2007


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Annexe 1

Expertise collective Inserm : Éléments de méthode

Éléments de méthode1 apporte un éclairage scientifique sur un sujet donné dans le domaine de la santé à partir de l'analyse critique et de la synthèse de la littérature scientifique internationale. Elle est réalisée à la demande d'institutions souhaitant disposer des données récentes issues de la recherche utiles à leurs processus décisionnels en matière de politique publique. L'Expertise collective Inserm doit être considérée comme une étape initiale, nécessaire mais le plus souvent non suffisante, pour aboutir aux prises de décision. Les conclusions apportées par les travaux d'expertise collective contribuent, mais ne peuvent se substituer, au débat des professionnels concernés ou au débat de société si les questions traitées sont particulièrement complexes et sensibles.
L'Expertise collective Inserm peut être complétée, à la demande d'un commanditaire, par une expertise « opérationnelle » qui s'intéresse à l'application des connaissances et recommandations en tenant compte de facteurs contextuels (programmes existants, structures, acteurs, formations...). Ce type d'expertise sollicite la participation d'acteurs de terrain susceptibles de répondre aux aspects de faisabilité, de représentants d'administrations ou institutions chargées de promouvoir les applications dans le domaine concerné, d'experts ayant participé aux expertises, de représentants d'associations de patients. La mise en commun de cultures et d'expériences variées permet une approche complémentaire à l'expertise collective dans un objectif d'opérationnalité. De même, différents travaux (recommandations de bonnes pratiques, audition publique...) conduits sous l'égide de la Haute autorité de santé (HAS) peuvent faire suite à une expertise collective Inserm.
L'expertise collective est une mission de l'Inserm depuis 1994. Une soixantaine d'expertises collectives ont été réalisées dans de nombreux domaines de la santé. L'Institut est garant des conditions dans lesquelles l'expertise est réalisée (exhaustivité des sources documentaires, qualification et indépendance des experts, transparence du processus).
Le Centre d'expertise collective Inserm organise les différentes étapes de l'expertise depuis la phase d'instruction jusqu'aux aspects de communication du rapport avec le concours des services de l'Inserm. L'équipe du Centre d'expertise collective constituée d'ingénieurs, de chercheurs et d'un secrétariat assure la recherche documentaire, la logistique et l'animation des réunions d'expertise, et contribue à la rédaction scientifique et à l'élaboration des produits de l'expertise. Des échanges réguliers avec d'autres organismes publics (EPST) pratiquant le même type d'expertise collective ont permis de mettre en place des procédures similaires.
Instruction de la demande
La phase d'instruction permet de définir la demande avec le commanditaire, de vérifier qu'il existe bien une littérature scientifique accessible sur la question posée et d'établir un cahier des charges qui précise le cadrage de l'expertise (état des lieux du périmètre et des principales thématiques du sujet), sa durée et son budget à travers une convention signée entre le commanditaire et l'Inserm.
Au cours de cette phase d'instruction sont également organisées par l'Inserm des rencontres avec les associations de patients pour prendre connaissance des questions qu'elles souhaitent voir traitées et des sources de données dont elles disposent. Ces informations seront intégrées au programme scientifique de l'expertise. Pour certains sujets, un échange avec des partenaires industriels s'avère indispensable pour avoir accès à des données complémentaires inaccessibles dans les bases de données.
Mise en place d'un comité de suivi et d'une cellule d'accompagnement de l'expertise
Un comité de suivi constitué de représentants du commanditaire et de l'Inserm est mis en place. Il se réunit plusieurs fois au cours de l'expertise pour suivre la progression du travail des experts, évoquer les difficultés éventuelles rencontrées dans le traitement des questions, veiller au respect du cahier des charges et examiner d'éventuels nouveaux éléments du contexte réglementaire et politique utiles pour le travail en cours. Le comité est également réuni en fin d'expertise pour la présentation des conclusions de l'expertise avant l'établissement de la version finale du rapport.
