Réduction des dommages associés à la consommation d’alcool
II. Actions de prévention des consommations
2021
| ANALYSE |
14-
Boissons alcoolisées
dans la période périnatale : prévention et
prise en charge
SAF et TCAF : des conséquences évitables qui nécessitent une politique de santé sans équivoque
). L’agence Santé publique France (ex-INPES) a lancé une nouvelle
campagne à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au
SAF le 9 septembre 2018. Le plan ministère de la Santé – Mildeca,
rendu public en janvier 2019, évoque un agrandissement du
pictogramme sur les contenants de boissons alcoolisées (cf. chapitre
« Actions de prévention : messages et comportements », paragraphe
sur les avertissements sanitaires apposés sur les publicités et les
contenants de produits alcoolisés).Biomarqueurs de l’exposition fœtale ou de la
consommation maternelle d’alcool : vers le perfectionnement des méthodes
d’analyse du méconium et l’élaboration de stratégies
de dépistage
de deuxième niveau
présente de
façon synthétique les trois métabolites les plus fréquemment
utilisés pour indiquer l’exposition à l’alcool (Lange et coll.,
2014
;
Cabarcos et coll., 2015
; Bager et coll.,
2017
;
Janczewska et coll., 2019
).Tableau 14.I Biomarqueurs : principaux métabolites utilisés pour l’exposition prénatale à l’alcool
|
Métabolites
|
Matrice
|
Fenêtre pour détection
|
Une seule molécule
|
|---|---|---|---|
|
Éthylglucorinide
(EtG) |
Urine
|
± 80 h
|
Métabolite le plus récent
|
|
Sang
|
± 18 h
| ||
|
Plasma
|
± 8 h
| ||
|
Cheveux
|
Consommation chronique
| ||
|
Méconium
|
Consommation chronique
| ||
|
Esters éthyliques d’acides
gras
(FAEEs) |
Sang
|
± 24 h
(44 h si forte consommation) ± 2 h |
Plusieurs esters
Bien maîtrisé, notamment sur cheveux et méconium |
|
Plasma
|
Consommation chronique
| ||
|
Cheveux
|
Consommation chronique
| ||
|
Méconium
| |||
|
Phosphatidyléthanol
(PEth) |
Sang
|
± 7 jours
(29 jours si forte consommation) |
) et
que l’alcool ingéré par la future mère a atteint le fœtus en
quantités détectables par la procédure utilisée pour ce faire,
d’autre part.
;
Janczewska et coll., 2019
). Certains auteurs considèrent que c’est
le support le plus adéquat pour développer les recherches ou pour
réaliser ces dosages en routine, à des fins de surveillance ou de
détection. Le méconium est obtenu sans geste invasif dès les
premières heures de vie, il est facile à collecter et à conserver.
Il peut être obtenu pour tous les nouveau-nés, alors que les ongles
ou les cheveux peuvent être plus délicats à prélever sur certains
nouveau-nés trop petits ou avec des cheveux courts et très fins.
Toutefois, la fenêtre de prélèvement est relativement étroite (au
plus tard dans les 72 premières heures et idéalement à la première
émission de méconium) car très vite les premières prises
alimentaires vont substituer le contenu intestinal. Dans l’état
actuel des techniques disponibles il semble que les esters
éthyliques d’acides gras (FAEEs) et l’ethylglucuronide (EtG)
puissent être mesurés assez facilement dans le méconium via
une méthode d’analyse reproductible et sensible. Des kits de dosage
disponibles sont commercialisés.
