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Med Sci (Paris). 35(6-7): 549–555.
doi: 10.1051/medsci/2019096.

Façonner l’intestin à partir des cellules souches pluripotentes humaines

Charlotte Flatres,1,2* Élise Loffet,1* Michel Neunlist,1 and Maxime M. Mahé1,3**

1UMR Inserm 1235, TENS (neuropathies du système nerveux entérique et pathologies digestives), Inserm, Université de Nantes, Institut des Maladies de l’Appareil Digestif, CHU de Nantes, 1, rue Gaston Veil, 44035Nantes Cedex 1, France
2Service de pédiatrie générale et génétique médicale, CHRU de Brest, Brest, France
3Division of Pediatric General and Thoracic Surgery, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, 3333 Burnet Avenue, Cincinnati, OH45229États-Unis
Corresponding author.
*Contribution égale
 

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L’utilisation et la maîtrise des techniques de différenciation des cellules souches pluripotentes humaines a permis des avancées conséquentes dans la génération de tissus spécifiques. Il est aujourd’hui possible de différencier des cellules souches humaines pluripotentes (hPSC) en structures tridimensionnelles appelées organoïdes. Ces organoïdes sont des assemblages cellulaires capables de s’auto-renouveler et de s’auto-organiser, ce qui leurs permet d’acquérir des fonctions similaires aux tissus d’origine [1]. Les hPSC peuvent ainsi être différenciées en organoïdes intestinaux qui présentent des caractéristiques similaires à celles des différentes régions du tube digestif. Ces outils ouvrent donc de nouveaux champs d’investigation dans l’étude du développement et de la physiopathologie du tube digestif, et offrent de nouvelles perspectives en médecine de précision et réparatrice [2]. Dans cette revue, nous présentons les origines développementales du tube digestif humain et les approches de différenciation dirigée des cellules souches pluripotentes humaines en organoïdes intestinaux. Enfin, nous discutons les futures applications permises par les organoïdes intestinaux dans l’étude du tube digestif et des maladies associées.

Le tractus gastro-intestinal chez l’homme
Un tube aux multiples fonctions
Le tube digestif est un organe tubulaire, complexe, responsable des fonctions de digestion et d’absorption. En contact direct avec le milieu extérieur, il joue un rôle important de barrière en permettant le passage des nutriments tout en prévenant celui de pathogènes. L’architecture du tube digestif, constituée de 4 tuniques successives, permet d’assurer l’ensemble de ces fonctions. La séreuse, la couche la plus externe du tube, est accolée à la musculeuse qui est composée de muscles lisses longitudinaux et circulaires. Ce compartiment intègre également un système nerveux entérique (ENS) qui contrôle le mélange et la propulsion du bol alimentaire grâce au phénomène de motricité intestinale. La sous-muqueuse forme un tissu conjonctif lâche contenant des vaisseaux sanguins et lymphatiques ainsi que les neurones et cellules gliales de l’ENS. Enfin, la muqueuse, constituée d’un épithélium en contact direct avec la lumière digestive, tapisse l’ensemble du tube digestif. Cet épithélium constitue une barrière physique entre l’organisme et le milieu extérieur où se loge le microbiote. Un système immunitaire participe également aux échanges entre l’hôte et ce microbiote. Les fonctions de digestion et d’absorption sont assurées à différents niveaux du tube grâce à sa spécialisation en différents organes interconnectés [3]. Le tube digestif se décompose, en effet, du pôle oral vers le pôle anal en : œsophage, estomac, intestin grêle, côlon et rectum. Bien que ces organes assurent des fonctions spécialisées, ils proviennent d’une même origine embryonnaire.
Les origines embryonnaires du tube digestif humain
La formation du tube digestif commence à partir de la troisième semaine de gestation et se termine vers la douzième semaine chez l’homme. Le tractus gastro-intestinal, notamment l’épithélium digestif, est issu de la différenciation d’un feuillet embryonnaire appelé endoderme [4]. Au cours de la formation de l’endoderme, plusieurs voies de signalisation dont les voies Nodal, fibroblast growth factor (FGF) et Wingless-related integration site (WNT), sont activées [5]. Ce feuillet se replie sur lui-même pour former un tube qui deviendra l’ébauche du tractus intestinal. À ce stade, le tube digestif est composé de 3 segments : l’intestin primitif antérieur, moyen et postérieur. Sa mise en place est orchestrée par la régulation temporelle et spatiale de réseaux de gènes. Ainsi, plusieurs morphogènes sont exprimés selon un gradient de concentration cranio-caudal, induisant l’expression de facteurs de transcription spécifiques de chaque région de l’intestin primitif. Le tube digestif continuera de se développer et de s’allonger au cours du développement fœtal et pendant les premières années après la naissance (Figure 1).

