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| Med Sci (Paris). 36(4): 389–393. doi: 10.1051/medsci/2020059.L’innovation thérapeutique, à quel
prix ? Alain Fischer,1* Mathias Dewatripont,2,3** and Michel Goldman3*** 1Collège de France, Assistance Publique des Hôpitaux de
Paris, Hôpital Necker-Enfants Malades, Unité d’Immunologie-Hématologie
Pédiatrique, Imagine Institute, Inserm UMR
1163, 75015Paris,
France 2Ecares, Solvay Brussels School of Economics and Management,
Université libre de Bruxelles,
Belgique 3I3h Institute, Université libre de Bruxelles,
Belgique |
Vignette (Photo © Inserm – Patrice Latron). Les avancées de la recherche biomédicale ont conduit à la mise sur le marché d’un nombre
croissant de nouveaux médicaments à haute valeur ajoutée. Les exemples abondent : il
suffit de mentionner le traitement curatif de l’hépatite C, l’immunothérapie des
cancers, des maladies auto-immunes et inflammatoires, et les thérapies ciblées des
maladies rares. Ces innovations concernent les classes de médicaments classiques, mais
aussi les biothérapies et désormais les thérapies géniques [1, 2, 3]. Les
perspectives sont particulièrement encourageantes si l’on se fonde sur le nombre
d’essais cliniques en cours, notamment dans le domaine du cancer et des maladies rares.
Ainsi, il est estimé que 30 à 60 produits de thérapie génique destinés à ces indications
devraient atteindre le marché dans les 10 années à venir et concerner plusieurs
centaines de milliers de patients à travers le monde [4]. Voilà qui explique les investissements considérables de l’industrie pharmaceutique dans
ces thérapeutiques innovantes, en particulier à travers le rachat de firmes de
biotechnologie ; ainsi, une grande compagnie pharmaceutique a consacré 8,9 milliards de
dollars américains ($), soit environ 8,2 milliards d’euros (€) à l’acquisition de la
société de biotechnologie qui a développé le produit de thérapie génique Zolgensma® pour
l’amyotrophie spinale (SMA) [29,30]
(→).
(→) Voir les Synthèses de M. Barkats et S. Braun, m/s n° 2,
février 2020, pages 137 et 141
Parallèlement, les prix des traitements de ce type mis récemment sur le marché atteignent
des montants sans précédent, que ce soit dans le domaine de la thérapie génique ou pour
des molécules chimiques innovantes [5,6] (Tableau I). Dernier exemple
particulièrement éloquent : le nouveau médicament contre la mucoviscidose, Trikafta®,
qui corrige et potentialise l’action de la protéine CFTR (cystic fibrosis
transmembrane conductance regulator), anormale chez les patients, est
commercialisé au prix d’environ 300 000 $ (un peu plus de 275 000 €) par patient et par
an aux États-Unis [7,8] ! Les conséquences de cette
situation sont multiples et préoccupantes : cercle vicieux d’augmentation des prix
fondée sur le bénéfice invoqué d’un nouveau médicament comparé au précédent, déjà
onéreux. Cet « effet d’ancrage » [9] est illustré par le traitement de la SMA par thérapie génique
(Zolgensma®, 2,1 millions $/an ou un peu plus de 1,8 million €/an), « justifié » par le
coût d’un traitement alternatif par Spinraza® – une approche consistant en l’injection
d’oligonucléotides – au prix de 250 000 $/an (environ 230 000 €/an). De manière
générale, le prix des thérapies géniques des maladies rares n’a fait que croître au fur
et à mesure de la commercialisation de chaque produit : de 650 000 $ (pour le déficit
immunitaire en adénosine déaminase [ADA]) à 2 100 000 $. Rien ne garantit que cette
inflation se ralentira à mesure que les marchés s’élargiront.
Tableau I.