)
ont publié une méta-analyse de 8 études conduites entre 1999 et 2007
où ils montrent que la fréquence de l’exposition prénatale à
l’alcool estimée par le dosage des FAEEs dans le méconium est, en
moyenne, 4 fois plus élevée (4,26 [1,34-13,6]) que celle estimée à
partir des réponses des mêmes femmes aux questionnaires de
consommation. La discordance des estimations entre biomarqueurs
directs et déclaration des femmes est décrite par de nombreuses
publications dans des populations différentes. Par exemple, une
étude longitudinale, conduite en Allemagne incluant des naissances
entre 2005 et 2007 – FRAMES (pour Franconian Maternal Health
Evaluation Studies) (Eichler et coll.,
2016
),
avait expérimenté le test de l’EtG sur le méconium. Un questionnaire
de consommation avait été administré au cours du 3e
trimestre de la grossesse et des analyses de méconium prélevé au
cours des 24 premières heures de vie ont été conduites, incluant 180
naissances. Deux seuils de positivité ont été adoptés : supérieur à
10 ng/g (seuil minimal de détection) et supérieur à 120 ng/g. Les
mères d’enfants ayant des valeurs d’EtG supérieures à 10 ng/g
avaient tendance à déclarer une consommation d’alcool prénatale plus
fréquente mais il n’y avait aucune tendance pour le seuil de
120 ng/g de l’EtG. Ce résultat soulignait que les discordances entre
biomarqueurs et déclarations par les femmes étaient plus fréquentes
parmi les femmes fortes consommatrices. Les auteurs montraient, de
plus, la discontinuité des déclarations par les répondantes au cours
du temps : à 6 ans d’intervalle, les consommations déclarées pour le
3e trimestre de la grossesse étaient bien
inférieures. La même équipe a montré une relation très nette entre
un seuil élevé d’EtG (à 154 ng/g) et une diminution du quotient
intellectuel et des troubles du comportement (AD-HD) chez les
enfants scolarisés (ou en âge de scolarisation) à l’école primaire
alors que cette relation n’était pas observée avec les réponses des
femmes au questionnaire de consommation (Eichler et coll.,
2018
).
Concernant les liens avec l’état néonatal, une étude en Corée du
Sud, sur des naissances de 2016, montre une association très
significative entre un dosage positif de FAEES sur du méconium de la
première journée de vie et la morphologie du nouveau-né, notamment
la taille et le périmètre crânien inférieurs au 10e
percentile (ainsi que la taille, le périmètre crânien et le poids de
naissance inférieurs au 10e percentile) après ajustement
sur des tiers facteurs connus pour être liés au retard de croissance
intra-utérin (Lee et coll., 2018
).
). Alors que seules 3 % des femmes
répondaient avoir bu des boissons alcoolisées, toutes en faible
quantité, des FAEES étaient retrouvés dans tous les échantillons de
méconium et dans 42 % des cas avec un seuil supérieur à 600 ng/g ;
l’EtG était détecté dans 40 % des cas, et au seuil supérieur à
30 ng/g dans 15 %. Les auteurs témoignaient d’une bonne faisabilité
et d’une bonne acceptabilité de l’étude par les femmes et par les
soignants. Ils concluaient sur le constat qu’« au moins 15 % des
femmes enceintes en (à l’ouest de l’) Écosse consomment des
quantités significatives d’alcool en fin de grossesse », ce qui
étaient bien supérieur à l’estimation produite par les réponses des
femmes ».
).
Concernant les boissons alcooliques, 3,7 % [2,3-5,0] des femmes
disent en avoir consommé et pour 2,9 % des échantillons [1,6-4,3] le
dosage d’EtG est supérieur à 40 ng/g, démontrant des fréquences
assez voisines. Cependant, la concordance est très mauvaise, avec un
coefficient kappa – qui mesure si les valeurs concordent pour les
mêmes sujets – faible, égal à 0,025 [-0,08 à 0,13], les femmes pour
lesquelles le biomarqueur est positif ne sont pas celles qui ont
répondu avoir consommé des boissons alcoolisées. De plus, les
échantillons de méconium ayant les niveaux les plus élevés d’EtG
correspondaient principalement à des auto-déclarations maternelles
négatives. Sur le même ensemble de femmes, la concordance entre les
réponses quant à l’usage du tabac et le biomarqueur de la nicotine
était bien meilleure, avec un kappa de 0,79 [0,73-0,85]. Les auteurs
suggèrent que les femmes conscientes de l’effet nocif de l’alcool ne
déclarent leur consommation pendant la grossesse que si elle est de
faible quantité ; en cas de fortes consommations, les femmes peuvent
être effrayées par d’éventuelles conséquences légales, même si les
médecins en France ne sont pas tenus de déclarer la consommation
d’alcool ou de substances psychoactives par les femmes
enceintes.