Pour les expertises traitant de sujets sensibles, une cellule d'accompagnement est également mise en place qui réunit des représentants de la Direction générale de l'Inserm, du conseil scientifique, du comité d'éthique de l'Inserm, du département de la communication, des chercheurs en sciences humaines et sociales et des spécialistes d'histoire des sciences. Cette cellule a pour rôle de repérer au début de l'expertise les problématiques susceptibles d'avoir une forte résonance pour les professionnels concernés et pour la société civile et de suggérer l'audition de professionnels des domaines connexes, de représentants de la société civile et d'associations de patients. En bref, il s'agit de prendre la mesure de la perception que les différents destinataires pourront avoir de l'expertise. Avant la publication de l'expertise, la cellule d'accompagnement porte une attention particulière à la façon dont la synthèse et les recommandations sont rédigées incluant si nécessaire l'expression de différents points de vue. En aval de l'expertise, la cellule a pour mission de renforcer et d'améliorer la diffusion des résultats de l'expertise en organisant par exemple des colloques ou séminaires avec les professionnels du domaine et les acteurs concernés ou encore des débats publics avec les représentants de la société civile. Ces échanges doivent permettre une meilleure compréhension et une appropriation de la connaissance issue de l'expertise.
Réalisation de la recherche bibliographique
Le cahier des charges, établi avec le commanditaire, est traduit en une liste exhaustive de questions scientifiques correspondant au périmètre de l'expertise avec l'aide de scientifiques référents du domaine appartenant aux instances de l'Inserm. Les questions scientifiques permettent d'identifier les disciplines concernées et de construire une arborescence de mots clés qui servira à une interrogation systématique des bases de données biomédicales internationales. Les articles et documents sélectionnés en fonction de leur pertinence pour répondre aux questions scientifiques constituent la base documentaire qui sera transmise aux experts. Il sera demandé à chacun des membres du groupe de compléter tout au long de l'expertise cette base documentaire.
Des rapports institutionnels (parlementaires, européens, internationaux...), des données statistiques brutes, des publications émanant d'associations et d'autres documents de littérature grise sont également repérés (sans prétention à l'exhaustivité) pour compléter les publications académiques et mis à la disposition des experts. Il leur revient de prendre en compte, ou non, ces sources selon l'intérêt et la qualité des informations qu'ils leur reconnaissent. Enfin, une revue des principaux articles de la presse française est fournie aux experts au cours de l'expertise leur permettant de suivre l'actualité sur le thème et sa traduction sociale.
Constitution du groupe d'experts
Le groupe d'experts est constitué en fonction des compétences scientifiques nécessaires à l'analyse de l'ensemble de la bibliographie recueillie et à la complémentarité des approches. L'Expertise collective Inserm étant définie comme une analyse critique des connaissances académiques disponibles, le choix des experts se fonde sur leurs compétences scientifiques, attestées par leurs publications dans des revues à comité de lecture et la reconnaissance par leurs pairs. La logique de recrutement des experts fondée sur leur compétence scientifique et non leur connaissance du terrain est à souligner, dans la mesure où il s'agit d'une source récurrente de malentendus lors de la publication des expertises.
Les experts sont choisis dans l'ensemble de la communauté scientifique française et internationale. Ils doivent être indépendants du partenaire commanditaire de l'expertise et de groupes de pression reconnus. La composition du groupe d'experts est validée par la Direction générale de l'Inserm.
Plusieurs scientifiques extérieurs au groupe peuvent être sollicités pour apporter ponctuellement leur contribution sur un thème particulier au cours de l'expertise.
Le travail des experts dure de 12 à 18 mois selon le volume de littérature à analyser et la complexité du sujet.