Maladie |
Produit |
Année de commercialisation |
Prix affiché (€ et US $) |
Nombre estimé de patients éligibles (Amérique du Nord
+ Europe) |
Déficit immunitaire combiné sévère (SCID), ADA |
Strimvelis® |
2016 (Eur) |
594 000 € |
30-40 |
Amaurose de Leber |
Luxturna® |
2017 (USA) |
2018 (Eur) |
850 000 $ |
> 2 000 |
|
|
2018 (Eur) |
|
|
Leucémie aiguë lymphoblastique B* |
Kymriah® |
2017 (USA) |
470 000 $ |
1 000 |
|
|
2018 (Eur) |
|
|
Lymphome B à grandes cellules** |
Kymriah® |
2017 (USA) |
373 000 $ |
1200 |
|
|
2018 (Eur) |
|
|
|
Yescarta® |
2017 (USA) |
375 000 $ |
|
|
|
2018 (Eur) |
|
|
Amyotrophie spinale |
Zolgensma® |
2019 (USA) |
2,1 Md $ |
> 1 500 |
β thalassémie*** |
Zynteglo® |
2019 (Eur) |
1,5 m € |
> 10 000 |
Prix affiché des thérapies géniques. * :
patients âgés de plus de 25 ans après allogreffe de cellules souches
hématopoïétiques ou après seconde rechute ; ** : en 3e ligne de
traitement, maladie réfractaire ou en rechute ; *** : β thalassémie non
B°/B°, > 12 ans, pas de donneur de moelle osseuse HLA identique. |
Ces prix exorbitants conduisent immanquablement et paradoxalement à une restriction
d’utilisation, ne serait-ce qu’en raison d’un retard à la mise sur le marché lié aux
négociations ardues entre les organismes payeurs et les compagnies pharmaceutiques. Le
désespoir des parents d’enfants privés de traitements supposés salvateurs conduit à des
situations encore inimaginables il y a quelques années ; on songe ici au financement
participatif de traitements non-remboursés par les autorités de santé ou, pire encore,
au tirage au sort d’enfants, heureux élus d’un traitement « offert » par l’entreprise
productrice, comme c’est le cas du traitement de l’amyotrophie spinale par Zolgensma®
[30] (→).
(→) Voir l’Encadré de la page 143 dans la Synthèse de S. Braun,
m/s n° 2, février 2020, pages 141-6
|
Comment en est-on arrivé là ? Les arguments avancés par les industriels pour justifier les prix astronomiques des
traitements les plus innovants sont connus : caractère « transformant » de la vie
des patients, coût de la recherche qui les sous-tend, coût de production de
médicaments de plus en plus sophistiqués, étroitesse du marché, nécessité de
promouvoir et récompenser l’innovation. La recherche est évidemment coûteuse et nécessite des investissements considérables
et risqués, essentiellement dans les phases d’expérimentation clinique préalables
à l’approbation par les autorités réglementaires. Toutefois, nous ne disposons
pas de données chiffrées précises qui permettraient d’évaluer les répercussions
de ces investissements sur les prix des médicaments. Il faut noter que les frais de
recherche et de développement ne représentent qu’environ 20 % du prix de vente
[10], soit bien moins
que les coûts de marketing et de vente. De plus, la contribution académique au
développement des médicaments nouveaux les plus récents est considérable [11-13]. L’OMS a récemment plaidé pour plus de
transparence dans ce domaine, mais il reste à voir comment sa recommandation sera
mise en pratique [14].
Aussi, les contributions des organisations publiques et philanthropiques qui
financent la recherche académique à l’origine de la majorité des découvertes
sont fréquemment passées sous silence dans le raisonnement justifiant les coûts.
Rappelons pourtant ici que la Commission Européenne a financé à hauteur de plus de
1 milliard d’euros la recherche en thérapie génique de 2007 à 2017 (base de données
Cordis). L’argent des citoyens ainsi investi dans la recherche ne devrait-il pas
donner lieu impérativement à un retour vers la société lorsque cette recherche
aboutit à de nouveaux traitements ? Qu’en est-il de l’argument de la taille réduite des marchés concernés ? S’il est vrai
que les premières thérapies géniques approuvées s’appliquaient à des maladies
rares, voire ultra-rares, les nouvelles indications comme la b-thalassémie et
bientôt les hémophilies concernent des populations beaucoup plus nombreuses, sans
parler des patients atteints d’hémopathies lymphoïdes malignes désormais traités par
les cellules CAR (chimeric antigen receptor) T [4], Il s’avère d’ailleurs que la relation entre
le prix affiché des traitements et le nombre de patients éligibles est loin
d’être évidente tant pour les thérapies géniques (Tableau I) que pour certaines thérapies fondées sur
l’utilisation d’anticorps monoclonaux pour traiter par exemple la maladie de Crohn
ou l’hémoglobinurie paroxystique nocturne, ou encore la nouvelle trithérapie
désormais utilisée pour traiter la mucoviscidose (Tableau II) [15].
Tableau II.
