Réduction des dommages associés à la consommation d’alcool
II. Actions de prévention des consommations

2021


ANALYSE

13-

Interventions efficaces
de prévention de la consommation d’alcool en différents milieux

Ce chapitre a pour objectif de présenter une synthèse actualisée de la littérature scientifique internationale dans le champ des interventions efficaces de prévention de la consommation d’alcool. Il vise dans un premier temps à identifier les interventions ayant montré, grâce à des évaluations d’efficacité suffisamment bien menées, un bénéfice pour réduire l’expérimentation et/ou la consommation d’alcool des publics visés et pour minimiser les conséquences négatives qui découlent de cette consommation.
Nous présenterons ces interventions bénéfiques fondées sur des preuves en les regroupant par milieu (les interventions en milieu scolaire, auprès des parents ou de la famille, dans plusieurs milieux ou à composantes multiples, dans le milieu du travail) puis, au sein de chaque milieu, et lorsque plusieurs interventions efficaces partagent une même approche, par stratégies d’interventions.
Cette synthèse repose sur des articles scientifiques (articles primaires, revues systématiques, revues de littérature, synthèses ou revues d’organismes ou instituts œuvrant dans le champ de la santé publique) publiés de 2011 à 2019. Le temps de la recherche interventionnelle dans le champ de la prévention étant un temps long, nous rapporterons également les études antérieures quand cela est nécessaire.
Seules les interventions dont la littérature a montré un effet significatif sur la consommation d’alcool (via des indicateurs comportementaux, la plupart du temps auto-rapportés) seront mentionnées, à l’exclusion de celles qui n’impactent que les cognitions (par exemple, les attitudes, croyances, intentions, motivations). Sauf indication contraire, les résultats d’évaluation présentés sont issus d’études utilisant des essais contrôlés randomisés. On indiquera pour chaque intervention, en plus de ses effets, dans quels délais ils ont été obtenus (à court, moyen ou long terme)1 . On mentionnera également si elle relève d’une prévention universelle, sélective ou indiquée2 .

Interventions efficaces selon les milieux et les stratégies d’action

Interventions efficaces dans le milieu scolaire et l’enseignement supérieur

Programmes génériques de développement des compétences psychosociales des élèves

Une des stratégies les plus représentées dans la littérature internationale en termes de résultats bénéfiques pour la prévention de l’usage de SPA, et en particulier de consommation d’alcool, repose sur le développement des compétences psychosociales (CPS) des élèves lors de sessions délivrées en classe par l’enseignant. Cette stratégie permet d’« engager les élèves dans des activités interactives, animées par les enseignants formés, qui donnent l’opportunité d’expérimenter et de renforcer un ensemble de compétences psychosociales permettant de faire face aux difficultés de la vie dans un sens favorable à la santé » (UNODC et WHO, 2018renvoi vers). Elle prend généralement la forme d’un programme structuré composé de plusieurs séances, souvent hebdomadaires et d’une durée moyenne d’une heure, dont les activités ciblent à la fois des CPS de nature cognitive (par exemple, la prise de décision, la résolution de problème, la pensée critique, la conscience de soi et des influences), sociale (par exemple, la communication, l’affirmation de soi, la négociation, la gestion des conflits, l’empathie, la coopération et la collaboration en groupe, le plaidoyer) et émotionnelle (par exemple, la régulation émotionnelle, la gestion du stress). Les CPS fonctionnent alors comme des ressources ou des facteurs protecteurs permettant d’éviter aux jeunes de s’engager dans une large gamme de comportements à risques.
Cette stratégie est souvent utilisée au début de l’adolescence (entre 12 et 14 ans) dans le cadre de programmes dont l’objectif est de prévenir et/ou de réduire l’usage de plusieurs SPA (tabac, alcool et cannabis ; programmes dits « génériques »). Dans ce contexte, le développement des CPS est associé à un travail sur les influences sociales et les normes sociales. Une CPS particulière est alors ciblée, consistant pour les élèves à apprendre à « résister à l’incitation des pairs à consommer des substances » (capacité à dire non, résistance à la pression des pairs). De plus, certaines activités permettent de changer les croyances normatives des élèves sur l’acceptabilité dominante parmi les pairs de l’usage de substances et de corriger les fausses croyances relatives à la prévalence de consommation des pairs du même âge (norme descriptive de consommation), prévalence souvent surestimée (Borsari et Carey, 2003renvoi vers ; Lewis et Neighbors, 2004renvoi vers ; Perkins et coll., 1999renvoi vers). Enfin, elle comporte souvent un volet concernant la connaissance des SPA et centré sur les effets négatifs à court terme des produits.

Life Skills Training (LST)

Le programme Life Skills Training (LST ; pour une présentation générale, voir Botvin et coll., 2015arenvoi vers) est sans doute l’un des programmes de développement des CPS ayant fait l’objet du plus grand nombre de publications scientifiques. Lorsqu’on s’intéresse à la prévention de la consommation d’alcool, il est l’un des plus recommandés par les revues systématiques (par exemple, Foxcroft et coll., 2011renvoi vers) et par les registres d’actions probantes (par exemple, seul « Model plus » du registre Blueprints for Healthy Youth Development pour la thématique « Alcool »). Développé aux États-Unis dans les années 80, le LST est un programme de prévention universelle délivré en classe par l’enseignant auprès de collégiens de 12 à 14 ans. Il débute en 5e et dure selon les versions de 1 an (par exemple, Botvin, et coll., 1997renvoi vers) à 3 ans (par exemple, Botvin et coll., 1990arenvoi vers, 1995arenvoi vers). Son objectif est de prévenir chez les élèves l’usage de tabac, d’alcool et de cannabis grâce à un modèle générique de développement des CPS. Il vise aussi à corriger les normes sociales associées à la consommation de SPA et à réduire la vulnérabilité des jeunes aux influences sociales.
Le format d’origine du programme comprend 30 sessions de 45 minutes sur trois ans : 15 sessions la première année, puis 10 et 5 sessions de rappel (ou « boosters ») les années suivantes (par exemple, Botvin et coll., 1990arenvoi vers, 1995arenvoi vers). Son format et l’intensité de sa mise en œuvre a pu varier au gré des études, mais le format le plus représenté reprend seulement les 2 premières années du format d’origine (par exemple, Smith et coll., 2004renvoi vers).
Plusieurs études ont montré les effets bénéfiques du LST sur la consommation d’alcool, en particulier pour prévenir ou réduire à long terme (par exemple, pour un suivi ≥ 1 an) les consommations excessives. Une étude américaine menée auprès de collégiens (N = 5 954 élèves de 5e) de la classe sociale « moyenne » et d’origine majoritairement caucasienne (Botvin et coll., 1990arenvoi vers, 1995arenvoi vers) a révélé que le LST, sous son format d’origine de 3 ans, réduisait la prévalence des épisodes d’ivresse alcoolique (au moins un épisode dans le mois passé) 3 ans après la fin de l’intervention (c’est-à-dire 6 ans après le début de l’intervention, à la fin de la scolarité au lycée) comparativement à un groupe contrôle n’ayant reçu aucune intervention (LST : 34 % vs. Contrôle : 40 % ; Botvin et coll., 1995arenvoi vers). Lorsque les auteurs examinaient le sous-échantillon des collégiens ayant reçu 60 % ou plus du programme, le LST réduisait également la prévalence de la consommation hebdomadaire actuelle (LST : 24 % vs. Contrôle : 29 %) et la prévalence de la consommation excessive actuelle (4 verres ou plus par occasion ; LST : 53 % vs. Contrôle : 59 %). Une autre étude ciblant la même population (Botvin et coll., 1984renvoi vers, 1990brenvoi vers ; N = 1 311) a examiné les effets d’une version du LST comprenant des séances délivrées en 5e (20 séances) soit par l’enseignant, soit par un pair plus âgé (lycéens de 15-18 ans préalablement formés) avec ou sans sessions de rappel la 2e année (10 sessions). La consommation était mesurée avant l’intervention puis en fin de 5e et en fin de 4e. À l’issue de la 1re année du programme (Botvin et coll., 1984renvoi vers), les collégiens ayant reçu les 20 séances animées par un pair plus âgé consommaient moins de verres par occasion que les collégiens du groupe contrôle. Un an plus tard (en fin de 4e ; Botvin, 1990brenvoi vers), on retrouvait le même effet pour la condition « LST pairs + boosters » et on obtenait les résultats les moins bons pour la condition « LST enseignants + boosters » en comparaison des autres conditions (sans toutefois être significativement différents de ceux de la condition contrôle) pour les trois indicateurs de consommation d’alcool. Ces résultats contre-intuitifs ont été attribués par les auteurs à un défaut de mise en œuvre du programme par les enseignants. Les auteurs remarquaient une faible qualité globale de mise en œuvre (fidélité, dose) du programme par les enseignants dans cette étude, sans doute due au manque de soin apporté à leur recrutement et à leur accompagnement. Lorsqu’ils considéraient les élèves ayant reçu le LST mené par des enseignants ayant fait preuve d’une fidélité de mise en œuvre suffisante, l’intervention parvenait à réduire chez les participants la prévalence de consommation dans la semaine passée et la fréquence des épisodes d’ivresse.
D’autres études ont investigué les effets du LST auprès de collégiens provenant de minorités défavorisées vivant en centre-ville, majoritairement afro et latino-américaines (Botvin et coll., 1995brenvoi vers, 1997renvoi vers, 2001arenvoi vers et brenvoi vers, Griffin et coll., 2003renvoi vers). Botvin et coll. (1995brenvoi vers ; N = 757) ont par exemple montré qu’une version en deux ans du programme réduisait la quantité et la fréquence de consommation actuelle ainsi que la fréquence actuelle des ivresses des collégiens 3 ans après le début de l’intervention (en classe de 3e).
Une autre étude ayant fait l’objet de plusieurs publications (Botvin et coll., 2001arenvoi vers et brenvoi vers, Griffin, 2003renvoi vers ; N = 5 222 collégiens de 5e dans 29 écoles de New York) a montré que le programme (15 sessions + 10 « boosters ») réduisait : a) la fréquence actuelle de consommation d’alcool, b) la fréquence actuelle des épisodes d’ivresse ainsi que c) la quantité d’alcool consommée habituellement par occasion 2 ans après le début de l’intervention, en fin de 4e (Botvin et coll., 2001arenvoi vers ; échantillon d’analyse : N = 3 621). Il réduisait également de 57 % la prévalence des binge drinkers habituels (5 verres ou plus par occasion) 3 ans après le début de l’intervention, en fin de 3e (LST : 5,2 % vs. 2,2 % ; OR = 0,40 ; Botvin et coll., 2001brenvoi vers ; N = 3 041).
À partir du même jeu de données, Griffin et coll. (2003renvoi vers) ont examiné les effets du programme sur un sous-échantillon de collégiens présentant des facteurs de risque d’initiation à l’alcool préalablement à la délivrance du programme (faible résultats scolaires, pairs consommateurs ; N = 758). Ils ont observé une diminution de la consommation d’alcool à l’aide d’un score composite (fréquence habituelle de consommation d’alcool et des ivresses, quantité habituellement consommée par occasion) 2 ans après le début de l’intervention, en fin de 4e. Velasco et coll. (2017renvoi vers) ont également montré que le programme réduisait la probabilité d’initier une conduite d’ivresse hebdomadaire 2 ans après le début de l’intervention auprès d’un échantillon de plus de 3 000 collégiens italiens.
Parmi les adaptations du programme à d’autres publics cibles, on peut noter une version destinée aux écoles élémentaires (du CE2 au CM2 ; 8-11 ans) comprenant 24 sessions sur 3 ans (8 sessions de 30-45 minutes par an) montrant une diminution de la prévalence de consommation à la fin de l’intervention (Botvin et coll., 2003renvoi vers ; N = 1 090), mais seulement lorsqu’on examine la consommation à l’échelle de l’école. Une autre version a été développée pour les lycéens (Botvin et coll., 2015brenvoi vers ; N = 452). Constituée de 7 modules délivrés au cours de 10 sessions de 45 minutes, elle a permis une réduction à 1 an de la consommation quotidienne de SPA (tabac, alcool, ivresse, cannabis) et de la proportion de consommateurs quotidiens de SPA, sans que l’effet spécifique sur l’alcool ne soit mesuré. Enfin, une étude ambitieuse (Spoth et coll., 2014renvoi vers) a suivi jusqu’à l’âge adulte des collégiens ayant reçu le programme LST seul (15 sessions + 5 « boosters ») ou en plus un programme de renforcement familial, le Strengthening Families Program (SFP10-14 ans ; 7 sessions + 4 « boosters »). Les auteurs ont montré que le programme LST délivré seul réduisait la fréquence moyenne des ivresses à l’âge adulte (entre 19 et 22 ans) ainsi que le nombre moyen de problèmes liés à l’alcool mais que cet effet était indirect, c’est-à-dire médiatisé par le report de l’initiation à l’alcool chez l’adolescent. Cet effet indirect était plus marqué pour les collégiens présentant des facteurs de risque de consommation. Les résultats concernant l’effet cumulé des deux programmes seront abordés dans la section concernant les programmes à plusieurs composantes.

Unplugged

Tout comme le LST, Unplugged est un programme générique (i.e., ciblant plusieurs SPA) de prévention universelle dont l’objectif est de prévenir l’expérimentation et de réduire la consommation de SPA (tabac, alcool/ivresse, cannabis) chez les collégiens de 12 à 14 ans. Développée au début des années 2000 par le réseau collaboratif européen du Projet EU-Dap (European Drug Addiction Prevention Trial), la version d’origine est composée de 12 séances de 50 minutes (dont 3 séances axées sur les SPA) délivrées en classe par un enseignant préalablement formé. Sa stratégie d’intervention repose sur le renforcement des compétences psychosociales, la correction des croyances normatives, le changement d’attitude à l’égard des drogues illicites et l’amélioration des connaissances sur les SPA (Comprehensive Social Influence, Sussman et coll., 2014). Les enseignants ont recours à des méthodes interactives (mises en situation, jeux de rôles) lors de séances formalisées et structurées (à l’aide d’un manuel libre de droit détaillant le déroulement des séances). Plusieurs évaluations ont montré l’efficacité d’Unplugged pour réduire les consommations de SPA chez les collégiens, dont l’évaluation européenne princeps du projet EU-Dap (ECR multicentrique en clusters incluant 9 centres dans 7 pays européens ; N = 7 079 ; Faggiano et coll., 2008renvoi vers, 2010renvoi vers) et plusieurs revues systématiques ont depuis recommandé Unplugged pour une prévention de l’usage de SPA (Agabio et coll., 2015renvoi vers ; Faggiano, Minozzi et coll., 2014renvoi vers ; Foxcroft et Tsetsvadze, 2011renvoi vers), notamment dans l’optique d’une implantation en Europe.
Concernant les effets d’Unplugged sur la consommation d’alcool, l’étude européenne multicentrique a montré une réduction à long terme (15 mois après la fin de l’intervention) de la prévalence des épisodes récents d’ivresses (au moins 1 dans les 30 derniers jours ; Faggiano et coll., 2010renvoi vers ; Caria et coll., 2011brenvoi vers) et des conséquences négatives liées à l’alcool dans les 12 derniers mois (par exemple, les bagarres, les conflits avec les parents ; Caria et coll., 2011brenvoi vers). Ils n’ont pas pu montrer la plus-value d’un volet parental, la participation des parents aux séances dédiées ayant été très faible. Une évaluation de l’adaptation française d’Unplugged (étude quasi-expérimentale avec groupe contrôle sans randomisation, N = 1 350 ; collégiens de 11 à 14 ans) a montré une réduction à court terme (3 mois après la fin de l’intervention) de l’initiation à l’ivresse (risque diminué de 79 %) et de la prévalence des ivresses récentes dans les 30 derniers jours (risque diminué de 73 % ; Lecrique, 2019renvoi vers). Cette adaptation au contexte culturel français prévoit une co-animation entre l’enseignant et un intervenant de prévention durant les 12 séances de la 1re année, avec une autonomisation progressive de l’enseignant les années suivantes, sauf sur les 3 séances concernant les produits. Les études ont révélé une plus grande efficacité dans les zones géographiques socialement défavorisées (Caria et coll., 2011brenvoi vers) et les établissements les moins performants en termes de réussite scolaire (Lecrique, 2019renvoi vers), ainsi que des effets plus importants chez les collégiens présentant des facteurs de risque : faible niveau scolaire (Lecrique, 2019renvoi vers) et permissivité parentale à l’égard de la consommation de SPA (Caria et coll., 2011arenvoi vers ; Lecrique, 2019renvoi vers). Enfin, une relation dose-réponse a été mise à jour : plus on délivre de séances, plus les effets du programme sur les consommations sont importants (Lecrique, 2019renvoi vers). Giannotta et coll. (2014renvoi vers) ont mis en évidence que les effets du programme sur la consommation pouvaient être expliqués par 3 mécanismes intermédiaires : une diminution de l’attitude positive à l’égard des drogues illicites, l’augmentation de la capacité à résister à la pression des pairs et la réduction de l’estimation du pourcentage de pairs consommateurs (norme descriptive perçue)3 .

Building Resiliency and Vocational Excellence (The BRAVE)

Building Resiliency and Vocational Excellence (BRAVE) est une intervention sélective en milieu scolaire visant à prévenir la consommation de SPA (dont l’alcool) et la violence chez les collégiens afro-américains (garçons uniquement). Il comporte 2 à 3 séances hebdomadaires pendant 9 semaines d’une même année scolaire. Le programme encourage les participants à développer des comportements résilients à travers un programme de développement des CPS utilisant des exercices pratiques (jeux de rôle) permettant de les pratiquer dans différents contextes sociaux et plusieurs modules relatifs à : a) la prévention de la violence (utilisation de vidéos), b) un travail sur la masculinité/virilité basée sur la maturité comportementale et les attentes de genre responsables et c) un travail sur les normes de réussite, l’orientation et la formation professionnelle. On leur donne également l’opportunité d’être aidés de parrains (ou « mentors »).
Les résultats de l’étude de Griffin et coll. (2009renvoi vers ; N = 178 collégiens de 4e) ont révélé, lors d’un suivi à 12 mois, un effet bénéfique de l’intervention sur la prévalence de consommation d’alcool des jeunes (7,6 % vs. 37,2 % ; RR = 0,2)4 .