Première réunion du groupe d'experts
Avant la première réunion, les experts reçoivent un document explicatif de leur mission, le programme scientifique (les questions à traiter), le plan de travail, la base bibliographique de l'expertise établie à ce jour ainsi que les articles qui leur sont plus spécifiquement attribués selon leur champ de compétence.
Au cours de la première réunion, le groupe d'experts discute la liste des questions à traiter, la complète ou la modifie. Il examine également la base bibliographique et propose des recherches supplémentaires pour l'enrichir.
Analyse critique de la littérature par les experts
Au cours des réunions, chaque expert est amené à présenter oralement son analyse critique de la littérature sur l'aspect qui lui a été attribué dans son champ de compétence en faisant la part des acquis, incertitudes et controverses du savoir actuel. Les questions, remarques, points de convergence ou de divergence suscités par cette analyse au sein du groupe sont pris en considération dans le chapitre que chacun des experts rédige. Le rapport d'analyse, regroupant ces différents chapitres, reflète ainsi l'état de l'art dans les différentes disciplines concernées par le sujet traité. Les références bibliographiques utilisées par l'expert sont citées au sein et en fin de chapitre.
Synthèse et recommandations
Une synthèse reprend les grandes lignes de l'analyse de la littérature et en dégage les principaux constats et lignes de force. Certaines contributions d'intervenants extérieurs au groupe peuvent être résumées dans la synthèse.
Cette synthèse est plus spécifiquement destinée au commanditaire et aux décideurs dans une perspective d'utilisation des connaissances qui y sont présentées. Son écriture doit donc tenir compte du fait qu'elle sera lue par des non scientifiques.
Dès la publication du rapport, cette synthèse est mise en ligne sur le site Web de l'Inserm. Elle fait l'objet d'une traduction en anglais qui est accessible sur le site du NCBI/NLM (National Center for Biotechnology Information de la National Library of Medecine) et Sinapse (Scientific INformAtion for Policy Support in Europe, site de la Commission Européenne).
À la demande du commanditaire, certaines expertises collectives s'accompagnent de « recommandations ». Deux types de « recommandations » sont formulés par le groupe d'experts. Des « principes d'actions » qui s'appuient sur un référentiel scientifique validé pour définir des actions futures en santé publique (essentiellement en dépistage, prévention et prise en charge) mais qui en aucun cas ne peuvent être considérés comme des recommandations « opérationnelles » dans la mesure où les éléments du contexte économique ou politique n'ont pas été pris en compte dans l'analyse scientifique. Des « axes de recherche » sont également proposés par le groupe d'experts pour combler les lacunes de connaissances scientifiques constatées au cours de l'analyse. Là encore, ces propositions ne peuvent être considérées comme des recherches « prioritaires » sans une mise en perspective qu'il revient aux instances concernées de réaliser.
Lecture critique du rapport et de la synthèse par des grands « lecteurs »
Pour certaines expertises traitant de sujets sensibles, une note de lecture critique est demandée à plusieurs grands « lecteurs » choisis pour leurs compétences scientifiques ou médicales, exerçant des fonctions d'animation ou d'évaluation dans des programmes de recherche français ou européens ou encore participant à des groupes de travail ministériels. De même, le rapport et la synthèse (et recommandations) peuvent être soumis à des personnalités ayant une bonne connaissance du « terrain » et susceptibles d'appréhender les enjeux socioéconomiques et politiques des connaissances (et propositions) qui sont présentées dans l'expertise.
Présentation des conclusions de l'expertise et mise en débat
Un séminaire ouvert à différents milieux concernés par le thème de l'expertise (associations de patients, associations professionnelles, syndicats, institutions...) permet une première mise en débat des conclusions de l'expertise. C'est à partir de cet échange que peut être établie la version finale du document de synthèse intégrant les différents points de vue qui se sont exprimés.


