Fibromyalgie
2020
→ Aller vers ANALYSE→ Aller vers SYNTHESE
| Communications | 
Les pièges que nous tendent 
les symptômes fonctionnels 
(et quelques pistes 
pour s’en prémunir)
Service de médecine interne, Hôpital Nord, CHU de Saint-Étienne, Saint-Étienne
Points clés
Problématiques des troubles fonctionnels
 et 2016
 et 2016 ), ou de plaintes idiosyncrasiques qui déroutent (au mieux) ou exaspèrent (au pire) les cliniciens à qui elles sont adressées. Même si l’on est en droit de penser que leur prévalence varie selon la sophistication des moyens d’investigation médicale mis en œuvre pour tenter de les expliquer, on ne peut nier leur grande fréquence et le coût considérable qu’ils représentent pour les systèmes de santé (Creed et coll., 2011
), ou de plaintes idiosyncrasiques qui déroutent (au mieux) ou exaspèrent (au pire) les cliniciens à qui elles sont adressées. Même si l’on est en droit de penser que leur prévalence varie selon la sophistication des moyens d’investigation médicale mis en œuvre pour tenter de les expliquer, on ne peut nier leur grande fréquence et le coût considérable qu’ils représentent pour les systèmes de santé (Creed et coll., 2011 ; Ranque et Nardon, 2017
 ; Ranque et Nardon, 2017 ).
).Une triple souffrance pour le malade et le médecin
 ).
).La crainte de l’erreur diagnostique et la gestion de l’incertitude
 ; Ring et coll., 2005
 ; Ring et coll., 2005 ). Dans un monde où les hypothèses diagnostiques les plus improbables peuvent être soulevées par un clic sur l’ordinateur ou un regard furtif sur son smartphone, l’incertitude devient de plus en plus insupportable aux médecins (Simpkin et Schwartzstein, 2016
). Dans un monde où les hypothèses diagnostiques les plus improbables peuvent être soulevées par un clic sur l’ordinateur ou un regard furtif sur son smartphone, l’incertitude devient de plus en plus insupportable aux médecins (Simpkin et Schwartzstein, 2016 ). Mais depuis longtemps ils vivaient déjà dans la « quête futile de la certitude » les poussant à multiplier les investigations (Kassirer, 1989
). Mais depuis longtemps ils vivaient déjà dans la « quête futile de la certitude » les poussant à multiplier les investigations (Kassirer, 1989 ). Or les erreurs diagnostiques sont finalement rares et n’ont pas toujours de conséquences négatives (Stone et coll., 2009
). Or les erreurs diagnostiques sont finalement rares et n’ont pas toujours de conséquences négatives (Stone et coll., 2009 ; Eikelboom et coll., 2016
 ; Eikelboom et coll., 2016 ), et de plus, contrairement à une idée reçue, les patients présentant des plaintes fonctionnelles ne « pressent » pas toujours les médecins à prescrire d’examens complémentaires, en tout cas pas autant que ceux-ci ne se l’imaginent (Ring et coll., 2004
), et de plus, contrairement à une idée reçue, les patients présentant des plaintes fonctionnelles ne « pressent » pas toujours les médecins à prescrire d’examens complémentaires, en tout cas pas autant que ceux-ci ne se l’imaginent (Ring et coll., 2004 et 2005
 et 2005 ; Salmon et coll., 2006
 ; Salmon et coll., 2006 ).
).Les ambiguïtés de la réassurance et les effets pervers de la recherche d’organicité
 ). Elle n’est d’ailleurs pas toujours appropriée, car le niveau d’invalidité et les conséquences sociales de certains troubles fonctionnels chroniques sont parfois bien pires que ceux d’une maladie organique (Ranque et Nardon, 2017
). Elle n’est d’ailleurs pas toujours appropriée, car le niveau d’invalidité et les conséquences sociales de certains troubles fonctionnels chroniques sont parfois bien pires que ceux d’une maladie organique (Ranque et Nardon, 2017 ), comme l’avait déjà noté M. Balint : « Dans certains cas la maladie physique représente effectivement une menace plus grave [...] mais dans d’autres, la maladie fonctionnelle est nettement le danger le plus grand » (Balint, 1980
), comme l’avait déjà noté M. Balint : « Dans certains cas la maladie physique représente effectivement une menace plus grave [...] mais dans d’autres, la maladie fonctionnelle est nettement le danger le plus grand » (Balint, 1980 ).