Programmes de développement des compétences des élèves adoptant
une approche de réduction des conséquences négatives liés à la consommation d’alcool

Trois autres programmes australiens adoptent la stratégie précédente de renforcement des CPS des collégiens mais se focalisent sur la consommation d’alcool avec un double objectif : l’identification par les jeunes des dommages liés à la consommation d’alcool et l’élaboration de stratégies permettant leur réduction. Leurs principaux objectifs sont donc d’amener les élèves à consommer moins d’alcool, à avoir une consommation moins risquée et à expérimenter moins de conséquences négatives liées à leur consommation d’alcool.

School Health and Alcohol Harm Reduction Project (SHAHRP)

Dans sa version d’origine (McBride et coll., 2000renvoi vers, 2004renvoi vers), le programme School Health and Alcohol Harm Reduction Project (SHAHRP) est mené en classe pendant 2 ans auprès de collégiens de 13 à 15 ans. La première année (classe de 4e) est constituée de 17 activités majoritairement interactives délivrées lors de 8 à 10 séances de 40 à 60 minutes (phase 1). La 2e année du programme (classe de 3e) comprend 12 activités délivrées pendant 5 à 7 semaines (phase 2). Les activités des deux phases, menées par un enseignant préalablement formé, visent principalement le renforcement des compétences psychosociales, l’identification des conséquences négatives liées à l’alcool et l’élaboration de stratégies de protection. L’intervention doit permettre à l’élève d’apprendre à reconnaître les situations à haut risque, de prendre conscience des influences externes qui pèsent sur son comportement et d’expérimenter les compétences de contrôle de soi (capacité de contrôler ses réponses, d’interrompre les tendances comportementales indésirables et de s’abstenir d’agir selon ces tendances) et de résistance à la pression des pairs (i.e., afin d’améliorer son sentiment d’efficacité personnelle à éviter les comportements à risque, sans que cela n’ait des conséquences sociales négatives dans la relation avec ses pairs). Durant la phase 2, une vidéo présente des scénarios que les jeunes peuvent rencontrer dans des situations de consommation d’alcool afin d’engager une discussion sur la façon de minimiser les dommages associés.
McBride et coll. (2004renvoi vers ; N = 2 343) ont montré qu’à la fin du programme les collégiens ayant reçu l’intervention présentaient, comparativement au groupe contrôle, une consommation réduite d’alcool dans les 12 derniers mois (en nombre de verres standards calculée à partir de la quantité par occasion et la fréquence de consommation). L’intervention réduisait également la prévalence de consommation récente à risque (plus de deux verres standards (filles)/plus de quatre verres (garçons) par occasion, une fois par mois ou plus souvent) en fin de phase 1 (réduction du risque de 26 %), en fin de phase 2 (réduction de 34 %), et 17 mois après la fin du programme (réduction de 5 % toujours significative). Lors de ce dernier suivi (32 mois après le début de programme), le groupe d’intervention comportait plus de non-consommateurs d’alcool que le groupe contrôle, et les collégiens ayant reçu l’intervention rapportaient en moyenne 23 % moins de conséquences négatives liées à leur consommation d’alcool que ceux du groupe contrôle.
McKay et coll. (2014renvoi vers) ont évalué l’efficacité d’une adaptation de SHAHRP en Irlande du Nord (N = 2 349 ; 13-15 ans ; âge moyen = 13,76 ans) selon le contexte de leur consommation avant l’étude : pas de consommation, consommation toujours supervisée par un adulte, au moins un épisode de consommation non supervisé. Il s’agissait d’une seconde analyse des données de l’étude quasi-expérimentale de McKay et coll. (2012renvoi vers). Les effets du programme à long terme (32 mois après le début de l’intervention) sur la consommation d’alcool et ses conséquences négatives ont été principalement observés dans le groupe qui déclarait une consommation dans des contextes non supervisés avant le début de l’intervention (réduction du nombre de verres standards lors de la dernière occasion, de la fréquence mensuelle de consommation, de la fréquence des conséquences négatives liées à sa consommation et à celle d’un tiers) avec des effets moins nombreux et moins cohérents observés chez les 2 autres catégories (non consommateurs et consommateurs supervisés). Ces résultats étaient consistants avec une analyse secondaire des données de l’étude australienne (McBride et coll., 2003renvoi vers). Le programme Steps Towards Alcohol Misuse Prevention Programme (STAMPP ; Sumnall et coll., 2017renvoi vers), combinant une version adaptée de SHAHRP et une intervention brève d’éducation parentale, sera abordé dans la section relative aux programmes à composantes multiples.

Drug Education in Victorian Schools (DEVS)

Le programme australien Drug Education in Victorian Schools (DEVS), adapté des programmes SHAHRP (McBride et coll., 2000renvoi vers) et GET WISE : Working on Illicits in School Drug Education (Cahill et coll., 2000renvoi vers cité par Midford et coll. 2012renvoi vers), adopte la même approche générale de réduction des dommages liés à l’alcool auprès des collégiens de 13 à 15 ans, mais intègre également des activités ciblées sur l’ensemble des SPA (alcool, tabac, cannabis et autres drogues). Constitué de 18 séances sur 2 ans (10 en classe de 4e et 8 en classe de 3e) dispensées par un enseignant formé, il peut être accompagné d’exercices à faire chez soi avec ses parents. Midford et coll. (2014arenvoi vers et brenvoi vers ; N = 1 752) ont évalué l’effet du programme DEVS à la fin de l’intervention (21 mois après la baseline). Ils ont montré que la consommation (nombre de verres standards dans les 12 derniers mois) du groupe contrôle augmentait significativement plus que celle du groupe ayant reçu les séances du DEVS. On retrouvait le même résultat pour le sous-échantillon des collégiens ayant une consommation habituelle à risque (5 verres ou plus en une occasion) avant l’intervention. De même, le nombre de conséquences négatives vécues lors des 12 derniers mois (par exemple, se sentir malade/avoir la gueule de bois après avoir bu ; avoir des trous de mémoire ; violences verbales, physiques ou contre des biens ; rapports sexuels regrettés ; problèmes avec la police, les parents, les amis ou l’école) augmentait plus dans le groupe contrôle que dans le groupe d’intervention, que l’on considère les collégiens ayant une consommation à risque avant l’intervention ou bien l’ensemble des participants.

CLIMATE Schools

Le programme australien CLIMATE Schools : Alcohol Module (Teesson et coll., 2017renvoi vers ; Vogl et coll., 2009renvoi vers, 2012renvoi vers) a pour objectif la réduction des consommations à risque et la minimisation des dommages liés à la consommation d’alcool chez les collégiens (13-14 ans) grâce à la mise en place par l’enseignant de 6 séances de 40 minutes sur une année scolaire (classe de 4e). Chaque séance est divisée en 2 séquences. La première (15-20 min) consiste pour chaque élève à explorer un scénario interactif sur ordinateur (CD-ROM ou sur internet) présentant sous forme de bande dessinée des situations associées à l’alcool que peuvent rencontrer les adolescents dans leur vie quotidienne. La 2e séquence, animée par l’enseignant, est constituée d’activités interactives (comprenant des jeux de rôle, des discussions en petits groupes) permettant la pratique de diverses compétences psychosociales, comme la prise de décision, la résolution de problèmes et la capacité à résister aux influences sociales. À noter que l’enseignant est guidé par un manuel mais ne reçoit aucune formation particulière.
Vogl et coll. (2009renvoi vers ; N = 1 466) ont montré que le programme CLIMATE Schools : Alcohol Module était efficace, mais uniquement chez les filles, pour réduire un an après la fin de l’intervention la consommation hebdomadaire moyenne dans les 3 derniers mois (en nombre de verres standards), la fréquence du binge drinking dans les 3 derniers mois et le nombre de conséquences négatives associées à l’alcool dans les 12 derniers mois.
En revanche, une version du programme associant le précédent module « Alcool » et un module « Alcool et Cannabis » (6 séances délivrées 6 mois plus tard) se révèle efficace sans distinction de genre (et pour la même durée de suivi d’un an) sur la consommation hebdomadaire moyenne et la fréquence du binge drinking (fixé dans cette étude à 4 verres standards ou plus pour les filles et 6 ou plus pour les garçons) dans les 3 derniers mois (Newton et coll., 2009renvoi vers, 2010renvoi vers ; N = 764). Une autre évaluation de la version CLIMATE Schools : Alcohol and Cannabis a révélé qu’elle permettait de réduire significativement la probabilité d’avoir consommé de l’alcool (même une gorgée) dans les 6 derniers mois, immédiatement après la fin de l’intervention (OR = 0,69 ; N = 1 103 ; Champion et coll., 2016renvoi vers).
Dans leur étude, Teesson et coll. (2017renvoi vers) ont observé, 24 mois après le début de l’intervention, un impact bénéfique de CLIMATE Schools : Alcohol and Cannabis sur la fréquence de consommation d’alcool et du binge drinking au cours des 6 derniers mois. Notons que l’adjonction au programme d’une intervention brève destinée aux jeunes ayant une consommation à risque et ciblant leur personnalité (Preventure ; Newton et coll. 2016renvoi vers ; 2 sessions de 90 min en groupe) ne permettait pas d’obtenir un gain substantiel en termes de prévention.

Programmes de prévention des comportements problématiques des élèves
en classe

Une autre catégorie d’interventions menées en classe par l’enseignant vise à réduire les comportements agressifs, perturbateurs ou antisociaux des élèves par le biais du développement des compétences psychosociales (voir Oliver et coll., 2011renvoi vers pour une revue systématique). Ils peuvent se décliner dans différentes versions adaptées à l’âge des élèves, de la maternelle au lycée (programme Second Step : Committee for Children, 1997arenvoi vers et brenvoi vers ; programme Olweus Bullying Prevention [OBP] : Olweus, 2005renvoi vers) ou cibler l’école élémentaire (Good Behavior Game [GBG] : Barrish et coll., 1969renvoi vers), adresser un comportement particulier, comme le harcèlement (OBP) et comporter, en plus des séances en classe, des composantes à l’échelle de l’école et de la communauté (OBP).

Good Behavior Game (GBG)

Parmi ces interventions, Good Behavior Game a fait l’objet de plusieurs évaluations permettant de tester son effet sur la consommation d’alcool des jeunes à long terme. GBG est un programme de prévention universelle adoptant une stratégie de gestion des comportements des élèves en classe (du CP au CM2) par le renforcement des capacités des enseignants à diriger la classe et à soutenir les enfants dans leur socialisation en tant qu’élèves, tout en réduisant les manifestations précoces d’agressivité et les comportements perturbateurs. Il favorise chez l’élève l’acquisition ou le renforcement de nombreuses compétences psychosociales (par exemple, l’autonomie, la coopération, l’apprentissage et la régulation par les pairs, la régulation émotionnelle, la persuasion, la prise de décisions collectivement négociées) et augmente sa capacité à comprendre, internaliser et à mettre en contexte les règles sociales et comportementales (Santé publique France et Groupe de Recherche sur la Vulnérabilité Sociale, 2020renvoi vers). Les séances GBG sont pluri-hebdomadaires (3 séances de 10 minutes à la rentrée) et leur rythme et leur durée s’accroissent au fil de l’année. Elles sont réalisées lors d’exercices du programme scolaire et n’empiètent donc pas sur les temps d’apprentissage. Elles sont présentées aux enfants comme un jeu par équipes (dont la composition change régulièrement), au cours duquel ils doivent respecter 4 règles de comportements clairement définies et contextualisées à l’occasion du jeu (« Nous devons travailler dans le calme », « Nous devons respecter les autres », « Nous ne devons pas nous lever sans permission », « Nous devons suivre les consignes ») ; l’enseignant demeurant dans une posture d’observateur et se limitant à un rôle d’arbitre. Les équipes sont déclarées gagnantes (toutes les équipes peuvent gagner) lorsqu’elles ont contrevenu moins de 5 fois aux règles. Elles reçoivent alors en début d’année un renforcement positif, matériel, individuel et immédiat qui devient au fil du temps intangible, différé et accordé à toute la classe. En fin de séance, les élèves peuvent partager les stratégies qui leur ont permis de remporter le jeu.
GBG a fait l’objet de plusieurs centaines de publications. Parmi elles, l’évaluation de GBG menée dans les années 1980 à Baltimore a suivi deux cohortes d’élèves ayant reçu le programme en CP et CE1. Les résultats de la 1re cohorte (41 classes ; N = 1 196) ont montré que la délivrance de GBG en début d’école élémentaire avait un effet bénéfique à long terme permettant de prévenir un grand nombre de comportements à risque ou de troubles chez les jeunes devenus adultes (19-21 ans), c’est-à-dire 14 ans après la délivrance du programme. On observe ces effets pour les garçons et les filles (consommation à risque d’alcool, Kellam et coll., 2008renvoi vers ; pensées suicidaires et tentatives de suicide, Wilcox et coll., 2008renvoi vers), seulement pour les garçons (consommation à risque de drogues, tabagisme régulier, troubles de la personnalité antisociale, Kellam et coll. 2008renvoi vers) ou seulement pour les garçons très agressifs et perturbateurs en début d’école élémentaire (par exemple, les comparutions au tribunal pour mineurs et/ou une incarcération pour comportement violent et/ou délinquant, Petras et coll., 2008renvoi vers) et de manière persistante jusqu’en classe de 5e (comportements sexuels à risques, Kellam et coll., 2014renvoi vers).
Pour ce qui concerne l’alcool, Kellam et coll. (2008renvoi vers) ont montré que GBG réduisait la prévalence des consommations à risque au cours de la vie 14 ans après la délivrance du programme (abus ou dépendance selon les critères du DSM-IV, mesurés par l’UM-CIDI ; groupe GBG : 29 % versus groupes contrôles : 13 %). Van Lier et coll. (2009renvoi vers ; N = 666), quant à eux, ont montré que la délivrance du programme en CE1 et CE2 pouvait réduire le taux d’augmentation de la consommation hebdomadaire entre l’âge de 10 et 13 ans.
Le GBG a été évalué comme étant l’un des programmes de prévention les plus coût-efficaces ; il est en particulier associé à l’un des meilleurs retours sur investissement (62,80 USD économisés pour 1 USD dépensé ; Washington State Institute for Public Policy, 2019arenvoi vers).
Le GBG a été adapté dans le contexte français (Kiefel et coll., 2018renvoi vers) par une association locale en PACA – le Groupe de Recherche sur la Vulnérabilité Sociale (GRVS) – en collaboration avec l’American Institutes for Research (AIR). Un déploiement multirégional est expérimenté par l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) en collaboration avec le GRVS depuis 2018. Une étude d’efficacité par Santé publique France de cette adaptation est en cours.

Olweus Bullying Prevention (OBP)

Olweus Bullying Prevention (OBP) est un programme universel dont l’objectif est de réduire et de prévenir le harcèlement en milieu scolaire (de la maternelle au lycée) et d’améliorer les relations entre les pairs à l’école. Il est basé sur quatre principes. À l’école, l’adulte devrait (a) faire preuve de chaleur et d’intérêt pour les élèves ; b) fixer des limites fermes concernant les comportements qui ne sont pas acceptables, comme le harcèlement ; (c) utiliser, en réponse à la violation d’une règle, des conséquences négatives cohérentes, non physiques et non hostiles ; et d) agir en tant qu’autorités et modèles positifs (Olweus, 1993renvoi vers ; Olweus et coll., 2007renvoi vers). Les composantes du programme appliquent ces principes à plusieurs niveaux (individu, classe, école et parfois communauté).
Amundsen et coll. (2010renvoi vers ; N = 4 396 collégiens de la 5e à la 3e) ont montré que les élèves n’ayant pas reçu l’OBP, comparativement à ceux l’ayant reçu, étaient plus nombreux à rapporter au moins 6 ivresses ou plus dans l’année passée (OR = 1,50) ou 11 ivresses ou plus (OR = 1,71) dans l’année précédente lorsqu’ils étaient en 2nde.

Interventions brèves destinées aux lycéens et aux étudiants

Les revues de littérature consacrées à l’évaluation des interventions brèves, qu’elles soient universelles ou ciblées, ont montré qu’elles réduisaient la consommation d’alcool (Larimer et coll., 2007renvoi vers ; Carey et coll., 2007renvoi vers ; Cronce et coll., 2011renvoi vers ; Seigers et coll., 2010renvoi vers ; Fachini et coll., 2012renvoi vers) et la consommation à risque d’alcool (Carey et coll., 2012renvoi vers ; Henson et coll., 2015renvoi vers ; Lee et coll., 2013renvoi vers ; Samson et coll. 2015renvoi vers ; Scott-Sheldon et coll., 2012renvoi vers ; Huh et coll., 2015renvoi vers) des étudiants bénéficiaires. La méta-analyse de Hennessy et coll. (2015) révèle que les interventions brèves en milieu scolaire parviennent à réduire la fréquence de consommation des adolescents (réduction de 1,4 jour de consommation dans le mois passé ; Interventions : 3,7 jours vs. Contrôle : 5,1 jours), avec une efficacité plus constante pour le format individuel.