Annexe 2

Mini Mental Status Examination (MMSE)

1) Quel jour de la semaine sommes-nous ? /__/
2) Quelle est la date aujourd'hui ? /__/
3) En quel mois sommes-nous ? /__/
4) En quelle saison sommes-nous ? /__/
5) En quelle année sommes-nous ? /__/
6) Où sommes-nous ici ? (Quel hôpital, quelle maison de retraite, rue, lieu-dit ...) /__/
7) A quel étage sommes-nous ? /__/
8) Dans quelle ville sommes-nous ? /__/
9) Dans quel département sommes-nous ? /__/
10) Dans quel pays sommes-nous ? /__/
L'examinateur doit prononcer les mots suivants au rythme de un par seconde.
En cas de difficultés, recommencer jusqu'à 5 fois.
Répétez les mots suivants : cigare, fleur, porte
1) 1er mot cité /__/
2) 2e mot cité /__/
3) 3e mot cité /__/
Soustraire 7 de 100 ainsi de suite.
1) 93 /__/
2) 86 /__/
3) 79 /__/
4) 72 /__/
5) 65 /__/
Vous souvenez-vous des trois mots que vous avez répétés tout à l'heure ?
1) 1er mot cité /__/
2) 2e mot cité /__/
3) 3e mot cité /__/
4) Qu'est-ce-que c'est que cela (montrer un crayon) /__/
5) Qu'est-ce-que c'est que cela (montrer la montre) /__/
6) Répétez : pas de si ni de mais /__/
Faire exécuter au sujet les trois ordres successifs
1) Prenez cette feuille de papier, /__/
2) pliez-la par le milieu, et /__/
3) posez-la par terre. /__/
4) Lisez ce qui est écrit et faites l'action : fermez les yeux /__/
5) Ecrivez une phrase de votre choix sur cette feuille /__/
6) Copiez ce dessin sur cette feuille /__/
Total /__/__/


Annexe 3

Modèles de prise en charge hiérarchisée en fonction des besoins des malades

Dans le cadre de leur politique générale de gestion des soins, différents pays, parmi lesquels les États-Unis, l'Allemagne et l'Angleterre, ont expérimenté une organisation hiérarchisée en s'appuyant sur différents modèles prônant une approche coordonnée et proportionnée aux besoins des patients. Ces modèles sont représentés sous forme d'une pyramide dont le socle constitue les actions de promotion de la santé et la pointe représente le mode de gestion des soins pour les patients présentant le degré de risque maximal.
L'administration de la santé britannique, le National Health Service (NHS), a appliqué ce type d'approche à la gestion des soins des patients atteints de maladie chronique (figure 1).
Figure 1 Modèle d'intervention « population management » du National Health Service (NHS)
Ce modèle national de prise en charge faisant progressivement intervenir des gestionnaires de soins (care/disease manager) puis des gestionnaires de cas (case manager) en fonction des besoins spécifiques des patients a été défini pour favoriser un transfert de prise en charge de l'hôpital vers les services de santé primaires et le médecin généraliste, en s'appuyant autant que possible sur l'intervention sociale et associative.
En France, ce type d'organisation a fait récemment l'objet d'une réflexion initiée par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) pour l'amélioration de la prise en charge des malades chroniques et dont les conclusions sont présentées dans un rapport paru en septembre 20061 .


