur. - Quatre cases pour la nomenclature et deux pour la classification locale et gan -Troises cases pour l'histologie. - Quatre pour le résumé du traitement. blement transcrite, est détruite. ainsi établies et perforées. 253 B) On procède ensuite à la codification. Tous les renseignements fournis par la Fiche l sont transcrits en chiffres, selon un Code établi par la Sectton du Cancer, sur un "document de base", qui sera lui-même transmis au service mécanographique. Le document de base comprend 90 cases qui correspondent aux 90 "colomes" de la carte mécanographique à perforer. Chacune de ces colonnes permet 9 possibilités de perforation. Chacune des cases du document de base va donc pouvoir, comporter un chiffre allant de 0 à 9. Chaque renseignement à codifier comprendra un nombre de cases variable avec le nombre des possibilités qu’il renferme. Une seule case permet 9 possibilités (et même 10, si l'on compte le zéro). Deux cases groupées permettent 99 possibilités. Trois cases groupées, 999 possibilités C'est ainsi que : glionnaire. etc....: Certains renseignements sont transcrits en clair (age, en nombre d'années sur deux cases), mais pour la plupart, d’après le code. On remarquera qu'un certain nombre de cases ont été réservées à l'évolution" et seront complétées d’année en année comme nous le verrons plus loin. Ce document de base une fois rempli va être transmis au service mécanographique; celui-ci établit pour chaque document une carte perforée qui servira aux exploitations statistiques. Le document de base revient alors au secrétariat de la section cancer range par Centre et par numéro de dossier dans un meuble spécial permettant de le retrouver rapidement. C) La Fiche L, une fois transcrite sur le document de-base, va être rangée à son tour dans un meuble spécial. Ce meuble est concu de façon telle que les cases situées à la partie inférieure du recto de la fiche soient visibles. Ces cases seront tamponnées au fur et à mesure que les nonvelles annuelles seront parvenues à l'I. N. H. On peut donc vérifier d'un seul coup d'opil à la fin de chaque mois si les Centres intéressés n'ont pas oublié d'adresser les nouvelles de leurs malades en surveillance. La liste des retards peut être ainsi facilement établie et adressée aux Centres dé¬ faillants. Dans ce meuble, les fiches sont en effet classées successivement : — par centre — par mois — par numéro de dossier. 2) Les FICHES H font l'objet de deux transcriptions : A) On se reporte au document de base chiffré sur lequel sont transcrits en code les nouvelles récentes et éventuellement le traitement subi. Ce document est adressé de nouveau au service mécanographique pour complément de perforation de la carte perfo¬ rée. B) Les nouvelles du malade sont également transcrites en clair sur la fiche N° L dans les cases correspondantes, prévues pour la "Destinée du malade". Cette fiche est ainsi peu à peu complétée. Elle sera remise en place dans le meuble spécial et la partie "voyante" portera une marque ou tampon prouvant que la surveillance a bien été faite. La fiche H, ainsi dou¬ Tel est le "cycle" de l'Enquête Permanente Cancer. Elle comprendra, au ler janvier 1953 (10 ans), près de 70, 000 fiches de malades pres dossiers, ainsi que les résultats moyens correspondants pour l'ensemble de l'’En¬ dans l'enquête et ceci nécessite la compréhension et l'appui du Corps Médical, en parti¬ 21: 24 juillet 1952. de Louvain, 497, avenue Louise, Bruxelles, Belgique. ANNEXES 233 Cette documentation fait l'’objet d'un certain nombre de travaux réguliers d’exploits. tion : 1) Tous les ans, au mois d'octobre, chaque Centre reçoit les résultats de ses pro¬ quête Permanente. Ceci permet une comparaison fructueuse. 2) Depuis 1947, le Bulletin de l’L. N H, puplie tonus les ans : - d’une part, la liste détaillée des fiches recues de chaque Centre, — d'autre part, les courbes de résultats de certaines localisations. En outre, depuis 2 ans, quelques documents prticuliers ont m être publiés : C'est ainsi que nous avons pu etablir des courbes determinam les ages due deput apparent ge certaines localisations, des graphiques résumant la distribution par stade ou par varié¬ té histologique, le délai de consultation, etc... n est certain que cette enquête doit peu à peu fournir sur chaque localisation une documentation d’une très grande valeur. Il faut pour cela qu'un nombre de plus en plus grand de nouveaux malades entre culier du Corps Médical hospitalier. ANNEXE 9 RECOMMANDATIONS PRÉSENT́ES PAR LA CONEÉRENCE D’ENDÉMIQLOGIE DU CANCER DU POQUMON TEMIIE DAD TE CONGETT DE T LODGANTSATTONY NITEDMATIGNAL E DEG GGYENICES ATETMC AT ER SOTTG LE6 ATTDICIEG DE T LODC ANTG A TTON MLOMTN AL E DE LA SANTE ET DE L'U.N.E.S.C.O. A L’INSTITUT DU CANCER DE LOUVAIN-BEL GIQUE¬ CONFÉRENCE DENDÉMIOLOGIE DU CANCER DU POUMON