Maladie |
Produit |
Année de commercialisation |
Prix affiché (€) |
Nombre estimé de patients éligibles (Amérique du
Nord + Europe) |
Amyotrophie spinale |
Spinraza® |
2016 (USA) 2017 (Eur) |
500 000 € puis 250 000 €/an |
> 1 500 |
Mucoviscidose |
Trikafta® |
2019 (USA) |
300 000 $/an |
60 000 |
Hémoglobinurie paroxystique nocturne, Syndrome
hémolytique et urémique |
Soliris® |
2007 (Eur) 2011 (Eur) |
200 000 €/an |
> 4 000 |
Maladie de Gaucher |
Cerezyme®* |
2010 (Eur) |
70 000 €/an |
2 000 |
Mucopolysaccharidose de type IV |
Vimizim® |
2015 (Eur) |
500 000 €/an |
100 |
Maladie de Crohn, rectocolite hémorragique |
Entyvio® anti-intégrine α4β7 |
2015 (Eur) |
12 000 €/an |
> 200 000 |
Mélanome métastatique, cancer du poumon non à
petites cellules |
Opdivo® |
2015 (Eur) |
60 000 € |
> 30 000 |
Exemples de prix affichés de médicaments nouveaux
onéreux. * : 2 molécules équivalentes sont
commercialisées par d’autres laboratoires. |
Quid de l’argument, souvent présenté comme définitif : la valeur de ces traitements
pour les patients [16] ? Il
est vrai que les thérapies géniques sont désormais potentiellement curatives, un
seul traitement pouvant suffire à sauver la vie du patient ou à sauvegarder une
fonction essentielle comme la vision. Relevons toutefois que l’assurance d’une
guérison définitive n’est pas toujours établie, le recul des traitements de patients
n’excédant que rarement 5 ans. ll existe des modèles permettant de quantifier la
valeur d’un nouveau médicament et d’en déduire un prix (value-based
pricing), mais on oublie souvent dans le raisonnement un élément
essentiel, souligné par l’Institute for clinical and economic
review (ICER) aux États-Unis : le prix calculé d’un médicament sur la
base de son efficacité thérapeutique est en fait le prix maximum que peut
revendiquer l’industriel et non le prix imposable aux organismes payeurs. On peut
aussi faire remarquer que, fort heureusement, la capacité curative d’un traitement
médicamenteux n’est pas toujours associée à un prix élevé. Il en est ainsi de
l’antibiothérapie, qui, bien que sauvant la vie d’un patient atteint de septicémie,
a un coût raisonnable, ou de l’injection de noradrénaline qui sauve la vie d’un
patient en état de choc anaphylactique. La réalité est que les prix avancés aujourd’hui sont définis avant tout par la
maximisation du profit exigé par les actionnaires de l’industrie pharmaceutique. Ce
secteur est en effet particulièrement performant à cet égard, ses marges
bénéficiaires excédant celles de la plupart des autres secteurs du monde économique
(données de la New York university Stern school of business) [17]. En fait, le retour sur
investissement des grandes entreprises pharmaceutiques dépasse de 3 % par an celui
des autres secteurs économiques [18,19]. Ainsi,
un euro investi en 1990 a rapporté en moyenne 44 € en 2015 pour l’ensemble des
secteurs économiques mais 114 € pour le seul secteur pharmaceutique. Certes, la
profitabilité est indispensable pour maintenir et stimuler l’innovation dans un
secteur dont la recherche est le moteur. Mais lorsque les principes fondamentaux
d’accès équitable aux soins de santé sont menacés, n’est-il pas raisonnable de
limiter le profit de ce secteur au niveau de celui des autres secteurs tout aussi
innovants ? D’autant que dans le domaine qui nous occupe, on ne peut compter, en
tous les cas à court terme, ni sur la compétition entre les firmes, ni sur
l’introduction de médicaments génériques, pour entraîner la baisse des prix compte
tenu de la technicité de production de ces médicaments (en particulier pour les
thérapies cellulaires et géniques). |
Vers une innovation thérapeutique socialement responsable ? Aujourd’hui, les organismes payeurs et les gouvernements tentent de contrôler la
situation vaille que vaille en négociant, la plupart du temps dans le secret, des
réductions de prix avec les industriels et en mettant en place des fonds de
solidarité pour faire face aux situations les plus dramatiques. Cette opacité est
justifiée par la possibilité d’obtention de rabais sur le prix facial affiché, mais
observons que cette négociation n’est pas forcément à l’avantage de l’instance
régulatrice, le Comité économique des produits de santé (CEPS) en France, qui n’a
pas connaissance des prix de vente dans les autres pays, alors que l’industriel
dispose de cette information, situation de négociation connue pour être
désavantageuse [20-23]. Si ces deux mesures
permettent encore de répondre partiellement aux attentes des patients, il est clair
qu’elles seront insuffisantes pour assurer l’accès du plus grand nombre aux
nouvelles avancées thérapeutiques qui se profilent. L’ICER estime que la mise au
point d’une thérapie génique au prix par patient de 1 million de dollars US pour
seulement 1 % des patients atteints de maladies rares doublerait les dépenses en
médicaments [24]. Dès
aujourd’hui, se pose ainsi la question du prix du nouveau médicament utilisé pour le
traitement de la mucoviscidose (Trikafta®), qui devrait bénéficier à
6 000 patients environ en France. Au prix affiché aujourd’hui aux États-Unis (de
l’ordre de 300 000 $ par an, soit environ 270 000 euros par an), ce seul traitement