Produire des organoïdes intestinaux à partir des cellules souches pluripotentes
Les cellules souches pluripotentes humaines
Les cellules souches pluripotentes sont caractérisées par leur capacité clonale d’auto-renouvèlement et de pluripotence. En d’autres termes, elles ont la capacité de donner l’ensemble des cellules de l’organisme [6] ().

(→) Voir la Nouvelle de L. Coulombel, m/s n° 10, octobre 2009, page 798

Ces propriétés uniques rendent les cellules souches pluripotentes humaines (hPSC) particulièrement intéressantes dans les domaines de la biologie du développement et de l’ingénierie tissulaire [7]. Leur utilisation en recherche a été initiée à la fin des années 1990, avec l’isolement des cellules souches embryonnaires humaines (hESC) à partir du blastocyste [8]. L’utilisation de ces cellules s’est par la suite étendue grâce à la découverte en 2006, de la possibilité de reprogrammer des cellules somatiques en cellules souches à pluripotence induite (iPSC) [9]. Grâce à leur pluripotence, il est possible d’orienter le devenir cellulaire des hPSC en les exposant à des facteurs spécifiques capables d’induire leur différenciation en cellules, organes ou tissus souhaités.

Mimer le développement du tube digestif in vitro
La compréhension des mécanismes impliqués dans le développement intestinal permet dorénavant de les reproduire in vitro en utilisant le potentiel de différenciation des hPSC. Il est désormais possible d’orienter le devenir intestinal par la différenciation dirigée des hPSC grâce à l’utilisation séquentielle de facteurs de croissance qui activent les différentes voies de signalisation impliquées dans le développement du tube digestif. La génération d’un endoderme définitif, feuillet à l’origine de l’épithélium du tube digestif, est ainsi possible par l’activation de la voie Nodal sous l’effet de l’Activine A [10], un mimétique de Nodal appartenant à la superfamille du TGFβ (transforming growth factor β). La formation de cet endoderme définitif est caractérisée, entre autres, par l’expression des facteurs de transcription SOX17 (SRY [sex determining region Y]-Box 17) et FOXA2 (forkhead box A2) par les cellules après leur différenciation. L’endoderme ainsi généré servira ensuite de plateforme pour la production des différentes régions du tube.
Régionalisation des organoïdes du tube digestif

En poursuivant les étapes de différenciation qui suivent la génération d’endoderme définitif, il est possible d’obtenir les différentes régions du tube digestif.

L’œsophage
La production d’organoïdes de l’œsophage (HEO) commence à partir de l’endoderme définitif obtenu, par l’activation puis l’inhibition, séquentiellement, des voies WNT, Notch, BMP (bone morphogenetic protein) et de l’acide rétinoïque (RA) [11,12]. Cette activation conduit à la spécialisation de l’endoderme en intestin primitif antérieur dorsal, le tissu à l’origine de l’œsophage. Les cellules expriment alors le facteur de transcription SOX2 (sans expression de CDX2 [caudal type homeobox 2], marqueur de l’intestin primitif moyen et postérieur), et se différencient ensuite en cellules de l’œsophage. Les HEO obtenus expriment des marqueurs spécifiques de l’œsophage, comme SOX2, la kératine 4 (KRT4) et TP63 (tumor protein P63) et suivent le développement de l’œsophage humain en formant un épithélium stratifié squameux [11,12] (Figure 2).