La Conference d’Endemiologie du Cancer du Poumon ft réunie par les soins du Conseil de l'organisation Internationale des Sciences Médicales (C. O. J. S. M. ) réalisant ainsi un vœu du Comité d'Etude de la Pathologie Géographique du Cancer, sous les aus¬ pices de la Commission Internationale d’Etude du Cancer. La Conférence tint ses sessions à l'Institut du Cancer de LOUVADN (BELGIQUE) du 21 au 24 juillet 1952 sous la Présidence du Docteur Harold L. STEWART. Le secréta¬ riat scientifique, pendant la préparation de la Conférence, comme pendant ses sessions, fut assuré par le Docteur Johannes CLEMMESEN. Etaient présents J. MAISIN M. D. Président C. J. O. M. S., Protesseur de pathologie de l'Universite Louvain. H. L. STEVART, M. D. Président,. Executive Secretary. Committe on Geographical Pathology of Cancer, International Cancer Research Commis¬ sion. Chief Laboratory of Pathology, National Cancer Institu¬ te, Bethesda 14, Maryland. U. S. A. J. CLEMMESEN, M.D. Secrétaire scientifique. Secrétaire, adioint du Comité de Da¬ thologie, géographique du Cancer, de la Commission Inter¬ nationalè de Becherche du Cancer. Director Cancerregiste¬ ret, Strand boulevard 49. Copenhague, Danemark. K. ARNSEN, M. D., Anatomopathologiste, Institut Universitaire de Pathologie Générale. et Expérimentale. Osl9, Norvège. C. DE MUYLDER, M. D.. Agrégé de l'enseignement supérieur, Université catholique P. F. DENOIX, M. D.. Chirurgien des Hopitaux de Paris. Chef de la Section du Cancer III-Examen de toute source possible de renseignements sur l’endémiologie du cancer du poumon. De plus, on devrait supprimer la classification générale "Tumeur des voies 234 MORBIDITE PAR CANCER à l’institut National d’Rygiène, 3, rue Léon Bonnat, Paris, France. R. DOLL, M. D.. M. R. C. P. Statistical Research Unit. Medical Research Council. Lon¬ don School of Hygiene. Keppel Street. London W. C. L. England. H. F. DORN, Ph. D.. Chief Ofice ot Biometry. Natioal Institutes ot Health, Bethesda 14, Maryland, U. S. A. CUYLER HAMMOND, Sc. D., Director, Statistical Research Section, American Cancer Society 47 Beaver Street. New-Yoris 21, N. Y.. U. S. A. sir E. KENNYAVAY, F. RS., M. D. Pathoogical Department, St. Bartholomewy"s Hospl tat London E. C. J.. England. L'ohjet de la contérence a été de réviser nos connaissances actuelles sur l’'endémio logie du cancer du poumon et de préciser les projets d’extension de ces connaissances. Le domaine de l'endémiologie du cancer peut avoir comme définition l'étude des variations dans la répartition et l'évolution du cancer en différents groupes ethniques. en divers lieux, en fonction de l’influence de facteurs locaux. La première tâche de la conférence a donc été d'examiner les renseignements dont nous disposons afin de déterminer l'extension et le caractère de l'augmentation du nom¬ bre de cas et de décès dus au cancer du poumonobservés dans différents pays et régions. en particulier pour le sexe masculin, pendant les dernières décadès. Cependant la con¬ férence considéra comme non moins importante l'étude détaillée de la nature de tous les facteurs qui peuvent contribuer à augmenter le nombre des cas de cancers du poumon et examina là possibilité d’une étude plus approfondie de ces facteurs. Finalement la conférence jugea utile de proposer des critères uniformes pour la désignation et le clas¬ sement des cas de cancers du poumon. Comme suite à ces études, la conférence a présenté les recommandations suivan¬ tes : 1- Critères ponr la désignation et le classement di cancer du poumon, pour l'étude de l'endémiologie. I1- Publication des résultats de cette étude. poumon, et des possibilités d’études ultérieures. RECOMMANDATIONS I- CRITÈRES POUR LA DÉSIGNATION FT LE CLASSEMENT DU CANCER DIT POUMON, POUR L'ETUDE DE L'ENDEMIOLOGIE La Conférence d'Endémiologie du Cancer du Poumon, pensant que pour établir les statistiques valables sur le cancer du poumon, l'accord doit être général sur les critè res utilisés, insiste sur les considérations générales préliminaires suivantes : Le mot cancer est synonyme de tumeur maligne ou néoplasme malin (néo); cette dernière expression comprend le carcinome et le sarcome. Carcinome doit être consi¬ déré comme étant équivalent du terme épithélioma, utilisé dans certains pays pour dési¬ gner une tumeur épithéliale maligne. On ue doit pas comprendre le cancer du larynx sous le même titre que le cancer du respiratoires". On doit toujours distinguer avec netteté les cancers secondaires du poumon, des cancers primitifs de cet organe. On doit utiliser, chaque fois que c'est possible, l'examen histologique : celui-ci constitue la preuve la plus sure de l'existence d’un cancer du poumon. prenant en considération toutes ces notions, la Conférence a présenté les reçom mandations suivantes : A. Première recommandation La Conff́rence d’'Endémiologie du cancer du poumon recommande : 1. 