)
ont réalisé une revue de littérature visant à comparer la fréquence
d’EPA assez tôt durant la grossesse selon que l’information
provenait des réponses des femmes à des questionnaires spécifiques
de consommation d’alcool (AUDIT, TWEAK) ou de dosages sanguins de
marqueurs directs (PEth) et indirects (notamment GGT et
transaminases). Les études incluses dans la revue, publiées entre
1983 et 2015, disposaient à la fois des données de questionnaire et
des données de biomarqueurs. Les biomarqueurs sanguins s’avéraient
d’un intérêt limité quant au dépistage pour les consommations
faibles à modérées d’alcool. Les auteurs concluaient que le dosage
de PEth pouvait, en complément de la déclaration des intéressées,
aider au dépistage de la consommation d’alcool pendant la grossesse
mais qu’aucun biomarqueur pris isolément ne peut être recommandé
pour se substituer à la déclaration des femmes dans l’état actuel
des connaissances et des techniques.
; May et coll.,
2018
).
Ils remarquent, comme l’étude sur le méconium en France, que les
déclarations des femmes en matière de consommation de tabac sont
plus fiables – c’est-à-dire concordantes avec les biomarqueurs – que
celles relatives aux boissons alcoolisées (Symon et coll., 2017 ;
Gomez-Roig et coll., 2018
).
).
Cette nouvelle génération de biomarqueurs ciblerait directement
l’atteinte neuro-développementale, et non l’alcoolisation maternelle
(Lecuyer et coll., 2017
).
;
Zizzo et coll., 2013
). L’attention est attirée sur les
conséquences des erreurs (faux positifs et faux négatifs) produites
par le test : le perfectionnement des méthodes d’analyse du méconium
et l’élaboration de stratégies de dépistage de deuxième niveau,
telles que des entretiens approfondis avec les mères sur la
consommation d’alcool pendant la grossesse, sont nécessaires avant
que le dépistage ne soit largement appliqué. Les auteurs affirment
également leurs préoccupations liées à la divulgation de
renseignements de nature sensible – risque de stigmatisation et
discrimination – ainsi que l’accessibilité limitée à des traitements
ou prises en charge pour les femmes et leur nouveau-né dépisté
positif (Zizzo et coll., 2013
).
).Réduire la consommation d’alcool pendant la grossesse : différentes actions mises en place afin de parvenir à l’objectif « Zéro alcool »
),
dressait un bilan de 7 études qui avaient évalué l’efficacité de
campagnes « grand public », sous forme d’affiches, brochures, spots
radio, TV, DVD, centrées sur les risques liés à la consommation
d’alcool pendant la grossesse. Globalement, les résultats étaient
concluants et positifs quant au niveau des connaissances des femmes
mais pas significatifs sur le niveau de consommation (arrêt ou
réduction).
) ont montré une efficacité de
l’intervention, avec des résultats plus encourageants que la
campagne statique d’éducation sanitaire. L’efficacité était moins
nette pour la consommation d’alcool que pour le taux de rapport
sexuel non protégé. Toutefois, ils ont estimé que le risque
d’exposition prénatale à l’alcool était de 67 % avant
l’intervention, 32 % 9 semaines après et 30 % 6 mois après. Entre 9
semaines et 6 mois après l’intervention, la fréquence de
consommation à risque dans le groupe observé, augmentait à nouveau
de 50 % à 58 %, elle était de 75 % avant l’intervention. Cette étude
pilote portait sur un petit effectif et ses résultats soulèvent la
question de la durée d’efficacité des messages ou recommandation de
prévention en ce domaine.
).
Trois groupes étaient constitués selon le modèle suivant : 1) autour
d’un concept d’auto-efficacité : capacité à cesser de boire de
l’alcool dès le début de la grossesse ; 2) concept de menace :
information sur le risque médical pour l’enfant à naître en cas
d’ingestion de boissons alcoolisées ; 3) concept combinant les deux
composantes, et enfin un groupe contrôle qui était exposé à un
message sur les risques liés à l’alcool, en général, sans mention de
l’état de grossesse. L’étude, réalisée en Australie, a inclus
354 femmes en âge de maternité. Les concepts contenant un appel à la
menace ont été beaucoup plus efficaces pour augmenter les intentions
des femmes de s’abstenir de consommer de l’alcool pendant la
grossesse que le message d’auto-efficacité et le contrôle. Le
concept combinant la menace et l’auto-efficacité est recommandé par
les auteurs, pour une diffusion dans le cadre d’une campagne
médiatique à large échelle, car la combinaison a un bon potentiel de
persuasion, elle offre un équilibre entre les réactions
émotionnelles positives et négatives et est peu susceptible
d’entraîner des conséquences défensives ou adverses.