Feedback normatif personnalisé

L’intervention brève la plus représentée consiste à délivrer un feedback normatif personnalisé (FNP) (cf. chapitre « Mécanismes des actions de prévention ») suivant un protocole en plusieurs étapes : a) une mesure, grâce à des questionnaires standardisés, de la consommation du participant et de la perception qu’il a de la norme de consommation des pairs du même âge (norme descriptive perçue), b) un retour relatif à sa propre consommation et aux risques ou conséquences associés (feedback personnalisé), c) un retour (feedback normatif) lui permettant, grâce à du texte et des graphiques, de situer cette consommation par rapport à la norme de consommation des pairs du même âge (comparaison sociale) et de corriger son estimation de la norme si elle est erronée, cette norme descriptive étant généralement surestimée dans la population étudiante (Borsari et Carey 2003renvoi vers ; Lewis et Neighbors 2004renvoi vers ; Perkins et coll. 1999renvoi vers). Le FNP peut être associé ou non à un ou plusieurs entretiens motivationnels (par exemple, Terlecki et coll., 2015renvoi vers) et être suivi : a) de conseils concernant les stratégies de protection comportementale dans des situations particulièrement à risque, b) d’une proposition d’engagement dans un objectif de changement comportemental et de sa planification ou c) d’une liste de ressources pour obtenir de l’aide.
Plusieurs revues systématiques ont évalué les effets du FNP sur la consommation d’alcool des étudiants (Carey et coll., 2007renvoi vers ; Cronce et Larimer, 2011renvoi vers ; Foxcroft et coll., 2015renvoi vers ; Lewis et Neighbors, 2006renvoi vers ; Walters et Neighbors, 2005renvoi vers). Les résultats de la méta-analyse de Foxcroft et coll. (2015renvoi vers ; N = 44 958 ; 63 études dans la méta-analyse ; suivis de 4 mois ou plus) nous révèlent que les interventions destinées aux étudiants et basées sur les normes sociales, utilisant majoritairement le FNP, ont un faible effet protecteur sur la prévalence du binge drinking (réduction d’environ 3 % ; N = 11 292 ; 11 études), la quantité d’alcool consommée (réduction d’un verre par semaine ; N = 21 169 ; 32 études) et la teneur maximale d’alcool dans le sang (calculée à l’aide d’une formule basée sur la consommation, le sexe et le poids du participant ; N = 7 198 ; 11 études), sans que ces effets ne dépendent de la modalité de délivrance (en face-à-face individuel ou en groupe, par internet/ordinateur ou par e-mail). Ce résultat est cohérent avec d’autres revues ne montrant pas de différence d’efficacité entre le format conventionnel en face-à-face et les versions digitale du FNP (par exemple, Afshin et coll., 2015renvoi vers ; Kaner et coll., 2017renvoi vers ; Oosterveen et coll., 2017renvoi vers). En revanche, concernant la fréquence de consommation, Foxcroft et coll. (2015renvoi vers) montrent que seules les modalités « face-à-face individuel » et « internet » obtiennent un effet.
De nombreuses études randomisées ont montré que le FPN, délivré en ligne ou par ordinateur, seul ou accompagné d’autres composantes, réduisait la consommation d’alcool des étudiants ou des jeunes adultes (Doumas et coll., 2010renvoi vers ; LaBrie et coll. 2013renvoi vers ; Lewis et Neighbors, 2007renvoi vers ; Lewis et coll., 2014 ; Martens et coll., 2013renvoi vers ; Neighbors et coll. 2004renvoi vers, 2010arenvoi vers et brenvoi vers).
Dans une autre revue systématique, Dotson et coll. (2015renvoi vers) ont montré que le FNP délivré seul et de manière digitale (ordinateur/web/appli/sms/mail) réduisait de 3 verres standards la quantité consommée par semaine chez des étudiants consommateurs. Il semble que la version digitale du FNP soit une des interventions les plus économiques et qu’elle dispose d’un grand potentiel de couverture pour la population étudiante (Boyle et coll., 2017renvoi vers).
Lewis et coll. (2019renvoi vers ; N = 402 jeunes adultes) ont montré qu’un FNP sur internet permettait de réduire les comportements sexuels à risque liés à la consommation d’alcool un mois après l’intervention, traduisant l’intérêt d’intégrer le rôle de la consommation d’alcool dans la prévention des comportements sexuels à risque.
Selon l’étude de Lau-Barraco et coll. (2018renvoi vers ; N = 164), le FNP en face-à-face est une intervention adaptée à la population de jeunes non étudiants rentrant dans l’âge adulte, et il réduit la consommation d’alcool à court terme quel que soit le genre du participant.
Pris globalement, les effets du FNP sont de petites tailles et s’obtiennent le plus souvent à court terme (voir par exemple, Dotson et coll., 2015renvoi vers ; Prosser et coll., 2018renvoi vers). Face à ce constat, les raisons invoquées sont diverses : les normes de consommation seraient jugées peu crédibles par les participants (Berkowitz et coll., 2005renvoi vers ; Perkins et coll., 2003 ; Perkins et Berkowitz, 1986renvoi vers), les participants douteraient de la fiabilité des statistiques présentées (Hummer et Davison, 2016renvoi vers ; Labrie et coll., 2010renvoi vers), le feedback génèrerait des réactions défensives chez les gros consommateurs (Granfield, 2005renvoi vers ; Steers et coll., 2016renvoi vers), les participants seraient peu attentifs au feedback (Lewis et Neighbors, 2015renvoi vers).
Plusieurs études ont tenté d’améliorer le dispositif en mettant en évidence l’importance de la spécificité du groupe de référence : le participant, sa consommation (même sexe, même âge, même origine ethnique, même université, etc. ; par exemple, Labrie et coll., 2013renvoi vers ; Lewis et Neighbors, 2007renvoi vers). L’étude expérimentale de Hummer et coll. (2016renvoi vers ; N = 104) a montré que l’efficacité d’un FNP (réduction de la consommation hebdomadaire post-intervention) auprès d’étudiants consommateurs d’alcool dépendait de la crédibilité de la source de données ayant servi au feedback normatif et de la proximité du groupe de référence (même sexe/même année universitaire), un groupe de référence plus distant pouvant être utilisé si une source très crédible est proposée.
Une autre question cruciale concerne le taux de participation et l’engagement des étudiants lorsque le FNP est délivré dans son format digital.
À ce titre, CampusGANDR v2 est une intervention universelle prometteuse dont l’objectif est d’optimiser la participation et l’engagement des participants et d’augmenter la taille de l’effet du FNP digital. Si, dans la plupart des études, les étudiants sont obligés de participer (par exemple, parce qu’ils ont contrevenu au règlement de l’université concernant l’alcool) ou sont rémunérés, ce n’est pas le cas pour cette intervention. D’autre part, il s’agit d’un FNP sous forme de jeu en réseau (« gamified » FNP) sur smartphone proposant d’aborder, sur l’écran d’accueil, plusieurs thématiques (plusieurs points d’entrée parmi lesquels l’alcool). Deux types de feedback sont proposés : un feedback lié aux normes descriptives de consommation (consommation des pairs) et un feedback lié aux normes injonctives (jugements par les pairs du sexe opposé d’un comportement de consommation). Ce feedback est généré toutes les semaines pendant 6 semaines à partir de questions soumises et votées par les étudiants en réseau eux-mêmes. Earle et coll. (2018renvoi vers) ont montré que CampusGANDR v2 permettait de réduire la consommation d’alcool à 2 mois. Les résultats ont révélé que la taille de l’effet était deux fois plus grande que celle des interventions habituelles délivrant un FNP en ligne.
D’après Neighbors et coll. (2018renvoi vers ; N = 2 059 étudiants de 18 à 26 ans), il semble que la version digitale du FNP produise un biais de sélection, la participation des étudiants ayant une consommation à risque étant plus probable pour le format web, et que la probabilité de participation à un FNP en face-à-face ne soit pas liée au niveau de consommation initial des jeunes.
Concernant les mécanismes sous-jacents à l’obtention des effets du FNP sur la consommation d’alcool, de nombreuses études ont montré que les effets du FNP étaient expliqués par la réduction de la consommation perçue des pairs (norme descriptive perçue ; par exemple, Gersh et coll., 2019renvoi vers ; Miller et coll., 2016renvoi vers ; Neighbors et coll., 2016renvoi vers). Lewis et coll. (2017renvoi vers) ont testé d’autres médiateurs potentiels de l’effet du FNP sur la consommation issus du modèle du prototype (Prototype/Willingness Model, PWM ; Gibbons et coll., 2003renvoi vers ; Gerrard et coll., 2008renvoi vers) : l’attitude à l’égard du prototype du non consommateur d’alcool (« Abstainer prototype »), c’est-à-dire l’image du type de personnes qui ne consomment pas d’alcool, et la disponibilité/disposition favorable (« Willingness ») à consommer de l’alcool quand la situation est propice (par exemple, lors d’une fête quand des amis boivent déjà de l’alcool). Le PWM postule que le comportement à risque de l’adolescent ou du jeune adulte est prédit par des cognitions (willingness et prototype) qui relèvent plus de la réaction sociale que celles de la planification raisonnée de l’action (par exemple, l’intention). La partie « Willingness » du modèle reflète une disponibilité, une disposition à répondre à une opportunité qui se présente dans une situation favorable au comportement à risque (cf. chapitre « Mécanismes des actions de prévention »). Elle est prédite par le prototype (ici du non consommateur) et prédit le comportement de consommation. Les participants (N = 662) étaient des étudiants ayant rapporté ou moins un épisode de consommation excessive dans le mois passé. L’étude a montré que le FNP réduisait lors du suivi à trois mois la quantité hebdomadaire de verres consommés (semaine typique) et la fréquence de consommation (nombre de jours dans le mois passé). L’analyse de médiation séquentielle confirmait les hypothèses des auteurs et le modèle PWM. Les effets de l’intervention étaient médiatisés dans un 1er temps par l’attitude à l’égard du prototype (augmentation de l’attitude favorable à l’égard du prototype du non consommateur) et par la diminution de la disposition favorable (« willingness ») à consommer de l’alcool.
Une analyse comparative de 7 interventions brèves (Alcohol 101/Alcohol 101 Plus, AlcoholEdu, BASICS, CYD, e-CHUG, CDCU, THRIVE) destinées à réduire la consommation à risque des étudiants (Hennessy et coll., 2019renvoi vers) nous indique qu’elles peuvent différer dans leur format tout comme dans leurs effets. Deux très courtes interventions digitales – Tertiary Health Research Intervention Via Email (THRIVE), electronic Checkup To Go (e-CHUG) – durant respectivement 5 et 20 minutes, semblent obtenir des effets protecteurs à court terme sur la quantité d’alcool consommée, THRIVE ayant les meilleurs résultats auprès des étudiants n’étant pas obligés d’effectuer l’intervention suite à une infraction au règlement de l’université. Ces interventions, très économiques, semblent donc plus adaptées à une approche universelle. En revanche, l’intervention Brief Alcohol Screening and Intervention for College Students (BASICS) obtient des effets bénéfiques sur l’ensemble des indicateurs considérés et à plus long terme mais est plus intensive.

Brief Alcohol Screening and Intervention for College Students (BASICS)

BASICS est une intervention brève motivationnelle adoptant une approche ciblée et plus rarement universelle. Il s’agit d’une des rares interventions qualifiées de « Model » du registre americain Blueprints for Healthy Youth Development. Elle est composée de deux séances en face-à-face d’une heure utilisant les techniques de l’entretien motivationnel, avec une brève évaluation en ligne après la première séance. Cette dernière permet de recueillir des informations sur les habitudes de consommation d’alcool et les croyances personnelles associées, tout en fournissant des instructions pour une surveillance de la consommation d’alcool entre les séances. Le deuxième entretien utilise les données de l’évaluation en ligne pour élaborer un feedback normatif personnalisé, associé à des conseils relatifs aux stratégies de réduction de la consommation à risque d’alcool ainsi que de ses dommages. Plusieurs études ont montré que BASICS réduisait la consommation d’alcool dans la population étudiante : parmi les membres de fraternités universitaires (réduction à 1 an du nombre moyen de verres par semaine ; Larimer et coll., 2001renvoi vers), chez les étudiants ayant une consommation à risque et qui s’étaient portés volontaires (réduction à 2 ans de la fréquence de consommation dans le mois passé, à 4 ans des conséquences négatives liées à la consommation ; Marlatt et coll., 1998renvoi vers ; Baer et coll., 2001renvoi vers) ou qui étaient « mandatés » pour participer au programme par des instances disciplinaires de l’université (réduction lors du suivi à un an du nombre moyen de verres, du nombre maximal de verres en une occasion et du nombre de conséquences négatives dans le mois passé ; Terlecki et coll., 2015renvoi vers). Du fait de ces résultats et de son intensité, BASICS semble plus adapté à une approche ciblée (sélective ou indiquée) mais a pu montrer son intérêt auprès des étudiants tout-venant (approche universelle intégrant les étudiants non consommateurs ou ayant une consommation à faible risque), notamment lors de leur entrée à l’université (par exemple, la réduction de l’initiation aux consommations ponctuelles excessives à 22 mois ; Wood et coll., 2010renvoi vers)5 .

Autres interventions en classe

Keep a Clear Head

L’intervention allemande « Klar bleiben » (« Keep a Clear Head ») est une intervention universelle ayant lieu au lycée et animée en classe par l’enseignant. Son objectif est, grâce à un défi dans lequel s’engage la classe entière, de ne pas avoir recours au binge dinking (BD pour les filles : 4 verres ou plus, pour les garçons : 5 verres ou plus) pendant 9 semaines. Tous les élèves s’engagent en signant un contrat de classe. Toutes les 2 semaines, le comportement attendu est mesuré au niveau du groupe « classe » et l’objectif est rempli si au moins 90 % de la classe n’a pas eu un épisode de BD. Les classes qui demeurent « binge-free » tout au long de leur participation peuvent accéder à une tombola et gagner des prix.
Hanewinkel et coll. (2017renvoi vers ; N = 4 163) ont montré un effet du programme chez les lycéens de 2nde, mais seulement chez ceux qui avaient déjà consommé de l’alcool avant l’intervention (73 % de l’échantillon initial). Six mois après le début de l’intervention, le programme réduisait chez eux la prévalence du BD (au moins une fois dans le mois passé) comparativement au groupe contrôle (respectivement 44,2 % vs. 49,4 % ; RRR = 10,4 %) et diminuait également le nombre typique de verres par occasion.

Project Toward No Drug Abuse (TND)

Le Project Toward No Drug Abuse (TND) correspond à une intervention de prévention ciblée en milieu scolaire dont l’objectif est de prévenir la consommation de SPA (tabac, alcool, cannabis et autres drogues illicites) et les comportements violents. Il est habituellement destiné aux établissements alternatifs accueillant des élèves en rupture avec le cursus éducatif normal et susceptibles d’avoir une consommation à risque de SPA, mais il peut aussi être mis en œuvre auprès des élèves en lycée général dans une approche plus universelle (par exemple, Sussman et coll., 2002renvoi vers ; 2e étude). Il est délivré en classe par l’enseignant lors de 9 (1re version ; TND-1) ou 12 séances (TND-2) de 45 minutes. Sa stratégie d’intervention repose, au travers de techniques pédagogiques interactives, sur le développement de la motivation, l’amélioration des connaissances sur les conséquences de la consommation de SPA, la correction des mauvaises perceptions et le développement des CPS.
Sussman et coll. (2002renvoi vers ; N = 2 468) rapportent les résultats de 3 études testant les 2 versions de TND auprès de lycées généraux (TND-1 ; 2e étude) ou d’élèves « à risque » fréquentant des établissements scolaires spécialisés (TND-1 et 2). Les auteurs ont montré que, quelle que soit la version, le programme TND réduisait 1 an après le début de l’intervention la prévalence de consommation récente d’alcool (dans le mois passé) auprès des élèves déjà consommateurs avant l’intervention (réduction relative de la prévalence de 7 à 12 %). L’ajout d’activités extra-scolaires parrainées par l’école (composante communautaire) n’augmentait pas significativement les effets du programme. Une autre étude (Sussman et coll. ; 2012renvoi vers ; N = 1 186) a révélé que la version en 12 séances (TND-2) entraînait également une diminution à 1 an de la prévalence de consommation récente (30 derniers jours) d’alcool (TND : 43,8 % vs. Contrôle : 53,3 % ; OR = 0,68), des ivresses récentes (TND : 27,5 % vs. Contrôle : 36,1 % ; OR = 0,67) et du nombre d’occasions de consommation dans le mois passé chez des lycéens « à risque ». L’étude montrait aussi que l’adjonction aux séances en classe d’entretiens motivationnels individuels (3 x 20 minutes) n’apportait pas de bénéfices supplémentaires au programme.

MobileCoach Alcohol

L’intervention universelle MobileCoach Alcohol, destinée à la prévention de la consommation d’alcool auprès d’élèves de lycées généraux ou professionnels (16-19 ans), combine 1) un feedback normatif personnalisé fourni en classe immédiatement après une évaluation en ligne de la consommation des participants et basé sur des normes de consommation d’alcool spécifiques à l’âge et au sexe des lycéens et 2) l’envoi, au cours de la période d’intervention de 3 mois, de SMS dont le contenu et le nombre est adapté au niveau de risque initial (risque faible, moyen ou élevé calculé à partir de la fréquence de consommation risquée en une seule occasion (RSOD) au cours des 30 derniers jours). Les participants reçoivent de 16 (risque faible) à 27 SMS (risque moyen et élevé). Le contenu de ces SMS est également individualisé sur la base de variables recueillies lors de l’évaluation en classe et portent par exemple sur les stratégies de résistance à l’alcool dans différentes situations de consommation (envoyés les jours et aux heures habituels de consommation d’alcool) ou les problèmes liés à la consommation d’alcool.
Tous les participants répondent durant la période de l’intervention à un questionnaire par SMS sur le métabolisme de l’alcool (avec un retour individualisé sur leurs réponses), participent à un concours demandant aux participants de créer un SMS pour motiver les autres participants à boire dans des limites de risque faible et à une évaluation par SMS de leur consommation à risque en une seule occasion au cours de la semaine précédente.
Les résultats de l’étude de Haug et coll. (2017renvoi vers ; N = 1 041) ont montré que MobileCoach Alcohol permettait, 6 mois après la fin de l’intervention, de réduire la prévalence de binge drinking (4 verres standards ou plus pour les filles, 5 ou plus pour les garçons) dans les 30 derniers jours (OR = 0,62).

Alcohol Alert, exemple de « serious game »

Le programme hollandais Alcohol Alert propose à des élèves de lycée général ou technologique (15-19 ans) de participer en classe aux trois sessions du jeu sur ordinateur « What happened ? ». Ce « serious game » a pour objectif de prévenir la consommation hebdomadaire et la prévalence du binge drinking des lycéens grâce à un logiciel présentant, sous forme de dessin en 2D, un scénario (l’adolescent se réveille et ne se souvient pas de ce qui s’est passé la nuit précédente), des situations de consommation d’alcool courantes chez les adolescents (par exemple, boire lors d’une soirée) et des messages adaptés à la consommation initiale du jeune. Il propose également de planifier un objectif de réduction de la consommation lors d’une situation à risque.
Jander et coll. (2016renvoi vers ; N = 2 649) ont montré que le programme Alcohol Alert permettait de réduire à court terme (4 mois après la fin de l’intervention) la prévalence de binge drinking (4 verres ou plus pour les filles en une occasion/5 verres ou plus pour les garçons) dans les 30 derniers jours (OR = 0,40). Les effets étaient plus grands pour les lycéens les plus jeunes (ceux âgés de 15 ans au plus).
Une revue systématique examinant l’efficacité des interventions de prévention universelle de l’usage des SPA prenant la forme d’un « serious game » (Rodriguez et coll., 2014) a montré que cette stratégie d’intervention pouvait également améliorer les connaissances sur les effets de la consommation d’alcool (N-Squad Web Adventure, âge : 11-18 ans ; Klisch et coll., 2012renvoi vers), augmenter la perception des dommages associés et les compétences de résistance à la pression (Thinking Not Drinking : A SODAS City Adventure, âge moyen : 11 ans ; Schinke et coll., 2005renvoi vers), voire réduire la fréquence de consommation d’alcool (Head On, âge : 12 ans ; Marsch et coll., 2007renvoi vers, cité par Rodriguez et coll., 2014renvoi vers). À noter qu’un examen de cette dernière référence montre un effet immédiatement après l’intervention et aucun effet lors des suivis.