). ; Cathébras, 2014
 ; Cathébras, 2014 ). Et cette illusion est dangereuse, car la multiplication des examens visant à « éliminer » une maladie organique nourrit la conviction qu’on doit « trouver quelque chose », renforce l’anxiété dans l’attente des résultats et en conséquence la focalisation sur les symptômes, et déçoit les attentes d’explication lorsque les examens s’avèrent négatifs. Au pire, les examens complémentaires mettent en évidence des anomalies de signification douteuse (« incidentalomes » biologiques ou radiologiques ; « faux positifs » d’autant plus fréquents que la probabilité de la maladie que l’on cherche à éliminer est faible) qui génèrent de nouveaux examens ou consultations, accroissant ainsi l’incertitude et l’angoisse, favorisant l’adoption d’un rôle de malade, contribuant ainsi à la chronicité des troubles (Biderman et coll., 2003
). Et cette illusion est dangereuse, car la multiplication des examens visant à « éliminer » une maladie organique nourrit la conviction qu’on doit « trouver quelque chose », renforce l’anxiété dans l’attente des résultats et en conséquence la focalisation sur les symptômes, et déçoit les attentes d’explication lorsque les examens s’avèrent négatifs. Au pire, les examens complémentaires mettent en évidence des anomalies de signification douteuse (« incidentalomes » biologiques ou radiologiques ; « faux positifs » d’autant plus fréquents que la probabilité de la maladie que l’on cherche à éliminer est faible) qui génèrent de nouveaux examens ou consultations, accroissant ainsi l’incertitude et l’angoisse, favorisant l’adoption d’un rôle de malade, contribuant ainsi à la chronicité des troubles (Biderman et coll., 2003 ; Ring et coll., 2004
 ; Ring et coll., 2004 et 2005
 et 2005 ; Salmon et coll., 2006
 ; Salmon et coll., 2006 ). Balint encore : « L’élimination par les examens scientifiques appropriés est [...] fallacieuse [...] [car] elle implique [...] qu’un patient n’est pas modifié ou influencé par le processus de l’“élimination” [...] Cette opinion peut être fausse. L’attitude du patient est habituellement modifiée d’une manière considérable pendant et par les examens physiques » (Balint, 1980
). Balint encore : « L’élimination par les examens scientifiques appropriés est [...] fallacieuse [...] [car] elle implique [...] qu’un patient n’est pas modifié ou influencé par le processus de l’“élimination” [...] Cette opinion peut être fausse. L’attitude du patient est habituellement modifiée d’une manière considérable pendant et par les examens physiques » (Balint, 1980 ).
).Éviter les pièges de la nosologie
 ). Le terme de fonctionnel, qui qualifie le caractère subjectif d’un symptôme et l’oppose à un symptôme d’origine organique (de cause lésionnelle ou relevant d’une physiopathologie établie), est le plus neutre (il n’implique pas nécessairement la psychogenèse) et le mieux accepté par les patients (Stone et coll., 2002
). Le terme de fonctionnel, qui qualifie le caractère subjectif d’un symptôme et l’oppose à un symptôme d’origine organique (de cause lésionnelle ou relevant d’une physiopathologie établie), est le plus neutre (il n’implique pas nécessairement la psychogenèse) et le mieux accepté par les patients (Stone et coll., 2002 ). Le terme de médicalement inexpliqué renvoie à cette idée tenace que la tâche primaire du médecin serait avant tout d’éliminer une cause organique pour les symptômes présentés, et laisse entendre qu’en son absence un tel symptôme sortirait du champ de la médecine. Au pire, il peut être entendu comme la négation des symptômes et de la souffrance, ou par défaut, comme une affirmation de son caractère psychogène. Il gomme l’arbitraire de la décision de considérer comme « explicable » ou non un symptôme donné. Le terme de somatisation désigne selon les cas : un processus psychopathologique consistant à « convertir » la détresse ou les conflits psychiques plus ou moins conscients en symptômes corporels ; une forme de « conduite de maladie » (illness behavior) marquée par la tendance à ressentir et à exprimer des symptômes somatiques dont ne rend pas compte une maladie organique, à les attribuer à une maladie physique, et à rechercher pour eux une aide médicale (Lipowski, 1988
). Le terme de médicalement inexpliqué renvoie à cette idée tenace que la tâche primaire du médecin serait avant tout d’éliminer une cause organique pour les symptômes présentés, et laisse entendre qu’en son absence un tel symptôme sortirait du champ de la médecine. Au pire, il peut être entendu comme la négation des symptômes et de la souffrance, ou par défaut, comme une affirmation de son caractère psychogène. Il gomme l’arbitraire de la décision de considérer comme « explicable » ou non un symptôme donné. Le terme de somatisation désigne selon les cas : un processus psychopathologique consistant à « convertir » la détresse ou les conflits psychiques plus ou moins conscients en symptômes corporels ; une forme de « conduite de maladie » (illness behavior) marquée par la tendance à ressentir et à exprimer des symptômes somatiques dont ne rend pas compte une maladie organique, à les attribuer à une maladie physique, et à rechercher pour eux une aide médicale (Lipowski, 1988 ) ; ou plus simplement la présence persistante de symptômes somatiques fonctionnels invalidants (Mayou, 1993