1, Que chaque cas de cancer du poumon soit l'objet d'un classement anatomique en ac¬ cord avec le Classement statistique international des maladies, traumatismes et causes - ou Examen cytologique positif et existence d'une tumeur primitive du poumon. ANNEXES 255 de décès" établi en 1948, et revu en 1952. Les rubriques sous lesquelles les cancers du poumon peuvent être classés sont les suivantes : 162 : Tumeur maligne de la trachée, des bronches et du poumon, spécifiée comme primitive : 0 trachée 1 - bronches et poumons 2- plèvres. 163 : Tumeur maligne du poumon et des bronches, non spécifiée comme primitive ou secondaire. 165: Tumeur maligne des organes thoraciques (secondaire). Afin de déterminer avec plus de précision les localisations anatomiques du cancer du poumon on propose les sous-titres suivants sous le n’162. 1 : A) Bronches près de la bifurcation trachéale. B) Bronches au-delà mais directement ou indirectement accessibles à l'endos¬ copie. C) Broncho-pulmonaire, non accessible à l’endoscopie. p) Alvéolaire. Par exemple : Un cancer des bronches situé près de la bifurcation trachéale, serait dé¬ signé par 162. L. A. 1. 2. Que dans les recherches endémiologiques, dans la mesure du possible, l'exactitude du d'agnostic de cancer primitif du poumon soit éteblie selon le système ci-dessous de valeur croissante, basé, sur les méthodes de diagnostic. On dispose des moyens suivants pour poser le diagnostic de cancer primitif du pou¬ mon : 1) Observations cliniques et examen physique 2) Examen radiologique 3) Etude cytologique des expectorations et des mucosités bronchiques obtenues par aspiration 4) Etude cytologique du liquide pleural 5) Examen bronchoscopique sans biopsie 6) Examen histologique de la tumeur primitive 7) Etude histologique des métastases 3) Autopsie. L'exactitude du diagnostic du cancer primitif du poumon repose sur les signes ci¬ dessous, classés par ordre de valeur décroissante En première ligne : - Résultat positif de l'examen histologique d'une tumeur primitive du poumon ou Résultat positif de l'examen histologique d'une tumeur secondaire et existence d’une tumeur primitive prouvée par l'exsmen radiologique, la bronchoscopie o la thoracotomie. prouvée par l'examen radiologique, la bronchoscopie ou la thoracotomie. - ou Autopsie. En seconde ligne : - Examen cytologique seul, positif - ou Examen radiologique seui, positif ou Examen bronchoscopique seul, positif 1. 3. Que, dans la mesure du possible, les diverses formes de cancer primitif du poumon soient classées selon l’histologie comme suit : 256 MORBIDITE PAR CANCIR - ou signes certains à la thoracotomie mais sans blopsie. En troisième ligne : - Observations cliniques et examen physique sans autres examens - ou Certiticat de décès seul. 5) Cancer épidermoide (pithelioma épidermonde) b) Cancer anaplasique (épithélioma anaplasique; cancer à grandes cellules, à petiteg cellules ou à cellules rondes) c) Adénocarcinome (épithélioma glandulaire) d) Forme mixte, réunissant deux ou plusieurs des types de cellules ci-dessus e) Autres formes. En cas de désaccord, on pourrait remplacer cette classificatton bistologique par celle du "Manuel de Nomenclature et Codification des Tumeurs" en espérant qu'un ac¬ cord international se fera sur la classification proposée. 1. 4, Que, pour exécuter la décision prise par l'ORCANISATION MONDIALE DE LA SAN TÉ (O. M. S. 1952, N°53) sur le classement des tumeurs selon l’histologie : 1. 4. 1. L’American Cancer Society soit invitée à aider 1'O. M. S. à distribuer dans le monde entier des exemplaires du "Manuel de Nomenclature et Codification des tumeurs à titre d'essai, recommandé par 1'O. M. S. 1.4.2. Des listes des termes pathologiques actuellement en usage seront dressées dans les divers pays avec la coopération de l’O. M. S., et de la Commtssion Internationale de Recherche du Cancer, afin de préparer une édition du "Manuel de Nomenclature et de codification des tumeurs" qui corresponde aux besoins de chaque pays 1. 5, Que l’on s’efforce de subdiviser les cas de cancers primitifs du poumon selon le de gré d’extension clinique ou "stade" conformément aux règles générales établies par 1O. M.S. (1952). PUBLICATIONS DES RÉSULTATS DES RECHERCHES La Conférence après examen des méthodes applicables aux statistiques des varia tions géographiques et autres, des cas de cancers, adopta la recommandation suivante : 8. Deuxième recommandation La Conférence d'endémiologie du cancer du poumon, considérant qu'il faut recher¬ cher au maximum la possibilité de comparer les résultats de recherches en matière d’endémiologie de cancer, et sur ce point en plein accord avec la Conférence de patholo¬ gie géographique et de démographie du cancer tenue à Regent"s Park College Oxord. Angleterre, du 28 juillet au 4 août 1950, comme avec le sous-comité de l’O. M. S. sui l'enregistrement des cas de cancer (O. M. S. 1952- N° 53) décide de réaffirmer la deu¬ xième proposition de la dite conférence d’Oxford, et par suite propose : 2. 