mobiliserait un peu plus de 5 % des dépenses annuelles de médicaments en France. Si l’on veut éviter le bouleversement de nos systèmes de santé et préserver les
intérêts de toutes les parties prenantes, l’heure est venue de revoir en profondeur
les mécanismes qui gouvernent la fixation des prix. Cette remise en cause implique
tant les industriels que les autorités publiques. En fait, les industries
pharmaceutiques se préparent d’ores et déjà à des changements dont elles perçoivent
bien qu’ils sont inéluctables. Ceux-là s’inscrivent dans un contexte général où les
entreprises et ceux qui les financent déclarent s’engager à privilégier les
investissements durables, affirmant leurs responsabilités en matière
d’environnement, de mission sociétale et de gouvernance [25]. Restent pourtant à traduire ces belles
intentions en actions concrètes. Dans le domaine pharmaceutique, il s’agit notamment
de développer des modèles financiers et commerciaux garantissant des prix
soutenables pour les organismes payeurs. Leur mise en œuvre nécessitera des
modifications de gouvernance qui pourront s’inspirer de celles des « entreprises à
mission sociétale » (benefit corporation) [26]. Ce statut, qui fait l’objet d’une
certification externe indépendante, a déjà été adopté par une entreprise
pharmaceutique et le sera bientôt par une grande multinationale française dont
l’activité principale est centrée sur l’alimentaire. Il implique que la mission
légale de l’entreprise ne soit pas restreinte à l’intérêt des actionnaires, mais
prenne en compte d’autres paramètres relatifs aux services rendus à la société en
général. Dans la pratique, cela devrait conduire à inclure dans le conseil
d’administration des représentants de la société civile et à revoir le mode de
rémunération des dirigeants pour associer celui-ci à d’autres critères de
performance que le seul profit ; on songe notamment au nombre et à la qualité des
produits approuvés par les agences réglementaires ou mis sur le marché. Pour inciter
les entreprises ou leurs filiales à modifier leur statut dans ce sens, nous
proposons que les autorités publiques accordent des conditions de remboursement
préférentielles aux médicaments qu’elles produisent. La première étape dans le développement des médicaments est habituellement le
transfert d’une découverte faite dans une institution publique ou académique vers
une entreprise privée, souvent une start-up ou un
spin-off. Ce premier jalon va influencer toute la chaîne de
valeurs qui conduit à la mise sur le marché du médicament issu de la découverte
initiale. Il est donc essentiel que les conditions de ce transfert garantissent
autant que possible un prix final soutenable par les pouvoirs publics, et donc un
retour équitable vers les citoyens dont les impôts ou les dons ont financé la
recherche originale. Nous proposons donc d’inclure des clauses de prix raisonnable
dans ces accords de transfert, des engagements qui devront rester applicables tout
au long du développement jusqu’à la mise sur le marché du nouveau traitement. En
parallèle, il est essentiel de préserver des conditions de commercialisation
permettant aux industries un retour sur leur investissement qui soit décent et
adapté aux normes du marché. Il s’agit ici de fournir l’incitation nécessaire pour
soutenir l’innovation dans des domaines spécifiques comme les maladies rares ou les
pathologies particulièrement complexes. Reste la question essentielle qui ne pourra être réglée qu’à l’échelon européen,
voire au-delà : comment déterminer le prix juste et raisonnable d’un médicament, à
la fois soutenable par les pouvoirs publics et suffisamment attractif pour les
investisseurs et les actionnaires ? Il devra être fixé par une analyse
multiparamétrique transparente considérant non seulement les investissements et les
coûts de production consentis par l’industriel, mais aussi la valeur médicale
ajoutée par rapport aux traitements préexistants et les investissements publics qui
ont soutenu la recherche académique. Le temps est venu pour les différentes parties
prenantes de s’engager sans préjugés dans un nouveau dialogue pour définir le
modus operandi de cette analyse. Lorsqu’il s’avérera impossible
de fixer un prix suffisant pour assurer la profitabilité du traitement (comme dans
le cas de maladies très rares), une solution pourra être d’envisager la création
d’entités de production de médicaments à but non lucratif comme celles créées pour
les maladies des pays en voie de développement (DNDi - Drugs for neglected
disease initiative) [27, 31]
(→) ou de médicaments délaissés [28]. Un investissement public initial, ainsi
que des contributions d’institutions philanthropiques et caritatives pourraient
permettre le développement d’un petit nombre d’entités de ce type à l’échelle
européenne.
(→) Voir l’Éditorial de B.Pécoul, m/s n° 12, décembre 2016,
page 1049
Il s’agit maintenant de mobiliser l’intelligence collective – c’est-à-dire celle qui
intègre les intérêts des différentes parties prenantes – pour dégager les solutions
équilibrées qui feront bénéficier la société dans son ensemble des remarquables
avancées de la science biomédicale. |
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées
dans cet article. |
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