) ; ou plus simplement la présence persistante de symptômes somatiques fonctionnels invalidants (Mayou, 1993 ). Ces deux dernières définitions, au contraire de la première, ne préjugent pas du caractère exclusivement psychogène des symptômes. Les troubles somatoformes sont un groupe de troubles mentaux apparus dans le DSM-III ayant en commun la présence de symptômes somatiques sans explication organique, et un recours aux soins. Les troubles somatoformes du DSM-IV comprennent le « trouble somatisation », le « trouble somatoforme indifférencié », le « trouble de conversion », le « trouble douloureux », l’hypocondrie, et la dysmorphophobie. La catégorie et le concept même de troubles somatoformes ont été vivement critiqués par de nombreux chercheurs travaillant dans le domaine (Mayou et coll., 2005
). Ces deux dernières définitions, au contraire de la première, ne préjugent pas du caractère exclusivement psychogène des symptômes. Les troubles somatoformes sont un groupe de troubles mentaux apparus dans le DSM-III ayant en commun la présence de symptômes somatiques sans explication organique, et un recours aux soins. Les troubles somatoformes du DSM-IV comprennent le « trouble somatisation », le « trouble somatoforme indifférencié », le « trouble de conversion », le « trouble douloureux », l’hypocondrie, et la dysmorphophobie. La catégorie et le concept même de troubles somatoformes ont été vivement critiqués par de nombreux chercheurs travaillant dans le domaine (Mayou et coll., 2005 ), ce qui a abouti à une refonte complète dans le DSM-5, qui isole un groupe de diagnostics intitulé troubles à symptomatologie somatique. Le caractère « médicalement inexpliqué » du ou des symptômes somatiques n’est plus indispensable, en revanche la détresse psychique et/ou les perturbations comportementales associées aux symptômes physiques sont un critère obligatoire, et la catégorie s’élargit aux troubles factices et aux « facteurs psychologiques affectant un trouble somatique » autrefois listés dans d’autres sections du DSM. Au contraire des troubles somatoformes, qui sont des catégories développées par les psychiatres, les syndromes somatiques fonctionnels (SSF) sont des étiquettes médicales descriptives posées par les somaticiens : ensemble de symptômes sans cause lésionnelle ni explication physiopathologique formellement admise, dont chaque spécialité médicale connaît au moins un type, par exemple fibromyalgie pour la rhumatologie, syndrome de l’intestin irritable pour les gastroentérologues, syndrome de fatigue chronique pour les internistes et infectiologues, syndrome d’hyperventilation et douleurs thoraciques non cardiaques pour les pneumologues et les cardiologues, etc. Ces syndromes s’associent volontiers entre eux, et leur individualisation pourrait n’être qu’un artefact de la spécialisation médicale (Wessely et coll., 1999
), ce qui a abouti à une refonte complète dans le DSM-5, qui isole un groupe de diagnostics intitulé troubles à symptomatologie somatique. Le caractère « médicalement inexpliqué » du ou des symptômes somatiques n’est plus indispensable, en revanche la détresse psychique et/ou les perturbations comportementales associées aux symptômes physiques sont un critère obligatoire, et la catégorie s’élargit aux troubles factices et aux « facteurs psychologiques affectant un trouble somatique » autrefois listés dans d’autres sections du DSM. Au contraire des troubles somatoformes, qui sont des catégories développées par les psychiatres, les syndromes somatiques fonctionnels (SSF) sont des étiquettes médicales descriptives posées par les somaticiens : ensemble de symptômes sans cause lésionnelle ni explication physiopathologique formellement admise, dont chaque spécialité médicale connaît au moins un type, par exemple fibromyalgie pour la rhumatologie, syndrome de l’intestin irritable pour les gastroentérologues, syndrome de fatigue chronique pour les internistes et infectiologues, syndrome d’hyperventilation et douleurs thoraciques non cardiaques pour les pneumologues et les cardiologues, etc. Ces syndromes s’associent volontiers entre eux, et leur individualisation pourrait n’être qu’un artefact de la spécialisation médicale (Wessely et coll., 1999 ). De nombreux arguments plaident pour l’existence de facteurs de risque, de déclenchement et de pérennisation communs, et pour l’efficacité de mesures thérapeutiques similaires (Henningsen et coll., 2007
). De nombreux arguments plaident pour l’existence de facteurs de risque, de déclenchement et de pérennisation communs, et pour l’efficacité de mesures thérapeutiques similaires (Henningsen et coll., 2007 ).
).La valence morale du dualisme et la question de la « légitimité » 
des symptômes
 ). Dans certains cas, la quête de légitimité médicale peut paraître prendre le pas sur la recherche d’un soulagement. Et comment pourrait-on aller mieux si l’on doit prouver qu’on est malade (Hadler, 1996
). Dans certains cas, la quête de légitimité médicale peut paraître prendre le pas sur la recherche d’un soulagement. Et comment pourrait-on aller mieux si l’on doit prouver qu’on est malade (Hadler, 1996 ) ?