1, Que tous les auteurs ou éditeurs des publications futures portant sur la fréquence des maladies malignes fournissent des renseignements sur les points essentiels suivants. si possible en séparant chaque localisation : 2. 1. 1. Nombre total de cas nouveaux dans la région soumise à l'étude. 2. 1. 2. Répartition de la population totale et des malades de la région, selon la race. le sexe et l'âge. 2. 1. 3. Pourcentage des cas diagnostiqués à l'hopital. 2. 1.4. Pourcentage des cssdiagnostiqués par examen histologique. 2. 1. 5. Pourcentage des cas vérifiés par autopsie. 2. 1. 6. Description de toute subivision étudie (sociale, prdessionelle, géogra phique ou autre). tistiques Oxford 1950, vol, spécial. VIl de ACTA, Internat. Un. Ag. Cancer 1951 - et Jour. Nat. de cas et de décès dus au cancer du poumon 257 ANNEXES 2. 1. 7. Exposé du type et de l'emplacement des Hiopitaux d'oa proviement les sta¬ (DlaprSe, la conféxongo sux 1o Dathologio géograpbique ot 15. Demogzopbso, du Gango¬ Cancer Inst. Vol. I, page 627, 1950). Cette proposition fut adoptée, eu égard aux considérations, suivantes : on s'est apercu que plus les traitements du cancer devenalent eucaces, plus les statistiques de mortalité devenaient inexactes en ce qui concerne la fréquence vraie, des maladies malignes. L’étude dé la mortalité par cancer peut toutefois avoir son utilite dans certains cas, comme serait l’étude du cancer de telle ou telle localisation. Au cas où l’on ferait dé telles rècherches pour la population urbaine et rurale, il faudrait veji¬ ler à faire les corrections nécessaires en ce qui conceme le déces des non-résidents. Théoriquement les recherches sur la fréquence des cancers dans une région domnée devraient fournir tous les renseignements sur le nombre total de cas nouveaux de mala dies malignes diagnostiquées séparément pour chaque localisation, au cours de la pério¬ de étudiée. Lorsqu'on étudiera une seule localisation, il faudra, autant que, possible,, donner d’autres renseignements sur le nombre total d'autres localisations dans l'ensemble des cas étudiés. Outre les suhdivisions habituelles du siège primitif, il faudra présenter un tableau des âges (de préférence par groupe de 5 ans), sexe, et composition ethnique des ensem¬ bles de populations étudiées. Les cas étiquetés "cancers possibles" ou "probables" pourront apparaitre avec leur totalpour chaque localisation, mais on ne les comprendra pas dans la statistique globale. Les diagostics de malignité confirmés par l’histologie (biopsie ou autopsie) sont les plus surs; cependant, les renseignements statistiques tirés de ces seuls cas seront généralement bien loin de donner une idée de tous, les cas de cancers d’une population. Une étude des, cas confirmés par l’histologie peut servir à apprécier la valeur des con clusions tirées des renseignements-globaux; mais la valeur de cette recherche dépendra du pourcentage des cas vérifiés histologiquement; dans la mesure du possible, ce pour¬ centagé sera indiqué pour chaque siège ou localisationr.. Quand on fera des recherches sur la fréquence du cancer dans ditf́rentes classes sociales ou dans d’autres groupes, il faudra bien indiquer sur quoi reposent les subdivi¬ sions. Les recherches sur la répartition du cancer dans les zones urbaines ou rurales ne mandueront pas d'indiquer sur quoi repose la délimitation des zones, et de fournir, tous renseignements sur dès facteurs importants comme là densité de là population, le type d’industrie ou de cultures, etc.. Lorsqu'on tirera des conclusions d'archives hospitalières seulement, il faudra don¬ ner des renseignements détaillés sur l'étendue de la zone desservie, et sur le genre de malades admis à l'hôpital. Les publications devront contenir des tables donnant les chiffres tondamentaux men tionnés ci-dessus pour l'ensemble de la population aussi bien que pour les malades at¬ teints de cancer, de façon à permettre à d'autres chercheurs de faire des comparaisons ou des analyses différèntes de celles de la publication originale. De même toutes les formules utilisées pour le décompte des résultats devront être données très clairement de façon à permettre aux lecteurs d'étudier aussi bien la méthode que les résultats obte nus. Il est également souhaitable que le résultat des recherches soit illustré de graphi ques et de courbes, de sorte que lès lecteurs spécialisés en d'autres branches de cancel puissent se faire une opinion sur le résultat de ces recherches sans être contraints à une étude détaillée des tables et des chiffres. L'omission de ces détails en vue