)
ont tenté d’évaluer l’impact d’un tel réseau. Le site était très
visité, approuvé par de nombreux likes et le nombre de
partages était jugé satisfaisant. L’analyse des commentaires
montrait qu’ils étaient plus souvent négatifs que positifs, voire
hostiles. Même si les auteurs expliquent qu’en parler et faire
réagir peut laisser un souvenir qui pourra être mobilisé utilement
le moment venu, ils discutent les limites de ce type de campagne,
notamment le sens unique de communication et l’impossibilité, par
ailleurs, d’évaluer une telle campagne.
).
Les femmes enceintes étaient incitées à remettre chaque jour un
échantillon d’air expiré contre un montant d’argent, totalisé sous
forme de carte cadeau. Le montant variait à la hausse avec la durée,
pour inciter à l’observance et à l’assiduité. Un bonus significatif
était ajouté pour les femmes qui avait appliqué le programme toute
la grossesse (au moins 90 % du temps), un maximum de 1 300 dollars
pouvait être atteint. Ce type d’action est très local et appelle un
grand investissement à la fois financier et en logistiques de
proximité (organisation, guichet accessible aux intéressées...).
). Les auteurs souhaitent que soient menées des études pouvant
évaluer l’impact de ce type de campagne.
).
Les résultats montraient que les connaissances des femmes sur le
risque étaient améliorées par rapport à 2008 ou 2010 et que leur
préoccupation principale concernait l’expérience d’une alcoolisation
ponctuelle importante (API) avant de se savoir enceinte. Les femmes
négocient le risque à partir de leurs savoirs, de leurs croyances et
des normes perçues, ce qui souligne la nécessité de campagnes
ciblant les risques encourus par les femmes ayant un projet de
grossesse en cas d’API.Réduire la consommation d’alcool pendant la
grossesse :
le rôle crucial des équipes médicales dans
l’information
et le dépistage
)
montrent que la question relative à la consommation de boissons
alcoolisées a été posée par les soignants (médecins ou sages-femmes)
à 67 % des femmes pendant leur grossesse alors que celle sur la
consommation de tabac a été posée plus souvent, à 80 % des femmes.
Globalement, 29 % des femmes ont déclaré avoir reçu la
recommandation de ne pas consommer d’alcool tandis que parmi les
femmes fumeuses, 46 % disaient avoir reçu des conseils ou des
propositions d’aide pour cesser de fumer (Blondel et coll.,
2017a
).
Une étude auprès de médecins généralistes indique que 61 % d’entre
eux déclarent systématiquement interroger les femmes enceintes sur
leur consommation d’alcool et 77 % recommandent l’arrêt total de la
consommation pendant la grossesse (Andler et coll.,
2018
). En
outre, 43 % des médecins considéraient qu’une consommation
occasionnelle d’un verre d’alcool est un risque acceptable et 18 %
que ce niveau de consommation est sans risque pour la grossesse.
D’après les données du Baromètre santé 2017, parmi les mères
d’enfant de cinq ans ou moins, 65 % (IC 95 % [62 %-68 %]) ont
déclaré que le médecin ou la sage-femme les ayant suivies lors de
leur dernière grossesse les avaient informées des répercussions
éventuelles de la consommation d’alcool sur la grossesse.
).