Annexe 4

Profil de poste pour la coordination des soins

Profil de poste : Infirmier (ère) coordinateur (trice)
(Adapté du profil de poste de l'infirmière coordinatrice du réseau mémoire Nord – Pas-de-Calais)
Contexte
Sa mission est de structurer et d'améliorer la prise en charge médico-sociale des patients atteints de la maladie d'Alzheimer ou maladies apparentées.
L'un des dispositifs pour atteindre ces objectifs (pose d'un diagnostic précoce, suivi des patients et assistance aux familles) est de collaborer étroitement avec tous les professionnels de santé sur un secteur géographique donné et d'y renforcer les centres de consultations mémoire qui s'appuient sur une équipe pluridisciplinaire, notamment en créant un poste de coordinateur (trice).
Ce poste relève d'une compétence infirmier puisqu'il est indispensable de se prévaloir d'une expérience dans le domaine des personnes âgées et des démences, d'établir des relations de confiance avec le personnel médical, le personnel soignant et avec les familles, et d'assister le médecin dans ce rôle tant dans les centres mémoire de proximité (CMP, hospitalier) qu'au niveau des consultations mémoire avancées (CMA, libéral).
Mission
Coordination
– Dresse un bilan en lien avec l'assistante sociale de l'hôpital ou autres intervenants du champ social
– Renseigne et conseille les familles sur l'organisation à domicile, sur le type de prestations existantes, les mesures de sauvegarde
– Gère avec le malade et la famille l'ensemble des aides
– Assure la continuité du suivi des patients, les demandes d'hébergements temporaires, longs séjours ou accueils de jour
– Être un élément de liaison entre les différentes structures et intervenants : centres mémoire, CLIC, instances de coordination gérontologiques, services d'aides à domicile... et avec le secteur libéral, connaître leurs services et modalités pour optimiser le fonctionnement du dispositif
– Mettre à jour l'ensemble des données et savoir les transmettre par les outils et moyens définis
– Organise et participe aux réunions d'information de son secteur
Soins
– Favorise un accès aux soins précoce et adapté afin de répondre au plus près aux besoins des patients ; cela suppose une concertation étroite avec les différents professionnels
– Accueille les patients et leurs familles
– Participe à l'évaluation des patients par des entretiens structurés relatifs aux activités de leur vie quotidienne
– Soutient les familles que il ou elle reçoit séparément
– Gère l'organisation des consultations mémoire et des séjours (téléphone et informatique) et limite les délais de prise en charge
– Gère les urgences médicales et sociales
Compétences exigées
Connaissances professionnelles
– Être titulaire d'un diplôme d'infirmier (ère) d'état
– Il est indispensable d'avoir une expérience professionnelle diversifiée en milieu hospitalier, éventuellement complétée par un exercice libéral
– Compétences dans les domaines de la mémoire, de la maladie d'Alzheimer et des troubles du comportement essentielles
– Approche de la gériatrie
– Connaissances de l'environnement de la santé et du dispositif social exigé (liens avec CLIC, instances gérontologiques, structures d'hébergement...)
Aptitudes relationnelles
– Posséder le sens du travail en équipe et des contacts humains
– Être disponible, dynamique et organisé
– Être diplomate (collaboration avec le milieu hospitalier et libéral ; avec les familles)
– Être capable d'initiatives adaptées
– Capacité à apprécier le degré d'urgence des appels et d'orienter les personnes vers l'intervenant ou la structure appropriée ; inclut un partenariat étroit avec chaque centre de consultation pour connaître les spécificités et disponibilité de chacune
– Avoir de réelles aptitudes pédagogiques et avoir envie de les développer
– Savoir encadrer et participer à l'évaluation du personnel soignant


Annexe 5

Critères de la CIM-10 (Organisation Mondiale de la Santé, 1993)

A-Présence d'une démence
B-Début insidieux et détérioration lentement progressive. Le début des troubles est habituellement difficile à déceler et l'entourage prend parfois brusquement conscience de la présence d'une détérioration. Le trouble peut sembler se stabiliser au cours de l'évolution
C-Absence d'argument, d'après l'examen clinique et les investigations complémentaires, en faveur d'une autre maladie somatique ou cérébrale pouvant entraîner une démence (par ex. une hypothyroïdie, une hypercalcémie, une carence en vitamine B12, une carence en acide nicotinique, une neurosyphilis, une hydrocéphalie à pression normale, ou un hématome sous-dural)
D-Début non brutal, et absence, à un stade précoce de l'évolution, de signes neurologiques d'une atteinte en foyer, par ex. une hémiparésie, un déficit sensoriel, un déficit du champ visuel ou une incoordination (ces manifestations peuvent toutefois se surajouter secondairement)

Critères du DSM-IV (American Psychiatric Association, 1994)