L’estomac
La production d’organoïdes gastriques (HGO), caractéristiques du fundus ou de l’antre1, est également possible [13]. Comme pour les organoïdes de l’œsophage, les cellules de l’endoderme sont spécifiées en endoderme définitif antérieur et moyen. Le tissu obtenu sera ensuite postériorisé sous l’effet de RA pour former des sphéroïdes qui expriment les facteurs de transcription SOX2 et HNF1β (hepatocyte nuclear factor-1β). Les régions de l’estomac se distinguent par l’expression de PDX1 (pancreatic and duodenal homeobox 1) qui est exprimé dans l’antre (SOX2+/PDX1+) mais pas dans le fundus (SOX2+/PDX1-) [14,15]. Au stade précoce de culture in vitro (13 jours), l’épithélium des HGO est pseudostratifié. À un stade plus tardif (entre 13 et 34 jours), l’épithélium de l’antre devient cylindrique, simple et organisé sous forme de glandes. Selon la région de l’organoïde, l’épithélium gastrique est composé de cellules à mucus, de cellules endocrines, de cellules G (sécrétant de la gastrine), de cellules pariétales et de cellules principales, sécrétrices de pepsinogène. Les HGO constituent un modèle robuste d’étude du développement et de la fonction de l’estomac en condition physiologique mais aussi dans un contexte d’infection, par exemple par la bactérie Helicobacter pilori [14] (Figure 2).
Intestin grêle et côlon
La génération d’organoïdes intestinaux in vitro à partir de hPSC a été obtenue en 2011 par Spence et al. [16]. Elle est initiée à partir de l’endoderme définitif par l’activation des voies WNT et FGF, et se traduit par la formation de sphéroïdes intestinaux. Après inclusion dans un gel de matrice extracellulaire (Matrigel), les sphéroïdes forment des structures intestinales complexes, les organoïdes intestinaux humains (HIO). Ces HIO se caractérisent par la formation d’une lumière intestinale centrale délimitée par une monocouche épithéliale constituée d’entérocytes et de cellules sécrétrices, dont les cellules de Paneth (impliquées dans la défense vis-à-vis des pathogènes présents dans la lumière intestinale), les cellules caliciformes (ou cellules de Goblet, qui sécrètent le mucus), et les cellules entéroendocrines. Bien que les HIO soient issus de l’endoderme définitif, ils présentent autour de leur épithélium une couche de cellules mésenchymateuses qui sont générées au cours du processus de différenciation. Le tissu obtenu est en fait similaire à un intestin fœtal [17]. Transplanté chez des souris immunodéprimées, il se développera pour former un tissu intestinal similaire à celui de l’intestin grêle humain adulte [18]. L’acquisition de l’identité colique par les organoïdes est également possible. Elle est réalisée par l’activation de la voie BMP afin de dériver les cellules en intestin primitif postérieur, le tissu à l’origine du tissu colique [18]. Le tissu obtenu présente alors une morphologie semblable à celle du côlon humain. Il exprime, entre autres, SATB2 (special AT-rich sequence-binding protein 2), un marqueur distal spécifique. Après xéno-transplantation dans des souris, l’épithélium des organoïdes coliques humains (HCO) s’organise en cryptes similaires à celles du tissu colique humain. On retrouve au niveau de l’épithélium, des cellules à mucus (qui sécrètent la mucine MUC2 spécifique du côlon), des cellules entéroendocrines coliques (qui produisent le GLP1 [glucagon-like peptide 1], le peptide YY [PYY], le préproglucagon [GCG], et l’INSL5 [insulin-like peptide 5], une hormone spécifique du côlon), mais, comme dans le côlon humain, pas de cellules de Paneth [19] (Figure 2).
Ajouter de la complexité aux organoïdes intestinaux
Le système nerveux entérique
Bien qu’il soit possible de produire des régions spécifiques du tube digestif à partir des hPSC, le tissu obtenu ne comporte pas l’ensemble des composants du microenvironnement cellulaire observés dans l’intestin humain. L’un des composants majeurs du tube digestif est le système nerveux entérique (ENS), un réseau neuro-glial qui l’innerve. Les cellules de l’ENS dérivent de la migration des cellules de la crête neurale vagale à partir du tube neural, d’origine ectodermique. Afin de reproduire l’ENS in vitro, les hPSC sont donc tout d’abord différenciées en ectoderme puis en cellules de la crête neurale. Les cellules obtenues sont ensuite postériorisées en activant la voie RA, afin de leur donner une identité vagale [20]. Cultivées avec les sphéroïdes intestinaux, ces cellules vont s’associer au mésenchyme des organoïdes. Ces progéniteurs de l’ENS vont ensuite se différencier et donner des neurones et des cellules gliales. Ce processus permet la mise en place d’un ENS fonctionnel avec la formation de réseaux neuro-gliaux similaires aux plexus myentériques et sous-muqueux retrouvés chez l’homme [20,21]. Après xéno-transplantation, ces organoïdes intestinaux pourvus d’un ENS présentent des réflexes neuromusculaires reproduisant des mouvements similaires à l’activité péristaltique du tube digestif [20]. Les organoïdes intestinaux innervés permettent donc l’étude des interactions entre l’ENS et les populations cellulaires du tube digestif et constituent un nouveau modèle d’étude en neurogastroentérologie [22].
Les cellules immunitaires
L’approche par différenciation dirigée ne permet pas de produire tous les types cellulaires retrouvés dans le tissu intestinal. Les organoïdes gastro-intestinaux ne comportent en effet pas de cellules immunitaires qui ont une origine différente. Il est cependant possible de cultiver des organoïdes intestinaux en présence de ces cellules et une étude récente a montré l’effet positif de cellules lymphoïdes sur la maturation de ces organoïdes. La production d’interleukine 2 (IL-2) par les cellules immunitaires en co-culture induit en effet une augmentation de l’expression, par les organoïdes, des marqueurs de l’épithélium digestif adulte dont des facteurs de transcription (CDX2, SOX9 et ISX [intestine specific homeobox]), des marqueurs spécifiques de types cellulaires (entérocytes, cellules entéroendocrines, cellules de Paneth et caliciformes), et une activité fonctionnelle accrue [23]. Il est ainsi possible d’obtenir des organoïdes intestinaux complexes pouvant associer toutes les interactions du tissu intestinal avec son microenvironnement.
Le microbiote intestinal
Le microbiote est un constituant majeur de l’environnement intestinal. Il est cependant absent des organoïdes produits in vitro. La culture de ces structures étant réalisée en conditions stériles, il n’est pas possible d’introduire un microbiote dans les organoïdes, ce qui les rend équivalent à un intestin fœtal humain qui n’est pas encore colonisé. L’organoïde représente néanmoins un modèle d’interactions hôte-pathogènes intéressant pour étudier l’effet de bactéries sur le développement intestinal ou au cours d’infections entériques [24]. Des bactéries ou des virus peuvent ainsi être micro-injectés dans la lumière des organoïdes. On peut alors évaluer leurs effets sur les fonctions de la barrière épithéliale, comme la perméabilité intestinale [14,25-28]. Hill et al. ont ainsi mis en évidence dans des organoïdes colonisés avec une souche d’Escherichia coli, une augmentation de la production de peptides antimicrobiens, la maturation de la couche de mucus et une augmentation de la fonction de barrière [27]. L’inoculation de Clostridium difficile ou l’injection des toxines A et B de ce pathogène, entraîne également une augmentation de la perméabilité paracellulaire dans les organoïdes intestinaux [28]. L’ajout progressif de ces composants du microenvironnement intestinal permet ainsi de découvrir leurs rôles et leurs fonctions sur la maturation des tissus intestinaux (Figure 3). De nombreux acteurs du microenvironnement intestinal, comme les vaisseaux sanguins, restent néanmoins encore à construire afin de complexifier les organoïdes dérivés des hPSC.