Interventions scolaires délivrées hors de la classe

Start Taking Alcohol Risks Seriously (STARS)

Start Taking Alcohol Risks Seriously (STARS) est une intervention universelle constituée d’une série de consultations individuelles brèves menées au collège par l’infirmière scolaire (une consultation initiale sur la santé suivie de 6 consultations hebdomadaires). Il repose sur le modèle de prévention des stades de motivation à composantes multiples (McMOS ; Werch et coll., 1994renvoi vers) qui postule un continuum d’étapes dans l’acquisition et le changement d’habitudes liées à la consommation d’alcool. Lors des consultations, l’infirmière suit un protocole incluant notamment : une définition du stade de motivation, des messages de prévention théoriquement fondés (par exemple, Théorie sociale cognitive ; Bandura, 1986renvoi vers) relatifs à deux facteurs de risque/protection par séance, des exercices conçus pour améliorer la compréhension du contenu des messages et développer les compétences de résistance, des recommandations et un contrat d’engagement pour éviter à l’avenir de consommer de l’alcool. Ces éléments de contenu sont adaptés au stade spécifique du jeune (et aux facteurs de risque/protection identifiés).
Werch et coll. (1996renvoi vers ; N = 138 collégiens de la 6e à la 4e majoritairement afro-américains dans un quartier défavorisé) ont montré que STARS permettait de réduire, 3 mois après l’intervention, la fréquence des comportements de binge drinking dans les 30 derniers jours.

Project SPORT

Project SPORT est une intervention universelle brève destinée à prévenir la consommation d’alcool et à promouvoir l’activité physique des lycéens. Elle repose, tout comme le programme STARS décrit précédemment sur le modèle McMOS (Werch et coll., 1994renvoi vers). Elle est constituée d’une consultation de moins de 15 minutes menée par une infirmière ou un spécialiste certifié en éducation de la santé durant laquelle sont fournis de l’information et des messages de prévention sur mesure. Ces messages mettent en avant un mode de vie actif et pointent la dissonance existant entre ce mode de vie désiré et la consommation d’alcool.
L’étude de Werch et coll. (2005renvoi vers ; N = 604 élèves en classe de 3e et de 1re) a montré que l’intervention permettait de réduire significativement, lors d’un suivi à 12 mois, les problèmes liés à la consommation d’alcool.

CHOICE

CHOICE est une intervention scolaire de prévention universelle proposée aux collégiens après les cours dont l’objectif est de réduire l’initiation aux SPA. Elle est composée de 5 séances hebdomadaires de 30 minutes animées par des professionnels extérieurs à l’école formés aux techniques de l’entretien motivationnel. Elle repose sur le volontariat des élèves. Les séances visent à fournir un feedback normatif sur la consommation d’alcool et de cannabis, remettre en question les croyances irréalistes concernant les substances, renforcer la résistance à la pression de consommer des SPA par le biais de jeux de rôle, discuter des avantages potentiels de la réduction et de l’arrêt de la consommation ainsi que des situations à risque et des stratégies d’adaptation (par exemple, obtenir un soutien social, apprendre à éviter certaines situations à risque élevé).
D’Amico et coll. (2012renvoi vers ; N = 9 528) ont montré que CHOICE, 6 mois après le début de l’intervention, réduisait la prévalence de consommation d’alcool-vie entière (22,2 % vs. 29,0 % ; OR = 0,70 ; NNT6  = 14,8) auprès de collégiens de la 6e à la 4e (11-13 ans).

Athletes Training and Learning to Avoid Steroids (ATLAS)

Athletes Training and Learning to Avoid Steroids (ATLAS) est un programme de prévention universelle des SPA et de promotion de la santé destiné aux lycéens pratiquant un sport. Il met l’accent sur l’impact négatif des stéroïdes anabolisants (SA), de l’alcool et d’autres drogues sur les performances sportives immédiates. Le programme est intégré à des séances de pratique en groupe. Il se compose d’une intervention en classe comprenant des activités interactives (7 à 10 séances de 45 minutes) menées en petits groupes de 5 à 8 élèves. Les activités sont animées par un pair « leader » (un chef d’équipe) et abordent plusieurs thématiques (par exemple, les risques et les fausses croyances liés à l’utilisation de stéroïdes, la nutrition sportive, le développement des compétences pour refuser les stéroïdes et autres substances, la création de messages de promotion de la santé). ATLAS comprend également des séances d’exercices en salle de musculation qui permettent d’aborder des pratiques alternatives à la consommation de SA et à l’utilisation de « suppléments » sportifs (7 séances). Elles permettent de renforcer les points abordés en classe (7 séances). Les parents assistent à une réunion d’information en soirée centrée sur les objectifs du programme.
L’étude américaine de Goldberg et coll. (2000renvoi vers ; N = 3 207 élèves appartenant à une équipe lycéenne de football ; 3 cohortes) a montré que, un an après la fin de l’intervention, la prévalence des nouveaux cas d’alcool au volant étaient plus faible dans le groupe des lycéens ayant participé au programme ATLAS, comparativement au groupe contrôle. La consommation d’alcool et d’autres substances psychoactives a également été réduite (cannabis, amphétamines, narcotiques), mais les auteurs ne rapportent pas les résultats concernant l’effet du programme sur la consommation d’alcool seule.

InShape Prevention Plus Wellness

InShape Prevention Plus Wellness (InShape) est une intervention universelle de prévention de plusieurs comportements à risque et de promotion de comportements favorables à la santé auprès de la population étudiante. Il consiste en une consultation brève de 25 minutes menée par un spécialiste de la remise en forme, le plus souvent individuelle et personnalisée, à l’issue de laquelle le participant est amené à planifier une série d’objectifs comportementaux. Il repose sur le Modèle Image-Comportement (Behavior-Image Model [BIM] ; Werch, 2007renvoi vers) qui postule que des images saillantes des autres et de nous-mêmes peuvent être utilisées pour diffuser des messages (avec un cadrage sur les gains et les pertes en termes d’image de soi) qui permettront dans une même intervention de motiver des comportements favorables à la santé (par exemple, l’activité physique, les comportements alimentaires sains, le sommeil, la gestion du stress) et d’éviter des comportements à risque (par exemple la consommation de SPA). Ce contenu, qui souligne les avantages positifs à adopter certains comportements pour l’image de soi (et inversement les pertes en termes d’image de soi à adopter des comportements à risque), active des prototypes et des images de soi futures, à travers les processus de comparaison sociale et d’auto-comparaison, conduisant à des changements comportementaux. Les principales composantes de l’intervention comprennent : a) une évaluation auto-administrée sur les comportements ciblés par le programme en lien avec l’image de soi et des autres, b) une brève discussion sur la forme physique et la santé, c) la délivrance de messages personnalisés reposant sur le BIM et enfin d) une planification d’objectifs pour améliorer les comportements et l’image de soi future du participant. Lors de cette dernière phase, les participants sont invités à sélectionner au moins un objectif dans chacun des quatre groupes de comportements à améliorer au cours de la semaine suivante, notamment : 1) augmenter l’activité et l’exercice physique, 2) diminuer la consommation d’alcool, 3) diminuer la consommation de cigarettes et 4) adopter d’autres comportements favorables à la santé (par exemple, la nutrition, la gestion du stress, le sommeil).
Werch et coll. (2008renvoi vers ; N = 303 étudiants) ont observé un impact bénéfique de l’intervention sur la consommation récente (sur le mois passé) d’alcool lors d’un suivi à 12 semaines : une réduction de la fréquence de consommation d’alcool et de la fréquence du binge drinking. InShape diminuait également la fréquence de la conduite d’un véhicule après avoir bu de l’alcool.

Interventions auprès des parents ou des familles

Les interventions menées auprès des parents ou des familles adoptent des stratégies très diverses. Elles concernent tous les âges, de la petite enfance (par exemple, Kitzman et coll., 2010renvoi vers) au passage à l’âge adulte (par exemple, Turrisi et coll., 2013renvoi vers), certains domaines de compétences nécessitant d’être davantage mobilisés selon les stades de développement du jeune concerné.
Certaines compétences visent uniquement l’éducation parentale lors de sessions d’information sur les SPA ou grâce à la délivrance de livrets ou de manuels d’information (interventions d’éducation parentale). D’autres se donnent pour objectif de soutenir les parents dans leur rôle éducatif grâce à l’expérimentation d’activités interactives développant ou renforçant leurs compétences parentales (interventions de développement des compétences parentales). D’autres, enfin, associent le développement des compétences parentales au développement des CPS des enfants, avec une mise en pratique lors d’activités communes (interventions de renforcement des compétences familiales).

Nurse-Family Partnership (NFP), une intervention parentale précoce

Parmi les interventions familiales précoces, le programme de prévention sélective Nurse-Family Partnership (NFP) à Elmira est le seul à avoir montré des preuves d’efficacité pour la prévention de la consommation d’alcool chez l’adolescent. Destiné aux jeunes femmes enceintes en situation de vulnérabilité et attendant leur 1er enfant, le programme NFP fait appel à des infirmières qualifiées pour effectuer une série de visites à domicile dès la grossesse et jusqu’aux 2 ans de l’enfant. Il cible le renforcement des compétences d’écoute, d’attention positive et d’empathie de la mère, compétences permettant l’établissement d’un lien d’attachement sécurisant pour l’enfant. Il soutient également la mère dans différents domaines (santé, études, emploi, logement, etc.) afin d’aménager un contexte favorable à la venue de l’enfant. Les infirmières font notamment le lien entre les familles et les services sociaux ou de santé quand cela est nécessaire et tentent d’impliquer des membres de la famille et des amis dans la grossesse, la naissance et les soins précoces de l’enfant. Olds et coll. (1998renvoi vers ; 400 femmes enceintes ; échantillon final : N = 315 adolescents) ont montré que, lorsqu’il était mis en œuvre avec en moyenne 32 visites (9 pendant la grossesse et 23 après), la NFP réduisait le niveau de consommation (le nombre de jours de consommation dans les 6 derniers mois) des jeunes une fois adolescents, c’est-à-dire 13 ans après la fin de l’intervention, mais uniquement dans le sous-échantillon de mères défavorisées socialement et non mariées lors de l’inclusion dans l’étude. Une autre étude (Kitzman et coll., 2010renvoi vers ; échantillon final : N = 613 jeunes) auprès de 743 mères afro-américaines attendant leur 1er enfant et présentant 2 facteurs de vulnérabilité parmi 3 (non mariée, moins de 12 années dans le système scolaire, sans emploi) a montré que le programme NFP (en moyenne 7 visites pendant la grossesse et 26 après) réduisait la consommation récente (dans les 30 derniers jours) de SPA des jeunes 10 ans après la fin de l’intervention (nombre de SPA consommées parmi le tabac, l’alcool et le cannabis, IR = 0,22 ; nombre de jours de consommation de SPA, IR = 0,15), sans que le détail concernant l’alcool ne soit mentionné.

Interventions d’éducation parentale

Örebro Prevention Programme (ÖPP)

Örebro Prevention Programme (ÖPP) est une intervention suédoise d’éducation parentale. Elle cible principalement les attitudes des parents à l’égard de la consommation d’alcool de leurs enfants pour réduire l’ivresse chez les jeunes. Pendant cinq semestres (de 13 à 16 ans), à l’occasion des réunions parents-enseignants à l’école et par l’envoi de lettres. Les parents reçoivent des informations les enjoignant de maintenir ou d’adopter une tolérance zéro envers les jeunes mineurs qui boivent de l’alcool, de communiquer des règles claires à leurs enfants et de les encourager à s’engager dans des activités organisées et animées par des adultes (envoi de catalogue d’activités dans la communauté). Koutakis et coll. (2008renvoi vers ; N = 900) ont montré, à l’occasion d’une étude quasi-expérimentale, que ÖPP influençait efficacement l’attitude des parents à l’égard de la consommation des jeunes mais n’augmentait pas la participation des jeunes à des activités organisées. À la fin de l’intervention (au bout de 2 ans et demi), les jeunes du programme ÖPP rapportaient moins d’ivresse (nombre dans les 4 semaines passées), comparativement à ceux de la condition contrôle (d de Cohen = 0,35), y compris chez ceux qui buvaient déjà de manière excessive au début du programme (d = 0,52).
Dans une étude quasi-expérimentale similaire, Ozdemir et coll. (2016renvoi vers ; N = 811 jeunes et 651 parents) ont montré que l’ÖPP réduisait le nombre d’épisodes récents d’ivresse et reportait dans le temps la 1re ivresse mensuelle lors du suivi à 30 mois. Ces effets étaient médiatisés par le changement d’attitude des parents à l’égard de la consommation d’alcool des jeunes.

FITSTART

FITSTART est une intervention universelle d’éducation parentale destinée à prévenir les consommations ponctuelles excessives des jeunes rentrant à l’université. Il consiste à délivrer un feedback normatif interactif à des groupes de 50 à 100 parents. Lors d’une session d’une heure, on incite les parents à modifier leur communication liée à l’alcool en corrigeant leurs perceptions normatives erronées (par exemple, sur la façon dont les autres parents approuvent la consommation d’alcool des élèves) avec des données générées en direct ; des conseils leur sont fournis pour discuter efficacement de la consommation d’alcool avec leurs enfants.
Les résultats de l’étude LaBrie et coll. (2016renvoi vers ; N = 385) ont révélé que les élèves dont les parents ont reçu l’intervention FITSTART pendant l’été consommaient moins d’alcool (nombre de verres hebdomadaires) et étaient moins susceptibles de se livrer à une consommation ponctuelle excessive d’alcool au cours du premier mois universitaire, effets médiatisés par la perception d’une plus faible approbation parentale. Les élèves qui n’étaient pas des buveurs au lycée étaient moins susceptibles de commencer à boire (OR = 0,45) et de commencer à subir des conséquences négatives liés à la consommation d’alcool (OR = 0,31) au cours du premier mois universitaire.

Parent Handbook (PH)

Une deuxième intervention universelle d’éducation parentale – le Parent Handbook (PH) – a pour objectif d’apprendre aux parents comment intervenir pendant la période critique qui sépare l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires et l’entrée à l’université, le but étant de contrecarrer l’escalade de consommation excessive d’alcool pendant la première année des études supérieures. L’intervention consiste à distribuer aux parents un manuel de 35 pages contenant des stratégies et des techniques pour communiquer efficacement avec les adolescents, des astuces pour aider les adolescents à s’affirmer et résister à la pression de leurs pairs, ainsi que des informations détaillées sur la consommation d’alcool chez les adolescents et les effets de l’alcool sur l’organisme. Ichiyama et coll. (2009renvoi vers ; N = 724) ont montré que le PH réduisait la quantité d’alcool consommée des étudiants de 1re année (nombre de verres d’une semaine typique) lors d’un suivi à 8 mois. De plus, il diminuait le risque de passer du statut de non-consommateur à celui de consommateur. Enfin, il réduisait l’augmentation du nombre de verres consommés par semaine durant la 1re année universitaire. Une analyse de modération montrait cependant que ce dernier effet n’était observé que chez les étudiantes. L’étude de Turrisi et coll. (2013renvoi vers ; N = 1 900) a montré que le timing d’envoi du manuel était essentiel dans la mise en place du programme PH. Si les parents le recevaient au cours de l’été précédant la 1re année universitaire, la probabilité que le sous-échantillon des étudiants ayant une consommation à risque avant la rentrée réduise sa consommation durant les deux premières années universitaires augmentait. Lorsque les parents recevaient le manuel après la rentrée, ces mêmes étudiants ne changeaient pas leur consommation et l’intervention n’empêchait pas non plus les non-consommateurs de commencer à consommer durant la 1re année. Nous verrons dans une prochaine section que le programme PH peut potentialiser les effets de l’intervention motivationnelle brève BASICS lorsqu’il lui est associé dans une approche universelle (Turrisi et coll., 2009renvoi vers ; Wood et coll., 2010renvoi vers).