A-Apparition de déficits cognitifs multiples, comme en témoignent à la fois :
Une altération de la mémoire (altération de la capacité à apprendre des informations nouvelles ou à se rappeler les informations apprises antérieurement)
Une ou plusieurs des perturbations cognitives suivantes :
Aphasie (perturbation du langage)
Apraxie (altération de la capacité à réaliser une activité motrice malgré des fonctions motrices intactes)
Agnosie (impossibilité de reconnaître ou d'identifier des objets malgré des fonctions sensorielles correctes)
perturbation des fonctions exécutives (faire des projets, organiser, ordonner dans les temps, avoir une pensée abstraite)
B-Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 sont tous les deux à l'origine d'une altération significative du fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin significatif par rapport au niveau de fonctionnement antérieur
C-L'évolution est caractérisée par un début progressif et un déclin cognitif continu
D-Les déficits cognitifs des critères A1 et A2 ne sont pas dus :
À d'autres affections du système nerveux central qui peuvent entraîner des déficits progressifs de la mémoire et du fonctionnement cognitif (ex : maladie cérébro-vasculaire, maladie de Parkinson, maladie de Huntington, hématome sous-dural, hydrocéphalie à pression normale, tumeur cérébrale)
À des affections générales pouvant entraîner une démence (ex : hypothyroïdie, carence en vitamine B12 ou en folates, pellagre, hypercalcémie, neurosyphilis, infection par le VIH)
À des affections induites par un substance
E-Les déficits ne surviennent pas de façon exclusive au cours de l'évolution d'un delirium
F-La perturbation n'est pas mieux expliquée par un trouble de l'axe I (ex : trouble dépressif majeur, schizophrénie)

Critères de diagnostic de la maladie d'Alzheimer d'après le NINCDS-ADRDA (McKhann, 1984)

1-Critères de maladie d'Alzheimer probable :
Syndrome démentiel établi sur des bases cliniques et documenté par le Mini-Mental State (Folstein, 1975), le Blessed Dementia Scale (Blessed, 1968), ou tout autre test équivalent et confirmé par des épreuves neuropsychologiques
Déficits d'au moins deux fonctions cognitives
Altérations progressives de la mémoire et des autres fonctions cognitives
Absence de trouble de conscience
Survenue entre 40 et 90 ans le plus souvent au-delà de 65 ans
En l'absence de désordres systémiques ou d'une autre maladie cérébrale pouvant rendre compte, par eux-mêmes, des déficits mnésiques et cognitifs progressifs
2-Ce diagnostic de maladie d'Alzheimer probable est renforcé par :
La détérioration progressive des fonctions telles que le langage (aphasie), les habiletés motrices (apraxie), et perceptives (agnosie)
La perturbation des activités de vie quotidienne et la présence de troubles du comportement
Une histoire familiale de troubles similaires surtout si confirmés histologiquement
Le résultat aux examens standards suivants :
Normalité du liquide céphalo-rachidien
EEG normal ou siège de perturbations non-spécifiques comme la présence d'ondes lentes
Présence d'atrophie cérébrale d'aggravation progressive
3-Autres caractéristiques cliniques compatibles avec le diagnostic de maladie d'Alzheimer probable après exclusion d'autres causes :
Périodes de plateaux au cours de l'évolution
Présence de symptômes tels que dépression, insomnie, incontinence, idées délirantes, illusions, hallucinations, réactions de catastrophes, désordres sexuels et perte de poids. Des anomalies neurologiques sont possibles surtout aux stades évolués de la maladie, notamment des signes moteurs tels qu'une hypertonie, des myoclonies ou des troubles de la marche.
Crises comitiales aux stades tardifs
Scanner cérébral normal pour l'âge
4-Signes rendant le diagnostic de maladie d'Alzheimer probable incertain ou improbable :
Début brutal
Déficit neurologique focal tel que hémiparésie, hypoesthésie, déficit du champ visuel, incoordination motrice à un stade précoce
Crises convulsives ou troubles de la marche en tout début de maladie
5-Le diagnostic clinique de maladie d'Alzheimer possible :
Peut être porté sur la base du syndrome démentiel, en l'absence d'autre désordre neurologique, psychiatrique ou systémique susceptible de causer une démence, et en présence de variante dans la survenue, la présentation ou le cours de la maladie
Peut être porté en présence d'une seconde maladie systémique ou cérébrale susceptible de produire un syndrome démentiel mais qui n'est pas considéré comme la cause de cette démence
Et pourrait être utilisé en recherche clinique quand un déficit cognitif sévère progressif est identifié en l'absence d'autre cause identifiable.
6-Les critères pour le diagnostic de maladie d'Alzheimer certaine sont :
Les critères cliniques de maladie d'Alzheimer probable
Et la preuve histologique apportée par la biopsie ou l'autopsie


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