de ré duire les frais d’impression diminuerait beaucoupla valeur de la publication considérée RECHERCHES ÉTIOLOGIQUES SUR LE CANCER DU DOUMON DANS LE PASSE ET LE FUTUR La contérence a révisé les renseignements dont elle disposait sur l'endémiologie du cancer du poumon et est arrivée aux conclusions suivantes : On a ouserve dans un grand nombre de pays et de régions pendant plusieurs dizai nes d'années, surtout dans le sexe masculin, une augmentation progressive du nombre Cependant il est également clair qu'il y a eu, et qu'il y a’encore de grandes contro¬ verses au sujet de cette augmentation, Est-elle réelle ou seulement apparente 2 C'est-ଠdire due au progrès de la Science Médicale et à l'amélioration du diagnostic et des sta¬ quelque relation avec l'apparition de la maladie chez l'homme. Pour cela, il daudrait 258 MORBIDITE PAR CANCER tistiques. La conférence pense qu'une bonne partie de cete augmentation est absolue et repré¬ sente une réelle augmentation du nombre d’individus atteints de cancers du poumon. Il taudra entreprendre de nouvelles recherches sur l'extension ou l'absence de cette augmentation. Tabac : On a souvent considéré l'usage du tabac ou des clgarettes comme un facteur étiologique du cancer du poumon. S'il n'est pas possible d'admettre l'usage du tabac comme la seule cause du cancer du poumon, il n'est pas douteux qu'il existe une relation entre l’habitude de la cigarette et le cancer du poumon, et que cette relation est en géné¬ ral proportiomnelle à la consommation totale de cigarettes. Il est absolument nécessaire. de faire des recherches sur ce point. Il est aussi nécessaire de faire une analyse chimique poussée des proults de toute nature de la combustion du tabac en vue d'établir, si l'on y trouve ou non des corps can¬ cérigènes connus, comme le 3-4-Benzopyrène. La spectroscopie par fluorescence offre un moyen sensible de déceler de petites duantités de quelques hydocarbures polycycli¬ ques dans des conditions favorables. On considère que les méthodes basées sur la spec¬ troscopie par absorption sont plus dignes de confiance. La pollution atmosphérique provient vraisemblablement des émations et des fu- mées des usines et des foyers domestiques et des gaz d’échappement des moteurs Diesel. ou à essence. Pour ces facteurs, il est d’abord nécessaire d'établir nettement s’il existe ou non faire des enquêtes statistiques dans lesquelles les populations soumises à différents mi¬ lieux extérieurs seraient définies et observées pendant un ce rtaintemps pour déterminer leur taux de mortalité par cancer du poumon, en même temps que l'estimation des con¬ centrations et des analyses des différentes sortes de pollutions atmosphériques, dans les régions considérées. Etant donné les migrations intérieures considérables qui ont lieu dans certains grands pays, il serait plus facile de faire ces recherches dans les pays Scandinaves, p. ex. On porterait son atention d'abord sur les différences générales de pollution entre diff́rentes régions et on ferait ensuite des analyses plus détaillées pour trouver des cancérigènes tels que le 3-4-Benzopyrène. Le dosage du carhone dans le poumon à t'autopsle est un moyen précieux d'évaluer l’extension de la rétention des particules de fumées Des risques professionnels peuvent donner naissance au cancer du poumon; la preu¬ ve en a été donnée dans un certain nombre d'industries, en particulier dans le manie¬ ment de l'amiante et des chromates, chez les ouvriers du g4%, dans une usine de rafft¬ nage de nickel, et dans certaines mines comportant des minerais radioactifs. De nou¬ veaux procédés peuvent ne pas être dénuès du danger de cancer et l'on pourra déceler plus tard d'autres dangers professionnels. Cependant, on ne peut pas considérer que les risques professionnels apportent plus qu'une faible contribution à tous les cas de cancers du poumon. Il faut chercher les causes importantes dans les circonstances du milieu extérieur qui sont communes à la majorité, de la population dans les pays où une fréquence élevée de l'affection est établie. Des tacteurs cancérigènes du ponion appartenant au milieu extérieur, autres qye ceux déjà cités et encore inconnus, peuvent cependant pénétrer dans l'organisme par in¬ gestion, par voie cutanée, etc..: Mais, pour autant qu’on le sache, la pénétration de facteurs cancérigènes, venant du milieu extérieur dans le poumon humain, se fait par inhalation. Les tumeurs du poumon déclenchées chez l'animal par des substances introduites par d'autres voies ne semblent pas avoir d'équivalent en pathologie humaine, mais il faut bien se dire que cette possibilité n'est pas exclue. On devrait faire des études expérimentales en s'attachant spécialement à la technt¬ que de l'inhalation et au siège du dépêt dans les voies respiratoires, des particules inha¬ lées. D'autre part, on courrait faire des tests sur la sensibilité de toute une variété d'espèces d'animaux diverses. Certains procédés plus simples peuvent servir à des in¬ vestigations préliminaires sur des substances suspectes. Ces procédés plus simples comprennent : 1) Injection intra-trachéale 2) Badigeonnage de la peai. des facteurs du milieu extérieur devraient être mieux connues. Elles méritent une inves¬ vante: 3 2 Que de telles recherches soient conduites dans un esprit de coopération internatio¬ nale parmi des populations à haute et à basse mortalité par cancer du poumon avec l'étu¬ de simultanée d’autant de facteurs sus-mentionnés que possible. ANNEXES 359 3) Injection sous-cutanée 4) Technique de transplantation de tissus. On pourrait aussi étudier expérimentalement l’effet de substances déposées dans le nez et dans l'oro-pharynx. Cependant, on doit se souvenir que c'est l'homme qui nous intéresse en dernier res sort, et que les expériences sur l'animal devraient être toujours interprétées à la lumiè re d’observations faites sur l’apparition de la maladie chez l’homme. Cela ne doit pas empêcher de prendre des précautions immédiates contre les dangers auxquels sont ex posés les humains. Les variations de sensibilité et de réceptivité des individus exposés à l'influence tigation plus poussée; par exemple, on ignore jusqu'à quel point la différence de sexe dans la fréquence du cancer du poumon peut être expliquée par une différence en ce qui concerne les habitudes de fumer. La synergie des facteurs étiologiques devrait être prise en considération pour exa miner la possibilité que les substances inhaiées aient uneinfluence cancérigène renforcée ou qu'il se rencontre à l'intérieur du poumon des conditions favorables à un tel effet sy nergique qui, finalement, peut avoir effet sur une période de latence possible pour le cancer du poumon. L'étude macroscopique et histologique des divers types de tumeurs peut être pleine d’enseignement pour apprécier les résultats d’autres enquêtes qui devront toujours êtra menées avec la plus grande précision, en ce qui concerne le type de lésion. Ainsi, des recherches sur les modifications histologiques des voies respiratoires dues à l’influence du tabac et des recherches semblables sur des individus exposés à des risques professionnels et qui ne font pas de cancer du poumon, peuvent être très intéres santes. En considération"de ce qui précède, la Conférence a adopté la recommandation sui¬ C. Troisième recommandacioa La Conférence d'Endémiologie du Cancer propose : 3, 1. Que le Comité de Pathologie Géographique du Cancer, sous les auspices de la Com¬ mission Internationale de Recherche du Cancer, encourage la préparation et l'exécution d’enquêtes approfondies sur les sujets suivants pour éclairer l’étiologie et la pathogénie du cancer primitif du poumon. 3. 1. 1. Etendue de l'augmentation de la fréquence du cancer primitif du poumon, ob servée surtout chez le sexe masculin, dans, des régions et des pays variés. ou, à défaut d’augmentation, la raison de cette absence. 3. 1. 2. Relation entre l'sage du tabac, spécialement la cigarett, et le cancer du poumon. 3. 1.3. Polliution atmosphérique dans les zones urbaines et industrielles. 3. 1. 4. Exposition à des risques professionnels ou industriels, associée à une fré¬ quence accrue du cancer du poumon. 3. 1. 5. Facteurs du milieu extérieur encore inconnus, y compris ceux dont l’action peut s’effectuer par voie digestive, cutanée, etc... 3. 1. 6. Variation de sensibilité des individus exposés aux facteurs du milieu exté¬ rieur causant le cancer du poumon. 3. L.7. Action synergique de facteurs causant le cancer du poumon. 3. 1. 8. Histologie des lésions pulmonaires causées par une catégorie quelconque des facteurs mentionnés. MORBIDITE PAR CANCER 260 ANNEXE 190 POPULATION DE LA ERANCE ENTIÈRE 1° JANYIER 1946 Ages Masculin Féminin 0 à 4 ans 5 à 9 10 à 14 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 65 à 69 70 à 74 75 à 79 80 à 84 85 à 39 90 et pius 1.394, 197 1.381, 506 1.558, 158 1. 632, 850 1.635, 289 1.947, 055 1. 385, 027 1.559, 374 1.567, 055 1,364, 206 1. 009, 950 949, 997 845,271 739,211 552, 701 317,594 142,742 41,806 7,412 1.348,335 1.361, 279 1.534,340 1, 614, 885 1, 646, 672 1,071, 144 1. 419, 416 1,569, 615 1,566, 148 1. 481, 499 1.350, 944 1.251,317 1. 154, 200 997, 698 771, 795 496,777 261, 491 91,523 20,947 Totaux 19, 12, 401 21, 919, 013 ANNEXE 14 ANNEXS 261 POPULATION DU ROYAUME-UNI ANNÉE 1949 peux Sexes Masculin Féminin Ages 0 à 4 ans 5 à 9 10 à 14 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 65 à 69 70 à 74 75 à 79 80 à 84 85 et plus 1. 803 1.457 1.387 1.406 1.518 1.773 1,485 1.728 1,700 1.596 1.455 1.311 1,179 1.020 7196 529 212 149 1, 898 1.519 1. 