Programmes de renforcement des compétences familiales

Strengthening Families Programme (SFP)

Plusieurs interventions de prévention universelle ou sélectives centrées sur le renforcement des compétences familiales se sont révélées efficaces pour prévenir la consommation des enfants.
Parmi elles, le Strengthening Families Programme (SFP) a fait l’objet de nombreuses évaluations. Développé dans les années 80 par Karol Kumpfer, c’est à l’origine une intervention sélective ciblant des enfants de 6 à 11 ans dont les parents ont une consommation à risque de SPA. Elle s’est par la suite élargie à d’autres groupes d’âge (versions Utah : SFP 3-5, SFP 12-16) et a été testée, dans une approche universelle, auprès de familles ne présentant pas de facteurs de risque. Une caractéristique essentielle de SFP est de proposer 14 séances rassemblant généralement une dizaine de familles durant lesquelles les compétences parentales (par exemple, interactions positives, communication, discipline efficace) et les compétences psychosociales des enfants (en particulier la résistance à la pression des pairs) sont travaillées dans deux sessions parallèles pendant la 1re heure ; ces compétences étant mises en pratique par les parents et les enfants réunis au cours de la 2e heure.
Une version moins intensive du programme (Version Iowa ; SFP For parents and Youth : 10-14 [SFP10-14]), constituée de 7 séances de 2 heures, est spécialement adaptée à une approche universelle. Elle a montré des effets bénéfiques à long terme sur la consommation d’alcool des enfants bénéficiaires du programme. Spoth et coll. (2001renvoi vers, 2004renvoi vers, 2009renvoi vers, 2012renvoi vers) ont suivi, au sein de communautés rurales des États-Unis, des jeunes en classe de 6e (11-12 ans) ayant participé à SFP10-14 avec leurs parents (N = 667 familles). Lorsqu’ils atteignaient la classe de 2nde (15-16 ans), le programme permettait de réduire, comparativement au groupe contrôle, la prévalence de l’expérimentation de l’alcool (respectivement, 50 % vs. 68 % ; RRR = 26 %), de l’expérimentation de l’alcool sans permission parentale (40 % vs. 59 % ; RRR = 32 %) et enfin de l’expérimentation de l’ivresse (26 % vs. 44 % ; RRR = 40 %) (Spoth et coll., 2001renvoi vers). À l’âge de 18 ans, Spoth et coll. (2004renvoi vers) constataient un effet de SFP10-14 sur le moment de l’expérimentation de l’alcool, notamment sans permission parentale, et sur celui de l’expérimentation de l’ivresse, le programme reportant d’environ 1 an ces initiations relativement au groupe contrôle. Enfin, 9 ans après la fin de l’intervention, c’est-à-dire à 21 ans, SFP10-14 avait toujours un effet sur la fréquence actuelle des ivresses et sur les conséquences négatives liées à l’alcool dans l’année passée. Ces effets étaient indirects et expliqués par le report de l’initiation à l’alcool généré par l’intervention. La réduction relative du risque (RRR) a été calculée pour l’ivresse et les conséquences négatives considérées comme des variables dichotomiques (c’est-à-dire plus d’une ivresse dans le mois passé = OUI/NON, plus d’une conséquence dans l’année passée = OUI/NON) afin d’estimer le pourcentage de cas qui auraient pu être évités grâce à SFP ; ces réductions sont significatives (celle des ivresses : 19 %, celle sur les conséquences négatives : 23 %) et plus élevées que pour une autre intervention à destination des familles, Preparing for the Drug Free Years (PDFY), également évaluée dans l’étude (Spoth et coll., 2009renvoi vers)7 .

Preparing for the Drug Free Years (PDFY)

Preparing for the Drug Free Years (PDFY) est une intervention universelle reposant sur le principe qu’une implication parentale constante et positive est importante pour aider les enfants à résister à la consommation de substances et à d’autres comportements antisociaux au début de l’adolescence. Elle a été révisée en 2003 avec plus d’activités et d’exercices familiaux et renommée Guiding Good Choices. L’intervention actuelle est un programme de cinq séances qui traitent notamment de la prévention de la toxicomanie dans la famille, de l’établissement d’attentes familiales claires concernant les drogues et l’alcool, de la gestion des conflits et du renforcement des liens familiaux. Les séances sont interactives et basées sur les compétences. Les familles reçoivent également un guide familial proposant des activités, des sujets de discussion et des exercices de renforcement des compétences.
L’étude de Spoth et coll. (2009renvoi vers ; N = 883 élèves de 5e) a constaté que les élèves ayant reçu l’intervention déclaraient au lysée avoir moins expérimenté de SPA et avoir vécu moins de conséquences négatives liées à la consommation d’alcool que les élèves n’ayant pas reçu d’intervention. À l’âge de 22 ans, on observait une plus faible prévalence de consommation à risque chez les femmes (PDFY : 6 % vs. contrôle : 16 %), mais pas d’effet chez les hommes (Mason et coll., 2009renvoi vers).

Interventions dans le milieu du travail

Lorsqu’on examine les évaluations d’interventions réalisées dans le milieu du travail, on constate généralement que les études ne satisfont pas aux critères et standards scientifiques habituellement attendus : faibles effectifs ne procurant pas la puissance et la représentativité nécessaires (par exemple, Brendryen et coll., 2017renvoi vers), absence de groupe contrôle (par exemple, Gomez-Recasens et coll., 2018renvoi vers), schéma d’étude ne permettant pas d’attribuer les effets observés à l’intervention (par exemple, Kingsland et coll., 2013renvoi vers ; Rowland et coll. 2012arenvoi vers, brenvoi vers, crenvoi vers et drenvoi vers), absence de mesure de consommation d’alcool ou de problèmes liés à la consommation (indicateurs comportementaux, même auto-rapportés) mais seulement des mesures relatives à la cognition (c’est-à-dire les attitudes, la motivation, les connaissances, l’intention) (Roche et coll., 2019renvoi vers). Il arrive également que les effets ne soient pas obtenus sur la consommation lorsqu’elle est recueillie (par exemple, Haberecht et coll., 2017renvoi vers ; Hermansson et coll., 2010 ; Tinghög et coll., 2016renvoi vers). Les revues systématiques soulignent toutes la faiblesse méthodologique des études (par exemple, Webb et coll., 2009renvoi vers). Webb et coll. (2009renvoi vers ; N = 10 études) rapportent seulement 4 essais contrôlés randomisés sur les 10 études incluses dans la revue.
Dans leur revue systématique méta-analytique, Yuvaraj et coll. (2019renvoi vers ; N = 1 291, 7 études) ont montré que les interventions délivrées dans le milieu du travail permettaient de réduire la quantité d’alcool consommé par semaine, mais uniquement chez les individus qui boivent plus de 15 verres standards par semaine avant l’intervention. Ces résultats sont à relativiser étant donné le faible nombre d’études et de participants inclus dans la revue.
Si on prend en compte les évaluations ayant rapporté des résultats probants, on retrouve trois catégories d’interventions : a) les interventions psychosociales (par exemple, les ateliers de gestion du stress, les séances de développement des CPS, les activités de team building), b) les interventions digitales (par exemple, FNP sur le web), les interventions agissant sur l’environnement (par exemple, l’accessibilité de l’alcool au travail, les règlements d’entreprise) et d) les interventions brèves, mais qui ne semblent pas, quant à elles, donner des résultats toujours convergents.

Interventions psychosociales

Team awareness (TA)

Team Awareness (TA) est un programme de prévention universelle dont l’objectif est de réduire la consommation d’alcool au travail. Sa stratégie d’intervention consiste à améliorer, lors de deux séances de 4 heures en groupe, le soutien social et l’orientation par les pairs (i.e., les collègues de travail) lorsqu’un individu rencontre des problèmes liés à l’alcool. Il considère les normes sociales (ou le climat professionnel) concernant la consommation d’alcool comme un facteur prédicteur de la consommation des employés. Plusieurs compétences psychosociales sont renforcées lors d’activités interactives ; elles correspondent, selon les auteurs (Bennett et coll., 2018renvoi vers), à des ressources ou à des facteurs de résilience individuelle ou sociale (par exemple, la capacité à faire face positivement aux problèmes, le soutien social, la cohésion de groupe, l’empathie) permettant de réduire la consommation d’alcool. Le programme TA comprend également un module sur la gestion du stress.
Six mois après la délivrance du programme, Bennett et coll. (2004renvoi vers ; N = 587 employés municipaux ayant un poste où la question de la sécurité est importante) ont observé une réduction des problèmes liés à la consommation d’alcool (score composite concernant les conséquences négatives liées à la consommation et les signes de consommation à risque) chez les employés ayant participé au programme TA, comparativement au groupe contrôle. Un climat de travail favorable à la consommation d’alcool juste après l’intervention prédisait le niveau de conséquences négatives à 6 mois.

Team Awareness for Small Business (TASB)

Il existe une version courte (4 heures) du programme TA, appelée Team Awareness for Small Business (TASB), développée pour les petites et moyennes entreprises. Reynolds et coll. (2015renvoi vers ; N = 1 510 employés dans 45 entreprises) ont constaté, 6 mois après l’intervention, une réduction de la fréquence de consommations récentes (dans les 30 derniers jours) chez les travailleurs ayant participé à TASB, comparativement à ceux du groupe contrôle.

Team Resilience (TR)

Dans des études ultérieures (Bennett et coll., 2010renvoi vers ; Broome et Bennett, 2011renvoi vers ; Petree et coll., 2012renvoi vers), Team Awareness a été adapté pour être délivré à de jeunes employés de la restauration, une profession à risque élevé pour la consommation excessive d’alcool.
Cette adaptation, appelée Team Resilience (TR), est dispensée en trois séances de 2 heures et reprend globalement les éléments du programme Team Awareness.
Broome et coll. (2011renvoi vers ; N = 235 jeunes employés d’une grande chaîne de restauration âgés de 16 à 35 ans, âge moyen = 22,5 ans) ont constaté que, 12 mois après l’intervention, TR réduisait la prévalence d’au moins un épisode de binge drinking au cours des 30 derniers jours (TR : 47 % vs. Contrôle : 64 %) et la prévalence d’au moins 5 épisodes de binge drinking au cours des 30 derniers jours (TR : 20 % vs. Contrôle : 38 %). Les employés ayant participé à TR expérimentaient moins de problèmes liés à l’alcool au travail dans les 6 derniers mois (par exemple, aller au travail avec la « gueule de bois », travailler sous l’influence de l’alcool) que ceux du groupe contrôle.
Dans l’étude de Petree et coll. (2012renvoi vers ; N = 947 jeunes employés de la restauration), les participants de la condition TR rapportaient moins de stress (exprimé en fréquence d’exposition), que ce soit dans leur vie personnelle ou professionnelle, comparativement au groupe contrôle.

Yale Work and Family Stress Project

Le projet Yale Work and Family Stress (YWFSP) est un programme de prévention universelle adoptant une approche basée sur le développement des compétences psychosociales. Il postule que le stress perçu dans la vie personnelle et professionnelle ainsi que certaines manières d’y répondre (par exemple la stratégie de « coping » de type évitement) constituent des facteurs de risque pour le développement de problèmes psychologiques et pour une consommation à risque de SPA. D’un autre côté, une stratégie de coping centrée sur la résolution active du problème et le soutien social sont des facteurs protecteurs pour l’employé.
YWFSP propose 15 séances hebdomadaires de 90 minutes (1 toutes les semaines) en petits groupes de 10 à 12 participants. Il est constitué de 3 composantes : la résolution de problème (10 séances), les techniques de réévaluation des situations stressantes (2 séances) et les techniques de gestion active du stress (3 séances).
Snow et coll. (2003arenvoi vers et brenvoi vers ; N = 239 femmes secrétaires sur 4 sites) ont montré que la participation au programme réduisait, lors d’un suivi à 22 mois, la quantité récente d’alcool consommée (nombre de verres dans le mois passé).

Ateliers de gestion du stress

Signalons enfin que, dans une intervention universelle destinée à des employés de compagnies d’assurance, Cook et coll. (2003renvoi vers, cité par Ames et coll., 2011renvoi vers) ont montré que des ateliers de gestion du stress (3 séances de groupe de 45 minutes) réduisaient la consommation d’alcool à 8 mois et que l’ajout d’un volet éducatif sur la consommation de SPA n’augmentait pas les effets de l’intervention.

Interventions brèves

Les résultats concernant l’efficacité des interventions brèves dans le milieu du travail sont peu convergents. Si des revues systématiques montrent que certaines interventions brèves sont probantes (Webb et coll., 2009renvoi vers), d’autres mettent en avant le fait que cette stratégie d’intervention est globalement inefficace lorsqu’elle est implantée dans le milieu du travail (Kolar et coll., 2015renvoi vers) et qu’elle n’est pas implantée dans les organisations sportives professionnelles (Kolar et coll., 2015renvoi vers).
Anderson et Larimer (2002renvoi vers ; N = 155 employés du secteur de l’alimentation ; âge moyen = 41,7 ans) ont testé les effets d’une intervention brève de prévention de la consommation d’alcool proposant aux participants : a) un feedback personnalisé, b) un volet éducatif (connaissances sur l’usage d’alcool et ses conséquences) et c) le développement de certaines compétences. Les résultats ont montré que seules les femmes ayant une consommation à risque rapportaient, au bout de 6 mois, moins de conséquences négatives liées à la consommation, comparativement au groupe contrôle.
Walters et Woodall (2003renvoi vers) ont évalué une intervention brève auprès d’employés d’une entreprise manufacturière ayant une consommation d’alcool faible à modérée (6,9 verres par semaine en baseline ; N = 46). Ils recevaient par la poste un feedback normatif personnalisé (FNP) envoyé soit immédiatement soit après un délai de 8 semaines. La consommation d’alcool était mesurée avant l’intervention puis 8 et 16 semaines après. Les résultats ont révélé que, 8 semaines après le FNP, l’intervention réduisait la consommation d’alcool (nombre de verres d’une semaine typique dans les 30 derniers jours) et que ces changements étaient expliqués par une augmentation du risque perçu associé à la consommation d’alcool.
Haberecht et coll. (2017renvoi vers) ont évalué l’effet de deux interventions brèves auprès de chercheurs d’emploi ayant une consommation à risque et non dépendants (N = 1 243 ; 18-64 ans) sur le retour à l’emploi. Aucune des deux interventions (FNP basé sur le modèle transthéorique et adapté au stade changement du participant versus FNP basé sur la théorie du comportement planifié) n’a eu d’effet sur le recrutement des participants 15 mois après le début de l’intervention.

Interventions digitales

GET.ON Clever weniger trinken (CWT ; be smart – drink less : soyez malins, buvez moins) est une intervention de prévention sélective destinée à réduire la consommation de travailleurs ayant une consommation à risque d’alcool mais non dépendants. Elle est proposée sur internet à travers 5 modules sur 5 semaines incluant : un feedback normatif personnalisé, un entretien motivationnel, la planification d’objectifs, un travail sur la résolution de problèmes et la régulation émotionnelle. Boß et coll. (2018renvoi vers ; N = 434 adultes ; âge moyen = 47 ans) ont constaté que, chez des travailleurs hommes et femmes consommant au moins 21 unités standard d’alcool pour les hommes et 14 pour les femmes par semaine et ayant un score d’AUDIT ≥ 8 (6), l’intervention CWT diminuait la quantité d’alcool hebdomadaire consommée (nombre d’unités standard d’alcool ; CWT : M = 17,9 vs. Contrôle : M = 24,0) 6 mois après le début de l’intervention.
Dans l’étude de Doumas et Hannah (2008renvoi vers ; N = 124), des employés de 18 à 24 ans travaillant dans un département de ressources humaines : a) soit recevaient un feedback normatif personnalisé délivré sur le web, b) soit recevaient le même FNP plus un entretien motivationnel de 15 minutes, c) soit ne recevaient aucune intervention (groupe contrôle). Les résultats ont révélé que les deux interventions permettaient de réduire, 30 jours plus tard, le nombre de verres consommés lors d’un week-end typique, la fréquence des épisodes d’ivresse dans les 30 derniers jours et le nombre maximal de verres consommés en une occasion dans le mois passé, comparativement au groupe contrôle. Pour les 2 premiers indicateurs de consommation, les effets étaient plus grands pour les participants à haut risque, c’est-à-dire ayant consommé au moins une fois 5 verres en une seule occasion pour les hommes (4 verres ou + pour les femmes) dans les 2 semaines précédant l’intervention. De plus, on ne constatait aucune différence entre les deux groupes d’intervention, ce qui indiquait que l’ajout d’une séance d’entretien motivationnel de 15 minutes n’augmentait pas l’efficacité du FNP en ligne.
Le département américain de la Défense a évalué une intervention sur le Web appelée Program for Alcohol Training, Research, and Online Learning (PATROL) auprès de militaires en service actif. Deux interventions brèves sur le web de prévention de la consommation d’alcool (Alcohol Savvy et Drinker’s CheckUp) ont été adaptées pour être utilisées dans l’armée et testées dans huit installations militaires. Les participants (N = 3 912) ont été affectés à l’un des quatre groupes suivants : 1) Alcohol Savvy (AS), 2) Drinker’s CheckUp (DCU), 3) le groupe « niveau de risque », dans laquelle les buveurs à haut risque ont été affectés à DCU et les buveurs à faible risque ont été affectés à AS, ou 4) le groupe contrôle (sans intervention). AS est une intervention online offrant à l’utilisateur la possibilité d’évaluer son niveau personnel de consommation d’alcool (FNP), de regarder et d’écouter des témoignages vidéo de pairs qui discutent de leur consommation d’alcool et de celle des autres et de la façon dont elle a affecté leur vie, ainsi qu’un module interactif permettant d’acquérir des compétences pour modifier sa consommation d’alcool vers une consommation à faible risque. DCU est composé d’un FNP suivi d’une section qui aide le participant à résoudre son ambivalence quant à l’opportunité de changer, à fixer des objectifs de changement (et un plan de changement) et propose des ressources pour l’aider à atteindre ses objectifs. Les résultats ont montré que les participants qui ont terminé l’un des programmes (c’est-à-dire l’AS ou le DCU) rapportaient des réductions significatives sur plusieurs mesures de la consommation d’alcool par rapport aux participants du groupe contrôle. Les résultats n’ont révélé aucune différence significative dans l’efficacité relative des trois groupes d’intervention du programme (Pemberton, 2007renvoi vers ; cité par Ames et coll., 2011renvoi vers).

Interventions sur l’environnement

Les travaux de Geneviève Ames (par exemple, Ames et Bennett, 2011renvoi vers ; Ames et Moore, 2016) remettent en question la tendance générale à attribuer les causes des problèmes d’alcool uniquement aux caractéristiques individuelles. Ses travaux se concentrent sur les facteurs sociaux et culturels dans le milieu du travail qui contribuent à la consommation à risque d’alcool. Les facteurs identifiés sont : le contrôle (politique, règles, visibilité du travail et supervision efficace) ; la disponibilité physique et sociale de l’alcool (l’alcool peut-il être obtenu sur le lieu de travail et la consommation d’alcool est-elle acceptée par les collègues) ; qualité du travail (stress, travail physiquement exigeant, exclusion de la prise de décision, attentes irréalistes et insécurité de l’emploi).
Pidd et coll. (2016renvoi vers), dans leur analyse des données d’une enquête nationale australienne (N = 13 590), ont évalué le lien entre les politiques de prévention des addictions en entreprise et la consommation de SPA chez les employés. La présence d’une politique, quelle qu’elle soit (par exemple, tests de dépistage, éducation ou information concernant l’alcool ou les SPA, accès à tout type d’aide pour les problèmes d’alcool ou de drogue) est associée à une probabilité réduite de consommation d’alcool à haut risque (11 verres standards ou plus en une seule occasion ; au moins 1 fois par semaine) chez les employés (OR = 0,64). Lorsqu’elle porte sur l’usage et qu’elle offre en plus de l’aide, elle est fortement associée à une diminution de consommation à haut risque (OR = 0,43).
Good Sports (GSP) est une intervention adoptant une approche écologique et identifiée par plusieurs revues systématiques comme étant probante (par exemple, Ames et coll., 2011renvoi vers ; Kolar et coll., 2015renvoi vers). Son principe consiste à réduire l’accessibilité de l’alcool dans les clubs sportifs professionnels (mais également amateurs), à promouvoir les réunions de club sans alcool ou limitant la consommation d’alcool et à ne pas avoir de sponsors liés à l’alcool. Les clubs sportifs s’engagent donc à respecter certaines règles, comme par exemple appliquer les exigences légales en matière d’alcool, fournir des boissons alternatives (non alcoolisées et moins chères que les boissons alcoolisées) et ne pas accepter les jeux d’alcool lors des événements ou réunions ayant lieu au club.
Kingsland et coll. (2015renvoi vers) ont suivi 88 clubs de football américain (N = 1 411 membres de clubs, la plupart joueurs, âge moyen = 30 ans). Ils ont mesuré la consommation d’alcool des participants 6 mois avant, juste après et 2 ans et demi après le début de l’intervention. Les résultats ont révélé que, lors du plus long suivi, la GSP réduisait la prévalence de binge drinking (GSP : 19 % vs. Contrôle : 24 % ; OR = 0,63) dans les 3 derniers mois et la prévalence du mésusage d’alcool tel qu’il est évalué par le questionnaire « Alcohol use disorders test » (AUDIT : score ≥ 8 ; GSP : 38 % vs. Contrôle : 45 % ; OR = 0,58).