) ? ), devrait nous aider à éviter certains des pièges du dualisme. Les SMI ne sont pas toujours, loin de là, associés à la dépression et à l’anxiété. Ils le sont toutefois d’autant plus qu’ils sont plus nombreux, mais ceci est également vrai lorsqu’ils sont médicalement expliqués. Les SMI sont fréquemment associés à des maladies organiques. Et ils ne relèvent pas d’étiologies fondamentalement différentes des symptômes des maladies organiques : des facteurs biologiques et psychologiques sont à l’œuvre dans tous les cas, et la physiopathologie des grands syndromes somatiques fonctionnels est un bon exemple de leur interaction complexe (Henningsen et coll., 2007
), devrait nous aider à éviter certains des pièges du dualisme. Les SMI ne sont pas toujours, loin de là, associés à la dépression et à l’anxiété. Ils le sont toutefois d’autant plus qu’ils sont plus nombreux, mais ceci est également vrai lorsqu’ils sont médicalement expliqués. Les SMI sont fréquemment associés à des maladies organiques. Et ils ne relèvent pas d’étiologies fondamentalement différentes des symptômes des maladies organiques : des facteurs biologiques et psychologiques sont à l’œuvre dans tous les cas, et la physiopathologie des grands syndromes somatiques fonctionnels est un bon exemple de leur interaction complexe (Henningsen et coll., 2007 ).
).L’approche médicale centrée sur le patient/la personne
 ). Cet idéal d’appréhension par le médecin du malade comme une personne « totale » est aussi centrale dans le travail et l’œuvre de Michaël et Enid Balint, cette dernière étant créditée de l’apparition dans la littérature médicale du terme « médecine centrée sur le patient » (Balint, 1969
). Cet idéal d’appréhension par le médecin du malade comme une personne « totale » est aussi centrale dans le travail et l’œuvre de Michaël et Enid Balint, cette dernière étant créditée de l’apparition dans la littérature médicale du terme « médecine centrée sur le patient » (Balint, 1969 ) : « There is another way of medical thinking which we call `patient centered medicine’. Here, in addition to trying to discover a localizable illness, the doctor has to examine the whole person [...]. This should include everything that the doctor knows and understands about his patient ; the patient, in fact, has to be understood as a unique human being. ». L’approche centrée sur le patient (ACP) est connexe au fameux modèle théorique « bio-psycho-social » de George Engel (Engel, 1977
) : « There is another way of medical thinking which we call `patient centered medicine’. Here, in addition to trying to discover a localizable illness, the doctor has to examine the whole person [...]. This should include everything that the doctor knows and understands about his patient ; the patient, in fact, has to be understood as a unique human being. ». L’approche centrée sur le patient (ACP) est connexe au fameux modèle théorique « bio-psycho-social » de George Engel (Engel, 1977 ; Berquin, 2010
 ; Berquin, 2010 ) et à la conceptualisation par les psychiatres et anthropologues de Harvard des définitions concurrentes de la maladie illness, disease et sickness (Kleinman et coll., 1978
) et à la conceptualisation par les psychiatres et anthropologues de Harvard des définitions concurrentes de la maladie illness, disease et sickness (Kleinman et coll., 1978 ) (sur lesquelles on reviendra), introduits tous deux dans les années 1970. Mais c’est dans les années 1980, sous l’impulsion du département de médecine de famille de l’université de West Ontario, que le concept va finalement obtenir une reconnaissance internationale (Stewart et coll., 1995
) (sur lesquelles on reviendra), introduits tous deux dans les années 1970. Mais c’est dans les années 1980, sous l’impulsion du département de médecine de famille de l’université de West Ontario, que le concept va finalement obtenir une reconnaissance internationale (Stewart et coll., 1995 ). Dans son acception actuelle, le concept est congruent avec la contestation du modèle de relation soignant-soigné « paternaliste » et la promotion d’un modèle « participatif » mettant l’accent sur l’autonomie du patient. Il résonne également dans la distinction entre cure (traiter) et care (prendre soin). Il se retrouve enfin dans le courant de la « médecine narrative » (Charon, 2001
). Dans son acception actuelle, le concept est congruent avec la contestation du modèle de relation soignant-soigné « paternaliste » et la promotion d’un modèle « participatif » mettant l’accent sur l’autonomie du patient. Il résonne également dans la distinction entre cure (traiter) et care (prendre soin). Il se retrouve enfin dans le courant de la « médecine narrative » (Charon, 2001 ) et dans les conceptions modernes de l’éducation thérapeutique. Dans tous les cas, il est reconnu que le patient possède des savoirs sur et des représentations de sa « maladie », que ses réactions psychologiques et comportementales dépendent de ces représentations, et qu’il dispose de ressources, qu’il faut l’aider à mobiliser pour améliorer son état de santé et diminuer la souffrance et les conséquences sociales que la pathologie induit.