Sept thèmes-clés ressortent de l’analyse des données d’entretiens :
1) des priorités concurrentes et des contraintes de temps, 2) un
manque de compétences adéquates et de protocole clair pour la prise
en charge des femmes qui consomment des boissons alcoolisées, 3) le
désir de ne pas altérer ou de préserver une bonne qualité de
relations entre les soignants et les patientes, 4) l’influence des
perceptions des soignants sur le rôle de l’alcool pendant la
grossesse, 5) l’opinion selon laquelle il y a sous-déclaration, déni
ou fausse divulgation de la part des patientes à ce propos, 6) le
manque de certitudes des soignants quant au risque, le niveau de
risque et la dose de toxicité, 7) la préoccupation des soignants à
ne pas vouloir accroître l’anxiété ou la culpabilité des femmes en
investiguant cette question dans la relation clinique. Les auteurs
insistent sur la nécessité que les équipes soient plus enclines au
dépistage (par des questions posées aux femmes) et proposent de
développer des stratégies centrées autour des patientes. Ils
demandent que l’efficacité des pratiques de dépistage soit évaluée
validement.Conclusion
), n’observe pas de différences dans l’état néonatal – poids de
naissance, périmètre crânien et retard de croissance intra-utérin –
entre un groupe de femmes ayant déclaré aucune consommation d’alcool
et un groupe de femmes ayant déclaré une légère consommation. Alors
que les résultats indiquent un excès de risque pour le petit groupe
de femmes à consommation modérée et forte et des résultats
intermédiaires pour des femmes ayant déclaré des alcoolisations
occasionnelles. Les auteurs se montraient rassurants en concluant
ainsi : « Cependant, les femmes qui consommaient de faibles
quantités en début de grossesse peuvent être rassurées que leur
consommation d’alcool n’avait pas impacté défavorablement la
croissance de leur bébé ». La seconde étude, réalisée au Danemark, à
l’aide des données de la Danish National Birth Cohort, est
fondée sur le dépistage du SAF ou du TCAF ; les chercheurs ont
classé des enfants par photos digitales (Kesmodel et coll.,
2019
).
Ils ont identifié 10 cas sur 670 pour lesquels ils disposaient de
données sur les consommations d’alcool, collectées pendant la
grossesse. Leurs résultats montraient un excès de risque
significatif pour les différentes modalités de consommation
retenues, y compris dès un seul épisode d’alcoolisation importante,
dans les toutes premières semaines de gestation. Ces auteurs
concluaient ainsi : « ces résultats suggèrent que des niveaux
d’exposition prénatale à l’alcool, faible à modérée, ou une
exposition isolée à une alcoolisation importante peut placer
certains fœtus à risque de SAF ou de TCAF. En conséquence, une
recommandation de prudence conservative est encore de s’abstenir de
toute consommation d’alcool pendant la grossesse ».
) :
par exemple, les parents remplissent un questionnaire ; si les
réponses conduisent à un repérage considéré comme « positif », on
poursuit par une mesure du score de quotient intellectuel (QI) dès
que possible selon l’âge, et au même stade ou un peu plus tard un
praticien spécialiste des TCAF procède à un examen très complet de
l’enfant. Une approche de type Intervention mapping protocol
est proposée, consistant à élaborer et appliquer un protocole avec
des étapes précises et détaillées dans chaque collectif de soignants
(Roozen et coll., 2016
). Des formations répétées des équipes,
sur la gravité du TCAF et la fréquence de l’exposition au risque,
apparaissent nécessaires afin que l’intérêt et la dynamique suscités
lors d’une première formation ne s’épuisent pas avec le temps.
; Mitchell et coll.,
2018
;
Reid et coll., 2019
). Les équipes soignantes, organisées dans
notre pays en réseaux périnatals ou réseaux de pédiatrie, doivent
entretenir les connaissances et les formations de leurs membres pour
optimiser les repérages et les prises en charge spécifiques. Outre
les médecins, des psychomotricien/nes, psychologues, puéricultrices,
infirmier/es spécialisé/es, ergothérapeutes et éducateurs/trices
sont partie prenante de ces équipes et doivent bénéficier et
contribuer à cette formation et sensibilisation. Les enfants
atteints peuvent grandir dans des familles vulnérables ou
socialement précaires ou bien être confiés aux services de l’aide
sociale à l’enfance ; leur handicap lié aux TCAF peut se cumuler
avec les pathologies plus fréquentes dans ce contexte (pathologies
chroniques, obésité, malnutrition, par exemple).Références
→ Aller vers SYNTHESE