Interventions à composantes ou milieux multiples

Intervention en milieu scolaire et auprès des parents ou de la famille

La revue systématique de Newton et coll. (2017renvoi vers) suggère que les stratégies de prévention combinant des interventions en milieu scolaire auprès de jeunes (élèves de 11 à 18 ans) et des interventions auprès de leurs parents ou famille permettaient de prévenir efficacement les consommations d’alcool de ces jeunes. Sur 10 programmes sélectionnés, 8 ont signalé au moins un impact positif sur un indicateur de consommation d’alcool (par exemple, initiation, binge drinking), avec des effets favorables pouvant être observés 6 ans après l’intervention.

Linking the Interests of Families and Teachers (LIFT)

Le programme de prévention universelle Linking the Interests of Families and Teachers (LIFT) a été spécialement conçu pour réduire les risques qu’un enfant développe des problèmes ou troubles de la conduite et qu’il s’engage dans des consommations précoces de SPA (tabac, alcool et drogues illicites). Il s’adresse aux élèves de l’école élémentaire (du CP au CM2) ainsi qu’à leurs parents. Il comporte les composantes suivantes : 1) une intervention de renforcement des compétences parentales (formation au renforcement positif, à la discipline et à la surveillance), 2) une intervention développant les CPS des enfants en classe (20 séances travaillant l’écoute, la gestion et la reconnaissance des émotions, la coopération en groupe et la résolution de problèmes), 3) une version du programme Good Behavior Game adaptée au contexte de la cour de récréation et permettant aux élèves d’expérimenter en dehors de la classe leurs compétences psychosociales ainsi que 4) des outils destinés aux parents favorisant la communication parent-enseignant (une newsletter hebdomadaire et un accès permanent à un répondeur téléphonique en classe, la « Ligne LIFT », au sein de chaque classe d’intervention).
Eddy et coll. (2003renvoi vers) ont montré que la délivrance du programme LIFT auprès d’élèves en classe de CM2 (N = 361, comprenant des élèves de classes mixtes CM1-CM2 et dans des écoles à fort taux de délinquance adolescente) et de leurs parents permettait de réduire la consommation d’alcool 3 ans après la fin de l’intervention (ainsi que la probabilité d’avoir déjà été arrêté par la police), comparativement aux élèves de la condition contrôle. Dans un autre article, DeGarmo et coll. (2009renvoi vers) ont suivi ces mêmes élèves jusqu’en terminale (N = 351 ; 17-18 ans) et ont montré que le programme LIFT, lorsqu’on contrôlait la consommation des parents et l’affiliation des élèves à des pairs ayant des comportements déviants, était associé à une réduction significative de 7 % du risque d’initiation à la consommation d’alcool (10 % pour l’initiation au tabac) 7 ans après la fin de l’intervention, comparativement au groupe contrôle. Leurs analyses ont également révélé un impact bénéfique à long terme de LIFT sur la consommation moyenne d’alcool et identifié la consommation parentale comme un facteur de risque. Enfin, les auteurs ont constaté un effet indirect du programme sur le taux d’accroissement de la consommation d’alcool à l’adolescence, effet expliqué par l’augmentation de la résolution des problèmes familiaux permise par le programme.

Fast Track

Fast Track est un programme intensif à composantes multiples dont l’objectif est d’améliorer la santé mentale des enfants présentant, à l’entrée du CP, des problèmes précoces de conduite et de prévenir chez eux la survenue de troubles à l’âge adulte. Il débute dès le CP et propose jusqu’à l’âge de 16 ans des approches universelles et sélectives, en particulier : un travail de développement des CPS (par exemple, le programme universel Promoting Alternative Thinking Strategies (PATHS) du CP au CM2), un tutorat dédié à l’apprentissage de la lecture, du coaching assuré par des pairs, des visites à domicile et des groupes de soutien à la parentalité et de renforcement des compétences familiales. Un suivi effectué à l’âge de 25 ans (Dodge et coll., 2015renvoi vers) a révélé que les jeunes qui avaient bénéficié de Fast Track avaient une probabilité réduite de présenter une consommation à risque d’alcool à l’âge adulte, comparativement aux jeunes du groupe contrôle (OR = 0,69 ; critères DSM-IV).

Seattle Social Development Project (SSDP)

Le Seattle Social Development Project (SSDP) est un programme de prévention universelle des comportements à risque pour la santé (santé mentale, criminalité et usage de SPA). Il dure 6 ans (de 6 à 12 ans) et se décline en trois composantes : a) une formation des enseignants sur le plan pédagogique (enseignement interactif, apprentissage coopératif) et une intervention de gestion des comportements en classe (par exemple, la pédagogie explicite, l’encouragement des efforts et des comportements attendus), b) des séances de développement des CPS des élèves en classe (par exemple, les compétences de résolution de problèmes interpersonnels, la capacité à dire non) et c) une formation aux compétences parentales (gestion des comportements, soutien scolaire et compétences aidant à la réduction de consommation de SPA des jeunes). Les résultats de l’étude d’Hawkins et coll. (1999renvoi vers ; N = 810 élèves du CP au CM2) révèlent un effet à très long terme (6 ans après la fin de l’intervention, soit à l’âge de 18 ans) de SSDP sur la prévalence de la consommation excessive d’alcool dans l’année passée (SSDP : 15,4 % vs. Contrôle : 25,0 %). L’étude a également montré qu’une version moins intensive de 2 ans (CM2-6e) ne parvenait pas à obtenir cet effet.

Raising Healthy Children (RHC)

Raising Healthy Children (RHC) est une adaptation du SSDP. Il reprend le format complet en 6 ans du programme et propose des composantes supplémentaires : pour les jeunes, une participation volontaire à des séances de tutorat et des clubs d’études après l’école (CM1-6e), une stratégie d’intervention par les pairs à différents moments (école élémentaire, collège) et dans des contextes divers (par exemple, en classe, en camps d’été) afin de pratiquer les CPS, ainsi que des sessions de rappel et des ateliers en groupes au collège et au lycée ; pour les parents, des ateliers en groupe à l’école, et dans une approche plus sélective des visites à domicile.
L’étude de Brown et coll. (2005renvoi vers ; N = 959) nous indique que les participants au programme RHC ayant reçu l’intervention dès le CP ou le CE1 (âge 6-7 ans) rapportent, entre 13 et 16 ans, une fréquence de consommation d’alcool qui décline plus vite que celle des participants du groupe contrôle.

Start Taking Alcohol Risks Seriously for Families (STARS for Families)

Start Taking Alcohol Risks Seriously for Families (STARS for Families) est un programme de prévention universelle à composantes multiples de 2 ans (en 6e et 5e) composé d’une version courte du programme STARS déjà décrit (seulement 2 consultations individuelles menées par l’infirmière scolaire au 1er semestre de chaque année scolaire) et d’un volet parental comprenant : une série de cartes postales envoyées aux parents reprenant des éléments-clés sur ce qu’il convient de dire aux enfants pour qu’ils évitent de consommer de l’alcool (pendant le 2e semestre de la 1re année) et de 4 à 9 leçons familiales à emporter à la maison et proposant des activités pour améliorer la communication parent-enfant concernant les compétences et les connaissances en matière de prévention de la consommation d’alcool (pendant le 2e semestre de la 2e année).
L’étude de Werch et coll. (1998renvoi vers ; N = 211 collégiens de 6e en milieu défavorisé) a révélé que STARS for Families réduisait, 1 mois après la fin de l’intervention, la fréquence de consommation d’alcool des jeunes, mais ne permettait pas d’obtenir de bénéfices lors du suivi à 1 an. On retrouvait cette absence d’effet à 1 an dans une étude ultérieure auprès du même public (Werch et coll., 2003renvoi vers ; N = 650).

Steps Towards Alcohol Misuse Prevention Programme (STAMPP)

Steps Towards Alcohol Misuse Prevention Programme (STAMPP) est un programme de prévention universelle destinée aux jeunes de 12-14 ans et à leurs parents. Il combine une version adaptée du programme australien SHAHRP de réduction des dommages liés à l’alcool en milieu scolaire d’une durée de 2 ans (10 séances) et une intervention d’éducation parentale brève inspirée du programme suédois Örebro Prevention Programme (ÖPP, Koutakis et coll., 2008renvoi vers) visant à aider les parents à établir des règles familiales relatives à la consommation d’alcool (une présentation en soirée dans les locaux de l’établissement suivi quelques semaines plus tard de la remise d’un livret d’information reprenant les éléments clés de la soirée). Dans une étude de grande ampleur (N = 12 738) menée en Irlande du Nord (McKay et coll., 2017, 2018renvoi vers ; Sumnaul et coll., 2017renvoi vers), les auteurs ont montré que le STAMPP réduisait à long terme la prévalence du binge drinking durant le mois passé (garçons : ≥ 6 unités ; filles : ≥ 4,5 unités), c’est-à-dire 33 mois après le début de l’intervention (STAMPP : 17 % vs. Contrôle : 25,6 %). À noter que le volet parental a été partiellement mis en œuvre car il a été difficile de mobiliser les parents pour participer à la soirée de présentation.

Prevention of Alcohol Use in Students (PAS)

Le programme Prevention of Alcohol Use in Students (PAS ; Koning et coll., 2009renvoi vers, 2011renvoi vers, 2015renvoi vers) est un programme universel néerlandais à composantes multiples dont l’objectif est de réduire les consommations ponctuelles excessives des collégiens. Il dure 3 ans (de la 6e à la 4e) et combine deux interventions. L’une est adaptée de l’intervention d’éducation parentale suédoise Örebro Prevention Programme (Ozdemir et coll., 2016renvoi vers) ciblant les règles que posent les parents quant à la consommation d’alcool de leurs enfants. Elle comprend, lors d’une réunion en début de chaque année scolaire a) la présentation d’un expert sur les effets de l’alcool à l’adolescence et les effets de la permissivité parentale, b) une réunion parents-professeur dans chaque classe pour rechercher un consensus sur les règles à adopter à l’égard des enfants et enfin c) l’envoi aux parents d’un livret reprenant les points important de la présentation et de la réunion. L’autre composante est une intervention menée par l’enseignant en classe grâce à un support digital (e-learning) et ciblant les attitudes à l’égard de la consommation d’alcool des élèves et leur capacité à résister à la pression sociale à consommer (4 séances la 1re année et une leçon de rappel sur papier la 2e année).
Koning et coll. (2015renvoi vers ; N = 3 245 collégiens) ont montré qu’à l’issue des 3 ans (à l’âge de 15 ans) les collégiens du programme PAS avaient réduit leur quantité habituelle d’alcool consommé par semaine, comparativement au bras contrôle. Une analyse de médiation séquentielle révélait que cet effet était dû d’abord à une augmentation de l’application de règles parentales strictes et ensuite à une amélioration du contrôle de soi (par exemple, interrompre des tendances comportementales indésirables) rapportées par les collégiens.

Life Skills Training (LST) + Iowa Strengthning Families Programme (SFP10-14)

Dans une étude déjà évoquée plus haut (Spoth et coll., 2014renvoi vers), les auteurs ont suivi jusqu’à l’âge adulte des collégiens en classe de cinquième qui recevaient soit un programme de développement des CPS seul (Life Skills Training ; 20 sessions), soit une combinaison de LST et du programme de renforcement familial SFP10-14 (11 sessions), soit aucun des deux programmes (groupe contrôle ; seuls des documents écrits sur le développement de l’adolescent étaient envoyés aux parents). Le niveau moyen et le taux de changement des mesures de fréquence actuelle des ivresses et du nombre de problèmes liés à l’alcool (12 derniers mois) des jeunes adultes entre 19 et 22 ans étaient modélisés comme des variables pouvant être influencées par des facteurs de croissance décrivant l’initiation à l’ivresse pendant l’adolescence. Avant l’intervention, les collégiens étaient qualifiés à « haut risque » s’ils avaient déjà expérimenté 2 parmi 3 substances considérées dans l’étude (alcool, cigarettes, cannabis).
Les analyses ont révélé des effets indirects bénéfiques de chacune des interventions (LST seul, LST + SFP10-14) sur le niveau moyen de la fréquence actuelle des ivresses et des problèmes liés à l’alcool du jeune adulte entre 19 et 22 ans, avec des effets plus marqués pour les collégiens à « haut risque ». Dans chaque groupe d’intervention, les effets étaient médiatisés par le report de l’initiation à l’ivresse.
Spoth et coll. (2016renvoi vers) ont effectué un suivi ultérieur de ces collégiens jusqu’à l’âge de 27 ans. Les résultats révèlent qu’à cet âge la réduction du risque relatif (RRR) liée à la prévalence de l’ivresse (au moins un épisode dans le mois passé) était supérieure lorsque le collégien avait reçu les 2 programmes (LST + SFP10-14) plutôt que le seul programme LST, que ce soit pour l’ensemble de l’échantillon (13,8 % vs. 9,2 %) ou pour le sous-échantillon des collégiens à « haut risque » (17,4 % vs. 12,2 %).

Montreal Preventive Treatment Program

Le Montreal Preventive Treatment Program est une intervention sélective de prévention des comportements antisociaux chez les garçons qui manifestent des problèmes de conduite précoces. Il dure 2 ans et comporte un volet de développement des CPS des élèves en école élémentaire (de 7 à 9 ans à partir de l’entrée en CE1 ; 19 séances en petits groupes mixant garçons perturbateurs et non perturbateurs) centré sur les compétences pro-sociales et le contrôle de soi, et un volet parental (17 séances) abordant la surveillance du comportement de l’enfant, les renforcements positifs des comportements pro-sociaux, l’usage approprié des punitions et la gestion des crises familiales.
À l’âge de 15 ans, les garçons ayant reçu le programme sont moins susceptibles d’avoir eu au moins un épisode d’ivresse dans les 12 derniers mois que les garçons du groupe contrôle (Tremblay et coll., 1996renvoi vers ; N = 166). Les auteurs observent encore un effet bénéfique du programme sur la consommation d’alcool lorsqu’ils ont 17 ans.

Stop, Options, Decide, Act, and Self-praise (SODAS)

Le programme Stop, Options, Decide, Act, and Self-praise (SODAS) est une intervention de prévention universelle composée d’un volet de développement des CPS destinée aux jeunes de 10-11 ans (10 sessions de 45 minutes + sessions de réactivation) administrée par CD-ROM. Chaque session est composée d’une présentation de la compétence visée (par exemple, la prise de décision, la résolution de problème, l’assertivité, la capacité à dire non, la réduction du stress) et d’un jeu interactif où le jeune doit décider des actions d’un avatar. Elle comporte également un volet d’éducation parentale, délivré également par CD-ROM. Son objectif est d’encourager les parents à initier des discussions avec leurs enfants sur les compétences que les jeunes apprennent, les aider à appliquer le contenu du programme et les soutenir lorsqu’ils parviennent à éviter les consommations de SPA et se livrent à des activités favorables à la santé. Schinke et coll. (2010renvoi vers ; N = 513) ont montré que le SODAS réduisait, 7 ans après le début de l’intervention, la fréquence de consommation d’alcool et du binge drinking dans le mois passé.

BASICS + Parent Handbook

Dans leur étude, Turrisi et coll. (2009renvoi vers) ont affecté aléatoirement 1 275 sportifs entrant à l’université à l’une des 4 conditions suivantes : 1) l’intervention universelle parentale Parent Handbook (HP), 2) l’intervention motivationnelle brève de prévention ciblée BASICS, mais adoptant ici une approche universelle et menée par des pairs sportifs préalablement formés, 3) l’intervention combinant PH + BASICS et 4) une condition contrôle sans intervention. Les résultats de l’étude indiquaient que combiner les deux interventions PH+BASICS était plus efficace et permettait de réduire la consommation d’alcool (nombre de verres standards lors d’une semaine et d’un week-end typiques), la concentration maximale estimée d’alcool dans le sang (occasion où ils ont bu le plus de verres dans le mois passé) et les conséquences négatives liées à la consommation d’alcool (3 derniers mois) lors du suivi à 10 mois (après le début de l’intervention). Ces effets étaient médiatisés par un changement chez les participants des normes de consommation perçues, qu’elles soient descriptives (consommation d’un étudiant typique) ou injonctives (jugement des amis proches et des parents).
Dans une analyse secondaire des données ne s’intéressant qu’aux conditions PH+BASICS et contrôle (N = 680), Grossbard et coll. (2016renvoi vers) ont montré que le stade de changement (mesuré à l’aide du modèle transthéorique de Prochaska et DiClemente, 1983renvoi vers) dans lequel se trouvait le participant avant l’intervention modérait les effets du programme. Ils ont notamment observé que ceux ayant un score élevé de pré-contemplation (les moins motivés et les moins prêts au changement) réduisaient plus leur consommation hebdomadaire lors du suivi à 10 mois que ceux ayant un score bas de pré-contemplation.
Wood et coll. (2010renvoi vers) ont produit sensiblement la même étude que Turrisi et coll. (2009renvoi vers) auprès de 1 014 lycéens entrant à l’université, avec 2 suivis (à 10 et 22 mois) au lieu d’un seul. Lors du plus long suivi, les participants ayant reçu BASICS (avec ou sans PH) voyaient leur risque d’initier le binge drinking diminuer, comparativement à ceux qui ne recevaient pas BASICS. De plus, les participants de la condition PH+BASICS (interaction significative) rapportaient moins les premières conséquences négatives liées à leur consommation. Enfin, seul le changement des normes descriptives semblait rendre compte des effets de BASICS (notamment la réduction de l’initiation au binge drinking) parmi les potentielles variables médiatrices recueillies (autorégulation de la consommation, stratégies comportementales de protection, normes descriptives, stades de préparation au changement).