) et dans les conceptions modernes de l’éducation thérapeutique. Dans tous les cas, il est reconnu que le patient possède des savoirs sur et des représentations de sa « maladie », que ses réactions psychologiques et comportementales dépendent de ces représentations, et qu’il dispose de ressources, qu’il faut l’aider à mobiliser pour améliorer son état de santé et diminuer la souffrance et les conséquences sociales que la pathologie induit. ), se décline en 6 composantes interactives, énoncées sous formes d’injonctions faites aux médecins (tableau I
), se décline en 6 composantes interactives, énoncées sous formes d’injonctions faites aux médecins (tableau I ). De nombreux ouvrages et programmes académiques proposent de former les praticiens à l’ACP (Cushing, 2015
). De nombreux ouvrages et programmes académiques proposent de former les praticiens à l’ACP (Cushing, 2015 ), et tout particulièrement aux techniques d’entretien et de communication (Platt et coll., 2001
), et tout particulièrement aux techniques d’entretien et de communication (Platt et coll., 2001 ).
).
Tableau I Les 6 commandements de l’approche centrée sur le patient (d’après Stewart et coll., 1995 )
)
| Explorer à la fois la maladie (disease) et son expérience vécue (illness) | |
| diagnostic différentiel dimensions de la maladie (idées, ressentis, attentes et conséquences fonctionnelles) | |
| Comprendre la personne dans sa totalité | |
| la personne (histoire de vie) le contexte (famille, environnement physique) | |
| Trouver un accord sur la prise en charge du problème de santé | |
| sur les problèmes et les priorités sur les objectifs du traitement sur les rôles respectifs du médecin et du patient | |
| Incorporer la prévention et la promotion de la santé | |
| Améliorer la relation médecin-malade | |
| en définissant la relation thérapeutique en partageant le pouvoir en établissant une relation d’aide et de soins (caring and healing relationship) en étant conscient de soi (self-awareness) en s’intéressant au transfert et au contre-transfert | |
| Être réaliste, en tenant compte : | |
| du temps disponible des ressources disponibles du travail en équipe | |
 ; Street, 2013
 ; Street, 2013 ). Il est admis que l’ACP permet d’obtenir une information pertinente plus étendue, y compris dans l’objectif d’établir un diagnostic biomédical, que la satisfaction des patients s’en trouve meilleure, l’observance optimisée, que l’effet de réassurance de la consultation est renforcé, et qu’une alliance thérapeutique s’établit plus efficacement (Stewart et coll., 1995
). Il est admis que l’ACP permet d’obtenir une information pertinente plus étendue, y compris dans l’objectif d’établir un diagnostic biomédical, que la satisfaction des patients s’en trouve meilleure, l’observance optimisée, que l’effet de réassurance de la consultation est renforcé, et qu’une alliance thérapeutique s’établit plus efficacement (Stewart et coll., 1995 ). Les études de la perception des patients confirment ces attentes (Jagosh et coll., 2011
). Les études de la perception des patients confirment ces attentes (Jagosh et coll., 2011 ). Fait important, la satisfaction des médecins pratiquant l’ACP est elle-même augmentée, et, à l’encontre d’une idée reçue, les consultations centrées sur le patient ne s’avèrent pas plus longues et pourraient même faire gagner du temps (Stewart et coll., 1995
). Fait important, la satisfaction des médecins pratiquant l’ACP est elle-même augmentée, et, à l’encontre d’une idée reçue, les consultations centrées sur le patient ne s’avèrent pas plus longues et pourraient même faire gagner du temps (Stewart et coll., 1995 ; Levinson et coll., 2000
 ; Levinson et coll., 2000 ; Platt et coll., 2001
 ; Platt et coll., 2001 ). Enfin, il est probable que l’ACP prévienne au moins en partie du risque de poursuites judiciaires (Forster et coll., 2002
). Enfin, il est probable que l’ACP prévienne au moins en partie du risque de poursuites judiciaires (Forster et coll., 2002 ).