433 1.436 1.558 1,781 1,477 1.712 1.689 1.498 1.252 1.083 94 783 593 564 163 65 3,701 2,976 2,820 2,842 3.076 3,554 2,962 3,440 3,380 3.994 2,797 2,394 2,123 1. 803 1.389 884 435 295 (Milliers d’hapitants). MORBIDITE PAR CANCER 262 ANNEXE 12 POPULATION DES ́TATS-UNIS AVRIL 1949 Féminin Deux Sexes Ages Masculin 0 à 4 ans 5a9 10 à 14 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 65 à 69 70 à 74 75 et plus Tous ages 4,301 4,745 5.259 5,516 5. 114 4,892 4,578 4,253 4 69 3, 842 3,452 2,790 2, 232 1.737 1,183 41,162 59, 447 .4,528 4,584 5,094 5,48 5. 227 5,012 4,633 4,262 3,941 3, 690 3.229 2,637 2,184 1.762 1.217 1.318 56,76 9.229 9,329 10,353 10, 964 10,341 9, 904 9.206 8,516 7,938 7,532 6,681 5, 427 4,416 3,499 2,400 2,4890 18,213 (Mlliers d’habitants). 263 ANNEXES ANNEXE 13 POPULATION DE L’ALLEMAGNE 16 JUIN 1933 réminin Deux Sexes Masculin Ages 0 à 4 ans 5 A 6 10 à 14 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 60 60 à 64 85 à 69 70 et plus Tous âges 2, 195, 760 2, 629,508 2, 809, 475 2, 020, 841 3,067,414 3, 093,147 2,920, 114 2, 685, 996 2, 385,480 2, 147,986 1, 900,370 1.765,063 1.390,948 1, 088,025 1,532,684 33, 532, 899 2, 182, 921 2,708, 134 2, 906, 222 2, 089, 186 3,081, 489 3,081,585 2, 860, 714 2,292,098 1, 919, 785 1, 843, 029 1.714, 114 1.643, 767 1.291, 369 973,238 1.207, 908 31, 685, 592 4, 288,691 5,337, 132 5, 715,697 4,090, 930 6, 148, 995 6, 174,132 5.780, 828 4, 888, 094 4, 305, 285 3, 991, 015 3,614,394 3,108,830 2,672, 315 2,061, 265 2,790,592 65,219, 481 ANNEXES 265 TABLE DES MATIERES 3 prdâce.... 6 mntroduction 9 Chapitre 1- Historique....:. 12 Chapitre H- Définition des termes employes Chapitre II - Mode de Présentation et origine des documents............. 22 Chapitre IV - Etude analytique des documents pour chaque localisation .... 29 140- Tumeur maligne de la lèvre......................... 30 141- Tumeur maligne de la langue........................ 37 142- Tumeur maligne dès glandes salivaires............... 45 143- Tumeur maligne du plancher de la bouche............ 46 144- Tumeur maligne de là cavité buccale................. 47 1463: Pimeur maligne de loropharnx........ 86 146- Tumeur maligne du nasopharynx.................... 59 147- Tumeur maligne de l'hypopharynx.................. 60 148- Tumeur maligne du’pharynx non spécifié ............. 63 150- Tumeur maligne de l'ossobhage...................... 150 151- Tumeur malignede l'estomac "................... 73 152- Tumeur maligne derl'intestin grèle y compris le duo¬ dénum................:.:::...:.:....:......... 78 153: Tumeur maligne du gros intestin, rectum excepté.... 79 154- Tumeur maligne du rectum.......................... 88 155- Tumeur maligne primitive du foie............., 93 157- Tumeur maligne du pancréas........................ 103 160- Tumeur maligne du nez, des cavités nasales de l'oreil¬ le moyenne et des sinus accessoires..............., 196 161- Tumeur maligne du larynx.......................... 197 162- Tumeur maligne de la trachée et tumeur maligne des bronches et du poumon, spécifiées comme primitives.. 162 170- Tumeur maligne du sein ............................ 121 171- 174; Tumeur maligne de l'utérus......................13% 175- Tumeur maligne de l'ovaire, de la trompe et du liga¬ ment large......................................., 165 176- Tumeur maligne de la vulve....................., 168 177- Tumeur maligne de la prostate :..................... 177 178- Tumeur maligne du testicule ........................ 175 179- Tumeur, maligne, des organes génitaux de l’homme. autres et non spécifiés ............................. 177 180- Tumeur maligns du rein.........................: 189 181- Tumeur maligne de la vessie et des autres organes urinaires ......................................... 182 32 Bibliographie... 28 MORRIDITE PAR CANCER 190- Tumeur maligne de la peau....................... 185 193- Tumeur maligne du cerveau et des autres parties du système nerveux................................... 197 194- Tumeur malighe de la glande thvroide............., 187. 195- Tumeur maligne des autres glandes endocrines ....... 200. 196- Tumeur maligne des os (y compris les maxillaires)..., 200. 197- Tumeur maligne du tissu conionctif.................. 202 206 - Tumeur maligne du système lymphatique et tumeur du système hématopojetique............................, 205 Chapitre Y. Considérations générales.. .., 210 213 ANNEYES Annexe 1- Tableau domant l'écart probable. Annexe 2 - Rapport de la lère session du Sous Comité d’Experts de l'En¬ registrement des cas de cancer et leur présentation statis¬ 222 tique de l’O. M. S. (mars 1950)............................ Annexe 3 -Rapport du Comité d'Experts des statistiques sanitaires de 228 1'O. M. S. (novembre 1951).............................. Annexe 4 -Nomenclature - Classification des Cancers - 1952 (Institut 233 National d’Hygiène)....................... 