Interventions comprenant une composante communautaire

Project Northland

Project Northland (PN) est un programme de prévention universelle combinant un grand nombre d’interventions (le développement des CPS en classe, des projets animés par des pairs « leaders », l’implication et éducation parentale, des groupes de travail impliquant des acteurs de la communauté, du travail sur les normes de consommation, la réduction de l’accès à l’alcool). Il est composé de 2 phases : phase 1 de la 6e à la 4e ; phase 2 : en 2nde et terminale.
À la fin des 3 années de la phase 1, Perry et coll. (1996renvoi vers) ont montré que le PN réduisait la consommation récente d’alcool (dans le mois passé ou la semaine passée). À l’issue de la phase 2 (6 ans et demi après le début de l’intervention), les participants au programme PN rapportaient une plus faible fréquence de binge drinking dans les 2 semaines précédentes.

Positive action (PA)

Positive Action (PA) est un programme universel à composantes multiples destiné aux élèves de la maternelle au lycée. Il s’appuie en premier lieu sur une intervention de développement des CPS en classe faite par l’enseignant. Il comprend également une intervention sur le climat de l’école, un volet parental et une composante communautaire. Son objectif est d’impacter une large gamme de comportements (par exemple, les consommations de SPA, l’absentéisme et l’échec scolaire, les comportements antisociaux) en adoptant une approche de « développement positif de la jeunesse » (Positive youth development, PYD ; Snyder et coll., 2012renvoi vers) ; pour un développement personnel optimal, les jeunes doivent avoir accès à des environnements favorables, tels qu’une école sûre et positive, ce qui favorisera en retour leur engagement scolaire et leur motivation à acquérir des compétences académiques et psychosociales.
L’intervention en classe comprend 140 séances de 15-20 minutes pour chaque année scolaire et couvre 6 modules principaux sur des sujets liés au concept de soi (les relations entre les pensées, émotions et actions). Ces séances sont l’occasion de renforcer les compétences cognitives (par exemple, la prise de décision, la pensée créative, la résolution de problèmes, les compétences d’apprentissage), sociales (par exemple, l’empathie, l’altruisme, le respect, la résolution de conflits) et émotionnelles (par exemple le contrôle de soi).
Elles utilisent une approche interactive grâce à des activités structurées ou semi-structurées (des discussions, avec des activités en petits groupes, des jeux, des jeux de rôle et la pratique des compétences). Le volet familial (plus ou moins intensif selon les versions) est conçu pour que les parents utilisent du matériel à la maison afin de promouvoir les éléments fondamentaux de l’intervention en classe. L’intervention au niveau de l’école permet également d’encourager et renforcer les six unités faites en classe. Elle comprend typiquement : a) du matériel (par exemple, des affiches, de la musique, des certificats), b) un bulletin d’information, c) la création d’un « comité Positive Action » constitué du professeur principal de chaque classe, des représentants des parents et des élèves et du coordinateur du programme à l’échelle de l’école et d) la mise à disposition du conseiller scolaire se concentrant sur le développement d’actions positives avec les élèves les plus vulnérables.
Beets et coll. (2009renvoi vers) ont réalisé dans 3 îles hawaïennes une étude randomisée par grappes (c’est-à-dire au sein de paires d’établissements comparables) auprès de 10 écoles élémentaires recevant le programme Positive Action appariées à 10 écoles ne délivrant pas de programme équivalent. Ils ont suivi des élèves de CP et CE1 jusqu’en classe de CM2 en intégrant chaque année les nouveaux arrivants et en écartant les sortants (échantillon final : N = 1 784). Ils ont montré que le PA réduisait la prévalence de l’expérimentation de l’alcool (PA : 10,1 % vs. GC : 18,8 % ; OR = 0,48 ; ES = 0,44) et de l’ivresse (PA : 1,6 % vs. GC : 5,3 % ; OR = 0,30 ; ES = 0,75) au cours de la vie. En CM2, le nombre d’expérimentations de SPA au cours de la vie (index composite) était associé au nombre d’années de participation au programme (effet dose-réponse ; réduction au bout de 3-4 années de programme).
Li et coll. (2011renvoi vers) ont répliqué cette étude auprès d’élèves de CM2 (N = 510 élèves) scolarisés dans des écoles publiques de Chicago (7 écoles avec le PA appariées à 7 écoles contrôle comparables ; environnement urbain à faible revenu) et suivis depuis le CE2. Ils ont montré que les élèves des écoles PA rapportaient moins d’expérimentations au cours de la vie (tabac, alcool, ivresse, cannabis, autres drogues ; IRR = 0,69) que les élèves des écoles contrôles.
Lewis et coll. (2012renvoi vers) ont effectué auprès de ces mêmes écoles un suivi des élèves en classe de 4e (N = 1 170). La prévalence de consommation d’alcool et de l’ivresse au cours de la vie était plus faible chez les collégiens des écoles PA, comparativement aux écoles contrôle (alcool : 39,4 % vs. 54,8 % ; ivresse : 17,0 vs. 28,7 %). L’effet du programme sur la consommation de SPA était expliqué par une augmentation des compétences psychosociales des élèves.
Snyder et coll. (2013renvoi vers) ont montré que l’effet du programme sur les expérimentations de SPA était médiatisé par une augmentation de l’engagement et de la motivation scolaire des élèves.
Le retour sur investissement de Positive Action a été évalué (Washington State Institute for Public Policy, 2019crenvoi vers) ; on économise 29,32 USD pour un USD dépensé.

PROmoting School-community-university Partnerships to Enhance Resilience (PROSPER)

PROSPER est une intervention de prévention universelle à plusieurs composantes reposant sur une coalition d’acteurs au sein d’une communauté. Son objectif est la sélection, avec l’aide d’équipes universitaires, d’interventions probantes à destination d’élèves en début de collège et mis en œuvre en partenariat avec le système scolaire public. Les actions sont dans un premier temps menées auprès de la famille (6e) puis en milieu scolaire (5e).
Les études de Spoth et coll. (2013arenvoi vers et brenvoi vers ; N = 10 849 collégiens) ont constaté que, dans le cadre de PROSPER et pour des élèves ayant reçu des interventions en 6e (axés sur la famille) et en 5e (en classe), les ivresses déclarées augmentaient dans une moindre proportion dans la condition PROSPER que dans la condition contrôle durant les 6 années suivant l’action (jusqu’en Terminale).

Communities That Care (CTC)

Communities That Care (CTC) crée une large coalition communautaire pour évaluer et hiérarchiser les facteurs de risque et de protection et les taux de consommation de substances des jeunes en menant une enquête auprès de tous les élèves de la 6e à la Terminale. La coalition choisit et met ensuite en œuvre des interventions probantes qui répondent à leurs priorités locales. Il ne se concentre pas exclusivement sur la prévention de la consommation d’alcool mais plutôt sur la réduction des facteurs de risque partagés pour de multiples problèmes de comportement. Il ne prescrit pas de programmes spécifiques mais forme la coalition locale à choisir des programmes dans une liste de programmes validés qui répondent le mieux au profil unique de risque et de protection de la communauté. Il encourage également les intervenants de diverses organisations de la communauté à assumer le leadership de l’action.
Hawkins et coll. (2012renvoi vers ; N = 4 407 élèves de CM2 ; 24 communautés dans 7 États) ont montré qu’en seconde, les élèves du programme CTC étaient moins susceptibles de consommer de l’alcool que les élèves n’ayant pas participé à l’intervention (OR = 0,62). En terminale, moins d’élèves du programme CTC avaient expérimenté l’alcool (OR = 0,70 ; OR = 0,80 pour le tabac), comparativement au groupe contrôle (Hawkins et coll., 2014renvoi vers).

Local development with ambitions (LUMA)

Le projet suédois Local development with ambitions (LUMA) est une intervention de prévention universelle de la consommation d’alcool et des dommages associés basée sur la communauté à l’échelle de la ville. Le but de LUMA est : a) de développer et de renforcer une structure durable à long terme pour la prévention de l’alcool et des drogues à l’échelle d’une ville, et b) de sélectionner des interventions fondées sur des preuves. Le projet LUMA est explicitement limité à deux types d’intervention : la réduction de l’accessibilité et les programmes parentaux.
De 2006 à 2012, Nilsson et coll. (2018renvoi vers ; N = 249 villes dont 25 villes LUMA) ont observé une réduction de la quantité d’alcool vendue (en nombre de litres d’alcool pur par tête) dans les villes LUMA, comparativement aux villes du groupe contrôle.

Autres interventions ou stratégies efficaces

Intervention de prévention sélective des grossesses non désirées
chez des femmes ayant des consommations d’alcool à risque

CHOICES est une intervention ciblée dont l’objectif est de réduire le risque de grossesse exposée à l’alcool (GEA). Elle est destinée aux femmes ayant à la fois une consommation d’alcool à risque et une contraception peu efficace. Elle est composée de 4 séances de conseils (de 45 à 60 minutes sur une période de 14 semaines) adoptant une approche motivationnelle et d’une consultation ponctuelle sur la contraception avec un médecin ou une infirmière.
Floyd et coll. (2007renvoi vers) ont montré que les femmes ayant participé à CHOICES, comparativement à celles du groupe contrôle (information seule), avaient plus de chance d’avoir un risque réduit de GEA 3 mois (OR = 2,32), 6 mois (OR = 2,15) et 9 mois (OR = 2,11) après l’intervention.
Lors du suivi à 9 mois, CHOICES augmentait leur probabilité d’avoir une consommation en dessous de risque fixé (5 verres ou plus en une occasion ou 8 verres hebdomadaires ; OR = 1,5) et d’avoir une contraception efficace (OR = 2,4).

Interventions visant la prévention de la consommation d’alcool des personnes âgées

Deux revues systématiques récentes (Armstrong-Moore et coll., 2018renvoi vers ; Kelly et coll., 2018renvoi vers) ont examiné l’efficacité des interventions destinées à prévenir la consommation d’alcool chez les personnes âgées. Si elles mettent globalement en évidence les effets positifs de ces interventions, les auteurs soulignent néanmoins que les résultats doivent être considérés avec prudence. La revue de Kelly et coll. (2018renvoi vers ; N = 13 interventions visant les 55 ans et plus) concernait les interventions visant à prévenir ou à réduire une consommation excessive. Une méta-analyse montrait que les interventions visant à la réduction de la consommation excessive chez des personnes âgées ayant une consommation à risque (N = 10 études) étaient globalement efficaces à court, moyen et long terme, mais que les études considérées avaient un risque de biais élevé (concernant par exemple les techniques de randomisation et d’assignation secrète) et que la taille des effets variait beaucoup selon les interventions. L’efficacité était plus grande lorsque les interventions étaient plus intensives (en particulier les interventions intégrant un feedback personnalisé, un conseil du médecin, du matériel éducatif et un suivi). Les interventions visant à prévenir une consommation excessive chez les personnes ayant une consommation à faible risque semblaient moins probantes. La revue d’Armstrong-Moore et coll. (2018renvoi vers ; N = 7 interventions visant les 55 ans et plus) portait sur l’impact des interventions visant à réduire les conséquences négatives de la consommation d’alcool chez les personnes âgées. Les auteurs observaient une réduction significative de la consommation d’alcool dans 5 études sur 7 (par exemple, une réduction de la fréquence d’épisodes de consommation excessive d’alcool ou de la consommation d’alcool dans la semaine passée). Néanmoins, les informations fournies sur les caractéristiques des groupes contrôles étaient limitées et certaines études proposaient des effectifs très réduits (par exemple, Gordon et coll., 2003renvoi vers). Enfin, les interventions demeuraient très hétérogènes (en contenu et en intensité) et mal décrites, ce qui ne permettait pas d’identifier les éléments réellement efficaces des actions à plusieurs composantes.

Intervention minimale versus des soins gradués

Dans l’étude de Coulton et coll. (2017renvoi vers ; N = 529 adultes âgés de 55 à 85 ans ; âge moyen = 63 ans), les participants, dont la consommation était à risque (score AUDIT ≥ 8), étaient affectés à l’une des deux interventions de prévention sélective suivantes : a) une intervention minimale de 5 minutes menée par une infirmière (évaluation de la consommation + feedback, information personnalisée sur les risques associés au niveau de consommation, conseil de réduction de consommation, livret sur les conséquences d’une consommation excessive, liste des lieux où trouver une aide) et b) une intervention de soins gradués (« stepped care ») en trois étapes, le passage à l’étape suivante dépendant de l’évaluation de la consommation lors de l’étape précédente (1 séance de 20 minutes de conseils en changement comportemental adoptant une approche motivationnelle par l’infirmière, 3 séances de thérapie motivationnelle de 40 minutes par un thérapeute expérimenté, une orientation vers un service de soins spécialisé). Les résultats ont révélé que la consommation d’alcool avait diminué dans les deux groupes au cours de la période de suivi de 12 mois et que 51 % des participants déclaraient avoir consommé moins d’alcool depuis le début de l’intervention. Aucune différence significative n’était observée entre les groupes à 12 mois en termes de consommation d’alcool, de problèmes liés à l’alcool ou de qualité de vie, suggérant qu’une intervention intensive n’était pas plus efficace qu’une intervention minimale.

Project Senior Health and Alcohol Risk Education (Project SHARE)

Project SHARE (PS) est une intervention de prévention sélective ciblant les personnes âgées ayant une consommation d’alcool à risque. Elle est délivrée dans des services de soins primaires et comprend plusieurs volets : un feedback personnalisé, du matériel éducatif, un journal de bord concernant la consommation, des conseils de la part d’un médecin et des conseils d’un éducateur en santé lors de trois appels téléphoniques.
Ettner et coll. (2014renvoi vers ; N = 1 186 patients âgés de 60 ans et plus) ont montré que l’intervention, comparativement aux soins habituels (contrôle), réduisait la prévalence de consommation à risque (PS : 56 % vs. Contrôle : 67 %) et la consommation d’alcool (-2,19 verres par semaine).

Computerized Alcohol-Related Problem Survey (CARPS)

Le questionnaire ARPS (Alcohol-Related Problem Survey) permet de définir, grâce à un algorithme, des niveaux de risque associés à la consommation d’alcool de la personne âgée en prenant en compte la spécificité de sa situation (par exemple, une maladie, des traitements). CARPS, sa version informatisée, est un outil de repérage et d’éducation validé qui génère des informations et du matériel éducatif à utiliser avec les personnes âgées en soins primaires.
L’étude de Fink et coll. (2005renvoi vers) a évalué l’efficacité de l’utilisation de CARPS auprès de 665 patients âgés de 65 ans et plus (suivis par 23 médecins) ayant bu au moins un verre d’alcool dans les 3 mois précédents (prévention universelle). Lors de la 1re évaluation et 12 mois après, CARPS permettait de classer le patient comme ayant une consommation d’alcool à faible risque, à risque ou nocive. Une consommation à faible risque ne présentait aucun risque connu, une consommation à risque présentait des risques de problèmes de santé et une consommation nocive entraînait la présence de problèmes de santé. Les patients étaient affectés à l’une des 3 conditions suivantes : a) « rapport patient/médecin » : le patient et le médecin recevaient tous les deux le rapport indiquant la classification de la consommation et le patient le matériel éducatif, b) « rapport patient » : le patient recevait la classification et le matériel éducatif, le médecin ne recevant pas la classification et c) « soins habituels » (bras contrôle). Lors de la première évaluation, 21 % des patients avaient une consommation nocive et 26 % une consommation à risque. Lors du suivi à 12 mois, chacune des 2 conditions d’intervention était associée à une plus grande probabilité de consommation d’alcool à faible risque, comparativement au groupe contrôle (« rapport patient » : OR = 1,59 et « rapport « patient/médecin » : OR = 1,23). L’intervention de la condition « rapport patient » a permis de réduire de manière significative la consommation nocive d’alcool à 12 mois (« rapport patient » : 16 % vs. « soins habituels » : 21 %) et d’augmenter la consommation à faible risque à 12 mois (« rapport patient » : 58 % vs. « soins habituels » : 52 %). Comparativement au groupe contrôle, les patients de la condition « rapport patient/médecin » ont déclaré une diminution moyenne de 1,14 verre par semaine.