).Des raisons de pratiquer une médecine centrée sur le patient en cas de troubles fonctionnels
L’ACP s’intéresse à la maladie vécue plutôt qu’à la maladie du point 
de vue médical (ici absente)
 ; Helman, 1981
 ; Helman, 1981 ), qui recouvre le concept de Leriche de « maladie du médecin » versus « maladie du malade ». Le terme de disease représente la maladie comme réalité biologique objectivable. Dans cette perspective, l’accent est mis sur ce qui est objectif et si possible mesurable, les maladies sont des « choses en soi » (perspective ontologique), et l’interrogatoire médical (la connotation policière du mot n’est pas anodine) vise à faire un tri dans l’expérience du malade en ne considérant comme pertinents que les symptômes (devenant alors des signes) et les plaintes qu’on peut rapporter à une anomalie anatomique ou physico-chimique, ou, dans le champ psychiatrique, à une entité pathologique bien définie. Pour le médecin, l’ultime « réalité » est celle de la maladie : le contexte social et culturel, les émotions et la personnalité, le sens que le patient peut donner aux troubles sont contingents. Le terme d’illness désigne à l’inverse la maladie vécue, une réalité fondamentalement subjective et idiosyncrasique, mais aussi une expérience culturellement et socialement construite, signifiée à l’entourage, englobant la perception d’un désordre, les émotions qui y sont associées, et l’interprétation profane des symptômes. Cette expérience se construit le plus souvent en interaction avec les proches. Elle est imprégnée plus ou moins explicitement d’une interrogation sur le sens personnel de l’infortune que représente la maladie : « pourquoi ai-je mérité ça ? » ou, dans d’autres contextes culturels : « qui me veut du mal ? » (Zempleni, 1985
), qui recouvre le concept de Leriche de « maladie du médecin » versus « maladie du malade ». Le terme de disease représente la maladie comme réalité biologique objectivable. Dans cette perspective, l’accent est mis sur ce qui est objectif et si possible mesurable, les maladies sont des « choses en soi » (perspective ontologique), et l’interrogatoire médical (la connotation policière du mot n’est pas anodine) vise à faire un tri dans l’expérience du malade en ne considérant comme pertinents que les symptômes (devenant alors des signes) et les plaintes qu’on peut rapporter à une anomalie anatomique ou physico-chimique, ou, dans le champ psychiatrique, à une entité pathologique bien définie. Pour le médecin, l’ultime « réalité » est celle de la maladie : le contexte social et culturel, les émotions et la personnalité, le sens que le patient peut donner aux troubles sont contingents. Le terme d’illness désigne à l’inverse la maladie vécue, une réalité fondamentalement subjective et idiosyncrasique, mais aussi une expérience culturellement et socialement construite, signifiée à l’entourage, englobant la perception d’un désordre, les émotions qui y sont associées, et l’interprétation profane des symptômes. Cette expérience se construit le plus souvent en interaction avec les proches. Elle est imprégnée plus ou moins explicitement d’une interrogation sur le sens personnel de l’infortune que représente la maladie : « pourquoi ai-je mérité ça ? » ou, dans d’autres contextes culturels : « qui me veut du mal ? » (Zempleni, 1985 ). Enfin, le terme de sickness veut rendre compte de façon plus complète des multiples dimensions sociales de la maladie déjà présentes dans illness : les définitions de la santé et de la maladie varient selon les individus, les groupes culturels et les classes sociales ; il existe des formes culturellement reconnaissables (langages de détresse) et socialement acceptables d’être malade ; le statut de malade nécessite une légitimation sociale, qui passe par la conformation à des normes gouvernant les conduites de maladie. En effet, dans de nombreuses sociétés, et en particulier dans la nôtre, le sick role peut être vu comme une conduite sociale déviante mais non sanctionnée, suscitant au contraire aide et compassion, sous réserve que la « maladie » soit imputée à un agent situé au-delà de la volonté de l’individu (Young, 1976
). Enfin, le terme de sickness veut rendre compte de façon plus complète des multiples dimensions sociales de la maladie déjà présentes dans illness : les définitions de la santé et de la maladie varient selon les individus, les groupes culturels et les classes sociales ; il existe des formes culturellement reconnaissables (langages de détresse) et socialement acceptables d’être malade ; le statut de malade nécessite une légitimation sociale, qui passe par la conformation à des normes gouvernant les conduites de maladie. En effet, dans de nombreuses sociétés, et en particulier dans la nôtre, le sick role peut être vu comme une conduite sociale déviante mais non sanctionnée, suscitant au contraire aide et compassion, sous réserve que la « maladie » soit imputée à un agent situé au-delà de la volonté de l’individu (Young, 1976 ).
). ). Ce jeu de dupes va contribuer à construire les situations de somatisation, d’autant plus que le médecin se montre incapable de saisir les clés que lui tend le patient (Ring et coll., 2005
). Ce jeu de dupes va contribuer à construire les situations de somatisation, d’autant plus que le médecin se montre incapable de saisir les clés que lui tend le patient (Ring et coll., 2005 ). La somatisation peut en effet être conçue fondamentalement comme un conflit d’attribution (« c’est dans mon corps »/ « c’est dans sa tête »), mais les études empiriques montrent que, d’une certaine façon, ce conflit peut être « surjoué » par les protagonistes (Salmon, 2007
). La somatisation peut en effet être conçue fondamentalement comme un conflit d’attribution (« c’est dans mon corps »/ « c’est dans sa tête »), mais les études empiriques montrent que, d’une certaine façon, ce conflit peut être « surjoué » par les protagonistes (Salmon, 2007 ), les patients offrant souvent des ouvertures vers une explication psychosociale des symptômes, sous réserve qu’elle ne soit pas exclusive, et souhaitant avant tout que le praticien s’intéresse à leurs symptômes, sans trop vite les normaliser (Ring et coll., 2005
), les patients offrant souvent des ouvertures vers une explication psychosociale des symptômes, sous réserve qu’elle ne soit pas exclusive, et souhaitant avant tout que le praticien s’intéresse à leurs symptômes, sans trop vite les normaliser (Ring et coll., 2005 ; Salmon, 2007
 ; Salmon, 2007 ).