5:2 55 5:5533 Annexe 5 - Rapport de la Conférence de Pathologie Géographique et de 239 Démographie du Cancer d’Oxford (juillet 1950)............. Annexe 6- Rapport de la Commission de Pathologie Géographique de l’Union Internationale contre le Cancer (Lisbonne, décèmbre 244 1981)......2..7...............17. 248 Annexe 7-Notice sur l'enquête géographique du Loir et Cher.......... Annexe 8 - Technique et fonctionnement de l'Enquête Permanente Cancer. 247 263 Annexe 9-Conférence d’Endémiologie du Cancer du Poumon........... Annexe 10- Population de la France entière au ler janvier 1946......... 280 Annexe 11 - Population du Royaume Uni de Grande-Bretagne en 1949...... 261 262 Annexe 12 - Population des Etats-Unis, année 1940.................... Annexe 13- Population de l'Allemagne, année 1933.................... 263 221 INNUEX AINALCNISUE Cavité buccale (14). 47 197 Cerveau (193)........ Conionctif (tissu) (197)..... 202 Vulve (176)........... 1688 INIDEX 267 Estomac (151)............. 73 Endocrines (glandes autres que la thyroide) (195)..... ....... 200 94 Fote (155)................. Glandes salivaires (142).... 45 Hodgkin (201)..... 206 60 Hypopharynx (147)..... Intestin grèle (152)... 78 79 Intestin (gros) (153)... Langue (141)......... 37 Larynx (161)........ 197 Leucémie et aleucemie (204). 297 Lèvre (140).............. 30 Lymphosarcome et réticulosarcome (20t 205 Nasopharynx (146).............. 59 Nez, cavités nasales (160)............ 196 150 Oesophage (150)....................... Organes génitaux de l'homme (179).......... 177 Oropharynx (145)........................... 56 O5 (196)................................... ................ 200 OVaire (15)..................................................... 1855 Pancréas (157)...................................................... 103 Peau (190-191)..................................................... 183 Pharynx (148)...................................................... 63 Plancher de la bouche (143)........... 5:5::5.7:: 48 Poumon, trachée et bronches (162)...... 55.........5.... 162 prostate (177)............... 157 88 Rectum (154).......... Rein (181)........ 180 Sein (171)......... 121 resticule (178)....... 175 Thyroide (194)...... 197 Utérus (171)........ 137 Vessie (181).......... 182 INDEX GÉOGRAPHIQUES Nous n'avons pas compris dans cet index les références eux documents prove¬ nant de l'Enquête Américaine, du Registre Danois et de l'Enquête Permanente Cancer Française, qui ont servi de base à la maieure partie de ce travail. Afrique du Nord française.................. 79- 112- 152, 154- 180-197: 205 Afrique Oecidentale française........... 97-98- 101-102, 137- 194, 196 Vietnam..... 28 MORBIDITE PAR CANICER Afrique du Sud.... ...............................79-96 Allemagne.:...............................................2.95102 111 Angleterre et Pays de Galles........... 10- 28- 42-43-67,73,78, 92, 111119 121-132- 133- 166-174-, 178- 181-184 191, 20, 212 Antilles............ 5 :5::::55:::2:: 12 57: ::: 99 Australie............. 722 6 : : : s : ::: « : 5: « s: 9% ....... 70-121-177 Chine.............. ..... 10- 26: 27 Danemars.......... Egypte........ ........ 79 Est Africain Portugais................................................. 99 Etats Unis d’Amérique ................. 10-26-27-79-82- 175- 192- 194-195 200- 202-204 Finlande :........................................................ 106 ..............,19-28-57- 121-130- 190-191 France................. Grèce........... °:.:......., 98 Guvane française.... ..:.......5: 99 Indonésie............................. 49-56-72-77-78-99- 121- 178 - 180 195-196- 197 - 206 Indes................................ 37-55-56-72-79-99- 112- 152 - 154 178- 180- 196 Islande...... ...»........., 121 Israél......: .......152-154 talie.... ........ 42-43 Japon.......... :5......... 99 Renya;:::.::2.........................5..5.....55...7.7..7. 99 Mozambique......................................................... 98 NoTVège.............................................22....., 112 Nouvelle Angleterre et Nouvelle lrlande ............................. 52-53 Nouvelle Guinée.......... ...............52-53-54 ............ 98- 100- 106 Quganda........... Philippines....................................................... 5899 Singapour ......................................................... 99 Suède.................................................... 56-61-72-107. ............ 17- 178 Tonkin............... ...., 1214178 Turquie.............. Venezuela........ «..5.22.:...:: 56 ..... 35-50- 81- 147-17-179 6 o les, gocde Iyt-ortsi, ccbeve dimonimet la l8 ademnbye 16s Copposion-lrpresail p°e osvn onus, P tI, monceo ls (2 1 8 N SENAC, 32T INSTITUT NATIONAL D’HYGIENE 3. RUE LéON BONNAT, 3 PARIS - XVI° AUT, 32-84