Conclusion

Le modèle des organoïdes gastro-intestinaux dérivés des hPSC permet la production in vitro de tissu intestinal, non seulement de manière tissu-spécifique, mais également avec une complexité ajustable. L’ajout modulable d’un certain nombre de composants du microenvironnement (i.e. ENS, système immunitaire et microbiote) favorise l’étude des interactions cellulaires et moléculaires entre les différents éléments du tube digestif. Outre l’étude du développement intestinal, les organoïdes intestinaux offrent de nouvelles applications dans plusieurs domaines. En recherche clinique, ils permettent notamment de modéliser des maladies spécifiques de patients. Les organoïdes peuvent en effet être produits à partir des cellules de patients qui sont reprogrammées (iPSC) mais qui conservent le génotype étudié [29]. Les organoïdes représentent ainsi un modèle intégré pour l’étude de nombreuses pathologies humaines, comme les entéropathies congénitales (e.g. dysplasie épithéliale intestinale, maladie des inclusions microvillositaires), la maladie de Hirschsprung [20], ou encore les cancers colorectaux [30,31]. Ils constituent également un modèle d’interaction hôte-pathogène pertinent pour l’étude des mécanismes d’infection à Clostridium difficile [28] ou Helicobacter pylori [14,32]. Il est aussi possible de modifier génétiquement les organoïdes en corrigeant des mutations grâce à la technologie CRISPR/Cas. Enfin, les organoïdes gastro-intestinaux dérivés des hPSC représentent un intérêt majeur en ingénierie tissulaire et en médecine réparatrice [33] (Figure 4). La combinaison de plusieurs types d’organoïdes (intestinaux, hépatiques, cérébraux, etc.) constitue une piste intéressante pour le développement de ces modèles. En particulier, l’utilisation des techniques de microfabrication et de microfluidique conduisant à la création d’organ-on-chip, permet de reproduire le fonctionnement physiologique d’un tissu ou d’un système entier [34]. L’utilisation des organoïdes dérivés des hPSC offre donc des perspectives prometteuses quant à la compréhension des maladies humaines et la découverte de traitements efficaces.

Liens d’intérêt

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.

 
Footnotes
1 Correspondent aux parties haute et basse de l’estomac.
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