).L’ACP permet de dépasser les conflits d’attribution et de construire avec le patient des explications plausibles et non stigmatisantes des troubles
 ) se fonde sur un certain nombre d’assertions utiles à rappeler (tableau II
) se fonde sur un certain nombre d’assertions utiles à rappeler (tableau II ). Il ne s’agit pas d’abandonner l’approche biomédicale orientée vers la recherche de pathologies somatiques identifiables et leur traitement fondé sur les preuves, mais d’explorer parallèlement et systématiquement « l’agenda du malade », c’est-à-dire son histoire et son contexte de vie, ses représentations, ses craintes, ses attentes, et ses émotions. La stigmatisation des troubles fonctionnels serait moindre si l’exploration des aspects psychosociaux de la souffrance n’était pas réservée aux patients dont les symptômes demeurent inexpliqués (Epstein et coll., 1999
). Il ne s’agit pas d’abandonner l’approche biomédicale orientée vers la recherche de pathologies somatiques identifiables et leur traitement fondé sur les preuves, mais d’explorer parallèlement et systématiquement « l’agenda du malade », c’est-à-dire son histoire et son contexte de vie, ses représentations, ses craintes, ses attentes, et ses émotions. La stigmatisation des troubles fonctionnels serait moindre si l’exploration des aspects psychosociaux de la souffrance n’était pas réservée aux patients dont les symptômes demeurent inexpliqués (Epstein et coll., 1999 ).
).
Tableau II Principes d’une approche bio-psycho-sociale des troubles fonctionnels (d’après Epstein et coll., 1999 )
)
| Toutes les maladies affectent les individus à de multiples niveaux (cellules, appareils, organisme, relations interpersonnelles et sociales). | 
| Les symptômes somatiques sont mal corrélés aux anomalies anatomiques et physiologiques. | 
| Les émotions sont enracinées dans le corps (embodied). | 
| L’expression somatique de la détresse est un phénomène universel et normal. | 
| Le langage biomédical contribue à forger l’expérience de la maladie des patients comme son interprétation par les médecins. | 
| La stigmatisation et le blâme renforcent les symptômes fonctionnels et dégradent la relation médecin-malade. | 
| Beaucoup de sujets présentant des symptômes fonctionnels ont aussi besoin de soins pour des maladies organiques chroniques ou nécessitent la prise en charge de facteurs de risque. | 
| Le traitement doit être orienté vers le soin (care) tout autant que vers la disparition des symptômes (cure) et la recherche de leurs causes. | 
 ) : un nom qui, idéalement, ferait sens à la fois pour le médecin et le malade ; qui tendrait à normaliser les symptômes plutôt qu’à les psychologiser et éviterait ainsi la stigmatisation ; qui véhiculerait des explications plausibles, compréhensibles et personnalisées sur le mécanisme de production des symptômes ; un nom qui rendrait compte de la complexité (en distinguant, par exemple les facteurs prédisposants, précipitants et d’entretien des symptômes ; Cathébras, 2006
) : un nom qui, idéalement, ferait sens à la fois pour le médecin et le malade ; qui tendrait à normaliser les symptômes plutôt qu’à les psychologiser et éviterait ainsi la stigmatisation ; qui véhiculerait des explications plausibles, compréhensibles et personnalisées sur le mécanisme de production des symptômes ; un nom qui rendrait compte de la complexité (en distinguant, par exemple les facteurs prédisposants, précipitants et d’entretien des symptômes ; Cathébras, 2006 ) ; un nom qui serait congruent avec l’expérience vécue du malade tout en lui permettant d’en alléger la souffrance. C’est évidemment une tâche ardue. Les patients tendent à résister aux attributions psychosomatiques unilatéralement évoquées par le médecin (Burbaum et coll., 2010
) ; un nom qui serait congruent avec l’expérience vécue du malade tout en lui permettant d’en alléger la souffrance. C’est évidemment une tâche ardue. Les patients tendent à résister aux attributions psychosomatiques unilatéralement évoquées par le médecin (Burbaum et coll., 2010 ). Le diagnostic de « trouble somatoforme » ne peut avoir aucun sens pour le malade, et les diagnostics syndromiques ne sont pas davantage explicatifs (Cournoyea et Graham Kennedy, 2014
). Le diagnostic de « trouble somatoforme » ne peut avoir aucun sens pour le malade, et les diagnostics syndromiques ne sont pas davantage explicatifs (Cournoyea et Graham Kennedy, 2014 ), sauf pour les syndromes fonctionnels fondés sur une attribution hétérodoxe ou controversée pour les symptômes (syndrome d’intolérance chimique multiple, hypersensibilité aux ondes électromagnétiques, maladie de Lyme chronique, etc.), qui certes fournissent une « cause » et parfois donnent un « sens » aux symptômes mais tendent à enfermer les « victimes » et vont de pair avec une relation médecin-patient conflictuelle (Dumit, 2006