Interventions de marketing social

Né au début des années 1970 (Kotler et Zaltman, 1971renvoi vers), le marketing social consiste « en l’application de technologies de marketing élaborées dans le secteur commercial pour résoudre des problèmes sociaux, où le résultat est la modification du comportement » (Raffin, 2013renvoi vers). Plusieurs auteurs ont depuis proposé des principes ou des critères de référence permettant d’optimiser la qualité de ces interventions ainsi que leur efficacité (par exemple, Andreasen, 2002renvoi vers).
Dans leur revue systématique, Kubacki et coll. (2015renvoi vers) ont examiné l’efficacité de 23 interventions de marketing social dont l’objectif était de minimiser les dommages liés à la consommation d’alcool. Parmi elles, 14 interventions visaient à changer les comportements. Les comportements les plus couramment ciblés comprenaient la réduction de la consommation d’alcool, la réduction de l’alcool au volant et l’augmentation de l’utilisation de conducteurs « sobres » désignés. Les auteurs ont montré que 12 interventions sur 14 (86 %) étaient associées un changement positif sur un des indicateurs comportementaux mesurés, sans toutefois rapporter la taille des effets ni leur significativité. Ils soulignaient également le fait qu’aucune des 23 interventions ne remplissaient l’ensemble des critères de référence proposés par Andreasen (2002renvoi vers), avec une moyenne de 2,7 critères sur 6 recommandés (par exemple, avoir un objectif comportemental, segmenter et cibler la population visée, tenir compte de la balance entre l’effort que l’on demande à la cible et le bénéfice qu’il retire de l’intervention). Ce constat est d’autant plus critique que les interventions de marketing social semblent plus à même de provoquer un changement de comportement lorsque davantage de critères de référence sont utilisés (Carins et Rundle-Thiele, 2014renvoi vers).
La revue systématique de Janssen et coll. (2013renvoi vers ; N = 6 études) portait sur l’évaluation d’interventions de prévention de la consommation d’alcool utilisant les principes du marketing social. Les auteurs concluaient que les études, du fait de leurs limites méthodologiques ou de leurs résultats ambigus, ne permettaient pas d’attribuer les changements favorables observés aux interventions : études strictement transversales (Incerto et coll., 2011renvoi vers ; Caverson et coll., 1990renvoi vers), études longitudinales sans groupe contrôle (Glassman et coll., 2010renvoi vers ; Gomberg et coll., 2001renvoi vers), études longitudinales avec groupe contrôle montrant des effets contradictoires (Slater et coll., 2006renvoi vers ; Rothschild et coll., 2006renvoi vers), faibles taux de réponse (Glassman et coll., 2010renvoi vers).
Notons enfin le caractère prometteur de la campagne anglaise annuelle Dry January qui repose sur les principes du marketing social. Elle propose un défi collectif consistant à ne pas consommer d’alcool pendant le mois de janvier. Elle a fait l’objet de plusieurs évaluations (édition 2014 : de Visser et coll., 2016renvoi vers ; édition 2015 : de Visser et coll., 2017renvoi vers) qui sont détaillées dans le chapitre « Actions de prévention : messages et comportements ».

Interventions liées à l’application des lois et réglementations concernant l’alcool

Martineau et coll. (2013renvoi vers) ont examiné 52 revues systématiques portant sur les interventions se situant à un niveau populationnel. Parmi ces revues, 22 concernaient l’impact de l’application de lois ou réglementations visant à réduire la consommation d’alcool et/ou les dommages liés à cette consommation. Les auteurs ont montré qu’il existait des preuves solides de l’efficacité de 3 stratégies : réduire l’accessibilité de l’alcool, augmenter les prix et les taxes associés à l’alcool et mettre en œuvre des interventions de contrôle ou de prévention de l’alcool au volant. Concernant l’accessibilité de l’alcool, la revue de Wagenaar et Toomey (2002renvoi vers ; N = 84 études) a montré qu’une augmentation de l’âge minimum légal pour consommer et/ou acheter de l’alcool pouvait entraîner des effets bénéfiques significatifs sur la consommation d’alcool et le taux d’accidents de la route liés à l’alcool. Dans leur revue, Middleton et coll. (2010renvoi vers ; N = 13 études) ont constaté que l’application de restrictions du nombre de jours de vente d’alcool permettait de prévenir la consommation excessive d’alcool et les dommages associés (problèmes médicaux, alcool au volant, accidents, blessures, crimes violents). La revue de Wagenaar et coll. (2010renvoi vers ; N = 50 études) a montré que les prix de l’alcool et les taxes étaient significativement et inversement liés à toutes les catégories d’indicateurs examinés : morbidité et mortalité liées à l’alcool, violence, suicide, accidents de la route, MST et comportements sexuels à risque, consommation d’autres substances psychoactives, criminalité. Les auteurs ont constaté une grande taille d’effet pour la morbidité et la mortalité liées à l’alcool (d de Cohen de 0,70), une taille moyenne pour les accidents de la route (d = 0,22) et une petite taille pour les taux de criminalité, de violence et de MST. Elder et coll. (2002renvoi vers ; N = 23 études) ont constaté que l’instauration de contrôles routiers aléatoires ou ciblés pour tester l’alcool au volant réduisait efficacement les accidents de la route liés à l’alcool ainsi que les blessures mortelles et non mortelles, avec un effet se maintenant dans le temps. Elder et coll. (2004renvoi vers ; N = 8 études) ont apporté des preuves solides que les campagnes médiatiques étaient efficaces pour réduire la conduite en état alcoolique et les accidents routiers, à condition qu’elles atteignent un niveau suffisant d’exposition du public et soient mises en œuvre conjointement avec d’autres activités de prévention. Enfin, Shults et coll. (2009renvoi vers ; N = 6 études) ont montré que les interventions communautaires à composantes multiples visant à réduire l’alcool au volant permettaient de prévenir les accidents de la route liés à l’alcool. Les composantes comprenaient pour la plupart des contrôles routiers, des formations pour une vente de boissons responsable, des efforts pour limiter l’accès à l’alcool, en particulier chez les jeunes, des campagnes d’éducation du public et un plaidoyer médiatique pour obtenir le soutien des décideurs et du public.

Discussion

Synthèse des interventions ou stratégies de prévention efficaces

Les interventions ayant fait l’objet du plus grand nombre d’évaluations et les plus nombreuses à avoir démontré leur efficacité sont les interventions à destination des enfants et des jeunes visant à prévenir les expérimentations et les consommations à risque. L’intérêt porté à cette population se fonde sur une logique de prévention (intervenir précocement, en amont des problématiques de consommation) et sur les travaux qui suggèrent un impact négatif de la précocité des expérimentations sur les consommations à risque, que ce soit pour l’alcool ou les autres substances psychoactives.
Les interventions efficaces les plus précoces visent à soutenir les femmes enceintes vulnérables et à les accompagner pendant les premières années de vie de leur bébé, notamment par le biais de visites à domicile. Ces interventions proposent un soutien psychologique et social face aux différentes problématiques rencontrées (logement, travail, famille...) et surtout veillent à favoriser l’établissement d’un lien d’attachement sécure entre la mère et son enfant qui est un déterminant majeur du développement et de la santé de l’enfant. Pour les enfants plus âgés, en maternelle ou en primaire, les interventions efficaces s’attachent à travailler sur les environnements sociaux et éducatifs susceptibles d’avoir une influence sur le développement et les comportements de l’enfant. Des programmes s’appuyant par exemple sur la formation des enseignants à l’établissement de règles de conduites et de stratégies de gestion du comportement des élèves (établissement de règles précises et explicites, pédagogie explicite, renforcement positif, utilisation de l’influence du groupe) tels que le programme Good Behavior Game, adapté et en cours de déploiement en France, ont montré des effets positifs, encore observables à l’âge adulte, permettant de prévenir une large gamme de comportements à risques.
La grande majorité des interventions visant à prévenir les comportements à risque, dont la consommation d’alcool chez les jeunes, s’appuie sur des volets de développement des compétences psychosociales. Ces programmes sont le plus souvent conduits en milieu scolaire, en fin de primaire ou au début du collège, avant ou à l’occasion des premières expositions aux situations de consommation.
Les programmes de développement des compétences psychosociales ayant fait la preuve de leur efficacité s’appuient sur des interventions structurées, ayant une certaine intensité (au minimum 6 séances à un rythme régulier : souvent hebdomadaire ou bimensuel), administrées par des professionnels préalablement formés au programme et utilisant des méthodes interactives (jeux de rôle, mises en situation). En règle générale, ces programmes, lorsqu’ils visent la prévention des consommations d’alcool, associent au développement des compétences (dont la résistance à la pression des pairs est une compétence systématiquement travaillée) des séances d’information sur les dommages à court terme et des activités visant à rectifier les croyances normatives en matière de consommation des pairs.
Pour augmenter leur impact, ces programmes peuvent être enrichis d’autres composantes (interventions à composantes ou milieux multiples), en particulier de volets de développement des compétences parentales ou s’inscrire dans des approches communautaires impliquant d’autres acteurs intéressés par les problématiques de consommation.
Les volets de développement des compétences parentales possèdent généralement les mêmes caractéristiques d’efficacité que les volets de développement des compétences des élèves (structurés, administrés par des professionnels formés, utilisant des méthodes interactives et ayant une certaines intensité). Le travail sur les compétences parentales vise à développer les habiletés facilitant l’exercice des deux grandes fonctions parentales que sont le soutien affectif et la supervision. Dans ce domaine, des interventions moins coûteuses et davantage éducatives telles que la diffusion d’informations et de conseils par le biais de l’établissement scolaire sur les effets de la consommation d’alcool sur les enfants et les jeunes, ainsi que sur l’influence des normes et comportements parentaux (permissivité) ont également montré leur intérêt.
Les approches communautaires proposent de développer les stratégies de prévention à l’échelle d’un territoire ou d’un milieu en associant les différents acteurs et institutions concernées ainsi que des équipes de recherche. Sur la base d’un diagnostic fondé sur des données objectives, des interventions ou une combinaison d’interventions sont sélectionnées parmi une liste de programmes prometteurs ou ayant déjà fait les preuves de leur efficacité pour adresser les problématiques identifiées.
Pour les jeunes présentant des facteurs de risques, les interventions peuvent être enrichies d’autres composantes telles que du parrainage, un travail sur les violences ou encore travailler les problématiques de soutien, d’échec ou d’orientation scolaire et professionnelle. Pour ceux déjà engagés dans des consommations (collégiens, lycéens et étudiants), les interventions, dont certaines s’appuient également sur le développement de compétences spécifiques telles que la résistance à la pression des pairs, mobilisent d’autres techniques visant à réduire les consommations ou les risques associés à ces consommations. Ces interventions sont le plus souvent conduites par des professionnels de santé ou des éducateurs et conjuguent selon les programmes différentes stratégies. La majorité s’appuie sur un feedback normatif personnalisé restituant les données individuelles de consommations au regard des normes et prévalences de consommation du groupe de référence de l’individu et au regard des risques associés aux consommations mesurées. En plus du feedback personnalisé, les techniques les plus couramment mobilisées sont les entretiens motivationnels et les stratégies de planification et d’implémentation de comportements visant à réduire la consommation ou les risques associés à cette consommation. Ces techniques sont également utilisées et combinées dans les interventions d’aide à la réduction des consommations pour d’autres segments de la population adulte (par exemple, les personnes âgées et les femmes à risque de grossesse exposée à l’alcool) et présentent l’avantage de pouvoir être administrées à distance (téléphone, interventions digitales, SMS).
Concernant les interventions en milieu de travail, peu de données sont disponibles. L’analyse des interventions suggère cependant que les interventions les plus prometteuses agissent sur le climat de travail, la gestion du stress, les normes de consommation et limitent l’accès aux boissons alcoolisées au sein du milieu professionnel. Ces dispositifs peuvent également proposer pour les consommateurs les plus à risque des interventions individuelles d’aide à la réduction des consommations telles que précédemment évoquées.
Enfin, les interventions conduites à l’échelle de la population, comme les lois et la règlementation ou les campagnes médias fondées sur les stratégies de marketing social ont également montré leur intérêt sur la réduction des consommations d’alcool et de la morbi-mortalité associée.

Transférabilité des résultats de la recherche internationale
dans le contexte français

Une intervention de prévention, pour être scientifiquement validée et bénéfique au plus grand nombre, requiert un investissement important sur un temps long que l’on peut compter en années, voire en dizaines d’années. Son développement nécessite de passer par plusieurs étapes incontournables : conception, expérimentation locale et évaluation de l’implantation (faisabilité, acceptabilité), ajustements nécessaires (adaptations culturelles ou liées aux contextes organisationnels et institutionnels des milieux d’implantation), évaluation d’efficacité à plus large échelle d’une version stabilisée et dissémination (lorsqu’elle s’est avérée probante).
En la matière et à quelques exceptions près, le monde anglo-saxon est depuis plusieurs décennies le plus gros producteur de connaissances issues de la recherche interventionnelle en santé publique. Il a permis l’éclosion de nombreux programmes efficaces pour prévenir ou reporter l’initiation à l’alcool chez les plus jeunes et pour réduire les consommations d’alcool, – notamment les consommations à risque –, tout au long de la vie et dans différents milieux.
Si la France accuse un certain retard en termes d’évaluation d’interventions de prévention, il convient alors de tirer parti des recherches internationales dans le but d’identifier les interventions et les stratégies « qui marchent » pour les adapter au contexte culturel hexagonal tout en préservant leurs ingrédients actifs. La recherche « translationnelle » nous montre que cette adaptation est la plupart du temps possible (Burkhart, 2013renvoi vers) et que les résultats positifs de ces interventions sont le plus souvent transférables, sans doute parce que ces dernières mettent en œuvre des mécanismes d’action et de changement reposant sur des théories bio-psycho-sociales universelles. À ce titre l’adaptation, l’évaluation et la dissémination en France de programmes internationaux tels que SFP (publication sous presse) ou Unplugged ont montré que les modalités d’intervention issues de la recherche internationale ainsi que leur efficacité étaient transférables au contexte français. D’autres programmes tels que GBG ont également été adaptés et sont en cours d’évaluation.
Outre le fait qu’il s’agit d’un gain de temps non négligeable, l’adaptation d’une intervention qui a déjà fait sa preuve à l’international permet d’éviter d’investir du temps, de l’argent et des ressources humaines dans le long processus de conception/validation d’une nouvelle intervention qui aurait une probabilité non négligeable d’être sans effet, voire d’entraîner des effets iatrogènes lorsque les mécanismes d’influence sont mal compris ou mal maîtrisés (voir par exemple, Arwidson, 2013renvoi vers ; Werch et coll., 2002renvoi vers).

Conclusion

Au regard des données de la littérature, la prévention de la consommation d’alcool gagnerait à développer des interventions précoces visant le renforcement de facteurs génériques de protection telles que les compétences parentales et les compétences psychosociales des enfants et à travailler plus largement sur les environnements sociaux (notamment le milieu scolaire). Au-delà des effets positifs observés à long terme sur les consommations de substances psychoactives, ces interventions participent à la réduction des inégalités sociales de santé et à la prévention d’une large gamme de comportements à risques. Ces approches peuvent être développées :
• à destination des femmes enceintes présentant des facteurs de vulnérabilité (isolées, primipares, etc.) pour apporter un soutien psychologique et social et accompagner le développement d’un lien d’attachement sécure avec l’enfant via des visites à domiciles réalisées par des professionnels formés et outillés ;
• à destination des parents exprimant un besoin d’accompagnement à la parentalité avec l’objectif de renforcer leurs capacités et leur sentiment d’efficacité dans l’exercice de leurs fonctions parentales (soutien affectif et supervision) ;
• à destination des professionnels de l’éducation pour développer leurs outils de gestion des groupes, de régulation des comportements et d’influences positives afin de valoriser les élèves, de favoriser les apprentissages et leur permettre d’internaliser les règles de conduite en collectivité ;
• à destination des élèves, en milieu scolaire, afin de développer efficacement, en plus des compétences cognitives, leurs compétences sociales et émotionnelles.
Ces interventions visant principalement la prévention de l’entrée dans les consommations ou la prévention des consommations problématiques doivent être complétées par des interventions d’aide à l’arrêt ou à la réduction des risques pour les personnes déjà engagées dans des comportements de consommation, que ce soit pour les jeunes ou d’autres populations (personnes âgées, femmes présentant un risque de grossesse exposée à l’alcool). Dans ce domaine, les interventions prennent généralement la forme d’interventions brèves et sont souvent conduites par des professionnels de santé et ont l’avantage de pouvoir être administrées à distance (téléphone, interventions digitales, SMS). La plupart de ces interventions combinent plusieurs techniques visant à modifier les comportements. Il s’agit principalement :
• des feedback normatifs personnalisés (FNP) restituant les données individuelles de consommation au regard des normes et prévalences de consommation du groupe de référence et des risques associés ;
• des approches ou entretiens motivationnels qui visent à interroger et mieux comprendre les motivations et les contextes d’usage qui sont des déterminants importants des consommations ;
• des stratégies d’implémentation d’actions au regard d’objectifs préalablement identifiés qui visent à planifier et mettre en œuvre un plan d’actions concret (quand, où et comment).
Dans le milieu du travail, où ces techniques d’aide à la réduction peuvent être proposées pour les consommations les plus à risques, les dispositifs de prévention efficaces travaillent également sur le climat de travail, la gestion du stress, les normes de consommation et la limitation de l’accès aux boissons alcoolisées au sein du milieu professionnel.
Enfin, les données de la littérature démontrent également l’intérêt des lois et règlementations ainsi que des campagnes médias fondées sur les stratégies de marketing social pour créer un environnement moins incitatif à la consommation d’alcool et potentialiser les effets des autres interventions de prévention.
Pour accompagner l’implantation de programmes efficaces pour la prévention des consommations d’alcool, la recherche interventionnelle doit être développée en France. De façon générale, trop peu d’études sont publiées qui renseignent l’efficacité des dispositifs de prévention déployés sur le territoire national. Par ailleurs, lorsque des évaluations sont mises en œuvre, les protocoles ne présentent pas toujours les conditions nécessaires pour conclure à l’efficacité des interventions évaluées ou renseigner les conditions d’efficacité de ces interventions. Au-delà des aspects méthodologiques nécessaires à l’administration de la preuve (taille d’échantillon suffisante, disponibilité d’un groupe contrôle comparable au groupe intervention, mesures avant-après, application de plan d’analyses statistiques adapté au jeu de données), les évaluation d’efficacité gagneraient à introduire systématiquement dans leur protocole (1) des indicateurs d’impact (comportements de consommation ou dommages liés à ces comportements) pour renseigner le bénéfice de ces programmes en termes de santé publique, (2) des indicateurs intermédiaires, ceux sur lesquels les interventions cherchent à agir (ex. : attitudes, motivations...) afin de valider le modèle d’intervention (c’est bien en agissant sur les déterminants ciblés par l’intervention que l’on obtient in fine un impact sur les consommations) et (3) des indicateurs de mise en œuvre (fidélité, intensité, assiduité) afin de renseigner les conditions d’efficacité des programmes implantés.
Par ailleurs, davantage de recherches doivent être développées pour identifier, expérimenter et évaluer des programmes de prévention des consommations d’alcool en milieu professionnel, en direction des personnes âgées ainsi que des stratégies de marketing social qui sont les catégories d’interventions pour lesquelles la littérature scientifique ne présente que peu de travaux ou des travaux de faible qualité scientifique.
Enfin, des travaux doivent être également conduits pour identifier les meilleures stratégies permettant d’optimiser l’engagement et les taux de participation aux outils « online » d’aide à l’arrêt ou à la réduction des consommations. En effet, à condition d’assurer un bon taux de d’utilisation et de participation, ces outils pourraient présenter un potentiel important en termes de coût-efficacité ou de retour sur investissement.

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