), sauf pour les syndromes fonctionnels fondés sur une attribution hétérodoxe ou controversée pour les symptômes (syndrome d’intolérance chimique multiple, hypersensibilité aux ondes électromagnétiques, maladie de Lyme chronique, etc.), qui certes fournissent une « cause » et parfois donnent un « sens » aux symptômes mais tendent à enfermer les « victimes » et vont de pair avec une relation médecin-patient conflictuelle (Dumit, 2006 ). En aucun cas le diagnostic de « fibromyalgie », par exemple, ne peut dispenser le clinicien de rechercher des diagnostics différentiels organiques ou psychiatriques, de dresser la liste des multiples contributions au syndrome (somatiques, psychologiques, comportementales, etc.), ni d’explorer attentivement les représentations des symptômes et de la « maladie » (y compris les représentations de l’étiquette avec laquelle on veut en rendre compte : véhicule-t-elle pour le patient une connotation de « maladie imaginaire » ? de maladie mentale ? de diagnostic « cache-misère » masquant l’ignorance des médecins ? d’incurabilité ?... ou à l’inverse une connotation de bénignité ?). Mais le médecin doit aussi tenter de construire avec le malade un modèle explicatif relativement cohérent faisant intervenir, par exemple, son histoire de violences subies dans l’enfance comme un facteur de vulnérabilité ; un épisode de stress infectieux comme facteur déclenchant ; le mécanisme central de « sensibilisation centrale » de la perception douloureuse, le déconditionnement musculaire induit par le repos prolongé, la mauvaise qualité du sommeil, la focalisation sur les symptômes induite par l’anxiété générée par les craintes de maladies graves et les investigations complémentaires ; et la colère résultant de l’absence de reconnaissance et de l’attitude insultante de certains des médecins rencontrés comme des facteurs d’entretien se renforçant en cercles vicieux. Un mot ne suffit donc pas, et à la fois « précis et faux », il peut être dangereux (Cathébras, 2016
). En aucun cas le diagnostic de « fibromyalgie », par exemple, ne peut dispenser le clinicien de rechercher des diagnostics différentiels organiques ou psychiatriques, de dresser la liste des multiples contributions au syndrome (somatiques, psychologiques, comportementales, etc.), ni d’explorer attentivement les représentations des symptômes et de la « maladie » (y compris les représentations de l’étiquette avec laquelle on veut en rendre compte : véhicule-t-elle pour le patient une connotation de « maladie imaginaire » ? de maladie mentale ? de diagnostic « cache-misère » masquant l’ignorance des médecins ? d’incurabilité ?... ou à l’inverse une connotation de bénignité ?). Mais le médecin doit aussi tenter de construire avec le malade un modèle explicatif relativement cohérent faisant intervenir, par exemple, son histoire de violences subies dans l’enfance comme un facteur de vulnérabilité ; un épisode de stress infectieux comme facteur déclenchant ; le mécanisme central de « sensibilisation centrale » de la perception douloureuse, le déconditionnement musculaire induit par le repos prolongé, la mauvaise qualité du sommeil, la focalisation sur les symptômes induite par l’anxiété générée par les craintes de maladies graves et les investigations complémentaires ; et la colère résultant de l’absence de reconnaissance et de l’attitude insultante de certains des médecins rencontrés comme des facteurs d’entretien se renforçant en cercles vicieux. Un mot ne suffit donc pas, et à la fois « précis et faux », il peut être dangereux (Cathébras, 2016 ). La causalité des symptômes fonctionnels est nécessairement plurielle et propre à chaque individu. Et c’est en explorant l’expérience et les représentations du malade que le médecin peut à son tour proposer des métaphores descriptives ou mécanistiques, et construire avec le patient une interprétation des troubles qui pourra en elle-même s’avérer thérapeutique (Epstein et coll., 1999
). La causalité des symptômes fonctionnels est nécessairement plurielle et propre à chaque individu. Et c’est en explorant l’expérience et les représentations du malade que le médecin peut à son tour proposer des métaphores descriptives ou mécanistiques, et construire avec le patient une interprétation des troubles qui pourra en elle-même s’avérer thérapeutique (Epstein et coll., 1999 ; Kirmayer et coll., 2004
 ; Kirmayer et coll., 2004 ; Cathébras, 2006
 ; Cathébras, 2006 ; Salmon, 2007
 ; Salmon, 2007 ; Stone, 2011
 ; Stone, 2011 ; Cournoyea et Graham Kennedy, 2014
 ; Cournoyea et Graham Kennedy, 2014 ; Ranque et Nardon, 2017
 ; Ranque et Nardon, 2017 ). Il semble possible de former les praticiens, généralistes ou spécialistes, à cet exercice (Weiland et coll., 2013
). Il semble possible de former les praticiens, généralistes ou spécialistes, à cet exercice (Weiland et coll., 2013 ).
). ) et, même si l’évidence reste limitée et l’effet probablement modeste, on peut attendre de cette assez simple intervention un impact bénéfique sur la santé des patients et leur parcours de soins ultérieur (Hoedeman et coll., 2010
) et, même si l’évidence reste limitée et l’effet probablement modeste, on peut attendre de cette assez simple intervention un impact bénéfique sur la santé des patients et leur parcours de soins ultérieur (Hoedeman et coll., 2010 ).
).Références
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
